Rachida Dati

Publié le par ottolilienthal

Les députés contre Dati

La proposition de loi sur l’audiovisuel public, portée par Rachida Dati, a été rejetée lundi 30 juin, après l’adoption d’une motion de censure déposée par les députés écologistes. Le texte repart donc en l’état vers le Sénat, signe d’une nouvelle défaite pour la ministre de la Culture, plus remise en cause que jamais.

Rachida Dati a beau avoir « pris acte » de ce rejet spectaculaire de son projet de réforme de l’audiovisuel public, par les députés présents à l’Assemblée National, sa défaite n’en reste pas moins symbolique. Les députés ont approuvé largement, lundi 30 juin 2025, une motion de rejet chapeautée par les Ecologistes, mettant fin prématurément aux débats sur ce projet qui n’atteindra, en l’état, le stade du vote. 94 députés ont approuvé la motion, contre 38. À la surprise générale, le Rassemblement national (RN) a joint ses voix à celles de la gauche, face aux rangs clairsemés de la coalition gouvernementale.

[…] « Le texte va revenir au Sénat au plus vite », a tenté d’évacuer la ministre de la Culture, au sortir de son échec à imposer la fusion de France Télévisions, Radio France et de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) au sein d’une holding exécutive.

Le texte pourrait être ajouté à l’agenda des sénateurs dès lundi 7 juillet. Sauf s’il fait de nouveau les frais d’un embouteillage et doit être repoussé de plusieurs mois.


Tom Demars-Granja. Source (extraits)

 

La France fait partie des rares pays européens où l’audiovisuel public n’est pas réuni sous une entité commune. RTVE en Espagne, RAI en Italie, SSR en Suisse, RTBF en Belgique… Presque partout ailleurs, les chaînes publiques font partie d’un paysage unifié. C’est tout particulièrement le cas outre-Manche, où la BBC (British Broadcasting Corporation) règne sans partage depuis les années 1920.

Cette société de droit public, qui regroupe plusieurs chaînes de télévision et de radio, des médias en ligne ainsi qu’un service international, a souvent été invoquée lors des débats français sur la réforme de l’audiovisuel public. « La BBC a su prendre le virage de la distribution numérique et elle est un exemple en ce sens d’efficacité et de légitimité », souligne le rapport Bloch, remis mi juin aux députés.

Problème de financement

La « Beeb » a beau être une référence, elle n’en reste pas moins confrontée aux mêmes difficultés que les autres médias publics. Concurrence du streaming, inflation et gel de la redevance ont plombé ses finances, conduisant à un vaste plan d’économies et de restructuration avec, par exemple, une fusion des chaînes locales. Son budget a baissé de 30 % en dix ans et 2 000 postes ont été supprimés ces cinq dernières années.

En mars pourtant, la BBC a déclaré faire face à un « défi sans précédent ». « Sans intervention, il sera difficile de maintenir l’ambition et le volume actuels du contenu », a-t-elle prévenu dans son plan stratégique 2025-2026, demandant au gouvernement britannique de garantir « sa viabilité à long terme » avec « un financement suffisant et fiable ».

Des postes de direction très politiques
  • Avant leur accession au pouvoir, le parti travailliste n’avait par ailleurs eu de cesse de dénoncer le contrôle exercé par les conservateurs sur la BBC, notamment sur les nominations à des postes de direction.
  • L’herbe n’est pas plus verte en Italie, où l’opposition a carrément surnommé la RAI « Télé Meloni ». La coalition de la Première ministre d’extrême droite s’est réparti les postes clé des chaînes publiques.
  • En Belgique, la RTBF a engagé dès 2018 un vaste plan de transformation, mettant fin à un fonctionnement en silos entre ses différentes entités. Un grand chambardement à marche forcée qui a provoqué le malaise chez les salariés.

Rachida Dati sur France Inter : un sens du show et des propos navrants...
 

Invitée du “Grand entretien”, ce mercredi matin, la ministre de la Culture, dont la réforme de l’audiovisuel public patine, a été fidèle à sa stratégie de communication, faisant feu de tout bois...

Nayez pas peur, madame Salamé, France Inter va continuer d’exister en tant que telle. » Il ne manquait peut-être que les pop-corns, à l’heure du café, mercredi, pour écouter le Dati show matinal. Invitée du Grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé à 8h20 pour réagir aux annonces de Trump sur la taxation des films produits à l’étranger, évoquer ses projets ou l’état du budget de la Culture, la ministre s’est surtout payé le service public, en défendant sa réforme de l’audiovisuel qui divise les députés. Parce qu’elle patine ?


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Voilà des mois que Rachida Dati bataille en solitaire pour tenter de faire passer ce texte afin de créer une « BBC à la française », une holding baptisée France Médias, qui regrouperait l’audiovisuel public français (Radio France, France Télévisions, l’INA…). Face aux groupes privés français ou aux plateformes américaines, elle voudrait, a-t-elle insisté, « sauver le service public », dont les audiences sont pourtant rutilantes. Elle l’a surtout enfoncé ce mercredi.

« Ça devient un club, c’est CSP +, et plus âgé », a-t-elle pesté, face aux deux journalistes tentant de faire valoir le rajeunissement de France Inter : la première radio de France, écoutée chaque jour par sept millions de fidèles (du jamais-vu), est la troisième radio des moins de 25 ans. Le groupe Radio France dont elle fait partie (avec France Info, France Culture, France Musique, FIP…) a, lui, gagné 400 000 auditeurs de moins de 25 ans depuis dix ans (selon l’étude Médiamétrie EAR National 2014-2025). Il se classe aussi deuxième des CSP-, derrière NRJ. « Vous avez plus de fréquences », rétorque alors Rachida Dati, s’emparant là de l’argument phare de la station privée concurrente RTL, pour justifier sa relégation dans le classement des radios.

Règlement de comptes

« Aujourd’hui, on n’est pas encore au niveau sur le numérique pour l’audiovisuel public », embraye-t-elle, bien qu’en mars dernier, Radio France ait compté 85 millions d’écoutes de ses podcasts et enregistré un record de fréquentation de sa plateforme (selon une étude Médiamétrie eStat Podcast). À trois reprises, la ministre taclera Sibyle Veil, la pdg de Radio France, opposée à sa réforme, qu’elle accuse d’avoir « caricaturée en réforme d’extrême droite ». « Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas son avenir », cingle à son égard Rachida Dati, semblant mettre un couperet sur sa tête. Bon, et finalement ? « Normalement », esquisse-t-elle, le texte sur la fameuse holding pourrait être débattu à l’Assemblée en juin. « Normalement », puisque cela devait déjà être le cas en avril, puis en mai…


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Les échanges à fleurets mouchetés continuent. « Ben dis donc, vous êtes apte à devenir ministre de la Culture, vous avez des chiffres que je n’ai pas », balance Dati à Salamé qui lui met pourtant sous le nez les budgets à la baisse du ministère de la Culture parus dans… Le Journal officiel (qui publie les textes de la République). La ministre règle aussi élégamment ses comptes avec ceux qui l’ont interpellée le 28 avril lors de la cérémonie des Molières, dont cette « actrice sur 12 centimètres de talons à semelles rouges qui [lui] donne des leçons sur la précarité ». Empêtrée dans sa réforme, affaiblie par les accusations de Libération sur ses bijoux (mais « Libé est subventionné par la Mairie de Paris », a-t-elle riposté), ce mercredi, Rachida Dati a fait du Rachida Dati. Un peu de Sarko, un peu de Trump, beaucoup de méthode Coué, et beaucoup d’elle-même.

François Rousseaux

Publié le 07 mai 2025

 

Cracher son venin !...

Rachida Dati, figure politique emblématique et ancienne ministre de la Culture, se retrouve continuellement au cœur de controverses. La dernière, celle concernant l’indépendance de la presse...

Bien qu’elle prône publiquement la liberté journalistique, des accusations d’intimidation envers les médias qui enquêtent sur elle ternissent son image.

Rachida Dati a souvent pris la parole pour défendre la liberté de la presse, soulignant son rôle crucial dans une démocratie saine. En tant que ministre de la Culture, elle a insisté sur l’importance de protéger les journalistes et de garantir que les médias puissent opérer sans entraves. Ces déclarations ont été bien accueillies par ceux qui voient en elle une alliée de la liberté d’expression.

Cependant, en coulisses, Dati est accusée d’adopter une attitude diamétralement opposée.

Plusieurs rédactions affirment, preuves à l’appui, qu’elle a exercé des pressions pour entraver leurs enquêtes. Des journalistes de Libération et du Nouvel Obs, notamment, ont révélé des affaires impliquant Dati, allant de liens avec l’Azerbaïdjan à des rémunérations suspectes de la part d’entreprises comme Orange et Renault-Nissan. Ces révélations ont conduit à sa mise en examen pour des soupçons de lobbying illégal, et même si la justice prend son temps, elle fera son travail.

Face à ces enquêtes, Dati a choisi de riposter sur le terrain judiciaire. Elle a intenté de nombreuses actions en justice contre des médias tels que Libération, Le Nouvel Obs et Le Canard enchaîné. Bien que plusieurs de ces procès aient été perdus en première instance, les procédures représentent une charge financière significative pour les rédactions concernées. Des allégations selon lesquelles Dati aurait tenté d’utiliser des fonds publics pour financer ces actions ont émergé, bien que son avocat s’en défende.

La question du financement des procédures judiciaires de Dati a suscité un débat intense. Une demande de protection fonctionnelle pour couvrir ses frais légaux a été soumise, mais finalement rejetée par le conseil de Paris. Cette tentative a été perçue par certains comme un abus de pouvoir, cherchant à faire supporter aux contribuables le coût de ses batailles judiciaires.

En parallèle de ses actions judiciaires, Dati n’a pas hésité à critiquer publiquement les médias, remettant en question leur intégrité et insinuant des conflits d’intérêts. Elle a accusé Libération de partialité, suggérant que le journal était influencé par ses liens supposés avec la mairie de Paris. Ces déclarations ont alimenté les tensions entre Dati et les organes de presse.

Un épisode marquant de cette saga est survenu à France Télévisions, où la décision de suspendre les enquêtes politiques par l’émission « Complément d’enquête » a provoqué un malaise. Ce choix, coïncidant avec les élections européennes, a soulevé des questions sur une éventuelle influence exercée par Dati. Ni elle ni France Télévisions n’ont apporté de réponse claire à ce sujet, laissant planer le doute sur les raisons de cette suspension.

Comme celle de Sarkozy, Bayrou, Marine Le Pen, etc., les affaires Dati — plus encore dans le cadre de son ministère « allongé » — mettent en lumière les tensions entre les responsables politiques et les médias, illustrant les défis de maintenir une presse libre dans un contexte de pressions et d’intimidations. Elles soulignent également l’importance cruciale de l’indépendance journalistique pour la santé d’une démocratie.

Le débat sur la liberté de la presse reste plus pertinent que jamais.


D’après un article de David Perrotin. Médiapart. Source originelle 

https://librejugement.org/2024/12/21/cracher-son-venin/

(...)

Ce qu’a dit Rachida Dati, en réponse à Danielle Simonnet qui l’accusait d’avoir eu « 54 minutes de présence en 6 ans au conseil de Paris » : « J’y suis présente, nous sommes un groupe et nous partageons le temps de parole »

L’absentéisme de la maire du 7e arrondissement de Paris au sein du Conseil de Paris lui a été reproché par Danielle Simonnet comme par David Belliard.

Si le chiffre de 54 minutes de présence en six ans de mandat peut paraître surprenant, il correspond pourtant (à quelques minutes près) au décompte effectué par ses adversaires de La République en marche pendant cette campagne. Selon leur relevé, la maire du 7e arrondissement aurait en effet effectué, en six ans, 20 interventions publiques dans l’hémicycle, d’une durée totale de 57 minutes, comme le rapportait Le Monde il y a quelques jours.

Dans le même article, la ligne de défense de Rachida Dati était toutefois légèrement différente puisqu’elle revendiquait une approche « stratégique » de ce rendez-vous d’élus : « Elle ne vient pas pour faire du blabla. Ce qui lui importe n’est pas de passer des heures à défendre ou écouter des séries de vœux qui n’aboutissent souvent à rien, mais de participer aux votes importants » affirmait ainsi au quotidien Emmanuelle Dauvergne, conseillère LR du 7e arrondissement et proche de Rachida Dati.

Son absentéisme avait déjà fait l’objet d’un article du Parisien en juillet 2019, qui citait plusieurs élus parisiens ironisant sur sa présence rare mais généralement remarquée de par ses interventions. Le quotidien pointait du doigt une contradiction : « Pourtant, d’après les relevés des feuilles de présence de l’année 2018 que nous nous sommes procurés, la maire du VIIe n’aurait été absente… qu’une demi-matinée l’an dernier. » Tout en évoquant une explication potentielle avancée à l’Hôtel de ville : « Il suffit qu’elle soit là en début de matinée et début d’après-midi pour émarger », également reprise par un maire d’arrondissement : « Il m’est déjà arrivé de la croiser le matin, en tenue sportive, passer signer le registre de présence et repartir aussitôt sans même avoir mis les pieds dans l’hémicycle ».

(article complet ci dessous)

 

Rachida en mode Horodati

 

Rachida Dati, "reine de l'absenteisme au Conseil municipal de Paris", comme le soulignent divers élus de la capitale ("Le Parisien", 21/22) ? Une virtuose du dédoublement, plutôt ! Car si la maire du Viie arrondissement n'a parfois affiché qu'une présence symbolique aux séances du Conseil, c'est qu'elle pointait simultanément à celles du Parlement européen de Strasbourg.

Entre 2014 et 2019, "le Canard" a compté pas moins de treize exemples de cette fantastique démultiplication.

(...)

A partir de décembre 2017, plusieurs séances plénières se chevauchent. Rachida Dati se transforme alors en véritable championne de l'aller-retour Paris-Strasbourg ! Une attitude que l'élue assume tranquillement. Une petite signature dans le registre du Conseil de Paris à 9 heures du matin, un sprint vers la gare de l'Est, et hop ! deux heures et demie plus tard, on la retrouve dans l'hémicycle de la capitale alsacienne, où les textes sont votés entre 12 et 14 heures..avant de la voir sauter, en fin d'après-midi, dans un train pour Paris. Quelle santé !

(..)

Justification de cette frénésie ? "Si on ne vote pas la moitié des textes à Strasbourg, on risque de perdre une partie de son indemnité", rappelle un ancien eurodéputé. Son traitement mensuel de députée européenne, après écrêtement, s'élevait à 7 956,87 euros brut par mois. Alors que son poste de conseillère de Paris ne lui rapportait que 200,47 euros brut. Si elle a pointé assidûment à l'assemblée parisienne, c'était donc surtout pour montrer qu'elle était une bonne élue..

 

Le Canard enchaîné, 26/02/2020

Azéri de me voir si belle

 

"Scandaleux et diffamatoire". C'est en ces termes aimables que, dans un mail adressé il y a deux semaines aux 751 députés du Parlement européen, Rachida Dati a qualifié un article du "Canard" (9/5) consacré à ses liens avec l'Azerbaïdjan.

"Scandaleux" ? "Diffamatoire" ? L'eurodéputée n'a pourtant réfuté aucune de nos informations sur la mission qu'elle a effectuée lors des élections de 2013, qu'elle jugeait alors "libres et équitables".

Elle n'a pas non plus nié être revenue sur l'un de ses votes au Parlement pour ne pas déplaire au très autocratique régime de Bakou. Pas plus qu'elle n'a réfuté sa participation, à plusieurs reprises, aux luxueuses soirées organisées par la femme du dictateur Aliev.

Décidément pas contrariante, Dati s'est également astenue de porter plainte contre la journaliste Bérangère Bonte quand, dans son livre "La République française du Qatar", paru en février 2017, celle-ci l'a accusée d'avoir réclamé avec insistance à l'ambassadeur de l'émirat la discrète somme de 400 000 euros pour une curieuse association dont le compte bancaire était basé.. au Luxembourg. Rachida Dati a menacé et hurlé au scandale mais n'a pas exigé la moindre rectification.

L'ancienne garde des Sceaux a bien le droit de garder aussi le silence...

 

"Le Canard enchaîné", 23 mai 2018

Rachida Dati, cette "petite fille gâtée"

Autre personnalité étrillée par Jean-Louis Debré dans son livre de confidences : Rachida Dati, à l'époque où elle était garde des Sceaux. Il raconte ainsi un mauvais souvenir d'un voyage diplomatique à Doha (Qatar), pour un colloque international organisé en avril 2008. La visite est marquée par les "caprices" de la ministre. Il n'est d'ailleurs pas le seul à éprouver ce sentiment : "Je trouve notre ambassadeur aussi énervé qu'épuisé", note-t-il.

Il raconte :

Elle se conduit comme une petite fille gâtée, exige un coiffeur à 11h du soir, traite l’ambassadeur comme son valet, est en retard au déjeuner officiel… Je suis obligé de demander à nos hôtes de commencer sans elle tant j’ai honte de son comportement.

dans "Ce que je ne pouvais pas dire"

A quand un Datithon ?

Décidément, l'UMP est l'Union des Mauvais Payeurs.. même lorsqu'ils ont de gros moyens ! Il y avait déjà Sarko, qui, au grand dam de Fillon, a refusé de régler sur sa cassette personnelle les 363 000 euros de pénalités auxquelles il a été condamné à titre personnel après le rejet de son compte de campagne..Et ce malgré les centaines de milliers d'euros qu'il encaisse avec ses conférences à l'étranger.

 

En digne émule, il y a aussi Rachida, qui traîne une ardoise de 5 500 euros de cotisations dues depuis 2010 au groupe UMP de Paris, et qui se voit désormais menacée d'exclusion par sa présidente, NKM ("L'Opinion", 18/11). Pour rester une militante digne (de ce nom), Rachida va devoir passer parmi vous pour récolter une petite obole...Telle la cigale, elle a bien sûr tout dépensé de ses revenus confortables d'eurodéputée, de conseillère de Paris (98 000 euros par an), ainsi que, surtout, ses honoraires d'avocate (625 000 euros en 2010, 539 000 euros en 2011, 704 000 euros en 2012 et 205 000 en 2013, d'après sa déclaration d'intérêts).

 

Malgré une suspension de son activité au barreau en 2014, pour cause de campagne électorale, le total de ses revenus dépasse allègrement les 2 millions en quatre ans !

 

Pour se donner du courage avant de faire la quête, Rachida pourra, le 14 décembre, se jeter quelques verres de saint-estèphe grand cru derrière le collier de perles, lors du prochain gala du Wine & Business Club de Monte-Carlo (entre 180 et 240 euros le couvert), dont elle est l'invitée d'honneur.

 

L'occasion de lancer le nouveau slogan de l'UMP : gagner plus pour cotiser moins !

 

Le Canard Enchainé, 26/11/2014

La maire du 7e arrondissement a gagné plus de 500 000 euros d'honoraires d'avocat en 2012. Un métier lucratif, surtout si l'on sait jouer de son influence.

 

Rachida Dati serait-elle plus riche qu'elle ne le dit ? Il y a un an et demi, dans une interview au magazine Elle, l'ancienne garde des Sceaux affirmait : "Je gagne environ 6 000 euros par mois en tant que députée européenne et rien pour mes fonctions de maire." Pourtant, d'après les informations du Point.fr, Rachida Dati touche en réalité chaque mois huit fois la somme indiquée, soit 50 800 euros par mois.

 

L'élue passe en effet sous silence ses confortables revenus d'avocate, métier qu'elle exerce en parallèle de ses mandats de parlementaire et de maire du 7e arrondissement de Paris. Dans sa déclaration de transparence financière exigée par le Parlement européen, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy chiffre ses "activités annexes" à plus de 10 000 euros par mois. En réalité, Rachida Dati a perçu l'année dernière 512 416 euros d'honoraires d'avocat, auxquels s'ajoute une rémunération de 98 000 euros en tant qu'élue.

 

Qui sont les généreux clients de maître Dati ? C'est ce que veut savoir une ONG bruxelloise spécialiste des questions d'environnement. Dans un courrier daté du 6 novembre rendu public par i<Télé, Friends of the Earth Europe demande des comptes à Rachida Dati. L'association souhaite lever le doute sur un éventuel trafic d'influence. L'eurodéputée, qui siège comme suppléante à la commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie, a pris de manière étonnante fait et cause pour l'industrie gazière. Le 13 octobre dernier, l'élue signait une virulente tribune dans Les Échos pour demander que l'on arrête de subventionner les énergies renouvelables qui faussent la concurrence avec les énergies fossiles. Et d'appeler dans la foulée à ouvrir au plus vite le débat sur les gaz de schiste.

 

Mélange des genres

 

Certains parlementaires s'interrogent ouvertement sur ce soudain intérêt de Rachida Dati pour les questions d'énergie, un thème qui lui a inspiré de nombreux amendements. Lui sont-ils soufflés par ses clients ? Interrogée par Le Point, Rachida Dati refuse d'apporter la moindre précision sur ses activités d'avocat. D'après notre enquête, l'élue du 7e arrondissement aurait travaillé comme consultante pour GDF Suez, ce que le groupe de Gérard Mestrallet ne confirme ni n'infirme. En 2011, la maire du 7e avait organisé une conférence intitulée "L'Azerbaïdjan : un partenaire stratégique pour la sécurité énergétique en Europe", suivie d'un dîner de 400 couverts au musée Rodin à Paris. Des festivités financées par la Fondation Heydar Aliev, une organisation caritative privée d'Azerbaïdjan, pile au moment où GDF et Total lançaient l'exploitation d'un gros forage gazier dans ce pays. Il y a une semaine, la vice-présidente de l'UMP était à nouveau à l'honneur lors du Forum Énergie de l'université Paris-Dauphine, ouvertement sponsorisé par GDF Suez. Une fois de plus, l'euro-députée a défendu bec et ongles la recherche sur les gaz de schiste et relayé la position des gaziers européens pour une fiscalité énergétique harmonisée.

 

Ce n'est pas la première fois que Rachida Dati est accusée de mélange des genres. Trois mois après son arrivée à Strasbourg, l'euro-députée avait déclenché la polémique en omettant de faire figurer dans sa déclaration de transparence financière la société de consulting qu'elle venait de créer. Prise la main dans le sac, l'ancienne ministre avait très vite migré du statut d'entrepreneur - obligé de déclarer ses comptes - à celui d'avocat, nettement plus discret...

 

Rachida Dati nous répond

 

Quelques heures après la publication de cet article, Rachida Dati a diffusé un communiqué dans lequel elle dément tout conflit d'intérêt entre ses activités d'avocate et son mandat de députée européenne. Le Point.fr maintient la totalité des informations parues et s'étonne du silence de l'ex-garde des Sceaux sur le montant et l'origine de ses honoraires. Non seulement Rachida Dati a touché l'an passé 512 416 euros d'honoraires d'avocat, mais, dès 2010, un an seulement après avoir prêté serment, le total de ses honoraires s'élevait déjà à plus de 600 000 euros...

 

et

 

http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-les-jolis-honoraires-de-me-rachida-dati-12-12-2013-1768399_23.php

 

Rachida Dati, une ado de 40 ans au Parlement européen

 

Rachida Dati a été élu pour représenter la France au Parlement de l'Europe, mais comme le montre Seb Musset, elle ne sait pas trop bien ce qu'elle y fait. Ici elle lit son journal, là elle reconfigure son portable, là encore elle baille à l'avance des débats auxquels elle est forcée d'assister. Peut-être croyait-elle que la fonction parlementaire était un permanent défilé de haute couture?

 

 

 

« Là, tu sais où je suis, je suis à ma place, et je ne sais pas si tu entends derrière, je suis dans l’hémicycle du parlement de Strasbourg, là. Je n’en peux plus, je n’en peux plus ! Je pense qu’il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat, là. Je suis obligée de rester là, de faire la maline, parce qu’il y a juste un peu de presse et, d’autre part, il y a l’élection de Barroso. Oui, oui, il va être élu mais si tu veux, quand tu es à Strasbourg, on voit si tu votes ou pas. Sinon, ça veut dire que tu n’es pas là »

Rachida Dati, eurodéputée UMP oubliant encore qu’elle avait un micro-cravate branché sur elle.

Indemnité mensuelle (brut) : 6.952,91 €
Indemnité mensuelle représentative de frais de mandat : 3.500 € brut
Indemnité journalière pour frais de bouche et de logement : 251 €
Remboursements de frais de voyage : calculés sur une base kilométrique aérienne forfaitaire. En fonction du lieu d’élection.
Durée du mandat : 5 ans

Retrouvez les articles de Seb Musset sur son blog
 
http://www.marianne.net/Rachida-Dati-une-ado-de-40-ans-au-Parlement-europeen_a183139.html

 

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