"L'homme est de glace aux vérités ; Il est de feu pour les mensonges." (Jean de la Fontaine)
"Je ne sais rien mais je dirai tout": ces pseudo-experts que tout le monde écoute - Causeur
https://www.causeur.fr/ne-pas-savoir-une-faiblesse-que-plus-personne-ne-sautorise-164611
« Je ne sais rien mais je dirai tout »: ces pseudo-experts que tout le monde écoute......En vérité, ils ne servent à rien. Pourtant, ils sont écoutés, suivis, encensés même. Faux savants et faux génies forment une étrange congrégation qui encombre le monde depuis bien longtemps........
........ Nous assistons aujourd’hui à un dévoiement grandissant du travail des scientifiques. Leurs résultats ne sont bien souvent mis en avant que s’ils confortent des opinions préexistantes. Dans le cas contraire, certains iront sous-entendre leur rémunération par un lobby malveillant. Soyons clairs : l’état de nos connaissances ne saurait être un supermarché dans lequel on pourrait ne choisir que ce qui nous convient et laisser en rayon ce qui contredit nos opinions.....
Ce compte Facebook parodique est pris au sérieux par des millions de fans de Trump
http://www.slate.fr/story/170112/compte-facebook-parodique-millions-fans-trump
«Plus on est extrême, plus les gens nous croient», explique Christopher Blair, qui a créé un compte parodique très populaire chez les pro-Trump...
Les Décodeurs ont identifié un Français, Johann Fakra, derrière une trentaine de sites mensongers, présentés comme des médias « alternatifs »...
« Marre de perdre vos cheveux ? Cette vidéo de l'Inserm va vous surprendre ! » Avec ce teaser dévoilé ce mercredi, l'institut public lance avec une humour une série de vidéos décryptant les idées reçues sur la santé....
Blanquer, La Fontaine et moi (et moi et moi...) - Bonnet d'âne
https://blog.causeur.fr/bonnetdane/blanquer-la-fontaine-et-moi-et-moi-et-moi-002244.html
En offrant les Fables de La Fontaine aux 800 000 enfants sortant cette année de CM2, le ministre sait-il bien ce qu’il fait ? Oui, je crois. Et ceux qui l’applaudissent savent-ils bien ce qu’ils applaudissent ? Ça, c’est moins sûr. Le ministère, qui sait bien comment les « professeurs des écoles » ont été formés par les IUFM et les ESPE, a d’ailleurs disposé en ligne des « ressources » censées leur apprendre à expliquer « le Corbeau et le Renard » — une fable particulièrement complexe sur la fonction performative de la parole (et toute personne qui dit autre chose ne l’a pas bien compris)....
/http%3A%2F%2Fhuet.blog.lemonde.fr%2Ffiles%2F2018%2F03%2FIllustration-Science-Fake-News.png)
Sur Twitter, le faux plus fort que le vrai
http://huet.blog.lemonde.fr/2018/03/08/sur-twitter-le-faux-plus-fort-que-le-vrai/
Sur Twitter, le faux va plus vite, plus loin, plus fort que le vrai. Un peu comme les sportifs dopés aux JO. Propos de comptoir ? Humeur de technophobe tétanisé par un ordi ? Prof de français exaspéré de voir ses élèves sur leurs portables pendant son cours ? Nenni. Démonstration savante (1), publiée dans la dernière livraison de la revue Science, l’une des revues les plus cotée dans les labos et qui consacre d’habitude ses pages à la physique, la chimie, la biologie ou les géosciences. Mais rarement aux sciences sociales. Or, elle en fait même sa Une en titrant : «comment le mensonge se propage; sur le média social, les fausses nouvelles écrasent la vérité»....
La science devient inaudible. Ce constat pourrait s’appliquer à la plupart des controverses impliquant une dimension technologique : les enjeux économiques, sociaux ou sociétaux qui devraient être au centre du débat sont étouffés par des affirmations « scientifiques » qui ne laissent plus place à une quelconque discussion. Si le glyphosate est le poison dangereux qui nous est parfois présenté, alors il faut l’interdire immédiatement… Qui pourrait s’y opposer ? Et la discussion sur le type d’agriculture souhaitable est évacuée… Sauf que les mêmes qui jouent sur le risque d’empoisonnement le font au nom d’un type d’agriculture qu’ils estiment plus adapté. Il ne resterait plus qu’à choisir son camp, celui de l’agriculture qui ne respecterait rien, celui de Monsanto et de l’intoxication, ou celui d’un monde plus respirable fondé sur la seule agriculture bio, qui interdirait le glyphosate et protègerait les populations. Ainsi, tout devient binaire...
/https%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2018%2F01%2F10558451726_74d3ae11a1_z.jpg)
Théories du complot : mais jusqu'où ira-t-on ?
Illuminati, Linky, chemtrails, Terre plate... Les théories du complot ont le vent en poupe et touchent tous les domaines. Face à la montée de l'irrationnel, des chercheurs et experts tentent ...
https://www.contrepoints.org/2018/01/10/306954-theories-complot-jusquou-ira-t-on
16 % des Français pensent que les Américains n'ont jamais été sur la Lune, révèle l'étude de l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch.
79 % des Français croient à au moins une des « théories du complot », révèle une étude de l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et l'observatoire Conspiracy Watch, publiée dimanche 7 janvier. Le complotisme est un « phénomène social majeur » et « préoccupant » en France. Trois ans après les attentats de janvier 2015 à Paris, et en pleine offensive du gouvernement contre les « fake news » ou fausses infos, ils sont 34 % à en croire au moins 4 et 13 %, au moins 7.
Et concernant les multiples théories qui circulent dans l'opinion et sont évoquées dans l'étude, des plus récentes aux plus anciennes, 55 % des Français approuvent l'idée que « le ministère de la Santé est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins » et 54 % sont d'accord avec l'affirmation que « la CIA est impliquée dans l'assassinat du président John F. Kennedy à Dallas ». En matière de terrorisme, 19 % des Français considèrent qu'à propos des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015, « des zones d'ombre subsistent » et qu'il n'est pas certain qu'ils aient été « planifiés et réalisés uniquement par des terroristes islamistes », dont 27 % des moins de 35 ans, et 30 % des 18-24 ans.
En outre, 32 % pensent que « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde » et 31 % sont d'accord avec l'affirmation que « les groupes terroristes djihadistes comme Al-Qaïda ou Daech sont en réalité manipulés par les services secrets occidentaux ». Enfin, 16 % des Français pensent que les Américains n'ont jamais été sur la Lune, et 9 % croient « possible que la Terre soit plate, et non pas ronde comme on nous le dit depuis l'école ».
Pour Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, ces résultats « confirment que nous faisons collectivement face à un phénomène non seulement tangible mais majeur, qui traverse toute la société et imprègne les représentations collectives à un degré préoccupant ».
Source AFP
L'étude a été réalisée les 19 et 20 décembre auprès d'un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française adulte, constitué selon la méthode des quotas et complété par un second échantillon de 252 personnes de moins de 35 ans (dont les résultats ont été ramenés à leur poids réel).
/http%3A%2F%2Fwww.slate.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2FMaitreya_and_disciples_carving_in_Feilai_Feng_Caves.jpg)
Neuf légendes alimentaires enfin démythifiées
http://www.slate.fr/story/155582/alimentation-legendes-mythes-food
Si vous voulez arrêter de bouffer des fake news, n’avalez pas tout ce qu’on vous dit...
Cette « loi », énoncée pour la première fois en 2013 par un informaticien italien, stipule que la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter une idiotie est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour la produire. C’est une sorte de principe d’asymétrie dans l’argumentation : répandre une rumeur ou affirmer un fait sans preuve est rapide, surtout à l’ère d’Internet. Mais la réfutation nécessite beaucoup de temps, dix fois plus selon cette « loi » de Brandolini...
..Le point de départ de l’étude est peut-être le constat que nous baignons plus dans une mer de baratin que dans un océan d’information. Le mot « baratin » est pris ici au sens de « bullshit » sans en rendre hélas toute la saveur : par ce mot, on désigne des phrases grammaticalement correctes, qui n’ont pas ou peu de sens mais donnent l’illusion d’être profondes parce qu’elles utilisent des mots frappants..
Pujadas et la qualité de l'information
http://huet.blog.lemonde.fr/2017/05/17/pujadas-et-la-qualite-de-linformation/
David Pujadas devrait quitter son poste à la rédaction de France-2 où il présente le journal du soir. Une éviction décidée par la direction de l’information de la chaîne. Je ne me permettrai pas de faire de commentaires sur les raisons de cette éviction et sur les réactions de la rédaction de France-2. Cette note vise seulement à souligner que David Pujadas est aussi l’auteur d’un très mauvais coup porté à la qualité de l’information...
Les initiatives de « fact checking » se multiplient. Le journal Le Monde a lancé le « Décodex », France info propose sa rubrique régulière « Le vrai du faux » et Libération son « Désintox ». Google annonce la mise en place d’un label « vérification des faits » associé à son service « Actualités » qui s’appuiera sur les « décodages » proposés par les trois médias cités plus haut. Ces initiatives partent de bonnes intentions : donner des outils pour aider à faire la part des choses entre informations sérieuses et rumeurs qui se multiplient avec Internet....
Depuis quelques années, Google propose les boites de réponse (Answer Box) qui vous donne directement une réponse quand vous posez une question. Mais un dossier proposé par un professeur d’histoire du MIT montre que Google se prend les pieds dans le tapis en affichant des Hoax et des rumeurs comme des réponses fiables. Et c’est bien plus grave qu’un site de Fake News...
Trois fausses informations récentes qui ont influencé l'opinion
Retour sur plusieurs cas d'intox qui ont massivement circulé en ligne, jusqu'à convaincre une part non négligeable de la population. 29 % de " probablement vrai ", 10 % de " certainement vrai " ...
L'Allemagne va se doter d'un " Centre de défense contre les fausses informations ", rapporte le site allemand Der Spiegel, qui tient cette information d'un rapport divulgué par le ministère de ...
https://fr.express.live/2016/12/27/allemagne-centre-de-defense-contre-les-fausses-informations/
L'animateur de radio dirige le site Infowars, qui diffuse de fausses informations et dont le nouveau président des États-Unis raffole.
Sa spécialité, c'est le bobard, la fausse information, la théorie du complot. Et plus c'est délirant, mieux c'est. Alex Jones, par le biais de son émission de radio et de son site Infowars, diffuse chaque jour une suite ininterrompue de déclarations farfelues, sans l'ombre d'une preuve, qui circulent ensuite sur Internet. C'est « le théoricien du complot le plus prolifique de l'Amérique contemporaine », estime le Southern Poverty Law Center, une organisation de défense des droits civiques. Il a propagé par exemple que le massacre de l'école primaire de Sandy Hook à Newtown était une pure invention, fabriquée par le gouvernement avec des acteurs, pour imposer un contrôle du port d'arme. Selon les statistiques du FBI, affirme-t-il sur son site, « personne n'est mort en 2012 à Sandy Hook. Elles ne montrent aucun homicide dans cette ville. »
Ce type rondouillard à la voix rauque, sans doute à force de s'égosiller sur un ton enragé, a une vision du monde orwellienne. Son obsession depuis des années, c'est que les élites mondiales veulent s'emparer du contrôle de la planète et créer « un nouvel ordre mondial ». Pour cela, elles ont mis en place un appareil de surveillance sophistiqué, provoquent des crises économiques, climatiques, travaillent à empoisonner l'eau et la nourriture dans le but de se saisir du pouvoir. Lorsqu'elles auront éradiqué une partie de la population par des virus, elles enfermeront les survivants et les soumettront à l'esclavage.
Il voit des complots diaboliques à tous les coins de rue. Le gouvernement américain a fomenté les attentats du 11 Septembre, planté les bombes du marathon de Boston et inventé le raid contre Oussama Ben Laden. Il a accusé l'État de créer à la demande des tornades, dont il peut se servir comme arme et qu'il aurait peut-être utilisées en 2013 dans l'Oklahoma pour tuer des douzaines d'individus. Bill Gates est un eugéniste qui veut stériliser l'humanité, Hillary Clinton s'est droguée avant le débat télévisé, les traces blanches que laissent les avions dans le ciel vaporisent en fait un virus de la grippe…
Divagations paranoïaques sans conséquences ? Pas vraiment. À plusieurs reprises, des fans de Jones, inspirés par ses théories vaseuses, ont été arrêtés pour des actes de violence. Le dernier en date : un père de famille qui a conduit de la Caroline du Nord jusqu'à Washington il y a quelques jours. Il avait lu sur Infowars qu'une pizzeria de quartier abritait un réseau de pédophilie dirigé par Hillary Clinton et son conseiller dans son arrière-boutique. Il est entré dans le restaurant avec un fusil d'assaut pour délivrer les enfants. Il aurait pu faire un carton, mais n'a blessé personne et s'est rendu à la police.
Alex Jones, 42 ans, diffuse son émission depuis des années depuis le Texas, où il est né. Ce fils d'un dentiste et d'une mère au foyer parle d'une enfance normale où il joue au football américain. À l'adolescence, il découvre que les flics ripoux vendent de la drogue aux gamins. Lorsque l'un d'eux l'arrête parce qu'il conduit sans permis, Jones l'insulte et l'accuse d'hypocrisie. Il finit en taule. Il se met à lire des ouvrages sur l'État et les théories du complot, puis se lance dans la radio et se fait connaître au moment de l'attentat à la bombe contre le bâtiment fédéral à Oklahoma City en 1995, en clamant que tout a été fomenté par le gouvernement. Ce père de trois enfants produit aussi des films, Une histoire du terrorisme sponsorisé par le gouvernement ou encore 9/11, la route vers la tyrannie.
Ses tirades délirantes, mi-tribun de la plèbe, mi-prêcheur, se sont longtemps cantonnées à un petit groupe qui partage sa paranoïa aiguë. Mais avec le développement d'Internet, son site Infowars et sa chaîne YouTube deviennent populaires, surtout auprès de l'extrême droite, et Alex Jones devient un personnage culte. Il a un sens théâtral incontestable. Il se met en scène, pourchasse ses adversaires un peu façon Michael Moore et a un vocabulaire haut en couleur. Dans une émission, il traite Hillary Clinton de « sorcière », de « démon psychopathe abject, tout droit sorti des enfers » qui va détruire la planète.
Il est difficile de connaître les chiffres. Son émission quotidienne est diffusée dans 160 radios et il compte plus de 1,8 million d'abonnés à sa chaîne YouTube, 500 000 followers sur Twitter… Il vend aussi toutes sortes de produits pour se préparer à la fin du monde, dont un an de rations de nourriture « saine et délicieuse », au prix bradé de 1 797 dollars.
Mais ce qui a réellement assuré sa célébrité, c'est qu'il a l'oreille du président. Il y a un an, Donald Trump a donné une interview sur Infowars avant les primaires républicaines où il a chanté les louanges d'Alex Jones en disant qu'il avait « une incroyable » renommée. « Je ne vous laisserai pas tomber. Vous serez très, très impressionné, j'espère. Et je pense qu'on va beaucoup se parler », lui dit alors Donald Trump. Alex Jones le soutient à fond, peut-être parce que les deux hommes se ressemblent (ils s'attaquent tous deux aux élites, se moquent des conventions, vantent le parler-vrai, même si tout est faux, sont méprisés par les médias…), et se targue, sur son site, d'être repris par Donald Trump : « C'est surréaliste de parler de sujets ici à la radio et d'entendre Trump le répéter mot pour mot deux jours plus tard. »
Le futur président américain affirme que des « millions » de gens ont voté illégalement, que des foules de musulmans ont célébré les attentats du 11 Septembre, dans le New Jersey, que le président Obama soutient secrètement Daech… Des théories totalement fausses, propagées par Infowars.
À mesure que Trump monte dans les sondages, Alex Jones devient plus visible. C'est lui qui lance le mouvement « Hillary en prison » que les supporteurs de Trump reprennent à leur compte en chantant dans les meetings « mettez-la en taule ». Il se rend à Cleveland lors de la convention républicaine en juillet et organise des meetings avec plein de fans qui soutiennent Donald Trump. Et a même droit à une mention dans un discours de Barack Obama. En octobre, dans une émission, Alex Jones déclare : « Mes sources bien placées me disent que Obama et Hillary sentent tous les deux le soufre. Ils sentent comme l'enfer. » Quelques jours plus tard, le président le cite moqueusement dans un meeting en se reniflant la main.
Selon Alex Jones, Donald Trump, après les élections, l'a appelé pour le remercier « de [se] battre si fort pour les Américans ». Voilà donc l'animateur de radio, qui n'a cessé de dénoncer l'État Big Brother, proche maintenant du pouvoir. Ce qui l'oblige à un curieux grand écart. Au lieu de bondir cette semaine sur l'annonce par la CIA selon laquelle les Russes avaient tenté de manipuler les élections américaines – une magnifique théorie du complot pourtant –, Alex Jones a nié l'information et critiqué la CIA. « Absolument aucune preuve n'a été produite pour étayer la théorie du complot », dit-il sur son site. Avant d'affirmer : « La gauche essaie de renverser Donald Trump. Des éléments voyous de la CIA aident la gauche mondialiste. »
Le partage massif de fausses informations sur les réseaux sociaux a marqué toute la campagne présidentielle américaine. Mais qui se cache derrière ?
Les médias traditionnels ont longtemps été le seul moyen d’information. Internet a depuis permis à tout un chacun de s’exprimer : pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Photo d’illustration CC-By Sean Davis
Le pape François soutient Donald Trump. L’un des médecins d’Hillary Clinton retrouvé mort dans des circonstances troublantes. Une pizzeria sert de couverture à un réseau pédophile impliquant des huiles de Washington… Si vous n’en croyez pas un mot, vous avez raison. Mais auriez-vous partagé ces articles sur Facebook ? C’est pourtant ce qu’ont fait des millions d’Américains, au point de noyer les réseaux sociaux sous un déluge de fausses informations.
Le scandale des « fake news » fait depuis boule de neige. Et si ces ragots avaient fait pencher la balance en faveur de Donald Trump ? La question n’est pas absurde. Colportés de blog en tweet, de site en post, ils ne semblaient guère avoir qu’un seul point commun : la volonté de discréditer Hillary Clinton dans la course à la présidentielle.
Dans un certain nombre de cas, ces fausses informations étaient des canulars pris pour argent comptant. Et ce ne sont pas les lecteurs du Denver Guardian qui diront le contraire : plus d’un million de lecteurs se sont précipités sur son article relatant le « suicide » suspect d’un agent du FBI enquêtant sur les mails d’Hillary Clinton. Problème : le Denver Guardian n’existe pas, l’article concerné était l’unique page du site… « Les gens sont de plus en plus bêtes. Ils partagent n’importe quoi. Plus personne ne vérifie quoique ce soit », avait déploré dans les colonnes du Washington Post un auteur de site parodique.
Combinant à des degrés divers pures inventions, théories du complot et interprétations biaisées, la plupart semblent toutefois relever d’une classique propagande d’extrême droite – phénomène de fond qui n’épargne d’ailleurs ni la France, ni l’Europe.
Plus troublant, certaines de ces informations provenaient… de l’étranger. Depuis l’été dernier, plus de 140 blogs pro-Trump ont ainsi émergé dans la ville de Vélès, en Macédoine. Passion soudaine pour la politique américaine ? Appât du gain, plutôt : beaucoup de ces sites, pillant copieusement des contenus publiés ailleurs, avaient été créés afin d’engranger des revenus publicitaires. C’était d’ailleurs aussi le cas du Denver Guardian.
Les auteurs de « fake news » seraient donc des plaisantins, des agitateurs néoconservateurs ou des mercenaires de la pub ? Pas seulement, affirment plusieurs équipes de chercheurs américains. selon lesquels Moscou serait aussi à la manœuvre. « Le désir de la Russie de saper la confiance dans la démocratie américaine n’est pas nouveau. C’est un objectif que Moscou poursuit depuis le début de la Guerre froide. Ce qui est nouveau, ce sont les méthodes utilisées », accusent les experts du site War on the rocks , dénonçant l’action combinée d’une armée de trolls, d’influenceurs, de hackers, de médias pseudo-indépendants et d’« idiots utiles ». Le Parlement européen a d’ailleurs enfoncé le clou, en adoptant fin novembre une proposition de résolution condamnant « la désinformation et la manipulation » orchestrées par la Russie.
Les médias russes ont évidemment démenti toute ingérence, dénonçant une propagande occidentale…
Paul Horner possède un petit empire de sites qui lancent des canulars en ligne. Il pense que la différence, après l’apparition du catalyseur Trump, est que les gens croient tout ce qu’ils lisent, même quand on leur prouve que c’est faux.
On a beaucoup parlé ces dernières semaines des « fake news », de faux articles contenant de fausses informations publiés sur des sites obscurs qui sont partagés sur Facebook autant, voire parfois plus, que les articles de médias traditionnels.
On sait que de plus en plus de gens partagent ces articles, ce qui ne veut pas forcément dire qu’ils y croient ou même qu’ils les lisent. Leur véritable influence est sujette à caution, mais leur prolifération est indéniable.
Qui écrit ces articles ? Qui perd son temps à inventer des canulars dans l’espoir qu’ils se retrouvent sur le mur d’un inconnu ? Des trolls, évidemment, à la recherche d’un profit rapide mais pas forcément avec des arrière-pensées politiques.
Le Washington Post en a rencontré un. Paul Horner, présenté comme « un imprésario de l’empire des fake news de Facebook », possède dix sites qui lancent des informations totalement fausses et se voulant humoristiques (il se sent plus proche de The Onion que de Breitbart). Il revendique « 10 000 dollars par mois », uniquement grâce au service de Google AdSense. Il y a toujours de l’argent à se faire avec du trafic, peu importe le contenu, tant qu’il est aveuglément partagé sur les réseaux ou repris par d’autres sites.
Paul Horner est un ancien du milieu. Il s’y est intéressé bien avant que le business des fausses infos n’explose pendant la campagne présidentielle américaine (il s’était notamment fait passer deux fois pour Banksy). Mais quelque chose a changé en 2016. Ses faux articles, qu’il considère foncièrement comme des blagues, ont commencé à être pris au sérieux. Par une partie bien définie d’internautes – les gens susceptibles d’être convaincus par les arguments de Donald Trump – et parfois par la famille Trump elle-même.
« Les gens sont clairement plus bêtes »
Qu’est-ce qui a changé pour que les faux articles de Horner – comme « les manifestants anti-Trump à ses meetings sont payés » – soient maintenant pris pour argent comptant ? « Honnêtement, les gens sont clairement plus bêtes », répond-t-il très simplement.
« Ils ne font que partager des trucs. Personne ne vérifie. C’est comme ça que Trump a été élu. Il a dit ce qu’il voulait, et les gens ont tout cru, et quand les choses qu’il a dites se sont révélées fausses, les gens s’en foutaient parce qu’ils l’avaient déjà accepté. C’est effrayant. Je n’ai jamais vu ça. »
Horner se présente comme quelqu’un qui « déteste Trump » mais reconnaît que les choses fausses qu’ils balançaient sur les réseaux, parfois dans le but de se moquer du républicain, « ont fini par aider la campagne de Trump ».
Jusqu’ici, il était habitué à une dynamique de publication qui s’était mise en place au fur et à mesure des années :
– publication d’un canular ;
– diffusion du canular sur les réseaux ;
– reprise par certains médias et personnalités ;
– démenti par les médias qui ne l’ont pas repris ;
– mea culpa de ceux qui l’ont repris.
Cette dynamique s’est cassée car ceux qui diffusent le canular ne prennent plus le temps de lire le démenti ou le fact-checking (ou n’y sont pas confrontés sur leurs murs Facebook) et restent sur leur première impression. Ils y croient. L’exemple type est un article intitulé « Le pape François choque la planète en soutenant Trump ». Il a « atteint » 960 000 sur Facebook, bien plus que ceux qui ont pu lire par la suite que c’était totalement faux.
« Ils ne vérifiaient rien »
Paul Horner raconte au Washington Post comment il s’est progressivement rendu compte que quelque chose ne tournait plus rond dans sa boutique de mensonges humoristiques :
« Mes sites étaient tout le temps repris par les partisans de Trump. Ils ne vérifiaient rien. Ils postaient tout, croyaient tout. Je pensais qu’après qu’ils ont vérifié, ils auraient l’air bêtes. Ça a toujours fonctionné comme ça : quelqu’un reprend ce que j’ai écrit, ils découvrent que c’est faux et ils ont l’air bêtes. Mais les partisans de Trump… ils n’arrêtaient pas. »
On sent que Paul Horner a quelque chose à se reprocher. Au détour d’une réponse, loin de la vantardise habituelle du troll qui a réussi son coup, il dit croire que « Trump est à la Maison Blanche à cause de [lui] ».
Lire aussi : Une extension pour repérer les fausses informations qui circulent en ligne
- Luc Vinogradoff
Journaliste au Monde.fr
/http%3A%2F%2Fi1.wp.com%2Fresistanceinventerre.files.wordpress.com%2F2016%2F08%2Fdesinformation.jpg%3Ffit%3D440%2C330%26ssl%3D1)
Pourquoi les gens se laissent-ils aussi facilement berner par la désinformation ?
Psychomédia - 22/08/2016 - Même quand les gens possèdent des connaissances qui pourraient les prémunir, ils peuvent se fier à des informations inexactes et trompeuses, souligne l'auteur d'une ...
Afrique : l'obsession du mensonge en politique | Contrepoints
http://www.contrepoints.org/2016/08/26/263837-afrique-lobsession-mensonge-politique
Pourquoi l’éthique semble s’imposer à toutes les branches de la connaissance, à toutes disciplines, professions ou emplois, à l’exception de la politique ? Des promesses non tenues, des insinuations, de pures machinations sont devenues la règle en politique. La chose la plus inquiétante est l’acceptation de ces mensonges par le plus grand nombre...
/http%3A%2F%2Fapi.rue89.nouvelobs.com%2Fsites%2Fnews%2Ffiles%2Farticle%2Fthumbnail_full%2F2016%2F08%2F6144165108_b7ced4d302_o.jpg)
J'ai essayé d'interviewer quelqu'un qui croit que la Terre est plate - Rue89 - L'Obs
Tu les as peut-être découverts comme moi, au cours d'une soirée où un ami t'a sorti : " Tu sais qu'il y a des mecs qui pensent que la Terre est plate ? Que l'image du globe terrestre est un com...
http://rue89.nouvelobs.com/2016/08/20/jai-essaye-dinterviewer-quelquun-croit-terre-est-plate-264934
/http%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2016%2F07%2F3191664147_689377427c_z.jpg)
Science : l'obscurantisme qui vient | Contrepoints
http://www.contrepoints.org/2016/07/20/260852-lobscurantisme-qui-vient
L’Académie des technologies vient de publier un rapport intitulé La perception des risques. Un enjeu pour les sciences et les technologies. Les auteurs – Gérald Bronner et Étienne Klein – y mettent à jour l’inquiétude, la méfiance, voire la défiance envers toute nouveauté. Une peur, souvent injustifiée, qui entrave le progrès technique.
vidéo de 30' recentrant quelques idées reçues.."ce que nous devons craindre, ce n'est pas l'inconnu, mais ce que tenons pour certain, et qui ne l'est pas" (Mark Twain)
Pourquoi les nouvelles scientifiques alarmistes, mais non fondées, prennent souvent le pas sur des informations positives et fiables.
L'actualité nous fournit régulièrement l'exemple de dérives de l'information en matière de santé. The Lancet a ainsi raconté le traitement par les médias d'une découverte concernant la maladie de la vache folle et d'Alzheimer, qualifiée par la revue scientifique d'« Alzheimergate ».
Un travail original publié dans le journal Nature rapportait la découverte de traces d'Alzheimer par des chercheurs qui analysaient les autopsies de cerveaux de patients morts d'une encéphalite. La maladie de Creutzfeldt-Jakob est identique à celle dite « de la vache folle », sauf qu'elle est due à l'injection de glandes humaines (hypophyse), prescrite pour fournir de l'hormone de croissance. Ces cerveaux présentent des lésions, comparables à celles de l'Alzheimer, ce qui pose la question d'une cotransmission des deux maladies, hypothèse qui ouvre une piste de recherche. Mais ce travail a fait l'objet en Grande-Bretagne d'un emballement médiatique, « la bombe Alzheimer », démesuré vu l'état de nos connaissances.
Il est facile de trouver de quoi se faire peur dans les articles médicaux et scientifiques pour des histoires sans lendemain, alors qu'il ne se produit heureusement pas tous les jours quelque chose de nouveau et de significatif qui représente un danger. L'éclairage médiatique trie peu ou pas les informations en fonction de leur fiabilité ou de leur degré de certitude. Il s'agit plus souvent d'une avalanche de données invérifiées, qui, à force d'être souvent répétées, finissent par passer pour certaines. Les scientifiques qui émettent un doute contre le consensus sont inaudibles ou lapidés.
De même, le hit-parade des morts par telle ou telle cause fait fureur. La plupart des décès étant multifactoriels, plusieurs causes se partagent les responsabilités dans des proportions impossibles à déterminer. En effet, l'âge, le sexe, la saison, les maladies sous-jacentes, le niveau de vie, l'obésité, les toxicomanies (tabac, alcool, autres) jouent un rôle dans une mortalité associée à une maladie précise. Mais chacun « revendique » un nombre de morts dans sa spécialité, et la somme des morts finit par représenter 5 à 10 fois plus que le nombre total de décès mesurés ! Malheureusement, cette épidémie de mauvaises nouvelles non vérifiées ne rencontre aucun facteur de pondération, et cette mode du « fais-moi peur » fait négliger les vrais risques au profit de fantasmes. Le seul contre-pouvoir est « la déconnexion ». Le public ne croit plus en ce qu'on lui dit et se « débranche ». Avec des cas extrêmes, comme à Londres durant l'été 2008, où, en pleine alerte de pandémie H1N1, des « fêtes de la grippe » étaient organisées par des jeunes qui se transmettaient sciemment leurs infections respiratoires. Pour ridiculiser les catastrophistes : « Même pas peur ! »
/http%3A%2F%2Fwww.lepoint.fr%2Fimages%2F2016%2F03%2F11%2F3264183lpw-3264762-article-sante-sujet-jpg_3424014.jpg)
Raoult - Science, fais-moi peur !
L'actualité nous fournit régulièrement l'exemple de dérives de l'information en matière de santé. Le Lancet a ainsi raconté le traitement par les médias d'une découverte concernant la mala...
Les modèles mathématiques censés prédire le climat ou les futures épidémies ne sont pas scientifiques. Invérifiables, ils sont de l'ordre de la prophétie.
Les frontières sont relativement nettes entre ce qu'est la science et ce qu'est la religion. Dans la science, le doute et le scepticisme sont essentiels à la pratique de la recherche. Nous n'avons aucun exemple de lois ou de théories qui résistent à long terme à l'apport de données nouvelles. Dans une contribution majeure du XXe siècle, Karl Popper a montré qu'une théorie scientifique doit pouvoir faire l'objet d'une expérience démontrant qu'elle est fausse. Sinon c'est un phénomène de nature religieuse. Dans son premier ouvrage, le marxisme, la psychanalyse et le darwinisme étaient reclassés comme des religions.
Pour savoir si nous ne sommes plus dans un contexte scientifique mais dans un contexte religieux, il suffit de voir comment sont traités ceux qui ne croient pas à la théorie dominante, les sceptiques : s'ils sont considérés comme des hérétiques, cela signifie que l'on a quitté le champ scientifique. En effet, le doute est à la base de la recherche scientifique.
Personnellement, je ne crois pas que la modélisation mathématique prédictive soit de nature scientifique, je pense qu'il s'agit d'une prophétie moderne comme l'a été l'astrologie à un moment donné, utilisant les données de l'astrophysique. Elles sont invérifiables, ne se confirment jamais, et on ne peut jamais les contredire, car les données scientifiques contradictoires sont cachées ou alors elles génèrent la création de nouveaux modèles.
On ne peut faire de prédictions fiables que si l'on est certain que les choses continuent à se dérouler comme elles se sont déroulées ces dernières années, avec très peu de variables, pas d'événement chaotique et à condition de connaître tous les facteurs. J'ai beaucoup lutté, sur le plan universitaire, contre les modèles mathématiques censés prédire les épidémies futures. Les meilleurs journaux de maladies infectieuses ont banni les modèles prédictifs, parce qu'il s'agit de croyance, pas de science. Bien entendu, tous les modélisateurs croient en leur religion et il est facile d'obtenir une quasi-unanimité dans ce domaine. D'une manière intéressante, alors que les biologistes et les physiciens sont majoritairement athées, les mathématiciens qui créent les modèles sont plus religieux que les autres scientifiques.
Les deux religions pseudoscientifiques dominantes reprises par les médias sont d'une part l'adhésion stricte à la vision darwinienne de l'évolution qui est pourtant biologiquement dépassée, et la prédiction du futur climatique.
En pratique, si personne ne conteste que la planète s'est réchauffée au XXe siècle, et que tout le monde est d'accord pour penser que l'émission à haut niveau de gaz dans l'atmosphère terrestre entraine des modifications de notre écosystème – c'est l'anthropocène, la modification de la terre par l'homme qu'il faut limiter –, ceci ne justifie pas de prophétiser des catastrophes. Jusqu'à ce jour, tous les modèles climatiques, économiques, infectieux ou politiques sans exception se sont révélés faux. Les prophéties ne font pas partie de la science. Nietzsche disait : « C'est une idée d'enfant de penser que tout ce qui a été fait l'a été pour que nous puissions le comprendre. »
/http%3A%2F%2Fwww.lepoint.fr%2Fimages%2F2016%2F03%2F03%2F3175726lpw-3201147-article-horizontal-jpg_3409817.jpg)
Didier Raoult - Pourquoi la science ne peut prédire de catastrophe
Les frontières sont relativement nettes entre ce qu'est la science et ce qu'est la religion. Dans la science, le doute et le scepticisme sont essentiels à la pratique de la recherche. Nous n'avon...