Afghanistan, Émirat islamique
La catastrophe économique afghane pourrait précipiter la chute des talibans.... Le groupe État islamique pourrait en profiter...Un spectre hante l'Afghanistan: celui de l'effondrement économique. Depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, le pays est pénalisé par les sanctions internationales et par des mesures comme l'interdiction du travail des femmes.
Revenus au pouvoir à l’été 2021 en promettant qu’ils avaient changé, les talibans resserrent la vis. Le chef suprême de l’Afghanistan a ordonné ce samedi que les Afghanes portent désormais en public la burqa, un voile intégral, imposant la plus sévère restriction à la liberté des femmes depuis le retour au pouvoir des talibans en ao
le revirement sur l'école met en évidence des tiraillements parmi les talibans... La fermeture aux filles des écoles secondaires montre que les orientations du mouvement taliban restent dictées par sa frange la plus radicale et expose ses divisions, qui se répercutent sur les chances de l'Afghanistan d'obtenir l'aide dont il a tant besoin, selon des experts.
Après 20 ans de conflit en Afghanistan, l’été 2021 a connu l’un des événements les plus lourds de conséquences sur la scène internationale, quand le retrait des troupes américaines a laissé place à une avancée éclair des talibans, avec comme point d’orgue la prise de la capitale. Un échec diplomatique cuisant pour l’Occident, qui doit lui servir de leçon d’humilité, disent des experts.
Les consignes sanitaires québécoises prônant de rester chez soi ont un triste air de déjà-vu pour Shoaib Shamsi, qui a atterri ici au début du mois de décembre. Craignant pour sa vie, le jeune Afghan de 23 ans a passé près de quatre mois enfermé dans sa résidence après la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août dernier. « On avait peur qu’ils me trouvent, parce que j’ai travaillé trois ans pour l’ambassade américaine », raconte le jeune homme, rencontré dans un parc de Sherbrooke par un froid glacial.
Shoaib Shamsi se souvient très bien du moment où Kaboul est tombée. Il dormait après un quart de travail de nuit et a été réveillé dans la panique. « Ma famille m’a dit que les talibans venaient de rentrer dans Kaboul. On avait peur des attaques », dit-il, décrivant la cohue qu’il a pu observer lors d’une brève sortie dans les rues. « Tout le monde voulait aller à l’aéroport. Mais il y avait des talibans partout. »
Impossibles à oublier, les images d’Afghans s’accrochant aux ailes d’un avion avaient semé l’effroi autour du globe. Elles venaient rappeler que la mission de démocratisation menée pendant 20 ans par l’Occident a été un « échec retentissant », comme le souligne Jonathan Paquin, professeur au Département de sciences politiques de l’Université Laval. « Ça a été une défaite immense qui nous montre à quel point les missions de nation building, l’idée selon laquelle il est possible de renverser un régime hostile et non démocratique et de remplacer ces régimes par des gouvernements plus enclins à nos intérêts, ne fonctionnent pas. C’est une grande leçon d’humilité, en fait. »
« Plus qu’un événement majeur en 2021, la chute de Kaboul aura été l’échec d’une génération », poursuit-il en rappelant qu’au plus fort de la mission de l’OTAN, 140 000 soldats avaient été déployés sur le territoire afghan.
Déclenchée après le 11 septembre 2001 pour démanteler un réseau terroriste en s’attaquant à sa tête dirigeante, Oussama ben Laden, l’intervention se sera prolongée bien au-delà de la mort de ce dernier, survenue en 2011. Elle aura été menée à fort prix, en milliards de dollars et en milliers de pertes de vies humaines. « On est restés pour stabiliser le pays et continuer à s’imposer, mais tout ça était inutile. Il n’y avait pas moyen d’établir une démocratie en plein cœur de l’Asie centrale. C’est une idée folle qui démontre à quel point on est présomptueux en Occident », soutient le politologue.
Les ratés du Canada
Lors de la chute de Kaboul, à 10 000 km de son époux, Alina Mirzai, une réfugiée afghane qui vit à Sherbrooke avec sa famille depuis 2015, se faisait un sang d’encre. D’autant qu’elle n’avait aucune nouvelle de sa demande de réunification familiale, déposée en mars 2020. « J’ai appelé l’immigration, mais on m’a dit qu’il n’y avait rien à faire », raconte celle qui a finalement obtenu une réponse positive au début du mois d’octobre.
Si le gouvernement canadien a été prompt à annoncer l’évacuation des Afghans, et en priorité de ceux qui avaient travaillé pour le gouvernement canadien, force est d’admettre qu’il peine à tenir sa promesse. Plus de quatre mois plus tard, sur les quelque 40 000 réfugiés qu’il souhaitait accueillir, à peine 5000 sont arrivés. « C’est une goutte d’eau », indique le travailleur humanitaire et directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal, François Audet. « À ce rythme-là, ça va prendre des années à faire venir ces réfugiés. »
Il dit se poser de sérieuses questions sur la stratégie de cette évacuation, qui peut paraître arbitraire. « En fonction de quels choix et de quelle vulnérabilité on accueille les gens ? » Il rappelle qu’à l’époque de l’accueil des Syriens, en 2015, le choix des réfugiés pouvait se faire en fonction de leur capacité d’intégration, or les familles les mieux nanties et éduquées avaient la priorité. « Est-ce que le Canada fait cette instrumentalisation politique avec les Afghans ? […] Je ne connais pas les ratios, mais je sais de source sûre qu’une bonne partie d’entre eux ne sont pas parmi les plus vulnérables. »
Selon Jonathan Paquin, le Canada a surtout réagi trop tardivement, même s’il savait que les troupes américaines allaient avoir quitté le pays le 31 août. Les militaires étaient partis, mais un bon nombre de civils reliés au Canada demeuraient toujours au pays. « Quand on accepte d’être un allié pour faire tomber un régime, il faut réfléchir aux possibilités d’un échec. Et quand on rentre dans un magasin de porcelaine et qu’on casse le tiers des objets, on en est responsable », avance le politologue, disant tenir cette analogie de Colin Powell, ex-secrétaire d’État américain.
Selon François Audet, l’Afghanistan aura été un laboratoire d’essai sur le plan du développement humanitaire et stratégique. « Il y aura eu un avant- et un après-Afghanistan. Et en matière de normes et de pratiques humanitaires, ça n’a pas seulement influencé le Canada, mais la planète entière. […] Car si les organisations d’aide humanitaire voulaient de l’argent pour leur projet, il fallait passer par là », dit-il. L’Afghanistan est l’un des pays qui a reçu le plus d’argent en aide humanitaire dans les 20 dernières années. Selon les estimations canadiennes, en 2022, 24 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire, soit 6 millions de plus qu’en 2021.
Shoaib Shamsi espère plus que tout être capable, quel que soit le moyen, de faire venir auprès de lui sa mère, son beau-père et toute sa fratrie. « Ils sont pris là-bas. Ce n’est pas facile pour eux, il n’y a pas d’emploi », déplore le jeune homme, qui semble pétri d’inquiétudes pour ses proches. Des inquiétudes qui, pour l’instant, semblent momentanément engourdies par la froidure de décembre, mais surtout le bonheur d’avoir enfin retrouvé sa bien-aimée.
Les talibans demandent l’aide des anciens technocrates du régime précédent : « Vous savez mieux que nous ce qu’il faut faire »...Afin d’éviter que le pays ne sombre complètement, le groupe djihadiste fait appel aux responsables financiers de l’ancien gouvernement, selon Associated Press.
Le chef suprême des talibans Hibatullah Akhundzada se trouve à Kandahar, selon un porte-parole...Ce mollah, spécialiste des questions judiciaires et religieuses, a pris la tête du mouvement islamiste en mai 2016
Dans un ouvrage à paraitre, "Déjeuners avec les talibans" le diplomate Jean-Yves Berthault livre un témoignage saisissant sur ceux qui ont défait les Américains. Selon lui, il est indispensable de maintenir le dialogue avec les maitres de Kaboul.
Un diplomate français, Jean-Yves Berthault, auteur de "Déjeuners avec les talibans" estime qu'il ne faut pas couper les pont avec les nouveaux maitres de l'Afghanistan.
Challenges: Les talibans maitres de Kaboul avec qui vous déjeuniez sont-ils les mêmes que ceux d'aujourd'hui?
Jean-Yves Berthault: Ce ne sont pas les mêmes que ceux que j'ai connus après la prise de Kaboul à la fin des années 1990. Beaucoup sont morts ou ont disparu. Les maitres actuels de l'Afghanistan ont la même idéologie, mais ils ne descendent pas de leur montagne comme leurs prédécesseurs. Ils ont connu le monde. Beaucoup de leurs leaders ont été accueillis magnifiquement à Doha et connaissent les codes d'un Islam plus qu'aisé. Ils ont mené des négociations internationales, sont en contact avec le monde extérieur. Il est certain que l'avidité va jouer un rôle dans l'avenir, comme il en a joué un dans l'histoire récente de ce pays.
Les Américains vont ils continuer à financer la "transition" suite à leur départ, après une telle humiliation?
Je le crois. Washington n'a pas intérêt à laisser la place à d'autres. Russes et Chinois sont sur les rangs, sans doute aussi la Turquie, sans parler du Pakistan. Mais les subsides américains n'auront rien à voir avec ce qu'ils ont dépensé ces dernières années.
Où sont passés les 1000 milliards de dollars dépensés par Washington ces deux dernières décennies?
Plusieurs centaines de millions sont partis dans les poches des commandants moudjahidines à qui les Américains ont voulu faire confiance. C'est l'une de leurs grandes erreurs: en 2001, il fallait les désarmer plutôt que les imposer à Hamid Karzai dans un gouvernement de réconciliation.
Vous avez, vous aussi, fait confiance à Hamid Karzai...
Oui, dans la cadre de ma mission pour l'ONU, nous l'avions repéré comme une personnalité pouvant faire consensus dans le pays. Le 22 septembre 2001, lors d'une réunion avec les autorités américaines son nom est sorti assez naturellement. En ce qui me concerne, je préconisai un scénario de rétablissement de la monarchie constitutionnelle, conciliable avec un gouvernement Karzai. Mais pour Washington, il n'était pas question de mettre un roi à Kaboul, il fallait une république et un président. Notez que Karzai est aujourd'hui en Afghanistan alors que son successeur a pris la fuite. Il pourrait bien avoir un rôle à l'avenir.
La France a-t-elle un rôle spécifique à jouer en Afghanistan?
La réponse est oui, la relation est historique. Le lycée français de Kaboul est une institution, ainsi que les liens culturels établis de très longue date. Seule l'Allemagne a le même type de lien avec ce pays.
L'Afghanistan peut-il devenir un foyer du terrorisme international?
Je ne crois pas. Les talibans que j'ai connus, avaient certes accueillis Ben Laden. Mais le fait qu'ils aient refusé de le livrer, ne signifie pas qu'ils aient collaboré aux attentats du 11 septembre 2001. Le mouvement taliban est nationaliste, pas internationaliste. Ce qui signifie pas que leur régime est défendable.
Faut-il continuer le dialogue avec les talibans?
Le dialogue vaut souvent mieux que la guerre. A la fin des années 1990, seul diplomate occidental en poste à Kaboul, j'ai maintenu le lien et ils ont toujours respecté mon immunité ainsi que l'intégrité de la centaine de Français qui étaient restés. J'ai même obtenu quelques aménagements à la rigueur de leur lecture absurde du Coran, comme l'accès des femmes aux soins hospitaliers. Dans la situation actuelle, les occidentaux, et les européens en particulier, doivent maintenir le lien. Si le maintien d'une ambassade n'est pas évident, le fait qu'il y ait sur place un "chargé d'affaires" peut s'avérer fort utile.
Propos recueillis par Pierre-Henri de Menthon
" On a fait tout ça pour rien ", affirment des vétérans d'Afghanistan
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1816439/veteran-guerre-afghanistan-acadiens-mission-canada
« On a fait tout ça pour rien », affirment des vétérans d'Afghanistan..."Voir que tout le monde s’en va et qu’ils reprennent le contrôle, c’est décevant!"..Roland Thériault a mis en jeu sa vie, a perdu des compagnons et a sacrifié sa santé mentale.
Avancée des talibans en Afghanistan : « Tout le monde semble surpris, mais c’était écrit »...La percée soudaine du mouvement fondamentaliste islamiste après le retrait de troupes étrangère présentes depuis 20 ans sur le sol afghan, interroge
..pourquoi Joe Biden aurait dû relire Joseph Kessel...jamais, dans l’histoire de ce pays, un envahisseur étranger, quelles que soient ses motivations, n’a pu venir à bout des tribus pachtounes...
C'est une victoire politique pour Donald Trump qui avait promis le retrait des troupes. Mais les autorités de Kaboul se retrouvent seules face aux talibans.
Dix ans… Les États-Unis ont négocié avec les talibans afghans pendant près de dix ans dont dix-huit mois pour accoucher du texte signé samedi à Doha par le représentant spécial américain, Zalmay Khalilzad, et Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement taliban. Pourtant, l'accord bilatéral fait moins de quatre pages. Quatre petites pages qui livrent aux talibans ce pour quoi ils se battaient depuis 2002 : le retrait total des troupes américaines. Et ce retrait commence dès maintenant. Dans 135 jours, environ 5 000 hommes auront quitté l'Afghanistan. Les 8 600 restants plieront bagage d'ici à quatorze mois : soldats, conseillers militaires, employés des entreprises de sécurité privée, instructeurs…
En outre, l'administration Trump s'engage à libérer 5 000 prisonniers insurgés avant le 10 mars. Les autres détenus retrouveront la liberté dans trois mois tout au plus. Et les sanctions américaines et onusiennes contre le mouvement islamiste seront levées d'ici le 27 août prochain.
Avec cet accord bilatéral, la plus longue guerre jamais menée par les États-Unis est sur le point de toucher à sa fin. Alors que la présidentielle américaine de novembre se profile, c'est une victoire politique pour Donald Trump qui tient une promesse de campagne. En échange, les talibans n'ont pas eu à faire beaucoup de concessions.
Le texte stipule que le mouvement doit rompre avec Al-Qaïda et toute organisation terroriste qui « menacerait la sécurité des États-Unis et de ses alliés ». Une condition qui ne sera pas difficile à tenir pour les insurgés : ces derniers n'ont jamais été très dépendants d'Al-Qaïda ou d'organisations djihadistes étrangères pour mener leurs opérations militaires contre la coalition et les forces afghanes depuis 2002. Ils devront aussi libérer 1 000 prisonniers d'ici dix jours.
Enfin, à partir du 10 mars, les talibans s'engagent à « entamer des négociations avec les parties afghanes. […] Un cessez-le-feu complet et permanent figurera à l'agenda du dialogue et des négociations interafghanes », précise l'accord bilatéral. À charge ensuite aux participants de trouver une entente pour mettre fin à la guerre civile. La formule employée dans l'accord de Doha est révélatrice des renoncements que Zalmay Khalilzad a acceptés pour satisfaire le souhait de Donald Trump de clore l'engagement en Afghanistan.
« Marionnette des envahisseurs »
Quand les pourparlers de Doha avaient commencé, à l'automne 2018, Zalmay Khalilzad avait posé des conditions strictes à tout retrait militaire. Outre des garanties sur la lutte antiterroriste, les talibans devaient accepter un cessez-le-feu permanent et laisser le gouvernement de Kaboul participer aux négociations. Mais les combattants islamistes refusent depuis toujours de reconnaître l'administration du président Ashraf Ghani, qu'ils qualifient dans leur propagande de « marionnette des envahisseurs ». Même refus en ce qui concerne le cessez-le-feu : cela aurait risqué de provoquer une démobilisation dans leurs rangs. Les diplomates américains ont cédé à leurs exigences. Pendant les pourparlers à Doha, le gouvernement afghan n'a même pas pu s'asseoir à la table des négociations.
Samedi, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a tenté de convaincre que l'accord n'était pas un abandon. « Nous observerons les talibans de près pour vérifier qu'ils respectent leurs engagements et nous ajusterons le rythme du retrait de nos troupes à leurs actions. » Son collègue Mark Esper, le secrétaire à la Défense qui s'exprimait un peu avant depuis Kaboul, a complété : « Si les talibans n'honorent pas leurs engagements […], les États-Unis n'hésiteront pas à annuler l'accord. »
Le spectre d'un Émirat islamique
Mais sans cessez-le-feu ni contrainte précise imposés aux talibans sur le dialogue interafghan, de nombreux doutes subsistent quant à la perspective d'une paix durable. Si la négociation entre Afghans n'aboutit pas d'ici le retrait américain en avril 2020 et que les combats reprennent, les États-Unis renverront-ils des troupes pour soutenir le gouvernement d'Ashraf Ghani ? Rien n'est moins sûr. La perspective d'un compromis entre les talibans et les autres factions afghanes paraît d'autant plus incertaine que les insurgés répètent depuis des années qu'ils se battent pour rétablir leur Émirat islamique renversé par l'intervention occidentale en 2001. Ils n'ont jamais été aussi près du but.
De notre correspondant Emmanuel Derville
"Après le 11 septembre 2001, la qualité des liens établis avec les talibans vaut au chef de poste français à Islamabad une offre stupéfiante: la livraison de Ben Laden à la France... Le coup, a priori splendide, peut être très embarrassant. Que faire ensuite du Saoudien? Comment réagira Washington? Et Al-Qaïda? Les bombardements américains, le 7 octobre 2001, évitent à la DGSE d'avoir à répondre à toutes ces questions: l'affaire n'a pas de suite. " (extrait)
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/les-talibans-avaient-offert-la-livraison-de-ben-laden-a-la-dgse_994942.html
"Ce compte-rendu des préparatifs de guerre contre l'Afghanistan nous amène au 11 septembre même. Les attaques terroristes qui ont détruit le World Trade Center et endommagé le Pentagone sont certes des liens importants dans la chaîne des événements qui ont entraîné les États-Unis à attaquer l'Afghanistan. Mais le gouvernement américain a planifié la guerre bien à l'avance. Le choc du 11 septembre n'a que contribué à la rendre politiquement faisable en stupéfiant l'opinion publique au pays et en donnant à Washington un coup de main essentiel pour convaincre ses alliés réticents à l'étranger.
Tant le public américain que les gouvernements étrangers ont été pressés d'appuyer les actions militaires contre l'Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme. L'administration Bush a frappé Kaboul sans même présenter la moindre preuve que ben Laden ou le régime taliban étaient responsables des atrocités survenues au World Trade Center. Elle a vu dans les événements du 11 septembre l'occasion de mettre de l'avant ses ambitions depuis longtemps nourries de renforcer la présence américaine en Asie centrale.
Il n'y a pas de raison de penser que le 11 septembre ne fut rien de plus qu'une coïncidence fortuite. Tous les détails de la guerre contre l'Afghanistan avaient en effet été préparés avec soins. Il est peu vraisemblable que le gouvernement américain allait laisser passer l'occasion de s'embarrasser de fournir un prétexte viable pour ses actions militaires.
Immédiatement après le 11 septembre, des rapports de presse apparurent -encore une fois surtout en dehors des États-Unis- selon lesquels les agences de renseignement américaines avaient reçues des avertissements spécifiques à propos d'attaques terroristes de grande envergure, comprenant notamment l'utilisation d'avions détournés. Il est bien possible que la décision a été prise aux plus hauts niveaux de l'État américain de laisser survenir une attaque, possiblement sans imaginer clairement l'ampleur des dommages qu'elle causerait, afin de fournir l'étincelle nécessaire pour déclencher la guerre en Afghanistan." (extrait)
http://www.wsws.org/francais/News/2001/decembre01/20nov01_guerreafghan.shtml