ONG, monde associatif, l'envers du décor...

Publié le par ottolilienthal

Pourquoi Sea Shepherd se retrouve en eaux troubles

L’ONG de défense des mammifères marins a mis sur la touche son fondateur charismatique, Paul Watson, provoquant de graves dissensions en interne.

C'est un avertissement surprenant, inscrit en toutes lettres sur le site de Sea Shepherd France, dans un communiqué intitulé Vigilance aux dons. Il ne faut pas donner d'argent à Sea Shepherd, car les sommes récoltées risquent d'être utilisées « pour attaquer Paul Watson » devant les tribunaux américains.

Explication : il y a désormais plusieurs Sea Shepherd. L'association de protection des océans, et plus spécialement des mammifères marins, a explosé en deux camps antagonistes. D'un côté, Sea Shepherd Conservation Society, pour les États-Unis, allié à Sea Shepherd Global, structure basée aux Pays-Bas, qui chapeaute les activités en Afrique et dans une partie de l'Europe.

De l'autre côté, les antennes de Sea Shepherd France, Nouvelle-Calédonie, Royaume-Uni, Brésil et Hongrie, plus Paul Watson lui-même, fondateur de l'ONG en 1977. Ces structures sont regroupées au sein d'une nouvelle association enregistrée en France à la mi-décembre 2022, Sea Shepherd Origins, qui se présente sur son site comme « gardien du temple des valeurs de Sea Shepherd ».

Le divorce est consommé. La semaine dernière, la directrice de la branche française, Lamya Essemlali, a été poussée à la porte du conseil d'administration de Sea Shepherd Global. « Elle passait son temps à critiquer nos actions, explique un porte-parole aux Pays-Bas. Ça ne pouvait plus durer. » « Je n'ai pas été écartée, je suis en conflit avec quatre personnes », euphémise l'intéressée. Le résultat est le même. Lamya Essemlali ne siège plus à Sea Shepherd Global.

Paul Watson écarté depuis des années aux États-Unis

Paul Watson a, lui aussi, été écarté du conseil d'administration de Sea Shepherd Global, en juillet 2022. Il était réduit au silence depuis des années déjà dans les structures américaines. Le Canadien, âgé de 72 ans, évoque un différend de fond dans une lettre de démission publiée début août 2022 : « Sea Shepherd USA cherche à détourner nos navires de toute confrontation avec les braconniers illégaux qui s'en prennent à des espèces en danger et à orienter la flotte vers la recherche scientifique. » Selon lui, c'est pour cette raison qu'il a été « progressivement marginalisé de l'organisation ».

La réalité est plus complexe. Très populaire en France, Paul Watson a perdu la plus grande partie de son prestige dans plusieurs pays anglo-saxons, à la suite d'une affaire à rebondissement qui a fait un tort considérable à son ONG.

Tout commence le 5 janvier 2010. Sea Shepherd annonce qu'un de ses navires, le catamaran Ady Gil, a été éperonné par un baleinier japonais, le Shonan Maru 2, dans les mers australes. Une équipe de la chaîne TV Discovery Chanel se trouvait sur zone, à bord d'un autre navire de Sea Shepherd. Les images du catamaran coupé en deux, sur le point de sombrer, font le tour du monde. Les marins japonais sont considérés comme des criminels. Toutefois, des doutes surgissent très vite. Publié en novembre 2010, un rapport des autorités maritimes néo-zélandaises conclut que le catamaran s'est mis délibérément en travers de la route du baleinier. Les torts, au minimum, sont partagés.

Tout pour le show

Navire futuriste en matériaux composites, l'Ady Gil avait été mis à disposition de Sea Shepherd par le milliardaire israélien Ady Gil (comme le bateau). Trouvant les explications de Watson évasives, ce dernier saisit la justice. La procédure se conclut le 18 septembre 2015 par un arbitrage désastreux pour Paul Watson. Ce n'est pas la collision qui a coulé le catamaran, mais Paul Watson, pour les besoins de son émission de télé-réalité, Whale Wars (ou Justicier des mers, en version française). Le navire pouvait être remorqué. L'ONG l'a sabordé pour faire le buzz. Watson est allé jusqu'à organiser « une fausse discussion » suivie par « une prétendue décision spontanée » des membres de Sea Shepherd, toujours pour les besoins de la télé, écrit l'arbitre. Ce dernier s'autorise un commentaire cinglant : « Le témoignage de Monsieur Watson concernant certains événements était particulièrement évasif, en contradiction avec lui-même ou en décalage avec des déclarations écrites antérieures. Sur certains points, il lui manquait tout simplement la dose élémentaire de sincérité qui inspire la confiance. » Verdict : 500 000 dollars de dédommagement versés par Sea Shepherd à l'homme d'affaires Ady Gil, plus 2,55 millions de dollars d'indemnités versés aux baleiniers japonais, en juin 2015, pour éteindre les plaintes qu'ils avaient déposées. 

Après ce désastre judiciaire et médiatique, Paul Watson a été prié de se faire discret aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Sa popularité est restée considérable en France, du moins auprès du grand public. Chez les sympathisants qui l'ont côtoyé, les avis sont plus nuancés. Une anecdote, en particulier, a suscité beaucoup de remous. Paul Watson s'est marié à Paris en 2015. Ses deux témoins de mariage étaient Lamya Essemlali et un ami de cette dernière, qui est par ailleurs organisateur de safaris en Afrique et négociant en armes de chasse haut de gamme. « Lamya et Paul étaient parfaitement au courant, ajoute un ancien bénévole. Lamya a partagé un bureau avec l'ami en question pendant plusieurs mois. » Au sein d'une association où nombre de militants considèrent la chasse comme un assassinat et le véganisme comme une évidence, ce choix a surpris.

Une association sans adhérent

Il n'y a pas eu de contestation en interne, pour la simple raison que Sea Shepherd France comptait seulement douze adhérents fin 2021. Les centaines de bénévoles qui consacrent du temps aux actions de l'ONG n'ont pas voix au chapitre, les décisions se prennent en petit comité. Il en sera probablement de même au sein de Sea Shepherd Origins, dont les adhérents se limitent aux associations fondatrices, précise le site.

L'échec de la reprise du zoo de Pont-Scorff (Morbihan) par un consortium d'associations emmenées par Sea Shepherd a également pesé sur le moral des militants. L'objectif était de réintroduire les animaux captifs dans la nature et de transformer le zoo en sanctuaire. Entamée fin 2019 avec le concours enthousiaste de l'animateur Hugo Clément, l'aventure a duré à peine plus d'un an. Elle s'est soldée par un dépôt de bilan en février 2021, sans qu'aucune réintroduction n'ait été menée à son terme. Le coût de l'aventure, pour Sea Shepherd, n'est pas connu – les comptes 2021 n'ont pas encore été publiés –, mais il se chiffre probablement en centaines de milliers d'euros. Interrogée sur ce sujet, Lamya Essemlali ne commente pas.

Une autre question, économique et lourde de conséquence pour Sea Shepherd France, se pose désormais : celle de l'usage de la marque. La Sea Shepherd Conservation Society a engagé une action en justice aux États-Unis contre Paul Watson et Sea Shepherd Origins, dans le but de leur interdire d'utiliser le nom, ainsi que le logo à tête de mort de l'association, immédiatement reconnaissable par les initiés, et jouissant d'un important capital de sympathie. Sans ces deux emblèmes, les levées de fond risquent d'être plus difficiles.

Erwan Seznec

 
Guerre en Ukraine : la faute d'Amnesty International

ÉDITO. En mettant sur le même plan, dans un rapport, l’agresseur russe et l’agressé ukrainien, la célèbre ONG confirme sa dérive tendancieuse.

La défense des droits de l'homme est entre de drôles de mains. Créée en 1961 par un avocat britannique, Amnesty International n'en finit pas de publier des rapports déconcertants, qui n'ont plus grand-chose à voir avec ses combats initiaux pour la liberté individuelle et la dignité humaine (défense des prisonniers politiques, lutte contre la torture et la peine de mort...).

Amnesty s'est peu à peu installée dans un rôle d'arbitre moral de l'humanité. Revendiquant toujours son « impartialité », elle prend en réalité des positions très tendancieuses et peu soucieuses des faits. En février 2022, l'ONG a ainsi repris à son compte l'accusation d'apartheid contre Israël

Son agenda également laisse perplexe. Témoin sa dernière note sur l'Ukraine. L'ONG accuse l'armée ukrainienne de violer le droit humanitaire international. Selon elle, cette dernière met en péril la population civile en « établissant des bases et en utilisant des systèmes d'armement dans des zones résidentielles habitées, notamment des écoles et des hôpitaux ».

L'agresseur et l'agressé sur le même plan

C'est probablement vrai. Mais Amnesty a peut-être de meilleures idées à soumettre aux Ukrainiens pour se défendre contre leur agresseur. Ne feraient-ils pas mieux d'installer leurs systèmes d'armement à découvert, dans les champs ou sur les routes ? Et ainsi constituer une cible plus facile ? On attend qu'Amnesty fasse la même enquête dans les zones tenues par les Russes... 

Comprenons bien le message induit par son communiqué : si l'armée russe tue des civils en Ukraine, c'est la faute des Ukrainiens eux-mêmes… Mettre sur le même plan l'agresseur et l'agressé, voilà la définition de l'impartialité selon Amnesty International.

La première à dénoncer cette communication fut… la responsable de la section ukrainienne de l'ONG, Oksana Pokalchuk. Elle reproche à l'organisation de ne pas avoir été associée à cette enquête menée par deux chercheurs étrangers peu familiers de l'Ukraine. Et, surtout, elle dénonce un « outil de propagande russe ». « Si vous ne vivez pas dans un pays envahi par des occupants qui le morcellent, vous ne comprenez probablement pas ce que c'est de condamner une armée de défenseurs », a-t-elle déclaré.

La course à l'abîme

Amnesty a ensuite présenté ses excuses, regrettant « la détresse et la colère provoquées » par son communiqué. Il n'empêche, le trait d'équivalence que l'ONG trace entre la Russie et l'Ukraine trahit son « consentement au pire », selon l'expression d'Alexis Lacroix, dans La République assassinée. Weimar 1922 (Ed. du Cerf). Un ouvrage magistral qui narre avec force les derniers jours de la république de Weimar et, à travers celle-ci, « le grand basculement de la civilisation européenne et son effondrement dans la barbarie ».

Un cataclysme qu'accompagnèrent certains pacifistes extrêmes du camp des démocraties occidentales, « insensibles aux misères du présent et pour lesquels n'existait aucune différence de nature entre le régime démocratique de Weimar en ses imperfections connues et le national-socialisme en son abjection émergente ».

 
 

Avec sa mise en équivalence fallacieuse, Amnesty International étouffe sa flamme et fait mentir sa devise : « Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres ».

Climat : pourquoi l’étude qui cible les milliardaires est problématique

TRIBUNE. Selon Greenpeace et Oxfam, 63 milliardaires auraient une empreinte carbone équivalente à celle de 50 % de la population française. Qu’en est-il ?

Les ONG Greenpeace et Oxfam ont publié une courte étude dans laquelle elles expliquent que le patrimoine financier de 63 milliardaires émettrait autant de gaz à effet de serre que la moitié des Français. Pour en arriver à cette comparaison, les ONG ont considéré les participations des milliardaires dans leur entreprise principale : Auchan pour Gérard Mulliez, CMA-CGM pour Rodolphe Saadé, Lactalis pour Emmanuel Besnier… Cette comparaison est problématique à plusieurs titres.

La concentration de l'actionnariat est un sujet qui peut être discuté sous un angle social ou économique, mais ce n'est pas spécialement un enjeu environnemental. En effet, si les entreprises mentionnées dans l'étude avaient un actionnariat dispersé, leur empreinte carbone ne serait pas inférieure.

Ce n'est pas le fait qu'une entreprise soit possédée par un nombre réduit ou non de personnes qui rend son secteur d'activité compatible avec la neutralité carbone, ou qui conditionne les efforts qu'elle peut faire pour réduire son empreinte carbone.

Quid du rôle des entreprises ?

Si les entreprises de MM. Mulliez et Saadé existent, c'est parce qu'elles ont une clientèle, qui paie pour leurs services. Il n'est donc pas légitime d'imputer à ces personnes l'intégralité de l'empreinte carbone de leur entreprise, au pro rata de leurs actions, en dédouanant au passage leur clientèle de sa responsabilité.

Prenons un exemple : si j'achète une voiture lourde et que je l'utilise pour tous mes déplacements, le CO2 que j'émets est-il davantage de la responsabilité des actionnaires des compagnies pétrolières qui m'ont vendu le carburant, ou de la mienne ? C'est moi qui ai choisi d'acheter un tel véhicule et de l'utiliser autant. La responsabilité est donc a minima partagée.

Se concentrer sur l'offre en visant les entreprises – ou les milliardaires qui les possèdent – tout en niant le service qu'elles apportent est une approche stérile sur le plan environnemental. Si une entreprise produit des biens ou fournit des services incompatibles avec la neutralité carbone, il ne suffit pas de lui faire cesser son activité. Vu qu'elle répond à une demande, d'autres prendraient le relais. Et si aucune ne prend le relais, la pénurie risque de faire perdre l'adhésion des populations aux enjeux de décarbonation.

Espérer sevrer la population du pétrole via de la pénurie si les pétroliers cessaient d'investir sous la pression des ONG risquerait surtout de susciter des mouvements de type Gilets jaunes. Si on met à bas le transport maritime, ce sont tous les produits bon marché fruits de la mondialisation auxquels la population estime avoir droit (smartphones, ordinateurs, fruits hors saison, etc.) qui deviendront économiquement inaccessibles.

Pour faire avancer la neutralité carbone en démocratie, il est essentiel de réussir à réduire la demande – plutôt que l'offre – des biens et services non durables : cela peut passer par l'éducation de la population pour lui faire prendre conscience de l'impact de son mode de vie, par la pression sur les autorités politiques pour qu'elles fassent évoluer les réglementations, etc.

L'impact des modes de vie des milliardaires

Les personnes riches ont des impacts sur l'environnement et le climat supérieur aux personnes pauvres, de par leur mode de vie : logements plus grands et nombreux, davantage de déplacements et avec des modes de transport plus carbonés, consommation plus importante en général, etc. Le sujet de la justice sociale est donc un élément central quand on parle de décarbonation. Mais il doit être traité correctement et n'autorise pas les comptabilités scabreuses destinées à pointer d'artificiels coupables.

 

Plus qu'inutile, cette approche est dangereuse : comment motiver la population à faire des efforts pour réduire son empreinte carbone si on lui explique (à tort) que 63 personnes en France auraient une empreinte carbone équivalente à celle de la moitié de la population ?

Qui agit réellement pour le climat ?

Il y a finalement un point commun entre les entreprises, les politiques et les ONG : la plupart ne s'intéressent pas fondamentalement aux enjeux environnementaux et climatiques mais à la perception qu'en ont, respectivement, leur clientèle, leur électorat, leurs militants/adhérents. L'enjeu est moins d'être efficace sur ces sujets que de donner l'impression de l'être, sans contraindre le segment de population servi.

Une entreprise ne va pas chercher à contraindre sa clientèle. Une personnalité politique pourra reconnaître la gravité de l'urgence climatique si cela inquiète ses électeurs, sans pour autant s'attaquer résolument à la cause du problème si ça doit demander des efforts ou aller à l'encontre des convictions de son électorat.

Enfin, de nombreuses personnes sincèrement préoccupées par l'environnement rejoignent des ONG pour avoir le sentiment d'agir. Mais qui a envie de comprendre que ce sont nos modes de vie qui, en large partie, posent problème ? Que nous ne répondrons pas à l'urgence climatique sans faire évoluer profondément notre rapport à la consommation ? Certaines ONG répondent donc à leur demande : elles pointent des coupables faciles, nécessairement autrui. À défaut de faire progresser l'écologie, c'est rassurant. Nous ne sommes pas responsables. C'est aux autres d'agir…

 
 

 Maxime Cordiez, ingénieur dans le secteur de l'énergie.

Oxfam à poigne

 

On en sait un peu plus sur les licenciements et les fermetures de bureau annoncés par Oxfam le 20 mai. Il s'agit donc de 18 bureaux et de 1 500 emplois, soit près du tiers des effectifs. Petit détail troublant : alors qu'Oxfam France se présente sur son site internet comme "un mouvement citoyen qui lutte contre les injustices et la pauvreté", on découvre que le dégraissage, du genre massif, ne concerne que les pays pauvres (Thaïlande, Afghanistan, Tanzanie, Burundi, Bénin..). Curieusement, ces pays ont un point commun : aucune législation sociale ne défend les salariés en cas de licenciement. Mais tout celà n'est pas grave, puisque, comme l'a expliqué Duflot sur son compte twitter : "Oxfam ne "licencie" pas 1 500 personnes, mais organise le départ progressif de certaines de ses équipes". Si c'est progressif...

C'est pourtant la même Cecile Duflot qui avait signé une tribune dégoulinante, le 27 mars, appelant à préparer le fameux "jour d'après" : "Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs et travailleurs, il faut interdire tous les licenciements dans la période"..

Sauf si c'est loin des médias et si c'est progressif...

 

Le Canard enchaîné, 17/06/2020

La descente aux enfers d'Oxfam

Sa réputation était déjà écornée par plusieurs scandales. La crise du Covid va contraindre l'ONG à mettre en place un plan de licenciements.

 
 
L'exploitation sexuelle serait «endémique» dans le secteur humanitaire selon un rapport
 

Le problème de l’exploitation sexuelle est « endémique » dans le secteur de l’aide humanitaire, qui n’en a pas fait assez pour tenter de l’éliminer, une attitude qui frise « la complicité », selon un rapport parlementaire britannique publié ce mardi.

Ce rapport de la Commission du Développement international de la chambre des Communes fait suite au scandale provoqué par les révélations en février d’abus sexuels commis par certains employés de l’ONG britannique Oxfam après le séisme dévastateur de 2010 en Haïti. Ces révélations avaient déclenché une cascade de plaintes à travers le secteur.

« C’est endémique, et ça l’est depuis longtemps »

La Commission estime que l’ampleur du problème est impossible à déterminer mais soupçonne que les cas connus ne sont que le sommet de l’iceberg.

« Il y a des cas d’exploitation et d’abus sexuels, et ils ont lieu à travers les organisations, les pays et les institutions. C’est endémique, et ça l’est depuis longtemps », souligne-t-elle. « La fourniture d’aide aux personnes et communautés en crise a été minée par des prédateurs sexuels qui exploitent des systèmes de gouvernance affaiblis », a-t-elle ajouté.

Des pistes pour lutter contre l’exploitation sexuelle

Selon les députés, le secteur humanitaire surestime les efforts déployés pour résoudre le problème : l’autorégulation qu’il a mise en place est insuffisante. Ils recommandent notamment le déploiement d’un registre mondial des travailleurs humanitaires pour empêcher les prédateurs sexuels de se maintenir en passant d’une ONG à une autre.

« Le secteur humanitaire, collectivement, a connaissance depuis des années des cas d’exploitation et d’abus sexuels par son propre personnel mais l’attention qu’il a donnée au problème n’est pas à la hauteur du défi », a déploré le rapport, dénonçant une « culture du déni » au sein des ONG comme des Nations unies.

La réponse « molle » du secteur a créé « une impression globale de suffisance, qui frise la complicité », a-t-il ajouté, estimant que les ONG étaient plus soucieuses de protéger leur « réputation » que des victimes.

Le Royaume-Uni accueillera en octobre une conférence internationale destinée à définir une approche commune à tout le secteur. Judith Brodie, qui supervise le réseau britannique des ONG de développement international, a assuré dans un communiqué qu’elles œuvraient à mettre fin aux abus sexuels et que « le changement a commencé ».

 

20 Minutes avec AFP

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