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Cash niouzes

Publié le par ottolilienthal

Le numérique cannibalise progressivement chaque recoin de notre quotidien, y compris notre portefeuille. La disparition du cash s’impose comme une prophétie autoréalisatrice. Le discours dominant nous promet une société fluide et sécurisée, mais il masque une vérité plus insidieuse : l’abolition du billet est une perte de liberté, une société de surveillance déguisée en progrès. Selon une étude de la Banque de France publiée en 2023, l’usage par les ménages de l’argent liquide a chuté de plus de 20% en une décennie, tandis que le paiement par mobile explose, avec des applications comme Lydia et Paylib devenues des icônes culturelles. Si bien qu’aujourd’hui, les Français règlent à peine plus de 20% de leurs achats en espèces, c’est moins que par la carte sans contact et par mobile qui représentent près du quart des moyens de paiement utilisé par les ménages alors qu’ils étaient encore inexistants il y a 10 ans.


Surveillance capitaliste


Mais derrière cette évolution, des fractures se creusent. Les populations rurales et âgées, les catégories sociales les plus modestes qui sont dépendantes du cash sont laissées sur le bas-côté de cette révolution. Ainsi, la numérisation du paiement est un révélateur de l’exclusion socio-économique plutôt qu’un vecteur de modernité universelle.


Comme l’a brillamment analysé Shoshana Zuboff dans l’Age du capitalisme de surveillance, le basculement vers une économie sans cash n’est pas une simple transition technique. Chaque transaction numérique enrichit les bases de données des géants de la tech, leur conférant un pouvoir exorbitant sur nos vies. En France, la CNIL a récemment alerté sur le danger des micropaiements traçables, qui transforment l’intimité économique en matière première de surveillance. La liberté du consommateur? Un mirage dans l’ère de l’algorithme.


Un enjeu de souveraineté économique et démocratique


En Suède, pionnière du « cashless », près de 90% des paiements sont électroniques. Mais l’enthousiasme initial a laissé place à une désillusion : en 2022, le gouvernement a dû légiférer pour garantir un accès minimal au cash, face à l’impréparation des systèmes numériques aux cyberattaques. On oublie trop souvent qu’aucun système ne saurait prétendre être parfaitement sécurisé.


Derrière la disparition des pièces et billets se cache un enjeu bien plus vaste : celui de notre souveraineté économique et démocratique. Accepter un monde sans cash, c’est ouvrir la porte à une société de contrôle intégral, où la liberté se paiera… sans contact.

Alexandre Mirlicourtois 2 12 24

 

 

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Le-piege-d-un-monde-sans-cash

Combien d’argent liquide est-on autorisé à garder chez soi ?...

Le fait de se constituer un bas de laine est une pratique courante pour préserver son patrimoine financier. Cependant, garder de l’argent chez soi nécessite de respecter la législation en vigueur. Cela tient surtout aux déclarations administratives et non à une limite des liquidités fixée par la loi.

Si le fait de garder de l’argent à la maison a toujours existé, cette solution tend à s’accroître ces dernières années. On distingue plusieurs raisons pour expliquer ce phénomène, à commencer par la succession de crises économiques, ainsi que le contexte géopolitique. De plus, le taux des livrets d’épargne ne cesse de baisser et manque d’attractivité pour les Français. S’il existe d’autres solutions de placement, les produits financiers les plus rémunérateurs comportent une part de risque non négligeable. Garder de l’argent chez soi constitue donc une pratique sécuritaire.

Loi : pourquoi l'État est-il vigilant sur l'argent liquide ?

Sur la question de l’argent liquide, le contrôle de l’État se fait pour différents motifs. Cela vise tout d’abord à réfréner certaines activités illicites. Parmi celles-ci figurent le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En effet, les criminels privilégient le paiement en liquide, car les moyens de traçabilité sont réduits, voire nuls. Cela vaut également pour le trafic de stupéfiants. À l’exception d’une dénonciation ou d’une correspondance non cryptée sur le web, il n’est pas possible de retrouver le nom de l’acheteur. Le gouvernement souhaite aussi lutter contre le travail au noir, la fraude fiscale et les sommes d’argent non déclarées qui en découlent.

Est-ce une bonne idée de conserver une grosse somme d’argent en espèce chez soi ?

D’un point de vue officiel, les pouvoirs publics français déconseillent de garder de l’argent chez soi. Il peut s’agir d’une pratique risquée qui n’offre aucun recours ni possibilité d’indemnisation en cas de préjudice. Parmi les cas de figure envisageables, on peut évoquer un cambriolage ou un incendie. En règle générale, les assurances d’habitation ne proposent pas de garanties pour rembourser l’argent perdu ou volé. Dans un contexte d’inflation, l’argent liquide se déprécie également. Au fil des années, il possède une valeur moindre et amoindrit votre patrimoine.

Quelle somme d’argent liquide peut-on avoir chez soi au maximum, avec ou sans justificatif ?

Pour de nombreux Français, l’argent liquide demeure toutefois une solution pour faire des économies. Selon la Banque de France, on estime qu’ils seraient près de 80 % à conserver au moins 1 000 euros en liquide chez eux. À l’échelle du pays, cela représenterait des sommes supérieures à 200 milliards d’euros.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la loi française n’impose pas une limite d’argent liquide.

Cependant, les montants supérieurs à 10 000 euros font l’objet d’une surveillance spécifique, notamment dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent. Pour un compte courant, la limite est de 100 000 euros. En cas de contrôle, il est nécessaire de fournir les justificatifs pour attester de la provenance de cet argent. Il convient de se référer à l’article L152-1 du Code monétaire et financier pour connaître les documents admissibles.

https://actu.caminteresse.fr/societe/combien-dargent-liquide-est-on-autorise-a-garder-chez-soi-11197182/?

 

'La crise de la démonétisation en Inde doit nous servir de leçon'

Ce qui vient de se passer en Inde est unique au monde. Voilà un pays où le gouvernement a utilisé les grands moyens pour lutter contre la corruption. Il a décidé du jour au lendemain de démonétiser les billets de 500 et 1000 roupies, soit 86% de la valeur de la monnaie en circulation en Inde !

 

Cela veut dire que ces billets ne peuvent plus être utilisés nulle part pour payer quoi que ce soit vu qu'ils sont démonétisés. Mais attention, je n'ai pas dit que ces billets de 500 et 1000 roupies ne valent plus rien. Simplement, les citoyens indiens sont incités à les échanger contre de nouvelles coupures de 500 et 2000 roupies. Qu'est-ce qui change direz-vous ? Eh bien, tout, car à part l'équivalent de 4000 roupies (pour vous donner une idée, c'est 55 euros), tout le solde doit être déposé sur un compte bancaire et les retraits sont plafonnés.

 

Vous l'avez compris, le but du gouvernement indien est de lutter contre l'argent noir, celui qui sert à la corruption locale et à la fraude fiscale. N'oubliez pas qu'en Inde, seulement 3% de la population paie l'impôt sur le revenu. Et désormais, le fisc indien aura accès aux comptes bancaires et leurs titulaires devront s'expliquer sur l'origine des fonds ! Les fraudeurs risquent une pénalité de 200%, autant dire que les sommes seront englouties par le fisc.

Inutile de vous dire que cette mesure a provoqué un chaos sans nom en Inde, vu que personne, je dis bien personne, du plus riche au plus pauvre, ne paie quoi que ce soit sans passer par le cash. Le pire, c'est que les distributeurs de billets n'ont pas été reconfigurés pour accepter ces nouveaux billets. La raison ? Comme le gouvernement a voulu garder secret cette opération, il n'y avait que le Premier ministre, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Nationale qui étaient au parfum. Il était donc impossible de préparer techniquement cette spoliation légale. Les Indiens devront attendre plusieurs semaines avant de voir les choses rentrer dans les rangs.

Si c'est le cas d'ailleurs... car au vu des queues devant les banques et du chaos créé par cette mesure, le gouvernement s'est rendu compte, mais trop tard, que le cash n'était pas seulement utilisé par les riches fraudeurs, mais par le petit peuple. Même les sites de e-commerce fonctionnent avec le cash, car c'est lors de la livraison du produit que le paiement en cash a lieu. En remettant en cause le pilier central de l'économie informelle, le gouvernement a compris qu'il avait ouvert une boîte de Pandore.

Pour nous, Occidentaux, c'est aussi une leçon: les banquiers centraux rêvent de la disparition du cash. Chez nous, c'est aussi pour pouvoir appliquer des taux d'intérêt négatifs sur notre épargne. Si nous avons du cash, nous pourrions retirer notre épargne pour éviter d'être tondus, mais s'il n'y a plus de cash, nous n'aurons plus aucune échappatoire. C'est à méditer...

 

Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

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