Sécheresse...
Sécheresses et inondations actuelles: un «avant-goût» de l’avenir...
Dans un nouveau rapport, l’Organisation météorologique mondiale signale une aggravation à l’échelle planétaire de l’insuffisance des ressources en eau...
Les sécheresses intenses et inondations extrêmes qui se multiplient dans le monde sont un «avant-goût» des évolutions à venir alors que le changement climatique rend le cycle de l’eau plus erratique, a averti l’ONU lundi.
«L’eau devient de plus en plus imprévisible» et «les signaux d’alarme sont impossibles à ignorer», a déclaré Celeste Saulo, secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU, en conférence de presse.
Du «jamais vu»
Dans un nouveau rapport, l’OMM signale une aggravation à l’échelle planétaire de l’insuffisance des ressources en eau. Examinant les données sur 33 ans, l’organisation a constaté que les cours d’eau de la planète avaient atteint l’an dernier un niveau de sécheresse jamais vu sur cette période. «Dans le contexte du changement climatique, l’eau nous donne un avant-goût des évolutions à venir», a averti Celeste Saulo, dans un communiqué.
«Les signaux d’alarme se multiplient: nous assistons à une exacerbation des précipitations, des crues et des sécheresses extrêmes, qui lèvent un lourd tribut sur les vies, les écosystèmes et les économies», observe-t-elle.
Le changement climatique joue un rôle
L’année 2023 ayant été la plus chaude jamais enregistrée, les températures élevées et la faiblesse généralisée des précipitations ont contribué à des sécheresses prolongées.
Les crues se sont toutefois aussi multipliées sur la planète: les événements hydrologiques extrêmes ont été favorisés non seulement par des facteurs climatiques naturels, mais également par le changement climatique d’origine humaine, indique l’OMM. «L’élévation de la température a accéléré le cycle hydrologique, qui est aussi devenu plus irrégulier et moins prévisible», explique Mme Saulo.
Les conséquences sont multiples: «Une atmosphère plus chaude pouvant contenir plus d’humidité, le réchauffement climatique augmente le risque de fortes précipitations» tandis que «parallèlement, l’accélération de l’évaporation et l’asséchement des sols aggravent les sécheresses».
Les glaciers en danger
L’eau est soit trop abondante, soit insuffisante, plongeant de nombreux pays dans des situations de plus en plus difficiles. Actuellement, 3,6 milliards de personnes ont un accès insuffisant à l’eau au moins un mois par an et leur nombre devrait dépasser 5 milliards d’ici à 2050, selon l’ONU. Le rapport montre que le débit d’environ 50% des cours d’eau du globe a été inférieur à la normale l’an dernier.
Les glaciers sont aussi sur la ligne de front du réchauffement climatique : selon des données préliminaires pour la période allant de septembre 2022 à août 2023, ils ont perdu plus de 600 gigatonnes d’eau, ce qui représente la pire perte en 50 ans d’observation.
Economiser l'eau
L’organisation demande des alertes précoces pour tous afin de protéger les vies et les moyens de subsistance liés à l’eau, et appelle à améliorer la connaissance et le partage des données sur les ressources en eau.
Stefan Uhlenbrook, directeur du département Hydrologie, Eau et Cryosphère à l’OMM, a souligné l’importance d’investir dans les infrastructures pour préserver l’eau et protéger les populations des dangers, mais aussi sur la nécessité d’économiser l’eau, en particulier pour l’agriculture qui utilise 70% de la consommation mondiale d’eau douce.
Quant à revenir à un cycle de l’eau naturel plus régulier, les choses s’annoncent difficiles. «La seule chose que nous pouvons faire est de stabiliser le climat. C’est un défi générationnel», a-t-il dit.
Sécheresse mortelle : le Mexique craint le “jour zéro” de la pénurie totale d’eau...Depuis la mi-mars, les vagues de chaleur historiques se succèdent et l’eau est rationnée au Mexique. Une cinquantaine de personnes sont mortes, les cultures dépérissent et la pénurie de produits alimentaires augmente. C’est une menace sur la “sécurité nationale”, commente la presse mexicaine.
Le changement climatique cause la sécheresse extrême en Irak, Iran et Syrie Un rapport d’experts confirme que c’est bien la combustion de pétrole, de gaz et de charbon qui entraîne les hautes températures que subit le Moyen-Orient.
Le Rio Grande n'est pas seulement une frontière, c'est un fleuve en crise
Le Rio Grande est l'un des plus longs fleuves d'Amérique du Nord, s'étendant sur quelque 3 060 kilomètres depuis les Rocheuses du Colorado jusqu'au golfe du Mexique. Il alimente en eau douce sept États américains et mexicains et constitue la frontière entre le Texas et le Mexique, où il est connu sous le nom de Río Bravo del Norte.
Les noms anglais et espagnol du fleuve signifient respectivement "grand" et "rugueux". Mais vu du pont international de Zaragoza, qui relie les villes d'El Paso, au Texas, et de Ciudad Juárez, au Mexique, ce qui était autrefois puissant n'est plus qu'un lit de rivière asséché, bordé de façon inquiétante de fils barbelés.
Le Rio Grande est l'un des plus grands fleuves du sud-ouest des États-Unis et du nord du Mexique. En raison de la sécheresse et de la surexploitation, certains tronçons du fleuve sont fréquemment à sec. Kmusser/Wikipedia, CC BY-SA
Aux États-Unis, le Rio Grande est souvent perçu comme une frontière politique qui fait l'objet de négociations sur l'immigration, la contrebande de stupéfiants et le commerce. Mais il existe une autre crise sur le fleuve, à laquelle on accorde beaucoup moins d'attention. Le fleuve est en déclin, victime d'une surexploitation, de la sécheresse et de négociations litigieuses sur les droits d'utilisation de l'eau.
Les communautés frontalières urbaines et rurales dotées d'infrastructures insuffisantes, connues en espagnol sous le nom de colonias, sont particulièrement vulnérables à la crise de l'eau. Les agriculteurs et les villes du sud du Texas et du nord du Mexique sont également touchés. En tant que chercheurs qui étudient l'hydrologie et la gestion transfrontalière de l'eau, nous pensons que la gestion de cette ressource importante nécessite une coopération plus étroite entre les États-Unis et le Mexique.
Une crise de l'eau cachée
Depuis près de 80 ans, les États-Unis et le Mexique gèrent et distribuent l'eau du fleuve Colorado et du Rio Grande inférieur - de Fort Quitman, au Texas, au golfe du Mexique - en vertu du traité sur l'eau de 1944, signé par les présidents Franklin D. Roosevelt et Manuel Avila Camacho. Le fleuve Colorado était au centre des négociations du traité, car les responsables pensaient que le bassin du Colorado connaîtrait une plus grande activité économique et une plus forte croissance démographique, et qu'il aurait donc besoin de plus d'eau. En réalité, le bassin du Rio Grande a également connu une croissance importante.
En ce qui concerne le Rio Grande, le traité attribue aux États-Unis et au Mexique des parts spécifiques d'eau provenant du cours principal du fleuve et de ses affluents au Texas et au Mexique. La distribution de l'eau provenant de six affluents mexicains est devenue une source de conflit. Un tiers de ce débit est alloué aux États-Unis et doit s'élever à environ 76 millions de pieds cubes (2,2 millions de mètres cubes) par période de cinq ans.
Le traité autorise le Mexique à reporter tout déficit accumulé à la fin d'un cycle de cinq ans sur le cycle suivant. Les déficits ne peuvent être reportés qu'une seule fois et doivent être comblés en même temps que les livraisons requises pour la période quinquennale suivante.
Les agriculteurs, jusqu'au Colorado, dépendent de l'eau du Rio Grande pour l'irrigation.
Ces périodes de cinq ans, appelées cycles, sont numérotées. C'est au cours des cycles 25 (1992-1997) et 26 (1997-2002) que, pour la première fois, deux cycles consécutifs se sont terminés par un déficit. Tout comme le fleuve Colorado, le Rio Grande est devenu sur-attribué : Le traité de 1944 promet aux utilisateurs plus d'eau qu'il n'y en a dans le fleuve. Les principales causes sont la sécheresse persistante et l'augmentation de la demande en eau des deux côtés de la frontière.
Une grande partie de cette demande a été générée par l'accord de libre-échange nord-américain de 1992, qui a éliminé la plupart des droits de douane entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Entre 1993 et 2007, les importations et exportations agricoles entre les États-Unis et le Mexique ont quadruplé, et les maquiladoras - usines d'assemblage - se sont multipliées le long de la frontière. Cette croissance a accru la demande en eau.
En fin de compte, le Mexique a fourni plus que la quantité requise pour le cycle 27 (2002-2007), plus le déficit encouru pour les cycles 25 et 26, en transférant de l'eau de ses réservoirs. Ce résultat a apaisé les utilisateurs du Texas, mais a rendu le Mexique vulnérable. Depuis lors, le Mexique a continué à lutter pour s'acquitter des responsabilités qui lui incombent en vertu du traité et a connu des pénuries d'eau chroniques.
En 2020, une confrontation éclate dans l'État de Chihuahua entre la Garde nationale mexicaine et des agriculteurs qui estiment que la livraison au Texas de l'eau du Rio Conchos - l'un des six affluents réglementés par le traité de 1944 - menace leur survie. En 2022, les gens font la queue devant les sites de distribution d'eau de la ville mexicaine de Monterrey, où la population a doublé depuis 1990. En 2023, à mi-parcours du cycle 36, le Mexique n'a livré qu'environ 25 % de la quantité prévue.
Les politiques frontalières éclipsent les pénuries d'eau
Alors que le changement climatique rend le Sud-Ouest plus chaud et plus sec, les scientifiques prévoient que les pénuries d'eau sur le Rio Grande s'intensifieront. Dans ce contexte, le traité de 1944 oppose les besoins humanitaires en eau des États-Unis à ceux du Mexique.
Il oppose également les besoins de différents secteurs. L'agriculture est le principal consommateur d'eau dans la région, suivie par l'utilisation résidentielle. Toutefois, en cas de sécheresse, le traité donne la priorité à l'utilisation résidentielle de l'eau par rapport à l'agriculture.
Le Rio Grande est affecté par presque les mêmes conditions hydroclimatiques que le fleuve Colorado, qui coule principalement dans le sud-ouest des États-Unis et se termine au Mexique. Cependant, la sécheresse et les pénuries d'eau dans le bassin du Colorado retiennent beaucoup plus l'attention du public que les mêmes problèmes sur le Rio Grande. Les médias américains couvrent le Rio Grande presque exclusivement lorsqu'il est question d'immigration et de traversées du fleuve, comme la décision du gouverneur du Texas, Greg Abbott, d'installer en 2023 des barrières flottantes sur le fleuve à des points de passage très fréquentés.
L'accord qui régit l'utilisation de l'eau du fleuve Colorado présente des lacunes largement reconnues : L'accord a 100 ans, attribue plus de droits à l'eau que le fleuve n'en contient et exclut complètement les tribus amérindiennes. Toutefois, les négociations sur le Colorado entre les États signataires du pacte, les États-Unis et le Mexique sont beaucoup plus ciblées que la prise de décision sur l'eau du Rio Grande, qui doit rivaliser avec de nombreuses autres questions bilatérales.
S'adapter à l'avenir
À notre avis, le traité de 1944 sur l'eau n'est pas adapté à la résolution des problèmes sociaux, économiques, hydrologiques et politiques complexes qui se posent aujourd'hui dans le bassin du Rio Grande. Nous pensons qu'il doit être révisé pour refléter les conditions modernes.
Le Mexique et les États-Unis peuvent ainsi adopter des amendements juridiquement contraignants sans avoir à renégocier l'ensemble de l'accord. Les deux pays ont déjà eu recours à ce processus pour mettre à jour le traité en ce qui concerne le fleuve Colorado en 2012, puis en 2017.
Ces mesures ont permis aux États-Unis d'ajuster leurs livraisons d'eau du fleuve Colorado au Mexique en fonction des niveaux d'eau du lac Mead, le plus grand réservoir du Colorado, de manière à répartir proportionnellement les effets de la sécheresse entre les deux pays. Dans le bassin du Rio Grande, le Mexique ne dispose pas d'une telle marge de manœuvre.
Les États-Unis ont également la possibilité de réduire proportionnellement les livraisons en vertu d'un accord distinct de 1906 qui définit les livraisons d'eau d'El Paso à Ciudad Juarez. En 2013, par exemple, le Mexique n'a reçu que 6 % de l'eau qui lui était due en vertu de la convention de 1906.
En permettant au Mexique de réduire proportionnellement les livraisons d'eau du Rio Grande en fonction des conditions de sécheresse, on répartirait plus équitablement les effets de la sécheresse et du changement climatique entre les deux pays. À notre avis, ce type de coopération apporterait des avantages humains, écologiques et politiques dans une région complexe et controversée.
Par Vianey Rueda, Drew Gronewold, initialement publié par The Conversation
31 octobre 2023
Entre Pérou et Bolivie, le lac Titicaca s’assèche “sans doute irréversiblement” Le plus haut lac navigable du monde, à 3 800 mètres d’altitude, à travers lequel passe la frontière entre le Pérou et la Bolivie, subit une sécheresse inédite. L’une des conséquences : une chute de l’activité économique pour les trois millions de personnes qui vivent autour du lac.
Le changement climatique augmente la fréquence des «sécheresses éclair», qui sont plus difficiles à prévoir et qui mettent aussi les écosystèmes à rude épreuve....Les sécheresses éclair sont en augmentation, «notamment en Europe, dans le nord et l’est de l’Asie, le Sahel, et sur la côte ouest de l’Amérique du Sud», a déclaré à l’AFP Xing Yuan, auteur principal de l’étude et professeur en Chine à l’université des sciences de l’information et de technologie de Nankin
L’agriculture argentine subit de plein fouet les conséquences de La Niña. Les températures chaudes et sèches de ces dernières semaines ont occasionné 40 % de pertes en maïs précoce dans la principale zone de production du pays. ..La sécheresse impacte aussi lourdement le soja (semé en octobre-novembre, récolté en mars-avril), avec des retards de semis liés au manque d’eau, un développement perturbé à cause du stress hydrique
À mesure que le réchauffement climatique se poursuit, certaines régions du monde touchées par des sécheresses épisodiques, deviendront probablement, selon les experts, définitivement sèches et inhabitables...l'équipe a analysé les épisodes de sécheresses qui ont eu lieu partout dans le monde au cours des 2 000 dernières années ! Documentations mais aussi, cernes d'arbres (ou anneaux de croissance), stalagmites, et autres enregistrements naturels ont été étudiés.
Les niveaux d'eau du lac Mead, le plus grand réservoir d'eau des États-Unis, continuent de baisser. En cause ? Une sécheresse chronique, aussi appelée "méga-sécheresse". Car elle dure depuis plus de deux décennies, comme l'explique l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).
Aux États-Unis, après vingt années successives de sécheresse, le barrage Hoover, situé près de Las Vegas, ne va bientôt plus pouvoir fournir d’électricité à des centaines de milliers de foyers, car le niveau du lac Mead, qui l’alimente, est au plus bas et qu’il n’y a plus assez de pression pour faire tourner les turbines.
Le lac Mead est l’un des joyaux du Grand ouest américain. C’est le plus gros réservoir d’eau d’Amérique du Nord créé par l’Homme. Mais depuis plusieurs années, c’est aussi le symbole d’un Monde qui se dérègle. Le lac vient d’atteindre son plus bas niveau depuis les années 1930. Avec le réchauffement climatique, les montagnes du Colorado reçoivent de moins en moins de neige l’hiver et au printemps le fleuve Colorado achemine de moins en moins d’eau vers le lac Mead qui alimente près de 40 millions d’Américains ainsi que l’agriculture et les industries de plusieurs États.
Un lac rempli à seulement 30 %
Pour certains habitants, la croissance de Las Vegas contribue à cette déchéance. Et comme l’eau baisse, l’énergie tirée du barrage du lac Mead risque de s’éteindre. "Il n’y a plus assez de pression de l’eau pour la pousser dans les turbines, qui sont de moins en moins efficaces. Si on atteint un niveau de l’eau à 289 m au-dessus de la mer, le barrage ne pourra plus produire d’électricité et aujourd’hui on est plus qu’à 317 m seulement", explique Patti Aaron, du Bureau of Reclamation, l’agence de l’eau américaine. Le lac Mead n’est rempli qu’à 30 % de sa capacité aujourd’hui.
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/environnement-aux-etats-unis-les-consequences-desastreuses-de-l-assechement-du-lac-mead_5239858.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220707-[lesimages/image3]
Le lac Powell est au plus bas, confronté à une sécheresse extrême...Le second plus grand réservoir artificiel d'eau des États-Unis est confronté à une sécheresse extrême alors qu'il alimente en eau des millions d'Américains.
L'Amérique du Nord sujette à une méga-sécheresse millénaire Le sud-ouest de l'Amérique du Nord est victime d'une sécheresse qui dure depuis vingt ans. La pire depuis 1 200 ans, selon une étude.
« aggravation rapide » de la sécheresse dans toute la Corne de l’ Afrique qui se trouve aujourd’hui « à la veille d’une quatrième saison des pluies défaillante de suite »...La situation est grave en Somalie et pourrait empirer. « Environ 2,3 millions de personnes dans 57 des 74 districts »
En Irak, la sécheresse pousse les agriculteurs à quitter les champs ...la plaine de Ninive, au coeur du Croissant fertile, là où les hommes auraient découvert l'agriculture il y a 10.000 ans....le grenier à blé de l'ancienne Mésopotamie puis de l'Irak, compte environ 6.000 km2 de terres agricoles. Elle a été "la plus touchée" par la sécheresse qui s'est abattue sur l'Irak cette année..La culture du blé, "c'est devenu une loterie", lâche Khamis Ahmed Abbas. Agriculteur dans le nord de l'Irak, il a abandonné ses terres devenues inexploitables à cause de la sécheresse
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"La sécheresse est la prochaine pandémie. Et il n'y a pas de vaccin contre ça" - Business AM
https://fr.businessam.be/la-secheresse-est-la-prochaine-pandemie-et-il-ny-a-pas-de-vaccin-contre-ca/
La sécheresse est une crise mondiale cachée qui risque de devenir « la prochaine pandémie » si les pays ne prennent pas des mesures urgentes en matière de gestion de l’eau et des terres. Un rapport des Nations unies sonne à nouveau l’alerte....
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Aux quatre coins du monde, déjà la fournaise
https://reporterre.net/Aux-quatre-coins-du-monde-deja-la-fournaise
Aux quatre coins du monde, déjà la fournaise....Alors que l’été n’a pas encore commencé, les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient dans le monde. Du Brésil aux Émirats arabes unis et à l’Iran, de l’ouest des États-Unis à la Sibérie, les températures sont déjà très élevées, menaçant la santé des populations, l’agriculture ou la production électrique
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Sans pluie, la Côte d'Ivoire est privée d'électricité
https://www.capital.fr/economie-politique/sans-pluie-la-cote-divoire-est-privee-delectricite-1405567
Sans pluie, la Côte d'Ivoire est privée d'électricité.....La production ivoirienne d'électricité est assurée à 25% par les barrages hydroélectriques. La sécheresse provoque ainsi des coupures de courant, et les ménages sont rationnés six heures par jour en semaine.
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La Chine et son programme sans précédent de modification météo
https://mrmondialisation.org/la-chine-et-son-programme-sans-precedent-de-modification-meteo/
La Chine et son programme sans précédent de modification météo....L’origine humaine du dérèglement climatique ne fait plus débat aujourd’hui. Paradoxe : les sécheresses poussent certains États à vouloir modifier localement la météo à des fins productivistes. Une nouvelle étape vient d’être franchie en Chine
Les habitants craignent la réédition de la terrible sécheresse qui avait fait des centaines de morts dans les années 1990
Dans le sud de Madagascar, ravagé cette année par la sécheresse, l'argile blanche aide depuis des mois à affronter la famine. "On l'appelle la terre de survie, car elle permet de faire passer dans la bouche le goût acide du tamarin qui nous sert à tromper la faim", explique à l'AFP l'agriculteur Doday Fandilava Noelisona, 35 ans, père de six enfants, dans le village de Fenoaivo. Il n'y a pas plu depuis plus d'un an.
"L'heure n'est plus à la recherche de nourriture qui fait vivre, mais aux moyens de remplir le ventre vide pour survivre"
Doday Fandilava Noelisona, agriculteurL'aliment principal dans la région aride est le fruit de cactus. Les villages sont entourés d'alignements qui servent à la fois de clôture et de garde-manger, en cas de nécessité. Mais même le cactus souffre maintenant du manque d'eau et ne donne plus de fruit. Sa peau flétrie, fait rarissime, témoigne de la difficulté extrême. Dans ce village, la plus grande crainte est la réédition de la terrible sécheresse qui avait fait des centaines de morts dans les années 1990.
"On appelle cette époque l'ère des squelettes éparpillés, car on en voyait partout, sur les routes. Les gens n'avaient plus la force d'enterrer les dépouilles de leurs frères et sœurs"
Avianay Idamy, 42 ans, père de neuf enfantsVentres gonflés
"Pour que ce malheur ne s'abatte pas sur moi et ma famille, je fais du charbon et je coupe du bois, je le vends pour acheter à manger", explique Avianay Idamy. "Mon choix n'est pas le plus judicieux" pour l'environnement, "mais cela me permet de vivre. Normalement je cultive les terrains alluviaux sur les berges des fleuves, mais il n'y a pas de pluie et rien ne pousse", se justifie-t-il.
"J'ai aussi investi mes économies dans l'élevage (...) mais les bandits nous ont tout pris aussi cette année, même nos ustensiles de cuisine"
Avianay Idamy, 42 ans, père de neuf enfantsIl vend ses charbons 30 centimes le sac, ce qui permet à sa famille de manger du manioc une fois par jour. Alors, comme ses voisins, ils mangent argile et tamarin. Et pour trouver la force de travailler, il se concocte une infusion énergisante d'écorce d'arbre.
Enfants, premières victimes
En septembre, neuf personnes ont été déclarées mortes de la famine, à Ankilomarovahetsy, à une dizaine de kilomètres. "Huit enfants et une mère", précise Rafanampy, sans nom de famille, à 65 ans le doyen de ce hameau. Samba Vaha, 26 ans, a perdu son garçon d'un an, Manovondahy. "Mon fils est mort après deux jours de maladie, je n'ai pas pu l'emmener voir un médecin".
Les enfants sont les premières victimes, supportant mal l'argile mélangée au tamarin, "qui cause des gonflements de ventre", explique Théodore Mbainaissem, chef local du Programme alimentaire mondial (PAM). La moitié de la population du sud du pays, soit 1,5 million de personnes, a actuellement besoin d'une aide alimentaire d'urgence, selon le PAM. Ce qui nécessiterait 31 millions d'euros à débloquer d'urgence.
Changement climatique
A quelques kilomètres, à Beraketa, l'ONG Action contre la faim (ACF) s'est installée, en coordination avec le PAM. "Ici la malnutrition infantile est cyclique. Cette année la soudure a commencé plus tôt", dès octobre au lieu de janvier, note Annick Rakotoanosy, responsable nutrition d'ACF, en référence à la période entre la fin des réserves de la récolte précédente et les nouvelles récoltes.
Une cinquantaine d'enfants sévèrement malnutris, ventres gonflés et jambes maigres, et une centaine d'autres malades y sont pris en charge une fois par semaine. Ils risquent la mort, "surtout si la malnutrition est accompagnée de complications, diarrhées, infections respiratoires ou paludisme".
Insécurité
La sècheresse est aggravée par le changement climatique. "Trois ans dans certaines localités, deux dans d'autres, qu'il n'y a pas de pluie", souligne le responsable du PAM. L'insécurité, les vols de bétail aggravent la misère et compliquent les interventions humanitaires. Le gouvernement a déjà déployé l'armée pour distribuer vivres et premiers soins. Sans assistance alimentaire d'urgence, "on frôle la catastrophe, car maintenant, même les tamarins commencent à se raréfier", avertit Théodore Mbainaissem.
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/famine-a-madagascar-l-argile-blanche-pour-remplir-le-ventre_4212867.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20201212-[lespluspartages/titre3]
Une autre carte en zone rouge: l’été 2020 est le plus sec jamais enregistré en France..Météo France Depuis que Météo France enregistre les mesures, jamais un été aussi sec n’a été à déplorer...
Sécheresse 2020 : une situation exceptionnelle selon Météo France - SOGEDO
https://sogedo.fr/secheresse-2020-une-situation-exceptionnelle-selon-meteo-france/
Météo France attire l’attention sur la situation actuelle exceptionnelle. Du 1er au 28 juillet 2020, les précipitations en moyenne sur la France n’atteignent que 28 % des valeurs normales pour cette période. Un déficit de pluie qui touche particulièrement les régions du Sud-Ouest à la vallée de la Loire, et celles du Nord-Est. Le mois de juillet 2020 est le mois de juillet le plus sec depuis 1959.
La Flandre menacée de pénurie hydrique extrême...L’eau viendra-t-elle a manquer un jour en Belgique ? Pour un pays situé au nord de l’Europe, la question peut paraître surprenante...
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Sécheresse : quand l'anormal devient la norme
https://www.alternatives-economiques.fr/secheresse-lanormal-devient-norme/00093840
quand l’anormal devient la norme ...Les années chaudes se suivent désormais et sont de plus en plus intenses. Tout d’horizon de la situation en cartes....Entre le 1er juillet et le 1er août, le nombre de départements français ayant restreint l’usage de l’eau est passé de 11 à 72. Et la sécheresse s’est encore aggravée depuis...
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Sécheresse : la situation reste critique
https://www.tameteo.com/actualites/actualite/secheresse-la-situation-reste-critique.html
La vague de chaleur tardive qui se profile ne va pas arranger la situation sur le front de la sécheresse. Près de 80 départements connaissent encore des restrictions de l'usage de l'eau...C'est donc reparti pour un tour..pic de chaleur lundi sur les régions centrales et mardi sur les régions de l'est...
"Des forêts commencent à mourir" en France, alerte une hydroclimatologue..."personne ne pourra arroser des forêts pour leur permettre de survivre"...
« Juillet 2020 sera probablement au premier rang des mois de juillet les plus secs », avertissait le 29 juillet Météo-France. En quelques semaines, plus de 60 départements ont été contraints de mettre en place des mesures de restriction d’approvisionnement en eau..
Alors que la France traverse une canicule de forte ampleur, les terres de l'Hexagone s'assèchent. Météo France estime que le mois de juillet 2020 sera "probablement" le mois de juillet le plus sec depuis 1959...
La République tchèque est d'ores et déjà confrontée à une sécheresse "catastrophique", a déclaré mercredi le ministre de l’Environnement Richard Brabec, tandis que les experts parlent de la pire situation hydrologique en 500 ans.
..Dans la revue Science du 17 avril, une équipe de climatologues américains de l’Earth Institute at Columbia University soutient que l’ouest des Etats-Unis entre actuellement dans une période de « méga-sécheresse » historique...
Après la Drôme, l’Ain et l’Oise, le département des Pyrénées-Orientales est le quatrième à prendre dès le printemps des mesures de restriction d’eau...la zone dans laquelle figure la ville de Perpignan a été placée au niveau d’alerte, au minimum jusqu’au 1er juin....
La Suisse est au sec depuis un mois.. météo soleil intégral, bise et températures supérieures à la moyenne saisonnière contribuent à assécher les sols...Le danger d'incendie de forêt, déjà présent dans plusieurs régions, va donc encore augmenter dans les jours à venir...
Le canal de Panama souffre de la sècheresse : les taxes de passages augmentent..Un supplément qui peut monter jusqu’à 10.000 dollars pour les gros navires, et qui pourrait bien perturber le trafic mondial...
Voilà 35 ans qu'une telle sécheresse n'avait pas eu lieu en Afrique australe. D’après le Programme Alimentaire Mondial (PAM), organisme des Nations Unies, 45 millions de personnes vivant en Afrique australe risquent de se trouver en situation de grave insécurité alimentaire dans les six prochains mois...
Les autorités sud-africaines ont annoncé, lundi 28 octobre, qu’elles avaient imposé des restrictions d’eau dans les principales villes du pays « pour éviter le redoutable jour zéro », lorsque l’eau cesse de couler du robinet. Plusieurs zones du centre et du nord du pays ont été privées d’eau ces derniers jours, alors que l’Afrique du Sud est en proie à une vague de chaleur.....
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Le Jura, en situation de catastrophe forestière
https://www.letemps.ch/suisse/jura-situation-catastrophe-forestiere
Le gouvernement jurassien tire la sonnette d’alarme. Le manque de pluie et les températures élevées provoquent la mort en masse des hêtres, qui sèchent sur pied. Le phénomène est aussi grave qu’inédit...........
Retour sur terre pour le nationaliste hindou Narendra Modi. Après une campagne électorale tout feu, tout flamme, suivie d’une victoire historique aux législatives, fin mai, le premier ministre indien était sur un petit nuage. Mais à l’orée de son second mandat, il affronte une sécheresse des plus sévères, obligeant son gouvernement à se retrousser les manches plus vite que prévu......
Le canal de Panama affecté par la sécheresse
https://fr.euronews.com/2019/04/30/le-canal-de-panama-affecte-par-la-secheresse
...Le niveau de l'eau ayant drastiquement baissé, les navires les plus imposants, essentiellement venus des États-Unis et de Chine, sont priés d'alléger leur cargaison..." Ces niveaux très bas du canal de Panama résultent de quatre ou cinq mois quasiment sans la moindre goutte de pluie dans le bassin du canal, explique Carlos Vargas de l'Autorité du canal. C'est la période la plus sèche que nous ayons jamais connue dans toute l'histoire du canal. "....
A peine un incendie est-il éteint qu’un autre reprend ailleurs. Chaque jour, depuis le week-end de Pâques, une quinzaine de départs de feu sont signalés en Suède...La situation est d’autant plus alarmante que si les premières alertes incendies, émises par l’Institut suédois de météorologie (SMHI), l’avaient été l’an dernier à partir du 10 mai, le premier signal est intervenu cette année le 18 avril. « Nous faisons face à des niveaux très élevés de risque, que nous voyons habituellement en août »....
Au confluent du Tigre et de l’Euphrate, sécheresse et salinité ont eu raison des marais irakiens, poussant les habitants à l’exode...
Près de 1,2 million de personnes sont victimes de la sécheresse dans le sud de l’île et une partie souffre de malnutrition aiguë.
Pierrot Rajaonarivelo est prêt. Mercredi 7 novembre, il ira voter pour Andry Rajoelina dont il arbore le tee-shirt orange frappé d’une photo. Pourquoi lui et pas un autre parmi les trente-cinq candidats qui se présentent pour succéder à Hery Rajaonarimampianina ? Le chef de Lagniry, un village perdu au milieu des terres arides de la région d’Atsimo-Andrefana, dans le sud de Madagascar, a un argument imparable : « Quand il était président [2009-2013], il pleuvait tout le temps. » Et d’ajouter : « Lui n’est pas un vieux politicien ». Façon de dire que de ceux-là, il n’y a rien à attendre. Son village n’a jamais rien reçu. Sauf une fois, « une distribution de cartables et de stylos ». « C’était en 1999 », précise-t-il sans hésiter. L’événement est resté gravé à tout jamais dans sa mémoire.
De la pluie ? Rien ne serait plus précieux. Depuis la sécheresse déclenchée par El Niño en septembre 2015, il n’est quasiment rien tombé dans cette région enclavée, loin de l’attention de la capitale. Deux récoltes déjà ont été perdues et, à regarder le ciel bleu azur à peine traversé de légers nuages, on se met à redouter le pire. « S’il ne pleut pas, nous allons mourir », glisse comme une évidence le notable aux traits creusés sans se déparer de son sourire. Les réserves de semence de maïs et de lentilles sont presque vides et, dans les champs, les tiges de manioc se sont asséchées. Le bétail a été vendu ou volé par les Dahalo, ces bandits de grands chemins qui sillonnent le sud de l’île.
Se nourrir de tubercules sauvages
Depuis deux ans, les 1 600 habitants de Lagniry se nourrissent de tubercules sauvages. Un aliment « amer et sans goût, juste bon pour les cochons », décrit une femme en se moquant dignement de son sort. Chaque jour, les mères munies de leur bêche et d’un panier s’éloignent du village pour creuser le sol durci à la recherche de ces racines brunes pas plus grosses qu’un gland dont dépend leur survie. Puis elles les pilent dans leur mortier en bois et les font bouillir pour les servir le midi et le soir à leur famille. Le matin, on ne mange pas.
Le jardin potager s’est endormi et seuls quelques plans de carottes, de choux et de brèdes tentent de sortir de terre avec l’eau puisée dans la rivière qui, elle aussi, ne ressemble plus qu’à une grande étendue désolée encaissée entre deux rives témoins de leur malheur. Pour avoir de l’eau, il a fallu creuser au milieu du lit de larges trous dans lesquelles les femmes descendent à la rencontre d’une petite flaque qu’elle puise à l’écuelle pour remplir leur seau. Quand il est vide, le puits de fortune est déplacé en amont de la rivière.
Lire aussi : « Le candidat qui a le plus d’argent peut s’offrir une visibilité » dans les médias malgaches
En octobre, la période de soudure a officiellement commencé dans l’attente de précipitations pour assurer une récolte de manioc qui ne donnera qu’au mois de mars. Avec elle ont repris les distributions de vivres du Programme alimentaire mondial (PAM) : 30 kg de riz ou de maïs, 4,5 kg de légumineuses et 2,6 litres d’huile pour une famille de cinq personnes.
Mais, alors que la situation alimentaire se dégrade, l’organisation est elle-même confrontée à un manque de financement des pays donateurs chargés d’assurer son budget. En l’espace de quelques mois, la proportion de la population souffrant de malnutrition aiguë est passée de 50 % à 65 % dans le district de Betioky auquel est rattaché le village, selon les résultats préliminaires de la dernière enquête pilotée par le gouvernement.
« Des enfants dénutris et affaiblis »
Au total, près de 1,2 million de personnes sont victimes de la sécheresse dans le sud de Madagascar. « La situation est déjà terrible. Nous voyons les populations souffrir et nous sommes contraints de tailler dans nos interventions », se plaint, sans cacher sa colère, Etienne Tchecounnou, le responsable de l’antenne de Tuléar qui gère les missions dans la zone. « Nous devons réduire les cantines scolaires de moitié alors qu’elles apportent aux enfants le seul repas équilibré de la journée. » Autre dilemme : faut-il secourir les 227 villages qui ont besoin d’assistance au risque de devoir tous les abandonner d’ici deux mois ou dès maintenant en sélectionner un nombre restreint ? En l’état de ses ressources, le PAM, qui reste le principal acteur des actions d’urgence contre la faim, ne dispose que 30 % du budget nécessaire jusqu’en mars.
Lire aussi : Hery Rajaonarimampianina : à Madagascar, « on ne peut pas corriger autant de pauvreté en cinq ans »
Dans la petite case de terre rouge transformée en relais santé, Lala a encore de quoi distribuer des rations de Plumpy’Sup, un complément nutritionnel donné aux enfants pour compenser les carences de leur alimentation et limiter les séquelles sur leur développement. Deux fois par mois, l’agent de santé communautaire pèse, mesure le périmètre brachial des bambins avant de délivrer son ordonnance à raison d’une ration par jour. « Les enfants ne sont pas spécialement malades, mais ils sont dénutris et affaiblis. J’envoie les cas les plus graves au centre de santé de base qui se trouve à 18 km », explique-t-elle tout en tançant avec autorité une mère dont l’enfant a maigri.
A l’ombre du grand tamarinier, chacun attend son tour. Pierrot fait le pitre pour amuser les enfants et les somme de bien apprendre à l’école pour ne pas être comme lui, un analphabète qui ne peut même pas parler en français à un étranger. L’école, ou plutôt ce qui en fait office, servira de bureau de vote mercredi. « La Banque africaine de développement avait dit qu’elle nous construirait un bâtiment. Les ouvriers ont travaillé pendant trois mois. Puis ils ne sont jamais revenus et l’école n’a jamais été terminée. » A Lagniry, l’avenir de 380 enfants et de leur unique institutrice se joue à ciel ouvert dans une grande carcasse de parpaings gris.
Avec la sécheresse, y aura-t-il des sapins de Noël à Noël ?
La sécheresse a aussi touché les producteurs de sapins. Dans le Jura, ils sont deux à être homologués. Dans leurs exploitations, les pieds de jeune sapins ont brûlé sous la canicule estivale...
Quand sa récolte de blé a séché sur pied, Ghulam Abbas a vendu ses bêtes et s'est joint aux milliers de fermiers qui gagnent les villes, chassés par la pire sécheresse que l'Afghanistan ait connu depuis des décennies.
Le manque de précipitations, de neige et de pluie, en baisse de 70 % ces derniers mois comparés aux moyennes annuelles, a dévasté les cultures d'hiver, menaçant encore davantage le mode de vie déjà précaire et la subsistance de millions d'agriculteurs.
Comme des centaines de familles du village de Charkint, dans la province habituellement fertile de Balkh (Nord), Ghulam Abbas, 45 ans, a quitté ses terres devenues stériles et rejoint la capitale régionale Mazar-i-Sharif avec les onze membres de sa famille dans l'espoir de trouver un emploi.
"Je n'ai jamais vu une sécheresse pareille", assure à l'AFP ce fermier depuis 30 ans. "Jamais nous n'avions eu à fuir le village ou à vendre le bétail dans le passé".
Alors que le ciel reste désespérément bleu et les températures élevées, l'inquiétude gagne les cultivateurs concernant leurs récoltes estivales.
La récolte nationale de blé, en baisse de 2,5 millions de tonnes, est déjà l'une des plus basses "au moins depuis 2011", selon le système d'alerte précoce sur les risques de famine mis en place en 1985 par l'USAid, l'agence de développement des Etats-Unis.
Pour les Nations unies, plus de deux millions de personnes sont menacées de "grave insécurité alimentaire" et auront besoin d'une aide d'urgence dans les six prochains mois.
La FAO, l'agence onusienne pour l'alimentation, a lancé mercredi un appel de fonds exceptionnel de 120 millions de dollars pour faire face à des crises alimentaires "négligées" dans trois pays, dont l'Afghanistan.
L'argent récolté servira notamment à fournir des semences et des équipements hydriques aux fermiers afghans.
Chèvres et moutons sont morts par milliers à cause des puits asséchées et du manque de pâture, souligne le bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU, Ocha.
"Si les autorités et la communauté internationale ne s'attaquent pas immédiatement au problème, l'Afghanistan risque de faire face à une calamité qui se prolongera l'hiver prochain", avertit Toby Lanzer, le responsable d'Ocha en Afghanistan, interrogé par l'AFP.
Mais pour des milliers de fermiers comme Abbas, il est déjà trop tard.
"Il y a trois ans on avait eu de la pluie et de la neige, j'avais gagné plus de 300.000 afghanis (près de 4.300 dollars). Mais cette année, même en vendant mes chèvres et mes moutons, j'ai gagné à peine 100.000 afghanis (1.400 dollars)."
Le manque de précipitations à Balkh a laissé une terre craquelée dans la plupart des champs, indique à l'AFP Zabiullah Zubin, directeur provincial des cultures. Plus de 450.000 fermiers et bergers nomades de la province ont préféré sacrifier leurs troupeaux ou les vendre pour nourrir leurs familles, ajoute-t-il.
"Tous les villageois se demandent quoi faire avec leurs animaux et comment les garder en vie, parce que c'est tout ce qu'ils possèdent", souligne Haji Sorab, qui garde encore quelque 400 chèvres et moutons dans le district de Dawlat Abad.
La sécheresse vient ajouter à une situation d'insécurité générale, due aux attaques des talibans et du groupe Etat islamique qui affectent les civils à un niveau inégalé depuis dix ans.
L'agriculture est la principale ressource de l'économie afghane. Elle emploie près de 15 millions de personnes dans les vingt provinces les plus touchées par la sécheresse, affirme l'ONU.
Or leurs chances de trouver un autre emploi sont pratiquement nulles, alors que le chômage déjà élevé est aggravé par le retour de centaines de milliers de réfugiés d'Iran et du Pakistan.
Les prix des ovins et des caprins ont déjà chuté de moitié parce que les fermiers se précipitent pour les vendre et engorgent le marché, explique le porte-parole du ministère chargé du bétail, Akbar Rustami.
Parallèlement, les prix du fourrage ont explosé; pour M. Rustami, 60 % des 27 millions de têtes de bétail du pays ont "cruellement besoin de nourriture".
Jusqu'à présent, les autorités afghanes ont apporté une aide limitée aux fermiers et les agences d'aide internationales ont du mal à faire face aux besoins.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu atteindre 463.000 personnes ces quatre derniers mois, selon Toby Lanzer, soit moins du quart des familles affectées.
Le gouvernement s'est engagé au terme d'un accord avec les agences internationales à déstocker 60.000 tonnes de blé des réserves stratégiques du pays. "Ce ne sera pas suffisant mais c'est un bon début", estime le responsable d'Ocha.
Mais Ghulam Abbas met en garde contre la tentation de se tourner vers la culture du pavot, plus lucrative et résistante, si aucune aide sérieuse ne parvient aux fermiers.
L'Afghanistan est de loin le premier producteur au monde d'opium en dépit de milliards de dollars dépensés dans la lutte contre le narcotrafic.
"Un gouvernement à peine capable de payer ses soldats ne peut pas venir aider sa population dans ces régions reculées", estime Abbas. "Ces conditions vont finir par pousser les gens vers les cultures illégales".
09/08/2018 08:02:49 - Mazar-i-Sharif (Afghanistan) (AFP) - © 2018 AFP
Perte de la moitié de la surface cultivée en 2018 à cause de la sécheresse en Irak
Les zones cultivées en Irak ont diminué de moitié cet été par rapport à l'année dernière, a indiqué un responsable à l'AFP, en raison de la sécheresse qui a conduit à l'interdiction de ...
- Population : 21 millions
- Précipitations annuelles : 1 450 mm
Les réservoirs de la capitale économique du Brésil étaient tombés en 2015 à un niveau si bas que les tuyaux charriaient de la boue. Les restaurants servaient leurs clients dans des assiettes en carton parce qu'ils ne pouvaient plus faire la vaisselle. Les scènes de pillage de camions citernes s'étaient multipliées et les autorités avaient limité la distribution d'eau à quelques heures par semaine. Sans des pluies inespérées, la ville aurait été totalement à sec. Les experts sont certains que la déforestation massive en Amazonie perturbe le cycle de l'eau dans le sud-est du pays. Depuis cette crise, São Paulo a mis en place des incitations financières pour pousser les ménages à moins consommer. De nouvelles pompes et canalisations relieront la ville à des réservoirs importants. Malheureusement, les édiles n'ont pas le pouvoir de décréter la reforestation de l'Amazonie.
- Population : 3,8 millions
- Précipitations annuelles : 788 mm
Finalement, les habitants de la deuxième agglomération d'Afrique du Sud devraient éviter d'être à sec dès le mois de mai, hypothèse sérieusement envisagée cet hiver, compte tenu de la gravité de la sécheresse. « Si nous maintenons la consommation au niveau actuel et recevons une quantité décente de précipitations, le 'Jour zéro' [comme on avait appelé le jour de la coupure, NDLR] ne se produira pas cette année », a affirmé Mmusi Maimane, patron du parti de l'Alliance démocratique administrant la région. La consommation quotidienne des habitants a baissé de moitié depuis 2015, à la suite des très fortes incitations de la ville. Mais le responsable a appelé à maintenir les efforts de sobriété, faute de quoi le problème pourrait se reposer de manière aussi aiguë l'an prochain.
- Population : 5,5 millions
- Précipitations annuelles : 1 570 mm
Quand on pense aux villes américaines sous stress hydrique, c'est surtout Los Angeles qui vient à l'esprit, puisque la Californie a connu une sécheresse gravissime de 2012 à 2016, et de nouveau cet hiver, très pauvre en neige dans les montagnes - les autorités envisagent de nouvelles mesures de restriction. On pense moins à Miami, ville où il pleut beaucoup. Pourtant, son approvisionnement est sérieusement menacé par l'élévation rapide du niveau de l'océan : l'eau salée envahit l'aquifère local. Lequel avait déjà été sérieusement contaminé au début du xxe siècle, lors de travaux d'assèchement des marais environnants. Les systèmes installés ensuite pour éviter les infiltrations salines sont désormais insuffisants.
- Population : 21,7 millions
- Précipitations annuelles : 580 mm
De Pékin on sait qu'elle souffre d'une très sévère pollution de l'air, on sait moins qu'elle a un immense problème d'approvisionnement en eau, dont le prix a longtemps été maintenu à un niveau artificiellement très bas par les autorités. Plus de 40% des eaux de surface sont si polluées qu'elles ne sont pas utilisables. En fait, 70% de l'eau de la ville vient actuellement du sud du pays, acheminée par des aqueducs géants dont Mao eut l'intuition dès les années 50 et qui ont coûté 60 milliards de dollars. L'infrastructure devrait encore augmenter ses capacités d'ici 2019, mais le pays ne fera pas l'économie d'un changement de paradigme car 80% des ressources se trouvent au sud et il faudra relocaliser une partie de l'agriculture et des industries les plus gourmandes.
- Population : 19,5 millions
- Précipitations annuelles : 20 mm
Il a donné naissance à l'une des plus grandes civilisations du monde mais le Nil pourrait ne bientôt plus couvrir les besoins de la capitale égyptienne. En cause : le prochain achèvement du « grand barrage de la Renaissance » en Ethopie, sur le Nil bleu, qui sera le plus grand ouvrage hydroélectrique d'Afrique. Le Caire pourrait y perdre un quart de son approvisionnement. Le sujet est devenu un litige majeur entre Le Caire et Addis-Abeba. Les Egyptiens, qui ont proposé la Banque Mondiale comme arbitre aux Ethiopiens, en vain, cherchent à présent à négocier la vitesse de remplissage du réservoir et son mode de fonctionnement. Le temps de mettre en place des alternatives, comme des installations de traitement des eaux usées, des mégastations de dessalement et mener une campagne de sensibilisation au gaspillage.
- Population : 12 millions
- Précipitations annuelles : 560 mm
L'apparition de la capitale britannique dans cette liste pourrait passer pour une plaisanterie. Ce n'en est pas une. Commençons par établir qu'il pleut finalement modérément à Londres, moins qu'à Paris par exemple. Ajoutons à cela que la ville tire environ 80% de son approvisionnement en eau des rivières et surtout de la Tamise. Rappelons que la croissance démographique du Greater London ne faiblit pas et que les Londoniens n'ont pas l'habitude de modérer leur consommation. Au printemps 2012, après deux hivers secs, la situation était devenue préoccupante. Parmi les solutions envisagées par les autorités pour l'avenir : construire un réservoir géant dans l'Oxfordshire, pomper dans l'estuaire de la Severn, améliorer l'efficacité du réseau et... recycler l'eau des égouts.
- Population : 12 millions
- Précipitations annuelles : 980 mm
Avec le doublement de sa population en vingt ans, la Silicon Valley indienne ne parvient plus à répondre à la demande en eau. Elle est pourtant bien arrosée et disposait au xxe siècle d'un grand réseau de lacs et de réservoirs. Ces étendues d'eau ont disparu ou sont désormais polluées. Le lac Bellandur, rempli de produits chimiques et de débris de toutes natures, a... pris feu en janvier dernier, ce qui n'est pas bon signe. À la suite de forages excessifs, la nappe phréatique n'a cessé de baisser. Il a donc fallu augmenter toujours plus les pompages dans la rivière Kaveri, ce qui a provoqué un litige avec une région voisine, remonté à la Cour suprême qui a tranché en faveur de Bangalore en février. Mais cela ne suffira pas : il faudra augmenter la collecte des eaux de pluie et le retraitement des eaux usées. On estime que 65 millions d'Indiens n'ont pas d'accès sûr à l'eau potable.
Florence Bauchard / Chef de rubrique Les Echos Week-End
L’Iran à court d’eau...
Le Cap respire. Après avoir été annoncé à de nombreuses reprises, le redouté « jour zéro », soit la coupure totale de l’eau au robinet dans cette cité de près de 4 millions d’habitants, n’aura pas lieu cette année...« La principale cause de stress hydrique (…) est la croissance démographique », indique ainsi le géographe Frédéric Lasserre, de l’Université Laval à Québec . Au Cap, la population a bondi de… 80 % entre 1995 et 2018....
“Un pays à sec”, titre ce lundi 26 février le quotidien Público, qui consacre sept pages à la sécheresse qui touche actuellement le Portugal. “De Trás-os-Montes à l’Algarve, le scénario est le même : ‘On se croirait en juillet’”, peut-on lire en légende de la photo publiée en une, celle d’un paysage aride. Et pour cause : 9 % du territoire est en situation de sécheresse extrême et 77 % en sécheresse sévère, selon l’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère, qui prévoit déjà un été infernal.
Les agriculteurs réclament un plan national d’urgence et l’aide de l’Union européenne afin d’affronter “une menace gravissime”. “Le silence résigné du gouvernement face à ce qui est en train de se passer n’est pas seulement un facteur de préoccupation : c’est aussi un indice d’irresponsabilité”, tranche Público dans son éditorial.
A Venise, les gondoles ne peuvent plus voguer
La carte postale est tout de suite moins romantique. A Venise, en Italie, les gondoles sont à l'arrêt, au sol et dans la boue. Aucune balade n'est envisageable ces derniers jours. En cause ? Une ...
http://www.lejsl.com/actualite/2018/02/03/a-venise-les-gondole-ne-peuvent-plus-voguer
Qu'arrivera-t-il quand on coupera l'eau à 4 millions de personnes ?
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2018/01/29/arrivera-quand-coupera-eau-4-millions-personnes
Une métropole moderne peut-elle tomber en panne d’eau ? C’est la première mondiale qu’est apparemment en train d’expérimenter Le Cap, en Afrique du Sud : si la tendance se maintient, à la mi-avril, ses 4 millions d’habitants devront faire la queue pour avoir leur ration d’eau quotidienne. Un avant-goût de ce que d’autres métropoles vont devoir subir dans un futur pas si lointain ?....
" Et puis un jour, l'eau s'est arrêtée ", se souvient ce couple de septuagénaires paulistains. Même ici, dans une zone résidentielle plutôt cossue de São Paulo, à Vila Madalena, plus une go...
https://www.bastamag.net/Et-puis-un-jour-l-eau-s-est-arretee-quand-Sao-Paulo-et-ses-11-millions-d
Rome menacée par la plus grave crise hydrique de son histoire moderne
Quelques gouttes de pluie tiède sont tombées sur Rome, dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juillet, après plusieurs semaines de sécheresse absolue. A peine de quoi mouiller le sol. Puis la cha...
La pire crise dont vous ayez jamais entendu parler - Express [FR]
https://fr.express.live/2017/07/19/afrique-crise-humanitaire-famine-secheresse/
« Plus de 20 millions de personnes dans quatre pays (Yémen, Somalie, Soudan du Sud et Nigeria) sont menacées de mourir de faim dans les tous prochains mois, une situation que les Nations Unies ont qualifiée de « pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale ». Mais tant les gouvernements que les citoyens privés tardent à apporter une réponse mondiale à cette famine »....
Un responsable de l’Autorité de l’Eau d’Israël a indiqué mardi que le niveau du lac de Tibériade – la principale réserve d’eau douce du pays – avait atteint son niveau le plus bas depuis un siècle après plusieurs années de sécheresse...Les trois quart de l’eau potable consommée par les ménages israéliens proviennent des usines de dessalement...Mais cette technologie coûte jusqu’à dix fois plus cher que de pomper l’eau dans les nappes phréatiques. Elle est aussi très gourmande en énergie : il faut au minimum 3,2 kilowattheures pour obtenir 1000 litres d’eau potable, ce qui représente la moitié des coûts de production. En outre, l’usine génère chaque jour plus de 30 tonnes de déchets...
Bétail mourant, population menacée de famine, heurts entre tribus… Le nord du pays subit de plein fouet les effets de la sécheresse.
Une flaque. C’est tout ce qu’il reste du lac artificiel de Chesirimion, au nord du comté kényan de Baringo. D’une quinzaine de mètres de profondeur, l’édifice, construit il y a seulement cinq ans, devait offrir à boire à 2 300 personnes et 107 000 têtes de bétail pour les trente années à venir. Sous les coups de la sécheresse, il s’est tari en quelques semaines. Ici, à plus 300 kilomètres au nord de Nairobi, au cœur de la vallée du Rift, dans ce nord kényan aride et rocailleux, il n’a presque pas plu depuis un an et la quasi-totalité des réserves sont à sec. Les autres ne sont remplies qu’au dixième de leur capacité.
Autour de la flaque de Chesirimion s’agglutinent quelques dizaines de chèvres affamées et des dromadaires à la bosse rabougrie. L’œil vide, agenouillée dans la boue, une vache squelettique attend la fin, au milieu de carcasses de ses congénères déjà mortes. Du sang coagulé se mêle à l’eau trouble. Mais cela ne dissuade pas les familles de la région d’y remplir leur jerrican. « Il n’y a pas le choix. C’est ça ou rien », soupire Jackson, un berger qui a déjà perdu un tiers de son troupeau.
« Si ça continue, on va mourir »
Un peu plus loin, un groupe de femmes fait bouillir des fruits sauvages dans cette même eau putride. Cheparsip, une soixantenaire au visage émacié, assise à l’ombre, se charge d’écosser les fruits. « Ils sont toxiques et amers. Mais ça remplit l’estomac », explique-t-elle. Encore une fois, « c’est ça ou rien ». Depuis des semaines, comme ses huit enfants, Cheparsip n’a mangé que cela, plus peut-être quelques bouts d’écorce, des chèvres malades et mourantes et des lapins sauvages chassés à l’arc. « On dort sans manger, on passe la journée sans manger, souffle-t-elle, épuisée. Si ça continue, on va mourir avec nos animaux. »
Au Kenya, la sécheresse a ramené plusieurs dizaines d’années en arrière une région entière. Comme 3 millions de Kényans, les 700 000 habitants de Baringo subissent de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique et du phénomène météorologique La Niña. Comme la moitié du pays, le comté a été placé en état de « désastre national » par le gouvernement.
A quelques kilomètres du lac, la route asphaltée court jusqu’à Chemolingot, petit village sans âme et sans ombre, qui sert de capitale à Tiaty, région du nord de Baringo et partie du comté la plus affectée par la hausse des températures. Celle-ci s’installe à 40 degrés dès 10 heures du matin. Tout est silence. Au loin, les volcans du Rift sont muets, écrasés par la chaleur, traversés par des petites tornades de sable brûlant. Sous un arbre, des bergers en guenilles et sans troupeau attendent la fin de journée. Passe un groupe d’enfants, le ventre vide, sans un mot, un chiot assoiffé dans les bras.
La plupart des boutiques ont fermé leurs portes faute de denrées, tout comme la majorité des écoles. « Les enfants ne viennent plus en classe car les écoles n’ont plus de nourriture ni d’eau pour le repas de midi, regrette Edison Munono, professeur dans l’un des établissements encore ouvert du village. Seuls 80 élèves sur 270 sont présents. Et ils sont épuisés, ils arrivent sans avoir ni dîné ni petit-déjeuné. On est obligé de les renvoyer chez eux. »
Le prix du maïs a déjà augmenté de plus de 30 % : à 5 euros le kilo, le coût est trop élevé pour bien des familles. « La plupart ne font qu’un repas par jour et doivent marcher 10 à 20 kilomètres pour trouver de l’eau. Parfois davantage », s’inquiète Susan Kipturu, maire de Chemolingot. Chacun craint un retour de la typhoïde, voire du choléra.
A Tiaty, 5 000 vaches et chèvres seraient mortes rien que la semaine dernière sans que quiconque n’aperçoive le début d’une aide humanitaire. Le gouvernement a promis de racheter 100 000 têtes de bétail à Baringo : une goutte d’eau dans un comté où en paissent plus de 2 millions. « Une réponse bien trop tardive », juge Venant Ndighila, directeur des opérations de la Croix-Rouge kényane à Baringo, dont les programmes d’assistance ne touchent eux-mêmes que 23 000 personnes. « On essaie de combler le vide », s’excuse presque la Croix-Rouge.
L’urgence est criante. Et pourtant, Baringo n’est situé qu’aux contreforts de la sécheresse qui frappe l’Afrique de l’Est et où 20 millions de personnes sont aujourd’hui menacées de famine. S’exprimant devant le Conseil de sécurité des Nations unies vendredi 10 mars, le coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Stephen O’Brien, de retour d’une visite au Yémen, au Soudan du Sud et en Somalie, n’a pas hésité à parler de la « pire crise humanitaire depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».
Heurts sanglants
A Baringo, à la détresse s’ajoute un conflit tribal d’une grande violence opposant les deux principaux groupes ethniques du comté. D’un côté les Tugen, majoritaires, en grande partie cultivateurs dans le centre et le sud du comté. De l’autre, les Pokot, presque tous pastoralistes et minoritaires sauf au nord, à Tiaty.
Depuis des siècles, les deux tribus cohabitent et s’affrontent. Mais cette année, les heurts ont pris un tour sanglant. « Poussés par la sécheresse, des éleveurs pokot armés font descendre leurs dizaines de milliers de vaches vers les points d’eau et les pâturages encore préservés des Tugen au sud, envahissant leurs fermes, détruisant les terres, volant le bétail et tirant sur les populations. Dix mille Tugen ont déjà dû fuir », explique Bethuel Wafula, coordinateur de l’Autorité nationale pour la gestion de la sécheresse (NDMA) à Baringo.
Les affrontements ont déjà fait une trentaine de morts dans le comté. « Mais les Pokot envahissent d’autres régions », rappelle M. Wafula. Le 5 mars, un Britannique, propriétaire d’un ranch dans le comté voisin de Laikipia, a été assassiné par des éleveurs lourdement armés.
Certains déplacés trouvent refuge à l’hôpital de Marigat, ville à majorité tugen située au centre du comté. Mais ce petit dispensaire est loin de pouvoir faire face. « On est débordés. On n’a qu’un seul docteur et trente lits mais deux fois plus de patients que l’an dernier. Des familles entières partagent le même matelas ! », s’alarme Chirchir Lagat, directeur des lieux. Une pièce accueille les mal nourris : des bébés d’un an pesant à peine 4 kilos, le ventre gonflé par la malnutrition. « Dès qu’un enfant se sent un peu mieux, on le renvoie chez lui sans attendre la fin du traitement », admet M. Lagat.
« Enormes difficultés d’accès » pour les humanitaires
Entre Tugen et Pokot, la haine est à fleur de peau. « Plus aucune paix n’est possible avec eux, on ne vivra plus jamais ensemble ! », enrage William Kiserit. Cet enseignant tugen, d’apparence calme et mesuré, ne se remet pas du vol de ses treize vaches. Il prévoit d’acheter un fusil. « Une guerre se prépare, prédit-il. Tout le monde est en train de s’armer. On va faire en sorte qu’aucun Pokot ne puisse plus poser le pied sur notre territoire. »
Des menaces déjà mises à exécution. Le 24 février, un convoi humanitaire de la Croix-Rouge, suspecté d’être à destination des Pokot, a été bloqué par un groupe de Tugen, entraînant l’interruption des activités de l’organisation pendant trois jours. « Pour les humanitaires, l’insécurité provoque d’énormes difficultés d’accès », reconnaît M. Wafula.
Pour ramener le calme, des centaines de policiers ont été déployés. Mais l’ordre belliqueux donné par le vice-président, William Ruto, de « tirer pour tuer », vise en priorité les « bandits pokot » et menace de transformer le comté en zone de guerre. Le 6 mars, un village pokot a été incendié et pillé par les forces de sécurité. « Même le gouvernement nous voit comme des criminels, mais la majorité des Pokot vivent dans la misère. Tout cela risque de faire des victimes innocentes », craint Moses Akeno, administrateur de la région de Tiaty.
A Chemolingot, à défaut de gouvernement, on s’en remet au ciel et à la pluie. Mais pour combien de temps ? Dans le nord de Baringo, la population a pratiquement doublé en dix ans alors même que les points d’eau s’asséchaient à vue d’œil. « Nous ne pouvons tout simplement plus vivre ici, philosophe le professeur Edison Munono. A un moment ou un autre, nous n’aurons pas le choix, il faudra partir. »
- Bruno Meyerfeld (Baringo, envoyé spécial)
Journaliste au Monde
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