Monaco, ombres et lumières

Publié le par ottolilienthal

Charlène, l’argent, les secrets… À Monaco, l’heure du grand déballage a sonné

Renvoyé l’an dernier, l’ancien comptable des Grimaldi a décidé de passer à table… « Le Monde » publie ses confessions et dévoile les coulisses très opaques du palais.

Voilà des secrets de famille qu'Albert II aurait bien souhaité conserver derrière les murs épais du palais… Réputés pour être très chatouilleux sur leur vie privée, voilà les Grimaldi confrontés depuis quelques jours à des vagues de révélations qui viennent ébranler les bases du Rocher : train de vie exorbitant, tensions familiales, fortune, paiements confidentiels… C'est une véritable mise à nue de la principauté opérée par Claude Palmero, l'ancien expert-comptable du prince Albert II, qui a passé deux décennies à son service.

Accusé de corruption et de prise illégale d'intérêts – ce qu'il nie –, l'homme de confiance a été renvoyé en juin 2023. Il a répliqué en portant plainte, tout en livrant au Monde le contenu de cinq cahiers explosifs, où il consignait scrupuleusement les secrets du clan.

On apprend ainsi comment Charlène mène un train de vie particulièrement dispendieux. Dès son arrivée au palais, elle touche une dotation annuelle de 700 000 euros, précise Claude Palmero, une somme qui finit par atteindre 1,5 million par an – à comparer avec la dotation actuelle du roi d'Espagne Felipe VI qui touche environ 250 000 euros… Les frais et les dépenses de la nouvelle princesse de Monaco ne cessent de s'emballer : au printemps 2016, elle réclame ainsi 77 000 euros en liquide au comptable, qui s'agace.

L'année suivante, il aurait débloqué 600 000 euros pour combler son découvert, assurent les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme du Monde, auteurs de l'enquête. En 2020, nouveau versement de 200 000 euros sur ses comptes personnels… Charlène veut acheter un catamaran, louer une seconde villa en Corse, en plus de sa villa de Calvi – où elle aimait se ressourcer loin du palais –, fait rénover son bureau pour un million d'euros, autant de dépenses qui donnent des sueurs froides au comptable…

Claude Palmero tire aussi la sonnette d'alarme sur les embauches réclamées régulièrement par Charlène pour étoffer son personnel : avec plus de huit personnes à son service, il estime que les effectifs sont largement suffisants. Et de raconter que le prince met également la main au portefeuille pour entretenir la belle famille : il accordera 900 000 euros pour aider Sean Wittstock, le frère de Charlène, à acquérir sa maison…

900 000 euros pour Caroline

Les sœurs d'Albert II ne sont pas en reste, tant les ressources financières du palais semblent inépuisables – selon Le Monde, Palmero puise aussi bien dans les dépenses d'État, la dotation souveraine ou des fonds privés du prince. On apprend ainsi que les princesses Caroline et Stéphanie toucheraient respectivement 900 000 et 800 000 euros par an. Avec quelques largesses occasionnelles, comme lorsque Stéphanie souhaite acheter un appartement de 30 millions d'euros en 2007, un bien que Claude Palmero estime bien au-dessus du marché : Albert II paiera finalement « le complément ». Et le conseiller de pester contre les deux sœurs qui, selon lui, utilisent à leur guise les biens familiaux, comme les bijoux et tableaux de maîtres, alors que ces derniers font partie intégrante des biens de la couronne.

Côté immobilier, on apprend que l'administrateur jouait les prête-noms pour acheter des biens aux membres du clan, notamment aux multiples neveux, nièces et cousins du prince souverain, dont un appartement parisien pour Charlotte, la fille de Caroline. Une technique qui permet à la famille d'échapper aux impôts, laisse entendre aujourd'hui Claude Palmero. Faux, répond l'avocat du prince, Me Darrois, qui explique dans Le Monde que le comptable payait les impôts, avant de les refacturer après coup à la famille. Selon lui, le palais « a mis un terme à ce système ».

À cela s'ajoutent les frais engagés pour les autres enfants du prince souverain, Jazmin Grace, 31 ans, et Alexandre Coste, 20 ans, issus de précédentes idylles. Ils n'ont aucun droit dynastique, mais n'en sont pas moins choyés par leur généreux père, qui accorde une pension de 80 000 euros par trimestre à Jazmin – laquelle obtient également un appartement à 3 millions d'euros à New York –, tandis que son demi-frère se voit gratifié d'une assurance antikidnapping. La mère d'Alexandre, Nicole Coste, vient également réclamer sa part, notamment en priant son ex de payer ses employés et financer une boutique à Londres – le palais débloque 350 000 euros. Sans compter l'achat d'un appartement, qui fait l'objet d'une délicate tractation : « Propriété à 100 % pour Alexandre, écrit l'expert-comptable, car Nicole craint de gros problèmes avec SAS Charlène » si jamais le prince venait à mourir…

Panier de crabes

En effet, entre Charlène et Nicole, l'entente est loin d'être cordiale, comme on peut s'en douter… La princesse de Monaco ne veut surtout pas entendre parler de l'ex-flirt de son mari. Selon Palmero, elle ne s'entendrait pas non plus avec la fille aînée du clan : « Caroline déteste Charlène, leurs éclats de voix résonnent parfois sous les dorures… » rapporte Le Monde. Claude Palmero met aussi en garde le prince souverain sur l'ambition de ses neveux, Andrea et Pierre Casiraghi, les fils de Caroline, qui ont pris pied dans le marché de l'immobilier monégasque. La raison ? Ils sont conseillés par Patrice Pastor, l'un des plus gros promoteurs de Monaco qui n'apprécie guère le conseiller du prince… Le Richelieu monégasque finit par se faire beaucoup d'ennemis, à commencer par les proches d'Albert II, Charlène en tête, qui s'agacent de son pouvoir et de la tutelle financière qu'il exerce sur leurs dépenses…

 

Albert II finit par s'en séparer en juin 2023, en lançant contre lui une série de procédures. Dans Le Monde, le prince révèle que l'audit qu'il a diligenté « a révélé une situation catastrophique », reprochant notamment à son ex-comptable d'avoir « mis à son nom l'intégralité des biens de la famille princière » et d'avoir violé les principes de confidentialité. « Ses devoirs lui imposaient […] une loyauté que les derniers propos inacceptables qu'il m'a tenus ont foulée aux pieds. En me séparant de M. Palmero, j'ai exercé le pouvoir de choisir l'administrateur des biens de mon choix. Les événements ont confirmé combien cette décision était la bonne. » De son côté, l'ancien comptable a répliqué en déposant également plainte contre la famille princière. Albert II aurait dû relire Machiavel : ne jamais humilier une personne, à moins de lui ôter entièrement le pouvoir de se venger…

https://www.lepoint.fr/people/charlene-l-argent-les-secrets-a-monaco-l-heure-du-grand-deballage-a-sonne-03-02-2024-2551407_2116.php

Très mauvaise passe pour Albert II de Monaco

Covid, Charlene, tensions politiques… Les ennuis et les pépins ne cessent de s’accumuler pour le prince monégasque. Le Rocher tremble.

Très mauvaise passe pour Albert II de Monaco

Covid, Charlene, tensions politiques… Les ennuis et les pépins ne cessent de s’accumuler pour le prince monégasque. Le Rocher tremble.

Sale temps pour Albert II ! Depuis plusieurs mois, le prince de Monaco accumule soucis et pépins autour de sa personne et du trône. Le plus important d'entre eux est sans doute cette campagne de déstabilisation qui frappe son cercle proche depuis l'automne dernier à travers un site Internet, baptisé Les dossiers du Rocher, qui diffuse infos, factures et courriels piratés autour d'affaires supposées de copinages et de corruption au cœur de Monaco.

Dans ces révélations, que le journal Le Monde a récemment décortiquées, le prince apparaît comme trop influencé par le prétendu « club des 4 », à savoir son avocat et ami maître Lacoste, son nouveau chef de cabinet, son expert-comptable et administrateur de ses biens, ainsi que le président du Tribunal suprême de Monaco. Dès l'automne, le prince Albert tapait du poing sur la table en tentant de contrer les accusations : « Je condamne cette campagne diffamatoire et anonyme de rumeurs mensongères et de calomnie », affirmait-il dans Monaco-Matin en précisant que ses proches visés sont connus « pour leurs intégrité et probité ». En novembre, il dénonçait « des méthodes employées par des personnes peu scrupuleuses, pour être poli ». Et d'ajouter : « En l'étant moins, je dirais que ce sont des voyous qui se cachent derrière un anonymat. »

Difficile de dire qui est le corbeau derrière cette campagne diffamatoire, sans doute une grosse pointure de Monaco qui se venge et redoute d'être écartée des marchés à venir. De fait, les accusations sont apparues au moment où le prince installait un nouveau chef de cabinet et changeait de ministre de l'Urbanisme… Il s'agit, en tout cas, d'une personne qui a les moyens de nuire puisque l'opération, qui utilise des serveurs internationaux et des sociétés-écrans, coûterait au moins une dizaine de millions d'euros. D'où la réponse ferme du prince et de ses proches, qui ont porté plainte – des enquêtes ont lieu à Monaco et à Paris.

Charlene invisible

À ces tensions politiques s'ajoutent des soucis d'ordre privé : Albert II doit aussi gérer l'absence assourdissante de son épouse Charlene, que les Monégasques n'ont pas vue depuis maintenant plus d'un an… Revenue d'Afrique du Sud en novembre dernier, elle est allée illico s'isoler dans une clinique en Suisse pour reprendre des forces, avant de retrouver enfin Monaco en mars dernier. Mais, si les communiqués rassurants s'enchaînent, la princesse, elle, reste toujours invisible – le prince s'est rendu seul à l'hommage au prince Philip d'Angleterre à Westminster le 29 mars dernier. Selon les dernières rumeurs, Charlene aurait élu domicile dans un premier temps à Roc Agel, le refuge des Grimaldi situé sur les hauteurs de la principauté, avant de rejoindre finalement la Corse, si l'on en croit les infos relayées par le Corriere della Sera. Quant à savoir quand elle apparaîtra de nouveau aux côtés du prince souverain, les chroniqueurs royaux n'osent plus avancer de date…

Enfin, pour ne rien arranger, voilà le Covid qui refait surface au palais : le prince vient d'annoncer qu'il était de nouveau positif, malgré le fait d'être vacciné. Reconnu pour avoir été le premier chef d'État à avoir été infecté par le virus au printemps 2020, il est de nouveau touché deux ans plus tard et devra s'isoler une semaine, selon les protocoles en vigueur – il a été contraint d'annuler une soirée à New York cette semaine pour recevoir un prix. Comme le disait Jacques Chirac, « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ».

 

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Drogue et abus sexuels : les confessions salées d’Ophélie Winter

 

.....On apprend également avec surprise qu'elle a bien failli marcher dans les traces de Grace Kelly, comme première dame de Monaco. À l'époque, elle est très proche du prince Albert, la trentaine et toujours pas casé, quand elle reçoit un jour un fax du palais qui lui propose un mariage princier avec les termes du contrat : cinq représentations publiques par an, ses quartiers au palais, son propre appartement à Monaco, la possibilité de continuer sa carrière… « Ma mère est devenue folle quand j'ai refusé, explique-t-elle dans son livre. Elle m'aurait vendue à n'importe quel prince pour assurer mon avenir et le sien. Mais je n'étais pas amoureuse, et Albert et moi n'avions rien échangé de plus intime que des plaisanteries et des fous rires… » Ophélie à Monaco ? À coup sûr, elle aurait dynamité le Rocher.

 

(extrait, article complet via le lien)

8 janvier 1297 : François "le Rusé" Grimaldi s'empare astucieusement de Monaco

Au XIIIe siècle, les Grimaldi sont issus d'une des familles les plus influentes de Gênes. Mais suite à un conflit politique interne, ils sont obligés de quitter leur ville d'origine. Ils se replient vers l'ouest et tombent sur la forteresse de Monaco, détenue par leurs adversaires. François Grimaldi s'empare de la place forte grâce à un stratagème astucieux. Il acquiert le surnom de François le Rusé et fonde la dynastie qui règne encore de nos jours.

Les Grimaldi sont à l’origine issus d’une des familles les plus puissantes de Gênes, en Italie.

Ils ont construit leur fortune en organisant des expéditions maritimes d’envergure en Méditerranée, en mer Noire et en mer du Nord.

Au XIIIe siècle, la ville est traversée par une crise politique dans laquelle s’opposent deux clans : les Guelfe, soutiens du pape, et les Gibelins, partisans de l’Empereur du Saint-Empire romain germanique.

Après plusieurs années de lutte, les Guelfes sont chassés de Gênes. Les Grimaldi se retrouvent donc sans domicile.

La prise de Monaco.

Ils se replient vers l’ouest, mais sont bloqués par une forteresse gibeline positionnée sur le rocher de Monaco.

François Grimaldi et l’un de ses compagnons se déguisent en moines franciscains et pénètrent dans la place forte le 8 janvier 1297.

François ouvre les portes à ses troupes qui s’emparent de la forteresse avec facilité. Il est depuis surnommé "François le Rusé".

Cette prise est commémorée par les armoiries de la principauté qui comportent deux moines tenant une épée.

La fondation de la dynastie des Grimaldi.

C’est à cette date que débute la dynastie des Grimaldi à Monaco. Pourtant, le Rocher est perdu quelques années plus tard.

Le 10 janvier 1301, les Gibelins s’emparent de la forteresse.

Le 12 septembre 1331, Antoine Grimaldi récupère définitivement la place forte et se fait reconnaître "Seigneur de Monaco" en 1342.

Les Grimaldi sont aujourd'hui l’une des plus anciennes familles régnantes d’Europe.

L'indépendance de Monaco.

La Principauté de Monaco est rattachée à la France pendant la Révolution française sous le nom de "Fort-d'Hercule". Elle retrouve son indépendance sous Napoléon III, mais est amputée de plusieurs villes, comme Menton et Roquebrune.

L’empereur dédommage financièrement la cité-Etat, ce qui lui permet d’investir dans ce qui fera sa réputation : les casinos.

 

Monaco : les hélicos, le prince Albert et ses neveux

Du jour au lendemain, la liaison par hélicoptère entre Monaco et Nice, exploitée par la même société depuis 1976, a été attribuée à deux neveux du prince.

 
 
 
Quand la belle-fille de Picasso invente un vol de tableaux

Catherine Hutin-Blay avait porté plainte en mars 2015 pour "vol" et "recel de vol" de tableaux. Deux documents venant du Liechtenstein la confondent.

La justice monégasque sur le gril

Mélange des genres, opacité, petites affaires entre amis... La justice de Monaco n'est pas exempte de tout reproche. Le Conseil de l'Europe s'en émeut.

 

 

Plongée dans les coulisses de la Banque Pasche, ancienne filiale du Crédit mutuel visée par une enquête pour blanchiment. Un parcours très liquide.

 

Petit bout de Crédit Mutuel sur le rocher monégasque jusqu'en novembre 2013, la banque Pasche Monaco, filiale de l'établissement français, a fait honneur à la réputation de la maison mère. Comme elle, le comptoir a su parler à ses clients, et les écouter d'une oreille si attentive que Pasche a hérité d'un petit surnom en principauté. La banque cash. Plus qu'une réputation dans l'Etat-confetti, des lettres de noblesse bancaire. Que les documents parcourus par Bakchich ne désavouent pas. Ils valent largement attestations….

 

Et il ne s'agit pas seulement des facilités accordés à cette éminence du football brésilien. Toutes les banques monégasques ont refusé d'accueillir son petit pécule de 30 millions d'euros, sauf la banque Pasche, quand bien même ses dirigeants sont conscient que l'épais bas de laine a été accordé en échange de faveurs. Dévoilé par Médiapart, l'identité du client a peu étonné dans le milieu du ballon rond: Ricardo Teixeira, ex président de la fédération brésilienne de football, grand ordonnateur de la Coupe du Monde 2014 et...poussé à la démission pour des soupçons de corruption. Pas suffisant pour empêcher Pasche Monaco de dérouler le tapis rouge à «Tricky Ricky».

Aux petits soins pour les grands de ce monde, Pasche ne fait pas preuve de snobisme. Elle sait également recevoir les petites gens et leurs gros pécules, voire couvrir leurs traces.

La blanchisserie qui aime la Chine

Ainsi d'une société panaméenne de blanchisserie qui peut déposer 500 000 euros en cash sur son compte tout juste ouvert en septembre 2010, avant de les transférer sur des comptes bancaires domiciliés dans des établissement chinois, que les banquiers baptisent pudiquement de pays «à risque». Tant pis si le compte ne fonctionne qu'une semaine et dort depuis dans le système informatique de la banque… Le fermer entraine bien trop de paperasses, notamment auprès du Siccfin (service interne et de contrôle sur les circuits financiers).

Du cash garanti sans trace

Autre facilité accordée à ses clients, la banque Pasche a pu conserver leur pécule sur ses propres comptes internes quelques jours ou semaines. Le temps sans doute d'ouvrir les comptes particuliers tout en mettant à l'abri le grisbi. Et la durée n'est pas si importante après tout.

 

En septembre 2012, par exemple, un charmant client italien, gérant de société immobilière dépose 490 000 euros en espèces sur le compte interne de la banque. En 980 billets de 500 euros selon le reçu aperçu par Bakchich. 2 jours plus tard, la somme lui est bien évidemment créditée sur son compte personnel. Mais sans plus aucune mention d'un quelconque dépôt d'espèces. Seul un virement apparaît. Une simple omission? « Ou alors cela permet d'effacer la provenance de l'argent, sourit un banquier monégasque très au fait des méthodes alors en cours à Pasche Monaco. Ainsi il est beaucoup plus difficile de tracer l'origine des fonds.» 490 000 euros en espèces cela éveille le soupçon,quand un virement d'une banque est si respectable et a assurément fait l'objet de vérifications.

Les douillets comptes internes

Bonne fille, la banque Pasche assure les mêmes services pour un modeste chirurgien dentiste italien, profession où le liquide circule énormément. Le 29 octobre 2012 puis le 2 novembre, le dentiste passe à la caisse, laissant près de 250 000 euros en espèces. A-t-il eu le temps de remplir les déclarations d'ouvertures de compte. Sans doute pas...Ce n'est que le 29 novembre 2012 que son compte apparaît dans le système informatique. Deux virements l'abondent, du montant précis de ses dépôts cash...émanant encore du compte interne de la banque. Une pratique un rien baroque, même pour un ancien banquier suisse consulté par Bakchich.

Le vendeur ambulant prodigue

Mais pour ses clients, Pasche sait se montrer compréhensive. Comme l'a déjà narré Bakchich, peu de questions seront posés à cet étonnant vendeur ambulant italien, capable de réaliser sur les marchés 3,3 fois le chiffre d'affaires d'un magasin Zara. Le brave commerçant peut certains mois déposer près de 80 000 euros en liquide. A l'occasion de ses vacances, la banque lui facilite la mise à disposition de 73 000 dollars dans sa filiale de Nassau aux Bahamas. De belles vacances après tant de labeur. Même son petit vice ne chagrine pas outre mesure l'établissement. Elle ne cille pas au moment de procéder, pour son client, à un virement de 45 000 dollars et des poussières à une société de jeux possédant aux Bahamas l'un des plus prestigieux casinos des Caraïbes. Lieu de détente et d'amusement, les casinos peuvent à l'occasion de transformer en grossiste du blanchiment selon un schéma fort bien expliqué par Médiapart. «La société de jeux permet en effet à un client de déposer ou de transférer une certaine somme d’argent sur les comptes du casino pour y jouer, décrivent nos confrères qui se sont également plongé dans les coulisses de la banque Pasche. Le « joueur » n’a plus qu’à se rendre aux Bahamas, ou à envoyer un intermédiaire pour retirer la somme sous forme de jetons de casino. Quelques heures plus tard, le client se représente aux caisses avec ses jetons, pour les échanger contre un chèque de banque. L’argent liquide se transforme ainsi en versement du casino, tout à fait propre.»

Lanceur d'alerte et trouble fête

Autant de belles et bonnes opérations que la banque Pasche a mené fièrement sous la houlette de son président d'alors Christophe Mazurier et surtout du numéro 2 de la banque à Monaco, Olivier Giaume. Ancien chef de l'audit interne en Suisse, ce dernier n'était pas des plus regardant sur le passé de ses apporteurs d'affaires. L'un d'eux, malgré une condamnation dans une carambouille bancaire au Luxembourg.

 

Las, des troubles fêtes se sont inquiétés de la légalité de ce petit système en mars 2013. Et averti la haute hiérarchie - le président du Crédit Mutuel Michel Lucas- de leurs craintes de voir un scandale de blanchiment et de fraude fiscale frapper Pasche Monaco.

 

Le 17 mai 2013, Christophe Mazurier soi même, le donateur du Premier cercle de l'UMP, est descendu de Suisse pour vérifier les comptes douteux. Et promis aux trois inquiets leur fermetures...Las un seul, selon les informations de Bakchich a été fermé. Celui du vendeur ambulant, qui s'est vu rendre en liquide les quelques dizaines de milliers d'euros crédités sur son compte. Quant aux autres?

 

Les lanceurs d'alerte ont été licenciés en juin 2013.Un mois plus tard, le procureur Dreno a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de blanchiment avant de confier au juge monégasque Pierre Kuentz une information judiciaire agrémentée en 2014 d'un supplétif pour «omission de déclarations de soupçons. La banque Pasche Monaco a elle été vendu à Havilland. Et Olivier Giaume, gérant des principaux comptes au fonctionnement atypique, promu au poste de directeur et toujours. Un banquier à qui parler. Assurément.

 

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