Maroc
Les Marocains souffrent d’une baisse significative de leur niveau de vie à laquelle le gouvernement du Premier ministre Aziz Akhannouch, en poste depuis 2021, n’arrive toujours pas à donner de réponse. La crise est telle que le roi Mohammed VI a invité ses sujets à ne pas faire le sacrifice du mouton lors de l’Aïd El-Kébir, prévu début juin 2025.
Le roi Mohammed VI a demandé aux Marocains de ne pas “accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd El-Kébir”, rapporte le journal marocain L’Opinion, qui salue “une décision difficile, mais salutaire”. Si cet appel a pour objectif de remédier à la diminution du cheptel, fortement affecté par la sécheresse, il est aussi destiné à alléger la “pression financière” sur les familles dont le pouvoir d’achat a fortement baissé, selon la dernière enquête du Haut-Commissariat au plan (HCP), relayée par le site d’information TelQuel.
Depuis la pandémie de Covid-19, une forte inflation et une sécheresse qui sévit pour la septième année d’affilée ont fait des dégâts dans le porte-monnaie des Marocains et accentué les inégalités. Entre 2019 et 2022, le “niveau de vie des ménages les plus pauvres a chuté à un rythme de 4,6 % par an”. Par ailleurs, le niveau de vie de la classe moyenne sur la même période s’érode, avec un “recul annuel brutal” de 4,3 %.
Les plus aisés sont plutôt épargnés dans le royaume, puisque leur niveau de vie ne chute que de 1,7 %. Selon le rapport, cette baisse du niveau de vie creuse les inégalités dans la société marocaine...
Les caméras de TF1 ont filmé le quotidien de retraités français installés au Maroc. Dans la seule ville d'Agadir, ils seraient environ 4 000, confirmant l'attractivité du pays – y compris fiscale – pour ceux qui souhaitent couler des jours paisibles loin de l'Hexagone.
Le soleil, les riads, le thé vert à la menthe, les souks colorés, les paysages spectaculaires de l'Atlas, les plages de sable fin, l'accueil chaleureux... La carte postale marocaine s'est installée dans l'imaginaire collectif, faisant de ce pays du Maghreb une destination touristique privilégiée. Mais pas uniquement : pour beaucoup, le Maroc est aussi le pays rêvé pour passer une retraite paisible. Les retraités français, notamment, en ont fait leur troisième lieu de résidence favori dans le monde, comme le souligne le reportage de l'émission Sept à Huit diffusé sur TF1 le 24 novembre dernier.
Dans la seule ville d'Agadir, les retraités français seraient environ 4 000, «soit trois fois plus qu'il y a dix ans» précise TF1, qui s'est intéressé au quotidien de Nathalie et Yves, 62 et 64 ans. Pour ce couple de Marseillais qui vit désormais avec 2800 euros par mois, exit la France, où la vie leur est devenue trop chère. Ils louent à Agadir une maison avec salle à manger, deux chambres, une salle de bain, un patio et un jardin de 100m² : «Une maison comme ça, ça coûte 8000 dirhams par mois, soit environ 800 euros. En électricité, on doit être à 500 dirhams par mois donc 50 euros et puis l'eau, c'est 50 dirhams» témoigne Nathalie.
Le Maroc subit une sécheresse historique
L'attractivité du Maroc est aussi fiscale. Tous les retraités français qui s'y installent bénéficient d'une exonération d'impôts mise en place par l'État marocain, nécessitant seulement l'ouverture d'un compte en banque dans le pays. «Une dame nous a dit qu'avec 1000 euros par mois, elle avait une location, elle mangeait et avait même de quoi prendre l'avion une fois par mois pour aller voir ses enfants. On s'est dit : "pourquoi pas?"» explique Nathalie. Le choix de la ville, lui, s'est vite imposé : «Il y a une douceur de vivre à Agadir qu'on n'a pas dans d'autres villes du Maroc» confirme Yves.
Avec ses fruits et légumes gorgés de soleil et vendus à bas prix, Agadir accueille ainsi un nombre grandissant de retraités français, réunis pour la plupart dans des associations proposant de nombreuses activités ou des repas dans des restaurants. Mais ce paradis n'est pas préservé des problèmes climatiques. Depuis six ans, le Maroc subit une sécheresse historique et a enregistré l'an dernier, des pics de chaleur atteignant 50 degrés. L'agriculture intensive y menace les nappes phréatiques. Voilà qui pourrait, dans les années à venir, écorner sévèrement la carte postale.
Sabrina Guintini Publié le
https://www.capital.fr/votre-retraite/ce-reportage-sur-les-retraites-installes-au-maroc-et-qui-vivent-leur-meilleure-vie-donne-a-reflechir-1506082
Les usines de dessalement représentent l'engagement ferme du Maroc à répondre à ses besoins de plus en plus pressants en matière d'approvisionnement en eau pour les villes et les cultures agricoles...
Le roi Mohammed VI l'a clairement exprimé dans son discours commémorant le 25e anniversaire de son règne : « les défis auxquels notre pays est confronté nous obligent à redoubler d'efforts et de vigilance, à concevoir des solutions innovantes et à soumettre les modèles de gestion aux règles de la bonne gouvernance. L'un de ces défis majeurs est la question de l'eau, qui devient de plus en plus complexe en raison de la sécheresse, de l'impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande ».
Mohamed VI promeut la prise de décision pour entreprendre les travaux prévus, surmonter les inconvénients causés par le partage des compétences en matière d'eau dans trois ministères et exiger des actions opérationnelles et exécutives permettant de lancer des appels d'offres rapides auprès des entreprises déjà engagées pour les travaux correspondants, afin de faire face au défi de gestion. la rareté de l'eau et augmenter la capacité des usines de dessalement.
La pénurie d'eau
Le fait que le roi ait spécifiquement mentionné cette question dans son discours montre l'ampleur du problème de l'eau. Les données fournies par le ministère marocain de l'Agriculture ne sont pas réjouissantes : d'ici 2050, la sécheresse se poursuivra dans le pays, car les précipitations devraient diminuer de plus de 11 %, tandis que la température moyenne devrait augmenter de 1,3 %.
La situation actuelle est très difficile : le niveau d'eau moyen des barrages existants dans le pays est d'à peine 28 %. Le deuxième plus grand barrage du pays, Al Massira, d'une capacité de 2,6 milliards de mètres cubes d'eau, a vu ses réserves passer de 75 % en 2017 à seulement 0,4 % aujourd'hui.
Le problème n'est pas seulement social (les villes manquent de plus en plus d'eau), mais aussi économique, car 80 % des ressources en eau du pays vont au secteur agricole, qui emploie un tiers de la population active, selon les données du ministère de l'équipement et de l'eau.
Les usines de dessalement
Face à la gravité du problème, et compte tenu du fait que le Maroc dispose de quelque 3 500 kilomètres de côtes entre la Méditerranée et l'Atlantique, le pays a opté pour les usines de dessalement comme meilleur moyen de répondre à ses besoins en eau.
La plus importante est celle d'Agadir d'Abéngoa, aujourd'hui Groupe Cox, avec une capacité de production de 275 000 m3 par jour. La grande nouveauté est que 60 % de l’eau produite est utilisée pour l’irrigation.En activité depuis 2 ans et en expansion jusqu'à 400 000 m3 par jour. Cependant, le Gouvernement est impliqué dans un enchevêtrement de pouvoirs croisés entre trois ministères (Equipement et Eau, Agriculture et maintenant avec la nouveauté de l'Intérieur) qui retardent la signature de l'agrandissement d'Agadir de manière inhabituelle et incohérente avec le besoin urgent d'eau. . Un retard de 5 mois depuis le 30 mai, qui aurait dû être signé.
Pour faire face aux situations les plus urgentes, les autorités mettent en service des stations de dessalement mobiles pouvant produire jusqu'à 3 600 mètres cubes d'eau par jour.
Ces installations, qui coûtent environ 1,3 million de dollars américains par unité, sont la meilleure solution pour répondre aux besoins en eau des zones proches de la côte. L'eau dessalée subit un traitement supplémentaire pour y ajouter les minéraux nécessaires et est transportée dans des citernes pour être distribuée aux populations dans un rayon pouvant aller jusqu'à 180 kilomètres.
C'est ce qui a été fait à Sidi Bouchta et dans d'autres villages dans le besoin. D'ici avril 2023, 44 de ces installations auront été mises en service et 219 autres sont en préparation, ce qui permettra de répondre aux besoins en eau de près de trois millions de résidents ruraux.
Situation d'urgence
Dans certains cas, la situation a nécessité des solutions d'urgence : la sécheresse qui a touché la presse d'Al Massira a entraîné une pénurie d'eau potable dans la ville de Safi, si bien que les autorités ont dû faire appel à l'entreprise publique Phosphate Company, qui exploite plusieurs usines de phosphate dans la région, pour construire une usine de dessalement afin d'aider à résoudre le problème
L'usine a été construite en un temps record et a commencé à fournir de l'eau potable à la ville en août 2023, partiellement, et à partir de février 2024, à pleine capacité.
Une éventuelle extension de cette usine est actuellement à l'étude pour alimenter la ville de Marrakech, située à 150 kilomètres à l'est, et la région environnante, à partir de 2026.
La construction de six nouvelles usines de dessalement a également commencé, dont une dans la capitale économique du pays, Casablanca, et huit autres devraient voir le jour, dont une à Rabat.
Pour répondre aux besoins en eau de la capitale administrative du Maroc, le gouvernement a entrepris la construction d'un grand canal, la Route de l'eau, un canal de 67 kilomètres de long qui transporte l'eau de la région pluvieuse du Sebou jusqu'à Rabat, et qui est devenu opérationnel en septembre dernier.
Objectif : couvrir plus de la moitié des besoins en eau
Dans un récent discours, le roi Mohammed VI a annoncé que les nouvelles usines de dessalement fourniraient plus de 1,7 milliard de mètres cubes d'eau par an, ce qui permettrait de couvrir la moitié des besoins en eau potable du pays et d'irriguer de vastes zones agricoles d'ici la fin de la décennie.
Le plan prévoit la construction de 36 usines de dessalement entre 2026 et 2027, ainsi que des stations de traitement des eaux usées. Et ce, tout en continuant à construire de nouveaux barrages.
À cette fin, le gouvernement a prévu un budget de plus de 14 milliards de dollars, dans le but de relier les bassins fluviaux du nord et du sud, en veillant à ce que le flux d'eau circule dans tout le réseau et atteigne tous les coins du pays.
Premier producteur de cannabis selon l’ONU, le Maroc a adopté en 2021 une loi encadrant son usage industriel et médical. Cette grâce royale vise à faire du pays un acteur de premier plan sur ce marché en pleine expansion.
Une nouvelle page s’ouvre pour les producteurs marocains du Rif. En marge d’une fête nationale, le roi Mohammed VI a décidé de gracier plus de 4 800 agriculteurs faisant l’objet de poursuites ou condamnés dans des affaires de culture illégale du cannabis, a annoncé le ministère de la Justice lundi soir. Le monarque «a bien voulu accorder sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis», a précisé le ministère dans un communiqué.
L’objectif de cette grâce est de permettre «aux bénéficiaires de s’intégrer dans la nouvelle stratégie» lancée après la légalisation partielle de la production de cannabis à des fins thérapeutiques. Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l’ONU, a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis, autorisant sa culture et son exploitation dans trois provinces rurales déshéritées de la région du Rif, dans le Nord-Est.
Désenclaver le Rif
Le royaume s’est fixé pour objectif de lutter ainsi contre le trafic de drogue, de se positionner sur le marché mondial du cannabis légal et de désenclaver économiquement le Rif, où la plante est cultivée depuis des siècles et faisait vivre entre 80 000 et 120 000 familles en 2019, selon des estimations officielles. Les mesures de grâce ne concernent que des cultivateurs, dont l’activité illégale était la plupart du temps tolérée, mais qui pouvaient faire l’objet de poursuites.
«C’est une initiative exceptionnelle qui va permettre à ces agriculteurs et leur famille de vivre dans la sérénité et la quiétude, et de participer à la nouvelle dynamique de la légalisation», a commenté pour l’AFP le directeur de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac). Pour lui, «c’est aussi une étape importante sur la voie de l’élimination progressive de la culture illicite à travers la légalisation ou l’introduction de cultures alternatives». L’Anrac a été créée afin de structurer la filière légale à travers «l’industrialisation, la transformation, l’export du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles», a rappelé le ministère de la Justice. L’agence a déjà délivré plus de 200 autorisations à des industriels pour la transformation, l’importation de semences et l’exportation.
Interrogé par le journal en ligne Hespress, proche du palais, le coordinateur du Collectif marocain pour l’usage médical et industriel du kif, Chakib Al Khayari, a salué un «tournant historique» qui «ouvre la voie à un essor socio-économique durable, avec des retombées qui s’étendront au-delà des frontières nationales», en particulier en Europe. Début juillet, le royaume a exporté pour la première fois du cannabis produit légalement sur son sol à destination de la Suisse.
Ayant compris, tardivement, qu’elle s’était fourvoyée avec Alger, la France peut enfin se réconcilier avec Rabat....
Les mises en garde venues d'Alger n'y changent rien ; la France avance vers une reconnaissance pleine et entière de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce tournant en faveur de Rabat va causer une victime collatérale non négligeable, la réconciliation mémorielle avec l'Algérie. Emmanuel Macron entendait en faire son grand œuvre diplomatique, mais le régime militaro-pétrolier algérien a repoussé cette tentative de rapprochement. Le président de la République n'a plus vraiment d'autres cartes en main.
Il est regrettable que le triangle Paris-Rabat-Alger soit vu comme un jeu à somme nulle par les frères ennemis maghrébins, mais c'est un fait : dès que la France resserre ses liens avec l'un des deux, l'autre se considère comme lésé. Ce blocage empêche toute détente globale avec une région pourtant essentielle pour les intérêts français, que cela concerne l'intégration des diasporas algérienne et marocaine dans l'Hexagone, la lutte contre le terrorisme djihadiste, la régulation de l'immigration, la coopération économique…
En son temps, Jacques Chirac avait accompli l'impossible en se faisant acclamer dans les rues d'Alger et d'Oran, tout en restant très proche du roi Mohammed VI. C'était, il est vrai, dans un contexte international unique, celui de la guerre américaine en Irak en 2003, à laquelle la France s'opposait. Aucun de ses successeurs n'a jamais pu renouveler l'exploit.
Emmanuel Macron a même réussi à se brouiller « en même temps » avec les deux pays à la fois. Pensant à tort que son jeune âge l'exonérait du crime de complicité avec la colonisation, le chef de l'État a multiplié les ouvertures avec l'Algérie. Las, il a négligé le fait que le pouvoir fondait sa légitimité sur la confrontation permanente avec la France. Le « système » comme on dit outre-Méditerranée, n'attend pas de Paris une reconnaissance des faits historiques, si hardie soit-elle. Il exige, encore et toujours, du repentir et de l'humiliation. Pour lui plaire, il ne suffit pas de revêtir une robe de bure et de se couvrir la tête de cendres, il faut encore s'autoflageller.
Le Sahara, un « dossier existentiel » pour le Maroc
En s'obstinant à parier sur une impossible ouverture réciproque avec Alger, Emmanuel Macron a excédé les autorités de Rabat. Leur mécontentement est apparu aux yeux de tous lorsqu'elles ont décliné l'aide d'urgence française après le séisme meurtrier de septembre 2023. D'autant qu'entre-temps Mohammed VI a obtenu la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis et par Israël, puis par l'Espagne. Dès lors, il ne pouvait plus se satisfaire de l'attentisme français.
Pour éviter de perdre sur les deux tableaux, la France doit passer sous les fourches caudines du souverain chérifien. Depuis le début de l'année, elle a multiplié les gestes codés. Elle a reconnu que le Sahara était un « dossier existentiel » pour le Maroc ; elle a multiplié les visites ministérielles ; elle prépare pour les derniers mois de l'année une visite d'État d'Emmanuel Macron, qui ne s'est plus rendu dans le royaume depuis 2018 ; et surtout, le président de la République vient d'écrire au roi pour lui garantir qu'aux yeux de Paris, le plan d'autonomie sous souveraineté marocaine proposé par Rabat était bien « la seule base » possible pour un règlement. Exit le projet de référendum d'autodétermination.
Grand comme la moitié de la France, quasi désertique mais riche en ressources minières et halieutiques grâce à sa vaste façade maritime sur l'océan Atlantique, le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole que Madrid a évacuée après la chute du franquisme en 1975. Alger instrumentalise depuis lors la revendication d'indépendance sahraouie, afin d'y installer un régime vassal. Mais Rabat fait valoir que les tribus du territoire étaient liées par des liens historiques d'allégeance avec le sultan du Maroc.
Entre une junte algérienne sclérosée, alliée de la Russie, de la Chine et de l'Iran, qui a refusé de condamner les massacres du Hamas et qui a rompu en 2021 ses relations avec Rabat, et une monarchie marocaine pro-occidentale, qui joue un rôle actif en Afrique, qui a noué une relation apaisée avec Israël et qui ne demande qu'à coopérer de manière fructueuse avec Paris, le choix français, puisque choix il doit y avoir, peut se faire sans hésitation. Il faut cependant souhaiter que, pour se faire pardonner son audace nouvelle, l'Élysée ne se mette pas en tête de donner des gages à Alger. Ce serait ouvrir la porte à de nouvelles déconvenues.
Comment le Maroc exporte, via ses tomates, l’eau dont il va bientôt manquer...La tomate est l’une des cultures du Maroc les plus gourmandes en eau. « Le Monde Afrique » a pu filmer des serres au sud d’Agadir, où sont produites plus de la moitié des tomates vendues dans les supermarchés français. Jusqu’à quand ?
nouvelle vague de chaleur au Maroc, 37,7 °C relevés à Agadir en plein mois de mars... une vague de chaleur touche à nouveau le Maroc où le mercure a dépassé les 37 °C ce dimanche 17 mars sur la côte. Un record de chaleur avait déjà été battu en février avec 36,6 °C recensés au sud du royaume.
"Le climat a changé tout à coup" : le Maroc frappé par une chaleur précoce et exceptionnelle...des chaleurs estivales touchent le pays en plein hiver alors qu’il souffre déjà d’une sécheresse inédite. Des mesures de restriction d'eau ont été prises dans les grandes villes.
Maroc. Manifestations populaires et silence royal
https://orientxxi.info/magazine/maroc-manifestations-populaires-et-silence-royal,7010
Manifestations populaires et silence royal Tiraillés entre une population majoritairement acquise à la cause palestinienne qui risque de basculer dans un islamisme aux aguets, et l’accord de normalisation signé en 2020 dont ils ne sont pas près de s’affranchir, les dirigeants marocains se réfugient dans un silence de plus en plus pesant.
Dans le centre du Maroc et notamment dans le Haut Atlas, le tremblement de terre survenu du 8 au 9 septembre a laissé une grande partie de la région en ruines. Sur place, matériellement et moralement, tout est à reconstruire.
Dans les montagnes du Haut Atlas, chaque virage amène sa ruine. Ici, c'est une crevasse qui a éventré un pan de route. Là, c'est un éboulement qui a dévalé à flanc de falaise. Au loin, c'est un village entier dont on aperçoit les maisons effondrées. Trois mois et demi après le séisme qui a ravagé quatre régions du centre du Maroc, et en particulier les provinces d'Al-Haouz et de Taroudant, dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023, les stigmates de la catastrophe sont encore bien visibles, et la reconstruction peine à prendre corps.
Si les avenues passantes et touristiques de Marrakech ont été déblayées en un temps record, les zones montagneuses demeurent suspendues dans l'attente. Elles comptaient déjà parmi les régions les plus pauvres du royaume: avec un taux de pauvreté multidimensionnelle de 18,5% pour la région sinistrée de Marrakech-Safi, au centre-ouest du pays, quand la moyenne nationale est à 8,2%, d'après des chiffres de 2014. Le Haut Atlas est aussi le fief des Imazighen (aussi appelés Berbères), délaissés de longue date par le pouvoir central.
Le Haut Atlas est compliqué: difficile d'accès, avec des conditions météorologiques ardues et un automne déjà bien rude, et une organisation qui échappe en partie aux réglementations d'usage dans les métropoles. Et puis, il n'est pas ou peu arabisé: caractérisé par une identité amazighe [le singulier d'imazighen, ndlr], qu'il revendique fièrement –non pas comme une dissidence, mais comme une altérité, qui a contribué à le marginaliser.
Une catastrophe naturelle aussi inattendue que ce séisme, dans cette région pourtant peu sujette aux secousses sismiques d'ampleur, a pris tout le monde de court: habitants, mais aussi experts, trop peu nombreux pour faire face à l'ampleur de l'événement.
Il y a d'abord eu la panique et l'urgence humanitaire, lors de laquelle il a fallu sauver celles et ceux qui pouvaient encore l'être. Et sortir des décombres les corps des proches piégés dans la nuit, souvent en l'absence de secouristes, qui ne parvenaient pas à rejoindre les douars[1] les plus exposés, faute de routes praticables. Les jours passant, les deuils naissant, il a ensuite fallu penser à l'après.
Petit à petit, les villages se sont organisés. D'abord seuls, puis avec l'aide humanitaire qui leur parvenait, réglée tantôt par les autorités, notamment à travers l'armée marocaine, qui a dressé plusieurs camps dans la région, tantôt par des ONG locales ou internationales, plus ou moins coordonnées, qui apportaient médicaments, denrées alimentaires, vêtements et parfois abris pour reloger les sinistrés à proximité de leurs douars dévastés.
Le long de la route R203, qui serpente entre les monts du Haut Atlas, reliant les provinces sinistrées de Marrakech et de Taroudant, les ribambelles de tentes, nouveaux douars de toiles fragiles, se sont multipliées. Dans certains villages les mieux dotés, on croise parfois des containers, ou de petits cabanons en PVC ou en bois, déjà plus résistants et mieux isolés pour faire face à un hiver qui s'annonce glacial.
C'est le cas à Ighil-Ahachi, l'un des douars les plus proches de l'épicentre du séisme, réduit en ruines en quelques secondes dans la nuit du 8 au 9 septembre, et qui se remet peu à peu sur pied. On y compte désormais vingt-cinq tentes et vingt maisons en bois, installées par l'Association Ahachi pour le développement et la préservation de l'environnement, montée par deux jeunes du douar, Hassan Amghar et Rida Oumait. Au lendemain du séisme, ils ont coordonné les dons de l'État et d'autres associations pour abriter les familles sinistrées.
Si les trois quarts des familles du douar d'Ighil-Ahachi ont pu bénéficier d'une aide financière qui demeure encore répartie de façon très inégale dans les montagnes (2.500 dirhams marocains mensuels, soit à peine 230 euros, ont été promis par l'État pour chaque foyer sinistré, auxquels devrait prochainement s'ajouter un budget de reconstruction de chaque maison allant de 80.000 à 140.000 dirhams, soit environ 7.300 à 12.800 euros, selon le degré de destruction), les habitants, et en particulier les plus jeunes, ont vu leurs perspectives d'avenir se refermer brutalement.
«Je n'ai pas de vision de l'avenir, parce que nous n'avons jamais connu une telle situation. C'est difficile de se projeter, on vit au jour le jour. Moi, je devais faire un master de génie électrique à Mohammédia [près de Casablanca, à 350 kilomètres au nord, ndlr], mais le séisme a changé tous mes plans», déplore Rida. Lui qui s'est retrouvé coincé sous les décombres de la maison familiale, la nuit du tremblement de terre, est encore profondément marqué et peine à évoquer cette catastrophe durant laquelle il a perdu son oncle et sa tante.
Les silences, Rida les partage avec de nombreux rescapés de la région. À Imi N'Tala, petit douar d'une vallée voisine, écrasé par d'énormes blocs de calcaire qui se sont décrochés de la montagne et où l'on dénombre quatre-vingts morts, personne ne peut faire le deuil des disparus. Les corps ont été rapidement enterrés dans une fosse commune creusée au bord de la route, près de l'ancien cimetière, avec une seule prière pour tous les morts, comme le veut la religion.
Plus de trois mois après le désastre, le village reste une montagne de ruines, d'où émerge de temps à autre un survivant, pioche à la main, qui essaye d'exhumer quelques affaires sur les lieux de son ancienne demeure.
Moulay Lahsen, un agriculteur de 58 ans, a perdu son épouse et ses quatre enfants dans le séisme. Sauvé par son frère, il était enterré jusqu'au cou sous les débris et en garde de nombreuses cicatrices. Il a fallu sept jours pour récupérer le corps de son dernier enfant. Après cela, il est allé déterrer les affaires de sa famille dans les décombres, puis il a tout brûlé. «Je ne veux plus rien voir, parce que ça me rappelle ma femme et mes enfants. Je veux juste oublier», lâche-t-il.
Moulay a cessé toute activité et occupe ses journées en faisant des allers-retours entre sa tente et les ruines de son ancienne maison, qu'il surveille, pour s'assurer qu'aucun voleur ne s'aventure sur les lieux. Imi N'Tala est désormais un village fantôme peuplé de semblables vigies: c'est la dernière solidarité qui persiste, celle de veiller sur ce qui a disparu.
À Amizmiz, plus en amont dans la vallée, c'est la colère qui a pris le pas sur l'abattement. Alors que le président de la commune se félicite d'une action efficace de la part du gouvernement en matière d'aide financière et de relogement, nombreux sont les habitants à clamer haut et fort leur mécontentement.
Le 24 octobre 2023, une manifestation, annulée puis maintenue, s'est déroulée à l'initiative de la Coordination des victimes du tremblement de terre d'Amizmiz, qui a dénoncé la «persistance de la négligence des responsables locaux et régionaux à l'égard des conditions des personnes touchées par le séisme» et «l'exclusion de certaines personnes de l'aide d'urgence».
«Nos responsables sont nuls!», s'agace Ahmed[2], un commerçant qui n'a encore reçu aucune des aides promises par l'État marocain. Il survit tant bien que mal sous une tente mal isolée avec ses deux enfants en bas âge, tandis que son épouse, gravement blessée lors du séisme, est soignée à l'hôpital. «On s'en remet à Dieu, parce que le gouvernement ne veut rien voir», affirme-t-il.
Dans la grande avenue commerçante Sour Jdid, presque toutes les boutiques ont fermé leurs portes. Les rares commerçants d'Amizmiz qui font encore le pied de grue devant leurs vitrines défoncées ne peuvent que constater l'absence de tout client. Sans argent, pas de commerce, ni d'un côté ni de l'autre. Ici encore, tout le monde attend, sans savoir ce qui viendra.
Si l'ampleur de la catastrophe, avec 169 communes sinistrées sur quatre régions différentes, dont la population totale s'élève à 2,6 millions de personnes, explique en partie les errances de la gestion post-séisme, dans un Maroc par ailleurs miné à tous les niveaux par la corruption, le statut particulier du Haut Atlas, à forte majorité amazighe, n'est pas étranger à cette gestion laborieuse.
«Les gens ne dépendent pas vraiment de l'État ici: seulement pour les papiers, l'électricité et l'eau potable. Mais pour le reste, c'est de l'économie solidaire. Les Imazighen gèrent tout entre eux, c'est un travail communautaire. Sans ce genre de solidarité interne, il n'y aurait personne dans les montagnes», explique Brahim el Guabli, professeur d'études arabes au Williams College (Massachusetts) et spécialiste de littérature amazighe.
«Il y a certes eu un programme national de désenclavement au cours des dernières décennies, dans le cadre duquel on a notamment développé des routes, mais tout ça demeure très limité, poursuit Brahim el Guabli. Casablanca, Rabat, Tanger ou Marrakech sont bien plus importantes que le Haut Atlas. Le reste du pays existe, mais c'est dans le cadre d'une relation extractive, c'est-à-dire qu'il y a par exemple des mines à Ouarzazate, de la main-d'œuvre, mais pas un sens de développement intégré dans le cadre d'une nation. Bien sûr, les gens sont patriotes, Marocains, mais la nature de leur relation à l'État est celle d'une périphérie avec le centre.»
La catastrophe qui a frappé le Haut Atlas n'a ainsi fait que révéler le grave manque d'infrastructures qui préexistait jusqu'alors dans la région. Le processus de reconstruction, qui en est encore à un stade de tâtonnement, pourrait marquer un effort de désenclavement de la région si l'État assumait le parti pris d'une réhabilitation volontariste.
Léa Polverini et — Édité par —
1 — En Afrique du Nord et particulièrement au Maghreb, un douar est une agglomération de tentes ou un groupement d'habitations, puis par extension est devenu l'appellation pour désigner une division administrative de base, une fraction territoriale de la commune. Retourner à l'article
2 — Pour des raisons de sécurité, le prénom a été changé. Retourner à l'article
Le deuxième plus grand barrage du Maroc, qui approvisionne Casablanca, Marrakech et 100 000 hectares de terres agricoles, a atteint un niveau effrayant : 1% ! Rempli, ce barrage contient deux fois plus d’eau que le lac d’Annecy. Son assèchement spectaculaire est le résultat d’une augmentation de la consommation d’eau par l’agriculture et les grandes agglomérations et avant tout de 5 terribles années de sécheresse.
Au Maroc, le changement climatique est déjà responsable d’une tendance de fond de chute des précipitations. Cette tendance est particulièrement forte sur le bassin de l’Oum Rabii, où les précipitations ont diminué de 40 à 60% par rapport aux années 1960 (Source : Copernicus, ERA5 reanalysis).
C’est une triste réalité pour l’Oum Rabii, fleuve mythique et fondamental dans notre Histoire. Déjà connu des Phéniciens, ce fleuve, dont le nom signifie en arabe « mère du printemps », descend du Moyen-Atlas (autour de Khenifra) et arrose (ou arrosait) des terres agricoles parmi les plus fertiles du Maroc : plaine du Tadla, de Abda et Doukkala. De nombreux autres fleuves marocains connaissent désormais un destin similaire : Tensift, Bouregreg, Draa…
Face à cette situation, le Maroc adopte une posture de fuite en avant technologique : dessalement, goutte-à-goutte, transfert régional… Ne nous y trompons pas, ces technologies sont utiles, probablement nécessaires au vu de l’ampleur du défi climatique qui nous attend.
Mais penser que ces solutions technologiques sont suffisantes fait courir un immense risque au Maroc. L’expérience contre-productive du goutte-à-goutte doit toujours nous le rappeler. Technologie économe en eau (à l’échelle de la parcelle), sa subvention massive par le Plan Maroc Vert a massifié l’exploitation des eaux souterraines, augmenté les surfaces irriguées, participé à l’introduction de cultures plus gourmandes en eau. Résultat : le Maroc vide ses nappes de 1 à 2 milliards de mètres cubes par an soit 1000 à 2000 fois le volume de la Mosquée Hassan II. Pourquoi un tel « effet rebond » ? Parce qu’aucun mécanisme réel de gouvernance directe (police de l’eau) n’a été mis en place.
Nous sommes donc au début d’une ère nouvelle avec des problèmes structurels qui vont nous suivre et s’amplifier : changement climatique et non viabilité du modèle agricole marocain. L’adaptation climatique n’exige donc pas seulement des paris technologiques, elle exigera aussi (et surtout !) une adaptation de nos mécanismes de répartition des ressources, de nos modes de gouvernance et en réalité de notre modèle social et économique.
Autrement, l’adaptation climatique restera un éternel mirage, au détriment des populations les plus pauvres et des régions les moins prioritaires.
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Un capitalisme désastreux au Maroc à la suite d'un tremblement de terre
Le 8 septembre 2023, un tremblement de terre dévastateur a frappé le Maroc, tuant plus de 3 000 personnes et en blessant des milliers d'autres. Alors que les initiatives de solidarité locale se multiplient, la réponse de l'État en matière d'aide d'urgence fait cruellement défaut, avec des conséquences mortelles. L'impact du tremblement de terre a été le plus grave dans les zones les plus marginalisées et les plus pauvres, en particulier dans les campagnes.
Dans cet article, Ali Amouzai analyse les racines de cette situation difficile, qui réside, selon lui, dans l'affaiblissement néolibéral de l'État, la privatisation des services publics, la libéralisation du secteur de l'assurance et la marchandisation des efforts de secours, des politiques dictées et encouragées depuis des décennies par les institutions financières internationales (IFI) telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
Alors que le royaume marocain se prépare à accueillir la réunion annuelle des IFI à Marrakech entre le 9 et le 15 octobre, l'auteur soutient que ces politiques néolibérales doivent être remises en question et qu'une reconquête de l'État des griffes des marchés et des instruments politiques néolibéraux est devenue essentielle à la survie et à l'émancipation.
L'expression "tremblement de terre néolibéral" peut sembler un cliché, mais dans le contexte de la récente catastrophe naturelle au Maroc, elle englobe réellement certains des éléments qui définissent le capitalisme contemporain. En effet, il est difficile d'ignorer l'ironie d'un modèle économique qui favorise l'accumulation du capital et prétend que la richesse ruisselle vers tous les secteurs de la société, alors même qu'il ne fournit pas d'aide adéquate ou d'assistance de base aux victimes de catastrophes naturelles.
Alors que l'État marocain s'apprêtait à mettre en avant les progrès économiques de Marrakech et de ses environs lors d'une réunion annuelle avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), un tremblement de terre a préventivement mis à nu la nature creuse de ces affirmations. Le 8 septembre 2023, un tremblement de terre de magnitude 7 sur l'échelle de Richter a frappé les environs de Marrakech. L'Institut national de géophysique a indiqué qu'il s'agissait du tremblement de terre le plus violent à frapper le Maroc depuis plus d'un siècle. Au 27 septembre, les chiffres officiels font état de 2 960 morts et 6 125 blessés. L'ampleur de cette catastrophe n'est pas encore connue, mais il est clair que son impact a été aggravé par la négligence criminelle de l'État.
Des décennies de politiques économiques ont rendu des millions de travailleurs marocains vulnérables aux catastrophes naturelles, notamment aux sécheresses, aux inondations, aux incendies de forêt et aux tremblements de terre. L'État marocain espérait que sa réunion d'octobre 2023 avec la Banque mondiale et le FMI lui permettrait d'accéder plus facilement aux marchés financiers internationaux et aux prêts - les fondements mêmes de ce modèle de développement qui profite aux riches tout en appauvrissant les pauvres et en amplifiant les effets des catastrophes naturelles. Compte tenu de l'absence d'infrastructures adéquates, de la grave détérioration des services publics et de la fragilité des routes dans les zones touchées, ces décisions économiques confèrent aux catastrophes naturelles une dimension spatiale et de classe qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus pauvres des zones rurales et de la périphérie des grandes villes.
Lacunes potentielles dans la surveillance de l'activité sismique
L'Institut national de géophysique (ING) au Maroc fonctionne 24 heures sur 24, surveillant les activités sismiques et émettant des alertes. Il a été désigné : l'agent d'exécution pour le Maroc dans un accord signé en décembre 2008 entre le Maroc et les États-Unis d'Amérique (USA). Cet accord vise à établir et à exploiter un système sismique national "1.
Selon l'US Geological Survey (USGS), une agence gouvernementale américaine qui surveille les ressources naturelles et les risques naturels qui menacent ces ressources, "les tremblements de terre ne peuvent pas être prédits avec précision". En même temps, l'USGS note que "seuls les scientifiques peuvent calculer la probabilité qu'un tremblement de terre majeur se produise dans une région donnée au cours d'un certain nombre d'années".2 Et pourtant, la probabilité que des tremblements de terre se produisent au Maroc n'a jamais été calculée de manière définitive. Dans la mesure où l'État marocain a tendance à faire des prévisions, il a tendance à publier des déclarations qui minimisent la probabilité de tremblements de terre graves. "La province d'El Haouz, au sud-ouest de Marrakech, a toujours connu une faible activité sismique, tant en termes de fréquence que de magnitude", a déclaré Hani Lahcen, chef du service de surveillance sismique au Maroc. "Les tremblements de terre enregistrés dans la région ont rarement dépassé 5 sur l'échelle de Richter. Par conséquent, historiquement, la région n'est pas connue pour des tremblements de terre de cette ampleur et de cette force "3.
Le jour même où le tremblement de terre a frappé le Maroc, 27 tremblements de terre se sont produits dans différentes parties du monde.4 Dans de nombreux cas, les personnes touchées par ces tremblements de terre avaient été averties des risques auxquels elles étaient confrontées. Dans de nombreux cas, les personnes touchées par ces tremblements de terre avaient été averties des risques auxquels elles étaient confrontées. Il y a presque un an, le 12 décembre 2022, un tremblement de terre d'une magnitude de 3,3 sur l'échelle de Richter a été enregistré au large d'Agadir. Il a été suivi d'un second tremblement de terre une semaine plus tard, également d'une magnitude de 3,3. Malgré ces précédents, les autorités marocaines ne se sont guère préoccupées de l'éventualité d'un événement tel que le 8 septembre.
Ces négligences ne sont pas dues à un manque de connaissances générales sur les catastrophes naturelles. Les rapports des institutions financières internationales ont déjà indiqué que le Maroc se classe parmi les pays les plus vulnérables aux risques géologiques et climatiques dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). En effet, toute évaluation raisonnable conduit à conclure que les catastrophes naturelles risquent d'être plus nombreuses, et non moins nombreuses, à l'avenir. En fait, le Maroc subit de plein fouet les effets du changement climatique, qui ne manquera pas d'intensifier l'impact des catastrophes qui en découlent. Les projections suggèrent que d'ici 2030, environ 42 % du littoral marocain sera confronté à un risque élevé d'inondation et d'érosion. Les villes côtières du Maroc, telles que Rabat et Tanger, ont été classées comme "extrêmement sensibles aux inondations". Étant donné que 77 % de la population devrait vivre dans des zones urbaines d'ici 2050, il est fort probable que la population future sera fortement concentrée dans des zones très exposées aux inondations.5
En fait, l'État n'a pas réussi à se préparer suffisamment pour faire face à cette catastrophe, malgré les plans détaillés décrits dans les rapports des institutions internationales et des organismes spécialisés. Au lieu de cela, le modèle économique néolibéral continue de façonner la gestion des catastrophes. Cela conduit l'État à donner la priorité à l'allocation des finances publiques à des investissements à fort rendement en capital plutôt qu'à des investissements dans les domaines sociaux et environnementaux. Cela se produit en dépit de l'importante publicité faite autour des efforts financés par la Banque mondiale pour surveiller et atténuer les catastrophes naturelles.
Capitalisme des catastrophes
L'absence de l'État a exacerbé les conséquences des tremblements de terre et d'autres catastrophes antérieures, notamment les incendies de Larache en 2022. Le "nouveau modèle de développement" auquel l'État accorde la priorité depuis 2021 évoque la "résurgence d'un État fort", mais cela semble s'appliquer principalement au sauvetage, à la stimulation et au soutien du secteur privé, comme on a pu le constater pendant et après la pandémie de covid.
En pleine pandémie, l'Etat a dévoilé un plan de relance économique (par la sous-traitance au secteur privé) avec une allocation financière de 11,7 milliards de dollars. En revanche, le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19 a reçu 4,1 milliards de dollars, dont 1,4 milliard ont été déboursés pour soutenir 5,5 millions de familles, et 584 millions ont été alloués pour indemniser les salariés dont l'emploi avait été interrompu. Ces chiffres révèlent l'essence de l'"État fort" décrit dans le nouveau modèle de développement : l'État joue le rôle d'une béquille soutenant le capital privé et fournissant une aide ciblée, limitée et temporaire à la main-d'œuvre. Cette approche vise à limiter les tensions sociales et à garantir la stabilité sociale et politique, tout en ne faisant pas grand-chose pour réformer les défauts sous-jacents d'un modèle économique injuste.
Les habitants des villages et des quartiers marginalisés ont été pratiquement exclus de ce nouveau modèle de gestion de l'État, sauf lorsqu'il s'agit de réprimer leurs luttes ou de les apaiser par des programmes caritatifs visant à réduire la pauvreté - souvent appelés "protection sociale". L'impact du tremblement de terre a été le plus grave dans les zones les plus marginalisées et les plus pauvres, notamment les villages de la campagne, les périphéries des villes et les petits centres urbains tels que Marrakech, Chichaoua, Taroudant, Ouarzazate et Azilal. Elle a aggravé les conditions de vie précaires d'une population déjà appauvrie par le néolibéralisme et l'incurie de l'État. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le tremblement de terre catastrophique du 8 septembre 2023 a touché plus de 300 000 personnes dans la seule ville de Marrakech, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO6 .
Les conséquences du tremblement de terre ont été plus graves dans les zones rurales. Après avoir ostensiblement encouragé le développement rural pendant des années, l'État invoque aujourd'hui l'absence d'infrastructures et de routes pour justifier son incapacité à fournir une aide adéquate aux victimes du tremblement de terre dans les zones rurales. Cette justification masque une dure réalité : l'État est tout à fait capable d'intervenir rapidement dans certains de ces endroits lorsqu'il s'agit de réprimer des mouvements de résistance ou de renflouer le secteur privé avec des fonds publics, mais il est incapable de fournir une aide d'urgence en cas de catastrophe. Cela met en évidence les vérités concernant l'"État fort" promis par le "nouveau modèle de développement". En fait, c'est un État qui agit efficacement pour opprimer les pauvres tout en soutenant les riches.
Selon le dernier rapport (2014) du Haut Commissariat au Plan, la pauvreté multidimensionnelle est historiquement un problème essentiellement rural. En 2014, 85,4 % des Marocains vivant dans la pauvreté résidaient en milieu rural, contre 80 % en 2004. Le rapport souligne également que Marrakech-Safi est la région où le taux de pauvreté est le plus élevé au Maroc.7 L'approche économique néolibérale de l'État perpétue des disparités historiques de longue date au sein du Maroc, rappelant les divisions de l'ère coloniale entre les régions "productives/utiles" et "improductives/inutiles" (où le terme "productif" se réfère à la mesure dans laquelle une région peut générer des profits). La contradiction va au-delà de cette division et se manifeste également dans les grands centres urbains. Là, les investissements privilégient le développement d'infrastructures robustes pour attirer les capitaux privés, tandis que les périphéries restent le foyer de millions de travailleurs et de communautés marginalisées. Dans les villes, les finances publiques sont allouées à des infrastructures modernes, notamment des aéroports internationaux, des autoroutes, des chemins de fer et le train à grande vitesse Buraq. Toutes ces infrastructures visent à stimuler l'investissement privé, sans nécessairement répondre aux besoins des résidents locaux.
La pratique de longue date consistant à promouvoir l'investissement privé par le développement d'infrastructures financées par le bilan n'est pas nouvelle, elle remonte à des décennies, comme le montre la publication d'un rapport en 2006, intitulé "Le Maroc possible : 50 ans de développement humain", commémorant le 50e anniversaire de l'indépendance du Maroc. Le rapport soulignait que les finances du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, provenant de la privatisation d'entreprises publiques, ont été orientées vers des projets structurels, englobant à la fois le développement d'infrastructures et ceux conçus pour attirer les investissements privés. Les fonds sont alloués à des programmes visant à compléter les infrastructures et à fournir un soutien financier direct aux investisseurs privés.8 De même, le Nouveau Modèle de Développement 2021, qui reste la politique du gouvernement, réaffirme le rôle crucial du secteur public dans l'amélioration de la concurrence au sein de l'économie nationale et dans la stimulation du secteur privé.
Les politiques néolibérales au Maroc exacerbent l'impact des catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les inondations, les incendies et les sécheresses, créant une dimension de classe à ces questions (où les vies précaires des pauvres sont affectées de manière disproportionnée) et des dimensions spatiales (où les zones les plus marginalisées dans les villes et les campagnes sont les plus touchées).9 Ceci n'est pas unique aux pays sous-développés, car les politiques d'austérité ont conduit à des conséquences similaires dans des pays beaucoup plus développés tels que les États-Unis. Dans le cas de l'impact de l'ouragan Katrina sur la Nouvelle-Orléans en 2005, Noam Chomsky a souligné le rôle des coupes budgétaires imposées à l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) au cours des trois années précédant l'ouragan. Ces coupes budgétaires ont exacerbé les ramifications de la catastrophe, révélant des disparités de classe et de race, avec un impact disproportionné sur les communautés noires, ouvrières et pauvres. Chomsky conclut alors que le néolibéralisme de l'administration Bush a abouti à un État incapable de servir ses citoyens en général, mettant en évidence une autre caractéristique d'un État dysfonctionnel et en faillite.10
Au Maroc, les rapports de la Banque mondiale et du FMI soulignent constamment la nécessité de "revoir le rôle de l'État", une phrase que le gouvernement marocain cite souvent mot pour mot. Dans la pratique, cela se traduit par une réduction des responsabilités sociales de l'État. Cela conduit à une focalisation accrue sur le soutien au capital privé et à une intensification de la répression, exacerbée par l'évolution de la dynamique du pouvoir social et politique dans un contexte de post-décolonisation. Appliquée aux catastrophes naturelles, l'austérité dans les investissements dans les infrastructures sociales, y compris les soins de santé, l'éducation et la préparation et la prévention des catastrophes, aggrave l'impact des catastrophes naturelles.
L'austérité a également eu un impact sur le Centre national marocain de la recherche scientifique et technique (CNRST), qui abrite l'Institut national de géophysique. Les coupes budgétaires dispensent de plus en plus l'État de financer l'éducation et la recherche scientifique, alors que les politiques mettent l'accent sur la nécessité de "diversifier les sources de financement" de ces instituts.11
Profiteurs de la crise
Au lendemain du tremblement de terre du 8 septembre, les pages des médias sociaux ont été remplies d'expressions d'indignation à propos de l'exploitation de la crise. Ces critiques s'adressent aux grands supermarchés, aux stations-service qui n'ont pas baissé leurs prix et à la compagnie ferroviaire qui n'a pas supprimé les tarifs pour les convois de solidarité. Ces événements rappellent les profits considérables accumulés par la société Oxygène du Premier ministre Aziz Akhannouch, qui s'est enrichie grâce au monopole de la fourniture d'oxygène aux établissements de santé lors de la pandémie de Covid-19. Dans le même temps, il est essentiel de ne pas négliger les autres grands profiteurs de la crise, notamment la Banque mondiale, les élites dirigeantes de l'État et les compagnies d'assurance.
Les élites dirigeantes de l'État ont abordé les catastrophes exacerbées par la destruction de la nature par le capitalisme, avec la même perspective capitaliste que celle utilisée pour aborder la crise climatique. Cette approche considère les catastrophes comme des occasions d'accumuler des profits grâce aux mécanismes d'assurance et d'indemnisation recommandés par la Banque mondiale, en mettant particulièrement l'accent sur ce que l'on appelle les "activités post-récupération". Dans cette optique, les périodes qui suivent les chocs - qu'ils soient naturels, économiques ou politiques - sont considérées comme propices à la réalisation de profits.
Dans une interview accordée à Al Jazeera, Mustapha Baitas, le porte-parole du gouvernement, a déclaré que toutes les autorités officielles du Maroc orientent actuellement leurs efforts vers l'achèvement de la phase initiale des secours en vue d'une transition vers la phase de reconstruction.12 Cela se traduit par le fait que les initiatives de solidarité populaire et les dons de charité au Fonds de gestion de l'impact du tremblement de terre se chargent des "secours" non lucratifs qui doivent être achevés rapidement. Ensuite, les sociétés immobilières et bancaires interviennent pour accélérer la "transition vers la phase de reconstruction", ce qui correspond essentiellement à la devise "partager les pertes et privatiser les profits", chère aux partenariats public-privé.
Plutôt que de se concentrer sur l'anticipation proactive et la prévention, une nouvelle approche centrée sur l'assurance a émergé ces dernières années. La Banque mondiale évoque ce changement sous des titres tels que "Soutenir le Maroc dans sa démarche de renforcement de la résilience aux catastrophes". Au lieu de renforcer le système de résilience et d'anticipation, la Banque mondiale promeut des projets financés par des prêts dans le but de "réduire les risques de catastrophe et de renforcer la résilience financière des populations cibles face aux catastrophes naturelles... et de soutenir un système innovant d'assurance contre les risques de catastrophe qui englobe à la fois le secteur public et le secteur privé".13 Le 20 avril 2016, la Banque mondiale a lancé un appel d'offres pour la création d'une assurance contre les risques de catastrophe. Le 20 avril 2016, la Banque mondiale a accordé au Maroc un prêt de 200 millions de dollars pour financer le programme "Gestion intégrée des risques de catastrophe et résilience au Maroc", qui vise à "renforcer la résilience financière des ménages et des entreprises marocains face aux catastrophes naturelles et d'origine humaine "14.
L'État marocain a adopté une perspective centrée sur l'assurance, saluée par la Banque mondiale comme un système innovant d'assurance des risques en 2018 (loi n° 110-14). Les politiques sont entrées en vigueur en janvier 2020. La loi a introduit un mécanisme d'assurance spécialisé couvrant environ 9 millions de personnes et a créé un fonds public, le Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC), distinct du Fonds des catastrophes naturelles, pour soutenir les familles les plus pauvres et les plus vulnérables - une population comprenant environ 6 millions de personnes. Collectivement, les mécanismes d'assurance privés et publics offrent environ 100 millions de dollars d'indemnisation aux personnes touchées chaque année.15 Cette approche profite principalement aux compagnies d'assurance, un fait confirmé par la Banque mondiale elle-même lorsqu'elle commente la loi marocaine n° 110-14 : "Elle assure la couverture des familles et des entreprises grâce aux primes supplémentaires reçues et gérées par les compagnies d'assurance privées".16
Les programmes de ce type sont financés par des sources bilatérales et multilatérales. Par exemple, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a alloué 300 millions de dollars au projet de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience, en utilisant l'instrument de financement du programme pour les résultats (PforR).17 En outre, diverses initiatives d'assistance technique, financées par le Dispositif mondial de réduction des catastrophes et de relèvement et le Secrétariat d'État suisse à l'économie, ont contribué à hauteur d'environ 1,5 million de dollars pour soutenir le Fonds d'impact des catastrophes naturelles, la Stratégie nationale de gestion des risques de catastrophe et d'autres initiatives visant à renforcer la résilience urbaine et les activités liées au financement et à l'assurance pour les activités liées aux risques de catastrophe dans les régions18.
Le 12 septembre 2019, le gouvernement a publié deux décrets pour faire face à l'impact des événements catastrophiques. L'un des décrets exige que les dommages causés par ces événements soient couverts par les contrats d'assurance, tandis que l'autre établit un fonds de solidarité pour atténuer les conséquences des événements catastrophiques.19 Conformément à sa perspective plus large de "protection sociale universelle" et à l'instar d'initiatives antérieures telles que la "couverture des soins de santé", l'État a réservé certaines ressources pour les moins privilégiés, qui ne sont généralement pas attrayants pour les assureurs du secteur privé. Ce soutien est facilité par la création d'un "fonds de solidarité contre les événements catastrophiques", financé par une allocation financière du budget de l'État et par le produit de taxes quasi fiscales connues sous le nom de "taxe de solidarité contre les événements catastrophiques". Cette taxe de solidarité vise à détourner 1 % des primes, des frais supplémentaires ou des contributions dans le cadre de contrats d'assurance liés à des processus non assurantiels vers un fonds destiné à augmenter le pouvoir d'achat collectif d'individus qui, autrement, en auraient peu.20
Le concept d'"équilibre financier", privilégié par les institutions financières internationales, reconnaît l'importance de l'"assurance catastrophe". Selon la loi 110.14, le Fonds naturel est tenu d'adopter une stratégie efficace et appropriée pour développer des solutions innovantes qui établissent un équilibre entre la fourniture d'une couverture complète des personnes touchées et la prise en compte des contraintes financières auxquelles le Fonds est confronté. En conséquence, les fonds alloués à la couverture des risques de catastrophe peuvent être réduits. Ces "solutions innovantes" ressemblent souvent aux pratiques douteuses utilisées par les compagnies d'assurance pour atténuer la charge financière liée à la couverture des dommages résultant d'accidents. Ces pratiques peuvent consister à demander des évaluations à des experts affiliés aux compagnies d'assurance, à imposer des délais de notification stricts, à retarder l'indemnisation ou à créer des disparités entre l'indemnisation offerte et l'étendue réelle des dommages subis.21 La situation est exacerbée par le fait que le secteur des assurances a été complètement libéralisé au Maroc depuis juillet 2006. En conséquence, les primes d'assurance ne sont plus soumises à une réglementation et ont été exclues de la liste des biens, produits et services soumis à un contrôle des prix.22
Les rapports des institutions financières internationales critiquent systématiquement l'État centralisé et le secteur public hypertrophié, qu'ils qualifient de lent et de trop bureaucratique.23 Dans la pratique, l'État fait preuve d'une réactivité très contrastée - prompt à intervenir lorsqu'il s'agit d'injecter des fonds dans les entreprises et les banques à partir des finances publiques, mais lent, voire absent, lorsqu'il s'agit de défendre les droits sociaux et économiques de millions de travailleurs ou de mettre en œuvre des mesures d'aide en cas de catastrophe naturelle.
Le capital n'est pas favorable à un État qui intervient en imposant des taxes et en finançant des services publics et sociaux. Il recherche plutôt un "État à bas coût" pour répondre aux demandes des travailleurs, sous couvert de financer des projets visant à stimuler les entreprises et à garantir les profits. Le concept d'"État à faible coût" était à l'origine associé au mouvement syndical, mais il a depuis été coopté par le néolibéralisme pour servir les entreprises et le capital. En conséquence, les institutions financières internationales critiquent l'inflation du secteur public et sa bureaucratie excessive, suggérant son démantèlement et sa transformation en faveur d'un secteur privé plus efficace et moins bureaucratique.
Lorsqu'une catastrophe naturelle survient, le public demande souvent : "Où est l'État ?". La réponse se trouve dans la nature excessivement bureaucratique des systèmes d'assurance auxquels l'État a délégué le soin de couvrir les risques de catastrophe et de les indemniser.24 La complexité de ces procédures est conçue pour maximiser les primes d'assurance tout en minimisant les indemnisations . Contrairement aux affirmations d'efficacité du secteur privé, lorsqu'il s'agit d'entreprises à but lucratif, l'excès de bureaucratie est souvent considéré comme acceptable ! C'est un système qui parvient à combiner le manque de réactivité et la recherche du profit.
La loi actualisée sur les conséquences des événements catastrophiques introduit de nouveaux mécanismes de gouvernance, notamment un comité chargé du suivi de ces événements. Ce comité est chargé de superviser la mise en œuvre des secours en cas de catastrophe et de collaborer avec les administrations de l'État, les services gouvernementaux, les collectivités territoriales (autorités régionales) ou tout autre organisme pertinent afin de recueillir des informations complètes. En outre, son rôle consiste à fournir des recommandations au gouvernement concernant la nature catastrophique potentielle d'un événement et à aider le fonds de solidarité (FSEC) à évaluer les dommages subis par les victimes.25 Malheureusement, cet écheveau bureaucratique complexe n'entraîne qu'une intervention concrète minimale.
Alors que les citoyens mouraient de faim ou étaient piégés sous les décombres, et que des initiatives de solidarité se mettaient en place spontanément et rapidement, le porte-parole du gouvernement perdait du temps à revoir les procédures administratives et bureaucratiques.26 Finalement, un décret a été publié pour établir le Fonds de gestion des effets du tremblement de terre, avec la capacité de recevoir des dons. Ce type de négligence s'est avéré plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même.
L'État détourne les efforts de solidarité locale
En réponse à l'essor des initiatives de solidarité au niveau local, l'État a créé un fonds spécial appelé "Fonds spécial 126 pour la gestion de l'impact du tremblement de terre". Cette initiative représente un renversement radical de l'approche de l'État qui défendait son retrait en faveur d'autres entités, de la société civile et du secteur privé. Il cherche désormais à coopter et à manipuler les efforts de solidarité collective de la population, à l'image de ce qu'il a fait lors de la pandémie de Covid-19.
Le fonds sera alimenté par des dons visant à reconstruire les maisons endommagées, à apporter un soutien aux personnes en situation précaire et à allouer des fonds pour encourager les opérateurs économiques à reprendre rapidement leurs activités dans les régions touchées.27 Cet arrangement signifie que les citoyens financent les efforts de reconstruction et de réhabilitation, tandis que l'État se pose en bienfaiteur puisqu'il supervise le processus par l'intermédiaire d'un fonds établi par décret. Entre-temps, le secteur privé a tout intérêt à profiter des efforts de reconstruction.
Dans un État marqué par l'autoritarisme, ces fonds servent un objectif politique en exerçant un contrôle sur les initiatives populaires. Les classes dirigeantes considèrent les citoyens qui s'organisent pour collecter et fournir de l'aide comme des "collectes de fonds non autorisées", ce qu'elles jugent problématique. Elles préfèrent s'appuyer sur des mécanismes bureaucratiques tels que les décrets, les fonds et les comités ministériels, ainsi que sur des collectes d'argent réalisées par le biais de virements bancaires directs ou de paiements indirects en ligne. Cette approche permet à l'État de contourner les débats collectifs, de démanteler les mouvements de solidarité et de les fragmenter en entités individuelles.
Les capitalistes privilégient ces fonds volontaires qui leur permettent de partager les coûts des crises qu'ils provoquent avec ceux qui en sont victimes. Ils s'opposent aux prélèvements sur les profits et les actifs et préfèrent les fonds où ils ont un certain contrôle, plutôt que l'État ou la loi, pour déterminer la proportion de leurs contributions. Une fois la catastrophe passée, les profits qu'ils accumulent dépassent largement les contributions qu'ils ont apportées.
Le consensus national néolibéral
Outre les avantages économiques et matériels tirés de ces crises, l'État marocain saisit toutes les occasions pour promouvoir le mythe selon lequel il existe une sorte de consensus national sur ses politiques. Les plateformes de médias sociaux sont inondées de références à "l'esprit patriotique" qui a uni les Marocains dans l'aide et le sauvetage des victimes des zones touchées par le tremblement de terre.
Cependant, sous cette vague de patriotisme, le seul consensus qui existe est celui entre l'État et les institutions financières internationales, car ils visent tous deux à établir leurs méthodes comme des "normes nationales". Ce consensus tourne autour de l'idée que l'État ne devrait pas être le seul responsable des catastrophes naturelles, y compris des risques et des conséquences qui y sont associés. Cette perspective est étroitement liée à l'article 40 de la Constitution, qui stipule que : Chacun doit supporter solidairement et proportionnellement à ses moyens les dépenses qu'exige le développement du pays, ainsi que celles qui résultent des calamités et des catastrophes naturelles". Il s'agit là d'une autre face de la même médaille qui rend les familles ordinaires, la société civile et le secteur privé responsables de la fourniture de services publics, tels que les soins de santé, l'éducation et le logement. Par conséquent, le rôle de l'État se limite à mobiliser les ressources disponibles pour garantir l'accès des citoyens à ces services.
Au plus fort de la pandémie de Covid-19, un schéma familier est apparu : de nombreuses voix ont appelé à la suppression des perspectives critiques visant à rendre l'État responsable de ses politiques. Elles ont affirmé que l'heure était à la solidarité, à l'assistance et au sauvetage, et non à la remise en question et à la critique. Cela donne l'impression que le Maroc est un havre de paix pour la liberté d'expression en dehors des catastrophes, ce qui n'est pas le cas. L'État tire parti de cette situation. Dans les moments de crise et de désastre, les masses se rassemblent souvent et commencent à découvrir les dures réalités de leur société. Lorsqu'elles saisissent la profondeur de leur retard historique, elles peuvent chercher à y remédier par des actions significatives, qui peuvent se manifester sous la forme d'une révolution ou d'un soulèvement. S'abstenir de critiquer et de demander des comptes à l'État et au capitalisme à un tel moment, c'est manquer une occasion rare. L'État, quant à lui, saisit cette occasion pour consolider son emprise et perpétuer ses politiques économiques néolibérales.
L'élan de fierté nationale d'aujourd'hui sera probablement de courte durée, comme cela a été le cas dans le passé. Les citoyens seront bientôt confrontés à la cruauté d'un État broyeur qui intervient rapidement pour les réprimer ou pour sauver les entreprises capitalistes, mais qui ne peut pas aider efficacement les victimes de catastrophes naturelles. À l'instar de ce qui s'est passé à Al Hoceima en 2004 à la suite d'un tremblement de terre dévastateur, les gens ordinaires se soulèveront pour reconstruire leurs maisons et reconnecter les villages aux services/infrastructures essentiels tels que les routes, l'électricité et l'eau. À ce moment-là, la nature oppressive de l'État redeviendra évidente. Il est essentiel de conserver un esprit critique et une approche perspicace à l'égard de l'État néolibéral autoritaire, en résistant à l'attrait des sentiments patriotiques superficiels.
Rationaliser et mobiliser les efforts de solidarité populaire
Des campagnes de solidarité populaires, organisées via les médias sociaux, ont été mises en place pour pallier la stagnation de l'appareil d'État. En conséquence, de nombreux convois provenant de différentes villes ont réussi à atteindre les zones les plus touchées par le tremblement de terre, alors même que l'État invoquait la difficulté du terrain pour justifier son incapacité à aider les personnes dans le besoin.
Il s'agit là d'actes de solidarité louables et cruciaux. Ils affirment l'existence continue d'un sentiment d'appartenance collective, contrecarrant des décennies de propagande néolibérale qui donne la priorité à l'"individu" sur le "collectif", à la "liberté individuelle" sur la "libération collective", et à l'initiative individuelle et à la concurrence sur la coopération et la solidarité.
L'absence de structures organisées fortes et l'incapacité des syndicats à centrer la lutte des classes dans les campagnes de solidarité populaire conduisent souvent à l'absorption de ces efforts par les institutions bureaucratiques de l'État néolibéral. En outre, l'absence d'une organisation centralisée pour la distribution de l'aide peut entraîner une inflation, une allocation inégale des ressources et un gaspillage potentiel, en particulier lorsqu'il s'agit de nourriture. Cette désorganisation peut également attirer des opportunistes qui détournent les fonds. L'État s'empare alors de ces questions pour dépeindre les gens comme incapables de s'autogérer et justifier sa bureaucratisation et sa marchandisation de la solidarité.
Dans l'ensemble, cela peut conduire à une dissolution rapide de la solidarité populaire, qui s'estompe en raison d'un manque de résilience. De nombreux participants aux campagnes de solidarité retourneront à leur travail, laissant les pauvres seuls et isolés. Nous devons également reconnaître que ces efforts de solidarité nécessaires ne s'attaquent qu'aux symptômes, offrant une assistance temporaire aux victimes mais ne s'attaquant pas à la cause première : le capitalisme du désastre. L'État a capitalisé sur la désorganisation et le manque de centralisation de ces campagnes de solidarité, en les canalisant efficacement vers ses institutions bureaucratiques. Il a orienté les efforts de solidarité vers le "fonds de gestion des tremblements de terre", bénéficiant ainsi politiquement d'un élan de solidarité populaire qui a comblé le vide laissé par son absence.
Vers une société alternative
Le capitalisme est entré dans une ère de crises graves, englobant diverses dimensions qui remettent collectivement en question les fondements de la civilisation bourgeoise. Ces crises sont devenues monnaie courante, englobant les questions liées au climat, les pandémies, les catastrophes environnementales, les ralentissements économiques, les conflits et l'émergence de mouvements religieux d'extrême droite et réactionnaires. Le poids de cette crise est supporté de manière disproportionnée par les populations du Sud et les classes ouvrières des noyaux impérialistes.
Ces crises trouvent leur origine dans la marchandisation généralisée de la nature et de toutes les facettes de l'activité humaine. Cette marchandisation alimente les crises économiques et politiques, favorise les conditions propices aux catastrophes environnementales et épidémiologiques et accroît les risques associés aux calamités naturelles. Les tentatives de rendre le capitalisme "vert" ou plus "humain" ne feront que prolonger un système qui détruit l'environnement et l'humanité.
Il est impératif de lutter pour défendre nos ressources communes, contre la marchandisation de la nature et des activités humaines et pour rétablir les principes de la coopération collective et des services publics. Cela devrait se faire sous le contrôle direct des producteurs directs, y compris les salariés et les petits producteurs, ainsi que des consommateurs.
Les institutions financières internationales utilisent l'endettement des États pour imposer leurs programmes néolibéraux. Ces programmes encouragent la privatisation des entreprises publiques, la marchandisation des services publics et sociaux, et donnent la priorité à l'accumulation des profits, négligeant souvent les dépenses essentielles pour la prévention, la préparation et la protection contre les catastrophes, car elles ne sont pas jugées rentables. Au niveau du système, ces préférences sont ancrées dans les institutions, les États et les entreprises
Il est essentiel de se préparer à de futures vagues de résistance. En temps voulu, les personnes touchées par le tremblement de terre se sentiront probablement obligées de protester. Nous devrions saisir l'occasion de nous rassembler, de tirer parti des campagnes de solidarité existantes, d'établir des réseaux pour soutenir ces luttes et d'engager des discussions sur la racine du problème : les politiques néolibérales des États qui aggravent l'impact des catastrophes naturelles.
Nous ne devrions pas limiter nos efforts à la seule tâche immédiate de fournir un soutien matériel, ce qui inclut la collecte de produits de première nécessité comme la nourriture et les vêtements. Au contraire, nous devrions considérer ces actes de solidarité comme une chance de construire des réseaux de base. Ces réseaux peuvent servir de plateformes pour discuter des problèmes auxquels sont confrontés les zones rurales et les quartiers urbains marginalisés, tels que la pauvreté, le chômage, le manque d'infrastructures et le faible taux d'alphabétisation.
Enfin, nous devons lutter pour l'abolition des dettes illégitimes et nous efforcer d'obtenir le contrôle collectif de nos ressources partagées, y compris la terre, les services publics et sociaux, sans les limites imposées par la marchandisation induite par le marché. En fin de compte, la lutte pour la survie, l'émancipation et la souveraineté populaire implique la reconquête de l'État contre les élites cupides et répressives et contre les griffes du néolibéralisme et du capitalisme du désastre.
Par Ali Amouzai, initialement publié par Transnational Institute
16 octobre 2023
Marrakech
Depuis Paris, où il séjournait, Mohammed VI a tardé à s’exprimer après le terrible tremblement de terre qui a frappé son pays, s’étonne la presse internationale.
Dix-neuf heures, c’est le temps qu’il aura fallu à Mohammed VI pour réagir après la pire catastrophe qui a frappé son pays, note Ignacio Cembrero dans les colonnes d’El Confidencial.
Depuis la France, où il séjournait, le monarque marocain s’est exprimé le 9 septembre au soir, à travers une déclaration officielle dans laquelle il décrétait trois jours de deuil et ordonnait le déploiement d’un programme d’urgence pour venir en aide aux victimes.
Un problème de gouvernance
Mais jusqu’à la publication, détaille l’hebdomadaire espagnol, le royal silence a contraint toutes les autres autorités marocaines à adopter la même attitude. Ni le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, pourtant originaire de la région touchée, ni le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ne se sont exprimés ni ne se sont rendus dans les endroits les plus durement touchés par le tremblement de terre. À l’échelon local, même absence de réaction et attentisme des autorités.
Le seul membre de la famille royale à avoir dérogé à cette réserve du roi a été le prince Moulay Hicham, son cousin germain. Le “Prince rouge”, son surnom en raison de ses positions réformatrices sur la monarchie, a exprimé sa solidarité avec le peuple marocain depuis sa résidence de Boston.
L’autre exception notable que relève El Confidencial est celle des Forces armées royales (FAR), qui, sur leur compte X (ex-Twitter), ont indiqué sobrement aux Marocains : “Votre sécurité et votre protection sont notre priorité absolue.”
Cette communication illustre, selon l’analyse critique que fait le média espagnol, “le problème de gouvernance dont souffre le Maroc”. Alors que le roi concentre la quasi-totalité du pouvoir exécutif, selon la Constitution, ses absences répétées du pays peuvent peser sur le fonctionnement même des rouages étatiques.
De très longues absences
Le Financial Times relevait déjà mi-août que les voyages du monarque à l’étranger “avaient suscité des inquiétudes et bloqué la prise de décisions” dans son pays.
Son titre, constate le quotidien financier britannique, n’est en effet pas que protocolaire, puisque la Constitution lui confère “un pouvoir quasi absolu”, qui fait de lui “le décideur ultime dans les affaires économiques et politiques” du pays.
Or ses longues périodes d’absence – “parfois des mois”, note le Financial Times – en France et au Gabon ont été concomitantes, en 2022, de nombreux problèmes que son pays a connus, notamment une inflation élevée, la sécheresse et une croissance faible.
Avant le Financial Times, c’était The Economist qui s’étonnait en avril des très longues absences du monarque, dans un article qui a fait du bruit dans le pays, affirme le FT, qui y fait référence dans son enquête.
Selon le décompte donné par l’hebdomadaire britannique, pour la seule année 2022, le roi aurait été absent de son pays pendant deux cents jours.
“Pendant une grande partie de 2022, il a partagé son temps entre un manoir près de la tour Eiffel et un château aux hauts murs dans les collines de Betz, dans le nord-est [de la France].”
Certes, notait encore The Economist, le Maroc a échappé à la vague dite du “printemps arabe”, qui a secoué certains pays en 2011, notamment grâce à des réformes constitutionnelles décidées à-propos et à une institution monarchique encore solide. Mais le pays, avertissait aussitôt l’hebdomadaire, reste socialement fragile
l’absurde mésentente entre Rabat et Paris coûte des vies... La réaction du roi, Mohammed VI, étonne de nombreuses voix dans la presse internationale...“Retards, erreurs, mécontentement généralisé de ses sujets et mystérieux ‘cercle d’intimes’..Le roi est muet. Le roi est fatigué. Le roi est nu
"Les relations entre la France et le Maroc ne sont pas bonnes, et ce, malgré les liens culturels. Le roi ne pardonne pas à Emmanuel Macron son refus de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L'Espagne, le Royaume-Uni et le Qatar l'on fait. Et puis, il y a l'affaire des visas. Le Maroc en veut à la France, car elle a restreint les conditions de visas octroyés à ses ressortissants", rapporte la journaliste Agnès Vahramian, en duplex de Marrakech (Maroc), lundi 11 septembre.
Affaire Pegasus
"Et puis enfin, il y a cette affaire Pegasus. C'est une fâcherie, cette fois-ci, côté français, car le Maroc s'est permis d'écouter des conversations téléphoniques du président Macron via ce logiciel espion. Alors le deuil aurait pu permettre une réconciliation, c'est ce qu'on appelle la diplomatie du séisme, mais le roi Mohammed VI en a décidé autrement", conclut la journaliste.
50,4 °C. C’est la température maximale que vient d’enregistrer la station météorologique d’Agadir, dans le sud du Maroc. Une température considérée comme le nouveau record national, selon la Direction générale de la météorologie (DGM). Le précédent record remontait au 13 juillet dernier et s’élevait à 49,9 °C,
Sécheresse : les derniers nomades du Maroc vont-ils disparaître ?..."Si eux, qui vivent dans des conditions extrêmes, n'arrivent plus à résister à l'intensité du réchauffement, c'est que l'heure est grave", alerte l'anthropologue Ahmed Skounti...La raréfaction des ressources en eau va sans doute "planter le dernier clou dans le cercueil des nomades"
Une sécheresse inédite fait craindre une grave pénurie d’eau...Le Maroc est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de quarante ans, une catastrophe qui fait craindre une sévère pénurie d’eau potable cette année, conséquence du changement climatique et d’une gestion hydrique inefficiente
Le Maroc connaît sa pire sécheresse depuis 30 ans.... la sécheresse ne touche pas que le royaume. Elle s’est étendue à toute l’Afrique du Nord et même au-delà..« Les trois quarts de l’Espagne sont en zone sèche et 90 000 km ², soit près de 20 % de son territoire continental, présentent un risque de désertification élevé voire très élevé »
Asséché, un des plus grands fleuves du pays n’atteint plus la mer... L’aridité est amenée à augmenter progressivement au Maroc jusqu’en 2050 en raison de la baisse attendue de la pluviométrie et de l’augmentation de la température
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L'agriculture biologique en plein essor au Maroc
https://atalayar.com/fr/content/lagriculture-biologique-en-plein-essor-au-maroc
L'agriculture biologique en plein essor au Maroc Le pays alaouite a connu un essor de l'agriculture biologique pour ses produits frais, tant dans la région elle-même que pour l'exportation
En renvoyant les islamistes dans leurs cordes par la voie démocratique, le peuple marocain a manifesté son envie de s’engager dans la modernisation du pays.
Le 8 septembre dernier, le parti islamiste, tendance Frères musulmans, le PJD (Parti de la Justice et du Développement), au pouvoir depuis dix ans, a été lamentablement et démocratiquement dégagé par les urnes. De 125 députés, il est passé à 13 ! Le peuple l’a définitivement désavoué et renvoyé à ses mosquées. Car c’est en s’adossant à l’islam, en tenant un discours moralisateur islamique qu’il avait réussi à berner les Marocains et à arriver en tête lors de deux élections législatives.
Durant dix ans, ce parti a tout raté. Il n’a réussi aucun projet, aucun chantier. Ni la lutte contre la corruption, ni l’assainissement de la santé et encore moins la restauration de l’éducation ont été menés à bien. Bien au contraire. Et même si le gouvernement d’El Otmani semblait gérer la pandémie, les décisions importantes ont été prises par le roi. La campagne électorale du PJD n’a convaincu personne. Leur discours moralisateur n’a pas porté. Leur logiciel n’a plus fonctionné. La population a constaté que les principaux maux du pays n’ont pas été soignés, le temps de leurs deux législatures. Résultat : un rejet massif et définitif des islamistes. Un échec d’autant plus cuisant que, pour la première fois, le taux de participation a dépassé les 50 %. La jeunesse s’est mobilisée à travers les réseaux sociaux et a incité beaucoup de monde à aller voter.
Des observateurs craignaient que les accords d’Abraham – qui reconnaissent la marocanité du Sahara et le rétablissement des relations diplomatiques et économiques avec Israël – soient désavoués par le peuple, notamment par les islamistes. C’est exactement le contraire qui s’est passé. Sans renoncer au soutien à la cause palestinienne, le Maroc s’est ouvert à l’État d’Israël, où vit plus d’un million de juifs d’origine marocaine.
Le PJD avait signé les accords devant les caméras mais, pour se démarquer, le Premier ministre recevait en juin dernier Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas, pour une visite officielle du Maroc. Le roi avait alors fermé les yeux et n’avait pas reçu le leader palestinien. Et quelques semaines plus tard, le 11 août 2021, El Otmani refusait de rencontrer Yaïr Lapid, le ministre des Affaires étrangères d’Israël, en visite officielle.
La signature des accords d’Abraham a été l'une des causes de la guerre que mènent les généraux algériens contre la monarchie marocaine. Sans nommer Israël (ils parlent dans leur presse « d’entité sioniste »), ils accusent le Maroc de tous les maux et se servent du mouvement sahraoui, le Polisario, pour menacer leur voisin de représailles et même d’interventions armées. Ils accusent le Maroc d’avoir mis le feu dans les forêts en Kabylie et d’avoir « invité les sionistes à leurs frontières ». Plus précisément, les autorités algériennes dénoncent « l’établissement d’un axe militaire maroco-sioniste dirigé contre l’Algérie ». Yaïr Lapid avait de son côté fait part de son « inquiétude quant au rôle joué par l’Algérie dans la région » en rappelant son rapprochement avec l’Iran.
Le Maroc vient de démontrer, par la voie de la démocratie, qu’il peut écarter du champ politique les islamistes et qu’il est capable de mener les projets de modernisation du pays. Cela fait enrager la junte militaire algérienne, qui a répondu au discours du roi, le 30 juillet dernier – discours de la main tendue, de la fraternité et de la construction d’un Maghreb uni et solide, discours où il réclamait l’ouverture des frontières –, par des insultes et une rupture des relations diplomatiques.
Le bruit des bottes résonne. Mais la chance du Maroc, c’est que le peuple algérien, qui est un peuple formidable, manifestant courageusement et dignement contre les généraux au pouvoir depuis plus de deux ans, ne soutiendra jamais une guerre contre le peuple voisin.
Par ailleurs, il se trouve que le nouveau Premier ministre, Aziz Akhannouch, est l’un des hommes les plus riches du Maroc. Probablement appliquera-t-il à la gérance du pays les mêmes techniques qu’il utilise pour ses entreprises de plus en plus florissantes. L’essentiel est qu’il ne confonde pas les deux usines !
Défait lors des législatives, le parti islamiste a « joué le rôle d’un bouc émissaire consentant »....Pour Mounia Bennani-Chraïbi, sociologue du politique à l’IEP de l’université de Lausanne, le PJD paye aussi les politiques néolibérales qu’il a dû appliquer
2 milliards de barils de pétrole pourraient être enfouis au Maroc...le gouvernement estime que l'exploitation d'Inezgane permettra d'approvisionner le pays pendant 15 ans
L’avocat français Joseph Breham, dont le téléphone a été infecté par le logiciel espion Pegasus, répond aux questions de la Cellule investigation de Radio France.
L'avocat Joseph Breham fait partie des personnalités françaises dont le téléphone a été ciblé par les autorités marocaines à l'aide du logiciel espion Pegasus, dont l'enquête d'un consortium international de médias, dont la Cellule investigation de Radio France fait partie, établit qu'il a été détourné de son rôle initial.
L'analyse faite par Amnesty International de votre téléphone a démontré que vous avez été victime d'espionnage de la part d'un opérateur marocain. Est-ce que cette révélation vous étonne ?
Joseph Breham : Oui, évidemment ça m’étonne, même si, quand on travaille dans les droits de l'Homme, et quand on essaye de faire avancer un certain nombre de causes, on sait que ces choses-là sont possibles. Je ne suis pas Jason Bourne ! Là, j'ai l'impression d'avoir basculé dans un autre monde.
Vous avez traité de nombreuses affaires liées à la défense des droits de l'Homme au Maroc ainsi que des dossiers relatifs au Sahara occidental. Est-ce que vous y voyez un lien ?
Mon cabinet a géré à partir de 2011-2012 un dossier qui a conduit le Maroc à bloquer la coopération judiciaire entre la France et Rabat. C'est peut être effectivement lié à ce type de dossiers dans lesquels on dénonçait le système tortionnaire marocain et les violations graves du droit international humanitaire par le Maroc au Sahara occidental. Pour autant, on n'est pas le plus gros cabinet d'avocats de la planète. Tout ce qu'on fait, c'est un peu de "jus de cerveau", de travail sur un ordinateur, avec deux trombones et trois élastiques... Et qu'un État soit prêt à mettre des moyens aussi forts, aussi violents - "violents" dans le sens de "violation" - de la vie privée, qui nécessitent autant de ressources, autant d'énergie, je trouve ça hallucinant. Ça montre que ces États dictatoriaux ou quasi-dictatoriaux sont en fait des colosses au pied d'argile. Ça veut dire qu'il suffit d'un petit peu de liberté d'expression et d'un peu de droit pour qu'ils se mettent à flipper complètement et à déraper comme ce n'est pas permis.
L'analyse réalisée par le Security Lab d’Amnesty International montre que vous avez été ciblé entre septembre et décembre 2019. Est-ce que vous comprenez pourquoi vous auriez pu être une "cible" à ce moment-là ?
Il se trouve que quelques mois avant, Claude Mangin qui est la femme française de Naâma Asfari, un des leaders de la cause sahraouie, injustement emprisonné depuis une dizaine d'années, était expulsée du Maroc pour la énième fois. Nous étions donc en pleines négociations avec les autorités françaises, concernant le Maroc, pour qu’elle puisse enfin aller voir son mari en détention. À cette période-là, on travaillait aussi sur des plaintes assez sévères, argumentées, documentées, concernant des prisonniers politiques.
Cette question du Sahara occidental - dont on parle peu en France - est centrale pour les autorités marocaines ?
Il est certain que l'appareil sécuritaire marocain a une obsession incroyable pour cette question. C'est la pierre angulaire de toute la diplomatie marocaine. Il faut comprendre qu'en droit international humanitaire, il n'y a aucun débat là-dessus. Le Sahara occidental est un territoire autonome colonisé par le Maroc. Mais le simple fait de dire ça, alors que c’est accepté par tous les juristes internationaux, est considéré au Maroc comme une infraction spéciale à la loi marocaine dont la traduction serait "atteinte à l'intégrité du royaume". Cela m'a été reproché, à moi et à des dirigeants d'associations. Pour vous donner un exemple : lors d'un procès de Naâma Asfari, dès que l'on commençait à évoquer cette question, nous étions coupés systématiquement par le président ou le procureur. Ils coupaient nos micros. Ils ont fait intervenir des policiers pour bloquer l'audience.
En fait, dès que la question sahraouie est posée, on n'est plus face à des interlocuteurs rationnels, on est face à des personnes qui se "Kim Jong un-isent" si on peut dire. Ce n'est plus le Maroc tel qu'on le connaît, pays accueillant, assez ouvert, mais c'est la Corée du Nord à 2 000 kilomètres de Paris. L'appareil sécuritaire marocain a réussi à se donner l'apparence d'un pays très sympathique, très accueillant pour les vacanciers, mais à camoufler ce qu'il est réellement pour les opposants politiques, c'est-à-dire l'une des pires dictatures.
Ce que notre enquête montre, c’est qu'un service ou un opérateur marocain a la possibilité de surveiller des cibles à l'étranger, via leurs téléphones. Quelles suites comptez-vous donner à cette affaire ?
Je vais déposer une plainte pour violation du secret professionnel, pour recel de violation du secret professionnel, pour interception des correspondances et probablement pour atteinte à un système de traitement automatisé de données. Ensuite, la balle sera dans le camp des autorités judiciaires françaises et des autorités gouvernementales françaises.
"Jusqu'à présent, le gouvernement français a plutôt eu tendance à couvrir les agissements marocains et à leur dérouler le tapis rouge."
Joseph Breham, avocatà franceinfo
Je rappelle que notre ministre de la Justice actuel est un ancien avocat du Maroc, dans un dossier un peu connu, et on a le sentiment qu'il y a vraiment une porosité forte entre les administrations marocaines et les administrations françaises.
En 2012, au moment où il y avait eu cette suspension des accords de coopération par le Maroc, la France avait accepté un protocole d'accord complètement délirant qui imposait aux autorités françaises de renvoyer au Maroc toutes plaintes déposées en France contre des officiels marocains. Evidemment, aucune affaire ou très peu ont abouti. Donc aujourd'hui la question c'est : quelle marge de manœuvre va être laissée à l'autorité judiciaire, aux services du parquet ?
Qu'est-ce que l’on ressent lorsqu’on se dit qu'on a peut-être eu un mouchard dans sa poche pendant plusieurs mois ?
En tant qu'avocat on se dit qu'on a bien fait de prendre toutes les précautions possibles et de toujours faire venir ses clients physiquement dès qu'il y avait des discussions très compliquées. Et en tant qu'être humain, on se sent un peu sali, parce que comme toute personne, j'ai des défauts, je m'énerve parfois, je ne suis pas toujours tout blanc... En même temps, on se dit que ça légitimise le travail que l'on a mené. Mais ce qui me dérange le plus dans l'histoire, c'est de me dire que mon téléphone a pu été utilisé comme un micro "d'ambiance", qu'ils connaissent le prénom de mes enfants, l'endroit où ils vont à l'école, les malheurs, les bonheurs, les petites tristesses et les grandes joies de mes gosses… C'est la raison pour laquelle j'irai jusqu'au bout. Je ne lâcherai pas ceux qui ont osé faire ça.
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/maroc/cybersurveillance-le-maroc-cest-la-coree-du-nord-a-2-000-kilometres-de-paris-accuse-l-avocat-joseph-breham_4707295.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210719-[lestitres-coldroite/titre1]
Vague de chaleur : jusqu'à 49,6 °C au Maroc
https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/vague-de-chaleur-jusqua-496-degc-au-maroc
Le Maghreb et, en particulier, le Maroc se sont retrouvés écrasés par une forte vague de chaleur ces derniers jours, avec des températures proches des 50 °C. Le sud de l'Espagne a également été concerné par cette vague mais dans des proportions heureusement moins importantes.
C’est d’abord le virus de la misère qui frappe les paysans.... La conjoncture économique difficile liée à la pandémie et de sévères sécheresses depuis deux ans ont fragilisé les agriculteurs marocains. Si l’agrobusiness s’est maintenu à l’export, les inégalités se sont aggravées dans le monde rural..l
Le Maroc intègre l’histoire de communauté juive à ses programmes scolaires La nouvelle va rentrer en application au même moment où Maroc et Israël nouent des relations diplomatiques officielles
Au Maroc, le secteur agricole, premier contributeur (14%) du PIB devant le tourisme et l'industrie, est menacé par la rareté de l'eau, dans un contexte de sécheresse persistante... cette grande zone agricole est privée d'irrigation par les barrages, dont l'eau est désormais réservée aux habitants.
Déjà peu populaire, le roi Mohammed VI s’offre un hôtel particulier à Paris à 80 millions d’euros et indigne...C’est le décalage entre les paroles et les actes du roi Mohammed VI qui fait grincer des dents au Maroc....
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Maroc. Le roi met (provisoirement) en berne l'humiliante " bay'a "
https://orientxxi.info/magazine/maroc-le-roi-met-provisoirement-en-berne-l-humiliante-bay-a,4052
Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir du souverain Mohammed VI en juillet 1999, la cérémonie controversée de l’allégeance, appelée bay’a en arabe, est « reportée » à cause du Covid-19. Plongée dans un rituel d’origine religieuse humiliant, mais qui sert à légitimer un pouvoir politique. ..
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Santé. Au Maroc, comment va le roi Mohammed VI ?
https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/sante-au-maroc-comment-va-le-roi-mohammed-vi
Le souverain marocain vient de subir une intervention cardiaque à la clinique du palais de Rabat. C’est la deuxième du genre après une première en février 2018 à Paris. Si les médias officiels assurent que le dirigeant est en parfaite santé, les interrogations persistent sur son état réel....
Le chef du gouvernement dit une chose, ses ministres une autre ou carrément le contraire, alors que le roi Mohamed VI, lui, est aux abonnés absents. C’est cette cacophonie qui prévaut au Maroc, où les inquiétudes sont de plus en plus présentes...
iviane Chattar l’avoue : elle a un peu de mal à comprendre ce qui se passe en France, depuis l’arrivée du virus. « Ici, explique-t-elle, dès que les premiers cas du Covid-19 ont été détectés, des mesures drastiques ont été prises par le Gouvernement. Le Maroc a fermé ses frontières et la population a été confinée.
L’armée a été déployée un peu partout. J’ai vu les chars prendre position dans les rues de Marrakech. Il était impossible de se déplacer d’une ville à l’autre et certains quartiers ont même été complètement isolés et ravitaillés par les militaires pour éviter la propagation du virus ».
Viviane Chattar et son mari ont reçu dans la foulée une autorisation de sortie, délivrée par les autorités marrakchies. « Pas une autorisation à imprimer soi-même, affirme-t-elle, mais bien une seule autorisation pour le foyer ne permettant qu’à une personne à la fois de quitter le domicile pour aller faire les courses ».
Le port du masque obligatoire depuis plus d’un mois…
Durant de longues semaines, Viviane et son mari sont restés confinés chez eux, à suivre l’actualité marocaine, mais aussi française… « Depuis le 7 avril, il y a maintenant plus d’un mois, le port du masque est obligatoire dans la rue, explique Viviane Chattar. La mesure est d’autant mieux respectée que tout contrevenant s’expose à une amende qui peut aller jusqu’à 130 €…»
Mais avant d’en arriver là, le Royaume a pris soin de sécuriser sa production de masque. Dès le 24 mars, les entreprises textiles du Royaume ont réadapté leur outil de travail, obtenu les certifications et des millions de masques ont été produits.
« Des masques, poursuit Viviane Chattar, on en trouve absolument partout au Maroc. Dans les supermarchés, les pharmacies, les épiceries de quartier. Ils sont vendus moins de 80 centimes d’euro les dix masques jetables. C’est un prix très abordable ». Alors Viviane Chattar de s’interroger…
« Vu du Maroc, on ne comprend pas que les médecins, les infirmières, les soignants, en France, ne soient toujours pas équipés correctement et surtout que la population française n’a pas accès à ce type d’équipement deux mois après le début de la pandémie ».
Depuis plusieurs semaines, la presse française érige le Maroc en modèle dans sa lutte contre la propagation du Covid-19… « Il y a des leçons à prendre de l’autre côté de la Méditerranée », conclut Viviane Chattar, amusée par la lecture d’un article du Canard Enchaîné qui cite « L’exemple marocain »…
riadtidli-marrakech.com
La haute saison a été « flinguée »
Ouvert le 26 février fermé le 16 mars… Viviane Chattar et son mari auront profité de leur nouveau riad durant trois semaines. « C’était bien parti. Le riad était complet pratiquement toute la haute saison », explique Viviane Chattar. Un coup dur pour l’économie touristique du royaume.
« À Marrakech, tous les hôtels et tous les riads sont désespérément vides, témoigne Viviane Chattar. Il n’y a personne sur la place Jemaa-el-Fna fréquentée jour et nuit par des milliers et des milliers de marrakchies et de touristes. Ce que l’on voit, ce sont surtout des gens qui désinfectent les espaces publics, les grandes avenues… »
Le Maroc n’a pas encore donné le feu vert pour le déconfinement. « On espère que ce sera le 20 mai », explique Viviane Chattar qui attend avec impatience la réouverture des frontières et des lignes aériennes à l’international. Si la haute saison a été « flinguée » comme elle le dit, à Marrakech comme dans tout le royaume, les professionnels du tourisme misent sur les vacances d’été pour se refaire une santé avec les Marocains, avant d’espérer accueillir les touristes étrangers.
« Nous avons beaucoup de réservations pour octobre et décembre. Et notamment des clients de la Loire, habitués à venir chez nous. On est optimistes et plein d’espoir… »
https://www.leprogres.fr/edition-loire-sud/2020/05/14/la-france-ferait-bien-de-s-inspirer-de-ce-qui-se-fait-au-maroc
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Pourquoi c'est important. Coronavirus : comment le Maroc est devenu un exemple
https://www.lejsl.com/sante/2020/04/23/coronavirus-comment-le-maroc-est-devenu-un-exemple
En misant sur des décisions rapides, des mesures sociales et une adaptation de son industrie, le Maroc s'est hissé au rang de modèle dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Notamment sur la question des masques...Le nouveau coronavirus a réveillé la fierté marocaine...
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Au Maroc, l'étouffement des dernières voix dissidentes
https://orientxxi.info/magazine/au-maroc-l-etouffement-des-dernieres-voix-dissidentes,3566
Une vague de répression s’abat depuis quelques mois sur des personnes qui, à l’intérieur du Maroc et de manière tout à fait assumée, critiquent sur les réseaux sociaux le roi Mohamed VI, dont la popularité s’étiole. ...
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Les frères Azaitar, la nouvelle famille du roi Mohamed VI
https://orientxxi.info/magazine/les-freres-azaitar-la-nouvelle-famille-du-roi-mohamed-vi,3467
Depuis plus d’un an, trois boxeurs germano-marocains sont devenus les intimes du roi du Maroc. Histoire d’une irrésistible ascension. ................................................................
Maroc. Le portefeuille du roi à bonne école
https://orientxxi.info/magazine/maroc-le-portefeuille-du-roi-a-bonne-ecole,3409
Création en 2010 d’une holding pour gérer une université privée à Casablanca, rachat en 2019 du principal groupe scolaire privé : Mohamed VI met la main sur le marché de l’éducation des élites au Maroc. En dépit de ses discours sur l’égalité des chances grâce à l’enseignement public...
....Le Maroc est une dictature religieuse. C'est un fait. C'est une monarchie absolue de droit divin. Il n'existe pas de liberté de conscience. On nous dit que le pays ne serait pas prêt pour une « démocratie ». Ça, c'est l'argument culturel par excellence. Cela veut-il donc dire que les « bougnoules » et les Noirs, tous les pays du Sud, sont trop bêtes pour la démocratie ?.....
....Qu’ils s’appellent Tahar Ben Jelloun, Rachid Benzine ou Leïla Slimani, pour ces intellectuels franco-marocains, l’aspiration à la démocratie s’arrête, brusquement, aux portes du palais royal. .....
Entretien avec Khadija Ryadi conduit par Jérôme Duval Khadija Ryadi fut la première femme à occuper la présidence de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), fonction qu’elle occupa de 2007 à 2013. Créée en 1979, cette association fête ses 40 ans cette année, c’est une des deux plus anciennes ONG des droits humains dans le royaume. Khadija Ryadi a remporté le prix des Nations unies pour les droits de l’homme en 2013....
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Maroc. Le roi, son or et le groupe Managem
https://orientxxi.info/magazine/maroc-le-roi-son-or-et-le-groupe-managem,3106
Dans le tumulte des événements politiques qui secouent le Soudan, un mystérieux incident a propulsé la monarchie marocaine au cœur de l’actualité, avec un hélicoptère stoppé à Khartoum. Il transportait une importante quantité d’or, propriété du groupe Managem, appartenant à Mohammed VI.....
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Oufkir, le roi, mon père et moi - Causeur
https://www.causeur.fr/driss-harazem-ghali-maroc-roi-oufkir-160247
A l’occasion de la sortie de la sortie du livre de Driss Ghali, Mon père, le Maroc et moi: une chronique sociale, Causeur republie pour tous ses lecteurs le chapitre publié en avant-première dans son numéro de janvier 2018. Comme le relate son fils, Harazem Ghali, qui a créé et dirigé la Radio Télévision Marocaine dans les années 1960 et 1970, a observé de près l’ascension et la chute du général Oufkir, ministre proche de Hassan II « suicidé » après l’échec de son coup d’État....
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Bziz, l'humoriste qui ne fait pas rire le roi du Maroc
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/bziz-l-humoriste-qui-ne-fait-pas-rire-le-roi-du-maroc,2848
....« Quand ils sont nommés, les ministres n’accèdent pas au pouvoir, mais au pourboire » ; « Il n’y a jamais eu de transitions au Maroc, il n’y a eu que des transactions ».....
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Au Maroc, se faire dépouiller de son bien immobilier, c'est possible !
Comment lutter contre la spoliation foncière légale au Maroc ? Par Asmâa Bassouri. Se faire dépouiller " légitimement " de son bien immobilier (Frédéric Bastiat parlait de " spoliation léga...
..En septembre 2017, après l’arrestation d’un certain nombre de manifestants du mouvement Hirak par l’Etat marocain, le comité éditorial du New York Times a publié un article intitulé «Morocco’s Refusal to Listen». Maintenant que de lourds verdicts sont tombés sur les manifestants, le gouvernement a sans surprise prouvé qu’il était sourd à la voix du peuple. Mais ce qui est également démontré sans l’ombre d’un doute, c’est que le peuple refuse de plier le genou. Le pouvoir est entré dans une relation d’affrontement avec lui. D’un côté, il y a les autorités traditionnelles qui possèdent les richesses du pays et qui règnent par l’autocratie. Et de l’autre, il y a les gens qui en ont assez d’être enfermés pour avoir parlé et qui expérimentent maintenant des types de mouvement sans leader sur Internet. Ils ne font plus confiance à l’Etat...
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On comprend dès lors pourquoi l'Etat se montre alors tolérant à l'égard de toute activité économique jugée nuisible au pouvoir d'achat de larges couches de la population du moment que ces ac...
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/maroc-cette-multitude-d-204602
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Maroc. L'inconcevable abdication de Mohamed VI
https://orientxxi.info/magazine/maroc-l-inconcevable-abdication-de-mohamed-vi,2450
Pendant les quatre premiers mois de l’année, le roi du Maroc a passé moins de vingt jours dans son pays. Ses absences fréquentes et prolongées paralysent partiellement le royaume et créent une situation intenable sur le long terme, car le chef de l’État marocain détient presque tous les pouvoirs. Va-t-il finir par renoncer au trône ? Difficile, car le prince héritier n’a que 15 ans....
Le réveil des "écervelés" menace trois grands groupes marocains
https://fr.express.live/2018/05/03/le-reveil-des-ecerveles-menace-trois-grands-groupes-marocains
Au Maroc, un mouvement qui a appelé au boycott de trois marques de produits de la grande distribution pour protester contre la forte hausse de prix depuis le 20 avril rencontre un vif succès. Un sondage d’opinion montre qu’il est soutenu par près de 80 % de la population. Le boycott porte sur 3 marques habituellement très plébiscitées des Marocains (la marque de carburant Afriquia, une marque de produit laitier, Centrale Danone et une d’eau minérale, Sidi Ali), ayant toutes un rapport direct ou indirect avec la maison royale de Mohamed VI...
Les guides de voyage et les promoteurs du tourisme au Maroc n'en parlent jamais. Et pourtant, le tourisme du cannabis attire chaque année dans ce pays des milliers de visiteurs amateurs de "kif".
"Le climat ici est très spécial. Rien ne pousse à part le kif!", plaisante Hassan, un quadragénaire rencontré dans un hôtel de la région de Ketama (nord), considérée comme "la Mecque de la production de haschich".
"C'est notre principale richesse", explique Hassan, qui porte au poignet une ostensible montre en or et reste discret sur la raison de ses fréquents allers-retours vers Casablanca.
Attablée dans le bar de l'hôtel, Beatrix, une Allemande de 57 ans au look baba cool, roule un joint au vu de tout le monde. Celle qui se dit "habituée des lieux" explique être "tombée amoureuse" de la région pour "la qualité de son haschich et la gentillesse de ses habitants".
Au Maroc où la culture du cannabis faisait vivre 90.000 ménages en 2013, selon les derniers chiffres officiels disponibles, vendre ou consommer de la drogue est interdit par la loi.
Mais à Ketama, où d'abondantes plantations de kif accueillent le visiteur, le haschich fait partie du patrimoine local et sa consommation est largement tolérée.
- 'Bombola Ganja' -
Avec des amis, Beatrix a organisé à la mi-septembre un "festival" à Ketama, le "Bombola Ganja" - en fait, une soirée entre copains fumeurs devant la piscine de l'hôtel. Sur l'affiche diffusée sur la page Facebook de l'évènement, les plants de cannabis relèguent au second plan les DJ venus mixer de la "trance psychédélique". Les organisateurs ont aussi glissé un message appelant à légaliser le cannabis à des fins médicinales.
Pourquoi ont-ils choisi Ketama? "Difficile de répondre", élude avec prudence Abdelhamid, le directeur de l'hôtel. "Certains sont attirés par les montagnes, les randonnées, le climat", affirme-t-il, sans évoquer l'attrait de la culture locale du haschich.
Quelques milliers de touristes viennent chaque année à Ketama, principalement d'Europe, mais aussi des grandes villes marocaines. Mais "la région n'est pas bien exploitée et il y a des dysfonctionnements (...), les routes sont désastreuses, l'eau manque", regrette l'hôtelier.
Et l'image de la ville a décliné avec le temps. Dans les années 1960 et 1970, Ketama était très prisée des hippies. Mais peu à peu, la destination a commencé à traîner une réputation de "zone de non-droit" - le guide du Routard appelait même à la fin des années 1990 les touristes à "bannir absolument" cette région de leur programme.
"Le tourisme a connu un net recul", confirme Mohamed Aabbout, un militant associatif local.
Il explique aussi cette désaffection par "l'extension de la culture du kif à d'autres villes du nord Maroc".
- Ville bleue à la main verte -
A une centaine de kilomètres à vol d'oiseau, la ville de Chefchaouen, avec sa médina bleue accrochée à flanc de montagne, a progressivement ravi à Ketama sa position de destination phare.
Avec ses maisons pittoresques, ses ruelles entrelacées, ses venelles pavées, celle que l'on surnomme "Chaouen" est le chef-lieu d'une autre région réputée pour sa production de kif.
Ici, petits trafiquants et faux guides accostent immanquablement les touristes pour proposer du haschich ou une visite dans des fermes à la rencontre des "kifficulteurs".
Certaines maisons d'hôtes offrent également ce "service" pour une quinzaine d'euros. Sans le mentionner dans leur catalogue.
A la terrasse d'un café stratégiquement situé, un homme s'approche de potentiels acheteurs: "Celle-ci c'est la meilleure, frère!", lance Mohamed, qui expose au nouveau venu sa grosse boulette de hachisch.
N'est-ce pas interdit? "Ici tu peux fumer où tu veux, mais pas devant le commissariat!", plaisante-t-il, avant de suggérer de se rendre sur "le terrain" voir comment est "travaillé" le kif.
- Mexicaine, afghane et beldia -
Mohamed accompagne un groupe de touristes à quelques kilomètres dans un village pauvre où le vert des champs s'étend à perte de vue.
"Ici tu as la plante mexicaine, l'afghane, la beldia (locale en arabe)", énumère le guide. Selon lui, la plupart des fermiers importent des graines permettant d'obtenir de plus grandes quantités.
A quelques mètres de là, de jeunes Français sillonnent les plantations avec un "guide", étape préalable à la "démonstration".
Les deux groupes se retrouvent devant une modeste ferme où un agriculteur, après avoir tapoté sur un seau, récupère la poudre qui se forme au fond, entre dans son atelier. Il revient quelques minutes après avec le produit fini.
Des femmes du village assistent à la scène, l'air amusé, tandis que des poules picorent autour de la maisonnette.
"Ça, ça va direct à la cité. Direct à Saint-Ouen!" dans la région parisienne, lance un badaud, en claquettes et maillot de foot du Paris-Saint-Germain, qui vient d'acheter 200 euros de cannabis.
Comme ces jeunes, nombreux sont ceux qui viennent à Chaouen pour son kif.
La ville est toutefois parvenue en quelques années à élargir la palette de ses visiteurs.
"Il y a 20 ans, les touristes étaient essentiellement de jeunes Espagnols qui venaient fumer. Maintenant, les non-fumeurs viennent aussi pour le bleu de la ville, très apprécié par les touristes chinois", explique le patron d'une agence de voyage.
Par AFP le 03.12.2017
Stupeur générale à Sidi Boulaâlam, petit bourg à une soixantaine de kilomètres d’Essaouira [ville portuaire, chef-lieu de la province d’Essaouira, au sein de la région de Marrakech-Safi, ville de quelque 80’000 habitants, «perle du tourisme»]. Ici, la mort tragique de 15 femmes, le dimanche 19 novembre, sur la place du souk de ce village, où une distribution de paniers d’aide alimentaire devait s’effectuer, choque tout le monde...
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Parler sexe au Maroc: lisez un extrait de la BD de Leïla Slimani
Comment évoquer sa sexualité lorsque l'on est une femme au Maroc? Dans la BD Paroles d'honneur (éd. Les Arènes), avec la dessinatrice Laëtitia Coryn, la journaliste et écrivaine Leïla Sliman...
http://www.slate.fr/grand-format/maroc-leilaslimani-sexe-151460
Mohamed VI, l'absentéisme déconcertant du roi du Maroc
http://orientxxi.info/magazine/mohamed-vi-un-roi-absent,2052
Vacances ou soins de santé, les séjours à l’étranger de Mohamed VI sont de plus en plus fréquents et longs. Si l’absentéisme du roi est régulièrement critiqué sur les réseaux sociaux, son entourage et les cercles diplomatiques s’en inquiètent... en sourdine...
Dans le Sud marocain, des " manifestations de la soif " contre les pénuries d'eau
Compte rendu Aux portes du désert, à Zagora, des familles entières restent plusieurs jours sans eau du robinet depuis le début de l'été et fustigent la culture de la pastèque. Le Monde.fr av...
Kabylie : Ferhat Mehenni a déposé à l'ONU une requête d'indépendance, que fera le Maroc ?
Kabylie : Ferhat Mehenni a déposé à l'ONU une requête d'indépendance, que fera le Maroc ?. C'est désormais officiel : les Kabyles veulent rompre le cordon ombilical avec l'Algérie. Ferhat Me...
https://www.yabiladi.com/articles/details/57922/kabylie-ferhat-mehenni-depose-l-onu.html
Le Maroc secoué par l'affaire du Rif
https://www.contrepoints.org/2017/08/31/297784-maroc-secoue-laffaire-rif
Le Maroc est un des pays de la zone « Afrique – Moyen Orient » généralement considéré comme le plus encourageant : pas de guerre civile, pas de répression à la turque, à la syrienne, à l’égyptienne, un régime économique relativement libéral. Certes, il part de très bas (voir ci-après) mais certains pays plus riches que lui régressent. Mais voici qu’est apparue l’affaire du Rif, ou plus exactement d’Al Hoceima, ville où a eu lieu l’incident initial. Le Maroc en est secoué dans des proportions difficiles à apprécier....
Deux ouvrières dans la confection de textiles et chaussures nous racontent leur quotidien. Entre inhalation de colle et de poussière, interdiction d’aller aux toilettes et harcèlement sexuel, elles militent pour améliorer leurs conditions de travail....
Le Maroc n'est pas l'Eldorado que l'on nous vend
Eté 2017, en vacances, je me promène dans une ruelle marocaine. Un homme, une vingtaine d'année, est assis sur un muret. Il nous regarde passer et me lance un "kehba". "Pute" en français. Il ne...
http://www.slate.fr/story/150363/le-maroc-nest-pas-leldorado-que-lon-nous-vend
Zoophilie : Les 15 mineurs de Sidi Al Kamel n'avaient pas contracté le virus de la rage
https://www.yabiladi.com/articles/details/56370/zoophilie-mineurs-sidi-kamel-n-avaient.html
..L'un des adolescents s'est expliqué au micro de ChoufTV, selon La Dépêche : "Si on avait un endroit où on pouvait s'amuser, on n'aurait pas fait ce qu'on a fait avec l'ânesse". La zoophilie est un réel problème au Maroc : "On crie au scandale, pourtant tout le monde sait que dans le milieu rural, les premières expériences sexuelles se font souvent sur des animaux», a réagi Amal Elbekri, secrétaire générale adjointe du Réseau associatif pour la protection animale au sein du développement durable dans les colonnes de Telquel. Le site marocain, rappelle que la zoophilie, sévèrement sanctionnée dans l'islam, n'est que rarement abordée dans le débat public marocain. source : http://www.lejsl.com/faits-divers/2017/08/22/ils-attrapent-la-rage-apres-avoir-viole-une-anesse
..Dix-huit ans après le décès d’Hassan II, la réconciliation avec cette région paraît encore lointaine. Elle est à l’image du bilan de « M6 » : mitigé et incertain...
Au Maroc, pas de place pour les journalistes indépendants
http://orientxxi.info/magazine/au-maroc-pas-de-place-pour-les-journalistes-independants,1948
L’arrestation récente de plusieurs journalistes en lien avec les événements d’Al-Hoceima constitue la dernière illustration du dispositif serré de contrôle des médias mis en place par le pouvoir marocain. Celui-ci utilise selon les cas le boycott publicitaire, les campagnes calomnieuses ou le recours juridique dans un contexte où, malgré la récente réforme du Code de la presse présentée comme moderne, sont réintroduits dans le Code pénal les délits de presse...
Au Maroc, le mouvement du Rif monte en puissance et inquiète le pouvoir
" Malgré les arrestations, ça va continuer. Le Makhzen (l'État, le pouvoir, en langage populaire, ndlr) a utilisé tous les moyens en sa possession, toute sa force. Mais le peuple s'est habitué...
https://www.bastamag.net/Au-Maroc-le-mouvement-du-Rif-monte-en-puissance-et-inquiete-le-pouvoir
Dans le Rif, les manifestants ont porté la contestation sur les plages
Pour briser l'encerclement policier, le Mouvement populaire Hirak dans le Rif a changé de stratégie depuis une semaine.... : Pour briser l'encerclement policier, le Mouvement populaire Hirak...
Maroc. Le hirak ou la révolte dans le Rif - Sur les traces d'Abd-El-Krim
Depuis plusieurs semaines, le Rif marocain est en ébullition. Une révolte sociale, politique et identitaire, qui rencontre un écho dans le reste du pays et illustre les impasses du pouvoir. Celu...
http://orientxxi.info/magazine/maroc-le-hirak-ou-la-revolte-dans-le-rif,1898
L'Expression - Le Quotidien - Poursuite des manifestations à Al-Hoceïma
http://www.lexpressiondz.com/internationale/268966-poursuite-des-manifestations-a-al-hoceima.html
La police marocaine a procédé à quatre nouvelles arrestations dans le nord du Maroc, où le mouvement de contestation populaire se poursuit exigeant la libération des prisonniers...
Malgré une loi de 2016 qui encadre cette activité, de nombreuses femmes de ménage restent prisonnières d’intermédiaires peu scrupuleux.
Derrière les marchands ambulants de fruits et légumes, un groupe de femmes se tient debout, têtes baissées. Chacune se demande si, aujourd’hui, elle sera sélectionnée. La scène se passe dans un petit parc du quartier Aïn Chock, dans le sud de Casablanca. Tous les matins, une dizaine de femmes vêtues de djellabas colorées campent dans ce jardin, espérant trouver du travail comme domestiques. Au fil de la matinée, des maîtresses de maison défilent. Elles viennent scruter et choisir leur nouvelle femme de ménage selon des critères de compétences, d’âge, et même physiques. Le tout sous le regard intraitable d’un dénommé « Michelin », qui organise et récolte les bénéfices de ce petit commerce.
Au Maroc, le métier de Michelin a un nom : « samsar ». Ce gagne-pain informel, dont le terme est impossible à traduire en français, consiste à jouer l’intermédiaire lors d’une transaction financière, en échange d’une commission. Très présents dans le secteur de l’immobilier, où ils font de l’ombre aux agents officiels, certains samsars se sont spécialisés dans le commerce de domestiques.
Un échange coûte 200 dirhams
Car si cette pratique peut s’apparenter à une simple activité de service, le réseau de recrutement ressemble davantage à un trafic, où les femmes de ménage deviennent prisonnières d’intermédiaires peu scrupuleux. En l’absence de contrat, elles sont privées de droits, sous-payées, parfois maltraitées. Les samsars en profitent également pour exploiter illégalement des « petites bonnes » alors que l’âge minimum des travailleuses domestiques est fixé à 16 ans.
Lire aussi : Au Maroc, Amina, 14 ans, « petite bonne » privée d’enfance
Michelin est l’un des plus anciens. Dans les années 1980, alors qu’il tenait un four à pain traditionnel à Casablanca, il aidait ses clientes, en échange de généreux pourboires, à embaucher du personnel de maison. Après un séjour en prison pour des raisons restées obscures, il a décidé de se consacrer pleinement à cette activité fructueuse sous ce pseudonyme qu’il a toujours conservé.
Trente ans plus tard, l’homme de petite taille, brun, la cinquantaine, smartphone à la main, a fait du jardin d’Aïn Chock son lieu de travail, sans être inquiété par les autorités. Pour chaque femme qu’il place dans un foyer, Michelin touche 500 dirhams (45 euros) : 400 versés par l’employeur, 100 par la femme de ménage. Si le client n’est pas satisfait dans les trois mois, il propose de l’échanger pour 200 dirhams. « Il gagne au moins 20 000 dirhams par mois [plus de 1 800 euros], sans payer d’impôts ni aucun frais puisqu’il travaille en plein air », témoigne, d’un air amusé, un gardien posté non loin du jardin.
« Il nous vendait comme du bétail »
Des centaines de samsars interviennent à Casablanca. Dans des parcs, derrière une mosquée, à l’angle d’un boulevard, chacun contrôle son territoire. Sans compter ceux qui ne travaillent « que par WhatsApp » et par le circuit d’informateurs – gardiens de voiture ou d’immeubles – qui les alimentent. Cette activité, au départ essentiellement du bouche-à-oreille, est devenue un véritable métier dans une métropole où la population a atteint près de 6 millions d’habitants et où les besoins en services sont croissants. Pour gagner plus d’argent, les samsars ont tous la même ruse : rappeler les femmes de ménage au bout de quelques mois pour les placer ailleurs… et multiplier ainsi leurs commissions.
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Fatima, 27 ans, est cuisinière chez un couple de quinquagénaires marocains. « Comme beaucoup de filles de la campagne, j’ai quitté mon village pour trouver du travail à Casablanca. En arrivant, à l’âge de 15 ans, j’ai connu un samsar », raconte-t-elle. Pendant près de dix ans, elle a enchaîné les emplois, à sa merci. « Il nous vendait comme du bétail : les maîtresses de maison venaient choisir selon leurs critères personnels. Elles prenaient des moches pour ne pas tenter leur mari coureur de jupons, ou demandaient au contraire des filles susceptibles d’être abusées. »
Parfois, les intermédiaires se déplacent dans les douars, au fin fond de la campagne marocaine, pour recruter des petites filles, illettrées. Ils promettent à leurs parents de les inscrire à l’école, en plus de leur travail. Mais une fois en ville, elles sont piégées. « Le samsar mentait au client sur mon âge, ajoute Fatima. De toute façon, personne ne cherchait à en savoir plus vu que je ne coûtais pas grand-chose » : 350 dirhams par semaine, sans sécurité sociale ni jour de congé. « Quand on débarque dans une grande ville et qu’on ne connaît personne, on n’a pas le choix, on leur fait confiance », explique la jeune femme, qui paraît plus vieille que son âge.
Concurrence des étrangères
Aujourd’hui, Fatima gagne deux fois plus. « Grâce à un couple qui respecte la loi », dit-elle. Depuis 2016, les travailleuses domestiques, autrefois exclues du code du travail, ont enfin des droits. La nouvelle loi exige un contrat de travail, qui ouvre l’accès à la protection sociale et garantit un salaire représentant 60 % du salaire minimum marocain (2 570 dirhams par mois). Le texte fixe à 18 ans l’âge minimum de travail, avec toutefois une période de transition de cinq ans pendant laquelle les filles de 16 à 18 ans peuvent travailler.
Lire aussi : Au Maroc, les travailleuses domestiques ont enfin des droits
Même si les nouvelles dispositions ne sont pas suffisantes aux yeux des associations locales, la loi a encouragé un nouveau marché en dehors du réseau informel. Plusieurs agences de recrutement légales ont vu le jour. « Nous proposons un service avec contrat et engagement de prestation, qui protège à la fois les travailleuses domestiques et l’employeur », indique Salma Khadiri, gérante de l’agence de recrutement Bayti Help, une des premières installées au Maroc. L’agence propose des prix identiques à ceux pratiqués par les intermédiaires traditionnels. « Les samsar sont toujours actifs dans les rues, mais nous ne sommes pas concurrents. Leur clientèle ne veut pas payer le salaire minimum et ne respecte pas les employées », affirme Salma Khadiri.
Dans la rue, les samsars redoutent en réalité d’autres concurrents : les recruteurs étrangers. Au Maroc, de plus en plus de familles embauchent des femmes de ménage asiatiques et subsahariennes. Zineb, 38 ans, emploie une Sénégalaise depuis deux ans, recrutée par l’intermédiaire de Marc, un Ivoirien. Il propose des domestiques ivoiriennes, sénégalaises, camerounaises et gambiennes, avec ou sans papiers, pour 1 200 dirhams par mois. « C’est toujours mieux payé qu’au pays », se justifie l’Ivoirien de 35 ans. Zineb n’a pas hésité : « Elle parle français, coûte moins cher qu’une Marocaine et ne prend jamais de congé, même pendant les fêtes religieuses. Le choix était vite fait. »
Les généticiens marocains sont peu nombreux dans le pays, où le mariage entre cousins persiste pourtant, avec un taux national de consanguinité de plus de 15 %.
La petite Mouna souffre d’une maladie génétique héréditaire qui a provoqué chez elle une malvoyance, un retard psychomoteur et une paralysie des jambes. Son frère Hassan, 16 ans, est atteint de la même maladie, causée par l’union de leurs parents. Car les mariages entre cousins au premier degré favorisent les maladies autosomiques récessives, c’est-à-dire transmises à la fois par la mère et le père. Quand les deux parents sont porteurs sains du même gène « malade » hérité du même ancêtre, l’enfant a un risque sur quatre de développer la maladie.
Au Maroc, les mariages intrafamiliaux ont considérablement diminué au fil des générations. Dans les villes, la population, plus éduquée, a balayé cette vieille coutume. Mais en milieu rural, elle continue de faire des dégâts, en particulier dans le sud du pays, où 33 % des unions sont consanguines, selon une étude publiée par des universitaires marocains en 2007. A l’échelle nationale, le taux de consanguinité est encore élevé : 15,25 %, selon une étude réalisée par l’Institut national d’hygiène (INH) en 2009.
Traditionnellement, les familles d’agriculteurs y trouvent un avantage lié aux questions d’héritage et de propriété. D’autres entendent préserver la lignée familiale, en particulier dans les tribus. Dans les régions enclavées, la faible densité de population limite le choix du conjoint et les habitants se retrouvent au fur et à mesure liés par le sang, sans avoir conscience des risques.
Retards psychomoteurs et mentaux
Malika non plus ne savait pas. A 47 ans, cette femme originaire du sud du Maroc n’a jamais mis les pieds à l’école. « Je suis analphabète, dit-elle. Mais je suis la seule de mon village à avoir enfin compris pourquoi tous ces enfants naissent handicapés. » Dans sa minuscule maison en terre rouge, Malika s’occupe seule de ses enfants pendant que son mari travaille dans les champs d’oliviers qui entourent le village. « Mon époux est le fils de ma tante maternelle. » Elle donne à manger à Mouna, le regard dur. « Un jour, il a demandé ma main. J’avais 20 ans. J’ai dit oui parce que je ne connaissais pas les risques. J’aurais dû dire non. » Elle ferme les yeux un instant, comme pour effacer ses derniers mots. « Enfin, soupire-t-elle, c’est Dieu qui l’a voulu. »
Le couple a d’abord eu trois filles, saines. Puis Malika est tombée enceinte de jumeaux. « J’ai accouché chez moi. L’un d’eux a crié tout de suite, l’autre est tombé par terre, c’était Hassan. » A l’époque, le médecin généraliste pensait que le handicap était dû à la chute. « Son frère jumeau allait très bien ! Mais Hassan boitait, alors on l’a opéré des deux jambes », raconte la mère de famille. Aujourd’hui, Hassan a complètement perdu l’usage de ses jambes. Il souffre également de malvoyance et de retards psychomoteurs et mentaux.
Ce n’est qu’à la naissance de la petite dernière, Mouna, que Malika a commencé à avoir des doutes. « Elle est née en bonne santé, mais elle boitait comme son frère, se souvient-elle. C’est un pédiatre de l’hôpital de Marrakech qui nous a dirigés vers la généticienne. » La professeure Nisrine Aboussair, petite femme de 40 ans coquette et affirmée, est cheffe du premier service de génétique médicale individualisé et intégré à un CHU public au Maroc, qu’elle s’est battue pour créer en 2014. « Le service n’était pas prévu dans les plans du CHU Mohammed-VI de Marrakech [inauguré en 2008], indique-t-elle. Il a fallu sensibiliser tout le monde, même le personnel médical, à l’importance de cette spécialité dans un pays où elle est encore trop peu développée. »
« Certains parents abandonnent »
Nisrine Aboussair a compris dès que Mouna a franchi le seuil de son cabinet. « Certaines caractéristiques physiques m’ont mis la puce à l’oreille. Et en faisant l’arbre généalogique, je me suis aperçue que son frère était aussi atteint d’une maladie due à la consanguinité », explique la généticienne. Ces pathologies, extrêmement complexes, sont difficiles à détecter par des non-généticiens. « Les retards de diagnostic sont courants, car il faut des investigations très poussées et cela peut prendre beaucoup de temps à établir. »
Souvent, les parents sont découragés par les allers-retours à l’hôpital. « Comment vais-je transporter Hassan avec sa chaise roulante ? Je n’ai pas les moyens ! » s’emporte la mère. Avec le Régime d’assistance médicale (Ramed) pour les plus démunis, tous les soins réalisés dans un hôpital public sont gratuits pour sa famille. Mais le service de génétique de Marrakech est le seul dans la région et les déplacements sont coûteux. « Il faut multiplier les services de génétique et renforcer ceux déjà existants, suggère Nisrine Aboussair. La prise en charge est lourde, il faut ouvrir des centres adaptés dans les campagnes et sensibiliser les médecins généralistes afin de soulager les familles. »
« Et puis, ajoute la professeure, quand les parents réalisent que leur enfant ne guérira pas, certains abandonnent. Or il y a des possibilités d’améliorer le vécu de ces enfants et d’empêcher la maladie d’évoluer trop rapidement. » Malika aide sa fille à faire des exercices de rééducation à la maison. Pour Hassan, « c’est trop tard », dit-elle. L’adolescent de 16 ans ne quitte jamais sa chaise roulante et garde les mêmes vêtements plusieurs jours. « Son père ne veut plus s’en occuper. Il mise sur son frère jumeau, c’est le seul de nos enfants à aller à l’école », confie Malika.
Le tabou de l’avortement
Aujourd’hui, les tests génétiques permettent de déceler plus facilement d’éventuelles anomalies. « Si la maladie a déjà été déclarée dans la famille, nous proposons au couple un test pour savoir s’il est porteur du gène en question, explique le professeur Abdelaziz Sefiani, responsable du département de génétique médicale à l’INH, à Rabat. La science donne la possibilité de passer d’un risque de 25 % à une certitude que l’enfant contractera ou non la maladie. »
Mais le dépistage prénatal reste difficile d’accès au Maroc. Trop chers, parfois non disponibles dans le pays, les tests génétiques ne sont pas inclus dans la nomenclature de l’assurance maladie. « Nous sommes en train de sensibiliser les responsables sur la nécessité d’inclure ces tests qui sont indispensables », assure le professeur Sefiani, également président de la Société marocaine de génétique médicale. Mais à quoi bon ? Car même si le diagnostic prénatal confirme une anomalie, l’avortement est strictement interdit par la loi marocaine, même en cas de malformation grave du fœtus. Seule l’interruption de grossesse en cas de danger pour la santé de la mère est légale.
Une lueur d’espoir est toutefois apparue en 2015 avec une proposition de loi élargissant le droit à l’avortement aux cas de viol, d’inceste et de malformation grave du fœtus. Deux ans après, elle n’a toujours pas été votée, mais « c’est en bonne voie, le PJD [Parti de la justice et du développement, au pouvoir] a donné son aval », affirme une gynécologue à Casablanca qui souhaite garder l’anonymat : « Ce n’est pas encore inscrit dans le Code pénal, mais, en réalité, c’est pratiquement autorisé. Quand on décèle une maladie grave, on le fait. » Mais une question reste en suspens : quels types de malformations justifient un avortement ? Pour Abdelaziz Sefiani, qui a été sollicité pour réfléchir à l’ébauche de la loi, « un grand débat nous attend sur les plans éthique, sociétal et religieux. Mais c’est déjà une victoire », se félicite-t-il.
Dans un pays où la religion est omniprésente, l’avortement est très mal perçu par la population. Malika n’a jamais osé y penser. « Même la contraception est difficile d’accès ! » Avant d’avoir Mouna, elle a fait une fausse couche. Epuisée par la prise en charge d’un premier enfant handicapé, Malika a demandé au médecin de lui faire une ligature des trompes. « Il a refusé. Il m’a dit que c’était haram. » Interdit.
Le Salon du livre de Paris pris en otage par les autorités marocaines
Le Maroc est l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris qui s'ouvre le 24 mars dans la capitale française. Les choix qui ont présidé à cet événement sont contestés par de nombreux écriv...
Lors d'un débat au Salon du livre samedi, Leïla Slimani a abordé la situation des Marocaines, leur diversité et leurs droits. L'échange qui a suivi amène à s'interroger sur les inégalités de traitement entre riches et pauvres dans le royaume....
Au Maroc, il est possible de vous déposséder, à votre insu, et ce, avec la bénédiction de la loi.
Si vous êtes propriétaire d’un actif foncier au Maroc (un terrain, un immeuble, etc.), permettez-moi de vous poser la question suivante : à quand remonte la dernière date à laquelle vous avez vérifié qu’il vous appartient toujours ? La question pourrait vous sembler incongrue, mais il n’en est rien puisqu’au Maroc il est possible de vous déposséder, à votre insu, et ce, avec la bénédiction de la loi.
Peut-être vous avez du mal à me croire, mais sachez qu’il existe la loi 39-08, qui, dans son article 2, stipule clairement que même si votre bien est correctement immatriculé à la conservation foncière et que la transaction s’y rapportant a été basée sur un dol ou un faux, vous le perdrez au profit d’un acquéreur de bonne foi, si jamais vous ne vous en rendez pas compte au bout de 4 ans, et ce, à partir de la date d’immatriculation du bien.
Une loi scandaleuse
C’est tout simplement scandaleux ! Et certainement vous vous posez la question : mais diable, comment une telle loi a-t-elle été promulguée ? L’examen de la genèse de cette loi nous montre qu’elle a été pensée sous le mandat d’Abbas El Fassi, en 2008, pour être votée en 2011, juste avant que le gouvernement Benkirane prenne place.
Mais celui-ci avait tout un mandat pour amender le scandaleux article 2. Pourtant, cela n’a pas été fait et il y a même des juges qui ne sont pas encore convaincus de la nécessité de changer cette loi, puisqu’ils continuent à débouter les propriétaires spoliés lors des procès. Pour ceux qui en doutent encore, l’amendement de cette loi devient plus qu’urgent, et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, comme le dirait l’économiste français Frédéric Bastiat, cette loi est spoliatrice puisqu’elle « prend aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas ». En protégeant un acquéreur de bonne foi au détriment du propriétaire spolié, on enfreint le principe de l’inviolabilité du droit de propriété.
Un droit qui a été consacré par la constitution 2011. Autrement dit, on a une loi anticonstitutionnelle, ce qui n’émeut pas plus que ça les juristes et les politiques. Bien évidemment on est face à un dilemme, car qui devrait-on protéger : le propriétaire spolié ou l’acquéreur de bonne foi ? À mon sens, tout acte illicite est nul et non avenu. C’est tout simplement du bon sens car on ne peut opposer la bonne foi au droit de propriété. Sans oublier que la première personne de bonne foi est quand-même le propriétaire spolié.
Une opportunité offerte aux malfrats
Ensuite, en légitimant et en sécurisant le droit de propriété basé sur le faux ou le dol, on offre une opportunité en or pour les malfrats afin de déposséder les autres de leurs biens. Autrement dit, la loi leur dit que ce n’est pas seulement possible, mais que c’est de plus rentable.
Ceci explique d’ailleurs l’explosion des actes de spoliation foncières ces dernières années ; on est passé d’actes solitaires à des actes organisés par un circuit mafieux impliquant tous les rouages administratifs et professionnels, de la Conservation foncière aux notaires, en passant par des intermédiaires rabatteurs et même des juges corrompus.
Enfin, avec l’explosion des procès pour faux, contrefaçon et usurpation de titres ou d’identité, soit 62000 entre 2006 et 2015, une telle loi ne fera que verser de l’huile sur le feu, attisant ainsi un climat d’insécurité juridique et de manque de confiance qui sera gravement préjudiciable pour l’activité économique.
Rappelons à ce titre, que les années se suivent et se ressemblent et le point noir en matière de climat des affaires est toujours la défaillance de la justice. Les maux classiques sont connus tels que le manque d’indépendance, la corruption, l’incompétence et l’inefficacité. Mais si on y ajoute des lois qui organisent la violation des droits de propriété, on ne peut que réussir à décourager les investisseurs, notamment étrangers, qui ne se sentiront pas protégés.
Nécessité d’une réforme globale
À l’évidence, le changement de la loi n’est pas la seule action à entreprendre pour juguler ce fléau. Il est besoin également de mettre en place une réforme globale impliquant les différents intervenants : les auxiliaires de la justice, les juges, les agents de la conservation foncière, toutes le parties prenantes afin que chacun puisse agir, en coordination avec les autres, sur chaque maillon de la chaîne de la fraude.
Une réforme indispensable, mais qui s’inscrit à moyen et à long terme. En attendant, la priorité est d’abord d’amender la loi 39-08 afin de réhabiliter le droit de propriété et redonner confiance aux citoyens. Si la loi ne peut arrêter les criminels, au moins qu’elle ne les encourage pas.
L’histoire de cette loi 39-08 prouve que les législateurs ne sont pas assez omniscients pour prévoir tous les effets des lois qu’ils élaborent. Chaque loi produit non seulement un effet direct, mai aussi toute une cascade d’autres effets indirects dont il faudrait tenir compte et gérer. Faute de quoi la loi fera davantage de mal que de bien, à l’image de la cigogne qui, en voulant embrasser son petit, lui a crevé les yeux.
—
Par Hicham El-Moussaoui.
Un article de Libre Afrique
Hicham El Moussaoui est maitre de conférences en économie à l’université Sultan Moulay Slimane (Maroc) et analyste sur LibreAfrique.org.
L’État marocain n’a pas réussi jusqu’ici à développer sa propre stratégie dans le processus de négociation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce manque d’indépendance trouve son origine dans l’histoire du colonialisme français et dans la théorie de la modernisation d’après-guerre, ainsi que dans l’alliance des classes dirigeantes marocaines avec le capital étranger...
Les stocks stratégiques de sécurité pour les produits pétroliers sont largement insuffisants au Maroc, indique un rapport officiel. "Les stocks de fioul présentent la situation la plus critique avec des niveaux ne dépassant pas 5 jours de couverture", s'alarme la Cour des comptes, alors que "ce produit est utilisé essentiellement dans la production de l'énergie électrique et dans certaines industries"...
Maroc. Quand Abdelilah Benkirane ose dire non au Palais - Un test pour l'ouverture politique
http://orientxxi.info/magazine/maroc-quand-abdelilah-benkirane-ose-dire-non-au-palais,1657
En refusant le 9 janvier de former le gouvernement, Abdelilah Benkirane, chef du Parti de la justice et du développement (PJD) a engagé un bras de fer avec le roi Mohammed VI. L’enjeu ? Tester l’ampleur des réformes adoptées au Maroc en 2011 durant les printemps arabes, et qui avaient ouvert, partiellement, le système politique...
Le Maroc interdit la fabrication et la vente de la burqa
Mettant en avant des raisons sécuritaires, les autorités marocaines ont interdit la fabrication et la vente de la burqa, ce voile intégral musulman à l'afghane rarement porté par des femmes au...
Le Maroc confronté au retour de centaines de djihadistes sur son sol | Slate Afrique
http://www.slateafrique.com/703880/le-retour-de-marocains-de-daech-inquiete-le-pays
L'Etat islamique est en grande difficulté dans ses fiefs en Syrie et en Irak. Le groupe est encerclé à Mossoul, sa capitale irakienne, et perd progressivement du terrain en Syrie face aux troupes gouvernementales et aux Kurdes. Conséquence, de nombreux djihadistes étrangers fuient les rangs du groupe terroriste et prennent le chemin du retour. Un scénario qui inquiète de nombreux pays, dont le Maroc qui a vu plusieurs centaines de ses ressortissants rejoindre Daech...
Maroc : le grand nettoyage de l'enseignement islamique
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito/l-edito-15-novembre-2016
Sur ordre express du roi Mohamed VI, le Maroc a revu tous ses manuels et ses cours d'éducation islamique pour le collège : on arrête d'apprendre par cœur et on réfléchit...
Les oasis pourraient bientôt n'être plus qu'un mirage dans le Sahara | Slate Afrique
À quelques centaines de kilomètres au sud de Marrakech, derrière les sommets de la chaîne de l'Atlas, se dressent les dunes du Sahara. Du sable brûlant, une chaleur assommante, et cachée dans...
http://www.slateafrique.com/698564/rechauffement-climatique-oasis
Importations massive en vue de blé par le Maroc confronté à une très mauvaise moisson consécutive à la sécheresse qui a sévi au royaume lors des campagnes agricoles de 2015 et 2016...
"Celui qui reste vivre ici est condamné à la pauvreté", soupire Abdelrahman. Dans le sud-est du Maroc, la périphérie d'Er-Rissani illustre l'assèchement dramatique des oasis, menacées de disparaître avec le réchauffement climatique.
Depuis les années 1980, le sable ne cesse d'avancer sur la ville, dont les abords offrent un spectacle de désolation: à perte de vue, des centaines de palmiers pourrissent sur une terre ocre craquelée.
Pour Abdelrahman Ahmidani, 37 ans, qui a grandi ici et travaille comme fonctionnaire à la ville, "la région était connue pour son agriculture, sa principale activité". Avec la fin du XXe siècle sont arrivées les longues périodes de sécheresse et le départ des paysans, dont les maisons en pisé finissent de se dissoudre dans les vents de poussière.
L'agriculture est devenue marginale. "Dans mon enfance, cette oasis était verte et prospère. En une génération, elle est devenue presque aride et stérile", déplore Abdelrahman.
"Les oasis font partie des richesses naturelles du Maroc (...). Aujourd'hui, ces îlots de verdure perdus dans le désert sont confrontés aux impacts des changements climatiques", s'alarme la Conférence mondiale sur le climat COP22, qui s'ouvre lundi à Marrakech.
Pendant des siècles, elles ont formé un inexpugnable bouclier contre la désertification. Mais elles souffrent désormais de la sécheresse et d'une forte baisse de la nappe phréatique -conséquence de sa surexploitation et de la mauvaise gestion des eaux de surface- et de l'urbanisation croissante.
A la COP22, le Maroc, qui a perdu deux tiers de ses oasis en un siècle, présentera un plan d'action pour la sauvegarde sur la planète de ces écosystèmes, dont une nouvelle proposition baptisée "l’Oasis durable".
Rabat s'est saisi du problème depuis plusieurs années avec notamment le plan "Maroc vert", lancé en 2008 pour restructurer son agriculture.
- Des dattiers pour stopper le désert -
"Les palmiers dattiers sont un mur naturel contre la désertification": à une vingtaine de km au nord d'Er-Rissani, Hassan Sadok travaille depuis plus de 15 ans à la réhabilitation d'un terrain agricole de sept hectares.
COP 22, l'urgence d'agir-AFP/Simon MALFATTO, Sabrina BLANCHARD
"Au début, tout le monde se moquait de moi", raconte cet hôtelier venu à l'agriculture faute de clients. "La terre était sèche, stérile, la culture y était très difficile".
"Regardez là-bas", dit-il en montrant l'horizon, "les terres sont mortes". "Mais dans ma ferme, grâce à mes dattiers, les sols sont fertiles. J'ai une exploitation rentable, respectueuse de l'environnement".
Sa méthode de production traditionnelle conjugue élevage de moutons pour le fumier, pompage de l'eau grâce à l'énergie solaire, gestion raisonnable de l'eau et refus d'utiliser les engrais
Comme une bénédiction au milieu des sables, l'eau claire s'écoule dans des rigoles à l'ombre de 1.800 dattiers. Aux alentours, des clôtures de roseaux tressés tentent d'endiguer l'avancée du désert.
"Grâce à ces méthodes à l'ancienne, les oasis résistent mieux à la sécheresse", résume Ali Oubarhou, un responsable de l'Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA), au ministère de l'Agriculture.
Avec "Maroc vert", a été mis en oeuvre un ambitieux programme de reconstitution des palmeraies, explique M. Oubarhou. Après avoir chuté de 15 à 4,8 millions, le nombre de palmiers dattiers est remonté à 6,6 millions, avec un objectif de 8 millions en 2020.
Revenus, emplois... Les palmiers sont l'épine dorsale de l'économie de la région. "Pour nous, il s'agit de créer de la richesse pour en faire des zones attractives pour les populations, tout en préservant le patrimoine grâce à l'utilisation rationnelle des ressources et la sauvegarde de la biodiversité".
"Mais il faut être réaliste": l'action locale ne suffit pas, reconnaît le haut fonctionnaire. "Il faut une coopération internationale pour sauver les oasis, et nous espérons beaucoup de la COP22".
Pourquoi le soulèvement au Maroc n'est pas un nouveau printemps tunisien
http://www.slate.fr/story/127652/vendeur-poisson-maroc-manifestations-printemps-arabe
La mort atroce d'un vendeur de poisson le 28 octobre a poussé des milliers de Marocains dans les rues. Mais Mouhcine Fikri n'est pas le Mohamed Bouazizi marocain...
Le Maroc vient de connaître une révolution. Pour la première fois depuis que des élections s’y tiennent, un parti politique remporte d’affilée deux élections législatives et se voit ainsi, pour la deuxième fois successive, attribuer la direction du gouvernement. Il en découle que, pour la première fois aussi, un chef du gouvernement est en position de se maintenir en place durant l’intégralité d’une seconde législature. Après cinq années passées à ce poste, Abdelilah Benkirane devrait donc y passer cinq nouvelles années, ce qui ouvre, pour lui, la perspective de dix années de pouvoir, pouvoir partagé sans doute, pouvoir incomplet, car notamment soumis aux aléas des coalitions parlementaires, mais pouvoir tout de même, pouvoir s’affirmant, s’institutionnalisant – comme tous les pouvoirs – au fur et à mesure qu’il dure. À ce fait, à lui seul remarquable, s’en ajoute un autre : l’entrée du Maroc dans une dynamique clairement bipartisane, opposant un parti islamo-conservateur à un parti libéral. Comparée à ces deux faits majeurs, la consolidation au pouvoir d’un parti que la presse et les commentateurs aiment à présenter comme « islamiste » n’a qu’un intérêt très secondaire...
Les autorités ont lancé une vaste opération antiterroriste. Mais pendant qu'une minorité se radicalise, beaucoup réclament la liberté de conscience.
Daech menace-t-il vraiment le Maroc ? La multiplication des interpellations d'individus soupçonnés de radicalisation et de planification des attentats aux quatre coins du royaume pourrait le laisser croire. Le 19 juillet, les autorités ont lancé une vaste opération antiterroriste à travers le pays. Bilan : plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées et 52 mises en détention provisoire le 27 juillet. Des armes ont été saisies. Les responsables de l'antiterrorisme avaient précisé auparavant que 159 cellules de salafistes radicaux avaient été démantelées depuis 2002, dont 38 depuis 2013, plus ou moins liées à Daech.
1 609 jeunes Marocains sont partis faire le djihad en Syrie, en Irak ou en Libye, et un peu plus de 800 ont rejoint les rangs de Daech, a révélé à Al Jazeera Maroc le directeur du Bureau central des investigations judiciaires, Abdelhak Khiame. Les coups reçus ces derniers mois au Moyen-Orient et en Libye par les groupes djihadistes, en particulier l'État islamique, incitent donc une partie des combattants à se tourner vers le royaume. D'où l'extrême vigilance des services de sécurité. En 2014, le groupe Jund al-Khifala, présent au Maghreb, annonçait se battre pour y établir un califat sur le modèle de celui de Daech. Le Maroc avait été choisi, semble-t-il, comme une éventuelle base de ce califat. Les arrestations s'étaient alors multipliées. En 2014, 147 affaires de terrorisme impliquant 323 personnes étaient passées devant la justice, le double de l'année précédente. Abdelhak Khiame a aussi précisé que Daech aurait aussi changé de tactique au Maroc en utilisant des djihadistes étrangers pour déjouer la vigilance des sécuritaires, qui ont récemment arrêté un Tchadien, un Italien et un Français, envoyés par l'EI pour commettre des attentats.
Les différents services marocains sont sur les dents. Soucieux de rassurer la population, de ne pas prendre le risque d'un attentat qui ruinerait encore plus le tourisme dans le pays et de montrer leur efficacité, ils font de la surenchère et ratissent large, reconnaissant que les nombreuses interpellations de ces dernières semaines à travers le pays sont aussi préventives. Plusieurs dizaines de salafistes soupçonnés de radicalisation sont interrogés puis relâchés. « La sécurité du Maroc est un devoir national qui ne souffre aucune exception, pas plus qu'elle ne doit être l'enjeu de luttes byzantines », rappelait le roi Mohammed VI dans le long discours, très politique, prononcé le 30 juillet à l'occasion du 17e anniversaire de son accession au pouvoir.
M6 rappelait aussi « sur le plan extérieur, la coopération et la coordination des services sécuritaires de notre pays avec leurs homologues d'un certain nombre d'États frères et amis (qui) ont contribué à déjouer de nombreux attentats terroristes et à épargner de grands drames humains à ces pays. » En Europe, en particulier en France, les services marocains ont une grande réputation d'efficacité. Après l'attentat du Bataclan, ils avaient mis les services français sur la piste de l'appartement de Saint-Denis où s'était réfugié, chez une cousine d'origine marocaine, l'un des terroristes. On sait aujourd'hui que les Marocains avaient envoyé aux services français la photo de Petitjean, jeune converti français et un des deux tueurs qui ont assassiné le prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray, les avertissant qu'il risquait de commettre un attentat. Mais nul ne connaissait le lieu de l'effroyable crime.
Au-delà de cette poignée d'individus plus ou moins liés à Daech qui sont manifestement dans la ligne de mire des services de sécurité, on assiste à l'islamisation croissante – qui n'est certes pas nouvelle – d'une partie de la société. À l'extrémité la plus radicale de l'éventail marocain, des fondamentalistes, cet été encore, ont tenté d'imposer l'interdiction du maillot de bain deux-pièces sur les plages, y compris pour les touristes – les Marocaines, elles, l'ont abandonné depuis longtemps. Les autorités n'ont évidemment pas donné suite. Mais il n'est plus rare du tout de voir, comme au Moyen-Orient, des femmes se baignant en longue robe, officiellement par « décence islamique ». C'est plutôt l'inverse qui se produit quand lesdites baigneuses sortent de l'eau avec un vêtement qui colle au corps. Des plages sont désormais gardées pour prévenir les menaces d'individus munis d'armes blanches contre les femmes en maillot. C'est rare, certes. La semaine passée, c'était sur une plage de Tanger, la précédente, à Mohammedia. Il y a eu chaque fois plus de peur que de mal.
Dans ce Maroc divers, à l'autre bout de l'éventail, la société civile réclame aujourd'hui la liberté de conscience. Que les Marocains puissent pratiquer ou non le ramadan, que soit supprimée la loi condamnant l'apostasie, celle envoyant en prison les personnes coupables d'adultère, de relations sexuelles hors mariage ou d'homosexualité (bien que les peines ne soient plus toujours appliquées strictement). Qu'il est difficile de faire cohabiter les deux sociétés. Et les plus éduqués rêvent de plus en plus de partir faute de pouvoir vivre à leur guise. Un phénomène bien plus massif et inquiétant que l'infime minorité de jeunes Marocains tentés par le djihad.
Mireille Duteil
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Maroc : la méthode d'un média proche du palais pour " dégonfler " les scoops gênants
Enquête Le 7 mars 2016, près d'un mois avant la date du 3 avril retenue par des médias du monde entier pour publier les révélations des " Panama papers ", le site réputé proche du Palais sur...
le roi a donné ses instructions aux ministres de l’Education nationale et des Habous et Affaires islamiques sur la nécessité de réviser l’enseignement religieux, en passant par une révision des programmes et des manuels. Et ce, aussi bien dans le public que le privé et l’enseignement originel. Le but : « accorder une grande importance à l’éducation aux valeurs de l’islam tolérant, dans le cadre du rite sunnite malékite, qui prônent le juste-milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les différentes cultures et civilisations humaines »
Au Maroc, une croissance asséchée
http://www.usinenouvelle.com/editorial/au-maroc-une-croissance-assechee.N375866
La semaine dernière, dans toutes les mosquées du Maroc, ont été prononcées des prières surérogatoires (supplémentaires) à la demande expresse du roi et commandeur des croyants, Mohammed VI. Cette imploration du Très-Haut avait un but très terrestre : faire pleuvoir. Chaque semaine qui passe accroît en effet l’inquiétude. Le déficit de pluies comparé à une année normale est de moitié.
Chantage au roi du Maroc : la cour d'appel de Paris valide l'enquête
Compte rendu Le Monde.fr avec AFP * Lire aussi : Les journalistes soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc mis en examen Catherine Graciet, 41 ans, et Eric Laurent, 68 ans, avaient ...
Quand le Maroc bride Skype, WhatsApp & Viber
Après l'Egypte, l'Inde, le Brésil, et plusieurs autres pays, c'est le tour du Maroc d'interdire le VoIP (Voice over IP). Les trois principaux opérateurs de téléphonie mobile du Maroc ont bloqu...
http://www.contrepoints.org/2016/01/11/235158-quand-le-maroc-bride-skype-whatsapp-viber
Le rôle du Maroc dans la traque d'Abdelhamid d'Abaaoud
Interviewé par Medi1TV, le directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), Abdelhak Khiame, revient sur les événéments de novembre 2015, et la traque des terroristes responsables...
Comment les services marocains ont sauvé Paris d'un autre attentat - Mondafrique
Après les attentats meurtriers du vendredi 13 novembre, Paris allait être la cible d'une autre tuerie aveugle. Les services de renseignement marocains ont livré de précieuses informations à le...
http://www.mondafrique.com/services-marocains-ont-sauve-paris-dun-attentat/
Une semaine après avoir été agressée à Casablanca par trois hommes marocains qui l'ont insulté et frappé pour son rôle de prostituée dans le film Much Loved, selon ses propos, l'actrice ma...
http://www.slateafrique.com/629327/maroc-loubna-abidar-prostitution
Au Maroc, jugées pour des robes trop courtes
Indécentes, trop courtes. C'est ainsi qu'ont été jugées les tenues de deux jeunes coiffeuses marocaines de 23 et 29 ans. Vêtues de robes, elles traversent, le 16 juin 2015, le souk d'Inezgane ...
http://information.tv5monde.com/terriennes/au-maroc-jugees-pour-des-jupes-trop-courtes-41938
Cannes: Le Maroc refuse l'extradition du braqueur qui narguait la police française
Il ne sera pas extradé en France. Selon Nice-Matin, qui révèle l'information, Nabil Ibelati, condamné pour le braquage de l'horlogerie de luxe Kronometry à Cannes le 31 juillet 2013, ne sera p...
Affaire Ben Barka : "La France a perdu sa souveraineté face au Maroc"
Mehdi Ben Barka serait-il immortel ? Au début des années 60, l'homme, principal opposant au roi Hassan II du Maroc, est un étendard de la gauche dans le monde entier. Cinquante ans plus tard, Be...
Chantage contre le roi du Maroc : l'enregistrement a été "retravaillé"
Nouveau rebondissement dans l'affaire du chantage contre le roi du Maroc par deux journalistes français. L'un des enregistrements utilisés pour accuser Éric Laurent et Catherine Graciet a été ...
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Maroc: les islamistes gagnent la plupart des grandes villes
Le parti islamiste au Maroc, mené par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, a pris date pour les législatives de 2016 en dominant les élections locales, signe de son implantation durable ...
Est-il vraiment cet « affairiste notoire du palais » que dénonce le journaliste Eric Laurent au sortir de sa garde à vue ? Ou alors, comme le suggère Catherine Graciet, un avocat sorti de son rôle pour endosser celui d’« agent des services secrets » et piéger des journalistes ? Hicham Naciri est le troisième protagoniste, le moins connu, de l’affaire de soupçon de chantage contre Mohammed VI qui a éclaté le 27 août.
Lire aussi : Le Maroc maintient qu’il y a eu « chantage » de la part des journalistes français
Ce jour-là, Hicham Naciri, émissaire du secrétariat particulier du roi du Maroc, sort de l’hôtel Raphaël, dans le 16e arrondissement de Paris. Quelques instants plus tôt, il a remis deux enveloppes à Catherine Graciet et à Eric Laurent, contenant chacune 40 000 euros en espèces. Me Naciri a aussi empoché sa copie du contrat manuscrit de renonciation à publier le livre que préparaient les deux journalistes, une copie remise aux autorités françaises car ce rendez-vous était sous surveillance policière. Les deux journalistes sont arrêtés, la main dans le sac. Pour le palais, l’affaire relève du « chantage », de la « tentative d’extorsion ». Du côté des journalistes, Eric Laurent évoque un « deal », mais dénonce un « traquenard ». Catherine Graciet relève une tentative de corruption avérée : « Je ne comprends pas que Me Naciri fasse ouvertement une proposition de corruption à des journalistes français. »
Avocat du pouvoir
Comment cet avocat de 46 ans, spécialisé dans le conseil en droit des affaires, plus habitué au confort feutré des bureaux des grands PDG du Maroc et du continent africain, s’est-il retrouvé au centre d’un tel polar ? « C’est un coup de maître ! Le plus beau de la carrière d’Hicham », commente un de ses confrères casablancais qui préfère garder l’anonymat. Goûtant peu les médias, Hicham Naciri, veuf et père de deux enfants, est pourtant une star du milieu. En mars dernier, l’hebdomadaire Jeune Afrique le considérait comme l’une des « 20 personnalités qui feront le Maroc de demain » en soulignant qu’il est « aussi l’avocat attitré du Palais et des hommes de pouvoir ». Inscrit aux barreaux de Paris et de Casablanca, ce n’est pas vraiment un « plaideur », comme le fut son père, Mohammed Taïb Naciri, que son fils, par déférence, n’a jamais appelé que « le bâtonnier ».
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Naciri père présida deux fois le conseil de l’ordre des avocats de Casablanca, avant de siéger, dans les années 1990, à la Cour suprême puis au Conseil constitutionnel du Maroc. En 2002, il est nommé membre de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (l’équivalent du CSA français) mais garde la main sur le cabinet d’avocats, où il compte parmi ses clients le palais royal, avant de devenir ministre de la justice de Mohammed VI, de janvier 2010 à janvier 2012. Avocat de l’ancienne génération, maniant à l’excellence l’arabe juridique et les subtilités du droit français, il était à la fois respecté et craint. Quand il meurt en mai 2012, d’un infarctus foudroyant, ses funérailles rassemblent le gotha des affaires et de la politique, des centaines de confrères et une foule impressionnante d’habitants de Nouaceur, le village natal des Naciri, devenu chef-lieu de province. A proximité de la maison familiale, le cortège funéraire passe devant l’école primaire « Hadj Mohammed Taïb Naciri », construite grâce à un don du « bâtonnier ».
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Après des études à Montpellier, où il décroche en 1994 un DJCE (diplôme de juriste conseil d’entreprise), Hicham Naciri marche dans les pas de son père. Il rejoint l’équipe parisienne de Gide-Loyrette-Nouel, plus gros cabinet français d’avocats d’affaires. Il y passe quatre ans et se frotte notamment à des dossiers de fusions-acquisitions et d’investissements étrangers, qui lui seront utiles lors de son retour au Maroc, en juin 2000. Son projet est de faire passer le cabinet familial, déjà réputé localement, à la vitesse supérieure. Le Maroc traverse alors une période de grâce liée au changement de règne. Un vent d’ouverture souffle sur le pays. Un fugace « printemps de Rabat » sur le plan politique, mais c’est surtout dans le monde des affaires que cela bouge. Entamée lors des dernières années du règne d’Hassan II, la libéralisation de l’économie est accélérée par Mohammed VI.
Un stratège redoutable
Les Naciri père et fils sont de tous les gros deals du début du siècle : le lancement du deuxième opérateur de téléphonie mobile Méditel et le financement international pour l’achat de la licence d’un milliard de dollars ; les grandes opérations d’acquisitions et de privatisations (banques, industrie, télécoms) ; des projets d’infrastructures (le port de Tanger-Med) ; des investissements touristiques soutenus par le plan Azur… Ils conseillent tant les autorités que les privés qui se bousculent au portillon. En 2003, le cabinet s’associe à Gide-Loyrette-Nouel, au sein duquel Hicham Naciri a fait ses premières armes. La répartition des tâches est la suivante : au « bâtonnier », les activités de contentieux et d’arbitrage, au fils le volet conseil en droit des affaires. En termes d’honoraires et de collaborateurs, le consulting prend vite le dessus. Cette association avec un cabinet étranger creuse l’écart avec les concurrents et ne plaît pas à tout le monde. Mais le conseil de l’ordre valide cette joint-venture, au grand dam de la vieille garde.
« Me Hicham Naciri ? C’est un modèle pour nous. Il a été le premier à parier sur l’association avec un grand partenaire international », témoigne Mehdi Kettani, l’un des avocats marocains qui montent. Un « modèle » qui est aussi un redoutable stratège, dur en affaires et manœuvrier. C’est ainsi qu’en juillet 2011, il surprend ses partenaires français en annonçant son départ pour Allen & Overy, l’un des plus grands cabinets d’avocats d’affaires au monde. C’est la première installation au Maroc d’un cabinet anglo-saxon. Il entend en faire un « hub » pour les dossiers d’affaires tournés vers l’Afrique subsaharienne, en osmose avec la nouvelle diplomatie africaine de Mohammed VI. Une vingtaine de collaborateurs suivent Hicham Naciri dans cette nouvelle aventure, par ambition mais aussi par fidélité à l’avocat et à sa famille. Pour Gide-Loyrette-Nouel, le coup est rude. « Parfois, les séparations sont préparées à l’avance. Le plus souvent, c’est brutal. Là, ce fut brutal », confie un avocat qui a assisté au divorce. En plus de l’hémorragie des ressources humaines et des clients, il faut tordre le cou à la rumeur qui court : « Gide-Loyrette-Nouel va fermer son bureau casablancais. » Quatre ans plus tard, le cabinet français est resté actif dans le royaume. Hicham Naciri et ses anciens confrères se retrouvent régulièrement sur des dossiers. « Pas ensemble, mais face à face », précise avec malice un avocat parisien.
Techniques d’agent secret
Désormais griffé « Allen », Me Naciri règne dans des bureaux luxueux en bord de mer, à Casablanca. Les affaires prospèrent. Il dirige pleinement le cabinet, supervise personnellement l’activité de contentieux, jusque-là dévolue à son père. En plus d’avocats extérieurs qui sont parfois sollicités, quatre spécialistes du droit pénal des affaires traitent les dossiers les plus sensibles, choisis par Hicham Naciri lui-même, dont les affaires de presse pour le compte du secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi, un client hérité de son père. Un client dont l’avocat refuse d’admettre qu’il est très particulier. C’est « business as usual », dit-il. Avec néanmoins une confidentialité et une vigilance démultipliées. Et puis être avocat du palais ne protège pas des envieux. Plusieurs de ses confrères dénoncent « le gigantisme d’Allen », le luxe des locaux et le train de vie de Me Naciri, que symbolise sa Maserati. Une litanie de critiques, toujours sous couvert de l’anonymat, qui semble plutôt confirmer l’avance qu’il a prise sur ses concurrents : « Qu’on l’aime ou pas, Hicham est le meilleur d’entre nous, tranche un confrère marocain installé à Paris. Il a écrasé tout le monde et pris une avance définitive. Ses associations successives lui ont permis à chaque fois de passer un cap. C’est “catch me if you can !” [“arrête-moi si tu peux”]. »
Lors de leur première rencontre le 11 août au bar du Royal Monceau, Eric Laurent insiste pour que Me Naciri reste son « seul et unique interlocuteur ». Face à cet avocat dont il connaissait le père, le journaliste de 68 ans se montre sûr de lui et de ses informations concernant la succession dans la famille royale ou des malversations dans la gestion de l’Office chérifien des phosphates. Au troisième rendez-vous, le 27 août au bar de l’hôtel Raphaël, Catherine Graciet, de retour de vacances, est présente. Elle se montre méfiante. Comme cela apparaît dans les transcriptions auxquelles Le Monde a eu accès, elle tente de le faire réagir aux informations dont elle dispose. Avec habileté, Hicham Naciri esquive, et garde le dessus. « Il m’a piégée, lâche aujourd’hui, avec le recul, la journaliste qui, tout comme son coauteur Eric Laurent, a été mise en examen pour chantage et extorsion de fonds. Il a usé de techniques de manipulation mentale propres à un agent secret. » Des méthodes aussi utilisées dans la négociation des grands deals financiers. Contacté, Hicham Naciri se refuse à tout commentaire.
Une défaite à Paris
Mme Graciet et Me Naciri s’étaient déjà jaugés, sans s’affronter. C’était le 17 avril sur les bancs de la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ce jour-là, l’avocat marocain ne plaide pas mais assiste ses confrères parisiens Aurélien Hamelle et Eric Dezeuze. Face à lui, le très médiatique William Bourdon, fondateur de l’association Sherpa, défend le journaliste marocain Ahmed Benchemsi visé par une plainte pour diffamation de Mounir Majidi qui cite également Le Monde où est paru l’article incriminé, en juin 2012. Venu de Casablanca, Hicham Naciri se contente de glisser discrètement quelques mots à l’oreille de ses confrères. Il est en contact permanent avec son client, au palais royal, et gère ses autres dossiers en cours sur son Blackberry. Catherine Graciet est citée à témoigner par William Bourdon. Entre la journaliste et l’avocat marocain, les regards sont tendus.
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Me Naciri, le visage émacié grignoté par une barbe fournie, pratique assidûment le marathon. Il se considère préparé pour des courses de fond judiciaires. Il a pourtant perdu dans l’affaire Benchemsi, qui a été relaxé au bénéfice de sa bonne foi. La partie qui vient de s’ouvrir contre Eric Laurent et Catherine Graciet est aussi une nouvelle manche contre William Bourdon. Et cette fois, Hicham Naciri veut croire qu’il peut l’emporter.
Mehdi Faris
Joan Tilouine
Maroc : qui est Me Naciri, l'homme qui a négocié avec les deux journalistes français ?
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Les deux journalistes mis en cause expliquent que la proposition d'une transaction a d'abord été faite par la monarchie et qu'ils ont été "tentés".
Mise en examen samedi avec son confrère Éric Laurent pour chantage et extorsion de fonds, la journaliste Catherine Graciet affirme être "tombée dans un piège". "C'est le palais qui propose, qui corrompt", déclare-t-elle dans une interview au Parisien de lundi. "Je n'ai jamais voulu faire chanter qui que ce soit. Je suis tombée dans un piège", se défend la journaliste d'investigation soupçonnée d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc. Auteur de deux livres interdits au Maroc, la journaliste jure avoir "mené un travail sans concession qui a créé un passif très lourd avec la monarchie".
Catherine Graciet justifie l'appel d'Éric Laurent au palais royal fin juillet : "On les met en cause sur 300 pages, il fallait leur donner la parole." Elle assure qu'à son retour de vacances son coauteur lui dit avoir rencontré Hicham Naciri (avocat du roi, NDLR) qui lui a "proposé 3 millions d'euros contre la non-parution du livre" et doit le revoir le 21 août. Selon elle, au second rendez-vous, l'avocat aurait maintenu sa proposition et demandé qu'elle assiste à un troisième rendez-vous à l'issue duquel les deux journalistes allaient être interpellés.
"J'y vais pour voir parce que je n'arrive pas à y croire", assure-t-elle. Je pense même qu'une tentative de corruption, cela ferait un beau chapitre d'ouverture... En même temps je me méfie", ajoute-t-elle. Cette rencontre avec l'avocat "dure des heures". "Il repart, revient, nous pousse à la négociation. Moi, je me sens perdue", raconte-t-elle. L'avocat leur remet une avance de 40 000 euros à chacun après avoir transigé à deux millions d'euros pour la non-parution du livre.
"J'ai eu un accès de faiblesse... C'est humain, non ?" s'interroge-t-elle. Elle signe le protocole renonçant à écrire sur la monarchie et dit avoir pensé : "J'ai la preuve que c'est un corrupteur, puisqu'il l'a signé lui aussi." Interpellée avec Éric Laurent dans le hall de l'hôtel, elle dit avoir "compris la manipulation, la police en embuscade, les écoutes, le traquenard". "On ne m'a même pas laissé la chance de regretter, de voir ce que j'allais faire après. Mais je me suis fait la promesse que notre livre sortira."
Coauteur de l'ouvrage, Éric Laurent explique aussi dans Le Monde comment l'avocat du roi fait le premier la suggestion d'une transaction. "Je n'ai pas vu le coup venir. Cette proposition a été glissée insidieusement par mon interlocuteur : "transaction", "abandon", "accord écrit", ces mots ont été habilement introduits lors du premier rendez-vous", se défend-il.
Il admet avoir été "tenté", car, "cette enquête [lui] faisait peur". "On se disait quelles seront les conséquences ? La proposition que l'on m'a faite me paraissait être un compromis. (...) Déstabiliser un régime à travers un ouvrage dans un contexte géopolitique très particulier, cela ne me paraissait pas une bonne idée. Mon interlocuteur est arrivé au bon moment. Il a su exploiter cela. Puis il m'a piégé. Vous pouvez ne pas le croire, mais c'est lui qui m'a piégé."
Le Point.fr (avec AFP)
Chantage contre le roi du Maroc : Catherine Graciet se confie
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Les Marocains font la lèche au roi Salmane
Comme s'ils n'avaient assez avec le baise-main fait au roi du Maroc et à des membres de la famille royale, certains marocains baisent aussi la main du roi Salmane d'Arabie saoudite. Après avoir q...
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Des rescapés qui n'accusent pas que les passeurs
L'insistance européenne à vouloir refouler les migrants mène certains d'entre eux à la mort. Des exactions sont commises sans que ces faits soient portés à l'attention du public, constatent l...
Les Français battent en retraite au Portugal
Ces dernières années, la région méridionale de l'Algarve voit déferler des seniors hexagonaux échaudés par le Maghreb ou excédés par la France, et surtout attirés par le climat et les cad...
http://www.liberation.fr/monde/2015/03/20/les-francais-battent-en-retraite-au-portugal_1224974
«Le Maroc, c’est fini, nous n’irons plus !» lâche l’un d’eux, au nom du groupe tout entier, après un certain temps de conversation. «Il ne s’est rien passé de grave, mais l’ambiance est devenue détestable avec les Français. Sûrement à cause de l’attentat à Charlie. Dans un restaurant, on a refusé de nous servir, dans un autre, on nous a carrément mis à la porte ! Au moins, ici, on se sent bien accueillis.»
Roi Mohammed VI : 8e roi le plus riche du monde
Avec une fortune estimée à 1,5 milliard d'euros, le Roi Mohammed VI fait partie des dix plus grosses fortunes royales mondiales, d'après une enquête réalisée par le journal El Mundo qui s'est...
Seul l’Office des changes conserve le pouvoir d’accorder des dérogations à titre exceptionnel. Contactée par Le Monde, jeudi 5 février, la direction de l’Office des changes n’a pas donné suite à nos sollicitations. Cette administration chargée de réguler la circulation des devises accorde régulièrement des amnisties en échange du rapatriement des fonds marocains placés à l’étranger – la dernière campagne sous le sceau du « patriotisme économique » vient tout juste de s’achever sur un rapatriement record de 2,2 milliards d’euros. Dans un tel contexte, la révélation d’un compte ouvert en Suisse au nom du roi est politiquement sensible – même si le montant de près de 8 millions d’euros qui y figure semble modeste, en regard d’une fortune personnelle du monarque estimée en 2014 par le magazine Forbes à 1,8 milliard d’euros.
La révélation d’un compte ouvert en Suisse est sensible en période de campagne de « patriotisme économique »
Le Monde a interrogé M. El-Majidi au sujet du compte suisse du roi, en souhaitant savoir s’il était toujours actif. Ses avocats à Paris, Me Hicham Naciri et Me Aurélien Hamelle, ont déclaré qu’ils ne souhaitaient « ni confirmer ni infirmer [l’ensemble de ces informations, qui] relève du plus strict secret bancaire et de la vie privée de Sa Majesté le roi, dès lors qu’il s’agit d’éléments relevant de la sphère patrimoniale privée de ce dernier ». Avant d’ajouter : « En tout état de cause, toute ouverture de compte bancaire à l’étranger s’est faite dans le strict respect de la réglementation en vigueur au Maroc. »
Le mystère des holdings royales
Le prince Moulay Rachid et la princesse Lalla Meryem, respectivement frère cadet et sœur ainée de Mohammed VI, figuraient également dans la liste des clients de HSBC PB à Genève, sans indication des montants de leurs avoirs. Le Monde les a également contactés. Les mêmes avocats ont envoyé les mêmes éléments de réponse que pour le roi. La famille régnante, outre ses nombreuses terres et résidences, tire l’essentiel de sa fortune de la Société nationale d’investissement (SNI), le plus important groupe privé du pays. Selon nos estimations, Mohammed VI aurait perçu près de 8,7 millions d’euros en dividendes de la SNI à l’été 2006. Or, en octobre, c’est à peu près la même somme qui a été déposée sur le compte ouvert à Genève.
La SNI (ex-ONA-SNI, ex-ONA) avait été héritée de Hassan II à la mort de ce dernier, en 1999. A la fin de sa vie, le monarque n’en détenait que 13 %. Depuis, le contrôle royal s’est raffermi et le groupe s’est étendu. C’est aujourd’hui un empire qui détient des parts, le plus souvent majoritaires, dans trente-quatre compagnies – certaines multinationales – réparties dans une quinzaine de secteurs économiques majeurs (banque, énergie, métallurgie, mines, téléphonie, immobilier, hôtellerie, distribution…).
Ce conglomérat, qui pesait 6,4 milliards d’euros en 2013 (soit à lui tout seul, 7 % du PIB marocain), est aujourd’hui détenu à près de 60 % par la famille royale, à travers différentes holdings personnelles. Si la structure et les chiffres de la SNI sont connus au Maroc, ceux des holdings royales « de tête » ont toujours été un mystère, à peine effleuré à l’occasion d’une opération boursière en 2010. Grâce à des documents qu’il a pu consulter en marge des listings HSBC, Le Monde peut aujourd’hui lever un pan du voile.
Les holdings Ergis et Siger (deux anagrammes de regis, le mot latin pour roi), coiffant la SNI, appartiennent au monarque lui-même, même si celui-ci ne l’a jamais précisé officiellement. Reste que les avocats du palais l’admettent eux-mêmes : « Le fait que Sa Majesté le roi dispose d’un patrimoine privé et de participations actionnariales dans un certain nombre de sociétés, au travers d’une société holding, est parfaitement connu du public et n’est absolument pas dissimulé. »
En plus de leurs parts dans la SNI, Siger et Ergis détiennent de solides intérêts dans l’agroalimentaire et les cosmétiques, l’hôtellerie, l’électricité, l’ameublement, mais aussi des secteurs surprenants comme la chasse au gibier, la verrerie, et l’entretien des sols. Au total, plus d’une vingtaine d’entreprises dont plusieurs, lourdement capitalisées. Chacun des frères et sœurs de Mohammed VI dispose également de son propre holding : Providence holding pour le prince Moulay Rachid, et Unihold, Yano Participation et Star Finance pour, respectivement, les princesses Lalla Meryem, Lalla Asma et Lalla Hasna.
Depuis 2009, ces six holdings se partagent l’actionnariat de la Commerciale de promotion et de participation, alias Copropar, un fonds de participation dont l’unique fonction est de centraliser les actions SNI détenues par les holdings royaux (sauf Siger qui détient aussi 4,8 % de la SNI directement). C’est donc par l’intermédiaire de Copropar que l’argent de la SNI « remonte » vers la famille royale, sous la forme de dividendes annuels dont le montant, en 2013, oscillait autour de 2 millions d’euros pour les princesses, 3,7 millions pour le prince, et jusqu’à 10 millions pour Siger et Ergis, holdings présumées du « chef de famille », c’est-à-dire le roi.
Un défi à la Constitution
La répartition des actions Copropar reflète celle des dividendes. Alors que les holdings attribuées à Mohammed VI en détiennent 50,6 %, celui de son frère n’en possède que 18,6 %, et ceux de ses sœurs, entre 9,3 % et 11,3 %. Moulay Rachid a un peu investi dans l’exportation d’huile d’olive, et ses trois sœurs se sont associées dans une affaire de location d’entrepôts à Casablanca. Mais hormis ces maigres activités, leurs holdings servent surtout à centraliser leurs avoirs immobiliers (résidences secondaires, tertiaires, fermes) répartis à travers le Maroc… et à stocker les revenus tirés de la SNI. En 2013, les frères et sœurs de Mohammed VI disposaient d’un total de 424 millions d’euros en immobilisations financières (145 millions pour le prince, de 71 à 107 millions pour les princesses).
Au vu de ses actionnaires, l’existence même de la SNI est un défi à la Constitution marocaine, dont l’article 36 prohibe « les conflits d’intérêts (…) [et] toutes les pratiques contraires aux principes de la concurrence libre et loyale ». Dans un pays où le roi est l’autorité administrative et judiciaire suprême, les entreprises dont il est actionnaire partent-elles vraiment sur un pied d’égalité avec les autres ?
Les avocats du palais royal affirment que oui et réfutent toute infraction à la Constitution, soulignant que « les entreprises en question sont dotées d’une gouvernance propre et autonome, et sont assujetties aux droits des sociétés et de la concurrence au même titre que les autres entreprises opérant au Maroc ». Les avocats de Sa Majesté concluent : « Permettez-nous de relever que les questions que vous posez traduisent une méconnaissance profonde du cadre institutionnel marocain, à savoir celui d’une monarchie, auquel vous pouvez difficilement comparer le cadre institutionnel français. »
Ce n’est pas la première fois qu’il est question d’un compte bancaire étranger du roi. En juin 2012, la photo d’un chèque de 787 000 euros, émis personnellement par Mohammed VI pour boucler le financement d’une mosquée à Blois, avait circulé sur Internet. L’image montrait que le chèque était payable dans une agence de la banque BNP Paribas sise boulevard Malesherbes, à Paris. Interrogés également sur ce point, les conseils du monarque n’ont pas souhaité apporter de commentaires.
" SwissLeaks " : Sa Majesté Mohammed VI, client numéro 5090190103 chez HSBC
Le Monde | * Mis à jour le | Par Fabrice Lhomme, Gérard Davet et Ahmed Benchemsi Lire aussi : " SwissLeaks " : révélations sur un système international de fraude fiscale Seul l'Office des chan...
Marrakech accueille du 27 au 30 novembre le Forum mondial des droits de l'homme. Cette rencontre se tient dans un pays où les libertés sont bafouées, dénonce le chroniqueur Salah Elayoubi qui se penche, dans une interview, sur la situation des journalistes.
RIDA BENOTMANE L'Etat marocain prend-il au sérieux la résolution des Nations unies, dont il est signataire, pour défendre les journalistes sur son territoire ?
SALAH ELAYOUBI Le régime de Mohammed VI n'en a cure. C'est un régime autoritaire qui, moyennant un alignement systématique sur les positions des puissances occidentales comme la France et les USA, pour ne citer que ces ceux-là, bénéficie de leur appui inconditionnel. En tant que tel, il se soucie bien peu de protéger les journalistes qui échappent à son influence ou qui dénoncent ses pratiques.
Le régime fait même preuve d'un cynisme à nul autre pareil, en organisant à Marrakech du 27 au 30 novembre, un Forum mondial des droits de l'homme, au moment même où il est dénoncé par quasiment tout ce que compte le monde d'organisations internationales.
Quelles sont les mesures que devrait adopter le gouvernement marocain ?
Il n'y a rien d'autre à entreprendre que faire appliquer la loi. Le code pénal marocain est suffisamment étoffé, pour dissuader les agresseurs éventuels et protéger les journalistes, tout comme il est supposé le faire pour les autres citoyens marocains. Mais il faut encore que les autorités soient disposées à appliquer la loi.
Quelles sont les formes de pression qui empêchent un journaliste marocain de mener à bien son activité professionnelle de manière indépendante ?
L'éventail est plutôt large. Il va de l'intimidation verbale à l'emprisonnement, en passant par les amendes colossales, la saisie de numéros censurés, les redressements fiscaux, les écoutes téléphoniques, les pressions familiales, les convocations de police, les tracasseries administratives, les menaces des agents d'autorité. Même les affaires de divorce peuvent devenir un instrument de pression aux mains du pouvoir.
Le régime marocain semble ne plus rien tolérer d'autres que ses applaudisseurs. Quelle misère intellectuelle ! Quelle indigence journalistique !
Vous semble-t-il que la protection des journalistes est similaire selon que l'activité est au Sahara occidental, à Ceuta et Melilla ou dans d'autres régions ?
Le journalisme au Maroc a depuis toujours été un bien périlleux métier, s'il vous prenait l'envie d'aller à l'encontre des thèses officielles. Et puisque vous évoquez la question du Sahara et celle des deux présides occupés [Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles], remarquez les deux poids deux mesures du régime sur ces deux dossiers. Face à l'Espagne, qui fait partie du flanc sud de l'Otan, le Maroc n'en mène pas large, alors qu'il déploie tout le savoir-faire et la brutalité de ses forces de sécurité, contre des populations civiles au Sahara occidental, et abreuve notre peuple de mensonges à propos de la prétendue reconnaissance de la marocanité du Sahara, par la communauté internationale.
Aucun journaliste marocain n'oserait aborder frontalement la question de ce mensonge d'Etat, ni dire la forfaiture dont s'est rendu coupable Hassan II, puis Mohammed VI, faisant de ce dossier une chasse gardée du Palais et le confiant à des diplomates médiocres, tricheurs, incompétents, corrompus et corrupteurs.
Pensez-vous que la société civile puisse être intéressée à rejoindre le combat contre l'impunité ?
Absolument pas ! Nous sommes dans le degré zéro de toute conscience. D'abord parce que nous sommes dans notre grande majorité, un peuple analphabète. Quel pourcentage de la population est concerné par la presse ? Promenez-vous dans l'une de nos villes et observez combien de personnes attablées dans un café lisent un journal. Le chiffre avoisine le zéro.
En même temps qu'il poussait l'école publique vers le désastre, le régime marocain a mis en place le pire des poisons, avec la télévision marocaine qui distille des programmes où le mensonge d'Etat et l'ignorance le disputent à la bêtise et perpétuent chez le petit peuple son accoutumance à la superstition et à la mystification.
Comment renforcer les capacités des journalistes au point de vue de la sécurité et de la protection juridique ?
Vous évoquez les journalistes comme s'il s'agissait d'une corporation soudée et agissant avec solidarité, alors que nous sommes dans le scénario inverse. Voyez combien de journalistes ont été emprisonnés ou harcelés sans soulever la moindre émotion parmi leurs confrères. Certains n'ont pas hésité à se fendre d'articles indignes, pour enfoncer leurs collègues et défendre l'insupportable.
Vous parlez de protection juridique, il faudrait d'abord qu'il y ait une justice indépendante et que les journalistes soient à l'abri de la vindicte du pouvoir ce qui n'est pas le cas au Maroc. S'il existait une réelle justice, les journalistes n'auraient pas besoin de protection particulière. Et s'il existait une justice indépendante au Maroc, cela se serait su
http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/27/le-regime-ne-tolere-que-les-applaudisseurs
Notre jeune ami le roi du Maroc, Mohammed VI, a décidé de boycotter le vernissage, à l'Institut du monde arabe, de l'expo consacrée à son cher royaume démocratique, "Le Maroc contemporain". Il a planté là François Hollande et dépêché à sa place sa soeur la princesse Lalla Meryem.
"M6" ne décolère pas depuis qu'en février une escouade de flics a fait irruption dans son ambassade parisienne pour remettre à Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST (les renseignements marocains), une convocation devant un juge. Ledit Hammouchi est en effet visé par trois plaintes pour tortures déposées par trois sujets de Sa Majesté.
Depuis, Rabat s'ingénie à faire signer par Paris un accord, stipulant que les plaintes déposées en France contre de hauts responsables marocains doivent être tranférées fissa par les juges français à leurs collègues du Maroc...
Afin qu'ils puissent les instruire tranquillement en famille ? Cependant, la Place Vendôme rejette cette habile suggestion, en arguant que le Parlement français et la Cour européenne des droits de l'homme ne l'avaliseront jamais, car elle viole le principe de justice universelle. Visiblement, "M6" ne souhaite pas que l'on confonde la justice universelle et la justice royale.
A sa sauce, évidemment.
DF "le Canard Enchainé", 15/10/2014
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