Addictions: L'alcool, les drogues et le tabac coûtent cher à la société française

Publié le par ottolilienthal

Du restau au bureau : la France sous cocaïne...

En sept ans, deux fois plus de Français ont expérimenté la poudre blanche. La « C » n’a jamais été aussi répandue sur le territoire, dans les fêtes comme au travail...

Vendredi soir, début de service dans un restaurant branché du centre de Metz (Moselle). La cuisine attend une livraison de dernière minute. Comme à chaque début de week-end, ou presque, quelques pochons de cocaïne sont déposés à la brigade. Quinze grammes feront tenir une semaine à quatre personnes. Kévin (le prénom a été modifié), 34 ans, sniffe son rail avant de prendre son service. « Au début, c'était pour tenir le rythme, et ressentir moins de pression, raconte cet ex-musicien qui consommait de temps à autre avant un concert. Ça donne la tchatche, c'est plus simple de parler aux filles. Et puis, après, je n'arrivais plus à faire sans. J'étais deux fois plus fatigué, je voulais tenir le coup. On en prend par crainte de la descente. L'agressivité monte. Ça crée des embrouilles avec ses patrons, surtout s'ils en prennent aussi. Ça a fini par me bousiller les cloisons nasales… »

Kévin a, depuis, mis cette période derrière lui. Il était l'un de ces « dopés du quotidien », ces employés qui sniffent au travail. Car la « C » n'a jamais été aussi accessible. Moins chère, plus répandue, banalisée, elle séduit de plus en plus les Français. En sept ans, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), l'expérimentation de cocaïne en France a doublé. Près de 600 000 Français la « testaient » en 2017. Ils étaient plus de 1,1 million en 2023. Le profil type du consommateur est loin d'être marginal : un homme, actif, âgé de 30 à 50 ans.

L'Europe ciblée par les narcos

Ce boom s'explique d'abord par un facteur essentiel : la Colombie n'a jamais autant arrosé l'Europe en cocaïne. Entre 2014 et 2020, selon l'OFDT, le pays de la feuille de coca a massivement déforesté et doublé sa production, jusqu'à représenter 65 % du marché mondial. En dix ans, la superficie de production de feuilles de coca a doublé. Près de 2 700 tonnes sont produites par an. La cocaïne est si imbriquée dans l'économie colombienne que le président, Gustavo Petro, s'est dit favorable à sa légalisation en conseil des ministres, le 4 février. « Elle n'est pas pire que le whisky », a-t-il osé, déclenchant un tollé.

Comme l'explique l'économiste Bertrand Monnet, spécialiste de l'économie de la drogue, le marché américain est saturé. Les « narcos », pragmatiques, se tournent désormais vers l'Europe pour écouler la « blanche ». Et dans cette géopolitique du deal, la France fait figure de hub européen. « La France est une porte d'entrée de la cocaïne en Europe, un lieu de passage et de consommation », explique Guillaume Airagnes, directeur de l'OFDT, rencontré par Le Point.

On connaissait les « mules », ces passeurs de cocaïne en provenance de Guyane et des Antilles. Mais les contrôles ont été renforcés, et la filière exposée. Les trafiquants, qui ont toujours un coup d'avance, ont dû s'adapter. Désormais, ils la glissent chimiquement dans de la pulpe de coco, du charbon et du plastique. Des « chimistes » sont ensuite chargés de l'extraire en Europe. Le produit débarque surtout dans nos ports européens, et notamment au Havre. En France, les quantités saisies ont été multipliées par cinq en trois décennies. En 1984, elles s'élevaient à seulement 250 kg en 1983, contre près de 19 tonnes en 2021 !

Qui dit offre pléthorique dit prix en baisse. Depuis dix ans, le prix au gramme s'est stabilisé à 65 euros (trois fois moins cher que dans les années 1990). « Pour un serveur, ça se paie facilement en pourboire », confie Kévin, notre restaurateur messin. Chaque gramme est équivalent à cinq ou dix « rails ».

Cette grande braderie a permis aux classes populaires d'y accéder. Dans les années 1990, la cocaïne circulait sous le manteau dans les soirées techno, de professions artistiques ou de la communication. On l'imaginait aussi dans les fêtes huppées, sur les yachts et dans la jeunesse dorée. « Cela n'a pas disparu, ça continue à circuler dans ces milieux festifs, mais ça s'est diffusé au-delà, observe Guillaume Airagnes, directeur de l'OFDT. Elle est désormais utilisée au travail pour se stimuler, pour faire face, lutter contre la souffrance, le manque de sommeil ou la fatigue. Cela raconte un besoin de performance dans notre société. »

Petit verre contre petit rail

La cocaïne de la fête est ainsi devenue la cocaïne du travail. C'est le cas dans le BTP, chez les soignants, dans l'hôtellerie, la restauration, chez les cadres surmenés ou encore les cumulards à plusieurs boulots. « Ça avait un petit côté paillettes, se souvient Kévin, notre serveur de Metz. Ça me permettait d'enchaîner les services sans forcément me reposer entre le midi et le soir. Et puis, tout le monde en prenait. »

Dans les salles de restaurant, la décomplexion gagne aussi les clients, qui n'hésitent plus à parler de leur consommation, voire à sniffer avec le personnel en fin de service. « J'ai l'impression que l'accès à la “C” est facilité, et beaucoup plus décomplexé chez les clients aussi, observe un chef parisien très implanté, qui a fréquenté plusieurs cuisines. Je suis choqué d'à quel point ça tape. Ce n'est plus tabou chez une génération de 25-40 ans pour qui c'est indispensable dans une soirée, à mon grand regret… »

À Paris, d'autres restaurateurs ont pris l'habitude de leur commande du soir. « On voit de plus en plus d'équipes s'organiser pour leur coke en service, déplore notre chef parisien. La restauration, ça peut être un rythme effréné. Au début, ça commence par le besoin de tenir le service ou pour se détendre après. Et puis ça devient une habitude, un cercle vicieux où l'habitude crée le besoin. En fait, le petit verre du soir a été remplacé par le petit rail du soir ! »

Pour Renaud Crespin, sociologue et coauteur de Se doper pour travailler (Erès), cette consommation de cocaïne au travail est liée « à une intensification et une exigence de polyvalence ». « La cocaïne, c'est une béquille chimique, alerte-t-il. Face à la pression des résultats, des objectifs chiffrés, des deadlines, à l'isolement, la concurrence, l'individualisation des carrières, il peut y avoir recours à des produits psychoactifs. »

Le sociologue a identifié quatre fonctions de la drogue au travail : l'anesthésie (un pompier confronté au choc psychologique de ses interventions, un marin qui affronte la dureté du froid…), la stimulation (le respect impératif des deadlines pour les avocats, les architectes, les journalistes…), la récupération (fumer un joint pour dormir et se reposer), et l'intégration (lorsque la drogue sert de rôle social). « Je pense à cet entretien réalisé avec une jeune femme de 25 ans, se souvient Renaud Crespin. Elle travaillait dans l'audiovisuel, sur une émission quotidienne. Elle prenait du café le matin, de la cocaïne en fin de journée pour finir son montage jusqu'à tard et fumait un joint le soir pour dormir. »

Une banalisation inquiétante

Les études sociologiques fleurissent aussi, ces dernières années, sur la consommation des marins-pêcheurs. Sur certains bateaux, on sniffe pour tenir les quinze jours en mer, rester éveillé la nuit, enchaîner les heures de travail sans ciller. Il y a quelques mois, le retour au port de Ludovic (le prénom a été modifié), patron d'un petit bateau de pêche près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), n'est pas passé inaperçu. Un corridor de policiers a réservé un comité d'accueil aux marins après que de la drogue a été signalée à bord.

« Tout le monde a vu les costumes bleus devant les bateaux, souffle Ludovic. Mais au final, ça m'a fait de la pub, parce que certains venaient me dire : “Je veux travailler avec toi, ton bateau est clean.” » Le patron manipule le sujet avec précaution pour ne pas « stigmatiser la profession ». Mais il reconnaît la montée en puissance de la drogue. « Avant, c'était l'alcool, maintenant, c'est plus l'héroïne ou la cocaïne. Il n'y a pas que la dureté du travail qui l'explique. Beaucoup de marins profitent un peu trop à terre, et se retrouvent en manque en mer. C'est un métier où on lutte contre les éléments, alors ça ne rend pas efficace, ça rend dangereux pour soi et pour les autres. On essaie de faire le ménage. »

Et chez les plus jeunes ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le rail est encore loin d'avoir remplacé le joint. Les jeunes ont plutôt tendance, selon l'OFDT, à consommer moins de drogues en général. « On peut quand même acheter du Sniffy à 16 ans dans un bureau de tabac », constate Kévin. Et ce, alors que le « PTC » ou « Pète ton crâne », un puissant cannabis de synthèse, fait un carton chez les jeunes majeurs. La cocaïne se renforce surtout dans la génération au-dessus, qui s'y habitue. On la trouve désormais autant sur la table des apéros à la campagne, le samedi soir, que dans les soirées branchées.

 Cette banalisation inquiète Guillaume Airagnes, directeur de l'OFDT. « En euros constants, le prix de la cocaïne a baissé, mais sa teneur moyenne en principe actif (pureté) a augmenté, de 50 % en 2012 jusqu'à 70 %, voire 100 % sur certains échantillons contrôlés aujourd'hui, rappelle-t-il. Or on voit dans les représentations générales que la cocaïne est perçue comme moins dangereuse par la population. Sauf qu'en une prise, on risque l'infarctus. »

« Lorsque j'ai arrêté la restauration, et donc la cocaïne, j'ai dû réapprendre à m'ennuyer, confie Kévin. Le manque m'a causé beaucoup de problèmes, notamment dans ma vie amoureuse. Je me suis un peu senti comme le personnage Octave Parango, dans 99 Francs, vous voyez ? Pour lui, la vie sans cocaïne, “c'est un peu comme la vie sans télé pour certains, tout est plus lent et on s'ennuie vite”. Il a fallu réapprendre à ne rien faire, profiter de la simplicité de la vie. Et maintenant, je me sens beaucoup mieux. »

 

Dîner sans alcool, le lendemain est plus fol

On a testé un dîner 100% sans alcool, de l’apéritif au digestif. Avec des alternatives délicieuses, on ne s’est rendu compte de rien (ou presque). Attention à l’abus de tisane.

Inviter à dîner chez soi, même si les invités sont des amis de longue date et que l’affection est profonde et partagée, est toujours un peu stressant – car quand le trac est là, c’est la preuve que recevoir a un sens. Par défi total, on a décidé ce soir-là de s’imposer un challenge supplémentaire : un dîner sans alcool. Contre toute attente, nos camarades, plutôt amis du vin naturel, étaient tout contents. Serions-nous en train d’entrer dans les statistiques de l’Insee, à savoir que seuls 11% des Français consomment régulièrement du vin (contre 50% en 1980) et que ceux qui le font sont surtout des hommes de 55 ans et plus (47%) ? A voir l’entrain des copains à découvrir nos fioles aux herbes et aux fleurs plutôt que «ce petit pet’ nat’ de macabeu» dans la porte du frigo, il faut croire que oui.

Pour l’apéritif, le vaste marché du «no» ou «low» (sans alcool ou avec peu d’alcool) s’en donne à cœur joie. On a testé deux softs bios de la marque Jardins, à mélanger à du tonic. Le premier, «Jardins suspendus», à la fleur de sureau et à la bergamote, est délicieusement acidulé, élégant, sans autre sucre que celui des fruits de sa composition (notamment le jus de pomme). Le deuxième, «Jardins fleuris», à l’orange amère et au romarin, ressemble davantage à un bitter, et rappelle de loin un spritz vénitien. Servi bien froid, c’est d’un grand raffinement, élégant et complexe. Le Gimber fait aussi des émules, mais c’est plus sucré : ce concentré de gingembre avec du citron, des herbes et des épices a l’avantage de chauffer les joues, comme les alcools forts. On le boit coupé avec de l’eau minérale ou de l’eau gazeuse. Autre apéritif étonnant : Osco, à base de verjus (un jus de raisins verts cueillis avant leur maturité), de plantes et de sucre, à diluer dans du tonic. En bouche, il offre une sensation légèrement réglissée mais acide, avec, hélas, plus de sucre que les autres boissons alternatives (le sucre de canne arrive haut dans la liste). Plus étonnant, le «Djin immunité» ressemble à un remède médicinal. Il est fait avec des myrtilles, de la gentiane, des framboises, du gingembre et du genièvre, et laisse au nez et en bouche une impression florale et herbacée. On l’a testé comme suggéré, avec du sirop de myrtilles, du tonic, de la glace et des feuilles de menthe. A la fois amer et parfumé, il chauffe la langue et le cœur, comme les alcools forts.

 

Alors, on boit quoi maintenant ?

Une fois à table, on s’attend à ce que l’un des invités craque et demande à quel moment on va déboucher «cette bouteille de Tessa Laroche» dont on a déjà fait l’éloge. Même pas ! Ils sont sages comme des images. Ce soir-là, on avait fait simple et végé : une soupe de potimarron et noisettes en entrée, une polenta aux chanterelles, des petits chèvres bien secs et des figues rôties, arrosées de miel et piquées d’une branche de romarin. Comment accorder tout ça ? Le vin sans alcool est banni de notre éventail de possibilités (parce que mieux vaut préférer une alternative qu’un ersatz lourdement transformé). On a donc testé deux bouteilles de boissons aux herbes appelées «Tempera», dont les assemblages ont été pensés par Mauro Colagreco (chef trois étoiles du Mirazur, à Menton). Présentées dans des bouteilles de vin, elles font leur petit effet rassurant. «Eterna 1» est un pétillant sec fait avec de la criste marine, du thé vert, du jus de citron à base de jus concentré, de l’extrait de citron, du vinaigre de cidre, de l’extrait de fleur d’oranger, des ferments et du gaz carbonique. Très agréable avec le repas, c’est une espèce de limonade améliorée, comme une tisane froide avec du peps.

Pour le dessert, on a associé les figues à «Calda», un blanc liquoreux aussi élaboré par Mauro Colagreco, fait avec du caramel, du vinaigre de cidre, du miel, du sucre de canne, de l’extrait d’amande, des feuilles de tagète et des épices. Hélas, cette dernière boisson n’a pas du tout convaincu : son goût de caramel dilué, pas vraiment sucré, pas vraiment délicieux non plus, est resté intact dans les verres. Il faut dire que toutes ces alternatives, c’est beaucoup de sucre in fine… Si le marché des softs s’emballe, on se dit qu’un peu d’eau avec du citron, ce n’est pas si mal au fond. Et pour rester sur cette lancée, c’est la tisane «Mer de fleurs» de chez Nectar de thé qui a fini ce repas en beauté : comme un jardin de roses, d’oranges, de violettes, de tilleul et de bruyère, on avait l’impression d’avaler à grandes lampées le bouquet de la mariée. Sommes-nous déjà devenus des mamies et des papis ? Oui ! Et quel bonheur !

Jardins suspendus - orange amère et romarin - 70 cl, 28,95 € ; Jardins fleuris - fleurs de sureau et bergamote - 70 cl, 28,95 € ; Gimber, 29, 95 € les 700 ml ; apéritif Osco l’original bio 70 cl, 21,90 € ; Djin, en vente sur le site The Avant Gardists, 33,90 € les 50 cl ; «Tempera» par Mauro Colagreco : 28 € pour «Eterna 1», 18 € pour «Calda» ; Nectar de thé, «Mer de fleurs - tisanes», 4,90 € les 50 g.

Marie-Eve Lacasse

publié le 20 octobre 2023
Tabac, alcool, drogues : les recettes fiscales ne compensent pas le coût global pour l’Etat

D'après une étude de l'OFDT, les drogues licites et illicites représentent coût pour les finances publiques nettement supérieur aux recettes.

Les drogues, licites et illicites, coûtent chers à l'état. L'idée que les drogues légales, tabac et alcool, rapporteraient à l’État des bénéfices est "infondée", leur coût pour les finances publiques restant très supérieur aux recettes fiscales, selon une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Dans une note publiée en ligne en début de semaine, l'OFDT évalue le "coût social" des drogues licites mais aussi illicites qui ont fait respectivement, en 2019, 73.189 morts pour le tabac, 41.080 pour l'alcool et 1.230 pour les drogues illégales.

Cette année-là, ce "coût social" s'élevait à 156 milliards d'euros pour le tabac, 102 milliards pour l'alcool et 7,7 milliards d'euros pour les drogues illicites, selon Pierre Kopp, auteur de la note et professeur d'économie à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Ce coût tient compte de la valeur économique des vies humaines perdues, de la perte de qualité de vie des malades atteints de cancer liés à ces drogues et des pertes de production pour les entreprises. Il tient aussi compte du coût pour les finances publiques : dépenses de prévention, de répression et de soins.

Quant aux économies sur les retraites non versées aux personnes décédées prématurément et aux recettes des taxes prélevées sur l'alcool et le tabac, elles viennent en déduction de ce coût social.

"Les drogues appauvrissent la collectivité"

Pour l'Etat, "les recettes de taxation de l'alcool et du tabac, respectivement de 4 milliards d'euros et 13 milliards d'euros" sont inférieures au coût des traitements des maladies dues à ces deux drogues, 7,8 et 16,5 milliards d'euros, précise l'OFDT.

En tenant compte aussi des économies de retraite, "le déficit public engendré par l'alcool et le tabac est respectivement de 3,3 milliards et de 1,7 milliard, et de 2 milliards d'euros pour les drogues illicites", calcule Pierre Kopp. "L'idée que les drogues comme le tabac et l'alcool apporteraient des bénéfices à l'État est donc totalement infondée", a-t-il souligné auprès de l'AFP. "Les drogues appauvrissent la collectivité", a-t-il insisté.

Autre enseignement de l'étude : constatant la baisse du nombre de décès causés par l'alcool, le tabac et les drogues illicites entre 2010 et 2019, respectivement de -16%, -7% et -23%, l'OFDT estime que les politiques publiques ont permis de "réduire nettement la consommation de tabac, d'améliorer la prise en charge des usagers de drogues illicites et de renforcer, plus modestement, la prise en compte des dangers de l'alcool".

 

 

https://www.capital.fr/conso/tabac-alcool-drogues-les-recettes-fiscales-ne-compensent-pas-le-cout-global-pour-letat-1475826

La consommation de vin rouge en chute libre en France

En dix ans, la consommation de vin rouge a diminué de 32% en France, révèle une étude Kantar pour RTL. Ce phénomène a plusieurs explications.

Les Français ont moins d’occasions pour boire du vin rouge

Les Français boivent de moins en moins de vin rouge. Selon une étude Kantar pour RTL, la consommation de cette boisson alcoolisée a baissé de 32% en une décennie. Ce phénomène s’explique d’abord par la baisse de la consommation de viande rouge. En effet, les deux allant ensemble, les Français ont moins de prétextes d’ouvrir une bouteille de rouge.

Plus généralement parlant, le vin évoque aujourd’hui un moment festif, il se boit beaucoup moins pendant les repas ordinaires. La multiplication de foyers composés d’une seule personne y est aussi pour quelque chose, le vin se buvant rarement lorsqu’on est seul. Il y a enfin un phénomène générationnel : le vin rouge est surtout apprécié des seniors, alors que les jeunes préfèrent des vins avec moins de tannins tels que le blanc ou le rosé.

La consommation de vin diminue globalement en France

Le vin rouge n’est pas le seul dont la consommation a diminué. Quoique dans une moindre mesure, la consommation de beaujolais nouveau a baissé de 6% chez les moins de 50 ans. S’agissant du vin en général, entre 2011 et 2021 sa consommation a baissé de 1% chez les retraités et de 7% chez les 18-35 ans.

Anton Kunin

"Sur le plan des politiques publiques, il y a une hypocrisie qui est à la fois sociale, car on sait que les riches consomment plus que les pauvres, car les sanctions sont pas du tout les mêmes en fonction des lieux d’interpellation, et une hypocrisie sanitaire, car le cannabis n’est pas pire que l’alcool, cela a été démontré par une expertise de l’INSERM. C’est une drogue, mais ce n’est pas une drogue dure. Le fait de le faire passer pour la pire des choses dans le pays du vin et des apéritifs, cela n’est pas très sérieux."

Michel Kokoreff, sociologue
 
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/trafic-de-drogue-jeunes-dealers-et-reglements-de-compte-un-sociologue-nous-explique-pourquoi-la-situation-degenere-dans-certains-quartiers-2607596.html
le tabac et l'alcool en tête des causes de cancer dans le monde

Le tabac est le principal élément ayant favorisé un cancer (33,9%), devant l'alcool (7,4%), selon une étude d'une ampleur sans équivalent, impliquant plusieurs milliers de chercheurs dans la majeure partie des pays du monde.

Une confirmation. Près de la moitié des cancers mondiaux sont attribuables à un facteur de risque donné, dont en premier lieu le tabac et l'alcool, conclut une gigantesque étude publiée vendredi 19 août. Cette dernière insiste sur l'importance des mesures de prévention, sans en faire une panacée.

"Selon notre analyse, 44,4% des morts par cancer dans le monde (...) sont attribuables à un facteur de risque qui a été mesuré", avance cette étude, publiée dans le Lancet (en anglais) et réalisée dans le cadre du Global Burden of Disease. Ce vaste programme de recherche, financé par la fondation Bill Gates, est d'une ampleur sans équivalent, impliquant plusieurs milliers de chercheurs dans la majeure partie des pays du monde.

Importance du diagnostic et des traitements 

Ce travail permet donc de connaître plus en détail les facteurs de risques selon les régions du monde même si, dans l'ensemble, ses conclusions confirment ce qui était déjà connu : le tabac est de loin le principal élément ayant favorisé un cancer (33,9%), suivi par l'alcool (7,4%). Surtout, ces conclusions plaident pour accorder une grande place à la prévention en matière de santé publique, puisque nombre de ces facteurs de risques se rapportent à des comportements qui peuvent être changés ou modifiés.

Toutefois, une grosse moitié de cancers ne sont pas attribuables à un facteur de risque donné, ce qui montre que la prévention ne suffit pas. Celle-ci, selon les auteurs de l'étude, doit donc s'accompagner de deux autres piliers : un diagnostic suffisamment précoce et des traitements efficaces.

France Télévisions
 
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https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/lutte-contre-le-tabagisme/sante-le-tabac-et-l-alcool-en-tete-des-causes-de-cancer-dans-le-monde_5315656.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220821-[lespluspartages/titre5]

Alcool et cerveau ne font pas bon ménage, même à faible dose

Pour la première fois, des chercheurs ont identifié que notre cerveau était atteint avec une consommation modérée de sept unités d'alcool par semaine. Une accumulation anormale de fer dans le cerveau altère le contrôle des mouvements, et certaines capacités de réflexion et d’apprentissage.

Difficile de résister au plaisir quotidien de l’apéritif pendant les vacances… Mais sans vouloir être trop rabat-joie, accepteriez-vous quelques options sans alcool ? Cela pourrait préserver le bon fonctionnement de votre cerveau. Les explications de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : Une équipe britannique a vraiment observé un effet toxique sur les neurones à partir d’un verre d’alcool par jour ?

Géraldine Zamansky : Alors, c’est encore plus triste que ça. Ils ont constaté des conséquences inquiétantes à partir de 7 unités d’alcool par semaine. Mais pour les atteindre, il suffit en fait de boire 4 canettes de bière de 33cl, et environ 4 verres de vin. C’est ce que m’a expliqué le Dr Anya Topilawa, psychiatre à l’Université d’Oxford et coordinatrice de cette étude de grande ampleur. Son équipe a analysé les IRM du cerveau de plus de 20 700 personnes qui ont aussi rempli un questionnaire sur leurs habitudes en matière d’alcool. 

Résultat : un effet négatif est donc observé dès 7 unités hebdomadaires. Cet effet, c’est d’abord une accumulation anormale de fer dans des zones du cerveau cruciales pour le contrôle des mouvements et certaines capacités de réflexion et d’apprentissage. Or, ces capacités semblent justement diminuées, d’après des tests réalisés le même jour. Les volontaires concernés ont réalisé de moins bonnes performances sur des exercices de raisonnement par exemple. Pour le Dr Anya Topilawa, c’est la première fois qu’une telle atteinte est identifiée avec une consommation d’alcool aussi modérée. 

C’est impressionnant. Et ils ont aussi identifié comment cette accumulation de fer dans le cerveau abîme son fonctionnement ?

D’après le Dr Topilawa, le fer entraînerait une mort des neurones. Et là, il s’accumule dans des zones bien connues pour être altérées dans la maladie d’Alzheimer. Donc le lien semble très plausible. Alors attention, on parle ici de légère perte de performance, pas d’un début d’amnésie. Mais cette étude peut être considérée comme une alerte sérieuse puisqu’elle concorde avec des résultats précédents sur les risques de l’alcool.

Les séquelles neurologiques provoquées par une consommation importante sont connues depuis longtemps. Et au printemps dernier, des chercheurs américains avaient déjà montré que l’équivalent d’une bière par jour entraînait cette fois une sorte de vieillissement accéléré du cerveau. 

Heureusement, le Dr Topilawa m’a aussi parlé de sources d’optimisme. En devenant plus sobre, des patients avaient retrouvé un cerveau plus efficace ! C’est une bonne raison pour tenter de réduire un peu le nombre de verres d’alcool cet été, en alternant avec une eau gazeuse et une rondelle de citron par exemple ?Surtout quand il fait très chaud, car on rappelle que l’alcool a tendance à accélérer la déshydratation..

Géraldine Zamansky - franceinfo
Radio France
 
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https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-ma-sante/alcool-et-cerveau-ne-font-pas-bon-menage-meme-a-faible-dose_5231419.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220719-[lespluspartages/titre4]

Rassemblement anti-vaccins : les propos de Jean-Marie Bigard "illustrent les ravages de l'alcoolisme", estime Marlène Schiappa

La ministre a réagi aux déclarations virulentes de l'humoriste polémiste dimanche lors du rassemblement anti-vaccins et anti-pass sanitaire.

Les déclarations de Jean-Marie Bigard, dimanche à Paris lors d'une manifestation des anti-vaccins, "illustrent les ravages de l'alcoolisme", a estimé Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté, mercredi 26 mai sur franceinfo. Elle était notamment interrogée sur les propos de l'humoriste, qui a associé le pass sanitaire au port de l'étoile jaune et a insulté et menacé l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et l'actuel Olivier Véran.

"Si le gouvernement doit s'exprimer à chaque fois que Jean-Marie Bigard boit un coup de trop et prononce des insultes et des menaces..."

Marlène Schiappa

à franceinfo

"On a manifestement quelqu'un qui n'est pas dans un état normal et qui prononce des propos absolument honteux et scandaleux", a affirmé Marlène Schiappa. "Ce qui m'étonne, c'est qu'on offre une tribune à ce personnage et qu'on l'invite dans des rassemblements à s'exprimer de la sorte. On voit une des organisatrices qui vient lui dire doucement à l'oreille de ne pas dire des gros mots", a ajouté la ministre. Marlène Schiappa a souligné qu'il s'agit de "propos condamnables, des menaces de mort, des injures publiques". Les personnes visées vont-elles porter plainte ? "À chacun de dire ce qu'il entend faire", a répondu Marlène Schiappa.

"Les principes valent indifféremment de l'engagement politique"

"Je pense que dans la vie publique et dans la vie politique, chacun se grandirait à ne pas faire usage d'insulte", a poursuivi la ministre chargée de la Citoyenneté. Elle s'est indignée qu'on débatte de la possibilité de qualifier Marine Le Pen de "chienne", comme le fait le chanteur Youssoupha dans l'une de ses chansons. "Je ne suis pas d'accord avec ça, je pense que les principes valent indifféremment de l'engagement politique des uns et des autres. Les insultes les menaces de mort, les menaces de viols, tout cela c'est condamnable par la loi", a rappelé Marlène Schiappa.

Même si les paroles de cette ancienne chanson de Youssoupha l'ont "choquée", Marlène Schiappa "respecte le choix" de la Fédération française de football de confier à ce rappeur l'hymne des Bleus pour l'Euro de foot.

 

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/video-rassemblement-anti-vaccins-les-propos-de-jean-marie-bigard-illustrent-les-ravages-de-l-alcoolisme-estime-marlene-schiappa_4638177.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210527-[lespluspartages/titre5]

Grossesse : le cannabis augmente le risque d’autisme
Quel est l’impact sur le fœtus d’une consommation de cannabis durant la grossesse ? Des chercheurs canadiens révèlent un lien avec un risque de troubles du spectre autistique.
 
 
 

Naissance prématurée, fausse-couches, retards de croissance… Les méfaits de la consommation de tabac et d’alcool durant la grossesse sont bien connus. Ceux du cannabis le sont moins.

Afin de mieux informer les futures mamans, des chercheurs de l’Hôpital d’Ottawa* (Canada) ont analysé les données de 2 200 femmes ayant accouché entre 2007 et 2012 et qui avaient déclaré avoir consommé uniquement du cannabis, et aucune autre substance, pendant leur grossesse.

Les résultats ont révélé « un risque accru d’autisme chez les bébés nés de ce groupe comparativement aux bébés nés de femmes qui n’ont pas consommé de cannabis », notent les scientifiques.

« Le cannabis étant de plus en plus accepté socialement, (…) certaines femmes enceintes croient pouvoir y avoir recours pour soulager leurs nausées matinales », s’inquiètent les auteurs.

C’est pourquoi ces résultats permettent d’apporter un argument pour décourager cette consommation pendant la grossesse.

Ou en tout cas, « les femmes qui envisagent de consommer du cannabis pendant la grossesse ou qui en consomment déjà devraient parler avec un professionnel de la santé qui les aidera à faire un choix éclairé pour elles-mêmes et leur bébé », concluent-ils.

Dominique Salomon (Destination Santé)

Boire un verre de vin par jour, c'est déjà dangereux pour la santé

Contrairement à ce qu'affirme une légende tenace boire un verre de vin n'est pas bon pour la santé, affirme une étude scientifique.

 
 

Même boire un verre de vin ou de bière par jour comporte un risque pour la santé, selon une étude publiée ce vendredi par la revue médicale The Lancet.

Boire un verre par jour pendant un an augmente parmi les personnes âgées de 15 à 95 ans de 0,5% le risque de développer l’un des 23 problèmes de santé liés à l’alcool (cancers, maladies cardiovasculaires, AVC, cirrhose, accidents, violences, etc.), estiment les auteurs par comparaison avec les non-buveurs.

L’étude s'est penchée sur les niveaux de consommation d’alcool et leurs effets sur la santé dans 195 pays entre 1990 et 2016. Conclusion, la consommation d’alcool serait responsable de près de 3 millions de morts chaque année dans le monde. 

Un buveur d’alcool sur trois meurt de problèmes de santé liés à l’alcool chaque année, dont 2,2% de femmes et 6,8% d’hommes, toujours d’après l’étude, qui prône le "zéro alcool".

Le monde compte 2,4 milliards de buveurs, dont 63% sont des hommes.

Des médecins rappellent les dangers du vin

Dans une tribune publiée ce lundi dans Le Figaro et à la suite de déclarations du président de la République, des médecins insistent sur les dangers de cet alcool.

"Vu du foie, le vin est bien de l’alcool", vu de la science aussi, soulignent des médecins dans une tribune publiée ce lundi dans Le Figaro à la suite de déclarations du président de la République.

Pas "d’amendement pour durcir la loi Evin"

En effet, Emmanuel Macron a confié le 22 février "boire du vin le midi et le soir" et assuré que, tant qu’il sera président, il n’y aurait pas "d’amendement pour durcir la loi Evin" restreignant la publicité pour les boissons alcoolisées.

"Ce qui compte en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue", écrivent les neuf signataires engagés dans la défense de la santé publique et des "plus fragiles".

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, "s’est trouvée bien seule dans un gouvernement qui nie les évidences scientifiques et se montre plus sensible aux intérêts de l’alcool qu’à l’intérêt général", estiment-ils.

"Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se soûle à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin", avait affirmé le président Macron à des journalistes de la presse régionale en marge d’une rencontre avec des agriculteurs.

Or, "le vin représente près de 60 % de la consommation d’alcool" relèvent les auteurs de cette tribune qui rappellent que "l’alcool tue près de 50 000 personnes par an" en France.

Les signataires sont le Pr Michel Reynaud, président du Fonds action addiction, le président et le vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), Nicolas Simon et Bernard Basset, la Dr Irène Frachon, pneumologue (Brest), Catherine Hill, épidémiologiste réputée ainsi que les professeurs Serge Hercberg (expert en nutrition) Amine Benyamina (psychiatre, addictologue), Albert Hirsch (Ligue contre le cancer) et Gérard Dubois (Académie de médecine).

La cirrhose du foie: «Cette maladie tue plus que les accidents de la route»

 

Savez-vous où se situe votre foie et à quoi il sert ? Si vous l’ignorez, vous n’êtes pas seuls, un Français sur quatre ne sait pas où il se trouve précisément, selon un sondage Ipsos que vient de publier la société française d’hépatologie,l’Afef. C’est pourtant lui qui élimine les toxines de notre sang et lui encore qui métabolise les nutriments dont le corps a besoin. Mais mis à rude épreuve, notamment en cas de consommation excessive d’alcool, le foie peut développer une cirrhose. Méconnue, cette maladie touche 200.000 personnes en France et multiplie les risques de cancer du foie.

 

Pas de symptômes mais de graves conséquences

Loin derrière le cancer, l’AVC ou encore la maladie d’Alzheimer, qui sont les trois pathologies les plus anxiogènes citées par les Français, selon un sondage Ipsos, les maladies du foie telles que la cirrhose et les hépatites B et C ne semblent pas effrayer le grand public. « La cirrhose ne fait pas peur, pourtant elle est responsable de 8.000 décès par an, soit bien plus que les accidents de la route », indique le professeur Victor de Lédinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux et secrétaire général de l’Afef.

Un Français sur deux ignore que l’alcool est la principale cause des maladies du foie, or sur les 200.000 cas de cirrhose en France, la moitié est due à une consommation excessive d’alcool. Si la maladie est asymptomatique pendant des années, elle peut à terme entraîner de graves conséquences. « Quand on a une cirrhose, on a 3 % de risques par an de développer un cancer du foie, souligne le Pr de Lédinghen. Au bout de dix, ce risque grimpe à 30 % ».

Les maladies hépatiques : parent pauvre de la prévention

Pourtant, un simple bilan hépatique par prise de sang permet un dépistage efficace et une prise en charge précoce. « Cette analyse consiste en un dosage d’enzymes, les transaminases (ASAT et ALAT), explique le Pr Christophe Bureau, hépatologue au CHU de Toulouse. Leur augmentation signe une souffrance du foie », de quoi pousser à mener d’autres tests plus ciblés. Or, seulement un Français sur cinq pensent avoir déjà fait une prise de sang pour ce bilan. « De nombreuses personnes ignorent encore en France être atteintes d’une cirrhose et on évalue à 75.000 le nombre de Français infectés sans le savoir par le virus de l’hépatite C », rappelle Victor de Lédinghen.

« Il n’y a pas de prise de conscience de la gravité et de la prévalence des maladies hépatiques, elles sont le parent pauvre de la prévention, déplore le Pr de Lédinghen. Or sans campagne de dépistage efficace, ces maladies sont fréquemment dépistées à un stade avancé ». En cas de cancer du foie non diagnostiqué et traité, « les chances de survie à cinq ans ne sont que de 15 %, insiste l’hépatologue. Il faut mettre en place un dépistage chronique, comme pour les mammographies avec le cancer du sein ».

*Sondage Ispos réalisé pour l’Afef du 3 au 7 juin 2016 sur un échantillon représentatif de 1.010 personnes âgées de 16 ans et plus.

 

 

Décès liés à l'alcool : l'État jugé "complice" par la Cour des comptes

Un rapport de la Cour des comptes accuse l'État de faire preuve de "complaisance" face aux nombreux décès liés à l'alcool en France, révèle Europe 1.

 

 

 

Depuis le début de l'Euro de football, les incidents liés à la consommation d'alcool occupent malheureusement le devant de la scène médiatique à la place des performances sportives. Ce n'est définitivement pas le rapport « accablant » que va rendre public la Cour des comptes mercredi et dévoilé ce lundi par Europe 1 qui va changer la donne.

Les sages y accusent l'État français de « complicité » dans la mort des 49 000 personnes par an du fait de l'alcool. Le rapport pointe ainsi du doigt la « norme » établie sur la consommation d'alcool tolérée. Sur le site Alcool Info Service par exemple, une consommation dite « à risque » est définie de la manière suivante : « 3 verres standards par jour pour les hommes et 2 verres standards par jour pour les femmes ».

Or, d'après la Cour des comptes, de nombreux cancers sont favorisés dès le premier verre d'alcool. L'avertissement accompagnant les nombreuses publicités de spiritueux « à consommer avec modération » ne tiendrait pas la route.

L'alcool au volant dans le viseur

La route et la consommation, c'est l'autre élément d'inquiétude qui ressort du rapport. La Cour des comptes y dénonce des failles dans la prévention sur les routes, rôle qui incombe à l'État. Ainsi, les contrôles de consommation seraient bien plus rares que les contrôles de vitesse.

Coûteux, lourds juridiquement et difficiles à mettre en place, selon Europe 1, ces contrôles seraient pourtant indispensables pour faire baisser le nombre de morts sur les routes. Un nombre qui ne cesse d'augmenter. Car c'est l'alcool qui est aujourd'hui et depuis 2006 la première cause de mortalité sur les routes.

Dernière accusation de « complaisance » en direction de l'État, la Cour des comptes regrette le faible investissement financier dans la recherche médicale sur les effets de l'alcool. Selon Europe 1, le budget de recherche américain est dix fois supérieur à celui de la France.

Risque de procès

Europe 1 relève toutefois les difficultés que rencontre probablement l'État quand il s'agit de mener une politique plus agressive contre la consommation d'alcool. « Avec 755 000 hectares consacrés à la vigne (l'équivalent d'un million de stades de foot) en France, l'enjeu économique d'une politique plus ou moins dure contre la consommation d'alcool est de taille », explique la radio.

Les lobbys de la grande distribution et des spiritueux pourraient mener la vie dure au gouvernement de Manuel Valls. Malgré tout, le laxisme de l'État risque à terme d'amener des victimes de l'alcool à l'attaquer en justice, estime la Cour. Après être parti en croisade contre les cigarettiers en leur imposant le paquet neutre, l'État français est maintenant invité par la Cour des comptes à commencer un nouveau combat.

 

 

Les 20 psychotropes les plus dangereux

1) Héroïne

2) Cocaïne

3) Barbituriques

4) Méthadone

5) Alcool

6) Kétamine (anesthésique général)

7) Benzodiazépines

8) Amphétamines

9) Tabac

10) Buprémorphine (substitut des opiacées)

11) Cannabis

12) Solvants

13) 4-MTA

14) LSD

15) Ritaline (méthylphénidate)

16) Stéroïdes anabolisants

17) GHB ("drogue du viol")

18) Ectasy

19) Nitrites d'alkyles (poppers)

20) Quat

Source : "The Lancet"

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