Chaud devant, +4 °C...et au delà...

Publié le par ottolilienthal

L'heure est grave : un des plus grands climatologues du monde, le docteur James Hansen, lance un cri d'alarme...
 
"Les scientifiques qui voient et comprennent la menace doivent s’exprimer..
 
Sensibilité climatique
 
Les trois méthodes d’analyse – paléoclimat, observations satellites et modélisation climatique – indiquent une sensibilité climatique nettement plus élevée que la meilleure estimation du GIEC de 3 degrés Celsius ; notre meilleure estimation est de 4,5 degrés Celsius.
remarque : 4,5 °C se situe dans la plage très probable définie par le GIEC. « Sur la base de multiples sources de preuve, la plage très probable de la sensibilité climatique à l’équilibre est comprise entre 2 °C et 5 °C » (GIEC AR6 WG1 SPM A.4.4).
 
Inaction gouvernementale
 
Mes interactions avec le gouvernement révèlent des décennies d’échec pour prendre des mesures sensées, peu coûteuses, et efficaces pour répondre aux besoins énergétiques et au changement climatique. Le problème vient des intérêts financiers particuliers, notamment l’industrie des combustibles fossiles et le complexe militaro-industriel, qui influencent les politiques.
 
Militarisme
 
Le militarisme tend à créer des ennemis permanents et empêche la coopération mondiale nécessaire pour faire face au changement climatique.
 
La science elle-même est menacée aujourd’hui, d’une manière que je pensais désormais impossible : la tentative du président Trump de fermer les laboratoires climatiques et d’arrêter la collecte des données climatiques constitue une nouvelle menace qui mérite une attention particulière.
 
Les scientifiques qui voient et comprennent la menace doivent s’exprimer."
 
Expliquer ce cri d'alarme est simple : dépasser les +1,5°C va créer beaucoup, beaucoup de malheurs et monter au-delà va les augmenter pour chaque dixième de degré en +.
 
Avec une sensibilité climatique + élevée, ce franchissement de niveau de malheur supplémentaire va se faire assez rapidement.
 
De plus, il est très peu probable que nous puissions revenir en arrière. Cet état délabré risque donc de durer des siècles : nous devons l'éviter à tout prix.
(par adrien Couzinier)
 
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/pfbid04gmm2YKg2memLzdSJrf44svc6UFmD3vA8DutFvVfRVxvmeQZDX33etvanN6U8Hr5l?ref=embed_page
 
(les plus courageux pourront parcourir les centaines de commentaires...)

46°C en Espagne : retour sur le « moment Pearl Harbor »

 
[46°C en Espagne]. Dôme de chaleur en Europe. L’acteur politique qu’est devenu « Gaïa » va-t-il réveiller les Européens ? Sommes-nous à la veille d’une révolte écologique qui fera enfin basculer notre continent vers une mobilisation générale écologique, en renversant la Réaction écocidaire en cours depuis plusieurs années ?
 
Rien n’est moins sûr. Les chocs écologiques pourraient produire encore plus de déni et de Réaction.
 
Je suis toujours à l’affût d’un « moment Pearl Harbor » écologique. Un grand moment de prise de conscience de la catastrophe écologique, sous l’effet d’un choc particulièrement puissant, qui déclenche un renversement total des priorités politiques pour décréter un « État d’urgence » et une « mobilisation générale » de la puissance publique.
 
Ce moment Pearl Harbor fait mathématiquement partie de la description de la trajectoire historique. Il peut cependant avoir lieu ou pas. Sa probabilité augmente nécessairement avec l’aggravation de l’Écocide.

 

Mais cela ne signifie pas qu’il se produira car d’autres forces politiques et culturelles s’assurent de détruire notre capacité à élaborer une narration efficace des événements réels, cf. les attaques trumpistes sur la science, l’administration et la presse. Sans capacité d’élaboration psychologique et culturelle, l’événement est nié et dénié. L’Histoire documente bien ces peuples entiers qui nient complètement l’existence de faits historiques majeurs dans leur parcours (parfois un génocide de plusieurs millions de personne, qui « n’a jamais eu lieu » dans l’esprit national).

 

Donc même une gigantesque catastrophe écologique pourrait ne déclencher aucun  réflexe politique salvateur. Voire pourrait renforcer au contraire le blocage par réactance psychologique. L’être humain se caractérise en effet par sa capacité à réagir dans le mauvais sens à des injonctions au changement urgent, y compris les injonctions qui émanent du mur de la réalité physique. Plus vous insistez, plus il se braque et renforce ses objections. Jusqu’à en mourir plus qu’à son tour. Mourir plutôt que changer ses croyances sur le Réel est ainsi la norme et non l’exception. La condition humaine est celle du déni. Je dénie donc j’existe.
 
C’est pourquoi il faut rester ouvert au scénario beaucoup plus pessimiste, qui tend vers Mad Max après quelques décennies. Sans moment Pearl Harbor, avec une capacité d’interprétation scientifique, politique et éthique détruite, avec la fièvre du déni, plus personne ne comprendra ni se souviendra vraiment de ce qu’il s’est passé, ni même ne se souviendra que la planète était autrefois un Éden. L’immensité du crime écocidaire et génocidaire sera invisible à ses contemporains et leurs descendants. Le réchauffement climatique sera un fait inévitable, naturel, et non le produit de notre industrie mondialisée, et de nos choix politiques. Nous aurons perdu toute possibilité d’agentivité, faute de pouvoir encore la penser.

 

Il s’agit aussi d’une application du syndrome de la « shifting baseline » et de la destruction de la mémoire historique. Chaque génération partira d’une planète encore plus dévastée et trouvera normal qu’il fasse 30 puis 35 puis 40 puis 45 puis 50°C au mois de juin puis mai puis avril puis mars puis février…

 

Encore une fois, cette capacité à ne pas se rendre compte et à oublier, à ne voir que le dernier intervalle de déviation annuel plutôt que l’incroyable changement séculaire, fait partie de l’incroyable capacité d’adaptation humaine.

 

Nous savons de façon certaine que l’habitabilité de la planète et du continent européen va se dégrader un peu plus chaque année, tant que nous ne nous mettons pas en « économie de guerre écologique ».

 

Cela va-t-il déclencher un effet Pearl Harbor, tôt ou tard ?

 

Je l’espère sincèrement. Mais ce que j’observe, dans les (encore) démocraties, richement dotées scientifiquement, déjà frappées depuis 10 ans par le réchauffement climatique, comme les États-Unis, l’Australie, la France, l’Italie et la Belgique, ne m’invite à aucun optimisme.
 
Terence
Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialisé en énergie et en climat et président du Shift project, était l’invité du Face-à-face de BFMTV ce mardi 1er juillet pour évoquer la canicule qui touche la France.
 
JMJ "malheureusement aujourd'hui ça n'est que le début des conséquences"
 
journaliste "Est il encore temps de faire quelque chose ?"
 
JMJ "Bien sûr car plus on en rajoute et plus la situation future sera désagréable et pénible . Si on continue sur notre tendance en matière d'émission ce qu'on vit là depuis depuis 2 jours c'est encore rien comparé à ce qui nous attend. 2 degrés de réchauffement climatique (attendu vers 2040), la quasi totalité des coraux tropicaux seront morts et entre 30 et 50 % de la forêt française sera morte . Mais tout ça c'est documenté depuis des décennies"
 
JMJ "le problème majeur avec les canicules, c'est le fait qu'il faut quand même manger et qu'une agriculture dans un monde qui se dessèche - parce que les canicules c'est pas juste un problème de température c'est un problème d'eau aussi - dans un monde avec moins de cours d'eau navigable, on va avoir beaucoup d'autres problèmes que la climatisation et notamment le fait tout simplement de pouvoir récolter de la nourriture"
 
"le réchauffement climatique : un problème à causalité globale mais aux conséquences locales"
JMJ "indépendamment de ce que font les Chinois, il faut décarboner en France car nous importons la quasi totalité de nos combustibles fossiles : 99 % de notre pétrole, 100 % de notre gaz 100 % de notre charbon . C'est une question de souveraineté. Ce manque d'autonomie nous met déjà sous contrainte économique, contrainte économique subie en premier par les moins riches"

La température maximale admissible dans un environnement humide va bientôt devenir la principale cause de décès, posté le 21 mai 2016 par Kevin Hester.

Alors que la catastrophe du changement climatique devient plus extrême, la principale cause de décès sur la planète sera l'atteinte pour les humains à leur température maximale admissible.

Robertscribbler (blogeur sur le climat) a écrit sur ce phénomène ici :

Des températures et un taux d'humidité élevés jamais vus auparavant sont à l'origine de milliers de malaises et de centaines de décès dus à la chaleur en Inde. Dans certains endroits, les relevés approchaient les 35 C - un niveau de chaleur latente jamais atteint par les humains avant que la combustion des combustibles fossiles n'oblige la planète à se réchauffer rapidement. Un niveau largement reconnu comme la limite de l'endurance physique humaine et dont l'excitation plus fréquente engagerait la race humaine à endurer un nombre croissant d'épisodes de chaleur mortelle. Une limite que des scientifiques comme le Dr. James Hansen ont averti qu'elle serait dépassée si le réchauffement de la planète dû à l'homme n'était pas stoppé".

(English) https://robertscribbler.com/…/wet-bulb-near-35-c-heatwave-…/

Résumé pour calculer la température du bulbe humide.

"Dans une étude récente avec Matt Huber, nous avons montré qu'il ne faut pas tant de degrés de réchauffement climatique pour que le stress thermique estival de pointe devienne (parfois) insurmontable, dans de nombreuses régions du monde actuellement très peuplées".

"Nous sommes arrivés à cette conclusion en considérant une grandeur météorologique appelée température du "thermomètre humide". Vous mesurez cette quantité avec un thermomètre normal dont le bulbe est recouvert d'un tissu humide. Elle est toujours inférieure à la température habituelle ou "sèche" ; la valeur de cette température dépend de l'humidité, à 100 % d'humidité (dans un nuage ou un brouillard), elles correspondent exactement. À Sydney et Melbourne, même pendant les périodes les plus chaudes, le "thermomètre humide" atteint généralement son maximum dans les 20°C. Les valeurs les plus élevées au monde se situent entre 30 et 31°C, pendant les pires épisodes de chaleur et d'humidité en Inde, en Amazonie et dans quelques autres endroits très humides.

Centre de recherche sur le changement climatique (CCRC) - Université de Nouvelle-Galles du Sud, Sydney NSW Australie, article partagé ici : What is Wet Bulb temperature ? (English) http://web.science.unsw.edu.au/~stevensherwood/wetbulb.html

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) modifié par Laurent Rouchairoles
Source : https://kevinhester.live/…/wet-bulb-temperature-soon-to-b…/…

Note du traducteur : L'exposition mortelle semble arrivé si on reste plus de 6 heures (~) en température d'exposition !?
En Inde (et ailleur) en été on atteint plus de 40°c https://earth.nullschool.net/… le misery index (MI) n'est pas la température de thermomètre humide mais à mon avis cela donne une idée de la problématique.
Misery Index
perceived air temperature as combination of heat index and wind chill
Index de la misère
la température de l'air perçue comme la combinaison de l'indice de chaleur et du refroidissement éolien

Pour aller plus loin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_chaleur
https://fr.wikipedia.org/…/Température_au_thermomètre-globe…

The Heat Index

The Heat Index

 

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159062445037281

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article