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Bernard Darniche : la "sécurité routière" est un mensonge d'état

Publié le par ottolilienthal

"Halte à l’intox des Français 'fous du volant' : 6 excès de vitesse sur 10 sont inférieurs à 5 km/h"

Il suffit d’un cas isolé flashé à 200 km/h sur autoroute pour rappeler combien les Français sont indisciplinés au volant et légitimer une implacable politique de répression routière. En réalité, signale Alexandra Legendre, porte-parole de la Ligue de Défense des Conducteurs, les "grands" excès de vitesse comptent pour 0,3 % des infractions constatées, contre… 58 % pour les dépassements inférieurs à 5 km/h.

Suis-je ou ne suis-je pas une délinquante routière ? C’est la question que je me suis posée en recevant, il y a deux ou trois semaines, un PV pour excès de vitesse indiquant que j’avais été flashée à 112 km/h au lieu de 110. J’en entends déjà certains qui ricanent en disant 112 retenus, c’est un peu plus au compteur… pas joli-joli. Pourtant, je me souviens parfaitement des conditions de circulation : milieu d’après-midi, météo clémente, voies quasi vides et paf ! l’ami radar automatique qui immortalise mon coupable écart de conduite.

La suite, la plupart d’entre vous la connaît. Petit courrier posté depuis Rennes, fief de l’Antai (Agence nationale de traitement automatisé des infractions), 68 euros à régler, 45 seulement si je m’exécute illico, plus un point de moins sur mon permis. Comme la plupart d’entre vous, je paie et je soupire, avec l’amère impression d’être le dindon de la farce, de voir la sécurité routière servir de prétexte à une ponction de l’État dans mon portefeuille.

Ce même malaise me saisit à nouveau, alors que je découvre la réponse du ministère de l’Intérieur à une question posée par la sénatrice du Var Françoise Dumont qui, à la suggestion de la Ligue de Défense des Conducteurs, avait demandé à connaître la part des dépassements de limitations de vitesse inférieurs à 5 km/h. Il aura fallu un an tout de même pour récupérer cette réponse. Verdict : sur les 12,5 millions d’infractions constatées par des radars automatiques en 2020, 58 % concernent des "excès" de 1 à 5 km/h (sachant que dans 95 % des cas, ceux-ci sont inférieurs à 20 km/h ; les grands excès de vitesse, supérieurs ou égaux à 50 km/h et qui font les grands titres dans les médias, comptent quant à eux pour… 0,3 %).

Or, la totalité de ces excès de vitesse inférieurs à 20 km/h font l’objet d’une même contravention : amende forfaitaire (68 € hors agglomération ou 135 € en agglomération) et perte de 1 point sur le permis de conduire. Sauf que c’est bien souvent au détour d’un énième changement de limitation de vitesse, ou lorsqu’on détourne les yeux du compteur pour se concentrer sur les véritables dangers potentiels de la route, que l’on se retrouve très légèrement au-dessus du 80 ou du 110 km/h fatidique…

Cette inflexibilité provoque la colère et la frustration des conducteurs, qui se sentent la cible systématique d’une répression automatisée aveugle
Cette inflexibilité se révèle, il est vrai, lucrative pour l’État, puisque le paiement des 7,3 millions de contraventions dressées pour ces dépassements de moins de 5 km/h (1,44 million en agglomération et 5,85 millions hors agglomération) lui a rapporté, en 2020, pas loin de 400 millions d’euros, si l’on base notre calcul sur le règlement de 100 % d’amendes minorées (soit 45 € hors agglomération ou 90 € en agglomération). Mais cette même inflexibilité provoque aussi la colère et la frustration des conducteurs, qui se sentent la cible systématique d’une répression automatisée aveugle. Ajoutons que parmi les pays du monde ayant adopté le permis à points, seule la France en retire un pour ces micro-dépassements. Rappelons qu’en France, 770 000 personnes conduisent sans permis, tandis que dans son Projet de loi de finances 2022, le gouvernement a déjà prévu d’envoyer 13 millions de lettres informant les conducteurs d’un retrait de points en 2023, en hausse de 51 % par rapport à 2019, année pré-Covid… ce qui ne va rien arranger.
Aujourd’hui, alors que s’ajoutent aux radars de bords de route des centaines de voitures-radars privatisées qui se noient, anonymes, dans le flux de la circulation pour mieux piéger ces tout petits dépassements, il est grand temps de reconnaître les limites du tout répressif en matière de politique de Sécurité routière – comme l’a déjà fait, à plusieurs occasions, la Cour des comptes. De son côté, notre association réclame la suppression des contraventions pour les dépassements de vitesse inférieurs à 5 km/h, hors agglomération. De même, nous demandons que les automobilistes et les motards ne perdent plus de point sur le permis de conduire, dans les mêmes circonstances. Ce faisant, l’État montrerait sa volonté de dissocier, enfin, la sécurité routière de la rentabilité routière. En attendant, de mon côté je fais profil bas pendant six mois, histoire de récupérer mon point de permis.

 

https://www.capital.fr/auto/halte-a-lintox-des-francais-fous-du-volant-6-exces-de-vitesse-sur-10-sont-inferieurs-a-5-kmh-1435026

L'argent des automobilistes fait flasher Bercy

 

C'est un record. L'année dernière, 25,6 millions de véhicules se sont fait flasher sur les routes françaises. Soit 26 % de plus qu'en 2015. Le champion toutes catégories est un radar installé sur l'A9, aux abords de Montpellier, dans le sens Nîmes-Béziers, avec 47 flashs par heure. Un mal pour un bien, puisque lesdits radars sont censés diminuer le nombre d'accidents.

Sauf que pas du tout. Le nombre de morts (3 469 en 2016) ne fléchit pas, il augmente même depuis trois ans ! En attendant, les contraventions pour excès de vitesse renflouent les caisses de Bercy. Une manne de 920 millions d'euros l'année dernière, dont la moitié seulement a été utilisée pour combattre l'insécurité routière, le reste servant au désendettement de l'Etat et des collectivités.

Radars, le compte est bon..mais pas en nombre de morts !

 

"Le Canard enchaîné", 9/08/2017

 

Privatisation des radars : sortez les billets, vous allez casquer

 

 

Dans une optique d’amélioration de la sécurité routière et de baisse du nombre de morts sur les routes de Franc,e le gouvernement a opté, en octobre 2016, pour la coercition. Une réforme du système des radars automatiques va entrer en vigueur en France en 2017 et elle vise à augmenter le nombre d’amendes données sur les routes en confiant la gestion des radars à des entreprises privées.

Une réforme fortement critiquée

Dès l’annonce de cette réforme de la gestion des radars automatiques, notamment les radars embarqués qui sont, selon le ministère de l’Intérieur, sous-utilisés, les automobilistes et les associations n’ont pas manqué de lancer leurs critiques. Il n’y aurait en effet aucun bénéfice constaté de l’augmentation des contrôles et des amendes sur la sécurité routière.

La preuve est assez simple : le gouvernement a augmenté le nombre d’amendes données en France ces dernières années et pourtant la courbe du nombre de décès sur les routes de France, en baisse pendant plus de dix ans, s’est inversée depuis 2014. En 2016, 3 496 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route dans l’Hexagone.

Une réforme qui va surtout remplir les poches de l’État
 

Si les associations d’automobilistes sont contre cette réforme, ce n’est pas qu’ils nient le problème de l’augmentation de la mortalité routière en France. Ils estiment toutefois que la réforme va surtout faire du bien aux caisses de l’État puisque le nombre d’amendes reçues par les automobilistes va exploser.

C’est ce qu’estime, en tout cas, 40 millions d’automobilistes. Dans un communiqué de presse publié le 20 février 2017, l’association de défense des automobilistes annonce avoir recueilli 300 000 signatures contre cette réforme. « La privatisation des radars embarqués n'a d'autre but que de générer, grâce aux amendes issues des contraventions, d'importantes sommes d'argent qui finiront dans les caisses de l'Etat (...) En revanche, il n'existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière » écrit 40 millions d’automobilistes.

Selon ses calculs, la réforme devrait améliorer l’argent récolté par l’État en termes d’amendes de près de 2,2 milliards d’euros par an.

Paolo Garoscio

 

Des rustines pour les routes, le budget pour les radars

L'État a fait son choix en finançant les radars-tirelires et en se débarrassant de la piteuse gestion du réseau sur les collectivités locales.

Bernard Darniche demande un audit sur
les véritables causes de la baisse de la mortalité routière

 

Je demande un audit indépendant sur les véritables causes de la baisse de la mortalité routière et sur les conséquences économiques et sociales de la politique actuelle de « sécurité routière ».

 

 

En 2002, les pouvoirs publics ont enfin décidé de s’attaquer de façon déterminée à la mortalité routière.

 

Aujourd’hui, les résultats sont clairs et on ne peut que se réjouir de voir que l’on est passé sous la barre de 4 000 victimes par an.

 

Pourtant, la lutte contre la vitesse excessive est loin d’expliquer à elle seule ce résultat.

 

Les pouvoirs publics, soucieux de justifier une répression qui a, depuis longtemps, oublié son objectif premier de sauver des vies humaines pour s‘attacher à remplir les caisses de l’Etat, oublient sciemment les autres facteurs déterminants de la baisse des accidents :

 

  • progrès exceptionnels des voitures en termes de sécurité passive et active (… grâce aux constructeurs, bien sûr, mais également aux équipementiers)
  • baisse révélatrice du nombre de kilomètres parcourus par an (… mais faut-il s’en réjouir en termes d’activité économique ?)
  • utilisation massive des autoroutes, 25 fois moins dangereuses au kilomètre parcouru que la route.
  • progrès des équipements, notamment pneumatiques, freins, aides électroniques (ABS, ESP…) spectaculaire amélioration de la médecine d’urgence
  • évolution des comportements de consommateurs de plus en plus concernés par les économies d’énergie, voire la protection de l’environnement,
  • embouteillages de plus en plus importants qui limitent forcément la vitesse et entrainent plus de petits accrochages que d’accidents graves.
  •  

Ainsi, les excès de vitesse représentent près de 58 % des points retirés, 70 % d’entre eux étant perdus à cause de petits dépassements de vitesse.

 

Le résultat ? 90 000 permis invalidés chaque année faute de points ; le système de récupération étant économiquement scandaleusement inaccessible pour nombre de personnes.

 

Mais il y a plus dramatique : près d’un million de personnes conduiraient aujourd’hui sans permis et 60 000 pertes d’emploi seraient chaque année dues au retrait de permis. Des chiffres certes à valider, mais qui montrent combien le système n’est plus viable.

 

Pour les Citoyens de la Route que je représente, le discours permanent d’autosatisfaction des pouvoirs publics, attribuant aux seules limitations de vitesse et à la répression aveugle le succès de baisse de mortalité, n’est plus tolérable.

 

Il est essentiel d’analyser précisément les raisons concrètes de cette évolution positive pour mieux accentuer encore ce mouvement ; ceci d’autant plus que les chiffres semblent montrer que le nombre de morts continue de baisser, alors même que le nombre de points retirés pour de très petits excès de vitesse explose.

 

« Ils se croyaient heureux parce qu’ils étaient immobiles » écrivait Victor Hugo à l’aube de la révolution industrielle… Comment une société, dont l’économie est de plus en plus fondée sur la vitesse et la capacité de réaction, peut-elle vivre de tels paradoxes imposés par les ayatollahs de la soi-disant « sécurité routière » ?

 

Daniel Allignol

 

http://www.citoyensdelaroute.fr/articles/bernard-darniche-demande-un-audit-sur-les-veritables-causes-de-la-baisse-de-la-mortalite-routiere

 

"le dossier de la Sécurité Routière est un mensonge d'Etat" (Bernard Darniche le 20/01/2014 sur BFM TV)

 

 

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P
on demande l annulation du permis a points.
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A
Peut être une mesonge mais c'est pour le bien de tous en tout cas
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