Chauffage bois.......
Plus d’un cinquième des ménages belges utilisent un poêle à bois ou à pellets pour chauffer leur maison. Une enquête récente menée auprès de 1 500 Belges montre que ces poêles sont de plus en plus populaires, principalement en raison de la hausse des prix de l’énergie. Malgré les températures relativement douces de l’hiver dernier, 88 pour cent des utilisateurs déclarent avoir utilisé leur poêle à bois ou à pellets autant ou même plus souvent que l’année précédente. La motivation de cette utilisation est multifactorielle : de nombreuses personnes choisissent consciemment d’économiser sur leurs factures d’énergie, tandis que d’autres apprécient le contrôle et le confort supplémentaires qu’ils procurent.
Sources d’énergie durables
La Fédération Interprofessionnelle Belge du Bois Energie (FEBHEL) souligne que le bois et les pellets sont notre principale source d’énergie renouvelable et jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique de la Belgique. La fédération appelle les gouvernements à encourager l’installation de nouvelles générations de poêles à bois et à pellets labellisés EcoDesign. FEBHEL préconise une approche hybride dans laquelle les pompes à chaleur et les poêles à bois ou à pellets se complètent.
Alors que plus de 80 pour cent des habitations belges sont chauffées par des combustibles fossiles, seuls 8 pour cent des Belges optent pour une pompe à chaleur. Cette réticence s’explique par les coûts d’installation élevés et les exigences techniques. De plus, les utilisateurs indiquent que leur habitation ne peut pas toujours être chauffée entièrement ou agréablement avec une simple pompe à chaleur.
Atmosphère et efficacité
En Norvège, le pays où le pourcentage de maisons équipées d’une pompe à chaleur est le plus élevé, presque tous les ménages sont également équipés d’un poêle à bois ou à granulés. Cela illustre la complémentarité entre les deux systèmes.
L’enquête montre que les Belges préfèrent l’atmosphère chaleureuse et l’efficacité d’un poêle à bois ou à granulés. De nombreux utilisateurs apprécient les économies réalisées, la maîtrise de leur consommation d’énergie et l’aspect durable. Il reste cependant du travail à faire pour sensibiliser le public aux techniques de combustion optimales et aux avantages des nouveaux modèles de poêles portant le label EcoDesign.
Améliorer le parc de poêles à bois
Le renouvellement du parc de poêles à bois est essentiel pour réduire les émissions de particules et optimiser la consommation d’énergie. L’étude préconise des mesures gouvernementales comprenant des primes pour les pompes à chaleur et des incitations au remplacement des vieux poêles à bois par de nouveaux modèles plus efficaces.
https://fr.businessam.be/de-plus-en-plus-de-belges-optent-pour-un-poele-a-bois-ou-a-granules/
L'augmentation de la consommation de bois de chauffage montre les limites de la transition énergétique...
Le bois et le charbon de bois comptent parmi les sources d'énergie les plus traditionnelles ; ils sont généralement présentés comme ayant été remplacés par le charbon au XIXe siècle, puis par le pétrole au XXe siècle, dans le cadre de la grande transition énergétique.
Le bois et les autres biocarburants traditionnels ne représenteront plus que 6 % de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2023, contre 98 % en 1800, selon les estimations préparées par Our World in Data.
Mais la baisse de leur part relative a masqué une énorme augmentation de la quantité absolue d'énergie dérivée des combustibles à base de bois ; le bois a fourni presque deux fois plus d'énergie en 2023 qu'en 1900 ou en 1800.
La consommation d'énergie primaire a augmenté si rapidement que les sources plus anciennes ont continué à se développer alors même que de nouvelles sources, plus flexibles et plus pratiques, sont apparues.
La croissance continue de la consommation de combustibles ligneux montre que la transition énergétique s'est jusqu'à présent caractérisée par l'ajout de nouvelles formes d'énergie plutôt que par le remplacement ou la substitution des anciennes.
Les combustibles ligneux ont été écartés des utilisations traditionnelles telles que le chauffage et la cuisson dans les économies avancées, mais ils ont trouvé de nouvelles utilisations dans la production d'électricité et dans de nouvelles zones géographiques, en particulier en Afrique et en Asie.
UNE PRODUCTION RECORD DE COMBUSTIBLES
Selon les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production mondiale d'énergie à partir du bois était proche d'un niveau record en 2023.
La production de combustibles ligneux (y compris les combustibles traditionnels tels que le bois de chauffage et le charbon de bois, ainsi que les combustibles modernes tels que les granulés) s'élevait à près de 2 milliards de mètres cubes en 2023, contre 1,5 milliard de mètres cubes en 1961.
La production de combustibles représentait la moitié de tout le bois rond récolté dans le monde, le reste étant principalement utilisé pour la construction, la pâte à papier, les meubles, les panneaux de particules et d'autres articles.
Près des trois quarts du bois de chauffage mondial ont été récoltés en Afrique (38 %) et en Asie (35 %), avec des parts plus faibles dans les Amériques (18 %) et en Europe (9 %).
La production de combustibles devrait continuer à augmenter pour atteindre entre 2,3 et 2,7 milliards de mètres cubes par an d'ici 2050, en fonction de la rapidité avec laquelle les solutions de remplacement seront déployées.
CUISINE ET CHAUFFAGE
Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 2 milliards de personnes, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, utilisaient le bois comme principale source d'énergie pour le chauffage et la cuisine en 2022.
Le bois est privilégié par les ménages à faibles revenus d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud parce qu'il est plus abordable, plus fiable et, dans certains cas, la seule option disponible - même si la pollution de l'air intérieur qui en résulte est préjudiciable à la santé.
En Afrique, deux tiers des ménages utilisent le bois comme combustible, et l'énergie du bois représente environ 27 % de l'approvisionnement en énergie primaire de la région. Dans plusieurs pays subsahariens, l'énergie ligneuse représente 90 % de l'ensemble des sources d'énergie utilisées par les ménages.
Les ménages des zones rurales se contentent de ramasser du bois de chauffage, tandis que leurs homologues urbains utilisent généralement du charbon de bois, car il est plus dense en énergie et donc plus facile à transporter, et qu'il ne dégage pas de fumée.
L'augmentation de la consommation de combustibles ligneux en Afrique est due à l'accroissement de la population, à l'urbanisation, à l'augmentation des revenus et à l'accès limité à l'électricité.
Les ménages urbains consomment généralement plus d'énergie, de sorte que là où la migration vers les villes ne s'est pas accompagnée d'une amélioration de l'accès à l'électricité, la consommation de bois de chauffage et surtout de charbon de bois a augmenté.
Selon la FAO, la production mondiale de charbon de bois atteindra le chiffre record de 59 millions de tonnes en 2023, contre 51 millions de tonnes en 2013 et 42 millions de tonnes en 2003.
L'Afrique a représenté plus de 60 % de la production mondiale de charbon de bois l'année dernière et c'est la principale source de chauffage et de cuisson dans de nombreuses zones urbaines d'Afrique de l'Est, de l'Ouest et d'Afrique australe.
PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ
L'augmentation de la consommation de bois de chauffage ne se limite pas aux marchés traditionnels du bois de chauffage et du charbon de bois dans les pays en développement.
Les pays d'Europe du Nord-Ouest et d'Asie du Nord-Est brûlent des volumes croissants de bois, y compris sous forme de granulés, pour produire de l'électricité.
Les granulés et autres combustibles ligneux sont devenus populaires auprès des producteurs d'électricité parce que les décideurs politiques les considèrent comme des combustibles renouvelables à faibles émissions nettes, ce qui leur assure un traitement réglementaire favorable, à condition qu'ils respectent les normes de gestion durable des forêts.
Contrairement à la production éolienne et solaire, la production à partir de bois est disponible et ne souffre pas d'intermittence ; la production à partir de granulés de bois offre donc le meilleur des deux mondes.
La production mondiale de granulés de bois a plus que doublé, passant de 21 millions de tonnes dix ans plus tôt à 47 millions de tonnes en 2023, selon la FAO.
En 2023, les principaux importateurs de granulés de bois étaient le Royaume-Uni (6 millions de tonnes), le Japon (6 millions), la Corée du Sud (4 millions), le Danemark (3 millions), les Pays-Bas (2 millions), l'Italie (2 millions), la France (1 million) et la Belgique (1 million).
Dans l'Union européenne, la bioénergie produite à partir de matières premières agricoles, forestières et de déchets organiques est la principale source d'énergie renouvelable, représentant environ 59 % de la consommation d'énergie renouvelable en 2021.
Les combustibles solides primaires représentent 70 % de la production totale de bioénergie, et 66 % de tous les combustibles solides proviennent de la biomasse forestière, les parts des déchets organiques (26 %) et de la biomasse agricole (8 %) étant beaucoup plus faibles.
L'utilisation à grande échelle de la biomasse forestière est toutefois controversée, certains responsables politiques de l'UE s'inquiétant de la mesure dans laquelle elle permet de réduire les émissions par rapport à la combustion de combustibles fossiles.
La directive actualisée de l'Union européenne sur les énergies renouvelables, adoptée en 2023, a appelé à une définition plus détaillée de la gestion durable des forêts pour s'assurer que les combustibles ligneux réduisent réellement les émissions nettes.
Références :
- Produits forestiers mondiaux : faits et chiffres (FAO, 2024)
- Etat des forêts du monde (FAO, 2024)
- Perspectives du secteur forestier mondial en 2050 (FAO, 2022)
- Produits forestiers : revue annuelle du marché 2023/24 (FAO, 2024)
- Transition du charbon de bois : écologisation de la chaîne de valeur (FAO, 2017)
- Production et consommation d'énergie (OWID, 2024)
- Rapport de situation sur l'énergie (OMS, 2024)
- Rapport sur la durabilité des bioénergies (Commission européenne, 2023)
- Directive sur les énergies renouvelables III (Commission européenne, 2023)
https://jkempenergy.com/2024/12/11/rising-wood-fuel-consumption-shows-limits-of-energy-transition/
Fin 2022, le prix du pellet a flambé jusqu’à 800 euros la tonne. Deux ans plus tard, le combustible pour poêles et chaudières a retrouvé un tarif correct. Jusqu’à concurrencer les bûches ?...Les fameuses courbes de l’ONF le montrent : un kilowattheure (kWh) revient à moins de six centimes d’euros avec une bûche contre environ 7,50 pour les granulés (et 0,28 l’électricité).
Pourquoi le kachelofe, ce poêle traditionnel alsacien, revient à la mode...Avec l'augmentation des coûts de l'énergie, il est un vieil ustensile alsacien qui revient à la mode, le kachelofe, ce gros poêle en faïence, inusable et qui fonctionne au bois. Plus cher à l'installation, ce mode de chauffage est aussi plus durable dans le temps....
TRIBUNE. Une part importante du budget sert à financer le développement du bois énergie. Une aberration sanitaire et climatique, dénonce un collectif de médecins et d’associations dans une lettre à la ministre de la Transition écologique...
Madame la Ministre,
Votre budget tristement insuffisant vous offre une réelle « opportunité » – en supprimant les subventions au bois énergie – de faire des économies tout en agissant durablement et efficacement pour la santé de nos concitoyens et de nos forêts.
À l'heure où les enjeux liés au dérèglement climatique n'ont jamais été aussi visibles, nous partageons votre légitime frustration et votre colère face aux contraintes budgétaires de votre ministère. Néanmoins, l'heure est venue de poser une question cruciale : pourquoi, alors que nous sommes contraints de faire des choix budgétaires difficiles, continuer à subventionner le bois énergie, dont l'impact délétère climatique et sanitaire n'est plus à démontrer ?
Une biomasse à préserver
Rappelons que le bois énergie regroupe la production de chaleur et d'électricité par la combustion du bois, et inclut donc le chauffage au bois collectif (centrales industrielles et collectives) et des particuliers (bûches ou granulés). Le bois énergie, souvent considéré comme une énergie « renouvelable » et « bas carbone », bénéficie à ce titre de larges subventions et d'aides publiques. L'Agence de la transition écologique (Ademe) distribue chaque année des centaines de millions d'euros pour soutenir son développement. Il bénéficie également d'une TVA réduite à 10 % (contre 20 % pour le bois d'œuvre), du Fonds chaleur (dont une part importante est utilisée pour financer les installations de biomasse), du Fonds air-bois, de MaPrimeRénov', de la prime CEE, et est exonéré de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).
Or les émissions de dioxyde de carbone (CO2) issues de la combustion du bois sont loin d'être négligeables. Brûler du bois pour produire de l'énergie émet plus de CO2 que le gaz naturel, le charbon ou le fioul par kilowattheure produit. À cela s'ajoutent les délais de régénération des forêts : il faudra plusieurs décennies pour que le CO2 émis par la combustion du bois soit à nouveau séquestré, ce qui rend son usage inadapté dans un contexte d'urgence climatique, comme l'ont rappelé des scientifiques du Giec, qui estiment que le développement du bois énergie augmentera d'au moins 10 % les émissions de gaz à effet de serre dans les dix prochaines années.
De plus, le puits de carbone forestier s'effondre et certaines de nos forêts émettent désormais du CO2. En seulement dix ans, elles ont perdu la moitié de leur capacité d'absorption du carbone.
Un enjeu sanitaire majeur
Mais le problème de la combustion du bois est aussi et surtout un enjeu sanitaire majeur, car la combustion du bois génère bien plus de particules fines et de gaz toxiques que n'importe quelle autre énergie. Le bois est de très loin la principale source d'émissions de particules fines et ultrafines et n'épargne pas les villes françaises, où la part du chauffage au bois représente moins de 10 % des modes de chauffage mais déjà plus de 70 % des émissions de particules fines, par exemple Strasbourg.
Le chauffage au bois est également délétère pour l'air intérieur, des études montrant que l'utilisation de poêles à bois – même récents – triple le niveau de particules fines à l'intérieur de la maison et augmente significativement le risque de cancers du poumon lors d'une utilisation régulière.
La combustion du bois est également le principal émetteur de métaux lourds, de composés organiques volatils et semi-volatils tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), cancérigènes et perturbateurs endocriniens.
Certes, l'amélioration des appareils certifiés et l'utilisation de filtres dans les chaudières collectives réduisent une part importante de ces émissions, mais celles de polluants restent préoccupantes, notamment en termes de particules ultrafines.
De plus, les subventions accordées à ces appareils récents créent un « appel d'air » et entraînent un développement massif du chauffage au bois là où il n'existait pas ou peu, notamment dans les grandes métropoles. Ce développement du bois énergie dans des zones denses, déjà très polluées, est extrêmement préjudiciable pour la santé des habitants et devrait nous obliger à interdire tout appareil de chauffage au bois dans les métropoles, suivant ainsi l'exemple de Londres ou d'Utrecht.
Combien de milliards d'euros d'argent public a-t-on déjà distribués pendant plus de vingt ans en subventionnant les motorisations diesel via le bonus-malus écologique, au détriment de la santé de tous ? Cette tragique erreur est en train de se répéter et rien ni personne ne parviennent à l'arrêter, malgré les appels de scientifiques, de médecins, de collectifs et d'associations qui se battent contre l'installation de centrales biomasse à proximité d'écoles ou d'habitations.
Lutter efficacement contre la pollution de l'air sera, de plus, assurément bénéfique aux finances publiques puisque le Sénat estimait en 2015 le coût économique de la pollution de l'air à 101,3 milliards d'euros par an en France et qu'un rapport récent quantifiait à 19 milliards d'euros le coût spécifique de la pollution de l'air intérieur.
En cessant de subventionner les aides aux installations de chauffage au bois, collectives ou individuelles, ou au minimum en les adaptant au contexte local (en évitant par exemple les zones densément peuplées, polluées), vous enverrez un message clair aux Français : celui d'un gouvernement déterminé à investir dans la transition écologique, favorisant le stockage du carbone dans des produits à longue durée de vie (charpente, matériaux d'isolation) sans nuire aux écosystèmes ni à la santé des citoyens.
*Signataires :
Dr Thomas Bourdrel, collectif Strasbourg respire ; collectif Air-Santé-Climat
Pr Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche Inserm, professeure d'épidémiologie environnementale à l'université de Montpellier ; collectif Air Santé-Climat
Dr Gilles Dixsaut, Comité francilien contre les maladies respiratoires ; collectif Air-Santé-Climat
Dr Pierre Souvet, président de l'Association santé environnement France (Asef) ; collectif Air-Santé-Climat
Dr Mallory Guyon, Collectif environnement santé 74 ; collectif Air-Santé-Climat
Guillaume Muller, Association Val-de-Marne en transition ; collectif Air-Santé Climat
Tony Renucci, directeur général de l'association Respire
Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS
Association Sucy environnement transition
Collectif fontenaysien pour la qualité de l'air
Muriel Auprince, Coll'Air pur
Association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB)
Association APPEPHE (Association pour la préservation, la protection et la défense de l'environnement, de la qualité de vie et des paysages des hauts d'Évian)
Association SOS MCS
Collectif anti-nuisances de FNE13
https://www.lepoint.fr/societe/transition-ecologique-des-medecins-appellent-a-cesser-de-subventionner-le-chauffage-au-bois-29-10-2024-2574013_23.php
les chiffres-clés en Auvergne Rhône-Alpes ..... Dans la région, près de 750 000 ménages utiliseraient du bois bûche pour se chauffer pour une consommation globale d’environ 4,5 millions de stères par an. Il s’agit de la deuxième énergie renouvelable produite en Auvergne Rhône-Alpes après l’hydraulique....Pour de nombreux ménages, le bois reste un moyen de chauffage intéressant financièrement. Cette énergie demeure bien moins couteuse que le gaz et surtout l’électricité.
Le chauffage au bois bientôt interdit sur un périmètre élargi dans le Rhône, l'Ain et l'Isère....depuis avril 2023, dans la Métropole de Lyon, les foyers ouverts sont déjà interdits, ainsi que les appareils peu performants. Selon les informations du Progrès, un projet d’arrêté préfectoral restreint ces modes de chauffage au-delà de ce périmètre. La mesure fait partie du plan de protection de l’atmosphère qui sera présenté mercredi 25 septembre.
L'industrie des granulés de bois : Une double menace pour les communautés rurales pauvres
Debra David est en colère :
"Je sais que c'est une question d'argent, mais ma santé est plus importante que l'argent".
Dans le comté de Caroline du Nord où elle vit, un tiers des habitants sont afro-américains et un sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. C'est également là que se trouve une usine de granulés de bois qui rejette des tonnes de polluants dans l'air local.
"J'ai moi-même deux pompes à asthme", a déclaré David lors d'une récente manifestation contre Enviva, le plus grand fabricant de granulés de bois au monde. "J'en prends une tous les jours et l'autre en cas de besoin. Cela ne devrait pas arriver à notre communauté".
Mais l'usine menace la communauté d'une autre manière, moins directe. L'abattage des arbres et leur transformation en granulés destinés à être brûlés dans des centrales électriques entraînent une augmentation du carbone dans l'atmosphère. Or, ce sont les communautés comme celle de David qui sont les moins à même de résister aux défis du changement climatique.
Les granulés de bois sont une forme de biomasse polyvalente, concentrée et facilement transportable. Mais la fabrication des granulés de bois est polluante et consomme beaucoup d'énergie. Une fois le bois séché et broyé en sciure, il est chauffé et pressé dans des moules pour former de petits morceaux cylindriques de fibre de bois dense.
Cette forme de biomasse présente au moins deux avantages pour les producteurs d'énergie. Premièrement, il est relativement facile de convertir les centrales électriques au charbon pour qu'elles brûlent des granulés de bois. Deuxièmement, une fois débarrassés d'une grande partie de leur humidité, les granulés sont plus économiques à transporter que le bois brut. Il s'agit d'un avantage important, car la quasi-totalité des granulés industriels fabriqués aux États-Unis sont expédiés à l'étranger.
Neutralité carbone ?
L'exportation de granulés à partir des États-Unis est une activité en plein essor. En effet, les pays d'Europe et d'Asie cherchent désespérément à atteindre leurs objectifs en matière de climat, et l'utilisation de combustibles à base de bois comme les granulés est largement considérée comme un moyen de produire de l'électricité sans rejeter de carbone dans l'atmosphère.
Quel est le processus magique qui rend cela possible, malgré le fait que les granulés de bois, lorsqu'ils sont brûlés, émettent plus de CO2 que le charbon ?
Ce n'est pas un tour de magie. Il s'agit d'une astuce comptable, approuvée par des organismes internationaux de lutte contre le changement climatique tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et inscrite dans la directive de l'UE sur les énergies renouvelables. Par conséquent, les signataires de l'accord de Paris sur le climat peuvent classer la biomasse ligneuse comme neutre en carbone, prétendant ainsi résoudre le problème du changement climatique tout en l'aggravant.
Le système est le suivant : Lorsqu'une forêt est abattue aux États-Unis, elle est considérée comme une dette carbone. Ainsi, pour éviter de compter la dette deux fois, les granulés produits à partir de cette forêt peuvent être brûlés au Royaume-Uni, par exemple, sans émettre le moindre CO2 - du moins selon le grand livre du carbone. Le carbone était déjà censé avoir été émis lorsque les arbres ont été abattus aux États-Unis.
Lorsque la forêt est replantée, nous avons théoriquement produit de l'électricité à l'aide d'un système neutre en carbone. Malheureusement, trop souvent, les forêts ne sont pas replantées. Et même lorsqu'elles le sont, il peut s'écouler des décennies avant que les nouveaux arbres ne séquestrent à nouveau autant de carbone que ceux qui ont été abattus.
En réalité, l'abattage et la combustion des arbres ne permettent pas, comme le prétend l'industrie des granulés de bois, de lutter contre le changement climatique, mais plutôt de l'accélérer. Pourtant, les subventions publiques massives incitent les fabricants à accroître leur production de manière agressive. Enviva, par exemple, a annoncé l'année dernière qu'elle espérait doubler sa production d'ici 2027 en construisant deux nouvelles usines par an.
Cibler les communautés peu fortunées
Actuellement, tous les granulés de bois fabriqués aux États-Unis proviennent des États du sud-est. Cela s'explique par le fait que la région est très boisée, que les réglementations environnementales y sont souvent laxistes et que de nombreuses villes rurales pauvres n'ont pas les moyens de lutter contre l'invasion d'industries polluantes.
Sam Davis, scientifique au sein du groupe environnemental Dogwood Alliance, a réalisé une étude portant sur la démographie des comtés où les usines étaient implantées.
"Nous avons examiné l'emplacement de toutes les usines de granulés de bois et constaté qu'elles étaient deux fois plus susceptibles d'être situées dans des communautés de justice environnementale que dans des communautés blanches aisées", a déclaré M. Davis lors d'une interview.
Cela signifie que les usines de granulés de bois sont le plus souvent situées dans des comtés où vivent des Noirs ou des minorités. Par rapport à la moyenne de l'État, les habitants de ces comtés sont plus nombreux à vivre dans la pauvreté, à être au chômage ou à recevoir des allocations.
Pollution atmosphérique
Comme les usines de pellets rejettent des tonnes de polluants dans l'air, elles présentent des risques pour la santé des habitants du voisinage. Les habitants se plaignent le plus souvent de la poussière de bois granuleuse qui se dépose sur les voitures et les meubles d'extérieur, car c'est le rejet le plus visible des usines. Mais l'air qu'ils respirent contient également un mélange composé d'autres polluants bien plus dangereux.
"Le processus de fabrication des granulés peut libérer du monoxyde de carbone, des gaz azotés et d'autres polluants atmosphériques dangereux, y compris des substances naturellement présentes dans le bois, comme le formaldéhyde et d'autres composés organiques volatils", explique M. Davis, spécialiste des sciences de l'environnement.
Certains de ces produits chimiques peuvent être toxiques ou cancérigènes, même en petites quantités. Les habitants respirent également ce que les scientifiques appellent les PM2,5, une poussière pernicieuse si fine qu'elle peut se loger dans les poumons et pénétrer dans la circulation sanguine, aggravant l'asthme et provoquant des crises cardiaques.
Lorsqu'ils sont interrogés sur le bilan de la pollution dans les quartiers, les fabricants de pellets comme Enviva affirment qu'ils respectent toutes les réglementations relatives à la qualité de l'air. Mais en réalité, ce n'est pas le cas.
Malgré des normes quelque peu laxistes dans de nombreux États du sud, les fabricants de pellets ont été surpris à plusieurs reprises en train de dépasser les émissions autorisées. Trois des quatre installations d'Enviva en Caroline du Nord ont été citées ces dernières années pour des infractions à la réglementation sur la qualité de l'air. Une usine du comté de Sampson a été trouvée en violation des normes de pollution au moins cinq fois depuis 2017.
Drax, le deuxième plus grand fabricant de pellets au monde, ne fait pas beaucoup mieux lorsqu'il s'agit de respecter ses limites d'émissions. L'usine de l'entreprise britannique dans le Mississippi a été condamnée à une amende de 2,5 millions de dollars en 2021 et a reconnu cette année avoir rejeté plus du double des limites autorisées de "polluants atmosphériques dangereux". La Louisiane voisine n'effectue même pas de tests pour les polluants atmosphériques dangereux, mais les deux usines Drax de cet État ont été condamnées l'année dernière à une amende de 1,6 million de dollars chacune pour avoir rejeté des quantités excessives d'une autre catégorie de produits chimiques dangereux appelés "composés organiques volatils".
Effets sur la santé
Les gaz nocifs émanant des usines ne sont qu'un des problèmes de santé auxquels sont confrontés les habitants de ces quartiers. Debra David vit dans une petite ville afro-américaine de Caroline du Nord appelée Dobbins Heights. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des camions diesel crachant des gaz d'échappement passent devant sa maison, transportant des copeaux de bois ou des grumes vers l'usine Enviva toute proche.
"La plupart du temps, ces camions ne sont jamais couverts...", a-t-elle déclaré lors d'un entretien téléphonique. "Et toute cette sciure de bois et d'autres choses s'envolent sur les voitures et sur vous. On parle de 200 camions par jour - c'est ce qu'ils ont dit, mais j'ai l'impression que c'est plus que ça.
La circulation des camions et les émissions de l'usine ont un impact sur la santé des voisins de David.
"Dans le quartier où j'habite, il y a huit personnes d'un côté. Six d'entre elles ont des pompes à albutérol", explique David, en référence à un inhalateur utilisé pour traiter les maladies pulmonaires. "Un enfant d'un an ne devrait pas venir ici et avoir des problèmes respiratoires après avoir passé sept ou huit mois ici.
Les plaintes de David reflètent un modèle d'inégalité établi de longue date aux États-Unis. Un rapport du Fonds de défense de l'environnement (Environmental Defense Fund) a révélé que les pauvres étaient 49 % plus susceptibles de vivre dans des endroits où les normes fédérales de pollution étaient dépassées, et que les Afro-Américains âgés étaient trois fois plus susceptibles de mourir d'une exposition à des particules de poussière fine que les Blancs âgés.
Une attaque sur deux fronts
Les personnes qui vivent à proximité de ces usines sont assaillies sur deux fronts. Tout d'abord, elles sont confrontées à des problèmes de santé liés au bruit, à la poussière et à la pollution. Deuxièmement, l'abattage des forêts et la combustion des granulés accélèrent le changement climatique, qui affecte de manière disproportionnée ces communautés mal desservies.
Les communautés rurales pauvres sont plus susceptibles d'être confrontées à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tornades, les ouragans et les inondations. Les vagues de chaleur sont particulièrement meurtrières dans les endroits où les gens ont moins les moyens d'acheter des climatiseurs. La chaleur excessive est la principale cause de décès liés aux conditions météorologiques aux États-Unis, et une étude californienne a établi un lien entre les températures élevées et la mortalité infantile, en particulier chez les bébés noirs.
Dans ces communautés, la pauvreté est le facteur de menace unificateur. Leur statut marginalisé les rend plus susceptibles d'attirer des industries polluantes, alors même que le manque de ressources rend la résilience plus difficile face à l'escalade du changement climatique.
Plus profondément, la mentalité instrumentale qui ne tient pas compte de la santé de la planète dévalorise également la santé des habitants. Comme l'histoire l'a montré, les dirigeants des industries extractives considèrent les personnes, en particulier les personnes de couleur, comme des objets à soumettre dans le but de gagner de l'argent,
De même, le monde naturel est considéré comme une chose à exploiter pour réaliser des profits. Les racines du changement climatique sont inhérentes à notre culture de conquête et de domination, une culture qui valorise à la fois le pouvoir sur les gens et le pouvoir sur la nature.
Par James L. VanHise, initialement publié par Resilience.org
25 août 2023
Attention: l’interdiction des chauffages au bois peu performants entre en vigueur samedi Des aides existent pour le remplacement de son matériel, rappelle la Métropole de Lyon....Si le chauffage au bois représente à peine 10 % des logements du territoire, il génère une part non négligeable de la pollution atmosphérique...
Cette source d’énergie, réputée « écolo », génère davantage de particules fines que le transport. Un tabou absolu dans une France qui veut la développer.
Il tue, et alors ? Qu'on la pose à l'Agence de la transition écologique (Ademe), au ministère de la Transition énergétique ou à celui de la Santé, la question provoque les mêmes froncements de sourcils et silences gênés. Il y a de quoi : alors que la pollution aux particules fines PM 2,5 provoque, chaque année, 40 000 morts en France, et que les plans se multiplient pour évincer des villes les moteurs de voiture les plus émetteurs, le mal ne disparaît pas.
Pire : au rythme où se développe le chauffage au bois, il menace même d'augmenter, comme on le constate déjà au cœur de la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, asphyxiée depuis des décennies par les feux de cheminée et le trafic routier : après avoir sensiblement baissé sous l'effet des restrictions mises en place pour limiter la pollution des transports, les émissions de PM 2,5 dans la vallée encaissée ont à nouveau bondi de 13 % entre 2018 et 2022, selon les données de la préfecture.
Une réalité qui affole Antoine Martin, président de l'association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB). « Les moteurs des camions et des voitures sont de plus en plus performants, les entreprises ont réduit leurs émissions… Il ne reste plus que le bois, que le gouvernement subventionne pour que les gens s'équipent ! On a remplacé 5 000 vieux équipements par des chaudières récentes. C'est bien le signe que ça ne marche pas ! » Polluante, l'énergie « renouvelable » préférée des Français ?
Pour les spécialistes de santé publique, la question ne fait plus guère de doute, alors que les effets sanitaires de cette pollution se manifestent loin des villes. Lorsqu'il s'est installé dans une petite bourgade verdoyante du Cher, Jonathan pensait y construire sa vie dans un environnement privilégié, au grand air. Quatre ans plus tard, le jeune homme de 35 ans souffre de problèmes respiratoires tels qu'il ne peut plus travailler. L'origine de sa maladie ? Les particules recrachées par les trois maisons entourant la sienne, toutes chauffées au bois.
« Mon médecin a très vite établi le lien, et on a fait des mesures : chez moi, la concentration en particules fines (PM 2,5) peut dépasser les 80 microgrammes par mètre cube (µg/m3), quand l'OMS recommande une moyenne journalière de maximum 5 µg/m3 », raconte-t-il. À quelques dizaines de kilomètres plus au Nord, Jean-Christophe connaît le même enfer. « Mes voisins ont installé une chaudière à bois dont l'évacuation se fait par le mur extérieur, à hauteur d'homme. »
De l'autre côté de la rue, Jean-Christophe avale tout. Asthme, faiblesse respiratoire, problèmes de cœur… « J'ai tenté de dialoguer avec mes voisins, mais ils ne veulent rien entendre. Ils font du compost, se déplacent à vélo, et sont persuadés d'être super-écolos ! L'idée même que le bois puisse polluer leur est insupportable. Et le maire, qui touche des subventions pour construire une chaufferie au bois, est encore plus fermé. Pour lui, le bois est propre, et je suis un mythomane ! »
Trente-cinq fois plus de substances cancérigènes que le fioul domestique
Les données du Citepa, l'organisme indépendant chargé de réaliser les inventaires d'émissions qui font référence en France (base Secten), sont pourtant implacables : les particules émises par le chauffage au bois ont représenté, en 2020, quelque 27 % des émissions nationales en PM 10 [particules inférieures à 10 micromètres, NDLR], 42,5 % des émissions en PM 2,5 [inférieures à 2,5 micromètres] et 57 % des émissions en PM 1.0 [inférieures à 1 micromètre].
Ces deux dernières sont les plus dangereuses : « Les particules ultrafines parviennent à atteindre le fond des alvéoles respiratoires », détaille Thomas Bourdrel, médecin radiologue et chercheur associé à l'université de Strasbourg, spécialiste des effets sanitaires de la pollution de l'air. « Elles peuvent donc pénétrer dans le système sanguin et atteindre de nombreux organes, parmi lesquels le cerveau et la moelle épinière. »
La combustion du bois est aussi responsable de 81 % des émissions d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), substances cancérigènes, dont certaines sont des perturbateurs endocriniens avérés, souligne le spécialiste. « La combustion du bois émet 35 fois plus de substances cancérigènes que le fioul domestique. Les particules ultrafines sont toxiques par leur taille et par leur composition : sur leur noyau central, composé de carbone pur, graphitique, s'agglomèrent tout un tas de molécules toxiques, notamment des HAP, qui sont en grande partie responsables des effets de la pollution sur le cœur, mais aussi des métaux lourds comme du cadmium, du fer, de l'arsenic… », alerte le chercheur.
Le Dr Bourdrel est excédé de se heurter à une forme de déni des pouvoirs publics, qui soutiennent activement, depuis quinze ans, le développement de cette énergie « renouvelable », en remplacement des fossiles ou du chauffage électrique. Il redoute une aggravation de la pollution, y compris dans les endroits soumis à des plans de protection de l'atmosphère (PPA) : « Strasbourg ne respecte pas les normes fixées par l'OMS, elle est obligée de mettre en place une ZFE (Zone à faibles émissions)… Et elle a construit une centrale biomasse. C'est aberrant ! »
Explosion des ventes d'appareils
Amorcée par les pouvoirs publics, qui ont interdit les chaudières à gaz et au fioul dans les logements neufs d'abord, puis leur remplacement dans les logements existants depuis 2022, la ruée sur les systèmes de chauffage au bois s'est accentuée avec la guerre en Ukraine, qui a porté les prix du gaz et de l'électricité à des niveaux stratosphériques.
Alors qu'en 2018, selon les données de l'Ademe, 7,8 millions de ménages se chauffaient déjà au bois – contre moins de 5 millions dix ans plus tôt –, leur nombre « dépasse sans doute déjà 9 millions », évalue Éric Vial, directeur de Propellet, l'association nationale des professionnels du chauffage au granulé. En 2022, les ventes de ces appareils ont quasiment doublé par rapport à 2020, avec 210 000 nouveaux poêles installés.
« Le granulé est très économique par rapport aux autres modes de chauffage, mais c'est aussi lié aux aides. Grâce à MaPrimeRenov, les foyers modestes peuvent toucher jusqu'à 12 000 euros de financement pour installer une chaudière qui en coûte 15 000 », détaille Éric Vial, qui prévoit un doublement des ventes.
Le bois reste une pièce maîtresse de la stratégie française pour atteindre ses objectifs climatiques : l'ambition est de porter à 9,5 millions le nombre de foyers se chauffant au bois en 2023, et à 11,3 millions en 2028, « à consommation de bois constante ». Une politique ambitieuse décidée en 2007 au moment du Grenelle de l'Environnement, mais qui fait encore l'impasse sur deux écueils majeurs : son impact sur le climat et celui sur la santé publique.
Une fausse « neutralité » climatique
Dans les faits, « la combustion d'une tonne de bois dégage davantage de CO2 que la combustion d'une tonne de charbon », alerte le Dr William Moomaw, professeur de politique internationale de l'environnement à l'université Tufts (Massachusetts) et auteur de cinq rapports du Giec, dans un mémo cinglant dénonçant le « mythe de la neutralité carbone de la biomasse ».
Le bois n'est considéré « renouvelable » en Europe que par une convention qui suppose que le bois brûlé est aussitôt replanté de manière durable, que sa combustion est donc « neutre » en carbone, principe en vertu duquel ses émissions réelles… ne sont pas comptées ! Dans les bilans officiels, elles équivalent à zéro. Selon le Giec, pourtant, le facteur d'émission du bois, exprimé en grammes de CO2 par mégajoule (MJ), atteint 112 g CO2 /MJ, c'est-à-dire le plus élevé de tous les combustibles.
Cette assertion de neutralité est problématique, dans la mesure où « la combustion du bois ne prend que quelques minutes, quand l'absorption de carbone par de nouveaux arbres prend des décennies. Ce n'est que si l'arbre repoussait instantanément que cette partie du cycle serait neutre », s'agace William Woomaw qui, comme de nombreux scientifiques, dénonce depuis des années une entourloupe comptable à l'effet particulièrement pervers, puisqu'elle incite les autorités, pour améliorer sur le papier leurs bilans d'émissions, à brûler de plus en plus de bois. Si la neutralité est effectivement atteinte au bout de quarante ans – ce qui reste à prouver –, le potentiel de stockage, lui, est diminué.
« Les collectivités raffolent de ce système, puisqu'une tonne de bois brûlé est comptée comme zéro », appuie Antoine Martin, de l'association pour le respect du site du Mont-Blanc. « Voilà pourquoi l'Ademe continue à subventionner le chauffage au bois… Ces gens tournent en roue libre ! » Le développement du « bois énergie » a permis d'accompagner la réduction des moyens de production d'électricité : en 2021, la consommation primaire de biomasse solide s'élevait à 132 TWh, contre 105 TWh en 2000, selon les bilans énergétiques.
La récolte de bois pour l'énergie, dans le même temps, a explosé, passant de 2,3 millions de mètres cubes récoltés en 2000 à… 8,8 millions en 2022, selon les données du ministère de l'Agriculture. La quantité de bois brûlé pour le chauffage a dépassé, pour la première fois l'an dernier, celle de 1948 ! Mais s'il a fallu importer 20 % des pellets brûlés dans les poêles modernes, selon Éric Vial, la ressource en bûches ne manque pas : le réchauffement climatique et les invasions de scolytes qui frappent la forêt française font grimper les dépérissements et le nombre de coupes sanitaires.
« La France a besoin du bois, c'est une énergie locale qui contribue à notre indépendance, et on a besoin d'un mix énergétique diversifié. On ne s'en sortira pas en misant tout sur l'électricité ! », justifie l'Ademe. De fait : la combustion du bois reste de très loin la première source d'énergie « renouvelable » en France, représentant 35 % du total… Loin devant l'éolien (12 %) et même l'hydraulique (18 %).
Les émissions réelles : un secret d'État
Physiquement, donc, la combustion de bois rejette bien du CO2 en quantité importante. Une réalité dont le public n'a pas conscience, comme il n'a qu'une vague idée des polluants émis. Lorsqu'il tente de faire de la prévention, le Dr Thomas Bourdrel se heurte à un mur. « On rencontre beaucoup de résistances. Les gens se croient écolos, ils sont sensibles à la question, et ça bloque. »
Pourtant, la qualité de l'air ne pourra s'améliorer sans une réelle prise de conscience. Aujourd'hui, plus de la moitié du parc d'appareils de chauffage au bois a plus de vingt ans – des systèmes extrêmement polluants. L'Ademe plaide pour un remplacement des systèmes anciens par des appareils plus performants, grâce à une subvention prélevée sur le « fonds air-bois ».
« L'objectif est de remplacer les appareils non performants, soit environ un tiers du parc », explique Manon Vitel, chargée du dossier à l'Ademe. Et les autres ? L'agence mise sur des campagnes d'information afin d'éduquer les utilisateurs à mieux manier leur matériel. « Il faut utiliser du bois bien sec, allumer son appareil par le haut, entretenir correctement les conduits… »
Cela suffira-t-il ? Pas sûr… Aujourd'hui, les poêles les plus performants répondent au label Flamme Verte, élaboré par les entreprises, avec l'aide de l'Ademe. Mais leurs émissions sont loin d'être nulles. « En 2022, tous les appareils commercialisés respectent les critères Eco-design (au plus 5 g/kg, soit 278 g/GJ) », indique Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) dans un rapport récent.
« La barre est à mettre à ce niveau. » Autrement dit, les appareils datant des années précédentes, avant 2022, n'y sont pas. Et leurs émissions réelles ne sont pas connues : « Les données sont prélevées en laboratoire par les constructeurs eux-mêmes, comme autrefois pour les moteurs diesel », s'indigne Antoine Martin. Jugeant probable que les émissions soient sous-évaluées, l'Ineris a lancé une étude visant à les mesurer, cette fois, en conditions réelles, et en tenant compte des différentes technologies d'appareils (arrivée d'air secondaire, système de post-combustion, isolation des chambres de combustion…)
Ses résultats, attendus au mois de mars, relèvent quasiment du secret d'État : ni l'Ineris, ni l'Ademe n'ont accepté de répondre, sur ce sujet hautement sensible, aux questions du Point. Mais les inventaires nationaux d'émissions qui seront publiés en 2023 s'appuieront sur ce nouveau référenciel. "Les émissions de particules, notamment, ont été revues à la hausse de façon considérable", confie une source au Citepa.
Le ministère de la Santé britannique, lui, a fait ce travail : dans son rapport annuel sur la pollution de l'air pour 2022, il établit que les poêles les plus modernes, labellisés « éco », émettent 450 fois plus de particules polluantes et toxiques que les chaudières au gaz.
Une question « d'éducation », juge le ministère de la Transition écologique, qui pense qu'une campagne de communication adéquate sera suffisante pour réduire les émissions, et ne renonce en rien à ses objectifs de développement de la biomasse. Les municipalités ont déjà installé 7 145 chaufferies au bois, lourdement subventionnées. Une fuite en avant ? En 2018, des scientifiques du Giec s'en alarmaient dans la revue Nature : au rythme où se développe le chauffage au bois en Europe, il pourrait provoquer une augmentation de 10 % des gaz à effet de serre dans les dix prochaines années.
https://www.lepoint.fr/environnement/le-chauffage-au-bois-premier-pollueur-et-fleau-pour-la-sante-09-02-2023-2508096_1927.php
Le vol de bois de chauffage et le pillage des petites forêts en augmentation ...La hausse du prix du bois est elle aussi à l’origine de la hausse des vols en forêts ? Que ce soit du bois de chauffage ou des arbres sur pied, les propriétaires privés sont en alerte et cherchent des solutions, en particuliers ceux qui ont des petites parcelles.
Le prix du stère de bois grimpe et les fournisseurs s’interrogent sur leur capacité à répondre à la demande dans les prochaines semaines. Malgré cela, beaucoup de Français se tournent vers la cheminée face à l’augmentation du prix de l’énergie.
Dans un poêle à bois dernier cri, quelques bûches sont déjà prêtes à flamber pour l’hiver. Pour chauffer son habitation, Eddy Verdru, habitant de Godewaersvelde (Nord), préfère se tourner vers le feu de cheminée plutôt que d’allumer sa pompe à chaleur électrique. Il vient de dépenser 7 000 euros pour installer son poêle. “C’est plus un choix plaisir que le fait de faire une cheminée le soir. Maintenant, c’est vrai qu’avec la crise, je pense qu’elle tournera un peu plus le soir et plus longuement pour éviter une consommation électrique”, justifie-t-il.
La demande en bois a augmenté de 600 000 tonnes en deux ans
Selon l’entreprise qui a posé le poêle d’Eddy, les demandes de devis affluent. Les particuliers cherchent un mode de chauffage plus économique. “Avec les augmentations, dans tous les cas, ça reste vraiment rentable par rapport au chauffage tout électrique ou alors avec une chaudière à gaz”, explique Vincent Giot, commercial Cheminées Poêles Création. À Béthune (Pas-de-Calais), le leader français du marché confirme cet engouement. En deux mois, la bûche a même détrôné le granulé, leader du marché auparavant. Au niveau national, la demande en bois de chauffage a augmenté de 600 000 tonnes en moins de deux ans.
« La récolte de bois-énergie en France ne pourrait en aucun cas aboutir à une sur-exploitation »....Le Monde de l’Énergie ouvre ses colonnes à Jean-Baptiste Schwebel, président de la Commission bois-énergie du Syndicat des énergies renouvelables (SER), pour détailler la place de la biomasse forestière et du bois-énergie dans la transition énergétique, notamment au niveau européen, où une récente décision du Parlement a été très critiquée par les acteurs de la filière.
"C'est de la folie", résume ce vendeur de bois, à propos de la frénésie qui touche les acheteurs de ce combustible ces dernières semaines. Beaucoup souhaitent utiliser leur cheminée en complément ou remplacement de leur chauffage habituel.
Alors que l'hiver approche à grands pas, les 7 millions de Français se chauffant au bois auront-ils suffisamment de réserve dans les prochains mois ? Après l'inquiétude des occupants des logements chauffés au gaz, à l'électricité et au fioul, la crainte de la pénurie touche aussi la filière du bois, rapporte Le Parisien, samedi 15 octobre. Car les sociétés de vente de bois de chauffage ne désemplissent pas, à mesure que la température baisse. D'abord, il y aurait un afflux de nouveaux clients. C'est ce qu'a constaté ce chef d'entreprise de l'Oise, qui confie avoir "40% de nouveaux clients en plus", relatent nos confrères du quotidien. "C’est de la folie. Ils veulent tous du bois maintenant", explique-t-il.
Tous ceux qui utilisent normalement un autre type de chauffage comme des pompes à chaleur, et qui ont une cheminée, se tournent désormais vers le bois, en complément ou en remplacement, par peur de l'augmentation importante des factures de gaz et d'électricité. Et par peur aussi de pénurie. Le bois reste, malgré son augmentation de 20% depuis le mois de juin, le combustible le moins cher du moment.
Pour faire face à cette nouvelle demande, en plus des clients habituels, la filière ne serait pas en capacité de produire plus. "On ne peut pas faire plus", déplore Nicolas Petit, adjoint au responsable Bois de l’Office national des forêts (ONF) pour les Hauts-de-France, interrogé par nos confrères. "On a encore du stock, mais au mieux, il ira jusqu’à fin décembre, voire février 2023. Cette situation est vraiment inédite, on est à flux tendu", explique-t-il. Les délais de livraison seraient passés de deux semaines à deux mois. Résultat : il faut parfois faire des kilomètres pour en trouver. Et avec 30% de stations-service à sec dans l'Hexagone, c'est, parfois, un véritable parcours du combattant.
https://www.capital.fr/conso/chauffage-au-bois-avec-une-explosion-de-la-demande-et-une-filiere-a-flux-tendu-la-crainte-de-la-penurie-1449139
De plus en plus de particuliers se tournent vers le bois pour se chauffer en raison de la hausse des prix du gaz et de l'électricité. Mais ce matériau, notamment les granulés, n'échappe pas à la montée des prix et la demande croissante le rend plus rare.
Dans le village de Milizac (Finistère), une vente de granulés de bois a failli tourner au pugilat à la fin du mois d'août dernier. "Les clients se sont rués sur le rayon dès l'ouverture, la queue était tellement longue qu'on ne pouvait même plus fermer les portes du magasin", se remémore la responsable. Résultat : le stock de bois disponible s'est écoulé en un temps record et certains acheteurs sont devenus "ingérables". "Les gens s'asseyaient sur leurs sacs pour les réserver, des personnes se les arrachaient des mains, narre la vendeuse. On était à la limite de la bagarre."
Comment expliquer cet assaut ? La crise de l'énergie, qui a notamment pour conséquence une hausse en flèche des prix du gaz et de l'électricité, a poussé de nombreux particuliers français à se tourner vers le bois, espérant ainsi faire des économies. Mais l'explosion de la demande a aussi fait monter les prix, en plus d'allonger passablement les délais de livraison. Alors, le bois est-il une bonne solution pour échapper à la crise de l'énergie ? Franceinfo fait le point.
Une facture habituellement légère... mais qui flambe cet hiver
Le bois est l'énergie la moins onéreuse pour se chauffer. C'est le constat dressé en 2016 par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Elle estimait ainsi que la facture des ménages se chauffant au bois s'élevait en moyenne à 811 euros annuels, contre respectivement 1 415 euros et 1 726 euros pour les factures de gaz ou d'électricité. "Historiquement, le chauffage au bois coûte moins cher que tous les autres systèmes parce que c'est une énergie abondante, locale, nécessitant donc moins de transports, et elle demande peu de main-d’œuvre pour la transformer", explique Marion Vitel, référente sur le sujet à l'Ademe. De quoi faire de plus en plus d'adeptes. L'Observatoire des énergies renouvelables fait état d'une hausse de 34,4% sur le marché des appareils domestiques de chauffage au bois en 2022 par rapport à 2021.
Cette bonne affaire pourrait cependant être de moins en moins intéressante. Contrairement aux tarifs du gaz et de l'électricité, les prix du bois, comme ceux d'autres énergies, ne sont pas réglementés par l'État. Selon les fournisseurs, la facture peut donc être plus ou moins salée. Et cet hiver, les prix flambent. "Au niveau national, la tonne de granulés a passé la barre des 700 euros, contre environ 320 euros en 2021", note Frédéric Plan, délégué général de la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage.
"Les choses bougent beaucoup ces dernières semaines, le granulé est moins compétitif par rapport au gaz que ce qu'on a pu observer historiquement, mais il reste intéressant par rapport à l'électricité. Le bois bûche demeure, lui, compétitif par rapport à toutes les autres énergies", nuance Marion Vitel à l'ADEME. Mi-septembre, l'association Famille rurale a demandé au gouvernement un élargissement du bouclier tarifaire aux ménages qui se chauffent au fioul ou au bois, appelant à ne pas oublier "tous les gens qui ont essayé de se faire livrer du bois et qui n'ont pas pu le faire".
Des tensions sur l'approvisionnement
L'augmentation des prix n'est pas le seul souci rencontré par les particuliers qui se chauffent au bois. L'approvisionnement en granulés de bois est, cette année, particulièrement difficile. Il faut actuellement compter, en moyenne, "un à deux mois" pour une livraison de granulés, explique à franceinfo Frédéric Plan, délégué général de la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage (FF3C).
Dans le Finistère, la responsable du magasin pris d'assaut à la fin du mois d'août s'agace : "C'est le même mécanisme qu'avec le papier toilette pendant le confinement, des clients ont acheté deux fois plus de bois que l'an passé, par crainte d'une pénurie, et c'est justement ce qui entraîne la tension logistique. Si tout le monde consommait raisonnablement, il n'y aurait pas de problème de quantité". La FF3C table tout de même sur "un déficit plausible d'offre de granulés de bois qui pourraient aller de 5 à 15% selon la rigueur de l'hiver".
"Si vous avez des projets d'installation de chauffage principal au bois, ne vous lancez pas sans avoir une garantie d'approvisionnement en amont."
Frédéric Plan, délégué général de la FF3Cà franceinfo
La situation est plus favorable pour les bûches de bois, qui représentent "85% de l'usage du bois énergie", rappelle Frédéric Plan. "Plus des trois-quart de ce bois bûche n'est pas fourni par les réseaux commerciaux, l'approvisionnement se fait localement, par les propres moyens du particulier, qui va couper lui-même son bois par exemple. Une tension sur l'approvisionnement commercial commence à se faire sentir, mais moins que sur celui du granulé", poursuit-il. Dans tous les cas, compte tenu d'un contexte "vraisemblablement amené à durer", il appelle les consommateurs à la prudence avant de s'aventurer dans l'installation d'une nouvelle chaudière ou d'un poêle.
Un empreinte carbone limitée (dans certaines conditions)
Le bois de chauffage présente également un autre avantage : sa faible empreinte carbone. "Il ne se transporte pas bien sur de longues distances, donc même dans le cas où du bois est vendu à des grossistes, le rayon d'approvisionnement va rarement au-delà de 50 ou 100 kilomètres. C'est un circuit très local", indique Eric Albert, chef du département commercial du bois à l'Office national des forêts. Contrairement au gaz, cette énergie renouvelable ne nécessite que très peu d'être importée depuis l'étranger, pesant ainsi moins lourd dans les émissions de dioxyde de carbone (CO2).
Son impact sur l'environnement n'est pas neutre pour autant. De mauvaises conditions de combustion, avec du bois trop humide ou dans des appareils trop anciens, sont des sources d'émissions massives de particules fines dans l'atmosphère. Or, ces microparticules sont très nocives pour l'être humain. En France, selon le ministère de la Transition écologique, le mauvais chauffage au bois est "le premier contributeur à cette pollution", émettant à lui tout seul 43% des émissions de microparticules PM 2.5 et 55% de PM 1.0.
Comment remédier à cela ? "Il faut bien choisir ses essences de bois, certaines sont plus favorables que d'autres à la combustion, comme le chêne, le hêtre, le charme ou le fresne", explique Eric Albert. "Surtout, il faut que le bois soit très sec, avec un taux de moins de 20% d'humidité, séché pendant au moins un à deux ans par exemple dans un hangar", insiste-t-il. En juillet 2021, le gouvernement a également lancé un "plan bois" pour aider au remplacement des appareils trop anciens et réduire ainsi les émissions de particules fines de 50% d'ici 2030.
https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/prix-empreinte-carbone-disponibilite-le-chauffage-au-bois-est-il-la-solution-face-a-la-crise-energetique_5373121.html#xtor=EPR-555-[newsletterquotidienne]-20220930&pid=726375-1535047208-be45da26
Ramoner sa cheminée soi-même : est-ce possible ?
https://maison.20minutes.fr/mm33268-ramoner-sa-cheminee-soi-meme/
Peut-on ramoner sa cheminée soi-même ? Dès lors que l’on possède un appareil de combustion, le ramonage de la cheminée est obligatoire. Si vous pouvez confier cette tâche à des professionnels, vous pouvez aussi être tenté de l’effectuer vous-même. Mais alors, qu’en est-il de la couverture par l’assurance en cas de sinistre, quels sont les risques, etc. ? Nous allons ici proposer quelques réponses à vos interrogations
Le chauffage au bois est-il écolo se demande l'Express ? - Insolentiae
https://insolentiae.com/le-chauffage-au-bois-est-il-ecolo-se-demande-lexpress/
Le chauffage au bois est-il écolo ? ..nos besoins en bûches, planches, troncs ou granulés progressent rapidement..Toutes ces filières sont en compétition pour la même ressource. Nous sommes dans une situation délicate..
Pourquoi la flambée du prix du bois n'est pas une si mauvaise chose
https://www.20minutes.fr/planete/3181063-20211125-pourquoi-flambee-prix-bois-si-mauvaise-chose
Pourquoi la flambée du prix du bois n’est pas une si mauvaise chose....« C’était brutal, mais ce n’est pas une si mauvaise nouvelle. Le prix du bois n’avait pas évolué depuis trente ans, il fallait un rattrapage. Sans cela, la filière ne peut pas avancer »
La demande et les prix flambent : attention à la pénurie de bois de chauffage..Face à la hausse des tarifs de l’électricité, les demandes de bois de chauffage sont telles qu’un risque de pénurie pourrait se déclarer dans plusieurs pays. Les exploitants forestiers français ont déjà du mal à répondre à la demande.
La chronique #Conso du samedi 23 octobre se consacre aux poêles à bois, une méthode de chauffage privilégié par de nombreux Français. Cette dernière pourrait cependant être en danger en raison d'un manque de granulés, nécessaires à son utilisation.
À Lécluse, dans le Nord, le téléphone ne fait que sonner en permanence dans une entreprise familiale, chargée de livrer des combustibles pour l'hiver. Mais la demande est beaucoup plus forte que les stocks, notamment ceux de pellets de bois. "Ils sont en rupture de stock en usine, ils n'ont plus de sciure", explique Cédric Duquesne, vendeur de combustible, qui doit annoncer des retards de plusieurs semaines à certains clients. Ce ralentissement dans l'approvisionnement de ses stocks met sa société en danger.
Les poêles à bois, une solution envisagée pour lutter face aux prix de l'énergie
Face à la hausse des prix de l'énergie, notamment du gaz et de l'électricité, les poêles à bois ont connu une grande croissance ces derniers temps. Dans un magasin du Nord, les ventes de poêles à bois ont connu une croissance de 20%. L'argument mis en avant pour les ventes est l'économie réalisée, mais les ruptures de stocks de granulés pourraient faire flamber les tarifs. "Le prix grimpe parce qu'il y a une pénurie", confirme Jean-Marie Lelièvre, gérant d'une fumisterie.
https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/matieres-premieres-penurie-de-granules-pour-faire-chauffer-les-poeles-a-bois_4819035.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20211024-[lesimages/image5]
Le chauffage au bois, grand gagnant de la flambée des prix de l’énergie ?...Avec la hausse sans précédent des prix du gaz et de l’électricité, le bois de chauffage séduit de plus en plus de ménages français. D’autant que l’argument financier n’est pas la seule raison de préférer le bois aux autres sources de chaleur
Le gouvernement dégaine un plan pour réduire la pollution due au chauffage au bois...Le principal objectif est d’accélérer le remplacement des vieux appareils de chauffage, pour atteindre 600.000 équipements remplacés d’ici à 2025 par des poêles performants (label « flamme verte »)...
Vieux poêles et cheminées anciennes polluent. Le gouvernement veut réduire de moitié l’émission de particules fines d’ici à 2030. Un article de notre partenaire Ouest-France.
Renouvelable, économique, agréable… Un français sur quatre en fait usage. Le chauffage au bois domestique a tout pour plaire. Tout pour être encouragé si ce n’est qu’il reste le « premier émetteur de particules fines en France », tempère le ministère de la Transition écologique.
Mercredi (14 avril), alors que l’examen du projet de loi Climat et Résilience se poursuivait à l’Assemblée, la ministre Barbara Pompili a présenté un « plan visant à réduire de 50 % », d’ici à 2030, ces rejets qui empoisonnent l’atmosphère.
« Un enjeu de santé publique »
La combustion incomplète des bûches, pellets ou granulés dans nos foyers « peut émettre jusqu’à dix fois plus de particules fines, particulièrement dangereuses pour la santé », indique la ministre. Le Centre international de la recherche sur le cancer a classé ces éléments cancérogènes en 2013. Santé publique France leur attribue environ 40 000 décès par an en France, dont 17 000 « pourraient être évités ». C’est « un enjeu de santé publique » souligne Jean-Luc Fugit, président du Conseil national de l’air.
Le plan soumis à la consultation publique propose d’améliorer la performance et le label des nouveaux appareils mis sur le marché. L’objectif est d’en remplacer 600 000 d’ici à 2025 grâce aux aides à la rénovation énergétique et aux fonds « air-bois » spécifiques.
Le ministère souhaite par ailleurs encadrer « le marché de la bûche » en visant « 50 % de combustible labellisé en 2030 ». Du bois issu de forêts « durables » et présentant un faible taux d’humidité afin d’atteindre une combustion optimum. L’exécutif avance également la possibilité d’encadrer l’usage du chauffage au bois dans les zones les plus polluées.
16 avr. 2021
Facture de chauffage, bûches ou pellets il faut choisir ! - Insolentiae
https://insolentiae.com/facture-de-chauffage-buches-ou-pellets-il-faut-choisir/
Chauffage à bois, bûches, ou pellets : quel est le plus économique ? Pour moi la question était déjà tranchée et c’était forcément les pellets qui étaient les plus économiques. Et bien que nenni !....
... « constatant la part très importante de la concentration en particules fines PM10 imputable directement au chauffage au bois de 800.000 ménages en Ile-de-France », la Préfecture de police a également interdit l’usage du « chauffage individuel au bois d’appoint ou d’agrément »....
Tous les signaux semblent au vert pour la filière française du chauffage au bois : remontée des cours du baril de pétrole, volonté des autorités de supprimer les chaudières au fioul d’ici 10 ans, extension du crédit d’impôt pour la transition énergétique aux coûts de la main-d'œuvre pour l'installation d'équipements de chauffage utilisant des énergies renouvelables…
Le bois des forêts est-il une énergie renouvelable ? Des citoyens de sept pays poursuivent l’UE en justice pour tenter de prouver que non.....................................................
Vers le retour du chauffage au bois ?
Le chauffage au bois semble aujourd'hui offrir une alternative fiable aux énergies conventionnelles, et il est de plus en plus sollicité par les consommateurs. En 2017, près de 387.315 unités d...
Le budget global alloué au chauffage représente pourtant, en moyenne, 14% des dépenses totales des familles...
Un quart des Français (75 %) ont confié avoir froid chez eux, qu’ils se chauffent au gaz, à l’électricité ou au fuel. Selon un sondage dévoilé par RTL ce mardi matin, 23 % des personnes interrogées par Opinion Way pour le site Quelleenergie.fr ont déclaré qu’elles avaient « systématiquement froid » dès lors qu’elles étaient dans leur logement.
Les plus de 60 ans ressentent moins de froids que les moins de 35 ans
Dans le détail, les femmes sont plus frileuses puisqu’elles sont 82 % à ressentir le froid chez elles, contre 66 % des hommes. Autre enseignement tiré de ce sondage : les plus de 60 ans ressentent moins de froids que les moins de 35 ans.
Un constat qui explique, en partie, que les ménages français consacrent en moyenne 14% de leur budget au chauffage de leur logement. Ceci alors que 32 % des Français déclarent même y consacrer plus de 15 % de leurs finances et que 24 %, entre 5 et 9 % de leur budget.
Seuls 17 % des Français s’avoueraient « prêts à envisager des travaux d’isolation »
Reste que le manque d’isolation est souvent à l’origine de cette part conséquente du budget global alloué au chauffage. « On peut dépenser beaucoup d’argent à chauffer une maison, mais si elle est mal isolée on chauffe autant l’extérieur de la maison que l’intérieur. Et donc au final on a froid et on dépense beaucoup d’argent », a ainsi précisé à RTL Thibaut de Robien, directeur marketing et commercial de Quelleenergie.fr.
Qu’importe l’économie d’énergie, seuls 17 % des Français s’avoueraient « prêts à envisager des travaux d’isolation » qui permettraient de réduire leur facture énergétique, et cela malgré les avantages fiscaux. Et selon Thibaut de Robien, la tendance ne devrait que se renforcer : « Ce qui est alarmant, c’est qu’on peut s’attendre à ce que l’énergie coûte plus cher dans les prochaines années. Donc le constat qu’on fait aujourd’hui risque de s’aggraver ».
Chauffer les gens, pas les lieux ?
Et si nous revenions au système de chauffage de nos ancêtres ? Pas nécessairement à la cheminée ou au poêle à bois, mais à des systèmes qui chauffent les personnes plutôt que les lieux, ...
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