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Sarkozy...

Publié le par ottolilienthal

Une honte pour Sarkozy : l'ancien président français déchu de la Légion d'honneur.....Cela ne s'est produit qu'une seule fois dans l'histoire de France. Mais la comparaison peu recommandable avec son prédécesseur est inconvenante...

Nicolas Sarkozy (70 ans) perd sa Légion d'honneur, l'ordre du mérite le plus prestigieux de France, institué par Napoléon Bonaparte en 1802. Quiconque pense qu'une telle décoration n'est pas courante ne connaît pas les Français. Le ruban ou le bouton rouge au revers de la veste est une fierté, un objet que l'on aime afficher, un signe de service exemplaire. À l'inverse, l'expulsion de l'ordre est une honte sans pareille et se produit rarement, surtout au grade le plus élevé, celui de Grand-Croix, comme dans ce cas précis.

Sarkozy, président de la République de 2007 à 2012, est seulement le deuxième chef d'État français à être déchu de la Légion d'honneur. Le premier fut Philippe Pétain, chef d'État français pendant la Seconde Guerre mondiale. Le simple fait que Sarkozy soit désormais mentionné au même titre que le chef du régime collaborationniste de Vichy dans cette affaire est, bien sûr, inconvenant. Pétain a été radié de la Légion d'honneur en 1945 pour haute trahison.

Macron a tenté de le sauver.

L'infraction de Sarkozy est insignifiante en comparaison : en décembre dernier, il a été condamné à trois ans de prison pour corruption de juge et trafic d'influence. Et comme seulement deux ans de cette peine ont été assortis du sursis, Sarkozy est également déchu de son titre. Le règlement de l'ordre stipule que les récipiendaires de l'ordre perdent leur titre s'ils sont condamnés « à un an ou plus de prison ».

Emmanuel Macron, en tant que Président Grand Maître de l'Ordre, avait tenté de protéger son prédécesseur et proche confident Sarkozy de l'humiliation. Macron a déclaré que l'ancien président avait été élu par le peuple et méritait donc le respect. « Ce n'est pas rien d'avoir été Président de la France. » Il a pleinement adopté la ligne de défense des avocats de Sarkozy dans cette affaire.

Ses détracteurs rappelaient alors à Macron qu'il avait jadis entrepris de redonner à la Légion d'honneur sa gloire d'antan. Toutes les décorations passent par son bureau – 2 465 par an pour les seuls citoyens français, environ moitié militaires, moitié civiles ; il peut ordonner toute expulsion par décret. Il souhaitait faire une exception pour Sarkozy.

Mais plusieurs proches d'anciens récipiendaires de la Légion d'honneur ont alors saisi le tribunal administratif pour obtenir une décision. Ils estimaient qu'il n'était ni juste ni républicain qu'un ancien président, pourtant le plus exemplaire de tous, soit épargné de toute sanction disciplinaire. Ils invoquaient ainsi le principe fondamental de la Légion d'honneur, selon lequel l'attribution d'un ordre impose à chaque récipiendaire une obligation encore plus grande de mener une vie méritante. En cas de manquement, ils portent atteinte à la fois à la fonction et à l'ordre.

Le prochain jugement sera rendu à l'automne.

Le tribunal administratif a appliqué le code de la Légion d'honneur et a prononcé l'exclusion de Sarkozy. Le Journal officiel a publié la décision dimanche. Nicolas Sarkozy a annoncé en avoir « pris acte ».

Il a été fait Chevalier de l'Ordre par Jacques Chirac en 2005. Après son élection à la présidence, il a été automatiquement élevé au rang de Grand-Croix de par ses fonctions. L'affaire est désormais presque aussi automatique. Les démêlés de Sarkozy avec la justice sont loin d'être terminés. Le verdict est attendu à l'automne dans le procès où il est accusé d'avoir conclu un pacte de corruption avec l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi – pour plusieurs millions d'euros – pour sa campagne présidentielle de 2007.

Parce qu’il a été président…

Je m’appelle Nicolas Sarkozy, ex avocat, ex leader d’un parti politique influent un temps…

Oui, mais tout ex-président qu’il soit, après une enquête minutieuse, la justice l’a renvoyé avec trois de ses anciens ministres et neuf autres prévenus devant le tribunal. La justice aurait-elle faite une telle enquete sans preuves ?

Je comprends que vous condamniez mes sous-fifres, mais 7 ans de prison ferme pour moi, alors que je porte déjà un bracelet, est injuste. Je suis innocent. Ce sont ces juges GÖCHISTES qui sont responsables. Je me bats et je me battrai encore, jusqu’à ce que je gagne, même si cela prend des années.

C’est une première dans l’histoire française : jamais une telle peine n’avait été demandée pour un ancien président, décrit comme le « commanditaire » d’un accord de corruption avec la Libye.

Sur son strapontin, Nicolas Sarkozy trépigne. Ses mouvements d’épaule trahissent tantôt son embarras, tantôt son énervement. « Quelle honte » ; « Ce n’est pas possible, je ne vais pas me laisser insulter », lâche-t-il par moments. L’ancien président de la République a vécu comme un supplice les trois jours de réquisition du Parquet national financier (PNF). Jusqu’au couperet, annoncé jeudi après-midi : sept ans de prison, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité sont requis contre lui, notamment pour « association de malfaiteurs ».

Le PNF n’a pas davantage épargné ses deux lieutenants, réclamant des peines de trois ans de prison et 150 000 euros d’amende pour Brice Hortefeux, six ans de prison et 100 000 euros pour Claude Guéant. Ni les intermédiaires Ziad Takieddine (six ans de prison et 3 millions d’euros d’amende) et Alexandre Djouhri (cinq ans et 5 millions d’euros).

Tout président qu’il fut, Nicolas Sarkozy n’est pour la justice qu’un simple mortels, ne bénéficiant pas plus qu’un autre quidam, d’un droit ou avantage spécifique.


Article réalisé à partir de divers médias. Michel

https://librejugement.org/2025/03/28/il/#more-83837

Un «pacte de corruption indécent» noué par Sarkozy et Kadhafi...

Le Parquet financier a commencé à requérir mardi après-midi, et pour deux jours et demi, contre Nicolas Sarkozy et onze autres prévenus, dont trois ex-ministres...

Le Parquet financier a fustigé mardi, en commençant ses réquisitions, le «pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent» noué selon lui en 2005 par Nicolas Sarkozy et ses proches avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Un pacte qualifié ainsi car «conclu avec (un) régime sanguinaire» et ayant eu «pour objectif de soutenir financièrement la campagne» de «celui qui deviendra le 6e président de la Ve République». Mais aussi car «il aurait pu vicier le résultat» de l’élection présidentielle 2007 et qu’il «risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France».

Dix ans de prison et 375'000 euros d’amende

L’ancien président, 70 ans, s’est assis sur l’une des chaises destinées aux prévenus. Il est soupçonné d’avoir noué fin 2005, avec l’aide de ses proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un «pacte de corruption» avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il soutienne financièrement sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375'000 euros d’amende (357'000 francs), ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.

Au vu de la gravité des faits reprochés et de la peine encourue, se posera la question de savoir si l’accusation réclame un mandat de dépôt – une incarcération immédiate, même en cas d’appel – à l’encontre de l’ancien président.

Atteintes à la probité

Mardi matin, les avocates de l’État libyen, bien éloigné de celui que dirigeait Mouammar Kadhafi jusqu’à sa mort en 2011, ont demandé que les prévenus soient condamnés à verser 10 millions d’euros (9,5 millions de francs) en dommages et intérêts. «L’impact est bien plus grave que juste la somme allouée», a plaidé Me Marion Seranne. «Les atteintes à la probité constituent la pierre angulaire d’une démocratie et ces atteintes, dans un pays en construction, sont d’une particulière gravité», a-t-elle déclaré.

L’ex-homme fort de la droite a de nouveau juré mercredi lors d’un dernier tour de questions ne pas avoir «touché un seul centime d’argent illégal, libyen ou autre». «J’ai eu l’impression qu’on était parti du postulat "Sarkozy coupable"», que «l’enjeu» n’était plus la «recherche de la vérité» mais pour le Parquet financier de «ne pas perdre la face», a affirmé l’ex-chef de l’État.

Deux condamnations

Parmi les prévenus figurent l’ancien ministre Eric Woerth (68 ans), poursuivi en tant que trésorier de la campagne; l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert (73 ans), récipiendaire de 440'000 euros (419'000 francs) suspects; deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ancien cadre d’Airbus.

Définitivement condamné en décembre pour corruption et trafic d’influence à un an de prison ferme aménagé dans l’affaire des écoutes, Nicolas Sarkozy porte depuis le 7 février un bracelet électronique. Il a par ailleurs été condamné en appel à un an de prison, dont six mois ferme, dans l’affaire Bygmalion, pour des dépenses excessives de campagne en 2012. Il a formé un recours devant la Cour de cassation.

https://www.20min.ch/fr/story/france-un-pacte-de-corruption-indecent-noue-par-sarkozy-et-kadhafi-103310676

Nicolas Sarkozy devrait perdre sa Légion d'honneur...

Condamné pour corruption d'un haut magistrat, l'ex-président français devrait être exclu de l’ordre national de Légion d'honneur...

L’ancien président français Nicolas Sarkozy va-t-il se voir retirer sa Légion d’honneur? Très probablement du fait de sa condamnation définitive à de la prison, estime le Grand chancelier de cette institution, un argumentaire que rejette l’avocat de M. Sarkozy, qui juge cette distinction «attachée à sa fonction».

Titulaire de la grand-croix en tant qu’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, en décembre pour corruption d’un haut magistrat. Depuis février, il est équipé d’un bracelet électronique limitant ses déplacements.

De facto

«L’exclusion étant prévue de facto par le code de la Légion d’honneur, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’incertitudes», a déclaré mardi le Grand chancelier de la Légion d’honneur, le général François Lecointre, insistant sur le devoir «d’exemplarité» des récipiendaires de cette distinction. «Les choses arriveront dans leur temps et je pense qu’elles arriveront», a-t-il précisé.

Selon le code de la Légion d’honneur, toute personne condamnée définitivement à une peine de prison égale ou supérieure à un an ferme est «de droit exclue» de l’ordre, a rappelé le général.

«Il n’est pas là pour s’agripper à une Légion d’honneur»

Me Patrice Spinos, avocat de Nicolas Sarkozy

La Légion d’honneur est «attachée à sa fonction» d’ancien chef de l’État et non à sa personne, a fait valoir jeudi Me Patrice Spinosi, l’avocat aux conseils de l’ex-président. «La question purement juridique que nous posons, c’est celle de savoir si la procédure qui est la procédure commune (...) a vocation à être transposée de façon parfaitement équivalente à une hypothèse où cette dignité n’est pas attachée à ses mérites particuliers, mais bien à la fonction qu’il a exercée», a indiqué Me Spinosi.

Nicolas Sarkozy, a-t-il dit, «n’est pas là pour s’agripper à une Légion d’honneur». «Je pense que Nicolas Sarkozy, au-delà de lui en fait, ce qu’il cherche à défendre ici, c'est sa fonction», a ajouté Me Spinosi qui a par ailleurs annoncé qu’un recours serait déposé devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) «la semaine prochaine» pour contester la condamnation de son client, «contraire au droit du procès équitable», selon lui.

Décision finale dans les mains de Macron

Selon les règles en vigueur, le Grand chancelier doit adresser un courrier à l’intéressé l’informant du lancement de la procédure et lui donnant un délai pour présenter les éléments en défense.

Le conseil de l’ordre de la Légion d’honneur se réunira ensuite pour décider d’une sanction qui doit être proposée à l’actuel chef de l’État, Emmanuel Macron, en sa qualité de Grand maître de la Légion d’honneur, qui arrêtera sa décision par décret.

Nicolas Sarkozy est actuellement jugé pour les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

(afp/mc)
https://www.20min.ch/fr/story/france-nicolas-sarkozy-devrait-perdre-sa-legion-d-honneur-103296101
Au procès de Sarkozy, l’ombre du « mythomane » Kadhafi...

Témoin au procès du financement libyen, le spécialiste du Proche-Orient Frédéric Encel est venu expliquer à quel point la parole de l’ex-dictateur était peu fiable. Confortant la défense de l’ancien président français.

Un géopolitologue à la barre d'un tribunal correctionnel, ça n'arrive pas tous les jours. Spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, auteur de dix-sept ouvrages sur le sujet « dont une Géopolitique du Printemps arabe parue aux Presses universitaires de France et récompensée par un prix académique » : Frédéric Encel a offert son éclairage à la justice, lundi 13 janvier au procès du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Cité par la défense de l'ex-président, l'universitaire a brossé durant trois heures un portrait au vitriol de Mouammar Kadhafi et de son régime. Exactement ce qu'attendait Nicolas Sarkozy, qui, jeudi dernier dans une première intervention, avait fustigé « le clan Kadhafi », l'un des « trois groupes de menteurs et d'escrocs » – avec Mediapart et l'intermédiaire Ziad Takieddine – à qui il s'en est pris violemment. « Des assassins », avait-il fulminé au sujet de l'ancien dignitaire libyen et de « sa clique ».

Le témoin a pris à plusieurs reprises la défense de Nicolas Sarkozy, un homme politique qu'il « respecte » même s'il n'a « jamais voté pour lui, se situant comme chacun sait [on l'ignorait] au centre gauche ». « Je ne l'ai jamais rencontré en tête-à-tête », précise-t-il à toutes fins utiles.

Un Kadhafi « paranoïaque » et « mythomane »

« Bravache », « arrogant », « cruel », « fantasque » : la figure de l'ex-dictateur, tué en 2011 par ses opposants après 42 ans de règne sans partage, n'a pas été réhabilitée au cours de cette audience, c'est le moins que l'on puisse dire. « Kadhafi souffrait d'un manque de reconnaissance et de légitimité, dépeint Frédéric Encel. Il n'était que capitaine et s'est autoproclamé colonel ; il ne jouissait pas du prestige de l'ouléma (théologien musulman) qu'il n'était pas ; il ne descendait pas du prophète, contrairement aux rois Hassan II ou Hussein de Jordanie ; son pays, l'un des moins peuplés du monde arabe, ne disposait d'aucun lieu saint et n'avait pas grand-chose à offrir, malgré les promesses incessantes que pouvait faire son dirigeant ».

« Était-il paranoïaque ? » lui demande la présidente. « Il l'était absolument, comme la plupart des dictateurs », assure Frédéric Encel, citant tout à tour l'écrivain algérien Rachid Mimouni et Romain Gary. « Je ne suis pas psychanalyste, mais il me semble que ces deux auteurs ont formidablement expliqué la dimension ontologiquement paranoïaque de ceux qui ont pris le pouvoir par la force. »

S'il était un piètre orateur, Kadhafi avait le sens du symbole et de la mise en scène. Ainsi, lorsqu'il plante sa tente dans les jardins de l'hôtel Marigny, lors de sa visite en France, en décembre 2007. « Pardon, mais ça me tient à cœur : ce n'était pas une visite d'État avec dîner officiel en smoking, mais une visite officielle. Ce n'est pas la même chose », intervient Nicolas Sarkozy.

« Le colonel Kadhafi était issu d'une tribu très modeste. Le retour aux sources était l'une de ses marottes, il adorait surjouer la scénographie bédouine partout où il allait pour signifier que la véritable vie était celle du désert, poursuit le témoin. Le chantage était son mode de fonctionnement. Tous les chefs d'État de la planète, absolument tous, estimaient qu'ils avaient affaire, au mieux, à quelqu'un de pas sérieux, au pire, à un homme complètement fou, avec entre les deux toute la palette des nuances négatives, rappelle Frédéric Encel. Nul ne le considérait comme fiable, je ne connais aucun gouvernant qui lui ait tressé des lauriers, y compris chez les Africains, à qui il graissa la patte ou accorda ses prodigalités, en échange d'un soutien ou d'une voix aux Nations unies… »

Rodomontades

Le 16 mars 2011, alors que le gouvernement vacille, Saïf al-Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, déclare dans un entretien à la chaîne de télévision Euronews que le régime libyen a financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 ; il promet de livrer rapidement les détails, les montants, les comptes de l'opération. « Pas un début de preuve ne sera jamais apporté. En tant que citoyen, ça m'interroge… » se permet de commenter Frédéric Encel, qui qualifie ces mises en cause de « rodomontades », de « bluff » et de « bouffonneries », le tout dans « un timing absolument aberrant ». « C'est une longue tradition, dans cette famille, que de pratiquer le parjure », ajoute le témoin, faisant boire du petit-lait à celui qui l'a fait venir au tribunal.

Quelles raisons le clan Kadhafi avait-il d'accuser le président français, candidat à sa succession ? Frédéric Encel avance cette explication : « Le Guide conservait un souvenir cuisant de sa visite en France, en 2007, estimant ne pas avoir été accueilli à la hauteur de son rang. Il avait la rancœur d'un despote. » Surtout, Nicolas Sarkozy venait d'apporter son soutien aux représentants du Conseil national de transition (opposition), reçus quinze jours plus tôt à l'Élysée…

« Avec Kadhafi, la conversation pouvait être pragmatique, mais aussi lunaire. On avait du mal à suivre la logique de son discours, on était entre le fatras idéologique et le galimatias. Kadhafi, c'était la force du faible. Toute sa vie, il a voulu se faire plus important qu'il ne l'était et plus puissant que son pays n'était en réalité.

– Vous voulez dire qu'il était mythomane ? interroge la présidente Nathalie Gavarino.

– C'est vrai qu'il s'inventait des personnages et une généalogie, se faisant passer pour le héraut bédouin du monde arabe, le roi des rois africains. Alors, oui, on peut le dire comme ça : Kadhafi était un mythomane, abonde Frédéric Encel. Un homme arrogant qui n'a jamais cessé de vouloir choquer, bousculer et provoquer ses interlocuteurs. »

Me Ingrain, avocat de la défense, demande au géopolitologue si l'une des contreparties au « prétendu financement [de la campagne de Nicolas Sarkozy] n'était pas d'avoir favorisé le retour de Kadhafi sur la scène internationale », comme le soupçonne le Parquet national financier. « Je ne le crois pas, objecte Frédéric Encel. Kadhafi avait offert ses services aux États-Unis après les attaques du 11 Septembre et toute la communauté internationale s'est ruée sur la Libye. En France, le mouvement de rapprochement avait été amorcé sous la présidence de Jacques Chirac. »

Me Jean-Michel Darrois, autre avocat de l'ex-chef de l'État français, intervient à son tour pour interroger le témoin :

« Que répondez-vous à ceux qui affirment que l'opération militaire de l'Otan déclenchée en 2011 en Libye, à l'initiative de la France, visait à faire disparaître les témoins et les preuves d'un possible financement ?

Je leur réponds que c'est une hypothèse au mieux naïve, au pire complètement stupide. Internet existait déjà à l'époque, les clés USB également. Les preuves, s'il y en avait, ne se limitaient pas à un parchemin qu'il fallait détruire.

Frédéric Encel n'a peut-être pas « voté pour Nicolas Sarkozy », mais sa déposition a apporté un peu d'eau au moulin de sa défense. Le combat est loin d'être terminé pour elle mais c'est toujours ça de pris…

 
Soupçons de financement libyen: premières escarmouches à l’ouverture du procès de Sarkozy...
Paris - Un ancien chef de l’Etat et trois ex-ministres assis sur le banc des prévenus : le procès de Nicolas Sarkozy pour soupçons de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi s’est ouvert lundi avec de premières tensions...

Comme une photo souvenir d’une époque politique révolue, Nicolas Sarkozy et trois figures de son quinquennat, Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Woerth, s’assoient en ligne, côte à côte, avant de se lever tour à tour pour décliner leur identité. L’ex-chef de l’Etat, 69 ans, est rôdé à l’exercice : c’est son cinquième procès en cinq ans. L’air grave, il s’avance vers la barre dans son costume bleu marine, croise ses mains devant lui, avant de donner au tribunal sa date et lieu de naissance, le nom de ses parents. Profession ?, lui demande la présidente Nathalie Gavarino. « Avocat ». Situation familiale ? « Je suis marié ». De nationalité française ? « Ma femme ? » Non, vous. « Ah oui », s’excuse-t-il dans un petit rire.

Débats de procédures. Douze hommes sont jugés au total. Parmi les présents : Thierry Gaubert, un proche de Nicolas Sarkozy, et le discret intermédiaire Alexandre Djouhri. Quatre sont absents : deux hommes d’affaires saoudiens, le Libyen Béchir Saleh (ex-bras droit de Kadhafi) et le sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takieddine, tous deux visés par un mandat d’arrêt. En fuite au Liban depuis 2020, ce dernier a prétendu sur RTL lundi matin que « personne » ne l’avait « convoqué » pour cette audience. Après les formalités d’usage, le tribunal se penche sur des débats de procédures. Les conseils de Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy soulèvent l’incompétence du tribunal au profit de la Cour de justice de la République (CJR), parce qu’ils étaient ministres au moment des faits.

Nicolas Sarkozy commence à s’agiter sur son strapontin vers 18h00, quand le procureur Quentin Dandoy rappelle que l’ex-président a déjà saisi la justice sur ce point pendant l’enquête. Et que par deux fois, les juges ont rejeté cette demande. « Vous allez faire croire qu’il y a une sorte d’association entre magistrats qui en veulent énormément à Nicolas Sarkozy, et qui se sont réunis, peut-être à la buvette du palais, pour se dire Nicolas Sarkozy et la CJR c’est niet, ce sera le tribunal de droit commun parce que c’est plus sévère ? », lance le magistrat, sous les ricanements silencieux et crispés de Nicolas Sarkozy. « Ce genre d’insinuations porte gravement atteinte à l’indépendance de la justice », ajoute-t-il, pendant que Nicolas Sarkozy bouillonne en commentant à voix basse.

Ironie. La présidente coupe court : « La parole est libre, mais l’ironie n’a pas sa place », dit-elle au procureur. « Oui, ça me choque », abonde, furieux, Nicolas Sarkozy. Le procureur s’insurge à son tour : « Je réponds juste à M. Sarkozy qui dit que ce que je dis est effrayant, alors que je ne dis que les faits ». L’audience a été suspendue à 19h15 sans que le tribunal se prononce. Elle reprendra mercredi. Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir passé fin 2005, notamment avec l’aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un « pacte de corruption » avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, tombé en 2011, pour qu’il « soutienne » financièrement son accession à l’Elysée. Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à cinq ans.

L’entourage de Nicolas Sarkozy assure qu’il est « combatif » et « déterminé » à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de « fable ». L’accusation est portée par le Parquet national financier (PNF). « Notre travail n’est pas un travail politique, nous ne sommes pas engagés politiquement », a déclaré le procureur financier Jean-François Bohnert lundi matin sur BFMTV/RMC. « Nous n’avons qu’une seule boussole, c’est la loi ». Mi-décembre, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à un an de bracelet électronique dans l’affaire dite « des écoutes ». Il ne porte pas encore ce bracelet - cela peut prendre plusieurs semaines -, ce qui lui a permis de passer ses vacances aux Seychelles, avec sa femme, la chanteuse Carla Bruni, et leur fille.

Anne LEC’HVIEN et Marie DHUMIERES

https://www.lopinion.fr/politique/soupcons-de-financement-libyen-premieres-escarmouches-a-louverture-du-proces-de-sarkozy?

Carla Bruni rattrapée par les problèmes judiciaires de son mari...

La femme de Nicolas Sarkozy est entendue jeudi matin dans un volet de l’enquête sur le financement libyen impliquant l'ex-président français.

Carla Bruni, épouse de l’ex-chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, est entendue jeudi matin comme mise en cause dans un volet de l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de son mari en 2007, a appris l’AFP de source judiciaire.

Les investigations portent sur la spectaculaire volte-face fin 2020 de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine qui avait subitement dédouané l’ex-chef de l’Etat français dans l’enquête sur les fonds libyens, qui auraient été versés par le régime de Kadhafi, après avoir été son principal accusateur.

Les enquêteurs soupçonnent plusieurs proches de Nicolas Sarkozy d’avoir participé à une opération pour obtenir ce revirement, qui n’a finalement eu aucune incidence sur le coeur des investigations sur les fonds libyens. Dans ce volet subornation de témoins, Nicolas Sarkozy a été inculpé début octobre.

Son épouse Carla Bruni avait, elle, été entendue comme simple témoin en juin 2023 mais figure désormais parmi les personnes mises en cause en raison de ses échanges avec la «reine des paparazzis» française, Mimi Marchand, soupçonnée d’avoir participé à la rétractation de M. Takieddine et inculpée dans ce dossier.

«Volonté de dissimulation»

Selon une source proche du dossier, le juge en charge de l’enquête s’interroge notamment sur une possible «volonté de dissimulation» de Carla Bruni alors que tous ses messages échangés avec Mimi Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de l’inculpation de cette dernière.

L’ex-top model et chanteuse est donc soupçonnée d’avoir joué a minima un rôle de point de contact dans ce dossier entre différents protagonistes. Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans son entourage, a indiqué à l’AFP une autre source proche du dossier.

 

Dans ce dossier, ce sont désormais onze protagonistes, en comptant Mme Bruni, qui sont soupçonnés d’avoir participé, à des moments et degrés divers, à cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.

Dans le coeur du dossier de financement libyen de sa campagne de 2007, M. Sarkozy a par ailleurs été renvoyé en procès aux côtés de douze autres prévenus, au terme de dix ans d’enquête.

L’ex-chef de l’Etat, qui conteste les faits, doit être jugé début 2025 notamment  pour «recel de détournement de fonds publics», «corruption passive» et «financement illégal de campagne électorale».

https://www.20min.ch/fr/story/france-carla-bruni-rattrapee-par-les-problemes-judiciaires-de-son-mari-103096434

(extraits)

"Je n’oublierai jamais ce que m’a fait Sarkozy", déplore Silvio Berlusconi, qui raconte deux anecdotes. La première date d’octobre 2011. Dans un climat tendu autour de la situation en Libye, les deux dirigeants se retrouvent au sommet de la zone euro. Mais la réunion ne va pas se passer comme prévu. "Sarkozy sortait d’une des antichambres. (...) Bien que nous ayons des désaccords, je m’approche de lui pour le saluer et je dis ‘Ciao Nicola’ de façon très amicale, comme je le suis toujours. Je lui tends la main. Il me fixe et refuse de me serrer la main. Mais ce n’est pas tout ! Il repousse brutalement mon bras", raconte-t-il, encore marqué. Je me suis dit: ‘Quel crétin ! Quelle arrogance !' Personne ne s’est jamais comporté comme ça avec moi. Sarkozy est la seule personne qui ait jamais refusé de me serrer la main".

"Suffisant", "politicien bouillonnant doté d'un ego surdimensionné", "personnage napoléonien à l'esprit vif et au tempérament emporté" : Silvio Berlusconi est remonté. Il revient également sur un épisode survenu après le mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. "Sarkozy était d’une hostilité incroyable envers moi, et pour plusieurs raisons. L’une d’elles était qu’il était obsédé par l’argent, il enviait ceux qui étaient fortunés. Il était jaloux, agressif, parce que j’étais riche et lui non", analyse l’intéressé. Après son mariage, Sarkozy me dit : ‘Tu vois Silvio ! Maintenant, je suis riche. Comme toi !".

https://actu.gala.fr/l_actu/news_de_stars/silvio-berlusconi-sa-prise-de-bec-avec-carla-bruni-et-nicolas-sarkozy-un-cretin-jaloux_352181?utm_source=outbrain&utm_medium=cpc&utm_term=FR_Courrier+International+SA+%28Soci%C3%A9t%C3%A9+%C3%A9ditrice+du+Monde%29_Courrier+International+article&utm_content=Silvio+Berlusconi+%3A++%22Je+n%E2%80%99oublierai+jamais+ce+que+m%E2%80%99a+fait+Sarkozy%22&utm_campaign=pmo_GAL_article_desktop_desktop_manuel_deces_berlusconi&dicbo=v4-fDRPme3-1078596770

Nicolas Sarkozy, touché… coulé ?

On dirait bien que la présidentielle l’a tué. C’est un peu comme si Valérie Pécresse s’était vengée de l’ancien chef de l’État.

Voilà un bon moment qu'il n'est plus au pouvoir, ce qui ne veut pas dire qu'il n'en a pas. L'avoir perdu sans en perdre, on pourrait presque dire que c'est la situation la plus enviable. Au pouvoir, on vous demande des comptes, on voit vos manœuvres, vos limites, vos échecs, tandis que l'ayant quitté, votre pouvoir est souterrain, fantasmatique, clandestin. Moins le pouvoir est visible, plus on vous en prête.

Mais on ne prête qu'aux riches, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Personne ne prête grand-chose à François Hollande, par exemple, tout ancien président de la République qu'il soit. À Nicolas Sarkozy, oui. Beaucoup. On en fait le tireur de ficelles de la droite, un Machiavel tapi dans l'antre de son bureau de la rue de Miromesnil, à Paris, le porteur et le référent de la vraie croix de la droite, un pape dont tout un chacun doit venir baiser les babouches s'il veut donner quelques chances à ses ambitions.

Impérieux hier, inactif aujourd'hui, impuissant demain ?

Tout cela doit-il désormais s'écrire à l'imparfait, comme une époque révolue ? Car plusieurs sondages font dégringoler Sarkozy de son piédestal de popularité. Le voilà qui souffre d'une hémorragie auprès des électeurs LR, ce parti dont il est le fondateur. Le voilà supplanté auprès des sympathisants par plus jeunes que lui, les Philippe, Wauquiez, Bertrand et même Pécresse, dont tous ne font pas partie de son écurie ni de son fan-club.

Il paraissait pourtant insubmersible et incontournable. Rien ne parvenait à ternir son image auprès de sa famille politique. Ni sa défaite face à Hollande, ni son retour cruellement manqué aux primaires de 2016, ni ses multiples ennuis judiciaires. Rien. Il restait le meilleur, le plus malin, le plus capé. Toujours redouté. Personne ne lui faisait concurrence, ou n'osait encore. Tous trop petits garçons.

 

Mais voilà qu'ont lieu des élections législatives décisives pour son parti. Elles révéleront sa résistance ou son effacement pur et simple, après l'estocade de la présidentielle. Et Nicolas Sarkozy n'intervient en rien dans cette campagne pourtant historique, il se tait, il se terre. Son silence et son absence sonnent comme l'aveu qu'il compte désormais plus pour rien, ou si peu, dans l'avenir postprésidentiel des Républicains. Impérieux hier, inactif aujourd'hui, impuissant demain, même s'il advenait que LR reprenne du poil de la bête à l'Assemblée nationale en devenant une force d'appoint bienvenue pour une macronie qui n'aurait de majorité que relative.

Un meurtre du père

Son pouvoir a fini par s'user à force de s'en servir. Ses relations complices avec Emmanuel Macron ont jeté sur lui un soupçon corrosif : à quoi jouait-il donc, à quoi bon ses conciliabules sur la comète avec le chef de l'État, sans lendemain ni écho ? La présidentielle l'a tué : son mépris assassin pour la candidate élue par le parti, sa capacité de nuisance, ses silences trop calculés, jusqu'à son obole misérable versée au « Pécressethon » ont brisé le charme et ruiné son autorité.

Les prétendants à la reconstruction républicaine de la droite n'ont plus besoin de lui. Au contraire, ils doivent s'en affranchir pour n'être plus sarko-dépendants. Un meurtre du père d'autant plus facile que la nouvelle génération a quelques bonnes raisons de tenir ses aînés pour responsables de l'effondrement du principal parti historique de la Ve République.

 

 

Ainsi, Nicolas Sarkozy pourrait bien n'avoir, désormais, que de beaux restes dans la partie officielle de sa vie : protocolaires. À le croire, à lire ce qu'il écrit de lui, à décrypter sa philosophie personnelle faite de lucidité et de vitalité, on peut penser qu'il s'en accommodera. « Je ne refuse pas de perdre. Ce qui me rend heureux, c'est savoir si j'ai fait de mon mieux et, si je perds, je perds. » C'étaient les mots de Rafael Nadal (victorieux, lui) l'autre dimanche. Ce pourrait être à peu de chose près ceux de Sarkozy aujourd'hui.

Ziad Takieddine, narcissique peut-être… mais pas fou

L’homme qui assure avoir remis des valises d’argent libyen à Nicolas Sarkozy – avant de changer brutalement de version – a été soumis à une expertise psychologique. Instructif.

On l'a dit fou, manipulateur, dangereux, mythomane ; mentalement diminué, aussi, depuis une grave chute en quad, en 2004, sur l'île Moustique – un accident qui le plongea dans le coma et qui nourrit aujourd'hui sa paranoïa. Ziad Takieddine est l'homme des affaires, et notamment celles touchant à Nicolas Sarkozy. Intermédiaire dans des contrats internationaux de la France dans les années 1990 et 2000, on trouve son nom au détour de juteuses transactions au Pakistan, en Arabie saoudite, en Libye, lesquelles ont par la suite fait l'objet d'investigations pour des soupçons de malversations et de rétrocommissions en marge de ventes d'armements.

Condamné à cinq ans de prison dans le volet financier de l'affaire Karachi, Ziad Takieddine est aussi le protagoniste de l'affaire dite « libyenne », dans laquelle l'ancien président de la République est soupçonné, grâce à ses relations avec feu le dictateur Mouammar Kadhafi, d'avoir financé une partie de sa campagne de 2007 avec de l'argent libyen. Une affaire révélée par le site d'information Mediapart qui, en 2011 et 2012, publie une kyrielle de documents montrant les nombreux rendez-vous à Tripoli de proches de Nicolas Sarkozy.

Le 15 novembre 2016, dans une longue interview, Ziad Takieddine assure à son tour avoir transporté 5 millions d'euros en argent liquide : « J'ai remis trois valises d'argent libyen à Guéant et Sarkozy », assure-t-il. Le récit corrobore les déclarations de l'ex-chef des services secrets libyens, Abdallah Senoussi, mais est farouchement contesté par le camp Sarkozy, qui évoque délires et mensonges.

Une rétractation surprise

Quatre ans plus tard, en novembre 2020, brutal changement de version. Dans une interview accordée à Paris Match et BFMTV, Ziad Takieddine se rétracte : « Je le dis haut et fort. Le juge a bien voulu tourner ça à sa manière et me faire dire des propos qui sont totalement contraires aux propos que je dis ou que j'ai toujours dits. Il n'y a pas eu de financement de campagne présidentielle de M. Sarkozy. Jamais. »

Des propos qui suscitent une réaction immédiate de Nicolas Sarkozy sur Facebook : « J'ai pris connaissance avec stupéfaction des dernières déclarations de Ziad Takieddine au terme desquelles il affirme avoir menti sciemment, en déclarant qu'il m'avait remis de l'argent pour ma campagne présidentielle de 2007 […]. La vérité éclate enfin […]. J'ai toujours dit que la vérité finirait par triompher. Elle est en chemin. »

Une vérité qui, en réalité, se perdra rapidement en route… Interrogé par les juges au Liban, Ziad Takieddine change à nouveau de version dès janvier 2021. Surtout, une information judiciaire a depuis été ouverte, laquelle éclaire depuis un an les conditions louches dans lesquelles l'intermédiaire en est venu à donner cette interview à la presse, et le rôle dans cette histoire de plusieurs intermédiaires, dont Mimi Marchand, la papesse des paparazzis proche du couple Sarkozy.

 

« Le Machiavel, c'est Sarkozy »

À la demande des juges d'instruction, un expert psychologue a donc été envoyé au Liban le 17 février pour rendre visite à Ziad Takieddine. Objectif : s'assurer de la santé mentale de ce dernier et tenter de comprendre les variations dans ses différentes déclarations au fil des mois, années et interlocuteurs. C'est un Ziad Takieddine amaigri de dix ou quinze kilos qui se présente devant l'expert ce jour-là et qui ne va mettre que quelques minutes avant de charger Nicolas Sarkozy à nouveau : « Sarkozy est pire que Napoléon III […]. Le Machiavel, c'est Sarkozy », lâche-t-il

L'homme d'affaires se donne le bon rôle, affirme que durant de nombreuses années, sa mission était « homme de l'ombre pour la France avec les pays arabes, mais sans jamais toucher 1 euro », ose-t-il. Sur ses différents discours, l'intermédiaire spécialisé dans les contrats d'armement n'est pas plus clair. « J'attends que M. Sarkozy ne soit pas blanchi par mes paroles que je n'ai pas prononcées réellement », lance-t-il. Il jure que ses propos ont été « remodelés sur des points essentiels » et nie avoir touché le moindre centime en échange de sa rétractation, alors même que des éléments de l'enquête tendent à aller dans ce sens.

« Pas de signes d'une déficience intellectuelle »

L'expert livre ensuite un tableau clinique de l'état dans lequel se trouve Ziad Takieddine au moment de son examen. « Je ne notais pas d'éléments pathologiques à même d'influer sur la production d'un discours affabulatoire », souligne-t-il. De même, « M. Takieddine ne présentait pas au cours de nos entretiens les éléments pouvant caractériser un état démentiel constitué […], je n'ai pas relevé non plus de signes évocateurs d'un état prédémentiel type Alzheimer. » Impossible, donc, d'expliquer les différents revirements de l'accusateur de Sarkozy par une maladie mentale : « Pas de signes d'une déficience intellectuelle », conclut le psychologue clinicien.

L'expert a également visionné la rétractation vidéo de Ziad Takieddine dont les images avaient été diffusées par BFM : « Sauf à imaginer une intoxication ou un syndrome somatique à l'origine d'un état confusionnel aigu concomitant à cette interview, le lien entre trouble neurologique et/ou neuropsychiatrique et les “faits” me semble pouvoir être écarté. L'hypothèse de survenue d'un état confusionnel aigu au moment des faits apparaît très peu probable lors du visionnage des vidéos où aucune désorientation temporo-spatiale ni autre trouble du jugement ne se manifestaient à l'observation », peut-on lire.

« On peut relever chez M. Takieddine une dimension narcissique »

Si le psychologue relève chez Ziad Takieddine un raisonnement « logique et cohérent » et une intelligence dans la moyenne haute de la population, il souligne des « dysfonctionnements importants de la pensée, sur un registre paranoïaque avec un vécu de persécution et l'idée qu'on chercherait à lui nuire ». Il existerait chez le sujet, poursuit le psy, « une tendance projective », soit le fait de « défléchir sa responsabilité sur autrui pour ne pas entacher l'image qu'il se fait de lui-même ».

Ainsi Ziad Takieddine présenterait-il les traits d'une personnalité narcissique, notamment fondée sur un « aspect grandiose des aspirations et de l'image de soi ». Non touché par une maladie mentale, Ziad Takieddine serait donc un « homme conscient de ce qu'il déclare à autrui ». Un menteur qui aurait conscience de l'être ? Aux juges d'instruction de répondre à cette difficile question et de mesurer la crédibilité qui peut s'attacher à la parole pour le moins fluctuante du mis en cause. Le psychologue, lui, est resté dans sa sphère de compétence et n'a pas souhaité se positionner sur les faits et le fond de l'affaire, se contentant d'affirmer que Ziad Takieddine ne semblait « admettre que ce qu'il ne peut plus nier ».

Sarko fourgue ses "Promenades"

 

Nicolas Sarkozy était, le 1er décembre, l'invité d'honneur du dîner de clôture du 8e sommet de l'économie, organisé par le magazine "Challenges". Autour de lui, ce raout réunissait une trentaine de grands patrons français, le philosophe André Comte-Sponville et quelques personnalités politiques comme Yannick Jadot. Mais la direction de l'hebdomadaire a dû se plier à une exigence transmise par l'entourage de l'ex pour que Sarko accepte de venir jouer la vedette.

Il a fallu, en effet, que "Challenges" achète 200 exemplaires de "Promenades", le dernier livre de l'ancien chef de l'Etat, dont les ventes (10 500, aux dernières nouvelles) n'atteignent pas les sommets de naguère. A 29 euros pièce, ce petit geste représente quand même 5 800 euros. Les patrons de l'hebdo n'ont pas barguigné pour passer à la caisse, et ont entrepris de distribuer gentiment les 200 bouquins à ses salariés et aux invités.

Les jeunes auteurs ont tant besoin d soutien..

Le Canard enchaîné, 15/12/2021

 
Nicolas Sarkozy, multirécidiviste

Fraîchement condamné, Nicolas Sarkozy se pavane dans les séances de signatures pour son nouveau livre dénonçant, à qui veut l'entendre, une "injustice". Pourtant, l'ancien président n'en est pas à ses premiers déboires avec la justice. 

Comme si de rien n'était, ce premier week-end d'octobre, Nicolas Sarkozy se livre à une séance de signatures pour son nouveau livre, Promenades (éd. Herscher). En dépit de sa condamnation à de la prison ferme, quelques jours auparavant, les fans se pressent par centaines. L'ex-président est en terrain conquis, dans le XVIe arrondissement de Paris. Droit dans ses bottes, il considère que cette décision de justice pour financement illégal de sa campagne est une « injustice », que « le droit a été bafoué », qu'il a été victime d'une « justice d'atmosphère ». Il est normal qu'il conteste, qu'il fasse appel, mais une telle attitude, pleine de morgue, interpelle. En 2012, lors de sa campagne, Nicolas Sarkozy a tout de même dépassé de 19,7 millions d'euros le plafond légal. Il ne pouvait pas ne pas en être conscient. Cela crevait l'écran.

Ainsi, à quelques jours du premier tour, les deux favoris donnaient un meeting.

 

Nicolas Sarkozy, place de la Concorde, le 15 avril 2012, François Hollande à Vincennes. D'un côté : estrade impeccable, écrans géants, parterres de fleurs, profusion de banderoles et de bannières… Le décor offre aux caméras des images spectaculaires. De l'autre : fanions disparates, foule dispersée, fils de sono qui traînent… Deux mondes. Deux budgets.

 

Nicolas Sarkozy, coutumier des coups de force, n'est pas le seul à s'être affranchi des règles édictées par le législateur pour éviter les dérives à l'américaine. En 1995, Jacques Chirac comme Edouard Balladur avaient allègrement dépassé les plafonds. Mais, à l'époque, régnait encore une sorte d'omerta. Il est heureux qu'aujourd'hui le non-respect des règles destinées à protéger la démocratie soit sanctionné. Sinon, que deviendrait la France ?

Le pays des Lumières et des droits de l'homme s'abaisserait au niveau des terres de non-droit où des puissants s'affranchissent de toute obligation et règnent indûment. En réalité, le 2 octobre dernier, Nicolas Sarkozy crânait sans doute.

Car, il le sait, ses ennuis judiciaires à répétition (affaire Bettencourt, financement libyen, affaire des écoutes, des sondages, contrats russes), même s'ils n'ont pas tous donné lieu à des condamnations, vont à terme miner son image. Lui qui voudrait tant figurer dans le Panthéon des grands présidents de la Ve. Ce qui choque par-dessus tout, c'est le sentiment que Nicolas Sarkozy est un récidiviste… La campagne de Balladur dont il était le porte-parole et l'influent conseiller ? Condamnation de ses équipes pour financement illégal par des rétrocommissions sur des contrats d'armement. Sa campagne de 2007 ? Soupçons de financement par Kadhafi. Sa campagne de 2012 ?

 

Condamnation pour financement illégal. La profusion d'argent ne garantit pas une élection. Mais qui plus est, désormais, elle peut entraîner le déshonneur.

Sarkozy, l’épine sparadrap Bygmalion

Condamné à un an de prison ferme, l’ex-chef de l’Etat a fait appel

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans l’affaire Bygmalion. Guillaume Lambert, qui fut le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a été condamné à trois ans et demi de prison, dont deux ans avec sursis. Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, a été condamné à trois ans de prison, dont un an avec sursis. Il a aussi écopé de trois ans d’inéligibilité.

Etrangement les sarkozystes ont toujours minoré l’étape judiciaire que serait pour leur champion le procès Bygmalion. Selon eux, l’ancien chef de l’Etat était des quatorze prévenus, celui qui encourait la peine la moins lourde (un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis et 3 750 euros d’amende pour « financement illégal de campagne électorale »). Le conseil constitutionnel avait déjà annulé ses comptes de campagne. Il s’était déjà acquitté de 350 000 euros sur ses deniers personnels...Pourtant dès l’audience en mai et juin, on avait pu pressentir que les choses ne seraient pas si simples pour Nicolas Sarkozy. Le jugement du tribunal correctionnel de Paris, ce jeudi, l’a confirmé. Celui-ci lui a infligé une peine très lourde, le maximum de ce qu’il encourait : un an de prison ferme. Elle sera néanmoins aménageable en détention à domicile sous surveillance électronique.

Dès le jugement énoncé, l’avocat de l’ex-locataire de l’Elysée, Thierry Herzog, a fait savoir que son client faisait appel. « Le président Sarkozy n’a jamais demandé à être mieux traité qu’un autre, mais [il] n’a aucune raison de l’être moins bien, a-t-il déclaré. La peine prononcée est le maximum de la peine encourue, alors même que jamais une juridiction ne peut envisager une sanction maximum lorsque le prévenu n’a jamais été condamné, ce qui est son cas aujourd’hui. » C’est la deuxième fois que Nicolas Sarkozy est condamné à une peine de prison : dans l’affaire des écoutes, il avait écopé le 1er mars de trois ans, dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d’influence. Il avait aussitôt fait appel.

Comme lors des différents démêlés de l’ex-chef de l’Etat avec la justice, cette condamnation a résonné comme un coup de tonnerre. Les Républicains sont montés au front pour défendre leur ancien leader. « Après une décision de justice qui ne va pas manquer de choquer beaucoup de nos compatriotes, je veux témoigner en mon nom et au nom des Républicains notre affection, notre soutien à Nicolas Sarkozy », a réagi Christian Jacob, le patron de LR. Les cinq candidats de ce camp à l’Elysée lui ont aussi immédiatement exprimé leur sympathie. « Dans ces circonstances si difficiles pour lui, je veux redire mon amitié et mon estime au président Nicolas Sarkozy. Il sait pouvoir compter sur mon soutien. Je forme le vœu que la vérité se fasse en appel », a ainsi réagi Xavier Bertrand. « Nicolas Sarkozy a été un grand président de la République. J’ai été fière d’appartenir à son gouvernement et de sa confiance. Je sais qu’il se battra jusqu’au bout pour défendre son honneur et je lui adresse aujourd’hui un message d’amitié », a déclaré Valérie Pécresse.

L’ex-chef de l’Etat est en pleine campagne de promotion de son dernier ouvrage consacré à la culture, Promenades. Il va la poursuivre. Il devrait être prochainement l’invité de « C à vous » sur France 5, sera en déplacement à Châteauroux le 12 octobre, puis à Bordeaux, en Charente-Maritime et à Nice, avant de participer en décembre aux Entretiens de Royaumont. Mercredi, il était à Madrid, où il intervenait lors du congrès du Parti populaire.

La prochaine étape judiciaire ne le concernera pas directement. Du 18 octobre au 12 novembre se déroulera le procès des sondages de l’Elysée. Il ne sera pas sur le banc des accusés, contrairement à ses anciens collaborateurs Claude Guéant, Patrick Buisson ou Emmanuelle Mignon... Mais son ombre sera présente. L’instruction concernant le prétendu financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, où il est mis en examen, elle, se poursuit.

Procès Bygmalion : six mois ferme requis contre Nicolas Sarkozy

Le parquet a requis une peine d’un an de prison, dont six mois ferme, ce jeudi devant le tribunal de Paris à l’encontre de l’ancien chef de l’Etat pour le «financement illégal» de sa campagne présidentielle de 2012.

« Vous entrerez en voie de condamnation car Monsieur Sarkozy, en dépassant le plafond des dépenses électorales, en dopant sa campagne, s’est éloigné du chemin de l’État de droit », assène la procureure, Vanessa Perrée. « Il était président de la République, fonction qui exigeait une probité irréprochable. En commettant cette infraction, il a porté atteinte aux valeurs de la démocratie républicaine et à la transparence de la vie publique », a enchaîné le procureur Nicolas Baïetto. Au terme de cinq heures d’un cinglant réquisitoire à deux voix, le parquet de Paris a requis ce jeudi une peine d’un an de prison dont six mois ferme et 3 750 euros d’amende à l’encontre de l’ancien candidat à la présidentielle de 2012 dans l’affaire des comptes illicites de sa campagne électorale.

« Nicolas Sarkozy ne regrette visiblement rien, il n’est venu qu’à une seule audience, alors que toutes les infractions commises par tous ceux qui sont là l’ont été pour sa campagne », a encore dit la première, en tançant « sa désinvolture vis-à-vis du tribunal et des autres prévenus » comme étant « à l’image de sa désinvolture durant sa campagne ».

« Sa campagne, c’est une campagne en or massif ! » a-t-elle dit, en reprenant a contrario les mots utilisés ce mardi à la barre par l’ancien chef de l’État. « Le candidat est personnellement tenu au respect du plafond. Il devait s’assurer du contrôle des dépenses. Et alors que les notes d’alerte des experts-comptables lui étaient destinées, il a décidé d’augmenter le nombre de meetings », décrit-elle, citant ces « trois meetings géants à 10 millions d’euros : Villepinte, Concorde, Trocadéro ». Elle rappelle aussi : « Sa signature (NDLR : du compte de campagne) engageait sa responsabilité pénale. Soutenir qu’elle n’avait aucune valeur alors qu’il signait chaque jour des décrets ou des traités est abyssal !

Des peines allant de 18 mois avec sursis à deux ans de prison dont un an ferme, assorties d’amendes s’élevant de 25 000 à 150 000 euros et de peines d’interdiction d’exercer ou d’inéligibilité, ont été requises à l’encontre des 13 autres prévenus. Anciens dirigeants de l’agence Bygmalion, ex-cadres de l’UMP et membres de l’équipe de campagne sont jugés depuis cinq semaines devant la 11e chambre du tribunal de Paris pour « faux et usage de faux », « abus de confiance », « escroquerie » et complicité de financement illégal de campagne électorale – Nicolas Sarkozy étant prévenu de ce seul délit comme auteur principal.

«Une fabrique de la fraude»

Avant de détailler leur position sur les responsabilités de chacun, les représentants du ministère public ont livré leur vision du dossier. Celle d’un « engrenage funeste », d’une « fabrique de la fraude » tôt mise en place au fil de « l’emballement » de la campagne 2012 du candidat-président. Celle d’une « tricherie collective » où « des millions d’euros dépensés » - 42,8 millions d’euros au total, soit 20 millions d’euros de dépassement du plafond- ont été « payés en partie par le contribuable ». « Qui est la véritable victime de ce procès ? Le simple citoyen », estime Nicolas Baïetto. « Ces faits que vous jugez sont preuve de leur mépris (NDLR : des règles) » du financement de la vie politique », souligne Vanessa Perrée, en comparant l’attitude des prévenus à celle d’athlètes prêts au dopage pour « faire gagner leur champion ».

La procureure énumère alors leurs « méthodes interdites », favorisées par « une marée d’inorganisation » et par « une dispersion des responsabilités » entre l’UMP et l’équipe de campagne. « Ce système opaque, l’ensemble des prévenus y participent », dit-elle, les scellant dans « une responsabilité collective » et balayant avec ironie leurs dénégations à la barre : « Personne n’est au courant de rien ; personne n’est en charge des finances. Une thèse de l’ignorance généralisée ! » « Je suis obligé de constater que dans cette affaire, les moins malhonnêtes sont les hommes d’affaires », ajoutera Nicolas Baïetto, en référence aux trois des quatre dirigeants de Bygmalion qui ont avoué avoir participé au système.

Encore «des mystères»

Seuls ces derniers - pour qui les peines les moins lourdes ont été requises (18 mois avec sursis) - et l’ancien bras droit de Jean-François Copé à l’UMP et directeur adjoint de la campagne, Jérôme Lavrilleux, ont admis une part de responsabilité. Pour ce dernier, trois ans avec sursis et 50 000 euros d’amende ont été demandés. Les peines les plus sévères ont été requises à l’encontre de l’ancien patron-fondateur de Bygmalion, Bastien Millot (deux ans de prison dont un ferme et 150 000 euros d’amende) et du préfet Guillaume Lambert, l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy (quatre ans avec sursis et 50 000 euros d’amende).

Le parquet a par ailleurs souligné : « Sans doute la vérité judiciaire ne sera pas la vérité », car ni les trois ans d’instruction, ni les cinq semaines d’audience n’ont éclairci certains « mystères ». « Pour qui ? Ça, on le sait : pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Mais qui a eu l’idée ? Qui a ordonné le système ? Qui a fourni la liste des fausses conventions ? Qui a ordonné de détruire des documents ? »

Les plaidoiries de la défense sont prévues ce vendredi, puis lundi 21 et mardi 22 juin. Le jugement sera mis en délibéré.

 
 
 
 
Nicolas Sarkozy, l'homme qui ne savait rien

En trois semaines d’audience, nul ne l’a vu et son nom a été très peu évoqué. Nicolas Sarkozy est pourtant au cœur de l'affaire Bygmalion. Il doit être interrogé ce mardi 15 juin au palais de justice, concernant les dépenses excessives de sa campagne de 2012.

Retour devant le tribunal pour Nicolas Sarkozy, ce mardi 15 juin. L'ancien chef de l'État, qui se fait représenter depuis l'ouverture du procès Bygmalion le 20 mai sera interrogé en début d’après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, a rapporté à l'AFP son avocat Me Thierry Herzog

Depuis le début du procès il y a trois semaines, 13 autres prévenus, notamment des anciens cadres de Bygmalion et de l'UMP, ont été appelés à la barre. Tous sont soupçonnés d'être impliqués à des degrés divers dans le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses autorisées pendant la campagne du président candidat à sa réélection.

L'agence événementielle Bygmalion a organisé une quarantaine de meetings pour l’intéressé. Meetings dont le prix a été énormément réduit, et dont le reste - 80 % des factures – a été réglé par l'UMP (devenu LR), au nom de conventions fictives du parti.

La douce déconnexion de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy comparaît pour « financement illégal de campagne » uniquement et non pas pour escroquerie et usage de faux. Il encourt tout de même un an d'emprisonnement et 3 750 euros d'amende. Selon l’accusation, il n’est pas prouvé qu’il a pu « ordonner », « participer » à ce système. Peut-être n’en a-t-il même pas été informé, alors qu'il s'agissait de sa propre campagne…

L’accusation préfère évoquer avec pudeur un homme « déconnecté de sa campagne », qui a souhaité mettre en place des « meetings spectaculaires et dispendieux ». Avec lui, il fallait aller vite et surtout tenir le rythme marathonien d’un meeting par jour. Une campagne « d'une rare densité », marquée par une « totale improvisation » des donneurs d'ordre, toujours d’après l’accusation. Au début du procès, le responsable des meetings chez Bygmalion, Franck Attal, ne l’a pas caché : Nicolas Sarkozy voulait que « ça pète », en 2012. Pas comme en 2007 où le robinet des dépenses était a priori soigneusement surveillé. « On faisait attention à tout. On dormait dans des (hôtels bon marché) Formule 1 », a témoigné Adiba Regragui, ex-responsable de l'événementiel à l'UMP, écartée au profit de la société Bygmalion. D’une campagne frugale à une campagne orgiaque, Nicolas Sarkozy est désormais accusé d’avoir laissé l’argent couler à flots. Il aurait ainsi « incontestablement » bénéficié de la fraude, qui lui a permis de disposer de « moyens bien supérieurs » à ce qu'autorisait la loi : au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque.

Le compte de campagne aurait ensuite été purgé, pour éviter de reconnaître publiquement le caractère faramineux des dépenses. Une thèse qui pique l’ancien chef de l’État. Des meetings qui claquent, oui, mai dont le prix était « parfaitement en ligne », avec ceux de son rival François Hollande, avait-il affirmé aux enquêteurs.

Jean-François Copé mitraille

Reste à savoir où cet argent a pu passer. L’ex secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé blanchi dans l’affaire et entendu comme témoin la semaine dernière, a lâché un énigmatique : « Il faut toujours se demander à qui cela profite. En tout cas, tout s’est fait dans une démarche de campagne présidentielle. » « Si j'avais su, à la minute, j'aurais demandé d'arrêter cette folie et je serais allé voir Nicolas Sarkozy pour lui dire que je ne l'acceptais pas […] Je ne me pouvais pas imaginer que l'équipe qui m'entourait puisse me cacher la vérité », a-t-il ajouté à la barre, en se drapant dans l’habit de l’homme trompé.

De leur côté, l'expert-comptable Pierre Godet et son collaborateur Marc Leblanc sont accusés d’« usage de faux », « abus de confiance », « recel d'abus de confiance », « complicité de financement illégal de campagne électorale » et « escroquerie » et complicité d'escroquerie ». Le premier a validé les comptes de la campagne en certifiant que les dépenses du président-candidat durant sa campagne n'avaient pas dépassé 21,3 millions d'euros soit plus de 1 million en dessous du plafond légal autorisé. Un calcul évidemment faux puisque plus de 20 millions d’euros de dépassement du plafond ont été comptabilisés.

L’expert-comptable a d’ailleurs tenté de contre-attaquer en rappelant qu’il n’était pas responsable du contrôle des dépenses. « J’ai écrit deux notes au président de la République pour lui dire : ‘Ça ne va pas’», s’est-il insurgé, lundi 14 juin, devant le tribunal.

« Les décisions se prenaient à l'Élysée », osent tout au plus glisser d’anciens cadres de l'UMP et de la campagne. C’est pourquoi l’audition de l'ex-président de la République, déjà condamné à de la prison ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite « des écoutes », sera suivie avec attention.

C'est quoi qu'a Sarko ?


 

Mais de quel mal souffre Nicolas Sarkozy ? Cet homme pudique n'en dit rien depuis la révélation de "l'Express" (18/2) : Sarko s'est fait vacciner contre le Covid en janvier, à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart. Son cabinet n'a pas démenti l'info, mais il n'a pas donné la moindre explication sur ce mystère. L'ex de l'Elysée n'a que 66 piges. Or, dans cette classe d'âge, seules les personnes atteintes d'une pathologie "à très haut risque" ont le droit de se faire vacciner. Vu la liste des pathologies en question, Sarko souffre peut être d'une "polypathologie chronique" avec "au moins deux insuffisances d'organes", "une anomalie du développement  et déficience intellectuelle" ou  une "maladie rare à expression motrice ou cognitive du système nerveux central"...

Quant aux mauvais esprits qui soulèvent l'hypothèse d'un passe-droit, ils peuvent toujours chanter. Comme l'a rappelé Olivier Véran, l'ancien président a droit, comme tout le monde au "secret médical" Il a même droit au coupe-file, estime le patron du groupe MoDem à l'Assemblée, Patrick Mignola : "franchement, on peut se dire la vérité : un président de la République, un Premier ministre, un ancien chef de l'Etat ne sont pas des personnalités comme les autres. Il faut arrêter de céder à la démagogie dans l'égalitarisme"

Et se rendre à l'évident : tous ces génies survolent la masse, quelque part entre Dieu et les hommes...


 

Le Canard enchainé 24/02/201

 

Cécilia Attias a été payée par l'Assemblée quand Nicolas Sarkozy était ministre

https://www.capital.fr/economie-politique/cecilia-attias-a-ete-payee-par-lassemblee-quand-nicolas-sarkozy-etait-ministre-1390688

Claude Guéant privé de sa Légion d'honneur après sa condamnation

https://www.20minutes.fr/societe/2528275-20190528-claude-gueant-prive-legion-honneur-apres-condamnation

Pourquoi Claude Guéant n'ira pas en prison

https://www.20minutes.fr/politique/2001199-20170123-pourquoi-claude-gueant-ira-prison

Claude Guéant définitivement condamné à un an de prison ferme

https://www.lejsl.com/faits-divers/2019/01/16/son-pourvoi-rejete-claude-gueant-definitivement-condamne-a-un-an-ferme

 

Affaire libyenne : le fils de Kadhafi accable de nouveau Sarkozy

https://www.lejsl.com/actualite/2018/09/11/affaire-libyenne-le-fils-de-kadhafi-accable-de-nouveau-sarkozy-dans-une-lettre

La violente charge de Thierry Breton contre la gestion de la crise par Sarkozy

https://www.challenges.fr/france/la-violente-charge-de-thierry-breton-contre-la-gestion-de-la-crise-par-sarkozy_44196

L'étonnant "cadeau" de 300 000 euros fait par Fillon à Sarkozy

https://www.leprogres.fr/france-monde/2017/11/22/l-etonnant-cadeau-de-300-000-euros-fait-par-fillon-a-sarkozy

Sarkozy : la petite boutique des sondages de l'Elysée face à la justice

https://www.liberation.fr/france/2017/11/03/sarkozy-la-petite-boutique-des-sondages-de-l-elysee-face-a-la-justice_1607766/

 

Quand Nico­las Sarkozy voulait à tout prix offrir une émis­sion de télé à David Hally­day - Gala

https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/quand_nicolas_sarkozy_voulait_a_tout_prix_offrir_une_emission_de_tele_a_david_hallyday_406313

Des enveloppes ont circulé au QG de Sarkozy en 2007

https://www.leprogres.fr/faits-divers/2017/10/30/des-enveloppes-ont-circule-au-qg-de-sarkozy-en-2007

 

Cour des comptes : quand Sarkozy liquidait un cinquième du stock d'or de la France

https://www.lepoint.fr/economie/cour-des-comptes-quand-sarkozy-liquidait-un-cinquieme-du-stock-d-or-de-la-france-08-02-2012-1428657_28.php

Affaire des écoutes: Pour le Parquet national financier, Nicolas Sarkozy et son avocat avaient des méthodes de "délinquants chevronnés"

https://www.20minutes.fr/societe/2150939-20171014-affaire-ecoutes-parquet-national-financier-nicolas-sarkozy-avocat-methodes-delinquants-chevronnes

 

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