Windows..

Publié le par ottolilienthal

On aime croire que Steve Jobs incarnait le génie et Bill Gates l’ingénieur. Erreur. Gates était un stratège froid, un Machiavel juridique du numérique. En 1980, il vend à IBM un système qu’il ne possède même pas encore (MS-DOS), le rachète pour 75 000 dollars, et en conserve les droits d’exploitation. Résultat : chaque PC devient un cheval de Troie. Microsoft ne crée pas. Il s’infiltre. Et rafle la mise.

Le passable verrouillé

Word, Excel, PowerPoint : des outils passables, fonctionnels, suffisants pour le quotidien. Ils ne font pas rêver, mais remplissent leur rôle. Et c’est cette suffisance qui les rend puissants. Plus de 1,4 milliard de personnes les utilisent. Non par choix, mais faute d’alternative crédible. Formats propriétaires, compatibilité, habitudes : tout verrouille l’usage. Ce n’est pas l’excellence qui crée la dépendance, mais le conformisme.

Windows : par défaut, pas par choix

Même logique pour Windows, encore à 72 % de parts de marché. Pas parce qu’il est supérieur. Mais parce qu’il est l’option par défaut. On n’y pense plus. On l’installe. Puis on s’installe dedans.

L’école, incubateur de dépendance

La stratégie est limpide : capturer dès l’école. En France, plus de 80 % des collèges et lycées tournent sous environnement Windows. Les devoirs se font sur Word dès 10 ans. Et dans les ministères, c’est Outlook, Excel et Teams. Neuf administrations centrales sur dix en Europe sont captives.

Explorer s’est fait balayer. Mais Teams règne

Le navigateur Explorer s’est certes fait balayer par Chrome. Mais Microsoft a retenu la leçon : aujourd’hui, l’outil d’enfermement s’appelle Teams. Plus de 320 000 organisations dans le monde y sont abonnées. Ce n’est pas juste une messagerie. C’est un écosystème qui lie messagerie, stockage, visioconférence, planification, documents... Tout passe par là. Et plus rien ne peut en sortir. Teams, c’est le cheval de Troie du travail collaboratif.

L’IA captive du cloud

Derrière l’illusion d’autonomie, l’IA fonctionne sur Azure, le cloud de Microsoft. Calcul, stockage, déploiement : tout repose sur cette infrastructure. Même ChatGPT. Même les projets open source. Même les alternatives opèrent dans l’écosystème du maître.
Changer ? Oui, mais à quel prix ?

Sortir de cet écosystème ? C’est migrer des messageries, des millions de fichiers, des flottes entières d’ordinateurs. Trop long, trop risqué, trop cher. Même la gendarmerie française, qui avait tenté Linux, est revenue à Windows en 2024. Capitulation numérique.

Satya Nadella, le faux visage du cool

Depuis 2014, Nadella repeint Microsoft aux couleurs de l’agilité et du cloud. Mais derrière l’interface lisse, la logique reste la même : accroître la dépendance. En 2024, 365 millions d’abonnés à Microsoft 365, plus de 320 000 organisations sur Teams, Azure en deuxième position mondiale. Microsoft est partout. Sans qu’on l’ait vraiment choisi.

Une servitude volontaire, et rentable

Microsoft ne vend pas du progrès. Il vend du conformisme. Microsoft a compris que l’innovation ne suffit pas à dominer. Il faut rendre le changement impossible. Ce n’est plus une entreprise. C’est une infrastructure mentale. C’est l’air numérique que nous respirons.

 
Alexandre Boulègue

Publié le lundi 16 juin 2025

https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Alexandre-Boulegue-Microsoft-l-empire-de-la-servitude-numerique

 

Les côtés obscurs de Windows 10

Microsoft aurait intégré mouchards et verrous dans son nouveau système d'exploitation dont le lancement, réussi, est néanmoins terni par la polémique.

Publié le 20/08/2015

 

 

Windows 10 rencontre un succès pharaonique depuis son lancement, le 29 juillet. Des dizaines de millions de PC ont déjà migré, et la barre des 100 millions devrait être passée en août. Il faut dire que le nouveau système d'exploitation apparaît comme le sauveur, après un Windows 8 raté suivi d'un Windows 8.1 plein de rustines (et pas de Windows 9).

Menu démarrer de retour en version moderne, unification des systèmes pour PC, tablette et smartphone, temps de démarrage éclair : Windows 10 change la donne et n'a pas volé son excellente presse. Sauf que, cachées dans son code et éclipsées par l'enthousiasme qui a entouré le lancement, des fonctionnalités font polémique.

Un système très indiscret

Dès la publication de la version finale de Windows 10, le 29 juillet, des experts se sont amusés à surveiller le trafic internet de postes équipés du nouveau logiciel. Et là, surprise : de grandes quantités de données sont envoyées aux serveurs de Microsoft, en permanence. La désactivation de certaines options lors de l'installation ou dans les paramètres système ensuite permet de limiter les dégâts. Mais comme le relève le site spécialisé Ars Technica, « même quand on lui dit de ne pas le faire, Windows 10 ne peut tout simplement pas s'empêcher de communiquer avec Microsoft ». « Une partie du trafic ne pose aucun problème », précise le site, « mais le reste est plus perturbant ».

Ars Technica avance plusieurs exemples, dont celui de la boîte de recherche, près du bouton démarrer. En mode normal, « connecté » (très pratique pour certains utilisateurs), elle envoie une requête au moteur de recherche de Microsoft, Bing, afin de proposer des réponses venant à la fois du contenu local de l'ordinateur, du Web et de l'assistant virtuel Cortana. Si l'utilisateur désactive Cortana et choisit de ne voir que des résultats venant de son contenu local, il peut légitimement s'attendre à ce que le système n'envoie aucune donnée à Microsoft. Or, même dans ce cas, Windows 10 envoie une requête à Bing. Idem avec le service de stockage en ligne OneDrive : même désactivé, même lorsque l'utilisateur n'a pas renseigné de compte Microsoft, des données sont transmises.

« Empêcher les jeux contrefaits »

Microsoft se défend de toute volonté de surveillance. « Nous donnons le contrôle aux utilisateurs sur les services qu'ils veulent activer et les informations qu'ils veulent partager », affirme au Point.fr Agnès Van de Walle, directrice de la division Windows chez Microsoft France. « Nous avons développé un système d'exploitation qui vous ressemble, c'est-à-dire doté de nombreux services qui s'adaptent à vous grâce aux données présentes sur vos appareils », poursuit-elle, mais « chacun est maître de vouloir le faire, ou pas : Microsoft laisse le choix, là où d'autres ne laissent aucun choix ». Et il est vrai que les produits Microsoft permettent la désactivation de nombreuses fonctionnalités indiscrètes, là où Google et Apple ne s'encombrent pas de l'avis du client...

Autre point polémique : l'intégration dans les conditions générales d'utilisation de quelques lignes qui permettraient à Microsoft de bloquer l'installation de jeux piratés et l'utilisation de périphériques non homologués. L'éditeur se réserve en effet le droit « d'empêcher votre utilisation de jeux contrefaits ou de terminaux non autorisés ». Si la phrase fait froid dans le dos, elle est directement issue des conditions d'utilisation du service de jeu Xbox (présent par défaut dans Windows 10), et non de Windows 10 lui-même. Il faudra donc voir, à l'usage, si Xbox devient un passage obligé dans Windows 10 ou si l'utilisateur déçu peut mettre à la corbeille ce service.

Navigateur écrasé

L'autonomie des appareils nomades sous Windows 10 fait aussi débat. PC portables, tablettes et bientôt smartphones : à configuration égale, certains peinent à garder leur endurance, la faute justement aux données envoyées en permanence aux serveurs de Microsoft, particulièrement lorsque l'assistant vocal Cortana est intensivement utilisé. Sur les smartphones, Windows 10 est encore en version de test, et souffre probablement de quelques défauts d'optimisation qui pourraient être comblés avant la sortie officielle toujours prévue « avant Noël ».

Enfin, les utilisateurs de Windows 7 et 8 ayant profité de la migration gratuite vers Windows 10 à partir du 29 juillet ont eu la mauvaise surprise de découvrir que le système d'exploitation écrase leurs préférences de logiciel par défaut. Le navigateur préféré, par exemple Mozilla Firefox ou Google Chrome, est ainsi remplacé par le nouveau navigateur Microsoft Edge (remplaçant d'Internet Explorer), et l'internaute est obligé de se rendre dans les paramètres de Windows pour réaffirmer son choix.

En difficulté sur le marché des smartphones notamment, Microsoft doit affirmer sa différence. Google est très indiscret et Apple très autoritaire ? Microsoft doit donc être un modèle de bonne conduite et de personnalisation. Dans les deux cas, une seule clé : le pouvoir à l'utilisateur !

LIRE ÉGALEMENT : Pourquoi Windows 10 change la donne

 

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R
J'ai installé un petit logiciel permettant de bloquer certaines données envoyées à Microsoft, et ça a l'air de bien marché. J'en parle sur mon blog. Sinon je suis assez satisfait de Windows 10 ^^
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I
Bonjour,<br /> Ce passage sur Windows m'agace particulièrement. La société Microsoft sort régulièrement de nouvelles versions de Windows, qui n'apporte en général rien de particulier.<br /> Ces versions peu sable et bourré de faille de sécurité posent des problèmes de compatibilité avec certains logiciels.<br /> Moi qui suis webmaster d'un site sur l'informatique : http://informatiquefacile.org ça m'oblige à remettre le contenu à jours, à tous vérifier...<br /> Moi, je ne passerais pas sous Windows 10 mêmes si je peux le faire gratuitement
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L
Je n'ai pas encore osé me mettre à windows 10 et c'est vrai que la polémique sur les données personnelles m'inquiète. Au final, est-ce vous nous conseillerez de l'installer ?
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R
Coucou, personnellement tout dépend de... Tout. Voir si ton ordinateur n'a pas de problème avec ce nouveau système, en faisant une petite recherche sur internet. Moi je ne regrette pas d'avoir mis mon pc à niveau ^^
O
en ce qui me concerne, je préfère attendre : laissons les gens pressés essuyer les plâtres. Ma machine a 3 ans et donc est un peu juste pour faire fonctionner le 10. Les mises à jour de sécurité de Windows 7 resteront assurées jusqu'en 2020. Un point sera à faire dans quelques mois.