Gulf Stream : le coeur de l'Océan va peut être cesser de battre...
L’EUROPE POURRAIT GELER ALORS QUE LA TERRE BRÛLE ???...Une tache bleue au milieu de l’Atlantique Nord intrigue les scientifiques. Est-ce un simple phénomène naturel… ou le signe avant-coureur d’un basculement climatique majeur ? Dans cette vidéo, Vinz nous plonge dans le mystère de l’AMOC, un gigantesque courant océanique qui agit comme le cœur thermique de notre planète
Après la canicule, la menace d’un risque de froid extrême en hiver...Si les épisodes de chaleur vont se multiplier dans les années à venir, le changement climatique pourrait aussi faire chuter les températures en hiver en Europe. En cause, le dérèglement de l’Amoc.....
Une étude publiée mercredi analyse un scénario possible dû aux conséquences du changement climatique, avec des hivers beaucoup plus froids en Europe, y compris en France...
Des étés encore plus chauds et des extrêmes hivernaux « beaucoup plus froids ». C’est l’un des scénarios possibles que notre planète pourrait connaître avec l’effondrement de l’Amoc, un ensemble de courants qui transporte les masses d’eaux chaudes de l’équateur vers le nord de l’océan Atlantique, dû au changement climatique.
Des chercheurs ont étudié les conséquences de ce scénario extrême dans un climat qui se serait stabilisé à + 2 °C. Cette étude a été publiée mercredi dans la revue scientifique Geophysical Research Letters, repérée par Libération.
« Les résultats sont assez impressionnants, a commenté pour le journal le climatologue Didier Swingedouw, du laboratoire environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux de Bordeaux. Généralement, on a tendance à se focaliser sur le scénario le plus probable mais il faut aussi regarder les cas peu attendus qui pourraient avoir des conséquences importantes. »
La moitié de l’année avec des températures inférieures à zéro à Edimbourg
Les résultats de l’étude montrent une Europe du nord avec des températures particulièrement basses. Sans l’Amoc, la banquise serait plus étendue en hiver et pourrait descendre jusqu’en Ecosse en janvier et couvrirait la côte ouest de la Scandinavie.
Ainsi, dans le sud de la Norvège, les températures pourraient ponctuellement atteindre près de - 50 °C, soit jusqu’à 25 °C plus froides que lors de la période préindustrielle. La Grande-Bretagne et les régions côtières de la Scandinavie seraient les plus concernées mais des villes comme Paris pourraient aussi connaître des minimales à -18 °C et une multiplication par trois du nombre de jours de gel.
« Le climat relativement doux d’une ville comme Edimbourg connaîtrait des changements radicaux. Par exemple, elle connaîtrait 164 jours avec des températures minimales inférieures à zéro, soit près de 50 % de l’année, et une augmentation de 133 jours par rapport au climat préindustriel », détaille dans un communiqué Michiel Baatsen, coauteur de l’étude, relayé par Libération.
Les autres conséquences d’un tel scénario
On parle de « réchauffement » climatique mais une des conséquences serait des hivers encore plus froids ? Oui ! Comme le rappelle Libération, le changement climatique accélère la fonte des calottes glaciaires, qui à leur tour vont libérer de plus grandes quantités d’eau douce dans les océans qui peut ralentir l’Amoc. Ce système crucial qui permet d’avoir des hivers plus doux, pourrait s’effondrer après 2100 selon certaines études.
L’étude publiée Geophysical Research Letters pointe d’ailleurs que le scénario analysé entraînerait aussi d’importants contrastes en fonction de la saison. « L’effondrement de l’Amoc ne va pas atténuer le changement climatique et ses effets l’été : les extrêmes seront plus chauds », analyse encore Didier Swingedouw pour le quotidien.
Et le reste de la planète ne serait pas épargné par l’effondrement de l’Amoc. Les auteurs de l’étude soulignent ainsi que ce scénario provoquerait un refroidissement également aux États-Unis, une élévation supplémentaire du niveau de la mer, un réchauffement accru de l’hémisphère sud, de graves perturbations des systèmes de mousson tropicaux, la libération de davantage de carbone issu des océans et représenterait de graves menaces pour les écosystèmes marins.
René van Westen, auteur principal de l’étude, interpelle par ailleurs les « décideurs politiques ». « Plus nous continuerons à brûler des combustibles fossiles, plus ces problèmes s’aggraveront […] Le seul moyen d’atténuer les effets les plus catastrophiques de la crise climatique et de prévenir les conséquences dévastatrices d’un effondrement de l’Amoc sur la société est d’effectuer des réductions urgentes et drastiques des émissions de gaz à effet de serre. »
Julie Deshayes, océanographe et directrice de recherche au CNRS, décrit le futur arrêt du courant marin..et vers 30', donne son avis perso : "je suis très inquiète pour le futur..le terme "catastrophe" est sous estimé par rapport à ce qui va se produire...j'ai transformé mon anxiété en action"......
Un ralentissement des courants atlantiques inquiète les océanographes et pourrait avoir des conséquences sur toute la planète...
Fin 2004, quelque part dans l'Atlantique Nord. L'océanographe allemand Jochem Marotzke et ses collègues ont passé la journée à installer des bouées-sondes. Au programme de leur soirée détente, un film qui vient de sortir : Le Jour d'après. Cette production hollywoodienne imagine l'arrivée soudaine d'un âge glaciaire provoqué par un arrêt de l'Amoc, le système complexe de courants marins atlantiques (dont fait partie le Gulf Stream) et qui charrie des millions de mètres cubes d'eau chaque seconde entre l'Antarctique et l'Arctique.
C'est en pleine nuit, ballotté par les vagues sur son navire de recherche, que Jochem Marotzke découvre qu'il a inspiré un personnage principal du récit, celui du chercheur passionné de bouées. « Ce film a mis un coup de projecteur sur l'océanographie physique », s'amuse celui qui, dans les années 1980, militait déjà pour le déploiement d'un réseau de bouées et y a consacré sa thèse.
« Il est impossible d'être projeté ainsi dans une ère glaciaire en quelques jours, mais le mécanisme général décrit par le film existe : si l'Amoc ralentit, il y aura des conséquences importantes en Europe et ailleurs », ajoute Jochem Marotzke, aujourd'hui directeur de l'Institut Max-Planck de météorologie, à Hambourg.
Augmentation des événements climatiques extrêmes
Dans la réalité, les conséquences d'un ralentissement de cet enchevêtrement de courants « sont les mêmes que celles directement attribuées au réchauffement climatique : augmentation des événements climatiques extrêmes, canicules estivales ou hivers plus froids », liste Julie Deshayes, directrice de recherche au Laboratoire d'océanographie et du climat, au CNRS.
« Cela signifie que l'agriculture, l'économie et toute notre vie quotidienne seraient impactées », renchérit Tillys Petit, chercheuse au centre national britannique d'océanographie (NOC), selon laquelle des mécanismes climatiques du Pacifique, dont El Niño et La Niña, seraient également touchés.

De quoi dérégler l'ensemble du climat mondial, mais pas seulement. Le niveau de la mer dépend aussi beaucoup des courants : « En 2009 et en 2010, l'Amoc a connu un affaiblissement significatif lié à la variabilité naturelle, et le niveau de l'océan a augmenté de 13 centimètres à New York pendant un an », raconte Tillys Petit.
Les chiffres donnent le tournis : l'Amoc représente 17 millions de mètres cubes d'eaux chaudes déplacés chaque seconde vers le nord et distribue 1,2 pétawatt de chaleur (1,2 million de gigawatts), l'équivalent de la puissance électrique de 1 million de réacteurs nucléaires. Unique au monde, l'Amoc est étudié depuis deux décennies par un réseau complexe de flotteurs qui enregistrent la température et la salinité de l'eau, ainsi que la force des courants à différentes profondeurs grâce à une colonne de capteurs.
« L'Amoc n'est pas un courant à proprement parler, c'est une construction mathématique qui permet de représenter le rôle des courants atlantiques dans le climat mondial », précise Julie Deshayes. « Tous les océans exportent de la chaleur reçue de l'équateur vers les pôles, c'est ce qui contribue à stabiliser le climat de la Terre depuis une dizaine de milliers d'années, explique-t-elle. Et l'Atlantique est spécifique, car il fait remonter de la chaleur du sud vers le nord non seulement dans l'hémisphère Nord, mais aussi dans l'hémisphère Sud », c'est-à-dire, contre-intuitivement, depuis les zones froides vers les zones chaudes.
Ce mécanisme est un acteur majeur du système climatique et influence la météo, mais aussi la vie marine, en charriant des milliards de tonnes de nutriments : toute la chaîne alimentaire est menacée, du plancton aux grands prédateurs. En plus des conséquences potentiellement catastrophiques sur la biodiversité, le secteur de la pêche serait particulièrement touché. En France, il représente 12 000 emplois directs et 40 000 indirects.
Mystérieuse connexion entre tourbillons subpolaires et subtropicaux
Si la communauté scientifique s'accorde pour prédire un ralentissement de ces courants provoqué par le réchauffement climatique, personne n'arrive encore à en définir la chronologie. « Dans un monde plus chaud, l'Amoc devrait ralentir en réponse à un réchauffement des eaux de surface et à la fonte des glaces », explique Damien Desbruyères, chercheur de l'Ifremer au Laboratoire d'océanographie physique et spatiale, à Brest (Finistère).
« Si les eaux de surface des hautes latitudes deviennent moins denses, car plus chaudes et constituées d'une plus grande part d'eau douce issue de la fonte des calottes polaires, cela ralentit les échanges entre l'océan de surface et les abysses », précise-t-il encore. Le Finistérien dirige aujourd'hui la campagne de mesures Crossroad, focalisée sur un petit maillon de l'Amoc au large de Terre-Neuve, là où se trouve l'une des clés du mécanisme : la mystérieuse connexion entre les tourbillons subpolaires et les tourbillons subtropicaux.
De quoi comprendre un peu mieux les variations de ces courants atlantiques, que l'on n'arrive pas encore à expliquer. « L'Amoc est très variable sur des jours, des mois, voire des décennies, et, à cause de cette forte variabilité, il est encore difficile de détecter avec certitude une diminution », analyse Tillys Petit, du NOC. Ce dernier supervise l'un des deux grands réseaux de bouées dans l'Atlantique avec le soutien des États-Unis.
« Nous n'avons des données directes et continues que depuis 2004, et il nous faudrait encore une décennie d'observation pour différencier le signal anthropique du signal de variabilité naturelle », précise-t-elle. Problème, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (Noaa) a été décimée par les coupes budgétaires d'Elon Musk et de Donald Trump : 800 emplois ont été supprimés et 1 000 autres devraient suivre.
Les employés restants ont reçu l'ordre de ne plus coopérer avec leurs partenaires internationaux. « Nous devons vérifier que les données continuent d'être partagées et qu'aucune ne disparaisse », s'inquiète François Houllier, PDG de l'Ifremer. Le biologiste appelle à un « sursaut européen » pour permettre la poursuite des recherches, y compris en recrutant les scientifiques américains licenciés, qui « sont les bienvenus ».
« Pourquoi la situation n'est-elle pas déjà pire ? »
Étonnamment, l'une des conséquences du ralentissement à court terme pourrait être un refroidissement de l'Europe, car il y aurait alors moins de chaleur apportée depuis les régions tropicales. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle, car la cascade d'effets néfastes qui suivrait serait terrible. Le pire d'entre eux serait la réduction de la quantité de CO2 absorbée par les océans – aujourd'hui, les eaux denses se chargent de CO2 avant de plonger dans les profondeurs, ce qui permet à la planète de stocker durablement du carbone.
« Nous risquons de voir les concentrations de CO2 dans l'atmosphère augmenter encore plus vite, et donc le réchauffement climatique s'accélérer », explique Julie Deshayes. Ainsi, « aucun des modèles ne prédit l'émergence d'une ère glaciaire », ajoute la scientifique, car, « même en cas de refroidissement ponctuel, dans tous les cas c'est le réchauffement global qui gagne ».
En 2024, nous avons atteint 1,5 degré d'augmentation moyenne des températures globales, et nous estimons que l'Amoc pourrait déjà ralentir d'environ 20 %. Mais l'incertitude est énorme, nous le comprenons encore très mal à ce jour », reconnaît Damien Desbruyères. Le tourbillon des circulations océaniques et atmosphériques rend les modèles extrêmement complexes.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime que l'arrêt complet de l'Amoc est « très peu probable » avant 2100. Mais ces scientifiques l'évoquent dans leurs rapports, car « cela aurait un impact tellement important que les populations doivent être informées de cette possibilité », déchiffre Julie Deshayes, pour laquelle un arrêt complet de l'Amoc serait « la catastrophe dans la catastrophe ».
« Finalement, ce que je me demande le plus en étudiant cette bête bizarre qu'est l'Amoc, c'est : pourquoi la situation n'est-elle pas déjà pire ? C'est un mystère, résume Jochem Marotzke. S'il s'agit d'une forme de résilience, même temporaire, ce sera passionnant à étudier. »
Quelle que soit la réponse, l'intensité des conséquences d'un ralentissement « dépend fortement des émissions de gaz à effet de serre que l'on applique aux modèles climatiques », martèle Tillys Petit. C'est pourquoi ce sujet majeur sera à l'ordre du jour du congrès scientifique international One Ocean Science Congress, du 4 au 6 juin, à Nice, prélude à la 3e Conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc), que la ville accueillera du 9 au 13 juin.
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/le-jour-ou-le-coeur-de-l-ocean-cessera-de-battre-25-03-2025-2585568_1924.php
Le plus fort courant océanique de la planète pourrait ralentir avec la fonte des glaces de l'Antarctique, selon des recherches publiées lundi et qui avertissent de graves conséquences climatiques. Des scientifiques ont utilisé l'un des superordinateurs les plus puissants d'Australie pour modéliser la façon dont la fonte des calottes glaciaires pourrait modifier le courant circumpolaire antarctique
Les changements climatiques polaires ont le plus grand effet à long terme sur l’humanité, avec des impacts accélérés par la hausse de la température mondiale. Nous constatons que la fonte des glaces polaires et l’injection d’eau douce dans l’océan Atlantique Nord dépassent les estimations antérieures et, en raison du réchauffement climatique accéléré, la fonte augmentera. Par conséquent, la fermeture de la circulation de renversement méridionale de l’Atlantique (AMOC) est probable dans les 20 à 30 prochaines années, à moins que des mesures ne soient prises pour réduire le réchauffement climatique – en contradiction avec les conclusions du GIEC. Si l’on permet à AMOC de fermer, il y aura des problèmes majeurs, notamment une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres – c’est pourquoi nous décrivons l’arrêt d’AMOC comme le « point de non-retour ».
Nous suggérons qu’une perspective alternative, un complément à l’approche du GIEC, est nécessaire pour évaluer ces questions et les actions qui sont nécessaires pour éviter de donner aux jeunes une situation désastreuse hors de leur contrôle. Cette approche alternative fera un plus grand usage des observations en cours pour conduire la modélisation et davantage d’utilisation du paléoclimate pour tester la modélisation et tester notre compréhension. Aujourd’hui, les menaces que représentent la fermeture de l’AMOC et l’élévation du niveau des mers sont mal comprises, mais de meilleures observations des changements dans les océans polaires et les glaces en réponse au réchauffement climatique accéléré actuel pourraient grandement améliorer notre compréhension.
(note d'Otto : extrait de l'article complet ci dessous. Je le cite car il est cosigné par
James Hansen, un scientifique respecté)
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00139157.2025.2434494#abstract
Manipulation par la mauvaise science-fiction climatique....
De temps en temps, une nouvelle histoire de terreur climatique est diffusée par les médias. Elle est invariablement fausse et tendancieuse, destinée à manipuler les gens pour qu’ils pensent que le changement climatique est mauvais et notre faute. Je ne fais pas dans le démenti parce que ce serait entrer dans un jeu de Whac-A-Mole où chaque fois que vous frappez une taupe avec la masse, un autre sort d’un autre trou. J’occuperais mon temps dans une activité improductive puisque la semaine suivante sort une autre histoire tout aussi fausse. Et pour chaque personne que je peux atteindre, les médias mondiaux peuvent atteindre un million.
Je vais faire une exception à l’histoire de cette semaine sur l’effondrement de la circulation de renversement de l’Atlantique à la demande d’un lecteur de blog (Quark). Vous pouvez extrapoler ce que vous apprenez ici, en l’appliquant à toute autre histoire de terreur climatique fantastique sur les ours polaires qui s’éteignent, les glaces arctiques qui disparaissent, les montées du niveau de la mer qui inondent les villes, etc.
1. La nouvelle
Exemples de nouvelles qui ont fait le tour du monde:
Le courant atlantique ralentit et pourrait provoquer une glaciation catastrophique
Des chercheurs de l’Université d’Utrecht ont simulé avec succès l’effondrement de la circulation océanique à grande échelle dans l’océan Atlantique en utilisant un modèle climatique complexe. Son étude révèle de graves répercussions climatiques globales, l’Europe étant la plus touchée. Ils ont publié leurs conclusions dans la revue scientifique Science Advances.
Dans leur simulation, le climat européen se refroidit d’environ 1 degré par décennie, et certaines régions connaissent même un refroidissement de plus de 3 degrés par décennie.
Les scientifiques avertissent : ce courant de l’Atlantique est sur le point de se briser et pourrait provoquer l’effondrement
La circulation de renversement sud de l’Atlantique (AMOC) est un courant important qui sert à transporter de l’eau chaude et salée vers le nord de l’océan et des eaux plus froides vers le sud. Leur existence est considérée comme essentielle pour équilibrer et tempérer les températures, en particulier dans le nord-ouest de l’Europe, mais leur fonctionnement naturel est de plus en plus menacé par le changement climatique.
De nombreux scientifiques ont averti depuis longtemps que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland met en danger le courant AMOC, et une nouvelle recherche a averti que son effondrement pourrait se produire bien plus tôt que prévu. Il s’agit de l’étude “Physics-based early warning signal shows that AMOC is on Tipping course”, récemment publiée dans la revue scientifique Science Advances.
"Mauvaises nouvelles pour le système climatique" : une nouvelle étude confirme que le courant atlantique montre déjà des signes d’effondrement
Près de huit mois après que l’on ait appris que le courant de l’Atlantique -AMOC- pourrait "s’effondrer" au milieu de ce siècle et apporter des effets négatifs imminents sur la planète comme le réchauffement dans les tropiques ou l’augmentation des tempêtes, une nouvelle étude réalisée par des scientifiques de l’Université d’Utrecht révèle maintenant que l’effondrement commence déjà à se faire sentir.
Le système des courants de l’Atlantique approche un tournant catastrophique, selon une étude
Le système des courants de l’océan Atlantique, clé pour le climat, se dirige vers son effondrement, met en garde une nouvelle étude publiée dans 'Science Advances'.
L’avertissement n’est pas négligeable : l’AMOC, par son sigle en anglais, c’est un gigantesque circuit d’eau avec une grande influence. Quand il y a presque 13000 ans, il s’est arrêté, une grande partie de l’Europe est restée dans des conditions arctiques. Depuis quelques années, les scientifiques savent que ce courant ralentit, Mais les simulations sur l’impact du changement climatique n’avaient pas prouvé clairement son effondrement soudain. Jusqu’à présent.
Alerte scientifique. Le grand courant marin qui régule le climat mondial ralentit : voilà ce qui va se passer
De plus en plus de rapports et d’études scientifiques confirment une réalité inquiétante : le grand courant océanique qui parcourt les mers de la planète ralentit, et les conséquences peuvent être désastreuses.
2. La fiction
L’étude en question, intitulée "Un signal d’alerte précoce basé sur la physique, montre que la AMOC est en train de basculer". Il s’agit d’une étude de simulation par ordinateur, sans données réelles. Il est important de souligner que les modèles climatiques sont strictement une création de l’esprit humain sans aucun lien physique avec la réalité. Il se passe des choses qui ne peuvent pas se produire dans la réalité et des choses qui ne peuvent pas arriver dans la réalité. Il faut ajouter à cela que nous ignorons beaucoup de choses sur le climat de la Terre et que tout ce que nous ignorons ne peut être inclus dans les modèles que nous créons. Croire ce que disent les modèles sans le comparer à la réalité démontre une ignorance et une crédulité incompatibles avec l’activité scientifique.
Le courant sud de renversement de l’Atlantique (AMOC) transporte de l’eau chaude plus saline vers le nord près de la surface, et la renvoie vers le sud plus froide et moins saline en profondeur. Elle fait partie du système de transport de chaleur dans l’océan, l’autre partie étant la chaleur transportée par les eaux de surface des virages océaniques entraînés par le vent. Dans mon livre (chapitre 17), j’ai déjà indiqué que 60 % de la chaleur transportée dans l’Atlantique Nord provient du courant de renversement.
Dans la simulation, les chercheurs essaient de provoquer l’effondrement du courant et pour ce faire, ils ajoutent de l’eau douce. Cela rend le courant qui coule vers le nord moins dense et l’eau ne peut pas couler pour entreprendre son voyage de retour en profondeur, ce qui conduit à son arrêt (l’effondrement). Les conséquences dans la simulation sont un refroidissement prononcé en Europe du Nord-Ouest d’un degré par décennie. Le fameux chauffage qui produit le refroidissement.
2a. Combien d’eau douce faut-il ajouter pour provoquer l’effondrement du courant?
C’est là que nous entrons dans le vif du sujet. Pour produire l’effondrement, on ajoute progressivement plus d’eau douce pendant la simulation, en l’augmentant chaque année de 0,0003 Sverdrups, soit 9,47 kilomètres cubes. Cela signifie qu’au cours de la simulation (2200 ans) ils ajoutent 22,9 millions de kilomètres cubes. Combien d’eau douce est-ce ? Pour vous donner une idée, la calotte glaciaire du Groenland contient 2,9 millions de kilomètres cubes de glace, soit 2,67 millions de kilomètres cubes d’eau. C’est-à-dire qu’ils ajoutent dans l’expérience l’équivalent de 8,6 calottes du Groenland. Il est évident qu’ils n’obtiennent pas cette barbarie d’eau douce du Groenland.
2b. Où trouvent-ils l’eau douce?
L’eau douce n’est pas ajoutée dans le nord de l’Atlantique Nord et dans les mers nordiques, où l’eau de fusion du Groenland est ajoutée, mais entre 20 et 50 degrés N, une bande de l’Atlantique allant de Cuba au sud de la France. Et ils la retirent du reste de l’Atlantique au sud de 20 en N jusqu’en Argentine et en Afrique du Sud. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est comment cette eau douce voyage. Il est impossible de voyager dans l’atmosphère, étant donné que la circulation atmosphérique globale est divisée en deux dans la zone de convergence intertropicale, qui est l’équateur climatique de la planète, à environ 6 en moyenne. Les vents ne traversent pas cette bande, connue par les anciens navigateurs comme "la zone des calmes équatoriaux", et la vapeur d’eau ne peut pas le faire non plus. Il ne voyage pas non plus à travers le courant de renversement, qui au lieu d’augmenter diminue, de sorte qu’il ne peut pas transporter plus d’eau douce. Ils utilisent peut-être des bateaux-citernes comme l’eau de Sagunto pour la Catalogne.
Il est absolument incroyable que l’évaporation dans l’Atlantique Sud augmente sur des milliers de kilomètres cubes tout en réduisant les précipitations et que cette vapeur d’eau puisse traverser la zone de calme jusqu’à l’endroit où elle est ajoutée. Physiquement, c’est plus probable qu’un astéroïde nous tombe sur la tête.
2c. Combien de temps faut-il pour provoquer l’effondrement?
C’est la partie qu’aucun journal ou journal d’information ne raconte. Dans ces conditions absurdes, il faut 1758 ans pour provoquer l’effondrement du courant. La seconde venue du Christ, attendue depuis 2000 ans, semble plus probable.
3. La réalité
Les scientifiques ne sont pas d’accord sur le point de savoir si le courant de basculement de l’Atlantique s’affaiblit, se renforce ou s’il présente simplement une variabilité naturelle. Cela est dû au fait qu’il existe des mesures du courant à 26 p.n. par le système RAPID depuis 2004 seulement et la tendance qu’il présente sur une si courte période n’est pas statistiquement significative, comme l’indique l’étude de Lobelle et al. 2020.
Le problème est compliqué parce que la variabilité du courant est liée dans de nombreuses études à la variabilité de l’Oscillation multidécadique de l’Atlantique, qui a une période de 60 ans, comme l’indique Frajka-Williams et al. 2023, nous pourrions donc avoir à attendre la seconde moitié du XXIe siècle pour savoir si le courant présente une tendance indépendante de la variabilité naturelle.
Il convient également de noter que les modèles ne sont pas en mesure de reproduire l’énorme variabilité saisonnière du courant et que la baisse enregistrée en 2009 dans la mesure RAPID à 26 ~N a largement dépassé la capacité de variation du courant dans les modèles dans un année seulement. Ceux qui ont lu mon livre savent que les modèles ne reproduisent pas correctement le transport de chaleur sur la planète, donc toute étude de ce phénomène avec des modèles devient un fantasme total.
Je suis encore allé plus loin et, comme je le fais habituellement, j’ai téléchargé les données de transport du courant par le système de mesure RAPID, que vous trouverez ici (instructions ici), pour les analyser. En passant des données semi-journalières à mensuelles, j’obtiens un graphique identique à celui de la figure de l’article (courbe orange de la figure 1). Ce sont les données officielles du transport d’eau par le courant sud de renversement de l’Atlantique (AMOC) à Sverdrups (millions de mètres cubes par seconde), disponibles jusqu’en février 2022.
Comme nous pouvons le voir sur la figure 2, ce n’est pas seulement que la tendance n’est pas significative, c’est que l’année la plus basse du transport est 2009, il y a 15 ans. Les données ne confirment pas que le courant se “ralentisse” ou s’approche d’un “tournant” ou d’un “effondrement”.
C’est pourquoi de nombreux scientifiques sont sceptiques à l’égard de travaux comme celui-ci et des auteurs comme Moat et al. 2020 montrent que le courant ne s’affaiblit plus. Mais leurs opinions restent dans leurs articles, que presque personne ne lit, et ne parviennent jamais aux médias, qui préfèrent clairement les histoires catastrophiques avec l’humanité comme coupable.
Rappelons ce qu’a dit en 2004 le grand océanographe du MIT Carl Wunsch dans une lettre à Nature sur la diminution du Gulf Stream, partie de la circulation thermohaline du courant de renversement et essentielle pour l’arrivée de chaleur en Europe occidentale:
Son article "On sonde le Gulf Stream à la recherche d’alertes précoces de défaillance du système" (Nature 427) parle du climat dans le sud de l’Angleterre “sans le Gulf Stream”. Malheureusement, cette phrase a été trop souvent vue, en général dans des journaux préoccupés par l’improbable possibilité d’un nouvel âge glaciaire en Grande-Bretagne déclenchée par la perte du Gulf Stream.
Les lecteurs européens devraient être rassurés, car l’existence du Gulf Stream est la conséquence du système de vents à grande échelle sur l’océan Atlantique Nord et de la nature du mouvement des fluides sur une planète en rotation. La seule façon de produire une circulation océanique sans Gulf Stream est d’éteindre le système de vents ou d’arrêter la rotation de la Terre, ou les deux.
Il y a de vraies questions sur les changements imaginables dans la circulation océanique et leurs conséquences climatiques. Mais l’hyperbole et l’alarmisme ne contribuent pas à ce débat. La probabilité d’un état climatique sans le Gulf Stream dans un avenir proche, dans des dizaines de millions d’années, est à peine plus que zéro.
Wunsch a tout à fait raison. Le transport de chaleur ne s’effondre pas sur une planète qui tourne et qui possède une atmosphère et un océan. Les alarmistes remontent des milliers d’années à une époque où les restes des couches glaciaires Laurentina et Scandinavie se fondaient encore et où l’apport d’eau douce et froide était très important, et où le courant de renversement sud de l’Atlantique pouvait avoir été très faible. Cependant notre connaissance de ce qui se passait alors est très pauvre et des études comme celle de Thornalley et al. 2009 indiquent que la diminution du courant de renversement aurait pu être compensée par une augmentation de l’activité des virages océaniques. En tout état de cause, ces conditions ne s’appliquent pas actuellement.
4. La manipulation
Lorsque l’information fournie est fausse ou biaisée de manière systématique et continue, il n’y a pas d’autre interprétation que de se laisser manipuler. Le but de cette manipulation est de nous convaincre que le changement climatique est mauvais et que c’est de notre faute.
Les études de science-fiction climatique utilisant des modèles sont une partie importante de la manipulation, parce que les modèles supportent tout. En truquant les conditions, on peut obtenir des résultats physiquement incroyables ou impossibles, qui sont cependant publiés, en acceptant que les modèles défectueux basés sur notre ignorance sont des arbitres du possible et du probable.
Les scientifiques impliqués dans cette manipulation peuvent être sincèrement convaincus de ce qu’ils défendent, mais ils prennent le chemin de la moindre résistance pour améliorer professionnellement dans le monde concurrentiel de la science. Les trois auteurs de la médiocre étude de science-fiction ont eu un impact global sur leur travail, en augmentant leur pertinence, et en mettant le nom de leur université dans tous les médias. C’est dans l’intérêt de leur carrière. Les énormes sommes d’argent consacrées à la science qui soutient la cause humaine du changement climatique se traduisent par la création d’instituts et de centres à travers le monde occidental où de nombreux scientifiques alarmistes trouvent des positions aisées avec des salaires de fable.
Les revues scientifiques défendent ce qui est probablement le commerce légal le plus rentable sur Terre. Les contribuables paient pour la recherche scientifique, ainsi que pour le temps des auteurs qui écrivent l’article, les sommes exhorbitantes que les magazines facturent aux auteurs de l’étude pour la publication, paient pour les magazines imprimés et l’accès électronique par les départements, les universités et les centres de recherche. Et si les contribuables veulent lire ce qu’ils ont déjà payé trois fois et n’appartiennent pas à un centre abonné au magazine, ils doivent payer une quatrième fois pour accéder à l’article. Les marges avec lesquelles opèrent les éditeurs scientifiques feraient pâlir d’envie Apple lui-même. Garantir ces avantages leur ferait défendre que la Terre est plate, si c’est le cas. Les gouvernements occidentaux, par l’intermédiaire des centres de recherche et d’éducation qu’ils financent, sont les principaux clients de ces maisons d’édition qui ne peuvent en aucun cas se permettre de les contrarier.
5. L’auto-illusion activiste
Le système d’incitation autour de la science du climat est extrêmement pernicieux et a créé la figure du scientifique activiste, dont le premier grand exemple a été James Hansen, directeur de l’Institut Goddard pour les études spatiales, qui a défini les trains de transport de charbon comme “trains de la mort”. Les scientifiques militants sont les plus connus du grand public, et leur plus grand représentant en Espagne est Fernando Valladares, membre de Rebelión Científica.
Ces “scientifiques” abandonnent le principe d’objectivité, défini par le grand philosophe de la science Karl Popper comme essentiel pour la méthode scientifique. Ils ne sont donc pas en mesure d’analyser les preuves objectivement, puisqu’ils ont déjà décidé à l’avance quel est le résultat qu’ils préfèrent. Toutefois, dans l’état actuel de la science du climat, cette position est jugée non seulement acceptable mais souhaitable. George Bernard Shaw a dit que le cerveau d’un fou digère la philosophie en folie, la science en superstition et l’art en pédagogie. Les militants scientifiques digèrent clairement la science dans la superstition.
Un exemple flagrant de la cécité des scientifiques militants est Antonio Turiel, chercheur à l’Institut des Sciences de la Mer du CSIC. Il est physicien et a la capacité, comme moi, de disséquer l’étude qui nous occupe aujourd’hui sur l’effondrement du courant de renversement atlantique. On peut supposer qu’il l’a lu puisqu’il a publié un article sur cette étude intitulé "Si notre survie était importante". Mais ce qu’il dit montre qu’il n’a pas compris.
L’importance de l’étude de Westen et al réside dans le fait que, pour la première fois, on est parvenu à reproduire l’effondrement de l’AMOC dans un modèle de simulation climatique utilisé par le GIEC. Dans l’expérience numérique, le flux d’eau douce résultant de la fusion des eaux continentales au Groenland et au Canada augmente très lentement et progressivement
La figure 1 de l’étude dément que l’eau provienne du Groenland et que la quantité d’eau ajoutée soit 8,6 fois celle du Groenland, et pourtant il faut 1758 ans pour provoquer l’effondrement. C’est ce qu’il appelle “jouer”. J’appelle ça “produire” de la mauvaise fiction.
Antonio ne semble pas réaliser que l’étude tombe dans le raisonnement circulaire quand comme forçage réduit le flux d’eau douce dans l’Atlantique sud et tropical et l’augmente dans l’Atlantique nord, pour ensuite utiliser comme diagnostic d’effondrement la réduction du transport d’eau douce par le courant. Si l’eau douce diminue à la source et augmente à destination, la réduction de son transport ne peut pas être diagnostiquée. Le raisonnement circulaire est très commun dans la climatologie, avec l’auto-illusion de penser que pour obtenir quelque chose dans un modèle, ce quelque chose cesse d’être un concept théorique et est confirmé par le modèle. Les modèles ne sont que de la théorie, et ce qui se passe en eux n’est que de la théorie, et puisque les modèles sont pleins d’erreurs, mauvaise théorie.
Mais nous allons à la proposition qui fait cette lumière pour conjurer un danger que les données ne soutiennent pas et qui exige des conditions impossibles pendant 1.758 ans pour produire sur un modèle. Antonio Turiel se demande :
Que pouvons-nous faire pour éviter cette catastrophe?
Je dirais qu’il n’y a rien à faire pour éviter les catastrophes imaginaires, mais cela aiderait de réduire les fonds pour ceux qui les produisent.
À propos de Knownuthing
Javier Vinós, docteur en biochimie et biologie moléculaire. Scientifique. Expert en changement climatique naturel. Expert en risques systémiques, y compris les pandémies, le pic pétrolier, l’énergie et les limites de croissance. Auteur du livre "Climate of the Past, Present and Future".
https://www.rankia.com/blog/game-over/6253442-manipulacion-mediante-mala-ciencia-ficcion-climatica
une nouvelle étude confirme l'effondrement du Gulf Stream : il ralentit progressivement depuis quelques décennies, ce qui engendre beaucoup d'inquiétudes auprès de la communauté scientifique car ce courant océanique régule le climat sur de nombreuses régions du monde.
Si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard
Chers lecteurs :
Ces derniers jours, on a beaucoup parlé de l'arrêt éventuel du bras atlantique du courant méridien de retournement de l'Atlantique (AMOC). Je ne vais pas passer trop de temps à expliquer ce qu'est l'AMOC et son bras atlantique : pour en savoir plus, vous pouvez lire cet excellent fil d'information sur Twitter (ou X, comme ils l'appellent maintenant) de l'Agence météorologique nationale espagnole (Agencia Estatal de Meteorología de España).
Si l'on s'intéresse tant à ce qui pourrait arriver à l'AMOC, c'est en raison de la publication récente d'un article qui, à l'aide d'une nouvelle méthode d'identification des points chauds, indique que ce courant océanique pourrait s'arrêter complètement au cours du 21e siècle.
La crainte d'un arrêt de l'AMOC n'est pas nouvelle : de nombreuses analyses sur le ralentissement possible de l'AMOC ont été publiées au cours des 20 dernières années, et les premiers avertissements à ce sujet remontent même à 60 ans. Cette année, cependant, ces avertissements sont particulièrement importants en raison de ce qui se passe dans l'océan mondial et en particulier dans l'Atlantique Nord. Les températures de surface de la mer atteignent des niveaux sans précédent.
Actuellement, la température moyenne de l'ensemble de l'Atlantique Nord se situe à environ 1,4°C au-dessus de la moyenne de référence (moyenne calculée entre 1982 et 2011). Jusqu'à présent, la température de la mer s'est écartée de cette moyenne d'environ 0,6°C, à la hausse comme à la baisse (même si, ces dernières années, elle a toujours été orientée à la hausse) ; un écart de 1,4°C est donc plus que significatif, surtout pour une seule année. De plus, cela se produit au cours d'une année où la température de l'air en surface (la référence à 2 mètres) a atteint un niveau record, probablement le plus élevé des 100 000 dernières années, soit environ 1,72 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle, laissant ainsi de côté la limite de 1,5 °C proposée dans les Accords de Paris sur le climat.
Ce réchauffement anormal et soudain de l'Atlantique Nord pourrait être un symptôme du blocage de l'AMOC, de sorte que la publication de l'article susmentionné a essentiellement jeté de l'huile sur un feu qui brûlait déjà très fort.
Il faut dire que les modèles du GIEC (GIEC6) ne considèrent pas la possibilité d'un effondrement de l'AMOC au cours de ce siècle comme un événement probable. Cependant, comme l'explique le professeur Stefan Rahmstorf (qui est une référence mondiale dans l'étude de l'AMOC), les modèles du GIEC attribuent une stabilité excessive à l'AMOC, comme le montre le fait que les modèles du GIEC ne commencent à montrer une zone de refroidissement au sud du Groenland (symptôme d'un ralentissement de l'AMOC) que pour un réchauffement global de plus de 2ºC alors qu'en réalité, nous observons déjà cette anomalie depuis des années avec un réchauffement d'environ 1ºC.
Cette stabilisation excessive de l'AMOC dans les modèles climatiques nous a laissés plutôt impuissants à comprendre quelles pourraient être les conséquences de l'arrêt de ce courant océanique fondamental pour la redistribution de la chaleur autour de la planète. Nous avons comme référence ce qui s'est passé à d'autres époques géologiques lorsque l'AMOC s'est arrêté, mais les circonstances étaient très différentes, notamment parce qu'il y avait moins de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Quoi qu'il en soit, tout indique que si l'AMOC s'arrête finalement, les conséquences pour la vie sur la planète, et en particulier en Europe, seront très graves.
L'AMOC transporte des eaux chaudes du golfe du Mexique vers la Norvège, libérant ainsi de la chaleur et de l'humidité, ce qui fait de l'Europe, bien que située à des latitudes assez élevées, un continent au climat assez doux. Cette eau repart ensuite vers le Groenland, libérant encore de la chaleur, jusqu'à ce qu'elle se refroidisse suffisamment pour devenir plus dense et s'enfonce dans la mer, circulant à une profondeur de 1 000 mètres et plus. En s'arrêtant, on prévoit précisément que l'Europe deviendrait un continent plus froid et plus sec, et que les profondeurs de l'océan deviendraient moins ventilées, avec moins d'oxygène, ce qui entraînerait une disparition massive de la vie marine. En outre, l'augmentation continue de la température de surface de la mer garantit l'apparition de tempêtes de plus en plus violentes et destructrices. Mais cela ne s'arrête pas là. Dans les scénarios les plus extrêmes, la planète se transformerait en deux immenses zones polaires et une zone centrale surchauffée. Car un autre problème lié à l'arrêt de l'AMOC, qui est l'un des points de non-retour du système planétaire, est qu'il peut déclencher le dépassement d'autres points de non-retour, déstabilisant le climat de la planète en quelque chose de méconnaissable, mais certainement extrême et très probablement incompatible avec la vie humaine.
On ne sait pas exactement ce qui se passera si l'AMOC s'effondre, notamment parce que nos modèles numériques sont très conservateurs et ont tendance à favoriser les configurations qui ressemblent à notre climat actuel et à pénaliser les états qui s'en écartent fortement. C'est précisément à cette contradiction entre les modèles et la réalité que la nouvelle vague de négationnistes qui déferle sur la planète et en particulier sur l'Espagne s'accroche pour nier l'essentiel et supposer que ce qui est dit est exagéré. En réalité, ils ne comprennent pas que les modèles, par construction, prédisent une évolution continue et lisse, et c'est pourquoi ils ont du mal à modéliser correctement ce que sont les changements abrupts, les transitions de phase. En règle générale, les modèles climatiques pêchent par optimisme, et non par le contraire.
Nous ne sommes pas non plus tout à fait sûrs que ce que nous observons est un symptôme du ralentissement et de l'arrêt éventuel de l'AMOC. Un certain nombre de facteurs, plus ou moins graves, pourraient expliquer l'anomalie de cette année, mais dans l'ensemble, la tendance à l'augmentation des températures de la mer due au changement climatique garantit que, tôt ou tard, nous parviendrons au scénario de l'effondrement de l'AMOC.
Ceux qui ont compris la gravité de la situation sont naturellement très inquiets et anxieux, attendant que la science ait le dernier mot sur ce nouveau choc pour la santé de la planète. Pour la majorité de la population, l'effondrement possible de l'AMOC est totalement étranger à leur vie et n'a bien sûr que peu d'intérêt et d'importance.
Au cours des mois et des années à venir, les océanographes vont se livrer à des mesures massives, à l'amélioration des modèles, au traitement des données, à leur analyse poussée, à leur recoupement avec les données des météorologues, des paléoclimatologues, des biologistes marins, etc. afin de mieux comprendre ce qui se passe. Et à l'issue de ce travail intensif, qui prendra beaucoup de temps, un verdict sera rendu. Et il y aura deux possibilités. La première est que l'AMOC est déjà en train de ralentir ou de s'effondrer. La seconde est que cela ne s'est pas encore produit et que ce que nous voyons est une anomalie transitoire.
Dans le premier cas, peu importe ce que nous dirons, car les effets de l'effondrement de l'AMOC seront certainement devenus plus qu'évidents pour le grand public. Dans le cas spécifique de l'Europe, nous aurons des hivers plus froids, plus de sécheresse et des tempêtes de plus en plus destructrices, dans un processus qui s'aggravera au fil des ans, jusqu'à ce que nous atteignions un point de stabilité qui sera la nouvelle normalité, et qui impliquera sans aucun doute le déplacement de millions d'êtres humains vers des zones plus habitables.
Dans le second cas, toute cette discussion ressemblera à un feuilleton estival typique, les gens n'y prêteront pas la moindre attention et continueront à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Tout restera inchangé. Nous continuerons à émettre du CO2 dans l'atmosphère comme s'il n'y avait pas de lendemain, ce qui garantit qu'il n'y aura pas de lendemain.
Car c'est le fond du problème. Par notre façon d'agir, nous garantissons que cette catastrophe imminente finira par se concrétiser.
Si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard.
Par notre indolence, par notre refus obstiné de changer de cap en tant que société, nous garantissons que les pires scénarios se produiront. La frayeur de cette année devrait nous inciter à réfléchir et à changer. Si nous ne le faisons pas, que croyons-nous qu'il nous arrivera ?
N'oubliez pas : si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard.
Salu2.
Antonio Turiel
L'un des phénomènes océaniques le plus important pour le climat – l'Amoc, qui englobe le fameux Gulf Stream – serait sur le point de s'effondrer, selon un article paru mardi dans la revue Nature. La disparition de ce système de courants marins aurait des conséquences catastrophiques pour l'humanité. Mais ces nouvelles prévisions d'un effondrement avant la fin de ce siècle restent controversées.
En 2004, le film catastrophe "Le jour d’après" dépeignait un monde devenu difficilement vivable à cause des transformations liées aux changements climatiques. Son réalisateur Roland Emmerich prenait comme point de départ de son scénario catastrophe l’effondrement d’un phénomène océanique et climatique au nom abscons : la "circulation de retournement" ou "Atlantic meridional overturning circulation" en anglais (Amoc). Un phénomène crucial – dont fait partie le célèbre Gulf stream – qui fait remonter de l’eau chaude de l’équateur vers le nord de l’Atlantique et joue un rôle de thermostat pour les températures un peu partout sur Terre.
Il se pourrait que ce "Jour d’après" cinématographique ne soit plus si éloigné que cela dans la réalité. Du moins à en croire une étude parue mardi 26 juillet dans le très prestigieux magazine Nature et qui fait depuis l’objet d’intenses débats scientifiques. Cet article peut, en effet, sembler très alarmiste : il assure qu’en raison du réchauffement climatique la fin de l’Amoc pourrait être imminente, et se produire dès 2024 dans le pire scénario envisagé par les deux climatologues danois qui l’ont rédigé.
"95 % de certitude" d'un effondrement avant 2100
Les hypothèses moins catastrophiques ne sont pas beaucoup plus rassurantes. Ces climatologues sont convaincus "à 95 % que cet effondrement aura lieu à un moment entre 2025 et 2095. La date la plus probable est 2057, soit dans 34 ans", affirme un communiqué du Niels Bohr Institute de l’Université de Copenhague, où travaillent les auteurs de cette étude.
C’est bien plus tôt et radical que les prévisions des experts du Giec, qui n’envisage pas d’effondrement de ce phénomène dans les 100 prochaines années, souligne la chaîne américaine CNN.
"Cela fait vraiment peur, et nous ne ferions pas ce genre de prédiction à la légère", assure à CNN Peter Ditlevsen, l’un des auteurs de cette étude.
Pour comprendre l’enjeu de cet article scientifique, il faut garder à l’esprit que "l’effondrement de l’Amoc est considéré comme l’un des principaux points de basculement du réchauffement climatique avec de profonds effets pour l’humanité", rappelle Andrew Watson, directeur du groupe de recherche atmosphérique et maritime de l’université d’Exeter.
La circulation de retournement est un système complexe de courants, souvent comparé à un immense tapis roulant. Il transporte l’eau chaude de l’équateur vers l’Atlantique nord où les courants refroidissent. L’eau devient alors plus lourde et dense, et s’enfonce jusqu’aux profondeurs de l’océan où des courants contraires la ramènent vers le sud.
Cette eau chaude permet, notamment, d’avoir des hivers plus doux dans l’hémisphère nord et ces courants ont aussi un impact important sur le fonctionnement des moussons et la puissance de certains événements climatiques extrêmes comme les ouragans.
Hivers plus froids au nord, fin des pluies au Sahel
Si l’Amoc cessait de fonctionner – c’est-à-dire qu’il n’y aurait plus ce mouvement d’eau chaude qui remonte au nord et d’eau froide qui descend vers le sud – les conséquences seraient brutales. Les hivers deviendraient beaucoup plus froids au nord, et des régions entières, notamment en Afrique de l’ouest ou en Inde, risqueraient d’être presque entièrement privées de précipitations.
"Certaines zones densément peuplées – notamment en Inde –, seraient profondément impactées par cette baisse des précipitations", note Jon Robson, climatologue et océanologue à l’université de Reading. Sans précipitations ou moussons, la sécurité alimentaire de millions de personnes seraient notamment remise en question.
Les changements seraient surtout très soudains. Un tel effondrement s’est produit il y a environ 20 000 ans durant la dernière période glaciaire et les températures avaient connu des changements de plus de 10 °C en moyenne en à peine une décennie. L’humanité aurait le plus grand mal à s’adapter à une transformation climatique aussi profonde en un laps de temps aussi court.
Pour parvenir à leur conclusion, les auteurs de l’article de Nature ont comparé les températures à la surface de l’océan dans l’Atlantique nord – où le phénomène de retournement se produit – sur les 150 dernières années. Ils ont observé que les températures variaient de plus en plus d’une année sur l’autre. Une instabilité qui serait, selon eux, le prélude à ce point de bascule. "C’est un peu comme avec les marchés financiers. Quand ils deviennent très instables, c’est-à-dire très volatiles, l’effondrement des cours est généralement proche", explique le géologue américain Jeffrey Kargel, dans une contribution au site de vulgarisation scientifique Science Media Center.
"La grande nouveauté de cet article est qu’il propose une évaluation temporelle de ce point de bascule. Une estimation qui, il faut le reconnaître, est osée", résume Didier Swingedouw, spécialiste de l’Amoc au Laboratoire Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux (EPOC) de l’université de Bordeaux.
Conclusion inutilement alarmiste ?
Plus qu’osée, ce serait "une conclusion inutilement alarmiste", assure Penny Holliday, océanologue et spécialiste de l’Amoc au Centre national britannique d’océanographie. Elle rappelle qu’il n’existe d’observations scientifiques du fonctionnement de l’Amoc que depuis 20 ans. Si l'on s’en tient à ces seules données, "il n’y a pas de preuve d’un rapide déclin de l’état de santé de l’Amoc", assure-t-elle. Depuis 2014, après dix ans de ralentissement qui aurait pu faire craindre le pire, il a même repris du poil de la bête.
Tous les experts interrogés jugent qu'il faut prendre cette étude avec des pincettes. Un autre problème identifié vient du choix de la température à la surface de l’océan comme mètre étalon pour évaluer la bonne santé de l’Amoc. "Les auteurs ne prennent pas du tout en compte d’autres facteurs qui pourraient aussi expliquer ces variations de température", estime Jon Robson.
Sans compter que la conséquence de l’instabilité de l’Amoc n’est pas forcément un effondrement du système. "Il y a peut-être autre chose de moins dramatique de l’autre côté de cette instabilité", explique Andrew Watson. "Rien ne prouve qu’il n’y a que deux choix : soit l’Amoc fonctionne, soit il ne fonctionne pas", ajoute Jonathan Bamber, directeur du Bristol Glaciology Centre. Peut-être que le pire qui puisse arriver est un fort ralentissement de l’Amoc.
Ce qui ne serait pas rassurant pour autant. Si la puissance de l’Amoc diminue, "il y aura tout de même d’importants effets sur le climat mondial", assure Andrew Watson. La seule différence est "que cela arrivera moins vite, ce qui pourrait nous laisser le temps de réagir", conclut Jon Robson. C’est-à-dire faire confiance aux gouvernements pour réduire aussi vite que possible nos émissions de gaz à effet de serre, car de l’avis de tous les experts interrogés, plus le réchauffement climatique dure ou s’accentue, plus le risque d’un effondrement de l’Amoc augmente
Le Golf Stream pourrait-il nettement faiblir et engendrer un bouleversement du climat en Europe ? C'est ce que suggère une étude de l'université de Copenhague. Faisons le point avec les éléments connus à ce jour....Le net ralentissement voire l'arrêt total de ce golstream engendrera un profond bouleversement climatique en Europe et donc aussi du côté de la France. Faisons le point avec une nouvelle étude de l'université de Copenhague.
Réchauffement climatique : les courants océaniques profonds en Antarctique ralentissent plus tôt que prévu, selon une étude Ce ralentissement menace la biodiversité marine et risque d'accélérer le réchauffement climatique.
Le flux des courants profonds tels que le Gulf Stream serait en train de ralentir. Un phénomène préoccupant qui pourrait avoir un impact sur le climat.
Le véritable cœur de la Terre est niché sous la surface des océans. Il charrie des milliards de mètres cubes d'eau qui effectuent le tour du globe en mille cinq cents ans. Cet Amazone puissance mille contrôle le climat terrestre, réchauffe les pôles, refroidit la zone tropicale, absorbe du CO2 par millions de tonnes (31 % de la production humaine), rejette des Himalaya d'oxygène et nourrit des milliards de poissons.
Les océanologues nomment ce courant qui vagabonde dans tous les océans du monde « circulation thermohaline » ; il est engendré par les différences de densité de l'eau de mer, elles-mêmes liées à des écarts de température (« thermo ») ou de teneur en sel (« halin », synonyme de « salin »). Au centre de toutes les attentions figure la circulation méridienne de retournement atlantique, en anglais Meridional Overturning Circulation (MOC).
Du jamais-vu. Sur Terre, le climat dépend du bon vouloir de ce mouvement des eaux - et inversement. Or les scientifiques s'inquiètent d'un ralentissement en Atlantique Nord. « Après une période longue et relativement stable, un premier affaiblissement de la circulation thermohaline en Atlantique Nord s'est produit dès le XIXe siècle, suivi par un second déclin, plus rapide, au milieu du XXe. Au cours de la dernière décennie, on constate un état de faiblesse jamais observé jusque-là », expliquait, en 2021, une étude dans Nature Geoscience. Une autre analyse datant de deux mois confirme un réchauffement dans cette zone à toutes les profondeurs. « Un arrêt de la circulation océanique profonde signifierait un désastre climatique d'ampleur comparable à la fonte de l'ensemble des calottes glaciaires terrestres », avertit l'océanographe J. Keith Moore, professeur associé à l'université de Californie à Irvine, l'un des auteurs de cette étude.
L'océan, une machine thermique
Lorsque les différents courants marins, dus aux vents de surface et à la densité de l'eau, se rencontrent, ils engendrent des phénomènes d'upwelling (les eaux profondes montent à la surface) ou de downwelling (les eaux de surface s'enfoncent dans les profondeurs). Ce processus de circulation océanique a un impact majeur dans la régulation du climat.
Dominos. Faut-il s'en inquiéter ? Comme dans un jeu de dominos, l'ensemble des courants sous-marins pourrait-il stopper, provoquant un cataclysme maritime et terrestre ? L'une des expertes mondiales de ces phénomènes, Sabrina Speich, du laboratoire de météorologie dynamique de l'Institut Pierre-Simon-Laplace, apporte un bémol à ces travaux : « Pour pallier l'absence de relevés de vitesse remontant à plus de vingt ans, les auteurs de l'étude ont utilisé des indicateurs indirects, supposés refléter la vitesse du courant depuis mille cinq cents ans. Un procédé dont la robustesse reste à prouver. Au cours des vingt dernières années, malgré un grand effort de recherche international, on a découvert un système complexe sans tendances claires. Cet effort doit être amplifié pour mieux connaître le fonctionnement de la MOC. »
De gros efforts signifient des centaines de millions de crédits pour financer des expéditions et implanter en pleine mer des centaines de stations d'observation. Or ce n'est pas vraiment la priorité des nations en cette période de crise. Sabrina Speich enrage : « Nous sommes dans une urgence climatique énorme, et pourtant, tant en France qu'en Amérique, nos crédits ont tendance à baisser. C'est absurde ! »
Urgence. Pour autant, devons-nous craindre un arrêt total de la circulation thermohaline, avec les conséquences dramatiques qui pourraient en découler ? « Je n'y crois pas, répond Sabrina Speich, en revanche, il est tout à fait envisageable qu'elle tombe en panne dans sa partie de l'Atlantique Nord. Mais n'en faisons pas un drame ! » En effet, certaines retombées de cet arrêt régional pourraient s'avérer positives. Ainsi, le réchauffement de la zone polaire serait susceptible d'être ralenti. Ce qui n'est pas rien quand on sait que c'est là que le thermomètre s'affole le plus. La déglaciation du Groenland se ferait moins rapidement, et la banquise aurait des chances de regagner du terrain. Le tout étant excellent pour le climat dans son ensemble. À côté de cet aspect positif, d'autres sont moins réjouissants.
Avec la disparition du Gulf Stream, l'Europe de l'Ouest perdrait son bouclier thermique et se verrait balayée par plus de tempêtes. Autre conséquence néfaste, une probable hausse du niveau des mers. Faute d'apport de nutriments, les poissons émigreront, au grand dam des pêcheurs. L'Afrique serait également concernée, avec une diminution des pluies et, donc, une sécheresse accrue. « Pour prédire avec plus de précision les impacts futurs du changement climatique, observer plus et mieux l'océan profond est capital », insiste Sabrina Speich.La décélération de ces courants océaniques pourrait-elle se produire ailleurs qu'en Atlantique Nord ?
Probablement, mais les observations en mer sont encore trop rares et les recherches trop éparses pour en tirer des conclusions solides. Malgré les restrictions de crédits, le monde scientifique s'organise afin de poursuivre ses efforts. Si notre cœur sous-marin donnait vraiment des signes d'infarctus, comment le soigner ? Est-il raisonnable de compter sur l'équivalent marin d'un pacemaker ? Aucun océanologue n'y croit. Autant vouloir déplacer la Grande Pyramide avec une paire de bœufs ! « L'unique mesure envisageable, c'est de cesser d'émettre du gaz carbonique », conclut Sabrina Speich. La bonne blague
La circulation des océans en Antarctique, une triple menace climatique qui provoquerait une réaction en chaîne...Il n'y a pas que la montée du niveau des océans qui menace la planète. Bien souvent oubliée, la circulation des océans en Antarctique est vitale pour la régulation du climat mondial. Elle est menacée par plusieurs facteurs, tous liés au réchauffement climatique qui continue de s'aggraver.
Une étude relayée par « The Guardian » juge que le Gulf Stream pourrait s’arrêter, ce qui causerait une catastrophe climatique mondiale.
C’était le pitch de départ du film catastrophe « Le Jour d’après » (Roland Emmerich, 2004). Le Gulf Stream s’arrêtait subitement, entraînant une catastrophe climatique mondiale. S’il est peu probable que le monde s’écroule en quelques jours dans la réalité, les scientifiques s’inquiètent de l’état de ce courant chaud qui a un rôle extrêmement important. Selon une étude du Potsdam institute for climat impact research, relayée par The Guardian jeudi 5 août, le Gulf Stream montre des signes devant alerter sur son « effondrement ».
Depuis un siècle, la vitesse du courant connaît une baisse nette et continue ; et ces dernières analyses laissent envisager qu’il puisse définitivement s’arrêter. Or, le Gulf Stream a un rôle décisif sur la météorologie. S’il venait à s’arrêter, ce sont des régions entières du globe qui connaîtraient un dérèglement climatique de grande ampleur : sécheresses catastrophiques dans des régions agricoles, tempêtes en Europe, hausse du niveau des océans, fonte accélérée des glaces sont notamment à redouter.
« Je ne m'attendais pas à ces signes de déstabilisation déjà visibles et je trouve cela effrayant », a déclaré Niklas Boers, de l'Institut de Potsdam, cité par The Guardian. « C'est une chose qu’on ne peut tout simplement pas laisser arriver ». La vitesse du Gulf Stream dépend de son équilibre entre eau salée plus dense et eau douce qui le ralentit. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces participent donc à ce déséquilibre en y ajoutant trop d’eau douce.
Les scientifiques ne savent pas à quelle échelle de temps l’effondrement redouté pourrait se produire faute d’inversion de la tendance climatique. Cela pourrait être une question d’années, de décennies ou de siècles. Selon de précédentes recherches menées en 2019, certains niveaux critiques ont déjà été dépassés, au point que l’on peut parler de « l’existence d’une menace pour la civilisation ».
Le Point 07/08/2021
Souvent confondue avec le Gulf Stream, la circulation méridienne de retournement atlantique joue le rôle de thermostat mondial. Et, selon une nouvelle étude, ce dernier est sur le point de disjoncter.
On l'appelle "circulation méridienne de retournement atlantique" (Amoc). Ce courant marin, qui joue un rôle de thermostat au niveau du climat mondial, est en train de se détraquer, s'alarme une nouvelle étude parue jeudi 5 août dans la revue Nature Climate Change*. Un chercheur du Potsdam Institute for Climate Impact Research, en Allemagne, rapporte avoir observé les premiers signes d'une déstabilisation de ce système qui fait la pluie et le beau temps sur la planète.
"Je ne m'attendais pas à ce que des signes de déstabilisation soient déjà visibles, et je trouve cela effrayant", a réagi Niklas Boers, auteur de l'étude, cité par The Guardian*, pour qui cela pourrait présager d'un effondrement de l'Amoc. "Nous ne pouvons pas laisser cela arriver", prévient-il. Car si les scientifiques attribuent ces dérèglements au réchauffement climatique causé par l'activité humaine, l'écroulement de ce système viendrait encore accélérer la hausse des températures, plongeant notre planète dans un terrible et imprévisible cercle vicieux.
Qu'est-ce que l'Amoc et à quoi sert-elle ?
La circulation méridienne de retournement atlantique décrit le fonctionnement complexe de la circulation de l'eau dans l'océan Atlantique. En fonction de sa salinité, de sa masse, de sa densité ou encore de sa température, l'eau se déplace en effet différemment dans ce vaste système, générant un flux jusqu'alors stable et constant. En transportant d'énormes quantités d'eau de la surface aux profondeurs – et inversement –, l'Amoc contribue à réguler le climat tel que nous le connaissons.
Mais depuis les années 1960, ce flux s'est considérablement affaibli, atteignant son niveau le plus faible depuis un millénaire, selon une étude scientifique parue dans la revue Nature Geoscience* (PDF) en mars dernier.
En étudiant le comportement de l'Amoc au cours des 100 000 dernières années, les scientifiques ont constaté que cette dernière avait deux modes de fonctionnement, résume The Guardian : l'un, rapide et puissant, tel qu'observé au cours des récents millénaires, et un autre, lent et faible. Or, une dernière étude assure que la hausse des températures pourrait précipiter une bascule rapide d'un état à l'autre. "La perte de stabilité dynamique impliquerait que l'Amoc a atteint un seul critique, au-delà duquel une transition possiblement irréversible vers son mode de fonctionnement faible pourrait avoir lieu", a détaillé Niklas Boers à l'agence Reuters*. A ce stade, l'état des connaissances ne permet toutefois pas de savoir si ce basculement est imminent, ou s'il surviendrait dans plusieurs siècles.
Quelles seraient les conséquences de son effondrement ?
L'effondrement de l'Amoc constitue ce que les experts du climat appellent un "seuil de rupture" ("tipping point" en anglais), à savoir un moment où le climat basculerait soudainement et de manière irréversible dans un état complètement différent de celui que nous connaissons.
Les conséquences de cette bascule seraient en effet immenses sur le climat. Les températures deviendraient beaucoup plus fraîches dans l'hémisphère nord, avec une augmentation du nombre de tempêtes, tandis que le niveau de l'océan Atlantique connaîtrait une forte hausse. Les moussons en Afrique et en Amérique du Sud se déplaceraient, exposant encore davantage de populations à d'importantes sécheresses. Interrogé en mars par franceinfo sur le ralentissement de l'Amoc, Didier Swingedouw, chercheur au CNRS et spécialiste de la variabilité du climat, évoquait également "une perturbation des écosystèmes marins et une baisse de production de tous les produits de la mer".
Il pointait enfin "une baisse de l'absorption du CO2, et donc une hausse de la concentration de ce gaz dans l'atmosphère, puis une accélération de la montée de la température sur Terre et une hausse de la température des océans". Soit une accélération du changement climatique.
Quelle est l'origine de cette déstabilisation ?
Parce qu'il absorbe et stocke la chaleur beaucoup plus efficacement que les terres et l'atmosphère, l'océan s'est considérablement réchauffé au cours des 50 dernières années en raison des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique, relève Météo France. Or, cela a "des conséquences sur les propriétés et la dynamique de l'océan, sur ses échanges avec l'atmosphère et sur les habitats des écosystèmes marins", note l'institut.
Outre cette hausse de la température des océans, l'arrivée massive d'eau douce – plus légère que l'eau salée – issue de la fonte des glaces, là aussi causée par le changement climatique, perturbe la circulation des flux marins. "Je ne m'attendais pas à ce que l'excès d'eau douce ajouté au cours du dernier siècle cause déjà un tel retournement de la circulation, a réagi Niklas Boers dans The Guardian. Il est urgent que nous revoyions nos modèles à la lumière de ces observations afin d'estimer dans quelle mesure l'Amoc est sur le point de franchir ce seuil."
En attendant, les scientifiques préconisent de lutter contre le phénomène à la source, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Et ce, de manière drastique.
* Les liens suivis d'un astérisque sont en anglais.
https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-un-courant-oceanique-majeur-de-l-atlantique-menace-de-se-detraquer-et-c-est-inquietant_4729247.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210807-[lespluspartages/titre2]
La circulation méridienne du retournement atlantique a atteint son niveau le plus faible depuis un millénaire, selon un article publié dans "Nature Geoscience".
Allons-nous vers un scénario digne du Jour d'après ? Dans ce film d'anticipation sorti en 2004, la circulation méridienne de retournement atlantique (Amoc), souvent appelée "Gulf Stream" de façon abusive, est à l'arrêt : l'Europe et l'Amérique du Nord vivent donc un nouvel âge de glace. Or, une étude scientifique parue dans la revue Nature Geoscience (PDF, en anglais) montre que ce courant a atteint son niveau le plus faible depuis un millénaire.
Stable jusqu'au XIXe siècle, la circulation méridienne de retournement atlantique "a connu un déclin rapide à partir des années 1960", écrivent les auteurs de l'étude dans Nature Geoscience. En cause : le réchauffement climatique. Ce dernier accélère la fonte de la calotte glaciaire du Groenland et cette eau douce, qui s'écoule dans l'océan Atlantique, perturbe le fonctionnement de l'Amoc, qui forme une boucle.
C'est ainsi que les eaux du golfe du Mexique migrent vers le nord. Ces eaux chaudes sont très salées car soumises à un fort phénomène d'évaporation. Elles voyagent en surface et se refroidissent en gagnant le nord. A cause de leur forte teneur en sel, elles sont plus lourdes que les eaux nordiques et plongent dans les profondeurs pour regagner le sud, raison pour laquelle ce processus est qualifié de "tapis roulant" océanique. Le problème, c'est que l'eau douce issue de la fonte de la calotte glaciaire réduit la salinité des eaux originaires du golfe du Mexique, déstabilisant ce mécanisme.
Des hivers plus rigoureux en Europe
Julie Deshayes, chercheuse du CNRS au laboratoire d'océanographie et du climat, précise que la circulation méridienne de retournement atlantique n'est en réalité qu'une petite partie (environ 10%) d'un vaste courant marin qu'est le Gulf Stream, nom trop souvent utilisé pour parler de la boucle décrite ci-dessus. Sauf que le Gulf Stream, étant lié à la rotation de la Terre, ne s'arrêtera jamais. Reste que l'étude parue dans Nature Geoscience amène à s'interroger sur les conséquences d'un ralentissement de l'Amoc d'ici la fin du XXIe siècle. Et celles-ci seraient nombreuses à l'échelle de la planète puisque les courants marins jouent un rôle important dans la régulation du climat.
Un affaiblissement encore plus prononcé de l'Amoc pourrait rendre les hivers plus rigoureux en Europe et en Amérique du Nord, affirme Didier Swingedouw, chercheur au CNRS et professeur à l'université de Bordeaux. Si les eaux chaudes qui remontent de la Floride vers l'Atlantique ralentissent, l'Europe ne bénéficiera plus de la douceur qu'elles apportent. La côte est des Etats-Unis et du Canada en serait elle aussi privée. Dans ces régions, les extrêmes saisonniers seraient plus marqués, mais cela se ferait surtout sentir en hiver avec des températures plus froides et davantage de tempêtes.
Une importante perturbation du courant de l'Atlantique nord détraquerait aussi l'ensemble du Gulf Stream et, par conséquence, le système climatique planétaire. Le niveau des eaux pourrait monter aux Etats-Unis, au Canada mais également en Europe, s'élevant parfois de "plusieurs dizaines de centimètres", d'après Didier Swingedouw.
Des sécheresses en Afrique
D'autres régions de la Terre seraient également touchées. Avec les éventuelles modifications de répartition de la chaleur au-dessus de l'océan Atlantique, le chercheur du CNRS remarque que les "moussons africaines", qui s'étendent de l'Afrique de l'Ouest jusqu'au Sahel, pourraient migrer plus au sud. Ce bouleversement affecterait durement les cultures à cause d'importantes sécheresses et constituerait, selon lui, "le désastre humain le plus important". Le spécialiste de la variabilité du climat mentionne aussi une incidence sur le transport de nutriments et de phytoplanctons à travers l'océan Atlantique. La conséquence, prévient-il, serait une perturbation des écosystèmes marins et une baisse de production de tous les produits de la mer.
Didier Swingedouw évoque encore un problème lié à la "séquestration du dioxyde de carbone", un des principaux responsables de l'effet de serre. En effet, une partie du CO2 de la planète est capté par les océans au niveau de l'interface air-mer au cours d'échanges gazeux. L'Amoc, en plongeant ensuite en profondeur, stocke le dioxyde de carbone ainsi capté dans des eaux très profondes. On parle de la "ventilation" des océans.
Mais un ralentissement du courant atlantique affaiblirait ce phénomène, engendrant une cascade d'événements : une baisse de l'absorption du CO2, et donc une hausse de la concentration de ce gaz dans l'atmosphère, puis une accélération de la montée de la température sur Terre et une hausse de la température des océans. L'ensemble participerait à une accélération du changement climatique.
Un courant "subtil" et "imprévisible"
Mais avant de s'imaginer dans ces projections, Didier Swingedouw relève qu'il est particulièrement difficile de prévoir l'évolution de l'Amoc, décrivant une "circulation subtile, non-linéaire, imprévisible". Actuellement, les modèles prédisent déjà son ralentissement d'ici la fin du siècle, dans une fourchette large, entre moins entre 30% et moins 80%, précise-t-il.
En outre, les conclusions de l'étude parue dans Nature Geoscience ne correspondent pas avec les observations directes de l'Amoc, réalisées depuis 2004. Celles-ci montrent qu'il est relativement stable et "ne diminue pas", note Julie Deshayes. "On ne comprend pas bien pourquoi mais c'est précisément mon travail de chercheur de comprendre où se cache le paradoxe, quels sont les autres lois physiques qui s'expriment", explique-t-elle.
Le climat se réchauffe de toute façon
Surtout, selon Julie Deshayes, le changement climatique "est là dans tous les cas", que l'Amoc faiblisse ou non. "L'impact de l'homme sur le climat est tel que, de toute façon, celui-ci se réchauffe", insiste la spécialiste.
"La grosse tendance que l'on voit dans les 20 prochaines années, voire dans les 50, les 100 prochaines années, sans équivoque, c'est le réchauffement."
Julie Deshayes, chercheuse au CNRSà franceinfo
"Dans certains modèles, nous avons une circulation de l'Amoc qui s'effondre très vite. Mais cela ne change pas grand chose au réchauffement climatique", poursuit-elle. La chercheuse concède qu'un affaiblissement du courant aurait "une petite modulation sur la vitesse du réchauffement global", le ralentissant très légèrement. Mais, selon elle, "c'est secondaire par rapport à l'amplitude du réchauffement global et la mobilisation que l'on devrait tous avoir pour lutter contre ce réchauffement, ou commencer à s'adapter".
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Le Gulf Stream accuse un ralentissement inédit, confirme une nouvelle étude
https://sciencepost.fr/le-gulf-stream-accuse-un-ralentissement-inedit-confirme-une-nouvelle-etude/
Les soupçons étaient déjà très présents. Désormais, une nouvelle évaluation majeure le confirme : le système de circulation océanique dont fait partie le Gulf Stream est à son plus bas niveau depuis plus d’un millénaire. Les résultats ont été publiés ce 25 février dans la revue Nature geoscience.
Les courants marins dans l’Atlantique Nord faiblissent, est-ce un mauvais signe ?...Ce ralentissement n’est que de 5 Svedrup...elle est néanmoins équivalente à 25 fois le débit de l’Amazone.
Vie marine, réchauffement... Les océans en voie de stratification
https://dr-petrole-mr-carbone.com/vie-marine-rechauffement-les-oceans-en-voie-de-stratification/
...Outre un ralentissement déjà constaté, certains modèles envisagent déjà un arrêt de cette circulation dès ce siècle tandis que d’autres en ont évalué les effets: la fin de notre environnement tel qu’on le connaît aujourd’hui.
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