finances : vous reprendrez bien un peu de déconfiture ?
ÉDITO. Le président américain impulse, aux États-Unis et dans le monde, une dynamique comparable à celle qui a mené au krach de Wall Street, en 1929...
Loin de marquer la fin de l'histoire, le XXIe siècle est placé sous le signe des chocs en chaîne : pandémie de Covid-19, invasion de l'Ukraine, massacres du 7 octobre 2023 prolongés par l'attaque d'Israël contre l'Iran ce 13 juin. Autant de secousses sur l'économie mondiale, à l'image de la flambée des prix du pétrole – avec la perspective d'un baril à 130 dollars en cas de blocage du détroit d'Ormuz – et du décrochage des grandes places financières provoqués par l'opération lancée par Benyamin Netanyahou pour interdire au régime des mollahs d'accéder à l'arme nucléaire.
La déstabilisation la plus violente vient cependant de la politique économique de Donald Trump, qui pourrait casser la résilience du système économique. Au-delà du tournant protectionniste, elle engage une guerre économique totale qui vise non seulement la Chine mais aussi l'ensemble du monde développé, à commencer par l'Europe.
Les droits de douane moyens, fixés à 25 % lors du prétendu Liberation Day, ont été portés, après leur sanction par les marchés financiers, de 2 à 15 %, soit leur niveau le plus élevé depuis 1938. La suprématie du dollar, monnaie de facturation de 60 % des échanges mondiaux qui représente 58,4 % des réserves de change mondiales, est minée par la volonté affichée de sa dévaluation qui atteint 10 % face à l'euro, mais surtout par l'incertitude et la perte de confiance envers les institutions de la démocratie américaine, y compris l'indépendance de la Réserve fédérale des États-Unis (FED). La dette souveraine des États-Unis, qui s'élève à 124 % du PIB, se trouve profondément fragilisée depuis le trou d'air du 9 avril par la dégradation de sa notation (suppression du triple A par Moody's), par la montée de la prime de risque et surtout par la défiance des investisseurs, qui se traduit par des sorties nettes de capitaux depuis le début de l'année.
Les craintes des marchés ont été renforcées par le projet de budget qui provoquera une hausse insoutenable de la dette de 2 400 milliards d'ici à 2034, portant son service à 2 500 milliards. Les investisseurs étrangers se détournent d'autant plus des États-Unis que la section 899 du budget prévoit de leur appliquer une taxe de 5 %, qui serait portée à 50 % sur la décennie si leur pays d'origine est présumé imposer des impôts ou des normes jugées discriminatoires aux entreprises américaines.
La menace d'une dépression mondiale réactivée
La politique économique de Donald Trump est dévastatrice pour l'économie américaine, qui connaissait une croissance intensive et se trouvait en plein emploi. La récession pointe. L'inflation dépasse 3 %. Le chômage remonte. Le déficit s'élève à 7 % du PIB et la dette sort de contrôle. Les taux longs évoluent entre 4,4 et 4,6 %. L'économie américaine, loin de connaître un basculement de la consommation vers la production qui supposerait de résoudre le déséquilibre fondamental entre l'épargne et l'investissement, se dirige vers la stagflation.
Mais Donald Trump ne ruine pas seulement quatre-vingts ans de leadership économique et technologique des États-Unis ; il réactive la menace d'une dépression mondiale du type de celle des années 1930, qui avait été conjurée in extremis lors du krach de 2008.
Les deux erreurs tragiques commises lors du krach de 1929
Le krach de Wall Street du 24 octobre 1929 vit l'éclatement de la bulle spéculative sur les actions américaines, dont le cours avait été multiplié par 2,25 en moins de trois ans. Cette secousse boursière aurait pu être maîtrisée, mais deux erreurs tragiques la transformèrent en dépression mondiale. La première fut commise par la FED, qui augmenta ses taux et provoqua une violente récession : entre 1929 et 1932, la production industrielle chuta de 35 %, les prix de gros plongèrent de 42 % et plus de 5 000 faillites bancaires furent enregistrées, le chômage, passant de 1,5 à 12 millions de personnes et touchant près du quart des actifs, explosa.
La seconde relève du pouvoir politique, avec la loi Hawley-Smoot de juin 1930, qui, en augmentant les droits de douane de 13 à 20 %, provoqua une flambée du protectionnisme et une vague de dévaluations compétitives, ouverte par le Royaume-Uni et le Japon dès 1931 puis amplifiée par Roosevelt avec la suspension de la convertibilité du dollar puis sa dévaluation en 1934. Au même moment, la France fit le choix suicidaire du bloc-or, qui ajouta la déflation à la déflation, cassant la production et l'emploi.
En trois ans, la dépression des années 1930 détruisit la production industrielle, les échanges de biens et de capitaux et le système monétaire international, n'épargnant que l'Union soviétique, qui vivait en autarcie. Elle cloisonna le système mondial, exacerbant les nationalismes et les tensions économiques. Elle atomisa les classes moyennes, permettant l'arrivée au pouvoir de Hitler en Allemagne et faisant basculer dans l'autoritarisme la majorité des pays développés. Elle lança une dynamique de guerre économique qui déboucha sur le deuxième conflit mondial.
Trump impulse aujourd'hui une dynamique comparable
Donald Trump impulse une dynamique comparable. La croissance mondiale sera amputée de 2 points par la hausse des tarifs douaniers tandis que le commerce international, qui devait progresser de 2,7 %, reculera de 0,5 % à 1,5 %. La production industrielle diminuera avec la désintégration des chaînes d'approvisionnement (l'industrie importe 26 % de ses composants et exporte 27 % de sa production). Les empires autoritaires basculent en économie de guerre, les blocs se referment, les conflits armés montent aux extrêmes en Ukraine, au Moyen-Orient, en Asie avec l'affrontement entre l'Inde et le Pakistan ou les menaces sur Taïwan.
La Chine a anticipé depuis une décennie cette nouvelle ère en se découplant des États-Unis, en organisant sa résistance aux sanctions, en accélérant son rattrapage technologique, en pratiquant un dumping systématique et en dévaluant le yuan pour protéger ses parts du marché mondial, en vendant progressivement ses titres de la dette américaine. La Russie a plongé dans une économie de guerre totale, consacrant 7 % de son PIB et 40 % du budget fédéral à la défense.
L'Europe, qui est la première cible de l'administration Trump, ne doit pas reproduire les erreurs de la France des années 1930 en restant fidèle au libre-échange dans une économie gouvernée par le protectionnisme, à une monnaie surévaluée dans la déferlante des dévaluations, au pacifisme dans un monde en guerre. Elle doit se réinventer autour de la souveraineté et de la sécurité. En affichant une fermeté totale face à la guerre économique déclenchée par Donald Trump.
En protégeant ses entreprises sur le plan juridique comme sur le plan commercial, ce qui impose d'alléger le carcan réglementaire et fiscal qui les étouffe. En révisant la politique monétaire pour lutter contre la surévaluation de l'euro et assurer des taux bas, qui ne peuvent en aucun cas être supérieurs à la croissance potentielle. Mais aussi en se mobilisant pour assurer la survie de la liberté et pour perpétuer les principes d'un capitalisme régulé, d'un ordre mondial stable, de la coopération entre les nations pour affronter les risques planétaires du XXIe siècle.
https://www.lepoint.fr/debats/avec-donald-trump-le-retour-aux-annees-1930
Les fortes baisses d’impôts voulues par Donald Trump ne sont pas compensées par les droits de douane, sur lesquels le président est moins ambitieux qu’annoncé...
Donald Trump va renoncer à mettre en place des droits de douane élevés. Déjà, il en a exempté les importations d'électronique et de pièces automobiles, il les a réduits à 10 % sur les pays autres que la Chine et il les a abaissés de 145 à 30 % pour les produits chinois. Ses récentes déclarations annoncent une réduction encore plus forte des droits de douane.
En réalité, il a compris que le protectionnisme était très défavorable aux États-Unis. Les chaînes de valeur étant très difficiles à modifier, les droits de douane aboutissent essentiellement à une hausse du prix des importations, donc à une hausse des prix de la consommation, un recul du pouvoir d'achat – avec la faible indexation des salaires sur les prix aux États-Unis – et un recul de la consommation des ménages. L'effet de ce protectionnisme sera amplifié par les restrictions apportées à l'immigration, qui sont également inflationnistes.
1 100 milliards de dollars par an
Par ailleurs, Donald Trump continue à privilégier de fortes baisses d'impôts. En plus de la reconduction du Tax Cuts and Jobs Act de 2017, il envisage de réduire les impôts locaux, de supprimer les taxes sur les pourboires et les heures supplémentaires, de baisser de 21 à 15 % le taux d'impôt sur les sociétés.
Cet ensemble de mesures fiscales coûterait 1 100 milliards de dollars par an, soit un peu plus de 3 milliards de dollars par jour. Or le supplément de droits de douane perçu par l'administration fédérale en avril n'est que de 128 millions de dollars par jour. Très loin du montant nécessaire pour financer les baisses d'impôts.
Donald Trump est parvenu à convaincre la Chambre des représentants d'accepter la plupart de ces baisses d'impôts. En conséquence, il y aura une forte hausse du déficit et du taux d'endettement publics. Le déficit a déjà atteint 4,5 % du PIB pour les six premiers mois de l'année fiscale (octobre 2024-mars 2025) ; le déficit cumulé sur un an, en avril, atteint 6,9 % du PIB.
Le Congressional Budget Office prévoit maintenant un déficit public s'élargissant de 2025 à 2055 (où il devrait atteindre 7,3 % du PIB) et une dette publique passant de 100 % du PIB aujourd'hui à 156 % du PIB en 2055. Si Donald Trump arrive à faire voter définitivement, par le Congrès, ses baisses d'impôts, le déficit public des États-Unis sera donc énorme dans le futur.
Hausse des taux
La question de la soutenabilité de la dette publique des États-Unis va donc vraiment se poser. L'inquiétude naissante se voit à l'évolution du taux d'intérêt à dix ans sur la dette publique (entre 4,0 et 4,25 % en mars, 4,44 % le 2 juin), elle se voit aussi au taux de change du dollar (1,14 dollar par euro, contre 1,02 au début de l'année 2025).
Les non-résidents détenaient, en mars, 9 049 milliards de dollars de dette publique des États-Unis, soit à peu près un tiers. Les plus gros détenteurs de cette dette sont le Japon, la Chine et Hongkong, le Royaume-Uni, les îles Caïman – en raison de la détention par des fonds d'investissement –, le Canada, le Luxembourg, la Belgique, la France, l'Irlande, la Suisse, Taïwan, Singapour, l'Inde, le Brésil et la Norvège.
Si ces détenteurs commencent à anticiper des difficultés de financement du Trésor des États-Unis, ils vont provoquer, en vendant progressivement leurs avoirs, une crise autoréalisatrice. L'anticipation de difficultés de financement et de la hausse des taux d'intérêt à long terme déclenchera alors des difficultés effectives de financement et la hausse des taux.
On peut alors douter de la possibilité pour Donald Trump de mettre en place les baisses d'impôts qu'il avait annoncées. Dès lors, que restera-t-il de son programme s'il recule sur les droits de douane et l'immigration – du fait des risques inflationnistes – et désormais sur les baisses d'impôts – en raison du risque de crise de la dette publique ?
Patrick Artus est conseiller économique d'Ossiam, membre du Cercle des économistes.
https://www.lepoint.fr/economie/danger-sur-la-dette-publique-americaine-07-06-2025-2591450_28.php
Vers l'explosion du marché obligataire américain et mondial ? | Or.fr
https://or.fr/actualites/explosion-marche-obligataire-americain-mondial-3546
Vers l’explosion du marché obligataire américain et mondial ?....Les taux d’intérêt sur la dette américaine à long terme (10, 20, 30 ans), augmentent dangereusement, ils atteignent ou franchissent les 5% alors que l’inflation est, officiellement, vaincue....L’année 2025 risque d’être celle de la crise : les États-Unis doivent en effet refinancer 9 000 milliards $ de dette — soit un quart de leur encours total — tout en finançant un déficit budgétaire annuel de 1 900 milliards $
La crise du marché obligataire se poursuit....
Le marché de la dette à long terme japonais traverse une période de bouleversements majeurs. Les fluctuations extrêmes observées sur les maturités à 30 et 40 ans ne résultent plus d'un simple ajustement technique ou d'un repositionnement des investisseurs : elles indiquent une rupture structurelle de l'équilibre financier japonais.
Dans un pays qui a incarné pendant des décennies le paradigme de la stabilité obligataire et des taux d'intérêt éternellement nuls, la hausse soudaine des rendements à long terme constitue un choc systémique. Pour l'instant, les marchés mondiaux n'en mesurent que partiellement les implications. Pourtant, à bien des égards, il s'agit du plus grand cataclysme macroéconomique de 2025 à ce jour : non pas en raison de son ampleur immédiate, mais parce qu'il remet en question des décennies de consensus sur le rôle du Japon comme financier passif du monde développé.
Ce rééquilibrage brutal de la courbe des taux n'est pas sans conséquences : il affecte la demande mondiale d'obligations américaines, rééquilibre les flux de capitaux internationaux et ravive des craintes longtemps refoulées concernant l'endettement mondial et le financement structurel des déficits occidentaux.
https://goldbroker.com/news/falling-bond-markets-can-no-longer-be-ignored-3544
Quark 24 05 25
Cette alerte que les investisseurs prennent au sérieux..La décision de Moody's de retirer aux Etats-Unis la meilleure note de crédit AAA intervient dans un environnement déjà tendu. Avec 5% de rendement sur la dette à 30 ans, au plus haut depuis 18 ans, les marchés s'inquiètent de la capacité des Etats-Unis et du Trésor américain à financer leur dette colossale.
"Certaines des familles les plus riches d'Asie réduisent leur exposition aux actifs américains, affirmant que les tarifs douaniers du président Donald Trump ont rendu la plus grande économie du monde beaucoup moins prévisible. Un family office qui gérait des actifs pour des milliardaires chinois a complètement abandonné ses investissements américains et déplacera ses bénéfices vers l'Asie.
Un cadre supérieur de l'une des plus grandes banques privées d'Europe a déclaré que l'ampleur de la récente vente de clients fortunés et d'institutions à travers le monde était sans précédent au cours des trois dernières décennies et pourrait être le début d'un changement plus persistant. Un cadre supérieur d'une banque asiatique s'est débarrassé de 60 % des actifs américains de son propre portefeuille, estimant qu'il est plus sûr de détenir des liquidités et de l'or.
Une dizaine de family offices et de conseillers très fortunés gérant des milliards de dollars ont déclaré à Bloomberg News qu'ils réduisaient leur exposition ou gelaient leurs investissements, principalement dans les actions et les bons du Trésor américains. Ils invoquent les changements rapides de politique, l'incertitude et le risque de récession... « Pour la première fois, certaines familles envisagent un désinvestissement partiel de leurs investissements américains ».
Henry Hau, directeur général d'Infinity Family Office, basé à Hong Kong, a déclaré : "Ces familles ont résisté à la bulle Internet, à la crise financière asiatique et à la crise mondiale de 2008 en continuant à s'appuyer sur les actifs américains. Aujourd'hui, cependant, elles étudient la possibilité de réaffecter 20 à 30 % de leurs portefeuilles américains à la Chine et à l'Europe
9 mai - Bloomberg (Chanyaporn Chanjaroen et Diana Li)
commentaire de Quark :
Ce que dit cet article, c'est "préparez-vous, des courbes se profilent à l'horizon".
Si les Etats-Unis et le marché obligataire ne sont plus un actif sûr et stable, le désinvestissement massif (nous n'en sommes qu'au début) sera l'apocalypse nucléaire du système financier mondial. On ne peut pas prétendre créer de l'argent à partir de rien (ou de la dette) pour croître...
Le problème est que nous y avons cru pendant trop longtemps et lorsque le cri "le roi est nu" sera lancé, la ruée vers la porte sera spectaculaire. Les mesures prises par les banques centrales pour boucher les trous à l'aide de doses successives d'injection monétaire ont dissipé la peur des investisseurs pendant très, très longtemps.
Mais la dette s'est accumulée et les créanciers pensent qu'ils seront remboursés à 100 %. Lorsqu'un actif passera d'une valeur de 100 à une valeur de 10, en raison d'un défaut de paiement, nous verrons tout le système exploser sans que les banques centrales puissent faire quoi que ce soit pour l'arrêter cette fois-ci.
La musique s'est arrêtée et bien que nous ne sachions pas combien de temps nous allons continuer avec l'inertie, le mouvement final est très clair. Dans ce "chacun pour soi", les armées prendront la parole, du moins dans un premier temps.
Je trouve incroyable que tout ce mouvement passe inaperçu, même dans les commentaires d'un blog comme celui-ci.
Comme je l'ai dit dernièrement, la pénurie de pétrole ou de cuivre ne sera pas l'épisode clé du début de la crise. Ce que la baisse de la production de pétrole fera, c'est nous empêcher de retrouver la croissance, lorsque tout le système explosera et que nous toucherons le fond, d'un point de vue financier. Mais contrairement aux autres fois, cette fois-ci, la crise économique sera antérieure à la chute de l'offre de pétrole ou de cuivre, donc il n'y aura pas de pénurie d'offre, parce que la demande diminuera plus vite.
Si les banques centrales, dans leur dernière tentative, décident d'inonder le système d'argent, le manque de confiance engendrera une hyperinflation destructrice, suivie d'une déflation historique. Nous sommes sur le point de vivre une crise comme nous n'en avons jamais connue (semblable à celle de 1929) et nous continuons à faire comme si de rien n'était.
Cette fois-ci, la bulle n'est pas confinée à un secteur, comme la bulle immobilière de 2007-2008, mais s'enfonce dans les marchés de la dette. Par conséquent, lorsqu'elle éclatera, elle emportera tout avec elle, et nous ne savons pas quel format les autorités utiliseront pour tenter de remédier à une crise systémique.
Un système fiduciaire (c’est-à-dire fondé sur de l’argent sans garantie) ne fonctionne que lorsque la confiance est très élevée. En cas de doute, une partie des acteurs du système commence à se défaire des actifs financiers libellés en monnaie fiduciaire, passant à des actifs solides et sûrs. C’est l’importance du mouvement haussier de l’or. Cela ne signifie pas que l’or est en hausse de valeur, cela implique seulement que la base monétaire dans laquelle il est coté se dévalue à la même vitesse que la hausse du cours de l’or.
Les premiers mouvements ne sont que des signes de peur initiale, affectant une très petite partie du marché. À mesure que la méfiance se développe, la valeur de l’or augmente et à un moment donné la panique des vendeurs d’actifs fiduciaires se déchaîne et l’or émerge dans une hausse verticale inarrêtable, tandis que les marchés s’effondrent.
Ces phases prennent du temps, mais il devrait être évident que ce mouvement vers la qualité et la sécurité s’accélère...
(vu sur le blog de Quark, 10 05 25)
Marc Faber, économiste et analyste de marché de renom, a lancé un avertissement sévère sur le risque d’une récession imminente et sur la surévaluation des actions américaines. Dans une interview accordée à Wall Street Bullion, Faber a fait part de ses inquiétudes quant à la stabilité du dollar et a critiqué les tarifs douaniers, qu’il considère comme préjudiciables à l’économie.
Faber estime que les banques centrales non américaines sont de plus en plus réticentes à détenir des dollars en raison des craintes d’expropriation, des problèmes de remboursement de la dette et de l’augmentation de l’inflation. Ce sentiment pourrait contribuer à une tendance à la dédollarisation, ce qui pourrait stimuler la valeur des métaux précieux comme l’or.
Faber met en garde les investisseurs
Il a également exprimé sa conviction que l’économie américaine est déjà en récession, évoquant un décalage entre des valorisations élevées et des bénéfices potentiellement décevants. Faber a mis en garde les investisseurs contre un optimisme excessif sur le marché américain.
Faber a fermement condamné les politiques actuelles en matière de droits de douane, les qualifiant de « désastre » pour toutes les parties concernées. Il a affirmé que ces mesures entraîneraient inévitablement une hausse des prix pour les consommateurs américains.
Risques pour l’avenir du dollar américain
En ce qui concerne l’avenir, Faber estime que l’avenir du dollar américain comporte des risques importants. Il suggère que le dollar est confronté à un risque de baisse plus important que celui perçu par le public et que les tentatives de soutenir le marché boursier par la planche à billets pourraient paradoxalement affaiblir la monnaie.
Malgré les incertitudes, Faber reste partisan de la détention d’or et d’argent comme réserves de valeur à long terme en période d’incertitude. Il les considère comme des valeurs refuges plutôt que comme des véhicules de spéculation à court terme.
Faber conseille aux investisseurs de se diversifier
Faber a également évoqué les implications potentielles des questions relatives aux réserves d’or américaines, suggérant que toute révélation concernant une baisse significative des réserves de Fort Knox pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le dollar américain et entraîner une forte hausse des prix de l’or.
Il a conseillé aux investisseurs, en particulier aux jeunes générations qui entrent sur le marché des métaux précieux, de donner la priorité à la diversification entre les différentes classes d’actifs telles que l’immobilier, les actions, les liquidités et les métaux précieux. Faber a mis en garde contre les opérations spéculatives sur les contrats à terme sur l’or et l’argent et a souligné l’importance d’acquérir ces contrats comme une couverture à long terme contre le risque.
Faber a conclu en soulignant que l’environnement d’investissement était difficile et en invitant les investisseurs à s’efforcer d’éviter les pertes importantes plutôt que de chercher à obtenir des rendements. Il a insisté sur la nécessité de faire preuve de prudence et de patience face à l’intervention croissante des gouvernements et à l’imprévisibilité des politiques.
https://fr.businessam.be/leconomiste-marc-faber-avertit-que-les-actions-americaines-sont-surevaluees-et-quune-recession-est-imminente/
Un éditorial du WSJ d'hier :
Fannie et Freddie pourraient fomenter une nouvelle crise.
Ils soutiennent désormais plus de 60 % des nouveaux prêts hypothécaires, contre environ 45 % avant la crise de 2008.
Fannie Mae et Freddie Mac garantissent désormais plus de 60 % des nouveaux prêts hypothécaires, contre environ 45 % avant la crise financière de 2008. Si l'on ajoute les prêts de la Federal Housing Administration et du ministère des Anciens Combattants, le gouvernement garantit aujourd'hui près de 85 % du marché hypothécaire. Le portefeuille de prêts des GSE s'élève à 7 500 milliards de dollars. Elles sont largement considérées comme trop importantes pour faire faillite, ce qui permet aux détenteurs de titres de prendre un certain risque. Parmi ces détenteurs, la Réserve fédérale détient 2 200 milliards de dollars de titres adossés à des créances hypothécaires, ce qui représente une injection massive de monnaie imprimée dans le marché immobilier, destinée à maintenir les taux hypothécaires à un niveau bas.
Si l’on ajoute à cela les problèmes du marché immobilier commercial, les probables difficultés bancaires et les probables problèmes de retraite, les États-Unis risquent de connaître un désastre majeur.
(commentaire de Gail Tverberg, 02 05 25)
Je me souviens d'une conversation avec mon camarade de première année, l'ancien économiste en chef de Fannie Mae, lors de nos 30 ans de réunion d'anciens élèves en 2006, alors que des problèmes avec Fannie et Freddie commençaient à apparaître. Je lui ai demandé : « Dave, comment va Fannie ? » « Oh, Fannie va bien. Aucun problème avec Fannie. »
Je me souviens de sa réponse, balayant mes inquiétudes.
Deux ans plus tard, Fannie avait tendu la main pour 800 milliards de dollars à la demande de Hank Paulson et Dave était déjà parti pour Nationwide Insurance.
Fast Eddie a raison. Il y a plus de bêtises, de mensonges et de vols dans le monde qu'on ne peut l'imaginer.
Explosion du déficit, affaiblissement du dollar et croissance en berne… Tous les ingrédients sont réunis pour provoquer une tempête financière...
Mercredi 9 avril, les droits de douane réciproques décidés par Donald Trump entraient en vigueur. Cela fait déjà quelques jours que la guerre commerciale décidée par le président américain faisait dégringoler les Bourses mondiales.
Sur les écrans des analystes et des traders, une courbe s'affole : le taux d'intérêt des bons du Trésor américain grimpe en flèche. Le rendement des obligations à trente ans s'est envolé de 4,4 % à 5 %. Celles à dix ans ont pris 55 points de base en trois séances, du jamais-vu depuis vingt-cinq ans.
Personne ne s'y attendait. Habituellement, les Treasuries sont une valeur refuge en temps de crise. En coulisses, des rumeurs se propagent : et si la Chine et le Japon se débarrassaient de leurs bons du Trésor pour répliquer aux droits de douane ?
Les investisseurs sont tellement inquiets qu'ils boudent les actifs libellés en dollars. Les hedge funds sont contraints de déboucler leur position, ce qui amplifie la panique. Le billet vert accuse également le coup et dévisse par rapport aux autres grandes devises. Panique à bord ! Face à cette débandade, Donald Trump finit par reculer et suspend pendant quatre-vingt-dix jours une partie des droits de douane.
211 % du PIB d'ici à 2055
Si l'affolement sur les marchés obligataires s'est quelque peu calmé, cette mini-crise n'est peut-être que le premier acte d'une panique financière à venir… Les États-Unis s'apprêtent en effet à faire exploser leur dette. « Les baisses d'impôts décidées par Donald Trump en 2017 vont être prolongées, d'autres seront ajoutées et de nouvelles dépenses sont dans les tuyaux pour financer l'armée et la sécurité intérieure, explique Florence Pisani, chef économiste de Candriam. En face, les coupes de dépenses ne seront pas suffisantes pour équilibrer le budget. »
La facture pourrait s'alourdir de 5 800 milliards en dix ans, alors que le déficit était déjà de 7 % du produit intérieur brut (PIB) l'an dernier… Avec de telles mesures, la dette, qui s'élevait à environ 100 % du PIB en 2024, devrait flamber à 211 % du PIB d'ici à 2055, selon les projections du Committee for a Responsible Federal Budget (CRFB).
Le monde entier a longtemps considéré que la dette américaine ne pourrait jamais être un problème, grâce au « privilège exorbitant du dollar », cette monnaie qui régit le système financier et les échanges commerciaux. Elle permettait à Washington de financer à moindre coût une dette abyssale, en offrant au reste du monde des actifs sûrs et liquides.
« La situation est préoccupante »
Un privilège qui pourrait être en train de s'étioler… La confiance dans la monnaie américaine diminue au fur et à mesure que l'agitation trumpienne décuple. D'autant plus que son conseiller économique Stephen Miran rêve de faire exploser le système monétaire international pour déprécier le dollar, et tordre le bras de ses alliés pour qu'ils transforment la dette qu'ils détiennent en obligations à cent ans qui ne leur rapporteraient rien…
L'explosion de la dette, l'affaiblissement du dollar et la dégradation des perspectives de croissance risquent de produire un cocktail empoisonné. « La situation est préoccupante », prévient Florence Pisani. La charge de la dette américaine pourrait flamber.
Nous ne sommes pas non plus à l'abri de secousses, voire d'une tempête, sur les marchés. Encore une fois, face aux gouvernements incendiaires, la Réserve fédérale devra certainement se transformer en pompier… Mais à quel prix ?
https://www.lepoint.fr/economie/la-dette-americaine-ce-krach-a-venir-22-04-2025-2587861_28.php
Mécontent de Jérôme Powell, Président de la Réserve fédérale US, qui n’obéit pas à ses injonctions d’abaisser les taux d’intérêt, le président Donald Trump tente de trouver des solutions légales lui permettant de le limoger. Trump considère en effet nécessaire d’assouplir la politique monétaire US afin de compenser l’impact économique de sa politique tarifaire. Les attaques de Trump contre Powell prennent désormais une ampleur inédites et semblent proportionnelles aux critiques émises à l’encontre des mesures tarifaires de Trump Un conseiller du président Trump cité par Reuters confirme que le renvoi de Powell est sérieusement envisagé, soulignant les tensions croissantes entre les deux hommes. Cela «ne pourrait pas arriver assez tôt», selon Associated Press citant une déclaration publique de Trump. Son administration explore les options juridiques et les procédures permettant de démettre Powell, selon l’économiste et conseiller Kevin Warsh.
Ne nous y méprenons pas car il ne s’agit en rien d’un bruit de fond médiatique ou de simples pressions (tout compte faits assez classiques) exercées sur une banque centrale. Ces attaques en règle contre la banque centrale la plus puissante au monde sont susceptibles d’ébranler le cœur même du réacteur nucléaire US, moteur de la prospérité de l’économie américaine.
Fragiliser la Fed revient à remettre en cause la confiance et le temps qui sont les deux ingrédients vitaux au marché des capitaux. Les marchés anticipent certes toujours l’instabilité, dans la mesure des informations dont ils disposent. Toutefois, une remise en question de ce monstre sacré, symbole de la crédibilité monétaire, qu’est la Réserve fédérale aura immanquablement l’effet d’une bombe (volontairement) jetée jusque dans les profondeurs et les fondations de la finance globale.
Le Président américain nous concocte un thriller financier dystopique de décisions erratiques, d’annonces publiques qui auront des effets séismiques sur les marchés, agrémentés d’un cocktail de désinformation. Jérôme Powell n’aura d’autre choix, hormis sa démission qu’il ne remettra pas, que de tenter de maintenir sa politique et sa banque centrale à flots car chacune de ses décisions, ou absence de décision, sera suivie d’un déchaînement médiatique de la part de ses détracteurs qui lui imputeront même la très prévisible panique qui s’emparera des marchés.
L’affaire – comme ses conséquences – sont très sérieuses, car l’incendie ne sera pas localisé. Il ravagera un système financier hautement inflammable chargé de produits dérivés à très fort levier et d’instruments complexes dont l’implosion sèmera le chaos. Quelqu’un doit expliquer à l’administration US que cette sape de leur propre banque centrale revient à un sabordage en bonne et due forme qui induira une réaction en chaîne. Liquidations en masse de Bons du Trésor qui seront oblitérés, ruée sur l’or et sur les crypto monnaies qui seront considérés comme uniques bouées de sauvetage, cataclysme annoncé pour le dollar, flambée de l’inflation du fait d’une banque centrale dont la crédibilité aura été méticuleusement détruite, le tout accompagné d’une volatilité dont l’amplitude dépassera celle -déjà historique- de la crise du crédit de septembre 2008.
Trump doit comprendre que le Président de la Réserve fédérale est le seul pilote dans le cockpit de la finance américaine et est un acteur fondamental autorisant le délicat équilibre de l’économie universelle. Dans un monde chaotique, c’est cette institution qui pu instaurer un semblant de stabilité, comme c’est elle – à travers les crises – qui a pu maintenir la cohésion d’un système tentaculaire. Le démantèlement d’un tel établissement, la dénonciation systématique de ses décisions, la vindicte contre son Président, convergeront en un intense épisode générationnel dont la première conséquence – mécanique- sera la disparition de toute liquidité.
De Pékin à Frankfort en passant par Londres, pourquoi accorder sa confiance à un établissement si puissant devenu le jouet de Trump ? Pourquoi conserver, pour une banque centrale, pour un fonds de pension, pour un investisseur, des Bons du Trésor devenus radioactifs, car manipulés par une politique incohérente, accessoirement par des conflits d’intérêt ? Pourquoi, enfin, maintenir du dollar quand la banque centrale qui l’émet n’est plus la référence mondiale ? Toute vérité n’est certes pas bonne à dire, ni à entendre, mais le fait que le billet vert doit son statut de monnaie de réserve mondiale à la Réserve fédérale, et non à la Maison Blanche. Laminez la Fed, doutez de son sérieux, ébranlez la confiance en elle, influencez son action, et le dollar ne sera plus qu’une monnaie comme les autres et la dette américaine rétrogradée quasiment au même niveau que celle d’un pays émergent.
Mais il se pourrait bien que les déclarations incendiaires de l’exécutif US à l’encontre de la Fed dépassent très largement le cadre de simples et banales coupes dans les taux d’intérêt. Y aurait-il une volonté délibérée de détruire l’institution américaine la plus crainte et la plus respectée ? Serait-ce, en fait, l’ensemble du système financier qui serait visé, dans une sorte de vision messianique consistant à faire table rase de tous les attributs du pouvoir échappant au strict contrôle de la Maison Blanche ?
Michel Santi 21 04 25
Le dollar américain risque-t-il une « crise de confiance » ? ....
Les craintes d'une politique imprévisible incitent les investisseurs à remettre en question leur confiance dans le dollar américain. Dans le contexte des retombées sur les marchés financiers suite à l'annonce des droits de douane de Donald Trump le 2 avril, la valeur du dollar américain a chuté. Mais si les marchés boursiers américains se sont largement redressés depuis, le billet vert, qui s'apprécie généralement en période de turbulences financières, a poursuivi sa trajectoire baissière.
En effet, la sévérité de la politique commerciale internationale de Trump a fait craindre une récession aux États-Unis plus tard cette année, ce qui a pesé sur la demande de monnaie américaine. La campagne de droits de douane de Trump force également les investisseurs à envisager la possibilité d'un affaiblissement, voire de la fin, de la domination du dollar.
« Le monde est confronté à une crise de confiance dans le dollar alors que les répercussions du « Jour de la Libération » continuent de se faire sentir », ont écrit les analystes de Deutsche Bank dans une récente note à leurs clients. Depuis près d'un siècle, les États-Unis constituent la valeur refuge mondiale en matière d'investissement. Des dizaines de pays maintiennent encore un taux de change fixe au dollar, ce qui signifie que les cours de leurs devises sont corrélés.
Mais les investisseurs commencent désormais à s'inquiéter de la sécurité à long terme du dollar, et les conséquences pourraient être dramatiques. Qu'est-il arrivé au dollar ? Le 2 avril, l'administration Trump a dévoilé des droits de douane punitifs sur les importations en provenance de dizaines de pays à travers le monde, sapant la confiance dans la première économie mondiale et provoquant une vente massive d'actifs financiers américains. Plus de 5 000 milliards de dollars ont été effacés de la valeur de l'indice boursier de référence S&P 500 dans les trois jours qui ont suivi le « Jour de la Libération ».
Les bons du Trésor américain, longtemps considérés comme l'archétype de l'investissement sûr, ont également subi des pertes, ce qui a fait baisser leur prix et a fait grimper le coût de la dette pour le gouvernement américain. Face à la révolte des marchés financiers, Trump a annoncé le 9 avril une suspension de 90 jours des droits de douane, sauf sur les exportations chinoises.
Cependant, les investisseurs restent réticents à détenir des actifs liés au dollar. Depuis le début du mois d'avril, le dollar a perdu 3 % par rapport à un panier de devises, atteignant son plus bas niveau en trois ans, aggravant une baisse de près de 10 % depuis début 2025. « Les investisseurs ont vendu des actifs américains et la valeur du dollar a chuté », a déclaré à Al Jazeera Karsten Junius, économiste en chef de la Bank J Safra Sarasin. « Mais le dollar n'a pas augmenté autant [que les cours des actions américaines depuis le 9 avril] en raison d'une perte de confiance dans la politique économique américaine », a-t-il ajouté.
Pourquoi le dollar américain est-il si important ? Depuis 80 ans, le dollar américain a occupé le statut de principale monnaie de réserve – des devises étrangères détenues en quantités importantes par les autorités monétaires mondiales. Le dollar est devenu la monnaie mondiale dominante en grande partie grâce aux Première et Seconde Guerres mondiales. Alors que l'Europe et le Japon sombraient dans le chaos, les États-Unis gagnaient de l'argent.
Puis, en 1971, lorsque Richard Nixon a désolidarisé l'or de la valeur du dollar américain, le rôle du billet vert dans le soutien du système financier mondial s'est accru. Sa demande a également augmenté. Suite au « choc Nixon », la plupart des pays ont abandonné la convertibilité de l'or, mais n'ont pas adopté de taux de change déterminés par le marché. Ils ont plutôt indexé leur monnaie sur le dollar. Du fait de sa domination dans le commerce et la finance, le dollar est devenu la monnaie d'ancrage standard.
Dans les années 1980, par exemple, de nombreux pays du Golfe ont commencé à indexer leur monnaie sur le dollar. Son influence ne s'est pas arrêtée là. Alors que les États-Unis ne représentent qu'un quart du produit intérieur brut (PIB) mondial, 54 % des exportations mondiales étaient libellées en dollars en 2023, selon l'Atlantic Council. Sa domination dans le secteur financier est encore plus grande. Environ 60 % des dépôts bancaires sont libellés en dollars, tandis que près de 70 % des obligations internationales sont libellées en dollars américains.
Par ailleurs, 57 % des réserves mondiales de devises étrangères – actifs détenus par les banques centrales du monde entier – sont libellées en dollars, selon le FMI. Mais le statut de réserve du dollar repose en grande partie sur la confiance dans l'économie américaine, ses marchés financiers et son système juridique. Trump est en train de changer la donne. « Il se moque des normes internationales », a déclaré Junius, et « les investisseurs commencent à se rendre compte qu'ils sont surexposés aux actifs américains. »
En effet, selon Apollo Asset Management, les étrangers détiennent 19 000 milliards de dollars d'actions américaines, 7 000 milliards de dollars de bons du Trésor américain et 5 000 milliards de dollars d'obligations d'entreprises américaines. Cela représente environ 30 % du PIB mondial. Si même certains de ces investisseurs commencent à réduire leurs positions, la valeur du dollar pourrait subir une pression durable.
Quelles sont les conséquences d'une baisse de la valeur du dollar ? De nombreux membres de l'équipe Trump affirment que les coûts liés au statut de réserve du dollar américain dépassent ses avantages, car il le surévalue, augmentant ainsi le coût des exportations américaines. Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques de Trump, a récemment déclaré que les valorisations élevées du dollar imposent « un fardeau excessif à nos entreprises et à nos travailleurs, rendant leurs produits et leur main-d'œuvre non compétitifs sur la scène mondiale ». « La surévaluation du dollar a été l'un des facteurs contribuant à la perte de compétitivité des États-Unis au fil des ans, et… les droits de douane sont une réaction à cette réalité désagréable », a-t-il ajouté.
À première vue, un dollar plus faible rendrait les produits américains moins chers pour les acheteurs étrangers, soutenant ainsi l'industrie manufacturière nationale et contribuant à réduire les déficits commerciaux du pays. « Cela renchérira également les importations, ce qui pénalisera les consommateurs », a déclaré à Al Jazeera l'ancien ministre des Finances colombien, José Antonio Ocampo. « L'opinion générale est que l'inflation américaine va augmenter. » « Par ailleurs, le prix de l'or a également augmenté », a ajouté M. Ocampo. « Il semble que les banques centrales préfèrent de plus en plus détenir de l'or plutôt que des bons du Trésor américain. » Ocampo a également déclaré que la confiance dans le dollar avait été ébranlée par les annonces de Trump concernant les droits de douane et que sa chute avait été compensée par les gains d'autres devises refuges.
Le 11 avril, l'euro a atteint un sommet de trois ans, au-dessus de 1,14 dollar, et a gagné plus de 5 % par rapport au dollar depuis le début du mois. Une autre monnaie pourrait-elle prendre la place du dollar comme monnaie dominante mondiale ? « Pour l'instant, je pense que le dollar restera la monnaie mondiale dominante », a déclaré Ocampo. Mais il a également ajouté qu'en affaiblissant les fondements économiques des États-Unis, Trump sape la domination mondiale du dollar.
De son côté, Ocampo a mentionné deux devises qui pourraient en bénéficier. « Nous avons récemment constaté des entrées de capitaux vers le franc suisse. « Mais l'euro est la véritable alternative au dollar », a-t-il déclaré. L'euro représente actuellement 20 % des réserves de change internationales, soit un tiers du montant en dollars.
« Si l'UE parvient à s'entendre sur une union budgétaire plus étroite et, surtout, sur une plus grande intégration de ses marchés financiers, elle sera la monnaie qui pourrait prendre le relais », a déclaré Ocampo. Source : Al Jazeera et agences de presse
By Alex Kozul-WrightPublished On 19 Apr 202519 Apr 2025
https://www.aljazeera.com/news/2025/4/19/is-the-us-dollar-at-risk-of-a-confidence-crisis
Déstabilisés par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump et par ses incessantes volte-faces, les investisseurs commencent à bouder la dette et la monnaie américaines. Une méfiance qui menace l’économie mondiale, prévient l’hebdomadaire britannique “The Economist”...
“La valeur d’une devise se mesure à celle du gouvernement qui la soutient”, proclame The Economist. Avec cette maxime qui sonne comme une mise en garde, c’est bien entendu du dollar dont nous parle l’hebdomadaire britannique.
Alors que, depuis des dizaines d’années, le billet vert est traditionnellement “une source de sécurité” pour les investisseurs du monde entier, désormais, “il suscite la peur” – en témoigne sa chute de 9 % par rapport à un panier de devises, depuis la mi-janvier.
Ce spectaculaire retournement de situation, c’est la Maison-Blanche qui en est seule responsable, soutient le magazine économique, en décrivant, dans le dossier qui fait la couverture, ce vendredi 18 avril, “comment se déroulerait une crise du dollar”. Une couverture illustrée d’une version revisitée du tableau Le Cri, d’Edvard Munch.
9 000 milliards de dollars de dettes
Si cette monnaie domine les échanges mondiaux dans tous les domaines, “des biens aux marchandises, en passant par les produits dérivés”, c’est parce qu’elle repose sur un robuste socle, rappelle The Economist : “Une faible inflation”, garantie par la Réserve fédérale, et “la solide gouvernance de l’Amérique”.
Mais voilà qu’avec ses droits de douane ahurissants qui désorganisent les chaînes d’approvisionnement, alimentent l’inflation, “ punissent les consommateurs ” et poussent le pays “vers la récession” Donald Trump “a substitué des doutes affreux à ces certitudes inébranlables”.
La situation est d’autant plus explosive que les marchés, qui détestent l’incertitude, “commencent à se demander si Donald Trump a les compétences nécessaires pour gouverner l’Amérique de manière cohérente”. Or le pays a plus que jamais besoin des marchés. Sa situation budgétaire devient critique, avec un déficit qui a représenté 7 % du PIB pour l’année fiscale 2024, et un endettement net équivalent à 100 % du PIB.
Une grande partie de cette dette – un tiers, soit 8 500 milliards de dollars – est entre les mains d’étrangers. Et cette année, “les États-Unis doivent refinancer 9 000 milliards de dollars de dette”. Si les investisseurs perdent confiance et commencent à bouder les bons du Trésor américains, cela risque de déclencher assez vite une crise budgétaire.
Le grand inconnu
La seule solution, prévient le magazine d’obédience libérale, serait alors d’augmenter rapidement les impôts – tout le contraire de ce qu’a promis Donald Trump à ses électeurs. Vu l’état d’esprit qui domine “au Congrès et à la Maison-Blanche, les marchés devront sans doute faire beaucoup souffrir” l’économie avant que le gouvernement ne se décide à réagir, analyse The Economist.
Et de conclure : “Si le système politique américain ne s’attaque pas aux déficits et continue à flirter avec des règles chaotiques ou discriminatoires”, il est probable qu’un “bouleversement sans précédent se produise, propulsant le système financier mondial dans l’inconnu”.
18 04 25
https://www.courrierinternational.com/une/a-quoi-ressemblerait-une-crise-du-dollar_230043
Le monde du capital-investissement en proie à une tempête parfaite...
La tourmente tarifaire anéantit les espoirs de versement des investisseurs ; les négociations sont pratiquement au point mort...
L’un des moteurs de profit les plus constants de Wall Street est sur le point de s’effondrer.
Même avant le chaos tarifaire du président Trump, les fonds de rachat peinaient à vendre leurs participations et à restituer leurs fonds aux investisseurs inquiets. Aujourd'hui, les craintes de récession et les turbulences des marchés ont quasiment paralysé les négociations.
Les actions d'Apollo Global Management, Blackstone, KKR et d'autres gestionnaires de fonds de capital-investissement ont chuté de 20 % ou plus cette année, bien pire que les fortes pertes du S&P 500.
Les entreprises détiennent un nombre record de 29 000 entreprises d'une valeur de 3 600 milliards de dollars, dont la moitié sont détenues depuis cinq ans ou plus, a-t-il déclaré. Les clients sont de moins en moins disposés à réaliser de nouveaux investissements et les levées de fonds de rachat ont chuté de près de 25 % l'an dernier, a-t-il ajouté.
De nombreux dirigeants du secteur attendaient une nouvelle baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale. Les entreprises hésitent à vendre les sociétés qu'elles ont acquises lorsque les coûts d'emprunt étaient plus bas.
Le paysage économique est marqué par la réticence des entreprises à conclure de nouvelles transactions. Les banques et les investisseurs en dette ont également cessé d'accorder de nouveaux prêts de rachat. Certains affirment que des financements sont disponibles, mais qu'ils seraient plus coûteux
https://www.wsj.com/finance/investing/private-equity-world-engulfed-by-perfect-storm-2a2da2ad
Depuis début avril, c’est le retour de la peur sur les marchés. Le Nasdaq tangue. Les valeurs technologiques reculent, les comparaisons avec l’an 2000 refont surface. Il y a 25 ans, la bulle Internet explosait. Aujourd’hui, le scénario semble rejoué — mais avec un acteur principal différent : l’intelligence artificielle générative et en toile de fond les errements de la politique économique américaine.
Une nervosité grandissante
Depuis janvier, le Nasdaq a chuté de plus de 11%. Des géants comme Nvidia, Tesla, Palantir enregistrent des baisses à deux chiffres. Le Wall Street Journal parle d’une « volatilité fébrile » liée aux incertitudes sur les résultats et les perspectives de croissance. L’indice « VIX », du Chicago Board Options Exchange, qui mesure la volatilité du marché financier américain, a atteint début avril ses plus hauts depuis la crise bancaire de 2023.
L’IA : une ruée vers l’or sans or…pour l’instant ?
L’IA générative capte tous les regards… et tous les capitaux. Mais derrière les levées de fonds, les profits tardent. OpenAI prévoit 3,4 milliards de chiffre d’affaires, mais reste dans le rouge. Selon Gartner, 30% des projets d’IA générative seront abandonnés cette année, faute de rentabilité ou de données fiables. Comme l’écrit The Economist, « L’IA attire l’argent plus vite qu’elle ne génère de la valeur ».
Géopolitique, dollar et imprévisibilité trumpienne
À l’instabilité économique s’ajoute un facteur politique de poids : le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Sa politique économique, erratique et protectionniste, a ravivé les tensions commerciales, notamment avec la Chine. Les marchés monétaires mondiaux s’en ressentent. Le Financial Times évoque une « perte de confiance globale dans le leadership monétaire américain », avec un dollar fragilisé et contesté. Et si le dollar tremble, c’est toute la tech US, dopée par les capitaux étrangers, qui se retrouve sous pression.
Dégonflement lent ou krach brutal ?
Nous ne sommes pas encore dans la situation du krach de 2000, mais certains signaux y ressemblent, avec notamment des valorisations surélevées, des promesses techniques non tenues, l’instabilité géopolitique, sous oublier les tensions monétaires.
Une bulle systémique, pas une simple exubérance
Ce qui rend 2025 particulièrement risqué, c’est la combinaison de facteurs explosifs : survalorisation des valeurs technologiques, fragilité des modèles économiques de l’IA, et l’affaiblissement du dollar sous pression géopolitique et politique. La Fed, consciente des tensions, renforce sa vigilance et se dit prête à intervenir en cas de trop fort déséquilibre. Mais si un seul maillon cède — chute du dollar, faillite majeure ou choc sur les taux — l’effet domino pourrait être brutal. L’atterrissage en douceur reste certes envisageable, mais le spectre du krach s’installe dans les esprits. Et pour qui se souvient de l’histoire économique et financière, au-delà d’un point de bascule, le phénomène peut devenir auto-réalisateur.
Publié le mardi 15 avril 2025
https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Un-risque-de-krach-des-valeurs-de-la-tech-en-2025-_3753934.html
Inquiétudes concernant les fonds spéculatifs...
La Banque centrale européenne (BCE) a exprimé ses inquiétudes quant aux risques potentiels posés par les fonds spéculatifs et les banques parallèles à la suite des récentes turbulences sur les marchés. Sharon Donnery, superviseur bancaire de la BCE, a souligné le risque accru de correction brutale des prix en raison des incertitudes géopolitiques.
Elle a souligné que les institutions financières non bancaires, y compris les fonds spéculatifs et les banques parallèles, pourraient être fortement affectées par ces tensions géopolitiques. L’interconnexion entre ces entités et les banques traditionnelles soulève des inquiétudes quant aux retombées potentielles.
Mme Donnery a appelé à une surveillance plus stricte de ces entreprises financières afin de s’assurer qu’elles sont prêtes à gérer les demandes de liquidités. Elle a souligné la nécessité de mettre en place des mesures solides pour atténuer les risques liés aux besoins de financement soudains.
Les banques parallèles englobent une série d’institutions financières, telles que les fonds spéculatifs, les fonds du marché monétaire et les courtiers spécialisés, qui exercent des activités de type bancaire. Depuis la crise financière mondiale de 2008, ce secteur a connu une croissance substantielle mais reste soumis à une réglementation moins stricte que celle des banques traditionnelles.
L’une des principales vulnérabilités des banques parallèles réside dans le fait qu’elles n’ont pas accès aux facilités de crédit des banques centrales, sur lesquelles les banques traditionnelles comptent en période de tensions sur les marchés. Par conséquent, elles sont plus susceptibles de connaître des problèmes de liquidité en cas de turbulences sur les marchés.
Risques liés à la connectivité
L’expansion du secteur bancaire parallèle a conduit à une interconnexion accrue avec les banques traditionnelles, ce qui peut amplifier les risques pour la stabilité financière. Les banques ont souvent une exposition directe aux banques parallèles par le biais d’activités de prêt et d’investissement, ce qui les rend vulnérables aux chocs provenant de ce secteur.
En outre, la complexité et l’opacité de certaines activités bancaires parallèles peuvent masquer les concentrations de risques, ce qui complique l’identification des vulnérabilités potentielles par les autorités de surveillance. Donnery a souligné la nécessité pour les banques et les régulateurs d’améliorer leurs pratiques de surveillance afin de gérer efficacement cette dynamique évolutive.
https://fr.businessam.be/la-bce-met-en-garde-contre-les-risques-lies-aux-banques-paralleles-dans-un-contexte-de-turbulences-sur-les-marches/
L'imposition de nouveaux droits de douane élevés par Donald Trump a amené les investisseurs à se délester massivement de tous les grands actifs américains, actions, obligations et dollar, un phénomène rare qui signale notamment une érosion de la confiance des marchés mondiaux dans les Etats-Unis.
Les obligations ne sont plus un refuge
Traditionnellement prisées des investisseurs en cas de remous sur les marchés ou dans l'économie réelle, les obligations d'Etat américaines, dont le prix évolue en sens opposé de leur taux, chutent depuis l'annonce de la vague de droits de douane du 2 avril.
"Cela ressemble à des ventes en urgence pour récupérer des liquidités", estime Thomas Urano de Sage Advisory, en particulier des fonds spéculatifs (hedge funds) mais aussi de fonds d'investissement classiques.
Mais pour Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, un autre film se joue en parallèle sur ce marché.
“Il y a clairement une fuite des obligations américaines", dit l'analyste. "L'argent est en train de sortir du marché obligataire américain et ce, très rapidement. Ce n'est vraiment pas bon signe.”
"Il y a une perte de confiance dans les dirigeants américains et les actifs américains", abonde Will Compernolle, de FHN Financial.
S'il voit des effets potentiels à long terme liés à cette dégradation de l'image des Etats-Unis sur les marchés, Will Compernolle rappelle que “les gens ont beau chercher des alternatives” au dollar et aux obligations d'Etat, "aucune n'a émergé pour l'instant."
La séquence actuelle "pourrait mener à un point d'inflexion", concède-t-il, "mais nous n'y sommes pas encore".
Les taux américains montent mais le dollar baisse
"Bien souvent, lorsque les rendements (obligataires, ndlr) augmentent, cela signifie que cela rend une monnaie plus attrayante", rappelle Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, les taux obligataires évoluant en sens opposé de leur prix.
"Or, dans le même temps, le dollar s'effondre", ce qui n'est pas un signal encourageant pour les Etats-Unis, ajoute l'analyste.
Un temps propulsé par l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump, le billet vert a perdu plus de 8% depuis l'investiture du président américain et plus de 2% lors de la seule séance jeudi, des variations très violentes à l'échelle de ce marché.
La devise américaine souffre alors que "la crédibilité de la politique américaine s'amenuise (et) le risque de stagflation (soit une inflation forte conjuguée à une croissance faible, ndlr) augmente aux États-Unis", estime auprès de l'AFP Elias Haddad, de Brown Brothers Harriman (BBH).
Selon l'analyste, ces deux facteurs "ne sont pas près de s'atténuer" et le dollar est en conséquence "confronté à un risque supplémentaire de baisse".
"Je ne pense pas que la perte de confiance soit réversible", prévient Will Compernolle, de FHN Financial.
Selon lui, si cela ne devrait pas remettre en question la place de la devise américaine en tant que “monnaie mondiale de facto” face à l'absence d'alternative crédible, “il y aura des cicatrices”.
Le billet vert, habituellement considéré comme une valeur refuge, a "certainement pris une pause par rapport à (ce) statut", juge Steve Sosnick.
Les actions souffrent mais évitent la débâcle
De son côté, Wall Street est nettement chahutée par les politiques commerciales et économiques de Donald Trump, et ses incessants revirements.
Les indices boursiers américains de référence avaient plongé lors des deux derniers jours de la semaine précédente, de près de 12% pour le Nasdaq et de près de 10% pour le Dow Jones, après l'annonce mercredi soir de droits de douane substantiels. Puis ils ont rebondi en partie, mais en montagnes russes, affichant sur la semaine presque écoulée +5,08% pour le Dow Jones et +7,16% pour le Nasdaq vendredi vers 18H GMT.
Les investisseurs conservent en quelque sorte un “optimisme prudent” avec l'idée "que le paysage politique actuel n'est pas définitif", relève Will Compernolle.
Ils jugent qu'il "est impossible que la Chine et les États-Unis puissent imposer des droits de douane aussi élevés l'un à l'autre pendant très longtemps, car il s'agirait d'une autodestruction mutuelle assurée", estime l'analyste.
Donald Trump, a concentré ses foudres sur la Chine et porté les taxes douanières à 145%. En réaction, Pékin a relevé à 125% de ses surtaxes douanières sur les produits venus des États-Unis.
Pour autant, il y a encore peu de "données économiques concrètes qui indiquent un ralentissement" économique, rappelle M. Compernolle.
L'essentiel des inquiétudes se traduit jusqu'à présent par des anticipations fortement dégradées de plusieurs acteurs économiques clé, y compris du président de la banque centrale américaine (Fed), et un plongeon de la confiance des consommateurs.
"Il se pourrait qu'une fois que nous aurons des preuves concrètes que ce pessimisme se traduit" par des changements économiques réels, "le marché boursier se corrige enfin de manière significative à la baisse", anticipe Will Compernolle.
AFP
https://www.challenges.fr/economie/obligations-et-actions-dollar-les-valeurs-americaines-chutent-a-lunisson-une-rarete_602536
Le système financier a développé des niveaux de complexité byzantin, et est à ce point couvert par des garanties croisées qu’il ne lui faut qu’un seul échec relativement petit pour faire tomber tout le château de cartes.
De plus, à mesure que le risque augmente, l’activité se déplace du centre conservateur vers la périphérie opaque et non réglementée. J’ai calculé que, dans la création de passif depuis le GFC, à peine 20 % est venu des banques et les trois quarts du système bancaire parallèle.
Permettez-moi d’essayer de mettre cela en contexte. L’agrégat des dettes mondiales et quasi-dettes n’est pas un chiffre que tout le monde connait, mais mes estimations le situent à environ 700 milliards de dollars. La dette publique américaine représente une très faible proportion de ce montant. Le « collatéral » de la dette publique est la crédibilité du gouvernement lui-même en tant qu’emprunteur, et c’est très fort.
Mais une grande partie du reste du système est étroitement lié à des garanties croisées, ce qui signifie que même un échec dans un tout petit composant peut transmettre des ondes de choc qu’il pourrait être impossible de contrôler.
C’est ce que les prêts à risque ont fait en 2007-2009. Mais les passifs croisés sont beaucoup plus importants et complexes aujourd’hui qu’ils ne l’étaient à l’époque.
(Tim Morgan sur son blog, 25 03 25)
La nouvelle administration Trump agit aussi rapidement que possible pour réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes publiques :
• De nombreux nouveaux droits de douane sont introduits pour réduire le déficit commercial tout en augmentant les recettes publiques.
• Des efforts sont déployés pour que les membres de l’OTAN paient plus cher les armes fabriquées aux États-Unis.
• Les ministères fédéraux sont soumis à des audits (l’USAID a déjà été démantelée ; d’autres ministères font la queue devant l’abattoir) à la recherche de corruption, de blanchiment d’argent et de gaspillage.
• Des milliers d’employés fédéraux ont reçu une généreuse prime pour démissionner volontairement, tandis que plusieurs autres ont déjà été licenciés.
• Les États-Unis ne soutiendront plus l’ancienne Ukraine, n’introduiront pas de troupes sur l’ancien territoire ukrainien, ne respecteront pas leurs engagements de défense mutuelle en vertu du chapitre 5 de la charte de l’OTAN et feront de leur mieux pour mettre fin à leur guerre par procuration contre la Russie. On parle encore de « contenir la Chine », mais cela ne devrait pas aller bien au-delà de quelques nouveaux droits de douane que la Chine peut ignorer (les échanges commerciaux avec les États-Unis ne représentent désormais que 5 % du total des échanges de la Chine).
Comme pour la plupart des choses américaines, la raison de ces mesures désespérées est d’ordre financier : le gouvernement fédéral américain est à court d’argent. Le problème n’est pas tant la dette à long terme que la dette à court terme, qui doit être refinancée immédiatement, ainsi que la tendance générale à la stagnation des recettes et à l’explosion du déficit budgétaire. Depuis le début de l’exercice (d’octobre à janvier), les recettes se sont élevées à 1 596 milliards de dollars, soit un montant nominalement supérieur aux 1 584 milliards de l’année dernière, mais qui, corrigé de l’inflation, représente en réalité une baisse.
Pendant ce temps, les dépenses augmentent à pas de géant, s’élevant à 2 435 milliards de dollars depuis le début de l’exercice contre 2 116 milliards de dollars il y a un an. Au cours des 12 derniers mois, les recettes se sont élevées à 4 929 milliards de dollars tandis que les dépenses ont atteint 7 064 milliards de dollars, soit un déficit budgétaire de 43 %. Le moment où le gouvernement américain dépensera deux fois plus qu’il ne gagne et empruntera le reste est proche ! Pendant ce temps, au cours des 12 derniers mois, il a dépensé 23,6 % du total en paiements d’intérêts. Le moment où un quart de toutes les dépenses sera consacré aux paiements d’intérêts sera bientôt atteint !
L’augmentation incessante de la dette fédérale américaine, qui a dépassé les 36 220 milliards de dollars, peut être comparée de manière allégorique à l’élévation du niveau de la mer le long de la côte est des États-Unis, causée, selon certains, par un ralentissement du Gulf Stream : les côtes sont inondées, les ondes de tempête deviennent plus violentes et, par endroits, l’érosion des plages sape les fondations des majestueuses demeures qui parsèment la côte. À ce rythme, le niveau de la mer peut continuer à monter pendant une ou deux générations, causant des milliards de dollars de dommages aux propriétés de personnes qui avaient fait des folies pour s’offrir une maison de vacances avec vue sur la mer. C’est, métaphoriquement, l’effet de la dette à long terme.
La dette à court terme est assez différente et une métaphore plus appropriée est celle du tsunami. Considérons : la part à court terme de la dette fédérale américaine a augmenté pour atteindre plus de 9 470 milliards de dollars, tandis que les paiements d’intérêts sur la dette fédérale ont atteint 1 160 milliards de dollars par an et ont dépassé le montant dépensé pour la défense nationale. Autrement dit, le montant de la dette à refinancer (en émettant de nouveaux titres de créance) au cours des 12 prochains mois s’élève à 9 476 milliards de dollars, ce qui équivaut aux recettes fédérales totales des États-Unis sur 23,1 mois. Ce tsunami de la dette ne cesse de croître : en 2019, le montant à refinancer n’était que de 4 297 milliards de dollars, soit deux fois moins.
Pendant ce temps, le plafond de la dette fédérale a de nouveau été dépassé, et il est prévu de le relever de 4 000 milliards de dollars, ce qui obligera le Trésor américain à continuer d’effectuer des paiements. C’est la fonction par excellence du gouvernement fédéral américain : s’il cesse d’effectuer les paiements dont dépend la moitié des ménages américains, les États-Unis cesseront effectivement d’exister en tant qu’État unifié et se désintégreront à mesure que chaque État cessera d’envoyer de l’argent à Washington et tentera de prendre soin des siens.
Que fait-on pour éviter ce scénario ? Le plan actuel consiste à raboter les dépenses de 1 500 milliards de dollars puis à les réduire… tenez-vous bien… de 2 000 milliards de dollars sur une période de 10 ans ! Personne de sensé ne penserait que cela suffirait.
Mais il y a aussi le problème à court terme : emprunter 4 000 milliards de dollars supplémentaires au cours de l’année prochaine tout en renouvelant près de 10 000 milliards de dollars de dette à court terme. Les paiements d’intérêts dépasseront le quart de toutes les dépenses fédérales. Les nouveaux droits de douane de Trump pourraient ajouter un petit quelque chose aux recettes fédérales, mais ils feront également grimper l’inflation du dollar. En retour, les taux d’intérêt devront augmenter pour compenser.
Que se passe-t-il lorsqu’un tsunami atteint le rivage ? Généralement, la panique s’ensuit. Certaines personnes courent vers les hauteurs tandis que d’autres se noient ou sont emportées par la mer sur des débris. Un tsunami de la dette est différent car la substance en question est différente : l’eau est physique tandis que l’argent est une construction mentale qui n’a aucune réalité physique. Une autre différence est que le niveau de panique sur le rivage n’a aucun effet sur le niveau d’un tsunami qui le frappe, alors qu’une panique financière est l’ingrédient clé qui fait d’un tsunami de la dette plus qu’une simple métaphore.
Mais le fait est que ni les efforts extraordinaires de Musk pour réduire le gaspillage et la fraude, ni ceux de Trump pour réduire les déficits commerciaux et augmenter les revenus en imposant des droits de douane, et certainement pas le plan visant à réduire les dépenses de 1 500 milliards de dollars tout en autorisant de nouveaux emprunts de 4 000 milliards de dollars, actuellement en cours d’examen par les différents comités de la Chambre des représentants des États-Unis, ne sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur le résultat final lorsque la panique financière finira par arriver...
(Remerciements : Alex)
Le 13 Février 2025, Club Orlov – Traduction de ‘Sakerfrancophone’
Source : https://www.dedefensa.org/article/le-tsunami-de-la-dette-federale-us-menace
https://trodetou.blogspot.com/2025/02/vertiges-le-tsunami-de-la-dette.html
Nous sommes en territoire d'alerte rouge pour les bulles. Mais cette fois, il y a un risque de contagion des crypto-monnaies....
J'ai été l'un des rares commentateurs financiers à prédire la crise financière mondiale, dès février 2008, lorsque j'ai publié un livre sur le sujet....
C'est la seule fois où j'ai annoncé un krach boursier.
Je le fais à nouveau aujourd'hui – et la crypto-monnaie pourrait faire partie de cette bulle, et peut-être être la tige autour de laquelle elle pourrait s'enflammer.
Il n'existe aucun moyen fiable de prédire les bulles, mais il s'agit généralement d'une situation où tout se conjugue : l'émergence d'instruments financiers inhabituels entourés de récits de type « ce temps est différent » ; des chocs macroéconomiques que les économistes et les investisseurs traditionnels ont tendance à sous-estimer ; et, bien sûr, l'exubérance classique des marchés d'actions.
C'est généralement l'une de ces caractéristiques qui caractérise une bulle particulière. Mais cette fois-ci, il pourrait s'agir d'un phénomène plus interconnecté.
Les crypto-monnaies en tant qu'actifs
Les cryptoactifs ont toujours été difficiles à catégoriser pour les investisseurs traditionnels, car il n'existe pas de méthode reconnue pour calculer la valeur sous-jacente.
Au-delà des crypto-actifs classiques, comme le bitcoin, il se passe beaucoup de choses folles qui défient même les tentatives les plus bienveillantes de trouver une bonne raison
Les gens n'essaient même pas de doter les memecoins d'un objectif supérieur. Le site CoinGecko indique : « L'une des forces de Dogecoin est sa communauté détendue et amusante ».
Ceux qui vendaient des CDO pendant la crise financière mondiale prétendaient au moins que leurs frauduleuses pyramides de Ponzi avaient un fondement rationnel.
La valeur totale de tous les memecoins est actuellement d'environ 80 milliards de dollars. Le dogecoin représente environ la moitié de cette somme.
La pièce de Donald Trump s'élève à 3,8 milliards de dollars. Le problème, c'est qu'elles ne sont même pas destinées à faire gagner de l'argent à l'investisseur. C'est un monde dominé par les escrocs et les influenceurs. Si vous avez suffisamment d'adeptes, les gens achètent les pièces que vous achetez – parce que c'est cool.
Pour moi, il s'agit là d'une alerte rouge à la bulle, un peu comme ce qui s'est passé lors de la bulle Internet.
L'univers des memecoins est trop petit pour faire tomber le système financier mondial, mais il vient de montrer qu'il peut faire une entaille.
L'indice boursier de référence de l'Argentine a chuté de plus de 5 % après la nomination d'un juge chargé d'enquêter sur le rôle du président Javier Milei dans la promotion d'un memecoin qui s'est effondré.
Une autre classe d'actifs cryptographiques pourrait avoir un effet encore plus important.
La capitalisation boursière totale des stablecoins s'élève à 225 milliards de dollars. Les stablecoins reposent sur un modèle économique rationnel, mais ils sont vulnérables aux chocs macroéconomiques.
Les stablecoins adossés à des actifs financiers détiennent des réserves en obligations d'État à court terme, telles que les bons du Trésor américain.
Si l'inflation augmente, comme je m'y attends, et que la Réserve fédérale relève à nouveau les taux d'intérêt, le prix des obligations à court terme s'effondrera, ce qui réduira la valeur des réserves.
La crise du marché obligataire de 1994 a été déclenchée par une augmentation inattendue d'un quart de point des taux d'intérêt par la Réserve fédérale.
Trois ans plus tard, la crise financière asiatique s'est produite parce que les pays appliquaient des régimes de taux de change très similaires à ceux des stablecoins. Ils étaient tous garantis par des bons du Trésor américain.
C'est le problème de la finance. Rien n'est vraiment nouveau. Tout est reconditionné.
Les stablecoins sont des instruments relativement nouveaux, mais une crise des stablecoins serait un cas classique d'inadéquation actif-passif, un type de crise financière très courant depuis des temps immémoriaux.
Outre l'Asie en 1997, c'est également ce qui s'est produit au Royaume-Uni pendant le court et méchant règne de Liz Truss, alors premier ministre, en 2022, qui a effrayé les marchés avec un budget expansionniste qui a entraîné une hausse soudaine des rendements obligataires.
Cela a provoqué une crise dans une partie spécialisée des marchés dérivés et a presque tué le secteur des pensions. Bien que ce ne soit finalement pas très grave, il s'agit d'un bon exemple de contagion à d'autres segments du marché.
Le marché boursier
Mon troisième signal d'alarme concerne le marché boursier. Le ratio prix-bénéfice corrigé des variations cycliques (CAPE) de Robert Shiller se rapproche du record historique de l'indice S&P 500.
Le taux se situe actuellement à un peu moins de 40, ce qui n'est pas loin du pic atteint lors de la bulle Internet. En comparaison historique, il s'agit d'un chiffre absurdement élevé. Le CAPE n'était que de 25 en 1929, et plus bas en 1987 et 2008. Nous sommes proches du sommet de la bulle Internet.
À la fin des années 1990, les investisseurs avaient raison de s'enthousiasmer pour les opportunités commerciales offertes par l'internet, mais à ce moment-là, les grandes tendances n'étaient pas encore clairement visibles.
Microsoft et Intel dominaient le secteur. Apple était un fabricant d'ordinateurs en difficulté. Amazon n'en était qu'à ses débuts. Google et Facebook n'apparaissaient pas encore à l'horizon.
En fin de compte, les investisseurs ont eu raison de penser que l'ère des « dot-com » produirait des bénéfices massifs. Mais ils se sont surtout trompés sur les actions.
L'un de leurs titres préférés à l'époque était AltaVista, le premier moteur de recherche.
Je me pose donc la question suivante : Nvidia est-il l'AltaVista d'aujourd'hui ? L'IA va prendre une ampleur considérable, mais savons-nous vraiment qui en profitera le plus ?
La technologie qui sous-tend l'IA est libre. Les données sur lesquelles les modèles sont entraînés sont privées, mais pas exclusives. Si ma voiture électrique collecte des données en roulant, la vôtre peut en faire autant.
Comme l'a admis un jour un mémo de Google : « Nous n'avons pas de fossé, et l'OpenAI non plus ».
Le choc que DeepSeek a récemment infligé au secteur de la technologie devrait rappeler à quel point certaines projections optimistes pour l'industrie sont inconstantes.
Le chatbot développé par la Chine a des performances comparables à celles de ChatGPT, il est gratuit et a été développé pour une fraction des coûts.
L'intelligence artificielle
Je pense que les grands gagnants de l'IA seront les utilisateurs de l'IA, et non les producteurs. Ils devraient réaliser d'importants gains de productivité.
J'ai du mal à imaginer que les monopoles des fournisseurs, comme la domination de Nvidia sur les GPU ou celle d'ASML sur les machines de lithographie, puissent perdurer dans un avenir indéfini.
C'est pourtant ce sur quoi repose l'évaluation actuelle du marché. Si j'ai raison, ce serait la bulle Internet à l'état pur. Le CAPE de Shiller m'indique que cette intuition est confirmée par les données.
Une fois que la bulle technologique aura éclaté, de nouvelles entreprises naîtront de ses cendres et une nouvelle bulle technologique pourrait se former.
Les trois bulles que je décris sont distinctes et ne sont pas manifestement liées entre elles, mais elles pourraient facilement fusionner en une super-bulle. Ce qui a manqué jusqu'à présent, c'est le déclencheur. Et c'est là la faiblesse de la prophétie de crise. Nous savons que, par définition, l'insoutenable prend fin. Mais nous ne savons pas quand.
Mon intuition est que le déclencheur sera quelque chose en rapport avec Trump – une guerre commerciale, une réduction d'impôt excessive ou une déréglementation qui a mal tourné.
Il pourrait provenir du secteur des crypto-monnaies lui-même, qui fera l'objet d'une déréglementation.
Hester Peirce, le commissaire de la SEC, a déclaré que la contrepartie d'une réglementation allégée était que les gens ne devaient pas s'attendre à ce que « le gouvernement maternel leur dise ce qu'il faut faire ou ne pas faire, ni à ce qu'il les renfloue lorsqu'ils font quelque chose qui tourne mal ».
Un mécanisme de propagation de la crise pourrait être une hausse de l'inflation, un krach du marché obligataire, suivi d'un effondrement des stablecoins – une crise financière asiatique pour l'industrie des crypto-monnaies.
Cela pourrait également être un bon moment pour les investisseurs technologiques de paniquer.
C'est là que je vois le plus grand danger, non pas dans une crise isolée, mais dans un effet domino financier qui se répercuterait sur l'ensemble du système. Comme en 2008.
Wolfgang Münchau est chroniqueur pour DL News. Il est cofondateur et directeur d'Eurointelligence et rédige une chronique sur les affaires européennes pour le New Statesman. Ses opinions sont les siennes.
https://www.dlnews.com/articles/markets/wolfgang-munchau-market-bubble-now-has-crypto-risk/
L’IA fait peser un grand risque sur le secteur bancaire, selon une étude publiée par Say No to Disinfo et Fenimore Harper. La technologie permet la diffusion de fausses informations qui augmentent la possibilité d’une panique...
Les banques ont un objectif clair : améliorer la surveillance pour détecter quand la désinformation publiée sur les réseaux sociaux via l’IA générative risque d’influencer le comportement des clients. Par exemple, la technologie est en mesure de poster des messages sur de faux risques en termes de sécurité à travers des publicités payantes.
Une panique bancaire à cause de l'IA ?
Les banques et les régulateurs s’inquiètent face aux risques de panique bancaire suite à l’effondrement de Silicon Valley Bank. Pour rappel, en 2023, les clients ont retiré 42 milliards de dollars en 24 heures face à la désinformation sur les réseaux sociaux.
En novembre, le Conseil de stabilité financière du G20 a averti que l'IA générative "pourrait permettre à des acteurs malveillants de générer et propager de la désinformation provoquant des crises aiguës", notamment des krachs éclair et des paniques bancaires.
L’étude de Say No to Disinfo et Fenimore Harper a montré du contenu généré par l’IA à des clients de banques britanniques. Un tiers s'est déclaré "extrêmement susceptible" de déplacer son argent après l'avoir vu, et 27 % supplémentaires "plutôt susceptibles".
Les chercheurs estiment que 10 £, environ 12,48 $, dépensées en publicité sur les réseaux sociaux pour amplifier le faux contenu, pourraient pousser au déplacement d’un million de livres de dépôts clients.
"L'IA rendant les campagnes de désinformation plus faciles, moins chères, plus rapides et plus efficaces que jamais, le risque émergent pour le secteur financier croît rapidement mais est souvent négligé", note le rapport, indiquant que les services bancaires en ligne et mobiles permettent de déplacer de l'argent en quelques secondes.
Woody Malouf, responsable de la criminalité financière chez Revolut, explique que la fintech londonienne surveille en temps réel les menaces émergentes parmi ses clients et "dans l'écosystème plus large". "Bien qu'un tel événement sectoriel nous semble peu probable, il reste possible. Il est donc essentiel que les institutions financières soient préparées", précise l’expert en indiquant que les réseaux sociaux ont un rôle à jouer pour freiner ces menaces.
Reuters a contacté des institutions financières comme NatWest et Barclays, qui n’ont pas souhaité commenter ou répondre aux demandes. UK Finance, l’organisme professionnel du secteur, indique que "les banques travaillent dur pour gérer et atténuer les risques liés à l'IA, et les autorités réglementaires examinent les défis potentiels que la technologie pose pour la stabilité financière."
https://www.lesnumeriques.com/intelligence-artificielle/les-risques-d-un-effondrement-bancaire-sont-enormes-a-cause-de-l-ia-n233156.html?utm_source=firefox-newtab-fr-fr
L’investisseur milliardaire Ray Dalio a lancé un avertissement sévère lors du World Governments Summit à Dubaï, affirmant que les États-Unis risquent une ‘attaque cardiaque économique’ si des mesures drastiques ne sont pas prises pour réduire le déficit budgétaire. Il a comparé la dette croissante de 36 000 milliards de dollars à un affaiblissement grave du système financier américain et a souligné que l’administration du président Trump doit traiter ce problème de toute urgence avant qu’il ne devienne catastrophique.
Dalio a exhorté la Maison Blanche et le Congrès à s’engager à réduire le déficit à 3 pour cent du PIB au cours des trois prochaines années, soulignant le déficit actuel projeté de 7,5 pour cent si les réductions d’impôts existantes restent en place. Il s’est dit préoccupé par le fait que les investisseurs obligataires pourraient finir par exiger des rendements plus élevés en raison de l’escalade des niveaux d’endettement, ce qui pèserait encore plus sur les finances publiques. Cela pourrait conduire à un scénario où le marché obligataire, incapable d’absorber la quantité croissante d’obligations du Trésor émises, s’étranglerait, provoquant une flambée des taux d’intérêt et déclenchant en fin de compte une dangereuse spirale de la mort de la dette.
Impact sur les taux d’intérêt
Les attentes de Wall Street concernant de nouvelles réductions des taux d’intérêt ont diminué à la suite des récents chiffres de l’inflation, les rendements de référence des bons du Trésor à 10 ans restant supérieurs à 4,6 pour cent. Comme les prix continuent d’augmenter à un rythme plus rapide, les investisseurs obligataires sont susceptibles d’exiger des primes plus élevées pour détenir des titres à revenu fixe tels que la dette souveraine, ce qui exacerbe la pression sur les dépenses publiques allouées au service de la dette nationale croissante.
Kevin Hassett, conseiller économique à la Maison Blanche, a esquissé la stratégie du gouvernement pour maîtriser l’inflation : augmenter l’offre et réduire la demande totale. Cependant, réaliser des gains de productivité significatifs grâce aux avancées technologiques ou à davantage d’heures supplémentaires reste un défi, surtout en raison des projets du président Trump concernant la déportation massive des immigrants sans papiers. Cela laisse au gouvernement des options limitées pour stimuler la croissance de l’offre, ce qui pourrait nécessiter des mesures plus drastiques pour limiter la demande totale. Cela peut souvent être réalisé par des réductions des dépenses publiques, une politique connue sous le nom de ‘austérité’ (mesures d’austérité), où le gouvernement réduit drastiquement ses dépenses pour alléger la pression économique.
Impact des mesures d’austérité
Dalio affirme que le temps presse pour parvenir à un consensus sur l’ampleur et la portée de ces réductions nécessaires. Il insiste sur l’urgence d’une action rapide, même si elle doit entraîner des perturbations, suggérant que la société doit ensuite évaluer les conséquences et s’efforcer de les réparer. Il soutient qu’il est primordial de donner la priorité à la réduction du déficit, affirmant que des mesures immédiates devraient être prises sans tenir compte des dommages collatéraux potentiels, afin de permettre une évaluation ultérieure de leur impact.
https://fr.businessam.be/linvestisseur-milliardaire-ray-dalio-avertit-dune-crise-en-raison-du-deficit-budgetaire-croissant-aux-etats-unis/
Kevin Walmsley affirme que les véhicules électriques réduiront suffisamment la demande de pétrole pour que la demande totale de pétrole diminue dans un avenir proche.
Je pense que la « demande » va probablement chuter de façon spectaculaire en raison de l’éclatement d’une bulle de dette. Les tentatives de Trump de réduire les dépenses pourraient provoquer l’éclatement d’une bulle de dette. La Chine et probablement le Japon sont également au bord de l’éclatement d’une bulle de dette, tout comme l’Europe.
Si les banques font faillite, le système cessera de fonctionner comme il le faisait jusqu’à présent, du moins jusqu’à ce qu’une solution de contournement soit trouvée. Les pays peuvent essayer de sortir de leurs problèmes en « imprimant » de la monnaie, mais cela pourrait conduire à une hyperinflation et à une perte de volonté commerciale.
À un moment donné, l’impression de dette ne fonctionnera plus. Le système d’approvisionnement international commencera à s’effondrer. Beaucoup moins de gens pourront s’offrir des véhicules. L’histoire n’est pas intuitive, mais la complexité actuelle ne peut pas perdurer sans suffisamment d’énergie de la bonne sorte. C’est ce qui fait s’effondrer le système.
(Gail Tverberg sur son blog, 07 02 25)
La Bourse, qui a enchaîné les records historiques ces derniers temps, apparaît actuellement fragile, alerte James D. Touati (dit Le Loup de Zurich). Faut-il s’inquiéter sur les perspectives de Wall Street et des marchés actions mondiaux ?...
«Mes chers loups de la finance, attachez vos ceintures, on va faire un petit tour dans le grand manège de la folie spéculative!», vous invite James D. Touati (dit Le Loup de Zurich), consultant, formateur, trader et président-fondateur de The Nest, interrogé par Capital. Selon lui, la situation actuelle en Bourse (avec des actions très chères) rappelle grandement la crise des Tulipes (krach de 1637 lors de l’explosion de la bulle sur les prix des tulipes, épisode spéculatif d’envergure ayant marqué l’Histoire des marchés), qui avait en son temps porté un coup d’arrêt du jour au lendemain à la tulipomanie ambiante.
La tulipomanie est «ce grand délire du 17ème siècle aux Pays-Bas, quand les Hollandais ont pété les plombs. Imaginez un peu le tableau : des bourgeois en culotte courte qui s'arrachent des bulbes de tulipes comme si c'était la dernière bière fraîche un soir de canicule», ironise le financier. Au sommet de cette hystérie en 1637, un simple bulbe valait 10 fois le salaire annuel d'un artisan qualifié. «C'est comme si aujourd'hui, on vendait des NFT de tulipes au prix d'une Ferrari ! Il faut vraiment avoir fumé la tulipe pour en arriver là», plaisante-t-il.
Isaac Newton, ce génie qui s'est fait plumer en Bourse comme un bleu
Autre dindon de la farce, le célèbre savant Isaac Newton, qui a prouvé qu'on «pouvait être un génie en physique et un vrai pigeon en Bourse», rappelle James D. Touati. En 1720, il s’est fait avoir comme un débutant avec l'affaire de la Compagnie des mers du Sud. «D'abord, il fait un joli coup en empochant 7 000 livres. Mais voilà qu'il se laisse emporter par la fièvre, comme un joueur de casino qui croit avoir trouvé le truc pour faire sauter la banque. Résultat ? Il perd 20 000 livres, soit l'équivalent de 2,7 millions de livres sterling actuelles. Comme quoi, même les plus grands cerveaux peuvent se faire retourner le cerveau par l'euphorie des marchés», déplore l’expert.
«Ça sent le roussi en Bourse, actuellement ! Faut-il craindre un krach sur les actions ?»
Or, selon le Loup de Zurich, aujourd'hui, les marchés financiers ressemblent à une soirée arrosée qui a trop duré. «Les indices actions sont montés si haut qu'ils ont le vertige. C'est un peu comme si on arrosait nos tulipes avec du champagne, en espérant qu'elles poussent jusqu'au ciel. Ajoutez à cela la guerre commerciale que commence Donald Trump avec le Canada, la Chine, le Mexique et bientôt l'Europe. On ne passera pas à travers, il ne faut pas rêver !! Alors, je vous laisse imaginer la suite», met en garde le consultant.
Plombés par Donald Trump, les marchés actions ont fortement chuté le week-end dernier (avant l’ouverture de la Bourse de ce lundi matin)… ce qui est très rare. Habituellement les mouvements le dimanche sont de 20 à 30 points sur le DAX par exemple. «Et bien, ce week-end, on était à 210 points environ de baisse. Ce qui est "énorme" selon moi, qui surveille tous les week-ends les indices. C'est d'ailleurs un bon indicateur de la tendance de la semaine suivante», avertit le Loup de Zurich.
«Le présage d'Hindenburg : Quand les records s’enchaînent en Bourse, attention, prudence !»
Et voilà qu'arrive ce fameux présage d’Hindenburg (ou Omen d'Hindenburg, un célèbre phénomène de l’analyse technique traduisant une mauvaise santé du marché actions et un risque accru de plongeon des cours), qui «nous prédit un krach en Bourse comme s'il lisait l'avenir dans un café noir. Il faut reconnaître que ça sent pas bon. Les analystes nous sortent des prévisions qui font peur : croissance économique molle et taux d'intérêt qui baissent aussi lentement qu'un escargot sous prozac. Et quand, en Bourse, les actions enchaînent les nouveaux records historiques , oui c’est préoccupant !!», avertit Le Loup de Zurich.
En Bourse, l'Histoire va-t-elle se répéter ?
En fin de compte, «que ce soit les tulipes, Newton ou les marchés actions actuels, c'est toujours la même rengaine : on monte, on plane, et krach ! On s’écrase au sol comme après une cuite mémorable», résume l’expert. Comme disait ce bon vieux Newton après s'être fait plumer : «Je peux calculer le mouvement des corps célestes, mais pas la folie des gens.» Alors, «gardez la tête froide», préconise James D. Touati, et n'oubliez pas : «Même si l'histoire bégaie, elle ne répète jamais exactement la même bêtise... Jusqu'au jour où… Comme on dit chez nous : mieux vaut être prudent avec ses tulipes que de finir comme Newton avec ses mers du Sud. Que la force du marché soit avec vous !»
https://www.capital.fr/entreprises-marches/bourse-le-spectre-de-newton-arrive-t-il-krach-en-vue-lalerte-du-loup-de-zurich-1508797
Les craintes d’un éventuel krach boursier alimentent d’importants paris à découvert sur les actions américaines. Goldman Sachs fait état d’une augmentation spectaculaire de ces paris, ce qui indique une appréhension croissante parmi les traders. En janvier, les paris sur la baisse des actions américaines ont été multipliés par dix par rapport aux paris sur la hausse des actions, ce qui suggère que de nombreux investisseurs ont profité de la récente liquidation du secteur technologique déclenchée par l’émergence du concurrent chinois DeepSeek, spécialisé dans l’IA.
Ce changement de sentiment représente un contraste frappant avec le mois de novembre, lorsque les fonds spéculatifs ont fortement investi dans des positions longues, anticipant la croissance du marché en raison des réductions d’impôts et des tarifs douaniers du président Trump. Après la victoire de M. Trump, une hausse des investissements des clients a propulsé les actifs sous gestion du secteur à un niveau record de plus de 4 500 milliards de dollars.
Le changement de sentiment
Des personnalités éminentes du monde des fonds spéculatifs ont également exprimé leur soutien à M. Trump. Bill Ackman, fondateur de Pershing Square Capital Management, est devenu un fervent partisan malgré ses dons antérieurs à des Super PAC démocrates. Scott Bessent, nommé secrétaire au Trésor, a un passé à la fois dans le fonds spéculatif de George Soros et dans sa propre entreprise, Key Square Group. Ken Griffin, fondateur de Citadel, a d’abord exprimé son scepticisme à l’égard de M. Trump, mais a ensuite fait l’éloge du potentiel de réforme réglementaire et de croissance économique sous son administration.
Préoccupations macroéconomiques
Bien que les fonds spéculatifs individuels maintiennent généralement la confidentialité concernant leurs positions, les experts suggèrent que la poussée des paris courts reflète des incertitudes macroéconomiques plus larges entourant les politiques du président Trump, les perspectives économiques mondiales et les actions des banques centrales. Les inquiétudes concernant les bulles spéculatives alimentées par la présidence de M. Trump ont également été exprimées par des entreprises de premier plan comme Elliott Management.
À ces inquiétudes s’ajoute la récente liquidation des valeurs technologiques suite au lancement de DeepSeek, un chatbot chinois d’IA développé par High Flyer, un fonds spéculatif connu pour ses stratégies de trading algorithmique. L’ascension rapide des « sept magnifiques » entreprises technologiques – Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla – associée aux angoisses des investisseurs concernant la surévaluation, a intensifié la volatilité du marché.
https://fr.businessam.be/goldman-sachs-forte-augmentation-des-paris-a-decouvert-sur-les-actions-americaines-un-krach-boursier-en-vue/
Le cas emblématique d'Isaac Newton, qui a connu une déroute mémorable en Bourse...
L'exemple le plus célèbre illustrant les dangers des bulles spéculatives en Bourse est celui d’Isaac Newton lors de la bulle de la South Sea Company en 1720.
«L’investissement initial de Newton est judicieux, puisqu’il achète des actions South Sea Company à 180 livres Sterling en février 1720, pour les vendre avec profit à 530 livres en mai 1720, réalisant un profit d'environ 7 000 livres. Mais, gagné par la frénésie spéculative, il rachète à un prix bien plus élevé. Or, quand la bulle éclate en septembre 1720, le cours s'effondre de plus de 75%, avec à la clé une perte considérable pour Newton. Elle avoisinait 20 000 livres, soit une grande partie de sa fortune», relève James D. Touati.
Il y a plusieurs leçons à tirer de cette célèbre mésaventure boursière.
«Même les esprits les plus brillants peuvent succomber à l'euphorie collective. La peur de manquer une opportunité en Bourse peut conduire à des décisions irrationnelles», souligne le Loup de Zurich.
Et les mouvements du marché actions peuvent être imprévisibles, comme l'a reconnu Newton, quand il a dit : «Je peux prévoir le mouvement des corps célestes, mais pas la folie des gens.»
(extrait)
https://www.capital.fr/entreprises-marches/bourse-krach-en-vue-ces-signaux-dalerte-font-craindre-le-pire-selon-le-loup-de-zurich-1506033
drtimmorgan le 5 septembre 2024 à 12:12 pm a dit :
La théorie des vagues d'Elliott m'a largement échappé, je ne me souviens pas exactement pourquoi. J'avais un collègue qui utilisait les nombres de Fibonacci en relation avec les graphiques et semblait obtenir des résultats décents, en ce qui concerne les prix des actions et les indices boursiers. Je n'ai jamais été un grand fan de l'« analyse technique » (basée sur des graphiques), préférant les fondamentaux, et je ne suis plus convaincu que même les courbes de rendement ont une grande valeur prédictive de nos jours.
Mais l'idée d'un krach n'est pas seulement possible, elle est inévitable, la seule question étant de savoir « quand ». Ces choses ont l'habitude de se produire en automne (1929, 1987). Je suis en train d'effectuer un travail à long terme - en étendant certains indicateurs SEEDS jusqu'en 2050 au lieu de 2040 - et l'absurdité même du système financier devient encore plus évidente.
Sur le plan matériel, l'accessibilité discrétionnaire par habitant se contracte inexorablement depuis au moins 2007, et ce processus s'accélère. Combien d'entreprises dépendent des dépenses discrétionnaires ? Les voyages, les loisirs, l'hôtellerie, les abonnements, le divertissement, le tourisme, le sport professionnel, les médias, les médias sociaux, la publicité, les gadgets, la construction automobile et aéronautique - la liste est longue.
Deuxièmement, la baisse des revenus discrétionnaires réduit la capacité du secteur des ménages à assurer le service de la dette et des obligations de crédit plus larges, alors que les agrégats de ces dettes et obligations ne cessent d'augmenter.
Troisièmement, la plupart des plans des gouvernements et des entreprises sont fondés sur l'hypothèse que rien de tout cela ne se produira, même si, de toute évidence, c'est le cas. D'énormes quantités de capitaux sont englouties dans des investissements qui n'ont aucun avenir rentable.
(commentaire de Tim Morgan sur son blog)
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
La Federal Deposit Insurance Corporation, (avec un nom comme cela, elle ne peut que venir du gouvernement américain), annonce "qu’au premier trimestre 2024, les pertes non réalisées sur les titres détenus par les banques commerciales ont augmenté de $39 milliards pour atteindre une perte cumulée de $517 milliards. Ces pertes représentent le 9,4% des $5'470 milliards de titres détenus par ces banques. Au total, 63 banques sont au bord de la faillite". Cela fait le 10ème mois consécutif de pertes.
Traduction : les Américains n’arrivent plus à payer leurs hypothèques en raison de la hausse des taux et à force d’utiliser des cartes de crédit, ils ne savent plus où ils sont côté budget. Certains voient la situation comme "pire qu’en 2008" et on rappelle l’élection, à venir, de l’un des deux clowns à la présidence du monde.
FedEx va licencier 2'000 employés en Europe afin d'économiser 175 millions. Rappelons que quand FedEx va bien, qu'ils ne licencient pas et qu'ils n'économisent pas, c'est un indicateur positif. Je vous laisse en tirer les conclusions.
https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1381-energies-economie-petrole-peak-oil-la-revue-mondiale-juin-2024.html
(extrait)
Pertes latentes du système bancaire américain en très forte hausse....le graphique montre le niveau des pertes non réalisées sur les portefeuilles de titres détenus jusqu’à l’échéance et disponibles à la vente....Le total des pertes non réalisées, qui s’élève à 516,5 milliards de dollars, est supérieur de 38,9 milliards de dollars à celui du trimestre précédent
Aux USA, 282 banques régionales sont au bord du gouffre, coincées entre des pertes obligataires non réalisées et la problématique des taux "un peu trop élevés". Pour l’instant, tout le monde s’en fiche, mais on en reparlera… Ce serait drôle que cela explose en septembre avant les élections, comme en 2008
https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1379-energies-economie-petrole-peak-oil-la-revue-mondiale-mai-2025.html
Le capital-investissement, bien qu'il soit indubitablement un problème, n'est pas la question centrale. C'est la canalisation des capitaux des IFNB (intermédiaires financiers non bancaires) vers le crédit à la consommation et le crédit aux entreprises qui pose le plus gros problème. Cela se produit lorsque des crédits non bancaires sont accordés aux consommateurs et aux entreprises, essentiellement sur la base d'une agence, un processus motivé par la recherche de rendement par les IFNB dans un environnement de taux bas.
De nombreuses entreprises ont des clients désireux d'acheter leurs produits et services mais n'ont pas les moyens de le faire, un problème qui peut être « résolu » en accordant des crédits aux clients. Les consommateurs achètent des choses au-dessus de leurs moyens en recourant au crédit. Si ce crédit provenait du système bancaire réglementé, nous saurions au moins où se situe l'exposition, mais le crédit provenant des IFNB est plus opaque.
Certains pays ne communiquent même pas de données sur les IFNB au CSF - c'est une démarche volontaire - tandis que le seul centre financier offshore qui le fait est celui des Caïmans, bien que l'on puisse dire que le Luxembourg appartient à la même catégorie.
Comme je le dis depuis longtemps, c'est ce qui pourrait faire exploser le système. Les chiffres de la Grande-Bretagne sont extrêmes, mais moins que ceux de l'Irlande, des Pays-Bas et, bien sûr, du Luxembourg et des Caïmans.
Tim Morgan 26/04/2024
Le véritable problème est celui des marchés non réglementés (OTC). Le volume qu’ils gèrent dépasse le PIB mondial à plusieurs reprises, de sorte qu’une explosion de ces marchés emporterait le monde entier, sans que les BC ne puissent rien faire.
(Quark 06/05/2024)
Le Brexit, la toute-puissance de la Big Tech, les cryptomonnaies, les fake news et même la hausse des prix du café : tout s’explique par le “quantitative easing”, affirme “The New Statesman”. L’hebdomadaire britannique choisit de faire sa une sur les risques et les limites de cette politique monétaire.
C’est “en toute discrétion” que l’assouplissement quantitatif, ou quantitative easing (QE) en anglais, est “devenu l’idée maîtresse de notre époque”, raconte The New Statesman. Cette politique monétaire (que la Banque de France décrit comme “non conventionnelle”) fait la une de son édition du 1er mars. Avec un titre qu’on peut difficilement traduire en français : “The QE theory of everything” est une double allusion à la théorie du tout, qui, en physique, permettrait de décrire l’ensemble des interactions fondamentales, et à la théorie générale de l’emploi et de la monnaie, proposée en 1936 par John Meynard Keynes, une pièce essentielle de la pensée économique.
Même le prince Harry et Meghan Markle
Pour expliquer en quoi ce “pari à 30 000 milliards de dollars a changé le monde”, Will Dunn revient dans un long article de l’hebdomadaire britannique sur les origines du QE, qui consiste pour les banques centrales à acheter des actifs, notamment des titres de la dette publique, pour doper l’inflation et relancer l’économie en y injectant de l’argent.
Il explique : “Au cours des quinze dernières années, chaque évolution majeure de notre économie et de la superstructure culturelle qui en dépend – la croissance explosive des réseaux sociaux et de la Big Tech, le boom de l’immobilier, l’économie à la tâche, Elon Musk, les cryptomonnaies, les fake news, le café hors de prix, le Brexit, le capitalisme woke, Donald Trump et, oui, peut-être même le prince Harry et Meghan Markle – peut être reliée aux énormes sommes d’argent frais qui ont perturbé toutes les grandes économies.”
Le premier à avoir évoqué le QE est Richard Werner, en 1995. Ce jeune économiste allemand qui travaillait pour un fonds d’investissement à Hong Kong avait proposé comme “remède” à la récession au Japon “un nouveau type de création de prêts par la Banque centrale”, l’assouplissement monétaire quantitatif.
Les décennies qui ont suivi ont donné lieu à de multiples applications du QE, explique le journaliste économique britannique. “Au Japon en 2001, puis aux États-Unis et en Europe en 2008, et à encore plus grande échelle depuis 2020.” Aujourd’hui, le montant total des crédits créés par les banques centrales par le biais de l’assouplissement quantitatif “s’élève à 30 000 milliards de dollars”.
Grand moteur d’inégalité et de stagnation
Le problème, c’est que cette solution pour redémarrer l’économie est devenue le “combustible invisible qui fait grimper la température”. Et qu’il n’est pas certain qu’on puisse “arrêter ce grand moteur d’inégalité et de stagnation”.
Le journal de la gauche indépendante britannique reproche à cet outil son inefficacité dans la redistribution.
“La richesse créée par le QE est restée là où elle était.”
L’économiste Mohamed El-Erian, président du Queens’ College à Cambridge, qui a travaillé aux côtés du président Obama de 2012 à 2017, explique que cet instrument “a été très efficace pour stimuler le prix des actifs, mais pas pour stimuler l’activité économique”.
Au contraire, s’est développée l’économie des petits boulots, les Uber et Deliveroo, qui ont favorisé un marché de l’emploi à temps partiel. “Partout en Europe, en Amérique et au Royaume-Uni, des pans entiers de la société n’ont pas profité du boom de la richesse et ont été laissés pour compte.”
Dégonfler la superbulle
Tout s’est accéléré à partir de 2020, quand les banques centrales ont voulu rassurer les marchés affolés par le Covid-19 en “achetant massivement des obligations d’État”.
Avec l’inflation galopante post-Covid, les banques centrales ont entamé “l’ère du resserrement quantitatif”. Mais elles pourraient se lancer dans une “dangereuse compétition où elles durciraient trop leur politique monétaire pour protéger leur monnaie”. Si les grands argentiers vendaient toutes leurs obligations d’État simultanément, ils pourraient déclencher une crise de la dette souveraine. Conclusion : “La superbulle créée par une décennie et demie d’argent bon marché doit être dégonflée avec la plus grande prudence'"
https://www.courrierinternational.com/une/une-du-jour-l-economie-mondiale-repose-sur-un-pari-a-30-000-milliards-de-dollars
Les banques américaines, japonaises et suisses ont annoncé des pertes liées à des prêts immobiliers en difficulté.
Le Wall Street Journal rapporte les pertes de biens commerciaux Hammer Banks sur trois continents
Les actions de New York Community Bancorp ont chuté de 11% jeudi, prolongeant une chute abrupte qui a commencé un jour plus tôt lorsque la société a révélé des problèmes dans son portefeuille de propriétés commerciales et a accumulé des millions de dollars pour d’éventuelles pertes futures. Mercredi, il a fermé ses portes à 38%, son pire jour.
Les actions d’Aozora Bank, basées à Tokyo, ont chuté de plus de 20 % jeudi, le maximum autorisé sur une seule journée en vertu des règles boursières, après avoir déclaré que les pertes de son portefeuille de prêts de bureaux aux États-Unis entraîneront probablement une perte nette pour l’année se terminant en mars. Ce serait sa première perte annuelle en 15 ans. Son président démissionnera le 1 avril, a déclaré la banque.
En Suisse, la banque privée Julius Baer a déclaré que le directeur général Philipp Rickenbacher a démissionné après que la société a pris une provision d’environ 700 millions de dollars sur les prêts qu’elle a déclaré qu’elle ne pourrait pas récupérer du propriétaire autrichien Signa Group. Le groupe a dit qu’il fermerait l’unité qui a fait les prêts.
Également jeudi, Deutsche Bank DBK a déclaré avoir multiplié par cinq ses provisions pour pertes dans son portefeuille de prêts commerciaux aux États-Unis du quatrième trimestre 2022 à 123 millions d’euros, soit 133 millions de dollars.
Les banques sont de grands prêteurs pour les propriétaires et les promoteurs immobiliers, ce qui les place en première ligne du ralentissement de l’utilisation des immeubles de bureaux et de la baisse des évaluations.
Bloomberg annonce que NY Community Bancorp plonge alors que les risques immobiliers secouent le marché
L’entreprise, qui a fait l’acquisition d’une partie de Signature Bank l’an dernier, a accumulé des liquidités pour faire face aux risques de prêt, y compris une paire de prêts en difficulté pour un complexe coopératif et des locaux à bureaux, ainsi qu’une réglementation plus stricte en raison de sa taille. La provision pour pertes sur prêts de la banque a bondi à 552 millions de dollars, ce qui a choqué les analystes et les actionnaires.
L’action a chuté de 46% mercredi et a chuté de 38% à la clôture du trading de New York. L’indice KBW Regional Banking a chuté de 6%, son pire jour depuis qu’un cycle de dépôts a renversé Silicon Valley B
Rapidité d’exécution
Raymond James a réduit sa cote de rendement sur le marché de la Banque en raison d’un solide achat, l’analyste Steve Moss écrivant dans une note aux clients que les résultats trimestriels « placeront probablement l’action dans la case de pénalité » jusqu’à ce qu’il y ait « plus de clarté au sujet du capital, du crédit et des plans d’affaires futurs ».
Moody’s Investors Service a déclaré qu’il examine la possibilité de réduire la cote de crédit de New York Community Bancorp après les développements de mercredi.
Les agences de notation de crédit américaines sont inutiles. Elles ne préviennent qu’après coup.
Il est temps de briser le cartel de notation de crédit
Veuillez considérer quelques extraits de mon post Time To Break Up The Credit Rating Cartel, écrit le 28 septembre 2007.
Les agences de notation étaient à l’origine des entreprises de recherche. Elles étaient payées par ceux qui cherchaient à acheter des obligations ou à consentir des prêts à une entreprise. Si une société de notation a mal fait, elle a perdu des affaires. Si elle a mal fait trop souvent, elle a fait faillite.
La SEC est arrivée en 1975 et a ruiné une entreprise parfaitement viable en exigeant que la dette soit évaluée par un organisme de notation statistique reconnu à l’échelle nationale (NRSRO). À l’origine, il a nommé sept sociétés de notation, mais leur nombre a fluctué entre 5 et 7 au fil des ans.
L’établissement du BRNRR a fait trois choses (toutes mauvaises) :
1) Il était extrêmement difficile de devenir « reconnue à l’échelle nationale » en tant qu’agence de notation lorsque toutes les dettes devaient être évaluées par une personne qui était déjà reconnue à l’échelle nationale.
2) En fait, il a créé un beau monopole pour les membres du groupe désigné.
3) Cela a bouleversé le modèle de qui devait payer. Auparavant, les acheteurs de titres de créance s’adressaient aux agences de notation pour savoir ce qu’ils achetaient. Selon le nouveau modèle, les émetteurs de titres de créance devaient payer pour obtenir une cote, sinon ils ne pouvaient pas la vendre. Bien sûr, cela a conduit une surenchère pour voir qui donnerait la meilleure note à la dette.La solution est incroyablement facile
Le parrainage d’organismes par le gouvernement et l’intervention sur les marchés libres créent toujours ce genre de problèmes. Le remède n’est pas un remaniement de l’exécutif, une vérification par un tiers ou des demi-mesures, ni une réglementation qui masque les problèmes en divisant les fonctions au sein d’une organisation. La SEC a créé ce problème en créant le NRSRO. Le problème est facilement réparable. Il est temps de briser le cartel en éliminant les règles qui l’ont créé. Moody’s, Fitch, et le S&P; devraient avoir à couler ou nager par la précision de leurs notes tout comme tout le monde. Les cotes d’écoute seraient bien meilleures si les entreprises devaient en vivre ou mourir. La libre concurrence sur le marché, et non une réglementation supplémentaire, est le remède.
Toute agence de notation qui est payée sur le volume plutôt que l’exactitude est inutile.
Ceux qui veulent une vraie évaluation d’un problème vont à quelqu’un comme Egan Jones. Ils doivent payer pour l’analyse, ce qui était le cas auparavant et devrait toujours l’être.
Au lieu de cela, les capitalistes méchants du NRSRO sont payés en fonction du volume plutôt que de l’exactitude. Nous devons nous débarrasser des porcs et nous débarrasser de l’auge.
https://mishtalk.com/economics/banks-shares-plunge-and-dividends-cut-as-commercial-real-estate-losses-soar/
Le président et chef de la direction de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, dit que les États-Unis se précipitent vers une falaise alors que la dette galopante du pays continue de s’alourdir, sonnant l’alarme que la situation doit être abordée avant qu’elle n’entraîne une crise.
Le directeur général de la plus grande banque du pays a émis l’avertissement lors d’une table ronde au Bipartisan Policy Center vendredi, quand on lui a demandé ce qu’il pensait de ce que cela signifierait pour l’économie si le gouvernement fédéral ne s’attaquait pas au problème.
Dimon a commencé sa réponse en rappelant comment l’économie se présentait en 1982, avec une inflation d’environ 12 %, un taux préférentiel d’environ 21,5 % et un taux de chômage d’environ 10 %, et une dette d’environ 35 % du produit intérieur brut. Il a noté qu’aujourd’hui, le ratio dette-PIB est supérieur à 100%, et a déclaré qu’il devrait atteindre 130% d’ici 2035.
"Et c’est un bâton de hockey", a déclaré Dimon, décrivant comment la croissance de la dette apparaîtrait sur un graphique.
Il a dit que les États-Unis n’ont pas encore atteint la poussée de la « crosse de hockey », « mais quand elle commencera, les marchés du monde entier – soit dit en passant, parce que les étrangers possèdent une dette de 7 billions de dollars du gouvernement américain – il y aura une rébellion, et c’est la pire façon de le faire. »
"C’est une falaise, nous voyons la falaise," dit Dimon.
DÉFICITS IMPORTANTS, TAUX D’INTÉRÊT ÉLEVÉS RENDANT LA DETTE FÉDÉRALE MOINS VIABLE
Dimon s’est dit d’accord avec l’ancien président de la Chambre, Paul Ryan, qui a qualifié la dette accumulée de « crise la plus prévisible que nous ayons jamais connue ».
Les perspectives pour le niveau de la dette fédérale sont sombres, les économistes sonnant de plus en plus l’alarme sur le rythme torride des dépenses par le Congrès et la Maison-Blanche.
Les dernières conclusions du Congressional Budget Office indiquent que la dette nationale va presque doubler au cours des trois prochaines décennies. À la fin de 2022, la dette nationale atteignait environ 97 % du produit intérieur brut. Selon la loi actuelle, ce chiffre devrait grimper en flèche à 181 % à la fin de 2053, ce qui dépassera de loin tout niveau d’endettement antérieur.
Si cette dette se matérialise, elle pourrait mettre en péril la position économique de l’Amérique dans le monde.
https://www.foxbusiness.com/politics/jpmorgan-ceo-jamie-dimon-warns-us-driving-toward-cliff-debt-snowballs
commentaire de quark :
"La complaisance est totale, synonyme de bulle à l’état pur. L’excès de confiance dans le soutien des marchés de la FED, en cas de crise, donne des ailes aux spéculateurs et favorise un effet de levier massif sur les produits dérivés."
Autour du monde, les Etats doivent désormais dépenser un montant record de 2’000 milliards $ pour les seuls intérêts de leur dette cette année.
Total qui devrait augmenter de 50 % d’ici 2027.
Insoutenable.
https://michelsanti.fr/confiance/insoutenable
La prochaine crise financière est déjà en préparation
L’ampleur de la dette américaine, tant publique que privée, est considérée par certains économistes et investisseurs de premier plan comme un signe avant-coureur de la prochaine crise financière. Certains éléments indiquent que cette tempête est déjà en préparation.
C’est la plus grande crainte de Nouriel Roubini, aussi connu sous le nom de « Dr Doom », parce qu’il a vu venir la crise financière de 2008. L’économiste, qui s’est depuis redéfini comme un prophète de malheur, prévoit une tempête parfaite en 2023 causée par une combinaison de récession, d’inflation incontrolable et d’une crise de la dette. C’est une crainte qu’il a déjà exprimée en janvier, mais qui n’est pas encore devenue réalité, alors que le risque de récession aux États-Unis diminue et que l’inflation est durement touchée, bien qu’elle ait légèrement augmenté en juillet, à 3,2%.
Mais Nouriel Roubini n’est pas le seul à le penser. Ray Dalio, ancien PDG de Bridgewater, l’un des plus grands fonds d’investissement au monde, est également convaincu que le troisième élément – la crise de la dette américaine – est une épée de Damoclès au-dessus de l’économie et des marchés. Ray Dalio doit être pris au sérieux, étant donné qu’il a obtenu un rendement de 32% avec son fonds l’année dernière, alors que tous les marchés se sont effondrés.
Pourtant, le déclassement de la solvabilité des États-Unis par l’agence de notation Fitch Ratings la semaine dernière n’a pas fait grande impression. Pas plus que la rétrogradation de 10 banques américaines par Moody’s. Mais avec une dette énorme et des taux d’intérêt en hausse, tous les ingrédients d’une éruption sont disponibles. La crise des banques régionales aux États-Unis en mars dernier en a probablement été la première manifestation.
Business Insider a recueilli des données numériques indiquant qu’une tempête parfaite est en route. Nous en avons ajouté quelques autres qui semblaient pertinentes.
La dette privée n’a plus de limites
La dette de carte de crédit a dépassé 1000 milliards de dollars pour la première fois, selon les données publiées par la Réserve fédérale mardi dernier.
Les ménages américains ont une dette totale de 17060 milliards de dollars, principalement pour les prêts hypothécaires.
La dette des entreprises s’est élevée à 7800 milliards de dollars, selon Janus Henderson, en hausse de 6,2% depuis l’année dernière.
La dette publique est encore pire
Le solde de la dette nationale a dépassé 32000 milliards de dollars pour la première fois cette année, avec un potentiel supplémentaire de 5 milliards de dollars par jour au cours des 10 prochaines années, selon la Banque d’Amérique.
Les États-Unis sont tenus d’emprunter un total de 1859 milliards de dollars sur les marchés financiers au cours des troisième et quatrième trimestres de cette année, dont 103 milliards de dollars la semaine dernière seulement pour refinancer leur dette.
L’intérêt que les États-Unis paient sur leur dette publique est proche de 1000 milliards de dollars par an et continue d’augmenter, reflétant la hausse des taux d’intérêt.
Le nombre de défauts des entreprises augmente
En 2023, le nombre de défauts de paiement des entreprises a déjà dépassé le volume de l’année dernière.
En outre, les arriérés de paiement s’accumulent pour les remboursements de prêts. Le taux a augmenté à 2,23% au premier trimestre de cette année, contre seulement 1,7% au premier trimestre 2021, selon les données de la Fed.
En période de récession, les entreprises américaines pourraient faire défaut sur un total de 1000 milliards de dollars, estime la Banque d’Amérique, bien que ce ne soit plus le scénario le plus probable pour 2023, selon l’institution financière.
Les banques renoncent à leurs prêts avec un risque de défaut élevé
C’est particulièrement vrai pour l’immobilier commercial, un secteur en crise. JPMorgan, Goldman Sachs et Capital One font partie des banques de Wall Street qui tentent de vendre de gros actifs immobiliers commerciaux, a rapporté Bloomberg la semaine dernière.
Baptiste Lambert
gepubliceerd op
La boucle fatale qui s’annonce....Face à une inflation élevée et persistante, aux risques de récession, et maintenant à une crise d’insolvabilité imminente dans le secteur financier, les banques centrales comme la Réserve fédérale américaine sont confrontées à un trilemme. Incapables de lutter simultanément contre l’inflation et de fournir des liquidités, la seule solution est une grave récession – et donc une crise de la dette de plus grande ampleur.
La planète va au devant d’une profonde récession économique et d’une crise financière d’envergure, sur fond d’éclatement de bulles, d’envolée du coût de l’emprunt et d’érosion du pouvoir d’achat, avertit le célèbre économiste Nouriel Roubini.
Alors que le CAC 40 et le Dow Jones se sont envolés ces derniers mois, la Bourse pourrait réserver de bien mauvaises surprises aux investisseurs en actions. C’est du moins l’avis du célèbre économiste Nouriel Roubini, professeur d'économie à la Stern School of Business de l'université de New York, qui s’est déjà illustré en ayant averti de la survenue de la crise des subprime. Surnommé Dr Doom (Docteur Catastrophe) pour ses prévisions souvent noires, Nouriel Roubini récidive, en estimant cette fois-ci dans Project Syndicate que “la mère de toutes les crises économiques se profile”.
Après des années de politiques monétaire, budgétaire et fiscale, et de crédit ultra-accommodantes, et alors que des niveaux de dette (publique et privée) faramineux ont été atteints, les pressions stagflationnistes (inflation forte et croissance économique molle, voire récession) à l’œuvre risquent fort de mener la planète au bord du précipice, et les autorités auront peu de leviers disponibles pour arranger la situation, juge l’économiste.
La dette totale (publique et privée) est passée de 200% du PIB en 1999 à 350% en 2021. Ce ratio est de 420% dans les économies avancées, 330% en Chine et 420% aux Etats-Unis - un niveau plus élevé que lors de la Grande Dépression des années 30 ou qu’après la Seconde Guerre mondiale ! Et une bonne partie de la dette est improductive, en n’étant destinée qu’à financer des dépenses de consommation au-dessus de ses moyens - “la recette de la faillite”, dénonce Nouriel Roubini. Par ailleurs, de nombreux ménages empruntent pour financer l’achat d’un bien immobilier artificiellement trop cher, de nombreuses entreprises le font dans des projets à la rentabilité hasardeuse, ou encore des gouvernements le font pour faire bâtir des méga-projets d’infrastructures pas forcément indispensables. L’envolée de la dette, qui dure depuis des décennies, est tout sauf soutenable, selon l’économiste.
Et l’inflation, attisée par la politique budgétaire, monétaire et de crédit ultra-accommodante, force la Fed et la BCE à remonter leurs taux directeurs de façon frénétique, mettant ainsi la pression sur les emprunteurs “zombies” insolvables, fait valoir Nouriel Roubini. Ces “zombies” doivent faire face à la fois à un coût d’emprunt plus élevé, à un “effet richesse” négatif (la chute des prix des actions, des obligations et des biens immobiliers les appauvrit) et à l’érosion de leur pouvoir d’achat (l’inflation progresse plus vite que les salaires).
Le spectre de la stagflation menace, à l’image des années 70. Mais c’est pire maintenant. En effet, à l’époque, les niveaux de dette étaient beaucoup moins élevés que ceux de 2022. La planète doit maintenant composer avec “les pires aspects des années 70” (les chocs stagflationnistes) et les “pires aspects de la crise financière mondiale”, résume Nouriel Roubini.
Or, si les autorités devaient venir à la rescousse, cela ne ferait qu’attiser un peu plus l’inflation, fait valoir l’économiste, qui s’attend ainsi à la fois à une profonde récession économique et une crise financière d’envergure, sur fond d’éclatement de bulles, d’envolée du coût de l’emprunt et de revenus nets d’inflation sous pression. “La mère de toutes les crises de la dette stagflationnistes” peut être “reportée mais pas évitée”, avertit enfin Nouriel Roubini.
Nicolas GALLANT Journaliste économie, finance, bourse
https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-mere-de-toutes-les-crises-arrive-selon-roubini-la-bourse-va-vers-un-krach-inevitable-1454238
Stagflation et crise de la dette : « Les marchés vont encore s’effondrer de 40%, voire plus », avertit Nouriel Roubini...Comment éviter un atterrissage brutal suite à la politique belliciste des banques centrales ? Un nombre croissant d’économistes, dont fait partie Nouriel Roubini, n’y croient plus. En conséquence, celui que l’on surnomme « Dr Doom » voit les marchés s’effondrer encore davantage.
Une nouvelle crise des subprimes en devenir? Le « buy now, pay later » est de plus en plus utilisé pour les courses quotidiennes... Le système acheter maintenant, payer plus tard permet aux consommateurs de faire des achats tout en reportant et en divisant les paiements
"Nous sommes à l'approche d'un ralentissement" de l'économie, estime l'un des responsables de Bridgewater.
Après le sombre avertissement du patron de la banque américaine J.P. Morgan sur un prochain "ouragan économique", voici celui de Bridgewater, le plus grand hedge fund au monde, qui estime que la combinaison noire d'inflation élevée et de croissance faible (qu'on appelle "stagflation") va s'abattre durablement sur l'économie mondiale. Le fonds spéculatif invite donc à la prudence, en privilégiant des investissements qui présentent un risque peu élevé, relate Les Echos le jeudi 9 juin. La société a par exemple revendu toutes ses actions Tesla, dont la valeur boursière a chuté en 2022. "Nous sommes à l'approche d'un ralentissement", "dans un monde radicalement différent", a déclaré Greg Jensen, l'un des responsables des investissements de Bridgewater, au Financial Times le mercredi 8 juin.
Concrètement, le fonds spéculatif parie sur un ralentissement imminent de la croissance mondiale, qui aura un impact significatif sur les entreprises européennes et américaines. C'est pour cette raison que Bridgewater a constitué une position courte sur les obligations d'entreprises et d'États. En d'autres termes, il parie sur la chute de ces obligations.
Une inflation beaucoup plus tenace que prévu, estime Greg Jensen
Greg Jensen a également expliqué au journal britannique que l'inflation serait beaucoup plus tenace que ne le prévoient les économistes et le marché, ce qui pourrait pousser la banque centrale américaine (la Fed) à relever les taux d'intérêt plus haut que ce qui est attendu. Or, si la Fed est déterminée à ramener l'inflation à son objectif de 2 %, "ils pourraient resserrer les taux d'une manière très forte, ce qui ferait craquer l'économie et probablement les [entreprises] les plus faibles de l'économie", a-t-il expliqué à nos confrères.
Bridgewater, qui gérait 151 milliards de dollars d'actifs au début de l'année 2022, est connu pour son approche macroéconomique globale, selon laquelle la société cherche à réaliser des bénéfices en faisant des paris sur les grandes tendances économiques. Un pari souvent gagnant puisque son fonds d'investissement phare Pure Alpha est en hausse de 26,2 % cette année jusqu'à la fin du mois de mai, contre une baisse de 13,3 % pour l'indice de référence S&P 500 sur cette période, relate le Financial Times.
Sur quoi faut-il alors miser ? Greg Jensen a expliqué que l'environnement de stagflation étant voué à durer, il privilégierait les matières premières et les obligations indexées sur l'inflation, deux classes d'actifs qui engrangeraient, selon lui, des bénéfices dans un tel contexte.
https://www.capital.fr/economie-politique/le-plus-grand-hedge-fund-au-monde-parie-sur-un-scenario-noir-pour-leconomie-1438667
Jamie Dimon: « Vous feriez mieux de vous préparer à un ouragan » causé par la hausse des taux d’intérêt et l’Ukraine...Au-delà des taux, ce qui inquiète Dimon est la réduction du bilan de la Fed ou son resserrement quantitatif, à 95 milliards de dollars ce mois-ci
À peine remise du choc du Covid, l’économie mondiale subit de plein fouet l’inflation et la remontée des taux. Faut-il craindre le pire ?
Sur les marchés financiers, l’euphorie fait place à une inquiétude de plus en plus vive. La sévère correction menace de se transformer en krach. L’indice S & P 500 a perdu 18 % depuis le début de l’année et le Nasdaq, plus de 28 %. Partie de la technologie, la chute des cours s’étend progressivement à tous les secteurs d’activité, à commencer par la distribution, touchée de plein fouet par l’envolée des prix.
Le krach est déjà effectif pour les cryptomonnaies, dont la valorisation a chuté de quelque 370 milliards de dollars – dont plus de 40 milliards pour la seule Luna en trois jours –, comme pour les NFT et les actifs achetés dans le métavers. Il touche également l'immobilier en Chine, qui représente 30 % du PIB. Les faillites de promoteurs et les défauts sur les prêts se multiplient. La dette immobilière de 4 700 milliards de dollars est insoutenable, alors qu'un logement sur cinq est vacant et que les ménages cherchent à fuir les villes en raison des confinements. Le basculement brutal de l'espoir d'une forte reprise portée par la sortie de la pandémie à la peur d'un krach financier résulte de trois changements.
La probabilité d'une récession devient de plus en plus forte, au croisement de la chute de l'activité et du chaos résultant, d'un côté, des confinements en Chine au nom de la stratégie du zéro Covid, de l'autre, des pénuries et de l'envol du prix de l'énergie, des matières premières et des denrées agricoles provoqués par la guerre en Ukraine. Le double choc négatif sur l'offre, avec les ruptures d'approvisionnement et les hausses de coûts, et sur la demande, minée par la diminution du pouvoir d'achat, débouche en effet sur une baisse synchronisée de l'activité en Chine, aux États-Unis, en Europe et dans les grands pays émergents.
La prise de conscience s'impose de ce que l'inflation n'est pas provisoire mais s'installe durablement. Elle ne constitue pas une parenthèse mais ouvre une nouvelle ère. Sous la disruption des marchés de l'énergie et de l'alimentation liée à l'invasion de l'Ukraine pointent des mutations fondamentales. Le marché du travail connaît un déficit de compétences et une montée des revendications salariales. La fragmentation de la mondialisation et le retour en force des contraintes de sécurité et de souveraineté annihilent le principal facteur de baisse des prix depuis le début du XXIe siècle. Or le consommateur ne pourra supporter seul les hausses dont une partie devra être prise en charge par les entreprises, ce qui implique une chute de leurs profits.
Enfin, la flambée d'inflation ne se corrigera pas d'elle-même mais devra être éradiquée par des politiques restrictives. Dopés par les flux de liquidités déversées pour faire face au krach de 2008 puis à l'épidémie de Covid, les marchés ont voulu croire que les banques centrales continueraient à donner la priorité au soutien de l'activité pour éviter une récession et privilégieraient des thérapies douces. Mais l'ampleur du choc inflationniste a tout changé. Le risque d'une stagflation comparable à celle des années 1970 les contraint à revenir à leur mission première, qui consiste à garantir la stabilité de la monnaie en enclenchant une remontée significative de leurs taux directeurs, à l'image de la Fed, qui les a relevés d'un demi-point le 4 mai. Compte tenu du surendettement public et privé, la fin de l'argent facile laisse peu de place pour un atterrissage en douceur et risque fort de se transformer en violent ajustement.
Le capitalisme a connu deux krachs financiers depuis le début du XXIe siècle. Le premier, en 2000, résulta de l'éclatement de la bulle spéculative sur les valeurs technologiques, amplifié par les dysfonctionnements de l'information financière mis en lumière par le scandale Enron. En 2008, le déchaînement de la spéculation immobilière, le surendettement hypothécaire, les excès de la dérégulation financière puis la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre, déclenchèrent le plus violent effondrement du crédit depuis 1929. Il ne fut endigué que par le lancement d'un plan de relance keynésien à l'échelle de la planète.
Force est de constater que la plupart de ces facteurs se trouvent aujourd'hui réunis, avec le cumul des immenses liquidités déversées par les banques centrales durant l'épidémie de Covid, de la multiplication des bulles spéculatives, de la généralisation du surendettement, de l'absence de régulation des actifs crypto. Ne manque que le défaut d'un acteur important sous la pression de la montée des taux pour servir de détonateur à un krach.
Les banques centrales, auxquelles les gouvernements ont délégué depuis 2008 l'essentiel de la politique économique, ne disposent plus de marges de manœuvre face au retour en force de l'inflation. C'est aux gouvernements de prendre leurs responsabilités pour prévenir un nouveau choc en traitant les problèmes structurels de l'économie, qu'il s'agisse des contraintes qui brident l'offre, de la reprise du contrôle des finances publiques, de la lutte contre les inégalités, de la transition écologique ou de la régulation du capitalisme. Mais, pris en étau entre la crise intérieure des démocraties et leur déni du réel, en ont-ils encore la volonté et la capacité ?
Par Nicolas Baverez
L’économiste qui a prédit la crise financière de 2008 met en garde contre une nouvelle crise : « Ce sera la vraie, la crise du Covid était la répétition générale »...Peter Schiff prévient que l’économie américaine est sur le point de s’effondrer à nouveau.
Pour le patron du fonds souverain norvégien, le monde est à l'aube d'un des "plus importants changements depuis 30 ans" ...vu l'ouragan qui se prépare sur les marchés, « il n'y a plus nulle part où se cacher. » Nicolai Tangen, qui pilote le plus grand fonds de pension au monde, le fonds souverain norvégien (ex-"Norwegian Oil Fund"), a expliqué aux élus du pays les raisons de son profond pessimisme.
Jamie Dimon, CEO de JP Morgan, s’adresse à ses actionnaires: « Préparez-vous au pire »...Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le patron de JP Morgan n’est pas très optimiste quant à la situation économique. La longue période d’inflation, boostée par la guerre en Ukraine, n’aurait pas encore dévoilé tous ses méfaits.
Bourse: l'explosion de la "superbulle" est au coin de la rue
https://www.lopinion.fr/economie/bourse-lexplosion-de-la-superbulle-est-au-coin-de-la-rue
Bourse: l’explosion de la «superbulle» est au coin de la rue...La Bourse de Paris est contaminée par la chute du Nasdaq, qui a perdu plus de 14% depuis le début de l’année...Les actions chutent, c’est le moment de se faire peur. La toute dernière analyse de Jeremy Grantham, Let the wild rumpus begin – littéralement, « Que le chahut sauvage commence »
La Banque de France alerte sur un risque de crise financière....Des indicateurs de valorisation boursière "pointent un niveau d’exubérance persistant", prévient la Banque de France. L'institution met en garde après une année faste pour les marchés....
Les Etats-Unis annoncent une hausse des prix de 6,8 % en Novembre 2021 par rapport à novembre 2020. C’est une explosion rapide et robuste. Ce tournant va provoquer rapidement une correction tout aussi brutale de la valeur des actifs mobiliers et immobiliers.
"Tous les ingrédients d’une crise financière sont là", s’inquiète l’ex-banquier Jean-Michel Naulot...Alors que la reprise économique s’accompagne d’une inflation en hausse, l’ancien banquier et régulateur Jean-Michel Naulot alerte sur un autre risque: celui d’un krach boursier
"Le marché boursier est plus fou qu'en 1929 et 2000"
https://fr.businessam.be/le-marche-boursier-est-plus-fou-quen-1929-et-2000/
« Le marché boursier est plus fou qu’en 1929 et 2000 »....L’investisseur de renom Jeremy Grantham estime que les actions américaines se trouvent dans une « bulle incroyable ». Il a déclaré à CNBC que ce qui se passe actuellement sur le marché boursier est encore plus fou que les périodes spéculatives qui ont précédé les krachs de 1929 et 2000.
Rich Bernstein, investisseur de renom : « Le marché est peut-être en train de vivre la plus grosse bulle de ma carrière »..Il est très critique à l’égard de plusieurs actifs populaires, allant des Big Tech au Bitcoin en passant par les actions poussées par Reddit et aux obligations à long terme.
Ces 6 pays sont les plus enclins à connaitre une nouvelle crise financière - Business AM
https://fr.businessam.be/ces-6-pays-sont-les-plus-enclins-a-connaitre-une-nouvelle-crise-financiere/
Ces 6 pays sont les plus enclins à connaitre une nouvelle crise financière......L’économie est faite de hauts et de bas, de cycles financiers qui peuvent durer 5 ou 10 ans (voire un peu plus). Il n’aura échappé à personne que la pandémie n’a pas freiné les marchés qui ont poursuivi leur ascension depuis la crise de 2008-2009
Le krach économique est inévitable selon l'indicateur de Warren Buffett - Business AM
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Le krach économique est inévitable selon l’indicateur de Warren Buffett.....cet indicateur a dépassé les 200% aux États-Unis, pour la première fois de son histoire. Et cela signifie une chose : le krach boursier n’est pas loin.
La plus grande bulle de tous les temps: pourquoi la bourse ne pourra empêcher sa chute - Business AM
La plus grande bulle de tous les temps: pourquoi la bourse ne pourra empêcher sa propre chute...Aucun investisseur ne veut manquer le train aujourd’hui. Les valorisations battent tous les records et n’ont plus rien à voir avec la « valeur réelle » d’un produit ou d’une entreprise. Tous les indicateurs sont dans le rouge, mais tout le monde fait l’autruche.
Les États-Unis, en misant sur la surchauffe de leur économie vont-ils vers un krach financier majeur ?....l’heure est à l’atterrissage, doux si la Fed réussit sa manœuvre, violent si la surchauffe surprend par son ampleur.....
Des dizaines de grandes banques en zone euro ont vu leur ratio de solvabilité baisser après des contrôles de la Banque centrale européenne (BCE) révélant qu'elles avaient plus de risques à leur bilan qu'estimé auparavant, selon un rapport....
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Les banques n'ouvriront pas lundi - Michel Santi
https://michelsanti.fr/neoliberalisme/les-banques-nouvriront-pas-lundi
Ne nous y trompons pas : les déséquilibres et inégalités massifs de l’économie ne sont pas une anomalie mais bel et bien constitutifs du système. Certes, le capital a-t-il de tous temps conféré plus de pouvoirs que le travail, mais ce phénomène atteint aujourd’hui des niveaux proprement morbides. Il aura suffi d’un virus pour déstabiliser – je pense irrémédiablement – la structure qui risque fort d’imploser...
fonds de garantie des dépôts : L’argent qui y est est dans tous les cas déjà largement insuffisant en cas de problème important dans une banque de taille conséquente. Mais si l’Etat pompe en partie des réserves déjà maigres, autant dire que la garantie des dépôts qui était déjà toute théorique, n’aura plus aucun sens.
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Ma banque va-t-elle faire faillite ?
Le PIB de la France va chuter de 11% en 2020, prévoit le ministère de l'Economie, une récession 4 fois plus grave que celle de 2009 liée au choc des subprimes. Les banques sont-elles suffisamme...
https://www.moneyvox.fr/banque/actualites/81805/ma-banque-va-t-elle-faire-faillite
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Mensonge.
Le nuage s’est arrêté à la frontière, dormez tranquillement. Mensonge.
Les banques sont solides. Dormez braves gens. Mensonge.
Les exemples sont multiples. Les « fake news » les plus dangereuses sont en réalité les mensonges d’État, et ils sont nombreux. Trop nombreux.
Le coup de tonnerre vient du Financial Times, qui nous explique qu’ils ont délibérément menti sur la gravité de la situation.
Pendant qu’ils écrivaient que tout se passerait bien, les mêmes journalistes faisaient la queue dans leurs banques pour récupérer leur pognon avant que vous ne perdiez le vôtre…
Mais ce mensonge n’est pas grave, car comme le dit ce journaliste du Financial Times, « Le droit à la liberté d’expression ne nous donne pas le droit de crier au feu dans un cinéma bondé ; il y avait le risque d’un incendie, et nous aurions pu allumer l’étincelle en criant à ce sujet ».
Pour justifier que l’on ne parle pas d’un sujet, il y a ce principe bien pratique de « responsabilité ». Je suis responsable donc je me tais.
Mais responsable de quoi ?
Être responsable est une bonne chose, mais de quoi le système médiatique est-il responsable désormais ?
D’une chose simple.
De la stabilité du système en place.
Fallait-il avoir peur de dénoncer certains errements de ce système économique avant qu’il ne provoque un effondrement mondial avec son cortège de malheurs humains ? Facile d’invoquer la « responsabilité » à la fin quand on a été irresponsable tout au long de la montée d’un processus qui nous menait à une catastrophe prévisible.
La « responsabilité », le cache-sexe de l’irresponsabilité et de la complaisance.
L’affaire Benalla ne devrait pas avoir lieu si tout le système médiatique faisait son travail. Pourtant, il se contente de plaire et de cirer les pompes. Irresponsabilité.
Irresponsabilité du même système quand vous n’entendez personne critiquer ni mettre en garde (ou si peu) contre les politiques monétaires des banques centrales qui sont une fuite en avant particulièrement risquée.
Irresponsabilité toujours quand on voit chaque année la dette de la France grossir inexorablement nous menant à la faillite, et l’on sait quelles funestes conséquences attendent un pays en faillite. Là encore, silence coupable, et quand ceux qui savent iront chercher l’argent de leur contrat d’assurance vie, ils ne vous diront rien… par « responsabilité » pour ne pas… déclencher la panique, parce que vous comprenez, « Le droit à la liberté d’expression ne nous donne pas le droit de crier au feu dans un cinéma bondé ».
C’est beau de savoir se mentir à ce point-là pour encore mieux justifier les mensonges aux autres.
Le mieux c’est de ne pas être irresponsable en camouflant tant qu’il en est encore temps plutôt que d’attendre de devoir être « responsable » quand les conséquences de la vérité pourraient être désagréables. Ce type de problèmes et de dilemmes moraux ne devraient pas se produire.
« Il est temps d’admettre qu’un jour j’ai délibérément caché des informations importantes aux lecteurs. C’était il y a dix ans, la crise financière était à son comble, et je pense avoir fait ce qu’il fallait. Mais dix ans après la crise de 2008 (nos premières pages de la période sont sur ft.com/financialcrisisis), j’ai besoin d’en parler.
Le moment est arrivé le 17 septembre, deux jours après la faillite de Lehman. Ce mercredi a été – pour moi – le jour le plus effrayant de la crise, lorsque la finance mondiale s’est rapprochée le plus de la faillite totale. Mais je n’ai pas écrit autant dans le Financial Times.
Deux nouvelles cruciales avaient été diffusées mardi soir. Premièrement, AIG a reçu un renflouement de 8,5 milliards de dollars. Elle en avait besoin parce qu’elle devait payer des opérations de swaps sur défaillance qu’elle avait garanties. Sans ces garanties, les obligations figurant au bilan des banques et considérées comme sans risque seraient plutôt considérées comme sans valeur. Cela rendrait instantanément de nombreuses banques qui les détiennent techniquement insolvables. Un échec d’AIG, de l’avis de beaucoup, signifierait un effondrement instantané du système bancaire européen, qui détenait un crédit américain très dégradé.
Le fait que les États-Unis aient craché tant d’argent suggère que les garanties d’AIG ne sont pas dignes de confiance – alors quelle garantie pourrait être bonne pour un prêt ?
Entre-temps, le Reserve Fund, le plus important fonds commun de placement indépendant du marché monétaire américain, a annoncé une perte sur ses avoirs en obligations Lehman. Par conséquent, son prix serait inférieur à 1 $ l’action.
C’était terrifiant parce que les fonds du marché monétaire, qui détiennent des obligations à court terme, étaient considérés comme garantis. Aucun fonds du marché monétaire n’avait jamais « cassé le dollar » (ou n’était tombé en dessous d’un prix de 1 $).
Les fonds étaient des clients essentiels pour la dette à court terme. Sans eux, comment les banques ou les grandes entreprises pourraient-elles se financer elles-mêmes ? Les investisseurs se sont précipités pour retirer de l’argent des fonds monétaires, tandis que les gestionnaires des fonds ont abandonné les obligations de sociétés pour la sécurité des bons du Trésor.
C’était une course sur la banque. La solvabilité des plus grandes banques de Wall Street était en cause. Dans le chaos, le rendement des bons du Trésor est tombé à son plus bas niveau depuis Pearl Harbor. Les gens désespérés avaient besoin de sécurité ; les taux d’intérêt n’avaient pas d’importance.
Contrairement à ce qui s’était passé en 2007 sur Northern Rock au Royaume-Uni, rien de tout cela n’était visible. Il n’y a pas de file d’attente autour du pâté de maisons pour acheter des bons du Trésor. Mais les Wall Streeters, à qui j’ai parlé, pensaient que le système bancaire risquait d’échouer.
En fait, j’avais beaucoup d’argent liquide sur mon compte bancaire, à la Citibank. J’étais au-dessus de la limite couverte par l’assurance-dépôts américaine, donc si Citi faisait faillite, un événement autrefois inconcevable que je pouvais maintenant imaginer, je perdrais de l’argent pour de bon.
À l’heure du déjeuner, je me dirigeais vers Citi, prévoyant de retirer la moitié de mon argent et de le mettre sur un compte à la succursale Chase d’à côté. Cela doublerait l’argent que j’avais assuré.
Nous étions dans le centre de Manhattan, entourés de bureaux de banque d’investissement. Chez Citi, j’ai trouvé une longue file d’attente, tous des Wall Streeters bien habillés. Ils faisaient la même chose que moi. À côté, Chase était aussi plein de banquiers anxieux.
Elle m’a demandé si j’étais mariée et si j’avais des enfants. Puis elle a ouvert des comptes pour chacun de mes enfants et un compte joint avec ma femme. En quelques minutes, j’avais quadruplé ma couverture d’assurance-dépôts. J’étais maintenant exposé à l’Oncle Sam, pas à Citi. Avec un sourire, elle m’a dit qu’elle avait fait ça toute la matinée. Ni elle ni son amie à Chase n’avaient jamais eu de demandes pour faire cela jusqu’à cette semaine.
J’avais un peu de mal à respirer. Il y a eu une ruée vers les banques, dans le quartier financier de New York. Les gens qui paniquaient étaient les Wall Streeters qui comprenaient le mieux ce qui se passait.
Tout ce dont j’avais besoin, c’était d’avoir un photographe pour prendre quelques photos des banquiers bien habillés qui faisaient la queue pour leur argent, et d’écrire une légende pour l’expliquer.
Nous n’avons pas fait cela. Une telle histoire en première page du FT aurait pu suffire à pousser le système à l’extrême. Nos lecteurs n’ont pas été avertis, et le système s’est mis à paniquer sans le produit final.
C’était la bonne décision ? Je pense que oui. Tous nos concurrents ont également évité les photos des succursales de la banque de Manhattan. Le droit à la liberté d’expression ne nous donne pas le droit de crier au feu dans un cinéma bondé ; il y avait le risque d’un incendie, et nous aurions pu allumer l’étincelle en criant à ce sujet… »
Mais ce n’est pas tout et sans doute pas le plus grave…
« Dix ans plus tard, les banques américaines sont pratiquement les seuls acteurs du monde financier à être nettement plus sûrs qu’auparavant. Elles ont accumulé du capital, et le risque d’un effondrement soudain est maintenant beaucoup plus lointain.
Le problème aujourd’hui, c’est que l’élimination de ce risque a entravé la réduction des autres risques.
Aujourd’hui, les risques résident dans le gonflement des prix des actifs, dans les investissements à effet de levier et dans les fonds de pension qui les détiennent.
La prochaine crise ne concernera pas les banques, mais les fonds de pension qui, en se dégonflant, laisseront une génération sans assez d’argent pour la retraite.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’il s’agit d’une crise dont la solution peut toujours attendre un autre jour.
Les politiciens peuvent l’ignorer.
La bonne nouvelle : je n’ai pas besoin de me taire cette fois-ci. »
Les banques ne sont pas plus sûres, la bulle des actifs est terrible et ce sont les banques qui financent ces actifs en « bulle », les fonds de retraite sont en faillite et les anciens n’auront plus de pension, les taux sont bas et, remontant, peuvent provoquer un krach d’anthologie… y compris la faillite d’États devenant insolvables, alors que le capital « accumulé » par ces banques est placé… en obligations d’États en faillite virtuelle.
C’est vrai, c’est sûr, cette fois, personne n’est obligé de se taire, raison pour laquelle, semble-t-il, tout le monde se précipite pour vous expliquer les véritables risques qui pèsent sur nos économies, sur votre épargne, et justement la guerre sans merci que livrent les banques centrales pour tenter d’éviter que le pire ne se produise.
Charles SANNAT 13 Sep 2018
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