écolos niouzes

Publié le par ottolilienthal

Médine : le déconcertant suicide collectif des écologistes

CHRONIQUE. C’est désormais certain : l’écologie est un sujet trop important pour être confié aux Verts, incapables de se gouverner eux-mêmes !

Ce devait être une rampe de lancement pour les élections européennes, qui leur sont traditionnellement favorables, et l'aboutissement d'une stratégie de rassemblement lancée en février dernier par les Verts, avec l'objectif de réunir un million de Français autour d'un thème désormais fédérateur : l'écologie.

Les « journées d'été des écologistes », qui démarrent ce jeudi au Havre, devaient même bénéficier d'un mot d'accueil républicain d'Édouard Philippe, maire de la ville. Mais de ce bel ordonnancement, il ne reste rien. Rien qu'une polémique interminable en forme de suicide collectif.

Une simple annulation pour passer à autre chose

Il aurait pourtant suffi d'une décision, une seule, pour sauver l'image, et peut-être le destin du parti écologiste : annuler l'invitation adressée au rappeur Médine, dont la dernière provocation en date a pris la forme d'un tweet antisémite digne des pires calembours de Jean-Marie Le Pen.

Mais non, la patronne d'EELV s'est contentée de vagues – beaucoup trop vagues – excuses de l'artiste. Pour tenter de l'exonérer, elle a même émis l'hypothèse de l'inculture, voire de la bêtise, qui pourrait caractériser son invité. Une étonnante défausse : pourquoi convier un personnage dont on doute de l'érudition et de l'intelligence pour nourrir une « explication de texte » – c'est le titre du débat – sur « la force de la culture face à la culture de la force » ?

Entre Dallas et La Famille Addams

Le résultat de cette brillante séquence est éblouissant : le ministre de l'Industrie Roland Lescure a été le premier, mais pas le dernier, à annuler sa venue. Car c'est désormais entre eux que se déchirent les Verts, à peine réconciliés de leur dernière querelle, dans la énième saison d'une série désolante qui oscille entre Dallas et La Famille Addams.

La députée européenne Karima Delli a exigé très tôt, et en vain, la déprogrammation de Médine. Puis, lundi, les maires écologistes de Bordeaux et de Strasbourg ont renoncé à se rendre aux « Journées d'été » de leur mouvement. « Nous avons trop de défis à relever pour nous disperser dans de vaines polémiques. Soyons clairs : l'antisémitisme, d'où qu'il vienne, est une infamie à combattre », a déclaré le premier, Pierre Hurmic. L'actualité de l'été, entre sécheresses sévères et dôme de chaleur à répétition, semblait en effet porteuse pour les écologistes.

Ces deux défections, en outre, sont assez gênantes pour un parti qui comptait démontrer sa capacité à gouverner grâce au bilan de ses grands élus de terrain. Mais la direction des Verts semble préférer Médine, le chanteur communautariste, à l'écologie rassembleuse. Peut-être ne peut-elle s'empêcher de courir après La France insoumise, qui a aussi invité le rappeur à son université d'été…

« La plus grande puissance spirituelle de tous les temps, c'est la connerie », affirmait Romain Gary. La phrase pourrait peut-être faire l'objet d'un atelier « explication de texte » lors des « Journées d'été des écologistes »…

Sophie Coignard

L’écologie est une chose trop importante pour être laissée aux escrocolo-gauchistes

Ce qui est fascinant avec les écologistes français, c’est qu’ils parlent de tout – sexisme, racisme, décolonialisme… – sauf d’écologie !

Qui s'intéresse à l'écologie, aujourd'hui, en France ? Tout le monde, sauf les politiciens censés s'en occuper. Même après cet été en enfer (à 40 degrés), c'est une question qui semble avoir quitté le champ du débat public pour se réduire à quelques âneries.

Longtemps qualifiée de « plus bête du monde », la droite française doit désormais laisser ce titre à la gauche. Épargnons néanmoins La France insoumise (LFI) qui, comme Trump, gagne toujours les élections qu'elle a perdues : au moins, Mélenchon parle de l'urgence écologique, même si c'est avec les accents du prophète Philippulus, bien connu des lecteurs de Tintin.

Sur l'écologie comme sur le reste, le PS est toujours dans un état proche du néant où, apparemment, il se sent comme chez lui. La preuve de sa dégénérescence, ses dirigeants ont fait distribuer, à l'occasion de leur université d'été, la légendaire casquette rouge de Trump sur laquelle était écrit, en affreux franglais, le slogan que l'ex-président américain avait « emprunté » à Reagan : « Make la gauche great again. » Le tout étant made in China, il va de soi. Miserere.

Les écologistes, eux, remettent sans cesse des pièces dans leur machine à bêtises, le pompon revenant ces derniers temps à la députée Sandrine Rousseau , Castafiore du comique involontaire, qui pourrait devenir la prochaine présidente d'EELV. Dans un petit essai écrit avec deux militantes féministes (1), elle met en avant un nouveau néologisme, l'androcène, qui permet de réunir, dans le même opprobre, le sexisme, le racisme, le colonialisme et le réchauffement climatique. Si la météo n'est plus du tout ce qu'elle était, c'est la faute aux mâles blancs occidentaux, bon sang mais c'est bien sûr, il suffisait d'y penser !

Les escrocolo-gauchistes d'EELV ont sombré dans le sociétal. Certes, pour en finir avec le dérèglement climatique, ils peuvent avancer de prétendues solutions : l'un préconise d'interdire les jets privés, l'autre… les piscines non publiques. Comme si le sort de la planète ne les intéressait plus, leurs sujets de prédilection sont aujourd'hui les mots d'ordre wokistes, le combat pour la burkinisation du pays, les dernières modes du décolonialisme, etc. En somme, toutes les fadaises de l'air du temps. Les farceurs ! Alors que la gauche française est à la rue, déconnectée des réalités, les sociaux-démocrates sont au pouvoir en Allemagne. Nos Verts eux-mêmes sont à la ramasse, pour ne pas dire ridicules, tandis que leurs respectés homologues d'outre-Rhin occupent des postes clés au gouvernement, comme l'Économie ou la Défense.

Confisquons leur rente écologique à nos soi-disant Verts franco-français et laissons-les à leurs délires pour réinventer une véritable écologie destinée à devenir, un jour, majoritaire en France. Le livre très stimulant de la biologiste Barbara Demeneix, Comment les énergies fossiles détruisent notre santé, le climat et la biodiversité (2), pourrait servir de base à cette refondation. Elle y écrit d'entrée de jeu : « Les trois grandes menaces à l'encontre de notre civilisation - le changement climatique, la perte de diversité et la pollution chimique - sont bien plus étroitement liées que nous ne le pensions jusque-là. Leur dénominateur commun est la surconsommation de combustibles fossiles. »

D'une canicule l'autre, l'Apocalypse est-elle pour bientôt ? Les menaces sur notre espèce sont interdépendantes et Barbara Demeneix propose des solutions concrètes qui passent par la diminution de la consommation des dérivés du pétrole et d'autres combustibles fossiles, responsables non seulement du réchauffement climatique mais aussi de la pollution chimique, à travers les pesticides ou le plastique dont les nano- ou microdéchets s'accumulent dans l'air et dans l'eau. La biologiste nous invite à tout changer, à commencer par nos habitudes, notamment alimentaires - en mangeant par exemple moins de viande. L'écologie, ce n'est pas les autres ; ça commence avec soi-même.

Et le nucléaire, saperlotte ? C'est l'angle mort du livre de Barbara Demeneix : elle est convaincue que les énergies renouvelables peuvent répondre à nos besoins en électricité, ce qui reste à prouver. En attendant de trouver mieux, le nucléaire n'est-il pas encore la seule énergie de substitution écologique, n'en déplaise aux Verts français ou allemands, lesquels lui préfèrent les centrales à charbon pour produire de l'électricité ?

Alors que nous sommes confrontés à un « choc électrique », avec l'explosion du prix de l'électricité, voilà un beau sujet de débat national. Comme l'a observé Frédéric Beigbeder, « les seuls sujets intéressants sont les sujets tabous ».

1. Par-delà l'androcène, écrit avec Adélaïde Bon et Sandrine Roudaut (Seuil, 2022).

 
 

2. Odile Jacob, 2022.


Franz-Olivier Giesbert
Les Verts sont dans le fruit

 

Un chef d'État se doit de gouverner en anticipant. Rien n'a été fait pour éviter le rationnement énergétique qui se profile. La faute aux écolos? 

« Gouverner, c'est prévoir. » Attribuée généralement à Adolphe Thiers, la citation n'avait en réalité pas besoin d'être inventée. Avancer au jour le jour, c'est gérer seulement le quotidien, ne pas voir au-delà du bout de son nez et, pour un gouvernant, ne pas voir au-delà de ses intérêts immédiats. Prévoir, en revanche, c'est réfléchir à la conséquence de ses décisions, à moyen ou long terme, ne pas se laisser guider par ses émotions ni par des modes – fussent-elles considérées comme des vérités –, et encore moins par des ambitions à la petite semaine. C'est parfois renoncer à ses bénéfices et même à ses goûts au nom de l'intérêt public. Gouverner en prévoyant est la marque des hommes d'État ou, au moins, celle des dirigeants soucieux d'un avenir concret et acceptable par les gouvernés.

C'est le choix qu'avait semblé faire Emmanuel Macron au début de la guerre en Ukraine. Ses réactions étaient fermes mais modérées, sans claquement de portes et encore moins de talons. Il avait compris que rien n'était aussi simple que ce que les émotions nous dictaient ou que ce que l'opinion, justement révulsée par les menées poutiniennes, semblait croire. Puis, on ne sait trop pourquoi, il a infléchi sa position vers la dureté, rejoignant en quelque sorte les projets de M. Le Maire et des faucons d'outre-Atlantique : il fallait mettre la Russie à genoux et on en aurait vite fini avec les « barbares du Nord », comme on appelait les Russes au XVIIIe siècle.

Force est de constater que rien ne se passe ainsi. Sans doute parce qu'on a oublié que, comme le rappelle souvent dans ses écrits l'ambassadeur Gérard Araud, il n'y a aucun exemple de sanctions économiques qui ait permis de résoudre une crise de cette ampleur, sauf celles infligées pendant des années et par le monde entier à l'Afrique du Sud de l'apartheid. Nous sommes loin de ce dernier cas avec la Russie, la tournée mondiale de M. Lavrov ces derniers jours le montre. On n'avait pas vraiment prévu que Poutine pouvait retirer l'échelle menant au grenier à blé de l'Europe et qu'il avait la main sur le robinet du gaz. Mon Dieu, qu'il est méchant d'en jouer aujourd'hui ! On veut sa perte, certes, mais tout de même, pourquoi réagir ainsi ? Hier encore, on avait sans cesse le mot « résilience » à la bouche, en oubliant que les Russes l'ont presque dans le sang. Bref, nous voilà bien embêtés par nos propres idées toutes faites, nos ignorances historiques et notre imprévoyance. À force de retirer toutes les chaises de la table des négociations, on aura de plus en plus de mal à s'y asseoir, car, un jour ou l'autre, il le faudra bien, négocier…

 

Lorsqu'on veut faire la « guerre économique », il faut mettre son économie sur le pied de guerre, ce qui ne s'improvise pas du jour au lendemain. Nous en sommes donc incapables, parce que, depuis des lustres, nous avons été gouvernés par des gens qui n'ont rien prévu. Les mêmes qui ont laissé mourir l'entreprise Manurhin, parce que la petite munition « n'est pas stratégique », par exemple, menaceraient presque les industriels incapables d'en fournir à nouveau. Et que dire de l'énergie ? Un rude hiver se prépare et le rationnement nous pend au nez. Il viendra après les appels au civisme, à la frugalité et à l'achat de pulls de laine supplémentaires, n'en doutons pas.

Petites solutions

Voici un domaine où nos gouvernants ont été des modèles d'imprévoyance. Par confort et électoralisme, ou pour prendre le vent de la mode « écolo », ils ont laissé des irresponsables imposer leur petite musique et priver la nation de ce qui aurait pu faire sa tranquillité et même sa puissance. On parle ici de toutes ces nuances de Vert qui, depuis trente ou quarante ans, empêchent tous les projets, tous les investissements d'avenir et, au quotidien, obtiennent l'application de leurs petites solutions qui finissent par pourrir la vie au lieu de la rendre meilleure.

En matière de production énergétique, ils ont d'abord été contre le nucléaire, et nos gouvernements leur ont emboîté le pas, jusqu'à refuser à EDF les moyens ne serait-ce que d'entretenir ses centrales et de maintenir un savoir-faire en avance. Ils réclamaient des énergies douces et renouvelables mais ont combattu les éoliennes et les barrages. Quant au solaire, ils n'étaient pas non plus vraiment pour, si bien que la production des panneaux a fui vers l'Asie. Ils sont maintenant contre le gaz parce qu'il est russe ou parce que les Américains en produisent de schiste. Voilà comment une dizaine de pourcents du corps électoral a pu imposer des « solutions » face auxquelles aujourd'hui nous sommes bien dépourvus. Cette fois, les primes ne serviront à rien.

Nos sociétés ont toujours eu à subir des lubies et des lobbys, nos États ont dû se dépêtrer des spécialistes du « y a qu'à » et des solutions concoctées dans les arrière-boutiques militantes, mais rarement un mouvement nihiliste n'avait réussi à ce point à mener tout le monde dans le mur sans qu'on lui oppose de résistance, pas même de bon sens. L'actuel pouvoir s'est cru plus malin, avec la confirmation de la fermeture de Fessenheim, avec la convention sur le climat et les autres artifices confortant l'immobilisme ou les non-choix, pour contenter ceux qui ne sont pourtant jamais contents de rien, qui ne croient plus en la science et dans le progrès, qui préfèrent les rats et les blattes aux hommes, voient dans l'écriture inclusive et le non-binaire la solution miracle à des problèmes qui étaient en voie d'être résolus, estiment que le débraillé est un marqueur politique, transforment des zones illégalement occupées en zone à défendre et pensent le retour à la bougie comme le chemin du salut.

Tout le monde s'en doutait (mais on ne pouvait tout de même pas être contre les petits chats et les oisillons) et a fini par ne plus pouvoir faire comme si. Le gouvernement nous dit qu'il en tirera des conséquences immédiates alors qu'il va falloir des années pour rattraper le temps perdu : on ne réindustrialise pas sans capitaux et on ne construit pas de centrales nucléaires en un claquement de doigts. On aurait dû prévoir… mais il est trop tard.

 
Thierry Lentz

Historien, professeur à l'Institut catholique de Vendée.

Pourquoi les écolos ne font pas recette

La guerre en Ukraine a fortement décrédibilisé le discours écologiste, en particulier son modèle énergétique ou son pacifisme historique.

Beaucoup s'étonnent du faible score promis par les sondages à Yannick Jadot et trouvent surprenant que la grande vague écologique ne porte pas plus haut le seul candidat labellisé « 100 % vert ». On peut au contraire trouver quasi miraculeux qu'il soit encore crédité d'environ 5 % des intentions de vote tant les circonstances géopolitiques et économiques ont mis à mal son programme et plus encore ses idées.

La guerre en Ukraine a d'abord eu pour effet de relativiser le caractère urgent et fondamental de quelques-uns des grands combats que le candidat écologiste mène avec passion, au premier rang desquels sa dénonciation du lobby de la chasse. Ses appels répétés et émus pour que la pratique en soit interdite le week-end, pour que les canards et les sangliers soient laissés en paix durant les vacances scolaires sont apparus très décalés et presque dérangeants au moment où des habitants de Marioupol meurent par milliers sous les bombes russes. Les images de ces vieillards en larmes errant au milieu des gravats de leurs maisons dévastées ont enlevé singulièrement de sa force à la cause, si noble et justifiée soit-elle, du bien-être animal.

La flambée des cours des céréales provoquée par la guerre et la menace d'une crise alimentaire planétaire gravissime ont également ôté de leur pertinence aux vives critiques adressées par les Verts au productivisme agricole, à l'usage d'engrais et de produits phytosanitaires visant à améliorer les rendements. Les experts de la FAO se montrent au contraire très inquiets du manque actuel d'engrais, dont la Russie et l'Ukraine sont d'importants producteurs. Et qui, venant s'ajouter au blocage des ports de la mer Noire, augmente fortement le risque d'une pénurie mondiale de blé aux conséquences sociales et sanitaires potentiellement catastrophiques dans les pays pauvres d'Afrique et d'Asie. Le « blé bio » cher à Yannick Jadot et cher tout court apparaît plus que jamais comme un luxe d'Occidentaux repus, et non comme un moyen efficace d'empêcher les famines.

La guerre en Ukraine a montré enfin les limites de la vieille tradition pacifiste des écologistes européens qui les avait notamment conduits, à la fin des années 1970, à se mobiliser massivement contre l'installation en Allemagne des missiles Pershing américains aux cris de « Plutôt rouges que morts ». C'est aussi à cette époque que les écolo-pacifistes du Vieux Continent avaient inventé le slogan « Atomkraft ? Nein, Danke » (« L'énergie atomique ? Non merci ») pour mener leur combat historique contre le nucléaire civil et dont l'Europe paie aujourd'hui le prix fort. Et l'Ukraine plus encore.

L'idéologie verte a favorisé la dépendance européenne aux hydrocarbures russes

Yannick Jadot est vraiment très mal placé pour accuser les dirigeants de Total d'être complices des crimes de guerre de Vladimir Poutine. La diffusion de l'idéologie verte dans les opinions publiques et les partis politiques a bien été la première responsable de la sortie du nucléaire décidée dans de nombreux pays européens, dont l'Allemagne. L'idéologie verte antinucléaire est bien la première responsable de notre dépendance actuelle aux hydrocarbures russes dont les achats ont permis au Kremlin de financer la construction de ses missiles hypersoniques.

La guerre a révélé de façon brutale aux Français l'aspect dangereusement utopique du modèle énergétique proposé par les Verts prétendant nous libérer du jour au lendemain et sans le moindre coût économique et financier à la fois des énergies fossiles et nucléaire. Plus la campagne présidentielle s'est trouvée envahie par les odeurs de gaz et de pétrole, plus les envolées lyriques, pures et décarbonées de Yannick Jadot, comme sa proposition d'abonder de 500 millions d'euros par an un « fonds vélo », sont apparues déconnectées de l'actualité et de la réalité. Plus le pouvoir d'achat, avec la flambée des prix des carburants, s'est imposé comme le grand thème de l'élection, plus le discours des Verts critiquant la société de consommation, souhaitant bannir l'automobile, faisant l'éloge de la frugalité et flirtant avec les thèses décroissantes, est apparu éloigné des préoccupations quotidiennes et des aspirations profondes des Français. Donnant chaque jour un peu moins envie de voter pour leur candidat.

Par

Vaccins, homéopathie, Linky : on a tenté de dialoguer avec Michèle Rivasi

ENTRETIEN. Nous avons rencontré l'eurodéputée Europe Écologie-Les Verts, qui s'estime victime d'une « campagne de déstabilisation » de la part du « Point ».

 
 
Jean-Vincent Placé, recalé au 13e RDP
 
 

En mai 2016, l’Opinion révélait que Jean-Vincent Placé souhaitait devenir colonel dans la réserve citoyenne au 13e régiment de dragons parachutistes, l’une des unités du Commandement des opérations spéciales. L’affaire avait fait un certain bruit…

Suite aux récentes mésaventures alcoolisées de l’ancien dirigeant écologiste - il sera jugé le 11 juillet devant le tribunal correctionnel pour violences, injures à caractère racial et outrage à agents - le général (2S) Georges Lebel, président de l’amicale du 13e RDP précise que «  Monsieur Jean-Vincent Placé n’a jamais été admis à la qualité d’officier de la réserve opérationnelle du régiment  ». C’est tout à fait exact. Voici comment les choses se sont finalement passées.

Alors secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification, Jean-Vincent Placé, de longue date admirateur du 13, avait manifesté sa volonté de l’intégrer, via la réserve citoyenne avec le grade de colonel. Contrairement à la réserve opérationnelle, celle-ci correspond plus à une distinction honorifique qu’à une fonction effective. De nombreux responsables politiques en font partie dans diverses unités.

Cette demande, formulée par un membre du gouvernement, avait évidemment retenu toute l’attention des états-majors et des cabinets. On y vantait «  la fibre patriotique  » du secrétaire d’Etat et les nécessités du «  rayonnement  » de l’armée de terre. Au 13, toutefois, après la surprise initiale, on traînait sans doute un peu les pieds, notamment du fait de l’insistance quelque peu frénétique de Jean-Vincent Placé. Il suffisait d’attendre : en mai 2017, exit Jean-Vincent Placé avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement. L’affaire est enterrée sine die. Dans les milieux proches du 13, on explique que le régiment n’a pas besoin de «  people dans le dispositif  », privilégiant les personnes qui peuvent «  appuyer l’outil dans la discrétion  ».

Une discrétion qui n’est manifestement pas la qualité première de l’ancien dirigeant écologiste.

 

Jean Dominique Merchet

Jean-Vincent Placé interpellé en état d'ivresse et placé en garde à vue

POLITIQUE Jean-Vincent Placé a été placé en garde à vue pour «outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique, insulte à caractère racial et violence»...

C’est un retour sur le devant de la scène médiatique dont ce serait probablement bien passé Jean-Vincent Placé. L’ancien secrétaire d’Etat a été interpellé cette nuit dans le quartier latin, en plein cœur de Paris, a appris 20 Minutes de source judiciaire, confirmant une information d' Europe 1. Il était dans un état d’ébriété avancé.

L’ancien sénateur écologiste a été placé en garde à vue pour « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique », « insulte a caractère racial » et « violence sans incapacité commise sous l’empire de l’ivresse », précise cette source.

Le videur a menacé l’ancien sénateur « de le renvoyer chez lui »

Jean-Vincent Placé, dont l’alcoolémie a été mesurée à 1,16 g par litre de sang, selon une source policière interrogée par l’AFP, aurait insulté la cliente d’un bar du VIe arrondissement de la capitale. Selon les premiers témoignages, cette dernière avait refusé de danser avec lui. Le videur a ensuite mis à la porte l’ancien sénateur qui, se présentant comme ministre, l’a menacé « de le renvoyer chez lui », a rapporté cette source policière.

Alertés, les policiers ont été pris à partie verbalement à leur arrivée par l’ancien responsable politique qui a de nouveau évoqué ses anciennes fonctions avant d’être interpellé.

 

C.Ape. et C.Po.

 

L’environnement ne laisse pas les français insensibles. Au gré des sondages, entre la moitié et les deux tiers de nos concitoyens soulignent facilement le caractère « non durable » du monde qui nous entoure, et indiquent que la pollution les préoccupe autant que le chômage. De rapport du GIEC en Grenelle, l’état du monde physique et biologique a gagné ses galons de sujet sérieux dans bon nombre de couches sociales.

Pourquoi, alors, les écologistes politiques ne parviennent-ils jamais à dépasser quelques maigres % dans une élection nationale ? De même, comment expliquer le très faible nombre d’adhérents ou de donateurs des associations environnementales dites « représentatives », dont le discours est souvent un copié-collé de celui des Verts ?

La réponse est peut-être à la fois très simple et… très déconcertante : «les écologistes» ne correspondent pas assez à ce que le bon sens commun attendrait d’une organisation revendiquant cet adjectif. Imaginons deux voisins qui se disputent parce que l’un reproche à l’autre de faire trop de bruit. Qui a raison ? Qui a tort ? Le premier réflexe sera d’en savoir plus. S’agit-il de bruit à midi ou dans la nuit ? D’une chasse d’eau ou de musique poussée à fond ? D’un bruit inhabituel ou quotidien ?

Transposons à l’environnement : avant d’expliquer ce qu’il convient de faire selon lui, un mouvement écologiste « de bon sens » commencerait tout simplement par décrire le problème objet du débat, avec pédagogie et sans déformation des faits, pour que la population puisse ensuite comprendre la mesure proposée. Dit autrement, le premier objectif du monde politique et associatif environnemental devrait être de restituer fidèlement ce que la science sait et ne sait pas sur le sujet discuté.

Le terme « science », ici, ne désigne pas la capacité à créer des objets nouveaux, mais le processus organisé qui pose, après débat contradictoire entre experts, des postulats sur la manière dont fonctionne le monde qui nous entoure. Ce sont des physiciens, et non des militants, qui ont la charge de dire si le CO2 absorbe ou non les infrarouges émis par la terre, et combien cela est susceptible de modifier la température planétaire.

Ce sont des océanographes qui ont la charge de dire si l’océan de surface s’acidifie ou pas, et continuera plus tard et pourquoi. Ce sont des biologistes marins qui diront si la quantité de tels poissons dans tel océan augmente ou pas, et comment cette information est obtenue. Ce sont des agronomes qui diront si le rendement moyen à l’hectare de telle culture dans telle région du monde augmente ou diminue, et comment cette conclusion est obtenue. Dans leur grande majorité, les Français font confiance à cette science-là.

Or cette science n’est malheureusement pas la première chose que les dirigeants des partis et associations écologistes cherchent à respecter, basant trop souvent leur position sur des faits qui n’existent nulle part dans la littérature scientifique. Nos concitoyens, moins idiots qu’on veut bien le dire, y voient alors un premier motif de leur tourner le dos.

Passons maintenant du problème, supposé compris, à la proposition. Nous sommes sensibles à l’environnement, certes, mais nous avons aussi besoin de travailler et de nous loger. Et nous sommes aussi consommateurs, souvent automobilistes, parfois propriétaires, quelques fois jaloux du voisin, et tout cela fait de nous des êtres aux intérêts et points de vue multiples.

De ce fait, toute proposition qui, face à un défi, décrit ce que nous perdons (de l’argent, de la mobilité, du confort, etc), mais n’argumente pas suffisamment ce que nous gagnons - ce que d’aucuns appellent « l’écologie punitive » - ne trouvera toujours qu’un écho très limité dans la population. En conséquence, dans nos démocraties, nécessairement associées à une forme d’économie de marché, une proposition « de bon sens » devra toujours obéir à quelques canons de beauté économiques ou sociaux.

L’emploi y sera toujours central, surtout en période de crise. Il faudra toujours décrire de manière réaliste les projets favorisés, et pas seulement ceux qui sont freinés. De ce fait, il faudra nécessairement faire le jeu de certains acteurs économiques, et donc soutenir quelques affreux capitalistes, fussent-ils maçons ou opérateurs de bus. L’horreur absolue ! Leur répulsion traditionnelle vis-à-vis de l’argent dessert à nouveau les Verts ou les ONG assimilées, qui ont des projets globaux inaboutis sur le plan économique et social. Comme les électeurs ne comprendront pas assez bien où seront les emplois qui les feront vivre et comment dans la solution proposée, ils s’en détourneront une deuxième fois.

Si ce qu’il est convenu d’appeler « les écologistes » ne sont pertinents ni pour définir le problème, ni pour proposer des solutions opérationnelles, alors à quoi servent-ils ? La réponse nous ramène au début de cette chronique : « à rien » pour plus de 95% des électeurs ! La boucle est bouclée. Pourrait-il en être autrement ? A l’évidence oui. Il faut que l’environnement devienne, sous la pression de la société civile, une donnée de réflexion « ordinaire » des partis non contestataires. Cela rendra les partis dits écologistes inutiles, mais n’est-ce pas au fond ce qui serait la meilleure nouvelle qui soit ?

 

Jean Marc Jancovici

 

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