Lait story
Vous mangez trop de fromage...La dose idéale quotidienne se situe autour des 40 grammes....le yaourt nature, avec ses probiotiques et ses bactéries lactiques, qui emporte la palme des nutritionnistes. Cette portion apporte environ la moitié de l'apport quotidien conseillé. Le reste de l'alimentation se chargera du reste.
Pour éviter le gaspillage, certains n’hésitent pas à manger leurs yaourts au-delà de la date limite de consommation. Bonne ou mauvaise idée ? Les conseils du Dr Boris Hansel.
C'est un conseil antigaspi bien connu : consommer les laitages au-delà de leur date de péremption est sans risque pour la santé. C'est en partie vrai, mais pas totalement.
Sur un yaourt comme sur n'importe quelle denrée alimentaire, il faut distinguer deux mentions : la mention « à consommer de préférence avant », qui signifie simplement qu'au-delà de la date, c'est moins bon, mais ne constitue pas un risque pour la santé ; et la mention à consommer « avant » ou « jusqu'à » une date. C'est la DLC ou date limite de consommation. Ces produits ne doivent pas être consommés après la date limite indiquée, car cela peut présenter des risques pour votre santé.
Certains aliments peuvent en effet être contaminés par des bactéries qui pourraient nuire à notre santé. Mais tous les aliments ne sont pas sensibles de la même manière, c'est pourquoi le risque de dépasser la DLC dépend des produits.
Concernant les yaourts, on a de bonnes raisons d'être souple. Il y a peu de risque de le consommer plusieurs jours, voire deux semaines après la DLC. La raison principale est que le yaourt est fabriqué avec du lait fermenté : on a ajouté au lait des bactéries dites lactiques, car elles fabriquent de l'acide lactique. Et cette acidité protège le yaourt des bactéries dangereuses responsables d'intoxications alimentaires.
Attention aux crèmes desserts chocolatées
Mais attention, on parle des yaourts mais pas des laitages en général. En particulier pas des desserts lactés frais tels que les crèmes desserts chocolatées, qui ne sont pas protégées !
Trois réflexes à adopter quand la date limite de consommation est dépassée
Combien de temps après la DLC d'un yaourt le risque reste-t-il faible ? Impossible de donner une durée précise. Sur le principe, je vous dirais de ne pas dépasser la DLC de plus de quelques jours. Au-delà, si vraiment vous décidez d'en consommer, recherchez les signes de détérioration avec trois réflexes :
- regardez l'opercule : s'il est gonflé, jetez le yaourt, cela peut être le signe d'une contamination bactérienne.
- regardez le produit : s'il y a des grumeaux, une couleur suspecte ou encore des signes de moisissures, cela ne veut pas dire que c'est dangereux, mais mieux vaut éviter une mauvaise expérience même si elle n'est que gustative.
- sentez le yaourt : une odeur désagréable est un signe qui doit alerter.
Pour les enfants de moins de 10 ans, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes qui ont un système immunitaire défaillant, il est vraiment recommandé de respecter la date limite de consommation.
Dans tous les cas, pour une sécurité alimentaire optimale respectez le plus possible la date limite de consommation et respectez la chaîne du froid.
Soupçons de fraude fiscale aggravée : des perquisitions réalisées chez Lactalis L'enquête a pour objet "de vérifier si une fraude a été commise et, le cas échéant, d’évaluer plus précisément le montant" de cette fraude fiscale...Des perquisitions ont été menées ce mardi "au siège de différentes sociétés du groupe Lactalis", a appris franceinfo auprès d'une source judiciaire, confirmant une information du journal Le Monde.
Lait contaminé : Lactalis mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires...Le groupe a été placé sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300.000 euros....plusieurs dizaines de nourrissons identifiés avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot,
Surprofits des groupes laitiers, indigence des pouvoirs publics : pourquoi l’avenir du lait bio est en péril..Alors que les prix des aliments bio restent trop élevés pour nombre de consommateurs, des éleveurs laitiers bio peinent à boucler leur fin de mois. Outre les surmarges de la grande distribution, la responsabilité du gouvernement est en cause.
La facture pourrait être très salée pour le géant du lait en 2023. Le scénario le plus pessimiste estime à un milliard d'euros le coût de la hausse des prix de l'énergie pour le groupe.
Malgré le bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie mis en place par le gouvernement limitant à 4 % les prix de l'électricité et gelant les tarifs réglementés du gaz, les grandes entreprises voient leurs factures exploser. Et les prévisions pour 2022 sont exponentielles pour certaines. C'est le cas de Lactalis. Comme le rapporte BFM Business, la hausse des prix de l'énergie a déjà coûté 100 millions d'euros au géant mondial du lait et pourrait même atteindre entre 500 millions et un milliard d'euros en 2023, selon les différents scénarios envisagés et l'évolution des cours.
Selon Lactalis, l'énergie représenterait désormais 40 % des charges pour une usine. Une situation qui pourrait vite devenir intenable si des alternatives ne sont pas trouvées. D'ailleurs, comme le rappelle BFM Business, le groupe laitier avait déjà commencé à travailler dessus, bien avant le début de la guerre en Ukraine. En effet, des chaudières à bois et de l'énergie solaire thermique ont remplacé le gaz respectivement dans les usines de Domfront, dans l'Orne, et Verdun, dans la Meuse.
Mais pour pouvoir convertir les installations, les démarches sont longues et fastidieuses, puisqu'il est nécessaire d'obtenir l'aval de l'administration. "On travaille tous les plans de réduction des coûts de l'énergie possibles", assure-t-on du côté de Lactalis. Un recours ponctuel au fioul serait même envisagé. Les prochaines négociations commerciales s'annoncent agitées, puisque le géant du lait entend bien répercuter ces coûts astronomiques sur ses prix.
https://www.capital.fr/entreprises-marches/prix-de-lenergie-lactalis-bientot-confronte-a-une-facture-xxl-1445883
La France, puissance laitière mondiale en alerte face aux diminutions des ressources...Face à la sécheresse, à l’inflation et à la baisse du nombre de producteurs, la menace d’une pénurie de lait est bien présente en France....
Les éleveurs, dont les conditions de travail sont toujours plus contraignantes et qui font face à l’inflation, seraient tentés de délaisser la production de lait pour d’autres cultures, plus rentables.
En France, l’inflation va continuer d’accélérer dans les prochains mois, d’après les derniers chiffres publiés par l’Insee, le 9 mai. Aucun secteur économique n’est épargné par les hausses de prix à la production. Pour la filière laitière, cette situation pourrait entraîner une pénurie de lait dans l’Hexagone, selon les informations des Échos, mercredi 11 mai. "Le prix du lait a augmenté de 1,5 % quand il faudrait une hausse de 20 % pour effacer l'inflation de l'électricité, du carton, du plastique, du transport", a déploré auprès de nos confrères Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait et patron de LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel). De fait, la tentation pour les éleveurs de délaisser le lait pour des cultures plus avantageuses se fait de plus en plus sentir.
En effet, comme le rappelle Les Échos, certaines cultures comme celle des céréales ont vu leurs prix flamber avec la guerre en Ukraine, quand le métier d’éleveur devient, lui, plus pénible. Pour Emmanuel Vasseneix, cela est notamment dû au fait que la "renégociation des tarifs avec les entreprises ne progresse pas. Les distributeurs n’ont pas pris la mesure du très grand danger encouru par la filière". La situation pourrait être aggravée par la sécheresse attendue pour 2022. La production de fourrage s’en trouverait réduite, affectant donc le rendement laitier des vaches. Autre facteur d’aggravation : la ferveur pour le lait bio est passée, notamment en dehors des grandes villes. Un coup dur pour les producteurs, qui avaient augmenté leur production.
Une consommation en baisse
Résultat : "Le nombre d’exploitations est en baisse constante", alerte FranceAgriMer aux Échos. Leur "compétitivité et leur durabilité" sont "au centre des préoccupations", affirme l’établissement public. Du côté de la consommation, les chiffres ne sont pas bons non plus. D’après le journal économique, elle a reculé de 2,5 % entre 2019 et 2021, malgré un pic exceptionnel de +5 % pendant la période du confinement. Cette tendance à la baisse de la consommation est observable depuis dix ans.
Pourtant, le lait consommé en France est produit pratiquement à 100 % sur le territoire national, ce qui est plutôt rare pour une denrée agricole, et les consommateurs ne sont pas insensibles à cela. Le lait UHT serait d’ailleurs le plus consommé, représentant plus de 96 % des volumes vendus par les enseignes, selon Les Échos.
https://www.capital.fr/conso/la-france-pourrait-bientot-manquer-de-lait-1436241
Le géant agroalimentaire français, numéro un mondial du fromage, multiplie les manœuvres en coulisses et les recours juridiques pour rendre plus opaque l'étiquetage de ses marchandises, aux dépens de l'information du consommateur.
La légère brise sur votre peau ne trompe pas. Vous êtes au rayon frais de votre supermarché. Face à vous, une plaquette de beurre Président "gastronomique" vous fait de l'œil. Sur l'emballage, des lauriers dorés entourent les blasons de la Normandie, de la Bretagne et du Maine. Un petit drapeau bleu, blanc, rouge a également été imprimé au-dessus de la mention "entreprise familiale française". Pourtant, ce beurre ne provient pas forcément de nos belles campagnes hexagonales. Il suffit de retourner la barquette pour s'en rendre compte. On peut y lire : "Crème origine UE".
Cette mention opaque, on la doit à un certain Lactalis. Vous savez, "l'entreprise familiale" vantée sur la barquette de beurre, c'est elle. Si son nom ne vous dit peut-être rien, vous connaissez forcément certaines de ses marques : les bouteilles de lait Lactel, les fromages Société, Galbani, Salakis, Bridel ou encore Lou Pérac... L'entreprise, créée par le fromager André Besnier dans les années 1930 à Laval (Mayenne), est devenue, en quelques décennies, le numéro un mondial des produits laitiers, avec 266 usines dans plus de 50 pays. "C'est à la fois une société crainte et respectée dans le secteur", résume Véronique Richez-Lerouge, présidente de L'association Fromages de terroirs.
"Ils ont une culture de la bagarre"
Il faut dire que Lactalis est aujourd'hui un acteur incontournable du secteur des produits laitiers. Des milliers d'éleveurs lui vendent leur production tous les jours, sur l'ensemble du territoire. A son compteur : des dizaines de marques nationales et pas moins de 22 AOP françaises, les stars du fromage de qualité. Mais ce mastodonte est également réputé pour ses méthodes commerciales musclées et ses manœuvres discrètes. "Ils ont une culture de la bagarre", résume une observatrice du secteur. Et leur lobbying intense réussit parfois à renverser des réglementations contraignantes.
C'est là que nous retrouvons nos plaquettes de beurre Président. Si le consommateur ne connaît pas le pays d'origine du lait utilisé, c'est parce que Lactalis s'est démenée pour le faire disparaître. En 2016, la France traverse une grave crise agricole. Face à la pression, le gouvernement de l'époque décide de mettre en place une expérimentation : l'indication obligatoire du pays d'origine du lait dans les produits transformés. Une manière de protéger les producteurs français face à leurs voisins... mais également une contrainte supplémentaire pour le géant international Lactalis.
Victoire devant le Conseil d'Etat
Le groupe français part donc en guerre contre cette réglementation en déposant un recours devant le Conseil d'Etat. Et quelques années plus tard, bingo ! Le 11 mars 2021, la plus haute juridiction de l'ordre administratif français juge qu'il est illégal d'imposer l'étiquetage géographique du lait. L'annonce fait l'effet d'une bombe dans le secteur laitier. "J'ai été estomaqué de cette décision", se rappelle Aude Gaillard, éleveuse dans une petite ferme familiale d'Ille-et-Vilaine.
"Si on prend une mozzarella Galbani, elle peut être faite avec du lait d'Europe de l'Est, puis reconditionnée en Italie avec un beau drapeau italien. Tout le monde croit que c'est un fromage italien... alors que c'est un fromage d'Europe de l'Est !"
Ghislain de Viron, 1er vice-président de la FNPLà franceinfo
Avec ce recours, le groupe Lactalis réussit à faire l'unanimité... contre lui. Les principaux syndicats agricoles se rebiffent. "Nous pensions que l'affichage de l'origine du lait était une bonne chose pour le consommateur", commente Ghislain de Viron, premier vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait. Même le ministre de l'Agriculture monte au créneau. "Objectivement, les bras m'en tombent", lance Julien Denormandie, à l'Assemblée nationale, le 30 mars 2021.
"Protéger le marché français" ?
Alors, qu'est-ce qui a poussé Lactalis à lutter contre cette règle de transparence ? Nous les avons contactés à ce sujet... et leur réponse peut surprendre. "Notre démarche, c'est de protéger le marché des producteurs laitiers français", assure Christophe Piednoël, directeur général de la communication du groupe. Selon lui, "cette réglementation avait déséquilibré le marché d'import-export du lait" aux dépens de la production française. Il affirme ainsi que, dans certains pays comme l'Espagne ou l'Italie où Lactalis commercialise ses produits, le lait marqué "origine France" avait moins la cote que le lait national de la zone en question.
Les spécialistes du secteur y voient plutôt un autre intérêt pour Lactalis. "Évidemment, ça l'intéresse de pouvoir faire venir du lait d'ailleurs sans s'embêter à changer les emballages", explique l'économiste Bruno Parmentier. Et pas seulement. "Pour l'ensemble de l'industrie agroalimentaire, c'est très intéressant de garder cette opacité. Elle n'a pas à indiquer les origines d'ingrédients qui pourraient être en contradiction avec les images de pur marketing qu'elle veut donner à ses produits", renchérit Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir.
La guerre du camembert est déclarée
Cette confusion sur les étiquettes se retrouve également sur une autre star du rayon frais qui est au cœur d'une guerre entre Lactalis et les autorités françaises : le camembert Président. Ce vénérable fromage industriel a été créé en 1968 pour remplir les frigos des Français. Son étiquette est facilement reconnaissable, et pour cause, elle n'a pas changé depuis de nombreuses années. Sauf que les règles, elles, ont évolué.
Au début des années 1980, le camembert de Normandie devient une appellation d'origine contrôlée, avec un cahier des charges strict imposant l'utilisation de lait cru. "Comme le mot 'camembert' est un mot générique, la protection de l'appellation repose sur le mot 'Normandie'", explique Patrice Chassard, président du Comité des appellations laitières à l'Inao. Mais les industriels du secteur, dont Lactalis et son camembert pasteurisé, continuent de revendiquer leurs racines normandes sur l'étiquette. "C'était la confusion totale pour les consommateurs", complète le spécialiste.
"C'est le terroir qui gagne"
Après de longues années de débats autour d'un possible élargissement de l'AOP camembert de Normandie aux fromages pasteurisés, le projet est finalement abandonné au début de l'année 2020. Un peu échaudé par ce revirement, l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) décide de réagir pour faire véritablement disparaître la mention "Fabriqué en Normandie" des camemberts industriels.
"Il fallait sortir de la confusion pour le consommateur et éviter la disparition de ceux qui travaillent au lait cru, dans les règles de l'AOP."
Patrice Chassard, président du Comité des appellations laitières à l'Inaoà franceinfo
Le 9 juillet 2020, le couperet tombe. "La mise en exergue de la mention 'Fabriqué en Normandie', n'est pas possible sur un fromage ne répondant pas au cahier des charges de l'AOP", écrit noir sur blanc la répression des fraudes dans un avis aux opérateurs.
Branle-bas le combat chez les géants de l'agroalimentaire. Le Syndicat normand des fabricants de camembert, dont Lactalis est un membre influent, demande au Conseil d'Etat de suspendre l'application de cet avis, prévue le 1er janvier 2021. La juridiction rejette le recours le 24 décembre 2020. Une semaine plus tard, toutes les mentions "Fabriqué en Normandie" devront bien disparaître des camemberts industriels. Une petite victoire pour les défenseurs de l'AOP. "Le fait qu'ils aient perdu le mot 'Normandie', pour nous, c'est le terroir qui gagne", se félicite David Aubrée, directeur général de la fromagerie Réo.
"Nous ne trompons pas le consommateur"
Neuf mois plus tard, lors d'une visite dans un supermarché, nos yeux se posent sur le rayon fromage. Le camembert Cœur de Lion se revendique désormais "au bon lait normand", Le Rustique vante la fromagerie de Pacé, dans l'Orne. Chez Lactalis, Lepetit a opté pour "Fabriqué dans la Manche" et Lanquetot pour "Fabriqué dans le pays d'Auge". Et là, surprise ! Les boîtes de camembert Président, la star de Lactalis, arborent toujours fièrement la mention "Fabriqué en Normandie" sur l'étiquette.
Après cette découverte, nous contactons Lactalis au sujet de cette mention pourtant interdite pour les camemberts au lait pasteurisé depuis plusieurs mois. "C'est une défense de la filière laitière normande ! assume Christophe Piednoël, directeur général de la communication du groupe. Nous, nous considérons que nous ne trompons pas le consommateur. C'est la raison pour laquelle nous maintenons notre position."
Bras de fer avec l'administration
Lactalis a en réalité engagé un bras de fer avec l'administration sur ce sujet, avec le camembert Président comme fer de lance. "Ils ne voudront pas se rendre comme ça, décrypte une observatrice du secteur. C'est un calcul financier : est-ce que le gain sera plus important que la sanction ?" Et ces sanctions semblent toujours se faire attendre. Contacté par franceinfo à plusieurs reprises, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a refusé de nous donner le détail de ses contrôles. De son côté, Lactalis reconnaît simplement des visites de sites et des demandes de copies d'étiquettes de la part de la DGCCRF. Pas de quoi effrayer le géant du secteur.
"On ne peut pas faire confiance à une société qui pratique ce genre d'abus. Sans arrêt, ils mettent le pied dans la porte et personne n'ose rien faire."
Véronique Richez-Lerouge, présidente de L'association Fromages de terroirsà franceinfo
Le conflit devrait se régler, encore une fois, devant le Conseil d'Etat. En effet, la juridiction n'a pas encore jugé sur le fond le recours du Syndicat normand des fabricants de camembert concernant l'utilisation de la mention "Fabriqué en Normandie". Le jugement est attendu dans les mois qui viennent. "Bien évidemment, nous respecterons la décision de justice", promet le représentant de Lactalis.
Bleu de brebis ou roquefort ?
Les boîtes de camembert ne sont pas les seules à alimenter les controverses. Il y a quelques mois, la plus vieille appellation fromagère française a vu débarquer un fromage bleu de brebis vendu dans une barquette verte sous la marque Société... Cela ne vous rappelle rien ? Oui, du roquefort, mais (encore une fois) sans les contraintes de l'AOP. "Il y a une appropriation d'un patrimoine avec la marque Société qui est très associée au roquefort", fustige Alexandre Vialettes, producteur de lait de brebis affilié à la Confédération paysanne.
Face à cette étiquette qui pouvait s'avérer trompeuse pour le consommateur, les autorités ont décidé de réagir. "L'Inao a demandé à ce que le packaging soit modifié pour qu'il n'y ait pas de confusion", rappelle Patrice Chassard, président du Comité des appellations laitières de l'institut. "Nous avons fait cet effort. Et nous avons lancé ce nouveau produit fin juin", confirme Christophe Piednoël, directeur général de la communication de Lactalis.
Malgré ces ajustements, la stratégie de Lactalis agace. "Leur méthode, c'est toujours de faire une copie. Ils la mettent un peu moins chère et quelque temps après, ils disent 'l'AOP ne fonctionne pas' pour essayer de modifier le cahier des charges", assure Véronique Richez-Lerouge, présidente de l'association Fromages de terroirs. Cette dernière ne décolère pas. Entre les plaquettes de beurre à l'origine floue, les camemberts "fabriqués en Normandie" hors AOP et les bleus de brebis aux allures de roquefort, elle s'interroge : "Comment voulez-vous qu'on croie ces gens-là alors qu'ils font tout pour rendre le lait plus opaque ?"
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/enquete-camembert-roquefort-beurre-comment-lactalis-brouille-les-etiquettes-de-ses-produits-laitiers_4756173.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210909-[lestitres-coldroite/titre7]
Suite à une requête de Lactalis, Le Conseil d’État vient d’annuler l’obligation pour les marques d’indiquer la provenance du lait sur leurs produits. Un recul qui provoque la colère de l’eurodéputé Jérémy Decerle, ancien président national du syndicat Jeunes Agriculteurs...
La plus haute juridiction administrative française a annulé un décret gouvernemental qui avait imposé l'étiquetage de l'origine du lait, le jugeant illégal.
Mentionner l'origine géographique du lait sur l'étiquette n'est plus obligatoire. Le Conseil d'Etat a annulé, mercredi 10 mars, un décret gouvernemental qui l'avait imposé. La plus haute juridiction administrative en France l'a jugé illégal, après une requête en ce sens du géant Lactalis.
Le groupe laitier avait demandé l'annulation de cette obligation en soutenant qu'elle était contraire au règlement du 25 octobre 2011 du Parlement européen et du Conseil de l'Union européenne concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, a indiqué le Conseil d'Etat.
"Par décret du 19 août 2016, le Premier ministre a rendu obligatoire, à titre expérimental, l'indication de l'origine du lait ainsi que du lait et des viandes utilisées comme ingrédient dans des denrées alimentaires préemballées, pour la période allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2018", une période d'expérimentation prorogée par décrets jusqu'au 31 décembre 2021, rappelle la décision, dont l'AFP a pris connaissance vendredi 12 mars.
Pas de lien entre origine géographique et propriétés du lait
"Après avoir interrogé la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), le Conseil d'État juge qu'il est illégal d'imposer l'étiquetage géographique du lait, car il n'y a pas de lien avéré entre son origine (UE, non UE) et ses propriétés", a-t-il écrit dans un communiqué synthétisant sa décision rendue mercredi.
L'administration n'a pas démontré de lien entre origine géographique et propriétés du lait, selon la décision. Elle a justifié l'obligation d'étiquetage contestée "uniquement par l'importance que la majorité des consommateurs attachent, d'après des sondages, à l'existence d'une information sur l'origine ou la provenance du lait", a indiqué le Conseil d'Etat. Le Conseil d'Etat a donc jugé que la société Lactalis était "fondée à demander l'annulation pour excès de pouvoir" de ce décret ainsi que des décrets qui en ont prorogé les effets.
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/l-origine-du-lait-n-est-plus-obligatoire-sur-l-etiquette-juge-le-conseil-d-etat_4330143.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210314-[lespluspartages/titre3]
La préfecture de Mayenne annonce, ce vendredi 27 avril, qu'elle ne reconduira pas l’indemnisation qu'elle versait à Lactalis au titre du chômage partiel des salariés de l'usine de Craon. ..Mais qui dit fin de l'aide, ne dit pas reprise de l'activité. Les conditions sanitaires ne le permettent toujours pas.
..Ce jour-là, nous étions entassés sur la ligne de départ, les yeux fixés sur l’objectif, non pas un ovule, mais l’entrée du supermarché. Arrivé dès l’ouverture, j’étais doublé par deux cent personnes qui pensaient déjà être les première sur la bonne affaire. Ceux qui n’ont pas dormi en file indienne devant l’Apple store pour acheter le nouveau smartphone ne peuvent pas comprendre...
Des anciens salariés d'un laboratoire nantais chargé de déceler des allergènes dans les produits commercialisés par Lactalis affirment que les résultats étaient biaisés.
Des ex-employés d'un laboratoire d'analyses nantais, chargé de détecter les allergènes dans les produits Lactalis, affirment à Europe 1 que les résultats étaient souvent faussés. Selon l'enquête de la radio, les tests aux allergènes étaient refaits jusqu'à ce qu'il soit positif.
Lactalis représentait à lui seul plus de 50% de l’activité de ce laboratoire d’analyses. Pour satisfaire ce client donc, le laboratoire n'aurait pas hésité pas à faire ces tests en boucle pour obtenir, au final, un résultat satisfaisant.
"A chaque fois que le résultat obtenu n'était pas celui espéré, ça devenait un automatisme pour nous. Le responsable nous disait "Vous pouvez refaire l'analyse"", explique l'un des anciens techniciens du laboratoire à Europe 1.
Un autre employé a même "senti une vraie pression" à chaque fois qu'il a eu Lactalis au téléphone. "Lactalis est un contrat à plusieurs millions d'euros. Il faut absolument satisfaire un très gros client", confie-t-il.
On rendait des résultats qu'on savait biaisés
Pour "un client lambda qui fait peu d'analyses annuelles, on ne va pas s'embêter. On va rendre le résultat tel quel, que ça lui plaise ou non. À lui de se débrouiller", poursuit encore un des ex-salariés.
"On s'est souvent dit entre nous qu'un jour, un scandale sanitaire allait arriver. Parce qu'on rendait des résultats qu'on savait biaisés", déplore-t-il aujourd'hui.
Interrogés par Europe 1, le laboratoire d'analyses en question et Lactalis n'ont pas souhaité s'exprimer.
Lactalis qui tombe de son piédestal, c’est un peu à l’image de la filière alimentaire française qui perd pied. L’évolution du solde des échanges extérieurs rend parfaitement compte de l’ampleur de cette descente aux enfers...
Le spécialiste allemand de la dénonciation des fraudes alimentaires s'en prend à Michel-Edouard Leclerc sur la toile et épingle quatre autres produits de grandes marques qui induisent en erreur les consommateurs.
Pour sa première campagne en France, l'ONG allemande Foodwatch - qui vient d'ouvrir des bureaux à Paris - attaque fort. Le spécialiste de la dénonciation des fraudes alimentaires a épinglé cinq produits aux étiquettes mensongères et lancé une pétition contre Michel-Edouard Leclerc, patron de l'enseigne éponyme. L'ONG a examiné plusieurs produits commercialisés par cinq grandes entreprises dans l'Hexagone. L'organisation a écrit à chaque entreprise pour lui poser une série de questions sur l'élaboration, la composition et la provenance de ses produits. Bien souvent, les fabricants et distributeurs y ont répondu partiellement, voire pas du tout.
En l'absence de réponse satisfaisante, l'ONG a dénoncé des pratiques «inacceptables». Le plus alarmant, selon Foodwatch, c'est que «les ruses de l'industrie agroalimentaire sont parfaitement légales». «Les fabricants en profitent, confortés par des réglementations laxistes et le laisser-faire de la plupart des pouvoirs publics. Là est le véritable scandale», dénonce Ingrid Kragl, directrice de l'information de l'ONG. Pour Foodwatch, «le but n'est pas que le fabricant change de recettes mais qu'il joue la transparence, éventuellement qu'il modifie certains ingrédients». Et la grande distribution a également sa part de responsabilité en mettant des produits en rayons sans les contrôler, critique encore l'ONG qui a présenté l'ensemble de ses analyses lors d'une conférence presse ce mardi. Palmarès.
1- La «dinde à l'eau» de E.Leclerc
Alors que l'emballage mentionne «qualité supérieure» et «100% filet», les tranches de filet de dinde ne contiennent que «84% de viande, le reste c'est de l'eau, des additifs et du sel», observe l'organisation. «Ainsi le consommateur paye six tranches de dinde, en réalité l'équivalent d'une tranche sur 6 n'est que de l'eau», explique une vidéo mise en ligne sur le site de l'ONG. Scandalisée, l'ONG a décidé de lancer une pétition destinée aux consommateurs qui ne veulent pas être pris pour «des dindons de la farce». 394 l'ont déjà signé.
En face, Michel-Edouard Leclerc n'a pas tardé à réagir. Sur son blog, le patron des hyper et supermarchés éponymes a dénoncé un «coup de comm'» de l'organisation qui cherche à faire le «buzz». «Non, il n'y a pas de malveillance, il n'y a pas tromperie, il n'y a pas de mensonge», a-t-il écrit avant de justifier le choix de ses fameux filets de dinde. «On peut choisir un produit avec des taux de saumure différents (eaux avec une forte concentration de sel. NDLR), mais si le législateur a encadré et prévu qu'on mentionne ces taux (ce que la marque ciblée a fait), c'est bien pour qu'il y en ait pour tous les goûts», a-t-il souligné. Et de conclure non sans ironie: «Si l'on veut du jambon sans eau, ça s'appelle du jambon sec...et il s'en vend aussi chez E.Leclerc!».
2 - La soupe «Maggi boeuf-carottes»...sans boeuf!
Chez Nestlé, la «soupe Maggi boeuf-carottes aux vermicelles» comporte malgré son nom, 0% de boeuf et «1,1% de jus de cuisson» avec «5,5% de carottes», selon Foodwatch: interpellé, l'industriel a fait valoir que son produit respectait «le code de bonnes pratiques». Or ce code a été «élaboré par le Syndicat national des soupes et potages dont la mission est de défendre ses adhérents!», souligne Mme Kragl, qui conteste cette double casquette de juge et partie.
3 - La vinaigrette Puget qui n'a qu'1% de tomate séchée
Quant à la vinaigrette «huile d'olive extra, vinaigre balsamique, tomates séchées» de Puget, elle ne contient que 1% de tomates, et surtout de l'huile de colza et du vinaigre blanc, des ingrédients meilleurs marché. La marque d'huile d'olive préférée des Français a répondu dans une lettre qu'elle ne voulait pas «saturer» le goût du produit avec un arôme trop prononcé de tomate séchée.
4 - Les tortellini «au jambon cru et parmesan» pauvres en jambon
La farce des tortellinis est seulement composée de 24% de jambon et d'une «petite cuillère de parmesan». Le reste n'ést que fécule et flocons de pomme de terre et poitrine de porc. Lustucru a refusé de répondre.
5- Le yaourt bio aux «arômes pas bio du tout»
Enfin les yaourts Vrai, estampillés «bio aux fruits rouges», ne contiennent pas un gramme de fruit, mais «seulement des arômes pas bio du tout» à hauteur de 1,1%, remarque encore l'ONG. Interrogé sur l'absence de bio dans son produit, Triballat Noyal assure que l'arôme utilisé est «100% naturel» et «provient essentiellement directement du fruit rouge». D'où vient-il? Le fabricant botte en touche.