EDF gazette
Le système des heures pleines et des heures creuses va être revu en 2025 avec davantage d’heures creuses en journée. Mais cette nouvelle répartition pourrait poser problème à certains ménages. Explications
Plus de 65 ans qu’il est mis en place. Mais face à la conjoncture économique, et pour permettre aux clients de réduire quelque peu leur facture, le système des heures pleines et des heures creuses va évoluer cette année. Début février, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a annoncé un réajustement du dispositif. Si des heures creuses seront concernées la nuit, a-t-elle confirmé, il y en aura également en journée, car aujourd’hui, neuf millions de foyers bénéficient d’heures creuses exclusivement la nuit.
Le but est aussi de répartir la consommation d’électricité à des moments de la journée où elle est la plus basse. Résultat, certains ménages pourraient être perdants, indique 20 Minutes. Il y a d’abord tous ceux équipés de chauffe-eau qui étaient programmés sur les heures creuses. Or, ils l’étaient jusqu’à présent la nuit et vont devoir l’être en journée - ou toujours la nuit -, mais sur des plages horaires beaucoup moins avantageuses. Cela fera inévitablement grimper la facture.
Les propriétaires de véhicules électriques lésés ?
Idem pour toutes les personnes qui travaillent et qui ne sont pas chez elles la journée. Pourquoi ? Parce qu’elles ne pourront pas faire fonctionner leur appareil sur ces nouvelles heures creuses de journée. Il est parfois possible de programmer ses appareils longtemps à l’avance, mais ce n’est pas toujours le cas. Résultat : ces foyers devront aussi se rabattre sur des heures pleines.
Enfin, rappelle 20 Minutes il y a les propriétaires de véhicules électriques. Là encore, ils pouvaient recharger leur batterie la nuit. Mais avec la refonte du dispositif, il y aura beaucoup moins d’heures creuses la nuit, or les propriétaires de voitures ne pourront plus recharger leur batterie entièrement. Nos confrères prennent l’exemple d’une batterie de 50 kWh qui doit être rechargée en huit heures. Or, avec des heures creuses nocturnes réduites à cinq heures par exemple, il faudra recharger trois heures en heures pleines.
Pour éviter les mauvaises surprises, il est conseillé de se renseigner sur les nouvelles plages horaires des heures creuses dès qu’elles sont annoncées afin d’adapter au mieux sa consommation. Vous pouvez également investir dans des systèmes de gestion intelligente comme les thermostats connectés, même si ces dispositifs sont encore assez coûteux.
Xavier Martinage Publié le
https://www.capital.fr/votre-argent/reforme-des-heures-creuses-qui-sont-les-perdants-1510517
Électricité : pourquoi le renouvelable amène à repenser la tarification heures pleines/heures creuses....L’évolution de la production électrique est-elle cohérente avec le système de tarification actuel ? L’introduction de l’énergie renouvelable sur le réseau, et en particulier du photovoltaïque, rend peu à peu caduc le système classique d’alternance entre heures creuses et heures pleines
On ne sait pas ce que réservera le projet de loi de finances 2025. Ni même ce que contiendrait un collectif budgétaire qui semble inévitable pour limiter le dérapage des comptes publics et tenter péniblement de rester dans les clous d’un déficit public de 5,1% du PIB cette année. En revanche, une mesure fait son chemin à Bercy. Celle de « taxer la rente des énergéticiens », dans le cadre d’un PLFR comme Bruno Le Maire l’a rappelé cette semaine devant les parlementaires. Pouvant laisser croire à un durcissement de la taxe sur les « superprofits » des géants de l’énergie comme TotalEnergies - qui ne rapporte d’ailleurs pas grand-chose -, la démarche ne peut que séduire à gauche comme à l’extrême droite. Cela n’a pourtant rien à voir.
L’idée est en effet de taxer les productions installées dans l’Hexagone générant plus de 260 mégawatts. Autrement dit, si Engie et TotalEnergies sont concernées, c’est essentiellement EDF, et son parc nucléaire, qui serait touché. Et de manière significative, puisque la taxe pourrait lui coûter près de 3 milliards d’euros. Devant une telle somme, les grands principes sur la nécessaire diminution des impôts de production et la compétitivité des énergies décarbonées ont donc vite été oubliés.
Faut-il voir dans cet opportunisme une énième illustration de la vision à courte vue de l’Etat actionnaire ? L’efficacité et la stratégie des entreprises publiques sont, en effet, trop souvent fragilisées par l’interventionnisme de l’Etat et ses objectifs multiples et contradictoires. EDF en sait quelque chose quand on lui demande un jour de baisser ses prix pour protéger les Français et aider l’industrie française, puis, un autre, de dégager suffisamment d’argent pour investir une vingtaine de milliards d’euros par an pour la relance du nucléaire et la souveraineté française.
Fabrice Glyzinski 14 10 2
https://www.lopinion.fr/economie/budget-edf-et-le-double-jeu-de-letat-actionnaire?
Le projet de loi de finances pour 2025 inclut à la surprise générale le futur dispositif post-Arenh. Une réforme cruciale pour la prospérité de la France… Qui devra être étudiée en un temps limité.
Les rares parlementaires qui s'intéressent à l'énergie ont découvert la mesure dans la nuit de jeudi à vendredi, et en sont tombés de leur chaise. À la page 37 de l'épais projet de loi de finances (PLF) pour 2025, apparaît un article que personne ne s'attendait à trouver, instaurant la « mise en place d'un partage avec les consommateurs des revenus du nucléaire historique ».
Suivent treize pages d'un jargon technique quasiment illisible pour les non-initiés, résumées succinctement dans un maigre « exposé des motifs » : en clair, le gouvernement a choisi d'inclure dans le PLF le mécanisme visant à remplacer l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), ce dispositif mis en place en 2011 et qui contraint EDF à vendre 100 TWh du parc nucléaire historique (soit environ un tiers de sa production) au prix cassé de 42 euros/MWh, en dehors des prix du marché.
Particulièrement décrié, ce dispositif a été institué à la suite de la libéralisation du marché de l'électricité, et a permis pendant des années aux concurrents d'EDF, les fameux « opérateurs alternatifs », de revendre à leurs clients une électricité qu'ils ne produisaient pas, achetée à prix cassé. Il a aussi plombé les comptes d'EDF, mais s'est révélé insuffisant quand les prix de l'électricité, indexés en partie sur ceux du gaz, ont explosé au déclenchement de la guerre en Ukraine.
Une nouvelle taxe complexe
L'Arenh arrivant à son terme fin 2025, il fallait remplacer le mécanisme, en tentant de corriger ses effets pervers. Au terme d'un bras de fer homérique en novembre dernier, EDF et les services de Bruno Le Maire sont parvenus à un accord reposant sur un double dispositif. D'un côté, EDF est libre de négocier avec les gros consommateurs d'électricité des contrats de long terme, sur cinq ou dix ans (voire davantage), permettant de se détacher des prix du gaz et de garantir une stabilité des prix.
Pour tous les autres consommateurs, un tarif fixe est déterminé. Si les prix du marché s'envolent, l'État ponctionnera les surplus engrangés par EDF, à hauteur de 50 % jusqu'à un certain seuil, et de 90 % au-delà. Pendant des mois, l'État et EDF se sont écharpés sur ces seuils. Impossible, pour l'électricien, de conserver le prix de 42 euros/MWh aujourd'hui en vigueur : il correspond à peine au coût de production du parc historique. Or, pour prolonger le parc existant et construire les six nouveaux EPR2 programmés, EDF va devoir investir chaque année 25 milliards d'euros !
En novembre 2023, EDF et l'État ont donc topé pour un compromis : le prix fixe serait de 70 euros/MWh pour l'ensemble de la production nucléaire. Quand les prix dépasseront 78-80 euros le MWh, l'État ponctionnera 50 % des profits d'EDF, et 90 % lorsqu'ils dépasseront 110 euros le MWh. Tous les trois ans, ces seuils seront examinés par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), pour coller au plus près à la réalité des coûts.
C'est donc ce mécanisme, issu de l'âpre négociation entre Bercy et l'opérateur, que le gouvernement a glissé dans le budget. « Le nouveau dispositif doit être inscrit dans le PLF, puisqu'il crée une nouvelle taxe, justifie une source au gouvernement. Le faire un an avant l'échéance de 2026 permet de donner de la visibilité aux marchés. »
Des zones d'ombre
Voire… Car le texte laisse de nombreuses questions en suspens. La première, et la plus importante : quels seront les seuils de déclenchement de l'impôt retenus in fine ? Nulle part, les montants négociés par EDF il y a un an n'apparaissent. Selon nos informations, l'opérateur aurait obtenu oralement l'assurance qu'ils colleront aux montants réclamés. EDF a entamé des discussions avec la CRE, qui doit prochainement publier une analyse des coûts complets de l'électricité nucléaire selon la nouvelle formule (c'est-à-dire incluant les coûts futurs, ce qui n'a jamais été fait).
Seconde interrogation, qui découle de la première : ces seuils devant être révisés tous les trois ans, quelle garantie aura l'opérateur que sera maintenu un prix suffisant pour renouveler son parc ? « La CRE n'a jamais détaillé sa méthodologie ni publié ses calculs ! Avant de demander aux députés de voter, il aurait fallu se mettre d'accord sur cette base méthodologique. On ouvre la porte à l'arbitraire, et pour des années », s'alarme un familier du dossier.
Le gouvernement assure avoir prévu des marges pour le politique : quel que soit le coût fixe de production du nucléaire décidé par la CRE, les seuils d'imposition pourront être déclenchés dans une fourchette les dépassant de 5 à 25 euros/MWh pour la tranche ponctionnée à 50 %, et de 35 à 55 euros/MWh pour celle imposée à 90 %. Par exemple, si la CRE décide, dans trois ans, de fixer le prix moyen du MWh à 65 euros, mais que les prix du marché sont ponctuellement plus élevés, l'État pourra choisir de ponctionner les profits d'EDF, soit au-delà de 70 euros, soit au-delà de 90 euros. « Ça laisse une certaine latitude pour tenir compte des besoins d'investissement d'EDF », explique une source bien informée.
Un accord « opaque » entre l'État et EDF
Une « souplesse » en trompe-l'œil pour de nombreux députés, qui s'alarment que le gouvernement renoue avec ses errements passés. « Le gouvernement augmente les taxes sur l'électricité avec la Ticfe, il pompe les dividendes d'EDF, et il crée un outil pour récupérer le cash d'EDF destiné aux investissements, redoute le député LR Raphaël Schellenberger. Qui nous dit qu'il ne va pas s'en servir pour financer le système social ? Nous devons garantir qu'EDF aura les moyens de financer son plan de relance. »
Le RN, opposé au principe et partisan d'une sortie du marché européen de l'électricité, a aussitôt déposé un amendement de suppression. « On ne peut pas décider du sort du nucléaire et de notre modèle de tarification pour les quinze prochaines années en quelques jours de débat parlementaire. Ce n'est pas sérieux, il faut un texte dédié », tempête le « Monsieur énergie » du RN et député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy.
Au lendemain de la publication du texte, la filière elle aussi s'inquiète. « En clair, EDF ne pourra pas profiter de ses revenus pour financer le nouveau nucléaire. L'État prendra tout, et l'opérateur devra lui quémander des aides, s'alarme un industriel. C'est malsain, et comme ce seront des aides d'État, cela va compliquer les choses à Bruxelles… »
Bataille en vue
D'autres parlementaires, qui avaient plaidé, à l'issue d'une commission d'enquête au Sénat, pour un mécanisme différent, s'alarment du possible effet inflationniste de la mesure. Des éléments de langage diffusés par Matignon à ses ministres, auxquels Le Point a eu accès, le confirment : « Cette mesure peut conduire à une augmentation des prix de l'électricité pour le consommateur », stipule une note envoyée à Bercy.
Parmi eux, les entreprises, qui jugeaient l'an dernier le dispositif trop favorable à EDF, et s'inquiètent de la complexité d'un système basé sur une redistribution après coup en cas de surchauffe des prix, à partir d'un prix de vente d'EDF impossible à connaître à l'avance. Le Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (Cleee) estimait en juillet que le mécanisme « n'apporte aucune visibilité aux entreprises et compromet gravement les perspectives de réindustrialisation du pays ».
Les parlementaires n'auront qu'une poignée de semaines pour en débattre, et décider de l'avenir.
https://www.lepoint.fr/economie/budget-2025-un-mecanisme-crucial-pour-l-avenir-d-edf-et-du-nucleaire-en-france-impose-en-catimini-12-10-2024-2572570_28.php
Le gouvernement veut taxer EDF ... qu'il vient de nationaliser. Des flèches ! - Insolentiae
https://insolentiae.com/le-gouvernement-veut-taxer-edf-quil-vient-de-nationaliser-des-fleches/
Le gouvernement veut taxer EDF … qu’il vient de nationaliser...Vous le savez peut-être mais EDF n’est plus coté à la bourse de Paris, puisque l’Etat français a décidé de renationaliser EDF qui n’aurait jamais du être privatisé, le tout dans un contexte de libéralisation stupide du marché de l’énergie, qui n’a rien d’un marché libre si ce n’est dans les délires technocratiques de la grosse commission de Bruxelles.
On ne sait pas ce que réservera le projet de loi de finances 2025. Ni même ce que contiendrait un collectif budgétaire qui semble inévitable pour limiter le dérapage des comptes publics et tenter péniblement de rester dans les clous d’un déficit public de 5,1% du PIB cette année. En revanche, une mesure fait son chemin à Bercy. Celle de « taxer la rente des énergéticiens », dans le cadre d’un PLFR comme Bruno Le Maire l’a rappelé cette semaine devant les parlementaires. Pouvant laisser croire à un durcissement de la taxe sur les « superprofits » des géants de l’énergie comme TotalEnergies - qui ne rapporte d’ailleurs pas grand-chose -, la démarche ne peut que séduire à gauche comme à l’extrême droite. Cela n’a pourtant rien à voir.
L’idée est en effet de taxer les productions installées dans l’Hexagone générant plus de 260 térawattheures. Autrement dit, si Engie et TotalEnergies sont concernées, c’est essentiellement EDF, et son parc nucléaire, qui serait touché. Et de manière significative, puisque la taxe pourrait lui coûter près de 3 milliards d’euros. Devant une telle somme, les grands principes sur la nécessaire diminution des impôts de production et la compétitivité des énergies décarbonées ont donc vite été oubliés.
Faut-il voir dans cet opportunisme une énième illustration de la vision à courte vue de l’Etat actionnaire ? L’efficacité et la stratégie des entreprises publiques sont, en effet, trop souvent fragilisées par l’interventionnisme de l’Etat et ses objectifs multiples et contradictoires.
EDF en sait quelque chose quand on lui demande un jour de baisser ses prix pour protéger les Français et aider l’industrie française, puis, un autre, de dégager suffisamment d’argent pour investir une vingtaine de milliards d’euros par an pour la relance du nucléaire et la souveraineté française...
Fabrice Gliszczynski 12 09 24
https://www.lopinion.fr/economie/budget-edf-et-le-double-jeu-de-letat-actionnaire?
La décision de la République tchèque de retenir mercredi le sud-coréen KHNP au détriment d'EDF pour bâtir au moins deux réacteurs nucléaires constitue un nouveau revers sérieux pour l'électricien public français et interroge sur ses capacités de développement à l'export.
A travers cet appel d'offres, EDF voulait commencer à concrétiser son ambition de bâtir une flotte de nouvelles centrales à l'échelle européenne pour être plus efficace dans la gestion de ses chantiers, après des années de retards et surcoûts de ses projets de réacteurs de type EPR en France (Flamanville) et au Royaume-Uni (Hinkley Point).
Mais ce passif, de même qu'un prix supérieur à celui de l'offre coréenne et le choix de proposer à Prague un réacteur - l'EPR1200 - qu'il n'a jamais construit ont plombé ses chances de l'emporter, selon des sources industrielles et des analystes interrogés par Reuters.
"On comptait sur ce projet pour crédibiliser notre offre à l'échelle européenne. Malheureusement la réalité des coûts a pesé plus lourd que les grands discours politiques et le message envoyé au reste de l'Europe n'est pas celui qu'on espérait", a déclaré une source interne à EDF.
Le groupe, intégralement renationalisé il y a un an et en cours de redressement après de lourdes difficultés de production nucléaire et une perte record de 18 milliards d'euros en 2022, a pris acte de la décision tchèque mais s'est dit prêt "à poursuivre ou à relancer" les discussions si l'appel d'offres "devait être modifié ou réajusté dans les semaines ou les mois à venir".
EDF "continuera à plaider en faveur d'une approche européenne basée sur des technologies développées en Europe avec ses partenaires. Le groupe reste pleinement mobilisé pour poursuivre les nombreux projets nucléaires en cours", a-t-il ajouté.
"LE MARCHÉ EST BEAUCOUP PLUS DISPUTÉ QUE CE QU'ON PENSAIT"
Après un échec face à Westinghouse en Pologne en 2022, le risque pour le groupe est de voir se fermer un "très gros marché", en Europe de l'Est, "porté par des enjeux de décarbonation et des ambitions industrielles fortes", selon une deuxième source interne.
Cette même source a cependant ajouté que l'hypothèse d'un succès d'EDF en République tchèque ne faisait pas l'unanimité en interne, certains soulignant les limites industrielles du groupe et le risque financier auquel il pourrait s'exposer en cas de retards et surcoûts : "Pour eux, ça arrivait trop tôt."
Le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité commenter ces informations.
Selon Nicolas Goldberg, directeur associé chez Colombus Consulting, "le marché est beaucoup plus disputé en Europe que ce qu'on pensait" et l'industrie nucléaire française "a des questions à se poser si, à chaque fois, (elle) perd les appels d'offres".
Le lobbying français, assuré notamment début mars par Emmanuel Macron lors d'une visite à Prague, n'a en outre pas permis à EDF de l'emporter face à Kepco, maison-mère de KHNP, 15 ans après un premier échec retentissant face au sud-coréen, qui avait profité d'une désorganisation du camp français pour remporter en 2009 la construction de quatre réacteurs APR1400 aux Emirats arabes unis.
Selon Nicolas Goldberg, le projet français de construction d'au moins six réacteurs de type EPR2 ne devrait pas être pénalisé par la décision de Prague. (Reportage Benjamin Mallet ; édité par Nicolas Delame)
https://investir.lesechos.fr/actu-des-valeurs/la-vie-des-actions/la-republique-tcheque-nouveau-revers-pour-edf-dans-le-nucleaire-2108508
Actuellement, l’électricien public français travaille notamment au projet de construction de six EPR2 en France, de deux nouveaux EPR en Angleterre, à Sizewell, ainsi que sur des projets en Inde, en République tchèque et en Pologne.
« Standardisation ». Le PDG d’EDF, qui s’inscrit dans une logique de construction de réacteurs en série et de « standardisation à une plus grande échelle », après les difficultés rencontrées notamment sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), a rappelé que l’Europe était « le premier marché stratégique » d’EDF et que le groupe n’avait « pas vocation (...), ni les moyens d’être investisseur partout ».
« Il y a des pays dans lesquels nous serons simplement développeurs - en partie - et fournisseurs de technologies, ou simplement fournisseurs de technologies », a-t-il dit. « Nous allons nous adapter, même en Europe, à ces différents modes d’intervention en fonction d’abord de ce que souhaitent les partenaires avec qui nous travaillons et puis aussi évidemment de nos propres moyens », a ajouté Luc Rémont.
Evoquant le projet de construction de six réacteurs EPR en Inde, à Jaitapur, Luc Rémont a en outre fait état de « la volonté d’avancer des autorités indiennes », sans se prononcer sur un éventuel calendrier de prise de décision.
(Avec Reuters)
https://www.lopinion.fr/economie/nucleaire-edf-veut-pouvoir-construire-un-reacteur-par-an-dans-les-annees-2030?utm_campaign=Edition_de_7h30&utm_medium=email&utm_source=newsletter&actId=ebwp0YMB8s3YRjsOmRSMoKFWgZQt9biALyr5FYI13OrzvX4JyQgixkaJzpCEBODB&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=508088
Eiffage a été choisi pour les travaux de génie civil des deux réacteurs nucléaires de Penly, en Seine-Maritime. Au total, le géant de la construction sera chargé de 69 ouvrages.
Le géant de la construction Eiffage réalisera les travaux de génie civil des réacteurs nucléaires EPR2 prévus à Penly (Seine-Maritime), pour un montant supérieur à 4 milliards d’euros, a-t-il annoncé jeudi 16 novembre. EDF a confirmé auprès de l'AFP la signature du contrat. L'objectif de l'électricien français est de lancer les travaux préparatoires mi-2024, sous réserve d'obtention des autorisations administratives.
Ce marché, pour lequel la consultation a été lancée en 2019, comprendra la réalisation de 69 ouvrages (enceintes des réacteurs, dômes de 70 mètres de haut et 50 mètres de diamètre, salles de machines, bâtiment d'exploitation de six étages...), a indiqué Eiffage dans un communiqué. Ces travaux de génie civil devraient mobiliser près de 4.000 personnes au plus fort du chantier. «Eiffage s’attachera à irriguer le tissu économique local et à favoriser l’emploi local et l’insertion», assure le géant français du BTP et des concessions, qui évoque aussi 1,3 million d’heures réservées à l’insertion et à l’emploi de personnes en situation de handicap.
Quid de l'impact environnemental ?
Vendredi, l'Autorité environnementale a recommandé à EDF de nettement revoir sa copie sur l'étude d'impact environnemental des travaux préparatoires et de l'exploitation du site (artificialisation de fonds marins, incidences sur les sites Natura 2000 alentours...). EDF a indiqué qu'il répondrait «dans les prochaines semaines». Les deux EPR2 de Penly forment la première paire de réacteurs que le gouvernement français compte voir démarrer, à horizon 2035-37, avant deux autres à Gravelines (Nord) puis encore deux à Bugey (Ain), dans le cadre de son programme de relance de l'atome.
Capital avec AFP
EDF et l’État sont tombés d’accord sur un nouveau mécanisme de régulation des prix de l’électricité, qui entrera en vigueur en 2026. L’entreprise publique est condamnée à réussir, pour ne pas couler…
La fumée blanche s'est (enfin !) élevée ce 14 novembre, dans le ciel de Bercy. Après des mois de négociations homériques, l'entreprise – récemment nationalisée – et l'État sont enfin tombés d'accord sur le mécanisme devant permettre de réguler demain les prix de l'électricité nucléaire en France, sans plomber le pouvoir d'achat des Français, la compétitivité des entreprises, et sans mettre à genoux EDF, au moment où elle fait face à un gigantesque mur d'investissements pour renouveler le parc nucléaire.
Sur l'estrade, son nouveau président Luc Rémont, arrivé il y a tout juste un an, apparaît flanqué des ministres de l'Économie, Bruno Le Maire, et de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher… La tension se mêle encore au soulagement : depuis novembre dernier, ces trois-là ne se quittent pour ainsi dire pas – pas moins de seize réunions en douze mois avec Bruno Le Maire, plus du double avec Agnès Pannier-Runacher, sans compter les dizaines de textos et de coups de fil nocturnes échangés avec la ministre de la Transition énergétique pour se mettre enfin d'accord sur un prix, dans la dernière ligne droite…
« Les négociations ont été longues, parfois difficiles, mais elles ont abouti », s'est félicité Bruno Le Maire. « Nous avons réussi à trouver un équilibre vital entre la compétitivité de notre industrie, la stabilité pour les ménages, et le développement d'EDF. » Mais un équilibre, il faut le souligner, particulièrement fragile : « Un seul caillou dans les rouages d'EDF, et le système s'effondre », admet, avec un brin d'angoisse, une source proche des négociations.
En clair : le nouveau PDG Luc Rémont sort victorieux de son long bras de fer avec l'État, puisqu'il obtient des prix suffisants pour financer les futurs investissements colossaux d'EDF. « Mais il n'a aucune marge », ajoute la même source : pour boucler l'équation, l'entreprise n'a pas d'autre choix que de redresser sa production – et de la redresser vite !
Nouvelle philosophie
Pour le comprendre, il faut appréhender la philosophie qui sous-tend le nouveau mécanisme de régulation des prix. Aujourd'hui, ceux-ci sont « administrés » ex ante via l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique, NDLR), un dispositif mis en place en 2011 et qui contraint EDF à vendre 100 TWh de production du parc nucléaire historique (soit environ un tiers de sa production) au prix très compétitif de 42 euros/MWh, en dehors des prix du marché.
Mais si ce dispositif a permis, pendant des années, aux concurrents d'EDF de revendre à bas coût cette électricité aux consommateurs, il a aussi considérablement grevé les comptes d'EDF, et s'est révélé insuffisant quand les prix de l'électricité, indexés en partie sur ceux du gaz, ont explosé. L'Arenh arrivant à son terme fin 2025, Luc Rémont s'est battu pour que la nouvelle régulation préserve la rentabilité d'EDF… Tout en protégeant les consommateurs, les entreprises, et (last but not least) sans froisser la Commission européenne, gardienne inflexible des règles de la concurrence.
Le nouveau dispositif fixe le principe d'une régulation, non pas en aval, mais en amont de la production, sur la totalité de la production nucléaire d'EDF : il prévoit que son prix devra atteindre, à partir de 2026, la cible de 70 euros en moyenne pendant les quinze prochaines années. « Ce prix permet de couvrir les coûts du nucléaire existant ainsi que les investissements futurs », détaille Agnès Pannier-Runacher. « Ce mix français restera l'un des plus compétitifs d'Europe », assure la ministre de la Transition énergétique.
Et pour protéger, à l'avenir, consommateurs et entreprises des brusques fluctuations des prix du marché – qui restent plus que jamais possibles –, deux leviers seront actionnés.
Seuils de prix et contrats long terme
Le premier consiste à fixer des seuils, au-delà desquels l'État ponctionnera une partie des profits d'EDF pour les reverser aux consommateurs. Quand les prix dépasseront 78-80 euros le MWh, l'État redistribuera 50 % des profits d'EDF, et 90 % lorsqu'ils dépasseront 110 euros le MWh.
Le second levier est « contractuel » : les entreprises pourront négocier avec EDF des contrats de long terme, sur 5 ou 10 ans (voire davantage), permettant de se détacher des prix du gaz et de garantir une stabilité des prix. « Pour les particuliers et pour les TPE, le système du tarif réglementé de vente est maintenu, il sera même étendu à toutes les entreprises de moins de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et de moins de 10 salariés », souligne Agnès Pannier-Runacher.
Pour les particuliers, l'évolution de la facture sera contenue : le coût direct du nucléaire ne représente qu'une partie du tarif réglementé de l'électricité (qui englobe aussi les coûts du réseau, de la distribution, de la commercialisation, la fiscalité, etc.). Reste les entreprises, grosses consommatrices d'énergie, que ce prix presque doublé par rapport à l'Arenh pourrait pénaliser… « Il y a en France 250 entreprises électro-intensives, qui auront les moyens de négocier des contrats de gré à gré, avec des prix négociés en échange d'investissements dans le futur parc nucléaire », explique-t-on dans l'entourage de Bercy.
L'aciériste Mittal serait ainsi sur le point de signer un contrat de long terme avec EDF, « à un prix qui fait de la France l'un des pays les plus compétitifs au monde pour les entreprises électro-intensives », souffle une source au fait des tractations. « Le vrai défi concerne les 6 600 entreprises dites électrosensibles, qui ne pourront pas supporter une trop forte hausse. La balle est dans le camp d'EDF pour leur proposer des contrats attractifs », estime la même source.
Le rôle de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) sera crucial pour garantir la transparence des contrats, et la méthodologie qui déterminera la redistribution de la rente. Tous les trois ans, le prix cible, fixé aujourd'hui à 70 euros, et les seuils de déclenchement des ponctions de l'État seront réexaminés, pour coller au plus près de la réalité des coûts.
EDF devra produire plus pour boucler son budget
Les premières offres commerciales, testées par EDF depuis l'automne, révèlent des prix de 83 euros le MWh à l'horizon 2027, et de 77 euros le MWh en 2028… Pour pouvoir les réduire encore, elle n'a donc pas le choix : elle va devoir produire plus, en réduisant ses coûts. « Un défi », admet Luc Rémont, alors que l'électricien n'a produit en 2022 que 279 TWh d'électricité nucléaire, son plus bas historique. Les problèmes de corrosion sous contrainte détectés sur son parc sont en train d'être résolus, et le groupe étudie la possibilité d'augmenter de 10 % à 12 % la puissance de ses réacteurs, en optimisant le fonctionnement de ses combustibles, réacteurs, turbines et générateurs.
Mais le moindre retard ferait vaciller l'édifice. Pour prolonger le parc existant et construire les six nouveaux EPR2 programmés, EDF va devoir investir chaque année 25 milliards d'euros. « Notre ambition est de remonter notre niveau de production pour atteindre 360 TWh sur le parc existant, explique Luc Rémont. L'horizon de 400 TWh annuels [atteint pour la dernière fois en 2015, NDLR] est ambitieux, mais accessible, et c'est une des conditions de succès de nos capacités d'autofinancement pour construire les EPR2 », admet-il. Vous avez dit angoissant ?
Dans l'entourage de Bruno Le Maire, qui s'est battu « comme un diable » pour convaincre ses collègues du gouvernement que maintenir paresseusement le système actuel était « impensable », on souligne que, « de toute façon, on n'avait pas le choix : la France n'a plus un rond ! Si les prix de l'énergie flambent à nouveau, on ne pourra pas faire un autre bouclier tarifaire », qui a coûté au budget la bagatelle de 40 milliards d'euros.
En privé, le patron de Bercy le martèle à ses interlocuteurs : « EDF n'est pas une vache à lait, elle doit être rentable ! » Ne serait-ce que pour convaincre la Commission européenne (et l'industrie allemande, très inquiète des prix de l'énergie qu'afficheront ses concurrents français) que ce nouveau modèle de régulation préserve bien les prix du marché.
https://www.lepoint.fr/economie/prix-de-l-electricite-le-gigantesque-defi-d-edf-15-11-2023-2543188_28.php?M_BT=6286141392673&boc=3627676&nl_key=ea892c9bf26a7f7afeaffd33e0f6585511db5b12c41b69d649cb8370f928ba6c#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20231115-[Article_2]
Electricité en 2024. Pas de hausse de plus de 10 %… mais plusieurs hausses d’au moins 10 % !...si le bouclier tarifaire représente 37 % de la facture que nous payons et que le bouclier doit disparaitre en 2024, cela nous annonce une hausse implicite de 37 % de nos factures quoi qu’en dise la dame Agnès aussi sympathique soit-elle.
EDF voit loin, très loin : « La durée de vie du parc nucléaire français peut être prolongée jusqu’à 80 ans »....Alors que la France se prépare à construire de nouveaux réacteurs nucléaires dans les décennies à venir, EDF estime que les actuels pourront faire de (très) vieux os.
« Poison », politique « au doigt mouillé »… Devant la commission d’enquête sur la perte d’indépendance énergétique du pays, Henri Proglio se lâche.
Il a dirigé l'entreprise de 2009 à 2014, à cet instant critique où la politique d'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, décidée par Bruxelles à la fin des années 1990, est pleinement entrée en application. Écarté de son poste par François Hollande au profit de Jean-Bernard Levy, alors jugé plus en phase avec les projets de décroissance nucléaire du gouvernement, Henri Proglio a lâché la bride devant les députés ce 13 décembre, accusant ouvertement Bruxelles et « les gouvernements successifs » d'avoir délibérément saccagé, depuis 2010, le système électrique français.
Lorsqu'il prend la tête de l'entreprise publique « au début du XXIe siècle », raconte-t-il, « EDF est exportateur d'énergie, a les prix les moins chers d'Europe (deux fois et demie moins chers que l'Allemagne) et un contrat de service public qui fait référence dans le monde, et donne à la France un atout formidable en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Il n'y avait plus qu'à tout détruire : c'est chose faite ! »
L'« obsession allemande » : détruire EDF
Le ton est calme, accablé par le constat, mais les mots sont grinçants, et pendant près de deux heures, les balles sifflent. Contre l'Europe, d'abord, accusée d'avoir délibérément ruiné, sous la pression de l'Allemagne, le potentiel français. « L'Allemagne a choisi l'industrie comme axe majeur de son économie, puis a tenté l'energiewende [la transition énergétique allemande, axée sur la sortie du nucléaire et le développement des renouvelables, NDLR]. Cela s'est terminé par un désastre absolu, les énergéticiens allemands étaient ruinés, totalement vulnérables », détaille l'ancien patron d'EDF. « Comment voulez-vous que ce pays accepte que la France dispose d'un outil compétitif aussi puissant qu'EDF à sa porte ? L'obsession allemande depuis trente ans, c'est la désintégration d'EDF. Ils ont réussi. »
Avec la complicité de l'Europe, accuse-t-il, qui « a pris comme axe idéologique unique la concurrence »… Et celle des gouvernements français. Proglio cible les responsables politiques en rafale. La loi Nome, votée en 2010, qui imposait à EDF de subventionner ses concurrents en leur vendant à prix cassé un quart de son électricité ? « Une mesure inique, destinée à casser EDF et prise sous la pression bruxello-allemande », dénonce-t-il. « Ça a très bien fonctionné, les concurrents d'EDF sont devenus riches. » Pas les Français : pour compenser les pertes, EDF a augmenté ses tarifs, révèle-t-il. Des propos qui font écho à ceux de son prédécesseur à la tête d'EDF (de 2004 à 2009) Pierre Gadonneix, auditionné une semaine plus tôt par la même commission, qui avait dénoncé « une monstruosité », en grande partie responsable de la lente dégradation d'un parc nucléaire français privé d'investissements, et de toute perspective.
Jean-Marc Ayrault dépeint en « Ubu roi »
À la tribune, les membres de la commission, qui ont entamé leurs travaux fin octobre, se lancent des regards en biais. « Ça tranche avec l'audition précédente », commente l'un d'eux, par SMS. Plus tôt dans la journée, les députés avaient en effet entendu Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat au ministère de la Transition écologique, qui a répondu aux questions dans une solide langue de bois administrative. « Dix ans en poste : il n'a rien vu, rien anticipé, a enterré tous les rapports », tacle un député. Proglio, lui, se lâche…, raconte avoir assisté « à la recherche pathétique d'un accord électoral avec un parti antinucléaire » (EELV) qui a conduit, pendant la campagne de 2012, « à la fermeture annoncée de 28 réacteurs ». Seule la centrale de Fessenheim sera fermée. Il raconte comment « une théorie absurde » lui a été « imposée à l'époque par les pouvoirs publics : la théorie de la décroissance électrique. Il était de bon ton d'accepter l'idée de considérer que la consommation d'électricité allait diminuer en France », s'étonne-t-il, quand tous les indicateurs montraient précisément l'inverse. « N'importe quel artisan boulanger aurait eu plus de bon sens », attaque-t-il.
À la place, Henri Proglio a eu Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et Premier ministre sous la présidence de François Hollande, qui s'était proclamé « chef de file de la filière nucléaire française. Il organisait des réunions à Matignon pour distribuer les rôles, comme Ubu roi ! » Le détail de ces rencontres, organisées dans le huis clos du pouvoir, est confondant. « Il y avait onze ministres, onze directeurs de cabinet, vingt patrons de l'administration et les patrons d'Engie, d'Alstom, d'Areva et moi. Et le Premier ministre répartissait le développement du nouveau nucléaire à l'international ! Un jour, le roi de Jordanie est venu à Paris, il voulait qu'on lui livre un réacteur de 900 mégawatts. Le Premier ministre dit : la Jordanie, c'est qui ? Moi je dis : c'est Gérard [Mestrallet, président d'Engie, NDLR]. » À Jean-Marc Ayrault qui s'étonne de ce « cadeau » consenti par EDF, Proglio fait remarquer, pince-sans-rire : « En Jordanie, il n'y a pas d'eau pour refroidir et pas d'argent pour payer, alors je préfère que ce soit Gérard. »
L'ignorance des données scientifiques et des enjeux industriels par la classe politique sourd de chaque intervention. « D'où vient l'objectif de réduire la part de nucléaire à 50 % du mix électrique ? » demande le président (LR) de la commission, Raphaël Schellenberger. « Pourquoi ce chiffre ? » Réponse de Proglio, lapidaire : « C'est complètement au doigt mouillé. Totalement ! Personne n'a jamais estimé autrement que comme ça. On n'a d'ailleurs jamais su d'où viendraient les autres 50 %. » Des énergies renouvelables, peut-être ? « Les Allemands ont investi plus de 500 milliards dans les énergies renouvelables, on en voit l'efficacité. »
Quand Henri Proglio révèle le teneur d'une conversation qu'il aura, au cours de son mandat, avec la chancelière allemande Angela Merkel, certains députés regardent leurs chaussures. « Elle m'a dit qu'elle croyait totalement au nucléaire. Mais elle devait bâtir un accord de coalition avec les Verts conservateurs. Elle me l'a dit : elle a lâché le nucléaire pour des raisons politiques ! » Et de conclure par ces propos amers, dans un silence presque gêné : « L'Allemagne est consciente de ses propres enjeux et de ses propres intérêts. » Contre « le sacrifice d'EDF », la France, elle, « n'a rien négocié ».
EDF continue de stagner dans son calendrier de relance du parc nucléaire et en conséquence, l'objectif de 45 réacteurs nucléaires en service au 1er janvier ne sera pas atteint.
C'est une bien mauvaise nouvelle dans un contexte de crise énergétique. Comme le relate BFM ce lundi, EDF ne serait pas en mesure d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement de 45 réacteurs nucléaires disponibles au 1er janvier. L'opérateur public recense toujours 26 infrastructures à l'arrêt sur les 56 qui constituent son parc nucléaire et son calendrier de relance ne progresse pas.
Cet essoufflement s'explique avant tout par la lenteur des réparations liées au problème de corrosion constaté sur quinze réacteurs nucléaires. Selon l'objectif fixé par le gouvernement, EDF est censé redémarrer seize réacteurs avant la fin de l'année, dont onze sur le seul mois de novembre. Un objectif impossible à tenir. Le faible nombre de réacteurs remis en service ces derniers mois pourrait bien conduire le gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) à revoir ses prévisions mensuelles en vue de l'hiver à venir qu'il dévoilera cette semaine.
Les stocks de gaz ont atteint leur maximum technique
Le taux de remplissage des réservoirs des barrages exploités par EDF reste proche des moyennes historiques observées à cette période de l'année. L'énergéticien espère l'arrivée prochaine des précipitations afin de remplir ces réservoirs et d'aborder un peu plus sereinement la période hivernale qui pointe son nez.
Seule vraie bonne nouvelle, les stocks de gaz ont déjà atteint leur maximum technique depuis maintenant plusieurs semaines. Pour rappel, l'Agence internationale de l'énergie s'inquiétait la semaine passée du remplissage des stocks de gaz pour l'hiver 2023 suite au redémarrage de la demande chinoise et d'un arrêt complet des importations de gaz russe.
Noah Sdiri
https://www.capital.fr/entreprises-marches/edf-ne-pourra-pas-respecter-son-calendrier-de-relance-du-parc-nucleaire-1451887
Le P-DG d’EDF critique la stratégie de l’État sur le nucléaire...Le PDG d’EDF explique devant la ministre déconfite les principales raisons de la catastrophe énergétique qui est devant nous : Les erreurs des dirigeants français sur le nucléaire à commencer par Emmanuel Macron
L'association Energie en actions, qui défend les intérêts des salariés actionnaires d'EDF, a annoncé ce jour avoir déposé une plainte contre X en mettant en cause la gestion du groupe public.
Une association d'actionnaires salariés d'EDF a déposé une plainte judiciaire contre X pour contester la gestion par l'Etat du groupe depuis son entrée en Bourse, a-t-on appris jeudi auprès de l'association Energie en actions. Dès la mi-juillet, Hervé Chefdeville, secrétaire général de l'association, avait annoncé son intention de porter plainte pour dénoncer les décisions de l'Etat et ses conséquences "spoliatrices" pour les actionnaires, à la veille de l'annonce du plan du gouvernement pour renationaliser le groupe à 100%.
Cette plainte de 59 pages, qui comprend 112 pièces, a donc été déposée mercredi au secrétariat de la procureure de la république auprès du tribunal judiciaire de Paris, selon un récépissé dont l'AFP a pris connaissance. "On met en avant différents agissements qui ont conduit à faire prévaloir l'intérêt général ou des intérêts catégoriels et dans certains cas même des intérêts politiques sur les intérêts sociaux de l'entreprise et on demande à des magistrats de bien vouloir examiner cette plainte", a indiqué M. Chefdeville à l'AFP. Cette plainte "a pour finalité de faire toute la lumière sur les modalités de l'intervention de l'Etat et l'ambigüité de son rôle dans la gestion de l'entreprise, et d'identifier tous les responsables des agissements incriminés", selon un communiqué de l'association.
L'Arenh mise en cause
Parmi les principaux griefs, la vente, à prix inférieur aux coûts de production, à la concurrence, d'une partie de la production d'électricité nucléaire du groupe, selon le mécanisme dit de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), mis en place en 2010 pour éviter des poursuites de la Commission européenne, dans le cadre de la loi Nome, réformant le marché de l'électricité en France. Le plafond de l'Arenh a récemment été relevé de 20% (à 120 TWh) par le gouvernement, une décision prise en début d'année pour contenir la facture énergétique des ménages, sur fond de flambée des prix de l'énergie, aggravée par la guerre en Ukraine. Une décision qui a poussé EDF à réclamer à l'Etat, le 9 août dernier, une indemnité de 8,34 milliards d'euros, et à déposer dans cette optique un recours contentieux auprès du Conseil d'Etat.
L'association déplore la chute du cours de Bourse d'EDF induite par ces décisions, tout comme l'Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires), mandatée par certains dans ce dossier, laquelle réclame que l'Etat rende aux actionnaires 32 euros par titre, soit le prix de l'action lors de l'entrée en Bourse. Jeudi à la mi-journée, l'action EDF était en-deça des 12 euros.
https://www.capital.fr/entreprises-marches/edf-des-actionnaires-attaquent-letat-pour-sa-gestion-de-lentreprise-1445094
Avant-première. Le PDG de EDF Jean-Bernard Lévy a annoncé ce jeudi vouloir engager un "recours" contre la décision du gouvernement d'attribuer des volumes d'électricité bon marché supplémentaires à ses concurrents. L'occasion de découvrir cette enquête du magazine Capital, dévoilée en avant-première.
«Après dix ans d’hiver lié à Fukushima, revoici le début du printemps.» Jean-Bernard Lévy, le patron EDF, reprend espoir. En ce début février, Emmanuel Macron est en visite à l’usine de Belfort où sont fabriquées les turbines à vapeur qui équipent les centrales nucléaires. Le président en profite pour confirmer sa volonté de relancer le programme nucléaire, avec la construction de six nouveaux réacteurs EPR à partir de 2027. Le P-DG d’EDF attendait cette annonce depuis longtemps. Mais comme souvent avec l’Etat, il y a un hic. Dans le package et en échange d’un nouveau chèque de 2,7 milliards d’euros, EDF est prié de bien vouloir racheter à General Electric les turbines Arabelle produites sur le site. L’électricien national n’en voulait pas.
Reprendre cette activité cédée en 2014 par Alstom, alors qu’Emmanuel Macron était ministre de l’Economie ? EDF a bien d’autres priorités que de gérer cette énième volte-face de l’Etat dans sa politique énergétique. Depuis dix ans, EDF navigue en effet à vue, ballotté entre un Etat stratège sans véritable cap et un Etat actionnaire qui l’essore quand tout va bien ou la perfuse quand ses comptes plongent dans le rouge. Durant son dernier quinquennat, Emmanuel Macron, tiraillé entre les exigences de Nicolas Hulot au début et la crise énergétique à la fin, a tardé à clarifier la feuille de route. Alors qu’EDF affiche 43 milliards d’euros de dette et voit se profiler une montagne d’investissements, voilà que l’idée de renationaliser l’entreprise revient en force.
Ce stop & go se traduit dans les flux financiers entre EDF et l’Etat. La copie est particulièrement brouillonne. Entre sa cotation en Bourse en 2005, et son premier sauvetage public dix ans plus tard, EDF a versé 17,7 milliards d’euros de dividendes en cash à son principal actionnaire (à 84%). «L’Etat a trop prélevé chez EDF», avait même reconnu Emmanuel Macron en 2016, lorsqu’il était ministre de l’Economie. A l’époque, il avait signé un premier chèque de 3 milliards d’euros pour renflouer l’entreprise, dans l’incapacité de financer ses investissements, notamment en Grande-Bretagne. Mais, comme cette année avec les turbines d’Alstom, il avait en échange obligé EDF à racheter Framatome, la branche d’équipements nucléaire d’Areva, l’autre géant de la filière française alors en quasi-faillite. Depuis 2015, l’Etat a cessé de ponctionner EDF et a laissé 8 milliards d’euros de plus dans ses caisses. Au total, près de 15 milliards d’euros d’argent public ont été réinjectés dans l’entreprise. Prélever, redonner : un jeu à somme nulle.
L'avenir du nucléaire en suspens
Que faire du nucléaire ? Sous le mandat de François Hollande, la question est en grande partie restée en suspens. L’ancien président socialiste est arrivé au pouvoir après la catastrophe de Fukushima, avec la promesse de fermer jusqu’à 28 réacteurs pour assurer sa coalition avec les écologistes. Il est ensuite descendu à 24. Dans les faits, seul le site de Fessenheim, devenu un totem politique, a été fermé. Mais pour le reste, aucune stratégie technologique ou industrielle n’a été définie. Les ministres de l’Ecologie se sont succédé. «On en a connu huit et chacun avait sa petite idée sur le nucléaire, déplore encore Sébastien Menesplier, secrétaire général de la fédération énergie de la CGT. L’Etat n’a pas eu de politique énergétique pendant dix ans.» Pourtant, depuis de Gaulle, le nucléaire avait toujours fait partie des piliers de la politique française. «Il a toujours bénéficié de la continuité de l'Etat, avec Pompidou, Giscard puis Mitterrand, explique un adjoint du P-DG d’EDF. Mais Fukushima a rompu ce consensus transpartisan.»
Le débat sur l’opportunité de prolonger le parc nucléaire existant, de profiter d’une énergie bon marché et décarbonée dans le cadre d’une sûreté renforcée, a ainsi été escamoté. Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement et de l’Energie du gouvernement Valls, était favorable à une prolongation de dix ans. La décision n’est jamais venue, impossible à assumer politiquement. «Je me suis battu avec l’Etat pendant cinq ans contre la fermeture de Fessenheim et pour prolonger les réacteurs afin d’avoir le temps de concevoir un modèle plus élaboré que l’EPR», peste encore le P-DG de l’époque, Henri Proglio. Même atermoiements avec Emmanuel Macron, qui, en 2018, confirme l’arrêt de Fessenheim et valide la fermeture de 14 réacteurs d’ici 2035. L’opposition de plusieurs pontes du nucléaire, comme l’ancien numéro deux d’EDF, Yannick d’Escatha, en 2014 et l’ancien haut-commissaire à l’énergie atomique, Yves Bréchet, en 2016 n’ont pas pesé.
Dans son rapport de 2019 sur les déboires de l’EPR de Flamanville, l’ancien patron de PSA-Peugeot Jean-Martin Folz a aussi pointé l’erreur d’avoir «arrêté de construire». Le dernier réacteur mis en service, Civaux 2, remonte à 2002. Après, plus rien. Au début des années 2010, le gouvernement a envisagé de lancer un second EPR à Penly, en Normandie, après celui de Flamanville, dont le chantier venait de débuter. GDF Suez (aujourd'hui Engie) et Total rêvaient de piloter ce nouveau réacteur de troisième génération. Mais cette fois, c’est EDF qui a freiné. François Hollande a enterré le projet en 2013, sans lui donner aucune chance de survie. «En 2010, on n’avait pas besoin d’un EPR en France mais celui de Penly aurait dû être construit quelques années plus tard au lieu d’être abandonné», estime Pierre Gadonneix, PDG d’EDF de 2004 à 2009. Penly a finalement été confirmé par Emmanuel Macron en février dernier. Dix ans de perdus alors que ce chantier aurait permis à la filière française de se faire la main sur la nouvelle technologie des EPR. Et d’enchaîner sur un autre chantier pour éviter une lourde baisse de charges. Au lieu de quoi, c’est en Grande-Bretagne que la filière française est allée reprendre du service. Avec un objectif collatéral, donner du travail à Areva (chargé des chaudières) alors au bord de la faillite.
Ce chantier pharaonique à 25 milliards d’euros a mis l’électricien national en situation d’extrême fragilité. Début 2016, le directeur financier Thomas Piquemal a d’ailleurs claqué la porte, en «désespoir de cause». Il s’en est expliqué devant les députés : «Fin 2015, EDF avait déjà investi 58% de son patrimoine dans la technologie EPR. Avec Hinkley Point, cette part allait monter à 70 %.» La CGT est alors sur la même ligne, manifeste et appelle à abandonner le projet britannique pour se concentrer sur la relance du nucléaire en France. L’ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot, qui siège alors au conseil d’administration d’EDF, s’oppose, elle aussi, au projet. «L’entreprise n’était pas dans le meilleur moment pour lancer Hinkley Point, justifie aujourd’hui Laurence Parisot. On pouvait reporter le projet et revenir avec un nouvel EPR plus élaboré qui aurait ensuite profité à la France.» Chez EDF, on continue à défendre ce choix. «Le projet d'Hinkley Point était indispensable pour maintenir la filière nucléaire, répète aujourd’hui la direction. Le problème est plutôt de ne pas avoir donné de perspective à l'EPR dans les années 2010-2013 en France.»
Les injonctions contradictoires de l’Etat ont aussi conduit à prendre du retard dans la recherche. Le projet de réacteur nucléaire à neutrons rapides, dit Astrid, qui vise à recycler l’uranium plusieurs fois et à réduire les déchets, en a fait les frais. Lancé en 2010, il a été abandonné en 2019 sous la présidence Macron pour des raisons budgétaires. Personne dans l’industrie ne comprend cette décision de court terme. Le haut-commissaire à l’énergie atomique, Yves Bréchet, y voit à nouveau «la disparition de l’Etat stratège». Mais un nouveau revirement n’est pas à exclure : dans son discours de Belfort, Emmanuel Macron a rouvert la porte à la relance du projet, sans en dire davantage. La France a aussi tardé à s’intéresser aux SMR, les petits réacteurs modulaires qui sont dans les sous-marins nucléaires. Les Russes, les Américains et désormais les Chinois multiplient les tests pour adapter ces modèles militaires au civil. L’ancien patron de Microsoft, Bill Gates, s’y intéresse depuis quinze ans… Chez nous, il a fallu attendre 2021 pour que le projet français Nuward soit lancé et poussé par les pouvoirs publics. «L’Etat a failli sur l’abandon des technologies comme Astrid ou les SMR, déplore Henri Proglio. Du coup, les américains, les chinois et les russes sont en avance sur nous désormais.»
Ce retard trouve aussi ses origines dans la guerre fratricide que s’est livrée la filière nucléaire française. Entre 2009 et 2014, EDF et Areva se sont affrontés pour le leadership de «l’équipe de France» du nucléaire. Une bataille sans merci que l’Etat, propriétaire des deux entreprises, a laissé traîner pendant cinq ans. Elle commence en 2009 quand les deux groupes ne parviennent pas à s’entendre pour formuler une offre solide et compétitive pour la construction de quatre réacteurs à Abu Dhabi. Un contrat gigantesque de 20 milliards de dollars raflé par les coréens. Une gifle pour la France. Rebelote un an après quand Areva s’associe à GDF Suez et Total pour piloter le projet de Penly. Une nouvelle bataille contre EDF qui conduira l’Etat à enterrer le projet. Les gouvernements successifs ont laissé les géants français de l’énergie se déchirer. Ils ont ensuite géré l’urgence en renflouant Areva en 2015 et EDF l’année suivante. Mais ils sont passés à côté d’une refonte majeure qu’Emmanuel Macron a finalement tentée l’an passé avec le projet Hercule, mais échoué à appliquer.
Pour finir, l’Etat a aussi manqué l’occasion de revoir en profondeur la régulation des prix, partagé entre la volonté de renforcer EDF et celle de protéger le pouvoir d’achat des Français. Un épisode illustre ses hésitations. Début 2014, le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, propose d’augmenter les prix de l’électricité de 5% pour sécuriser les revenus d’EDF et faire face à ses investissements. Quelques mois plus tard, Ségolène Royal prend sa place et fait marche arrière en gelant les tarifs. Depuis, l’Etat n’a jamais tranché le sujet de fond. «Il fallait pousser les concurrents à investir dans la production depuis dix ans, notamment Total», estime Sébastien Menesplier, de la CGT. Produire pour maîtriser les prix plutôt que de subir les lois du marché européen. En 2015, le directeur financier d’EDF proposa en secret à Emmanuel Macron un plan consistant à un retour des prix régulés pour l’électricité nucléaire. Objectif : éviter les soubresauts du marché pour assurer la rentabilité d’EDF et contenir la facture des ménages. Il a fallu attendre cinq ans pour que l’Etat plaide cette solution à Bruxelles, qui s’y oppose au nom de la libre concurrence. Depuis, la crise énergétique a obligé l’Etat à geler la hausse des prix, l’automne dernier. «Dans ce contexte, la nationalisation semble malheureusement inéluctable», juge Thomas Piquemal.
Matthieu Pechberty
https://www.capital.fr/economie-politique/comment-letat-a-mis-a-genoux-notre-fleuron-edf-1436275
EDF: pour sauver la flottille des revendeurs, on coule le navire amiral!
https://www.telos-eu.com/fr/economie/edf-pour-sauver-la-flottille-des-revendeurs-on-cou.html
EDF: pour sauver la flottille des revendeurs, on coule le navire amiral!....Déjà affaiblie par de nombreuses saignées et des conditions réglementaires adverses, EDF est commise d’office au secours de ses propres concurrents, au risque de sa propre survie...
L’électricité française électrocutée.... la France, comme ses voisins, est impactée frontalement par la forte hausse des cours de l’électricité à la bourse européenne. Tenter de contrer cette hausse par des subventions équivaut à se battre contre des moulins à vent et ne sert qu’à enrichir les actionnaires et les spéculateurs.
EDF et les milliards envolés de l'Etat
https://www.lopinion.fr/economie/edf-et-les-milliards-envoles-de-letat
EDF et les milliards envolés de l’Etat....A trois mois de la présidentielle, le gouvernement a plutôt considéré prioritaire d'« investir » dans le pouvoir d’achat des consommateurs. Fût-ce à crédit....
On marche sur la tête...EDF va racheter son électricité jusqu'à 300 euros le MWh… et la revendre à 46,20 euros à ses concurrents...
Face à l'envolée des prix de l'électricité qui atteignent des sommets, la promesse du gouvernement de limiter la hausse pour les ménages à 4 % semblait tenir de la gageure. À trois mois des présidentielles, il fallait trouver une solution, quitte à inventer une usine à gaz. Problème : cela conduit EDF à fournir aux opérateurs alternatifs des volumes d'électricité qu'elle n'a plus.
Les circonvolutions du gouvernement autour du protocole sanitaire applicable dans les écoles ne pourraient être qu’une aimable mise en jambes. Son plan pour limiter la hausse de l’électricité à 4 % en 2022, promesse de Jean Castex faite septembre, risque lui d'être un véritable marathon pour la communication gouvernementale. Il va devoir expliquer qu’il demande à EDF de racheter aux prix vertigineux de 2022 l’électricité qu’il a déjà vendue pas cher, pour ensuite la brader à ses concurrents à un prix six fois inférieur.
En effet, le plan du gouvernement partage l’effort entre une baisse de 8 milliards d’euros des taxes supportée par l'État, et 8,4 milliards à la charge d’EDF. Des sommes importantes liées à l'envolée des prix et leur répercussion sur les tarifs pour les ménages. La Commission de régulation estimait en effet le 10 janvier que la hausse devait atteindre entre 30 % et 40 %, selon Le Parisien.
À LIRE AUSSI : Marché unique européen de l'électricité : un grand bienfait… sauf pour les consommateurs
Dans cette optique, l’État, premier actionnaire de l’opérateur historique, a tout simplement intimé l’ordre à EDF d’augmenter le volume d’électricité nucléaire qu’il a l’obligation de vendre à ses concurrents à prix réduits. L’idée est simple : transférer aux clients finaux, les ménages et les entreprises, cette baisse des prix. Sauf que ces 20 TWh à 46,20 euros le MWh, qui s’ajoutent aux 100 TWh vendus à prix d’ami de 42 euros, EDF n’en dispose plus. Il les a déjà vendus sur le marché de gros lors des négociations qui ont eu lieu en 2021. L'électricien a donc déjà perdu une partie des bénéfices qu’il aurait pu retirer de la hausse des prix. Et il va les perdre une seconde fois car EDF va devoir racheter des montagnes de sa propre électricité, au prix de marché qui se situe entre 275 euros et 300 euros le MWh, et les revendre six fois moins cher.
Flou dans la com'
Évidemment, aucun des deux ministres chargés de présenter l’usine à gaz en urgence ce jeudi 13 janvier au soir, Barbara Pompili à l'Écologie sur LCI et Bruno Lemaire à Bercy dans une interview au Parisien n’en a pipé mot. Ni EDF dans son communiqué qui a suivi. Seul détail donné sur les 8 milliards que lui coûtera le dispositif : « Ce montant intègre une estimation de l’effet du report tarifaire sur le cash-flow 2 022 d’environ 1,5 Mds€ sur la base des prix de marché au 31 décembre 2021 et d’environ 1,6 Mds€ sur la base des prix de marché au 12 janvier 2022 ». Un blabla destiné aux marchés financiers qui risquent de ne pas goûter le flou.
Restent donc 5 milliards fantomatiques. Ils se retrouvent pour une grosse part dans la stratégie délirante d'achats des 20 TWh sur le marché à un prix avoisinant les 300 euros durant les mois d'hiver, et leur revente à 46,20 euros. Une autre grosse part vient des Tarifs Réglementés en vigueur (TRV) ou tarifs bleu pour les foyers qui n'augmenteront pas mécaniquement. On savait déjà que la libéralisation du marché de l’électricité était une énorme blague. Avec ce que le gouvernement vient de décider, on en viendrait presque à pleurer de rire.
A LIRE AUSSI :Électricité et gaz : et si on revenait aux monopoles d'État ?
Par Emmanuel LévyPublié le
Electricité : la concurrence,doigts dans la prise
La mise en liquidation d'Hydroption, fournisseur alternatif d'électricité, vient de mettre en lumière une sacrée faille dans les textes censés encadrer la grande foire du kilowatt. "Aujourd'hui, n'importe qui peut entrer sur le marché et proposer des offres qu'il ne peut pas tenir" avoue crûment Jean François Carenco, le président de la Commission de Régulation de l'énergie (CRE).
Certes, personne ne risque de se retrouver plongé dans le noir. En cas de faillite d'un fournisseur, EDF prend automatiquement le relais. Mais le prix n'est plus le même : c'est celui d'un marché qui ne cesse de flamber. La Mairie de Paris et le ministère des Armées, qui avaient fait confiance à Hydroption, viennent de le découvrir à leur dépens : les voici désormais contraints de payer le prix faramineux de 247 euros le mégawattheure. Heureusement pour les Parisiens, le contrat ne couvre que 20 % de la consommation municipale et prendra fin au 31 décembre. Cette plaisanterie va tout de même coûter plusieurs millions d'euros aux contribuables de la capitale.
Les prix cassés se cassent..
Les quelques centaines de foyers qui avaient souscrit un abonnement Hydroption ne seront pas mangés à la même sauce. La loi leur donne le droit de revenir aux tarifs régulés d'EDF, soit l'équivalent, en gros, de 150 euros le mégawattheure. Mais ils peuvent dire adieu aux mirobolantes économies garanties par écrit..
Au total, 7 millions de particuliers ont abandonné l'opérateur historique, et une partie d'entre eux pourraient bien connaitre quelques déboires. Le patron de la CRE ne se montre en effet guère optimiste, estimant "qu'il y aura d'autres faillites".
Pour y échapper, plusieurs sociétés ont déjà commencé à martyriser les contrats en cours pour faire grimper le prix des abonnements ou celui des kilowattheures. C'est ce qu'à relevé l'association de consommateurs CLCV, qui vient d'assigner en justice quatre revendeurs.
Depuis la libéralisation du marché de l'électricité, au début des années 2000, des kyrielles de start-up ont vu le jour. Hydroption, comme la plupart de ses concurrents, promettait une énergie verte et pas chère, en annonçant qu'elle allait s'approvisionner en kilowatts cueillis à point auprès de "petits producteurs" locaux d'électricité..
En réalité, tout ce beau monde biberonne au nucléaire. L'Etat, en effet, oblige EDF à solder à ses concurrents une partie de la production des réacteurs, à 42 euros seulement le mégawattheur. Les petits malins, comme Hydroption, mixent cette énergie avec un soupçon de solaire et d'éolien acheté au prix normal, pour afficher des tarifs de 10 à 15 % moins cher que l'opérateur historique.
Le hic, c'est qu'il n'y a pas assez de jus nucleaire pour tout le monde : la loi limite à 100 térawatts (le quart de la production des centrales) la puissance électrique susceptible d'être vendue à prix cassé. Hydroption n'en a pas moins continué à accumuler les contrats sans trop savoir comment les honorer.
Au risque de se prendre un sacré coup de jus.
Hervé Liffran "le Canard enchaîné" 8/12/2021
Electrification de certains usages, développement de l'hydrogène, réindustrialisation de la France... Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, exhorte à anticiper les besoins futurs de l'Hexagone en électricité
France Stratégies : Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à horizon 2030 ?
Commentaire de Jean-Marc Jancovici :
"Après RTE, qui avait mis sur le devant de la scène la question de l'équilibre offre demande, en demandant aux français de faire attention à leur consommation d'électricité (pour ne pas excéder la puissance disponible), c'est au tour de France Stratégie de publier une note sur la sécurité d'approvisionnement électrique en Europe à l'horizon 2030 et un peu au-delà : https://lnkd.in/d3FKVbT
France Stratégie rappelle que les sources intermittentes et fatales ne peuvent pas compenser seules la disparition des sources pilotables. En pratique, seul un petit pourcentage de la puissance installée peut être considéré comme certain à tout moment.
En France, la demande en pointe (envisagée par RTE) sera supérieure à celle des moyens pilotables dès 2030, et pour l'Allemagne ca sera dès 2025. Bien évidemment, si le système devient globalement défaillant, le coup n'est pas "rattrapable" en une semaine...
France Stratégie remarque par ailleurs que d'avoir exprimé des objectifs en % d'ENR ne garantit pas l'atteinte des objectifs climatiques, car le "back-up" de l'éolien et du solaire sera souvent du gaz, et même le gaz ne sera pas possible dans une Europe neutre en carbone."
(posté par Joëlle Leconte)
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159966256267281
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EDF doit-il se suicider à la demande de Bruxelles?
https://www.telos-eu.com/fr/economie/edf-doit-il-se-suicider-a-la-demande-de-bruxelles.html
EDF doit-il se suicider à la demande de Bruxelles ? ...les difficultés financières d'EDF dues principalement à des prix de gros très bas depuis 2015…. dû au développement "hors marché" des productions éoliennes et solaires à grande échelle en France et dans les pays voisins, ce qui est tout de même amusant.
/https%3A%2F%2Fasset.lemde.fr%2Fprd-blogs%2F2020%2F06%2F9663bb1a-021894_061.jpg)
Fessenheim : le coût de l'arrêt prématuré
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/06/30/fessenheim-le-cout-de-larret-premature/
....le deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim a été définitivement arrêté...Sur ordre du gouvernement, contre l’avis de la direction d’EDF et sans que cet arrêt ait été conseillé, ni décidé, par l’Autorité de Sûreté Nucléaire......
Impacts de la crise du Covid-19 sur le système électrique
Commentaire de Jean-Marc Jancovici :
"France Stratégie vient de publier une étude intitulée "Impacts de la crise du Covid-19 sur le système électrique".
On peut y lire : "les conséquences de la chute d’activité sur la consommation d’électricité invitent à réexaminer la robustesse des systèmes français et européen de production, de transport et de distribution d’électricité. Des évolutions importantes devront être étudiées pour que ces systèmes puissent répondre dans de bonnes conditions de sécurité aux défis des années à venir. La décarbonation de l’économie conduira en effet à une hausse marquée de la part de l’électricité dans la consommation d’énergie, et nos systèmes n’y sont pas prêts".
Ce rapport va-t-il être lu à l’Élysée ou au Ministère de la Transition ?"
(publié par Joëlle Leconte)
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159240418942281
Le courant gratuit d'EDF
Depuis le confinement, mis en place le 17 mars, EDF a dû, à plusieurs reprises, payer ses clients (de gros industriels, surtout) pour parvenir à écouler son électricité ! Ainsi, l'électricien a évité de mettre ses équipements en surtension, tandis que les bénéficiaires ont pu produire moins cher : non seulement le courant était à l"oeil, mais en plus les clients ont reçus une prime.Une générosité forcée : en mettant entreprises et particuliers au repos, le confinement a provoqué une baisse inédite de la consommation d'électricité, de l'ordre de 15 à 20 %.
Ainsi, le 13 avril, le prix de l'électricité à la Bourse européenne Epex Spot s'est révélé négatif toute la journée, entre 6 heures et 19 heures. Et, à 17 heures, EDF (à l'image des autres électriciens européens) a été obligé d'offrir à ses clients une prime de 76 euros afin qu'ils daignent utiliser gratis leur courant : mieux que le tarif habituel, de 42 euros le mégawattheure....
Le courant étant pour l'heure impossible à stocker en grande quantité, la demande doit être égale à l'offre. Et il revient moins cher à EDF d'écouler des kilowattheures à des prix négatifs, que de mettre à l'arrêt des centrales nucléaires exigeant, pour être redémarrées, un certain délai...pendant lequel le courant viendrait à manquer !
En moins de quatre semaines de confinement, c'est donc plus d'une journée et demi (39 heures) de courant gratis, assortie d'une prime, qui a été offerte. Conséquence ? Le prix moyen européen s'est effondré de 34 à 24 euros le mégawattheure entre mars 2019 et mars 2020. Fâcheuse situation pour EDF - le prix auquel lui revient le mégawattheure nucléaire est d'environ 42 euros...
(extrait d'un article du Canard enchaîné, 15/04/2020)
Allemagne et Europe, la sécurité d'approvisionnement à l'épreuve
http://www.sfen.org/rgn/allemagne-europe-securite-approvisionnement-epreuve
......Réseau de Transport d’Electricité (RTE) a publié fin novembre 2019 le bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France, en évoquant, pour la première fois, un risque de sécurité d’approvisionnement, pour la France, dans moins de trois ans.....
... La combinaison de ces trois phénomènes - baisse des capacité de transport, indisponibilité de la production, hausse de la consommation - a déjà amené le réseau électrique français très proche de son point de rupture pendant la canicule de 2003. Est-ce que cette situation peut se reproduire compte-tenu de l'augmentation des températures mais aussi des progrès qui ont été réalisés ?......
EDF : le coupable (l'État) se met l'amende dans la poche !
https://www.contrepoints.org/2019/08/11/351132-edf-le-coupable-letat-se-met-lamende-dans-la-poche
EDF : le coupable (l’État) se met l’amende dans la poche ! 1,8 million d’amende pour EDF qui devra payer… à l’État, actionnaire majoritaire.........
EDF devient schizophrène... mais se soigne
https://www.contrepoints.org/2019/07/01/348074-edf-devient-schizophrene-mais-se-soigne
L’avenir énergétique de la France dépend en grande partie de la réussite du programme d’investissement d’EDF dans le grand carénage de ses réacteurs nucléaires............................
....EDF n’est pas heureux de la régulation du nucléaire qui a été mise en place, il y a 10 ans et qui nous semble aujourd’hui dépassée » explique-t-il sur le plateau de 12H, l’heure H, en rappelant que cette régulation avait été « mise en place à un moment où EDF avait tout le marché des particuliers. » Il s’agissait alors de « contraindre EDF à vendre à un prix bas de l’électricité à ses concurrents pour qu’ils puissent prendre des parts de marché » souligne-t-il. « C’est fait ! Ils nous ont pris des parts de marché ! Chaque mois, nous perdons des clients parce que tout est organisé pour que nous perdions des clients. Maintenant, nous disons, ‘ça suffit... toute la charge des investissements pèse sur EDF et nos concurrents se contentent d’attendre....
RTE France exhorte les décideurs politiques français à s'entretenir avec leurs homologues européens avant de fermer des centrales électriques
« Avertissement de Francois Brottes président de RTE Réseau de Transport d'Electricité. Si tous les pays européens ferment des capacités pilotables de production électrique (celles qu'on peut activer quand on en a besoin et pas seulement quand il y a du soleil ou du vent), sans se concerter et en comptant sur les pays voisins pour compenser, on va dans le mur.
La France a réduit de 8 GW son parc fossile depuis 2010 et ses capacités pilotables devraient encore baisser, notamment avec la sortie du charbon en 2022 (3 GW).
La Belgique va fermer ses centrales nucléaires d'ici 2025 (6 GW) qui ne seront qu'en partie remplacées par des centrales à gaz.
L'Allemagne devrait finir de fermer ses centrales nucléaires d'ici 2022 (9,5 GW) puis éventuellement quelques centrales à charbon.
Le Royaume-Uni prévoit de sortir complètement du charbon en 2025 et va devoir fermer 14 réacteurs nucléaires sur 15 d'ici 2031 (pas pour raisons politiques mais pour des raisons de vieillissement spécifiques à leur technologie de réacteur).
Si tout le monde ferme ses capacités pilotables, sans les remplacer ni économiser de l'énergie, et en comptant sur les pays voisins pour fournir de l'électricité en cas de besoin, ça ne passera pas. » Maxence Cordiez
https://www.reuters.com/…/europe-electricity-france-idUSL5N…
(publié par J-Pierre Dieterlen)
/https%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2018%2F08%2FDistribution-de-la-f%C3%A9e-%C3%A9lectricit%C3%A9-by-JPC24MCC-BY-SA-2.0.jpg)
Électricité en Europe : une journée qui dérange
https://www.contrepoints.org/2019/01/15/334711-electricite-en-europe-une-journee-qui-derange
La France a frôlé le black out électrique ce 10 janvier....Imaginons ce qui se serait passé si la France avait elle aussi 50 GW de capacité éolienne, comme le prévoit le projet de programmation de l’Énergie : la chute aurait été de 80 GW…Faudra-t-il un vrai black out, avec des conséquences dramatiques, humaines et financières, pour que les décideurs comprennent que l’énergie est un sujet d’abord technique avant d’être politique ?
C'est un scénario catastrophe qui a été évité jeudi dernier. A cause d'une production d'électricité insuffisante par rapport à une forte demande, le système d'approvisionnement européen s'est trouvé au bord de la rupture. Et la France a dû demander en urgence à de grands groupes industriels énergivores de réduire leur consommation d'électricité pour préserver l'Europe d'un blackout général. Et l'origine du déséquilibre européen n'étant toujours pas connue, EDF continue d'enquêter...
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Comment l'État a handicapé EDF
https://www.contrepoints.org/2018/08/20/322824-comment-letat-a-handicape-edf
La chute des performances d’EDF est tangible, et c’est le résultat de la multiplication des embûches et des servitudes crées par l’État...
Avec des canicules plus intenses et fréquentes, ce ne sont pas seulement les organismes, mais aussi les systèmes énergétiques qui vont souffrir. Les conséquences directes et précises sont évidemment difficiles à projeter à une échelle géographique fine, mais le complet et pédagogique site Les Futurs du Climat permet d’explorer les différentes conséquences selon plusieurs hypothèses, le tout à différents échelles géographiques. Dans un monde en surchauffe, avec des extrêmes à plus de 50°C dans l’Est de la France en 2050 comme l’annonce Jean-Jouzel, toutes les productions d’énergies renouvelables et/ou décarbonées pourraient souffrir à l'avenir...
Pierre-Franck Chevet, qui préside l'Autorité de sûreté nucléaire jusqu'en novembre prochain, commente la situation de la filière nucléaire française et détaille le rôle de l'ASN pour l'avenir du parc existant.
Pour éviter le black-out, la Bretagne se raccorde à l'Irlande grâce à un câble électrique sous-marin
....D'une capacité de transport de 700 mégawatts, cette interconnexion permettra d'alimenter, à terme, près de 450.000 foyers en électricité. Une aubaine pour la Bretagne qui a frôlé le black-out (coupure totale) en février dernier, lors de la vague de grand froid du Moscou-Paris...
Le PDG d’EDF a révélé que le réseau électrique avait failli tomber fin février. Une situation qui s’était déjà produite l’an passé.
On n’est pas passé loin de la coupure. Le mercredi 28 février dernier, à 19h16, la France a connu un pic de consommation électrique qui failli faire déraper le réseau. "On est passé tout juste" confie un bon connaisseur du secteur. "Les marges étaient très réduites, admet-on sobrement chez RTE, le gestionnaire du réseau électrique. Mais on n’a pas eu besoin de mettre en place nos mesures de secours". Il ne restait qu’une marge d’environ 400 megawatts, équivalente d’une grosse centrale au gaz. Tous les moyens de production tournaient à plein régime, notamment les réacteurs nucléaires disponibles, et les importations étaient aussi très élevées.
C’est notamment en Bretagne que le réseau a failli "tomber". Une région, comme le sud-est, qui dispose de peu de moyens de production. Jeudi après-midi, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Levy a lui-même évoqué ce jour de très forte tension sur le réseau, lors de son audition à l’Assemblée nationale. Il a notamment évoqué "le problème d’approvisionnement de la Bretagne", ce jour-là.
Le pire a été évité grâce aux éoliennes qui ont produit à plein régime ce jour-là, soit près de 10.000 megawatts, l’équivalent de 9 réacteurs nucléaires. La Bretagne a aussi été "sauvée" par sa centrale à charbon de Cordemais, près de Nantes. "Beaucoup de salariés étaient en grève et ont accepté de reprendre le travail pour monter sa production au maximum" explique un salarié d’EDF.
Chez RTE, on tient à minimiser la gravité de la situation, rejetant le risque de "black-out". "Le black-out c’est un effondrement généralisé du réseau", justifie Jean-Paul Roubin, directeur de l'exploitation du réseau. C’est la pourtant la deuxième fois en deux ans qu’un tel scénario se produit. L’an passé, le vendredi 20 janvier 2017, la marge avait été encore plus réduite, d’environ 200 megawatts, avant que le réseau ne soit saturé.
RTE a souligné en novembre dernier que l'hiver prochain serait encore "tendu" compte tenu des moyens de production existant. Une chose est désormais certaine, EDF disposera encore de la centrale de Fessenheim qui devait s’arrêter fin 2018. Il a repoussé son exploitation jusqu’à l’été 2019 en raison du retard du démarrage de l’EPR de Flamanville.
La foi absolue dans les énergies renouvelables d’idéologues à la Commission européenne, sous couvert d’écologie et d’énormes intérêts financiers, conduit l’Europe dans une impasse...La sécurité énergétique européenne est tous les jours un peu plus menacée. Un prochain soir d’hiver, la France sera dans le noir...
"Nos politiques veulent à la fois supprimer les moyens actuels de production de l'électricité, ne pas les remplacer par des sources aussi puissantes, généraliser la voiture électrique et équilibrer le budget de l'Etat.
Celà montre leur incapacité à comprendre ce qu'ils expriment"
(un internaute)
Voilà une habitude qui agace au plus au point EDF. Régulièrement, son concurrent direct Engie se fait rappeler à l'ordre après avoir tenté d'utiliser de manière frauduleuse son identité pour gagner de nouveaux clients. Dans son dernier rapport d'activité, que nous avons pu consulter en exclusivité, le Médiateur de l'énergie pointe une fois encore du doigt les mauvais agissements d'Engie....
Nucléaire et climat : la grande tromperie
http://huet.blog.lemonde.fr/2018/04/11/nucleaire-et-climat-la-grande-tromperie/
..Que l’on soit en désaccord avec l’utilisation de cette énergie parce que l’on n’est pas convaincu que les pratiques des industriels comme le dispositif public de contrôle du risque nucléaire par l’Autorité de Sûreté Nucléaire sont efficaces pour nous protéger est respectable. Et peut constituer une raison pour refuser cette source d’électricité. Mais que le débat public soit vérolé par une ignorance aussi criante de la capacité de l’énergie nucléaire à apporter une solution pérenne et massive à une fourniture d’électricité climato-compatible est une tare pour la vie démocratique.
L'ancien ministre de l'Environnement et président de l'association Équilibre des énergies affirme lundi sur franceinfo que le nucléaire "est pour l'instant plutôt un allié" en France, alros que La France insoumise organise un vote sur le sujet....
50%, chiffre magique ! Depuis la promesse électorale de Hollande – destinée à se concilier les voix des Verts, historiquement antinucléaires – aux élections présidentielles et législatives de 2012 (ce en quoi il a eu raison : les Verts c’est 3% des voix, et Hollande a gagné avec 51,5%…), ce chiffre a pris place dès l’article 1 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. A aucun moment ce chiffre n’a été précédé d’un argumentaire permettant d’expliquer qu’il était plus approprié que 48% ou 80%, et encore moins d’un argumentaire expliquant en quoi ce pourcentage permettait d’assurer un avenir plus durable à notre espèce. Le propos qui suit va donc vous proposer deux applications de ce pourcentage de 50%, aux conséquences totalement opposées sur le risque nucléaire, le prix pour le consommateur, les émissions de gaz à effet de serre, et l’emploi. En voiture !..
"Nucléaire, danger immédiat" (ouvrage) : attention fake news
http://www.sfen.org/rgn/nucleaire-danger-immediat-ouvrage-attention-fake-news
Dans un livre publié aujourd'hui, deux journalistes, Hugues Demeude et Thierry Gadault, fustigent la sûreté des installations nucléaires en France. La SFEN – qui est citée à plusieurs reprises (pages 14 et 15) – a pu lire les « bonnes » feuilles de cet ouvrage truffé de fake news. Florilèges des plus beaux mensonges...
Les chercheurs du réseau de l’Institut Louis Bachelier, organisation de premier plan qui œuvre en faveur du financement, de la diffusion et de la valorisation de la recherche en économie et en finance, s’expriment régulièrement sur Xerfi Canal pour nous faire part de leurs analyses sur l’actualité économique et financière en France et à l’international. Cette semaine, Xerfi Canal a reçu Jacques Percebois, pour évoquer la libéralisation du marché de l'électricité....
/https%3A%2F%2Fwww.telos-eu.com%2Fmedias%2Farticles%2Fenergy1.jpg)
La politique de l'énergie: inconstance et volatilité
https://www.telos-eu.com/fr/economie/la-politique-de-lenergie-inconstance-et-volatilite.html
Il n’y a en théorie rien de plus prévisible que la politique des services publics énergétiques, rien de plus morne que la courbe des cours des firmes du secteur, rien de mieux établi que la rentabilité de ces quasi-monopoles. En effet ces activités ont des cycles d’investissement très longs, elles jouissent souvent de monopoles naturels au moins sur le transport et l’acheminement et elles sont, de ce fait, régulées par la puissance publique. Leurs prix et leur rentabilité étant encadrées, les firmes du secteur, lorsqu’elles sont cotées, constituent les fonds de portefeuille des investisseurs et se comportent comme des placements de père de famille. Contrôlées sur leurs prix, leurs investissements, leur rentabilité et évoluant sur des marchés stables et prévisibles, ces firmes ignorent les affres de la volatilité, des bulles et des krachs. Et pourtant c’est l’inverse qu’on observe depuis quelques années. Les firmes énergétiques allemandes ont connu une descente aux enfers que rien n’est venu arrêter et elles ont fini par s’auto-démanteler (comme RWE). Quant à EDF, notre champion national vient de connaître des épisodes de très grande volatilité au cours des dernières semaines après avoir vu sa capitalisation boursière divisée par cinq en quelques années....
Président Macron, encore un effort sur le nucléaire
http://huet.blog.lemonde.fr/2017/12/12/president-macron-encore-un-effort-sur-le-nucleaire/
Emmanuel Macron, en réponse à des questions du Monde, a précisé sa politique pour l’électro-nucléaire. Ce qui est utile pour la clarté du débat entre citoyens sur ce sujet. Toutefois, il y a encore un effort à faire si l’on veut que les termes de ce débat soient vraiment connus, comme la politique du gouvernement en la matière...
Nicolas Hulot vient d’annoncer, à la suite de RTE, ce que chacun savait depuis la loi de transition énergétique (2015), et même avant : la France ne pourra réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2025. Il propose donc d’atteindre le même objectif à l’horizon 2030-2035. L’objectif de 50%, forgé par Martine Aubry et Cécile Duflot et lesté d’un paquet de circonscriptions accordées aux Verts en vue des élections de 2012, n’avait jamais été étayé, n’avait jamais reçu le moindre début d’application, et relevait de la politique déclamatoire dont raffolent les appareils politiques hors sol et les politiciens habiles...
Nucléaire : les chiffres et les mots d'Hulot
http://huet.blog.lemonde.fr/2017/11/10/nucleaire-les-chiffres-et-les-mots-dhulot/
..Lorsque Nicolas Hulot a déclaré qu’on ne pouvait pas simultanément arrêter le charbon et des centrales nucléaires, de quoi parlait-il exactement ? Nombre de commentateurs, dont Pascal Canfin sur France Inter, ont fait semblant de ne pas avoir compris qu’il ne parlait que de la période 2018/2022. Et non d’un principe général sans calendrier. Or, si Nicolas Hulot a lancé cette affirmation, c’est simplement que son ministère a lu correctement l’alerte lancée par RTE (Réseau et transport d’électricité, qui gère le réseau haute tension et le « dispatching » national) dans son bilan prévisionnel 2017...
Alain Grandjean : " Réduire trop tôt la part du nucléaire n'est pas réaliste "
Alain Grandjean explique pourquoi l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025 est difficilement réalisable, comme l'a annoncé Nicolas ...
Le report de l’avis générique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la poursuite du fonctionnement de certains réacteurs au-delà de quarante ans, révélé le 24 octobre, pourrait avoir de lourdes conséquences sur la mise en œuvre de la loi de transition énergétique. Et, au-delà, sur l’image du nucléaire dans l’opinion publique, et la perception du rôle de l’Etat en matière de stratégie énergétique.....
Lors de la dernière rencontre européenne des producteurs d’électricité tenue la semaine dernière, deux tendances fortes raisonnaient dans l’énorme Centre de Conférence d’Amsterdam: la digitalisation et le rapprochement avec les consommateurs. Après des années, où les citoyens ont été pris en otage par les producteurs d’électricité, la possibilité de les voir retrouver la liberté grâce à la technologie est prise très au sérieux. La menace pèse sur les modèles d'affaires des Energéticiens. Deux stratégies distinctes émergent: l’utilisation de la force ou l’apprivoisement avec agilité. L’une ou l’autre philosophie dépend des dirigeants. Mais l’arrivée de managers «brutaux» déboussole une industrie en profonde mutation...
Le marché et l'électricité, le dogme perd l'Europe
http://huet.blog.lemonde.fr/2017/09/04/le-marche-et-lelectricite-le-dogme-perd-leurope/
... EDF a été déstabilisé et ses comptes dégradés par les décisions gouvernementales, y compris les prélèvements sur bénéfices et dividendes par milliards jusqu’en 2013. Des prélèvements dénués de toute justification économique, les actifs actuels d’EDF, ses centrales nucléaires pour l’essentiel, ayant été financés sur fonds propres et emprunts et non sur fonds d’Etat...la seconde cause de la hausse vigoureuse des prix pour les consommateurs relève de choix publics effectués en dehors de tout mécanisme de marché : les subventions massives aux énergies nouvelles renouvelables, surtout l’éolien et le photovoltaïque et les coûts de transport supplémentaires associés à ces installations nouvelles. Ces subventions proviennent de taxes affectés aux factures d’électricité : plus de 3 milliards par an en France aujourd’hui. Ainsi, les taxes ne représentaient que 18% du prix à la consommation en France il y a dix ans, elles en représentent 35% aujourd’hui, expliquant à elles seules presque toute l’augmentation observée... « Nous avions le choix entre sortir du nucléaire et sortir du charbon : nous avons choisi la première option», avouait la secrétaire d’Etat à l’énergie allemande en février 2014....Une réforme dogmatique au point de nier les caractéristiques physiques de l’électricité – « que faites-vous de l’électricité produite et non vendue » interroge un directeur financier d’un investisseur ignorant qu’on ne peut injecter sur un réseau plus d’électricité que ce qui est consommé sans le faire s’écrouler. Dogmatique au point d’oublier que la fréquence du réseau ne peut varier de plus de 1%, à la hausse ou à la baisse, sans le faire s’effondrer, provoquant le black-out général, ce qui interviendrait si toute l’Europe avait suivi l’exemple Danois ou Allemand quant à la place des moyens éoliens et photovoltaïques dans le mix électrique....
/https%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F07%2FCentrale-nucl%C3%A9aire-Cr%C3%A9dits-Alpha-du-centaure-licence-Creative-Commons.jpg)
Vers 100 % d'électricité nucléaire en 2050 ? | Contrepoints
https://www.contrepoints.org/2017/08/12/296656-vers-100-delectricite-nucleaire-2050
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), qui a publié en 2015 l’étude « Un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 ? », aurait dû publier en même temps l’autre cas d’école «Vers 100 % d’électricité nucléaire en 2050 ?»....
Le plan climat du gouvernement sorti le 6 juillet 2017 n’évoquait pas le dossier nucléaire. Ce sujet a été abordé plus tard par Nicolas Hulot lors d’une émission de radio. Il est sorti du bois, en disant tout haut ce que les spécialistes savent bien. Pour réduire à 50% la part du nucléaire dans la production électrique en 2025, objectif inscrit dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, votée en juin 2015, il faut fermer des réacteurs nucléaires. La Cour des Comptes en avait estimé en février 2016 le nombre à 17 (sur 58 en exploitation), chiffre que le ministre a donc rappelé...
/https%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2016%2F04%2F4699070450_59f6af6974_z.jpg)
Crise en Guyane : quelles conséquences énergétiques ? | Contrepoints
Voilà maintenant plusieurs jours que la Guyane est paralysée par un conflit social d'une vaste ampleur. Profitons-en pour faire la lumière sur le réseau EDF guyanais et les risques liés à ce ...
https://www.contrepoints.org/2017/03/30/285575-crise-guyane-consequences-energetiques
S’il y a un dossier dans le paysage économique français où l’État est totalement responsable et coupable, c’est celui d’EDF....
..le n° 3 de l'énergie en France : 4 000 nouveaux clients par jour...
L'Etat doit encore quatre milliards d'euros à EDF - EconomieMatin
http://www.economiematin.fr/news-l-etat-doit-encore-4-milliards-a-edf
A l’occasion du dernier conseil d’administration d’EDF, le plus intéressant est moins dans sa décision particulière que dans les analyses juridiques qui ont été faites pour la première fois à propos des conflits d’intérêts des administrateurs représentant l’État au sein de cette société....
Le sauvetage d'Areva, suspendu à une cuve
Bruxelles vient d'autoriser le sauvetage d'Areva par l'Etat français. Un feu vert conditionné notamment à la conformité de la cuve de l'EPR de Flamanville.
http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-sauvetage-d-areva-suspendu-a-une-cuve-901853.html
EDF : " il y a un problème de folie des grandeurs "
En début de semaine, des foyers ont été privés d'électricité par manque d'approvisionnement. Raphaël Homayoun Boroumand, auteur de 20 idées reçues sur l'énergie, était l'invité de Jean-...
http://rmc.bfmtv.com/emission/edf-il-y-a-un-probleme-de-folie-des-grandeurs-1078333.html
Entre 2012 et 2016, la part des salariés d'EDF qui ont confiance en l'avenir de leur entreprise est passée de 81% à 53%. Les résultats de cette enquête interne ont sonné la direction. Ils n'ont jamais été rendus publics. BFM Business les dévoile en exclusivité.
Les salariés d’EDF n’ont plus confiance dans leur entreprise. C’est le résultat choc d’une enquête interne, commandée par la direction du groupe, dont BFM Business s'est procuré une copie. Tous les ans, depuis 2012, ce sondage grandeur nature permet de prendre le pouls des 143.000 salariés que compte le groupe dans le monde. Cette année, il a été réalisé entre le 20 septembre et le 21 octobre dernier. Et ses résultats sont sans appel.
Alors qu'en temps normal, le taux de participation à cette enquête baptisée "myEDF" se limite à deux salariés sur trois, cette année, ils sont 78% à avoir pris soin de répondre aux questions posées. Preuve que le corps social de l’entreprise a besoin d’exprimer ses doutes. 53% seulement des salariés ont encore confiance dans l'avenir d'EDF, contre 74% en 2015 et 81% en 2012… Un séisme. La fierté du corps social a toujours été le ciment de cette entreprise.
L'inquiétude est palpable dans toutes les catégories de salariés et dans toutes les filiales. "Du jamais vu" lâche, désespéré, un dirigeant d’EDF. Il y a d'abord les agents de maîtrise qui ne sont que 48% à rester optimistes pour l’avenir du groupe. Mais même les cadres, traditionnellement fidèles à la direction du groupe, sont en proie au doute. Tout juste 53% d’entre eux croient encore dans l'avenir d'EDF contre 78% l’an passé. Le désarroi touche même les cadres supérieurs.
Cette enquête constitue un camouflet pour le PDG du groupe, Jean-Bernard Levy, très critiqué en interne, tant par la base que par les cadres dirigeants. Au printemps dernier, ceux-ci avaient manifesté leur opposition au projet des deux EPR britanniques d’Hinkley Point. Il se dit d’ailleurs en interne qu'entre le PDG et ses cadres, la rupture est consommée.
Les conclusions de l’enquête sont nettes: "Tous les composants de la confiance sont affectés à l’exception de la relation hiérarchique, lit-on. Les entités françaises du groupe sont principalement touchées". Le choc est le plus lourd au sein du parc nucléaire français, le cœur d’EDF, qui a subi l’arrêt de près de vingt réacteurs cet automne. Moins de la moitié (48%) des 20.000 salariés de cette division affichent encore leur confiance dans EDF, contre près de 80% l’an passé. Le résultat chute même à 42% chez les salariés d’Enedis, l’ex-ERDF, en contact direct avec les clients sur le terrain.
Les crises récentes et répétées intervenues dans le domaine de l’énergie suite à des interventions brouillonnes et chaotiques de la puissance publique conduisent à s’interroger sur un malgoverno à la française. Au cours des derniers mois en effet, le Conseil d’État a invalidé une décision de Ségolène Royal sur les tarifs électriques, EDF a protesté contre la proposition dérisoire d’indemnisation pour la fermeture éventuelle de Fessenheim mais a obtenu le soutien de l’État pour Hinckley Point, Areva tarde à boucler son plan de restructuration interne car l’État et EDF ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les conditions de cession d’Areva NP (réacteurs)..
"Le gendarme du nucléaire doit savoir résister aux pressions"
http://huet.blog.lemonde.fr/2016/11/25/le-gendarme-du-nucleaire-doit-savoir-resister-aux-pressions/
L’action de l’Autorité de Sûreté Nucléaire est au cœur de la « crise du jus ». Ses décisions récentes exigeant des vérifications sur des générateurs de vapeur équipant des centrales nucléaires vont en effet provoquer des arrêts imprévus de production. Au point de mettre sous tension le système électrique français au plein cœur de l’hiver qui approche. Comment l’ASN, érigée en autorité administrative indépendante par la loi Transparence et sûreté nucléaire de 2006, vit-elle cette crise, quelles leçons en tirer pour le contrôle de l’industrie nucléaire française ? Autant de questions auxquelles a répondu Pierre-Franck Chevet qui la préside depuis 2012, lors d’un entretien au siège de l’ASN le 24 novembre.
Notes acides sur la crise du jus (2)
http://huet.blog.lemonde.fr/2016/11/17/notes-acides-sur-la-crise-du-jus-2/
Hier, une première note sur la crise du jus exposait le risque de pénurie pour cet hiver, selon une alerte lancée par RTE, assaisonnée de quelques remarques acides sur la sécurité d’approvisionnement et les sources intermittentes d’électricité. Celle-ci porte sur les causes de cette crise, qui se trouvent dans le cœur nucléaire du système électrique...
Notes acides sur la crise du jus (1)
http://huet.blog.lemonde.fr/2016/11/15/notes-acides-sur-la-crise-du-jus-1/
Le système électrique français est en crise. Et surtout son cœur nucléaire. La dernière manifestation en est l’annonce par RTE – le gestionnaire du réseau haute tension, chargé non pas d’assurer mais de surveiller l’équilibre entre l’offre et la demande – d’un risque de coupures d’électricité cet hiver. Diantre ! Des risques de voir la lumière ne pas s’allumer, le convecteur rester froid et l’ascenseur au rez-de-chaussée ! On se croirait en Inde ou au Mozambique. Et cela au pays qui dispose de tant d’électricité qu’il en est l’exportateur n° 1 en Europe depuis la construction du parc nucléaire actuel. Une situation paradoxale qui mérite deux notes, acides, sur cette crise du jus..
Source d’énergie renouvelable, non-intermittente, locale, émettrice de très peu de gaz à effet de serre… Les spécialistes s’accordent sur l’intérêt de la géothermie. Et s’étonnent de constater que la filière se développe si lentement en France. Cette inaction pourrait en grande partie s’expliquer par un fiasco, celui de la centrale géothermique de Bouillante, en Guadeloupe, la seule en France qui soit réellement productive...
Des malfaçons affectent deux réacteurs en service. Et les risques financiers poussent comme des champignons atomiques…
Comment l'Etat a mis EDF à terre
En ce jour d'assemblée générale des actionnaires d'EDF, retour sur la catastrophe industrielle et financière de l'électricien, dont le naufrage est l'œuvre de son propriétaire : l'Etat. Les ...
L'économie de marché ne suffit pas à financer nos besoins en infrastructures électriques
Vingt ans après la première directive visant à l'ouvrir à la concurrence, le marché de l'électricité français et européen semble atteindre sa maturité. Les marchés de gros sont interconn...
Après sa démission en mars, l'ancien directeur financier d'EDF a livré un témoignage accablant à la commission des Affaires économiques de l'Assemblée.
L'avenir d'EDF est fragilisé par le coûteux projet de construire deux EPR nouvelle génération en Angleterre. C'est l'avis de son ex-directeur financier, Thomas Piquemal, qui s'est expliqué mercredi pour la première fois depuis sa démission en mars dernier. Il avait pris cette décision pour dénoncer un projet qu'il juge intenable dans les conditions actuelles marquées par un effondrement du prix de l'électricité et trop risqué pour les finances du géant de l'électricité.
Auditionné par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, Thomas Piquemal a expliqué avoir démissionné « en désespoir de cause », incapable d'obtenir du PDG Jean-Bernard Lévy un report de trois ans d'Hinkley Point, un projet de 23 milliards d'euros vivement contesté par les syndicats d'EDF, également favorables à un décalage.
« Qu'est-ce que trois ans pour un projet qui prend dix ans pour être construit, qui a soixante ans de durée de vie [...] plus vingt ans d'extension possible comme le font les Américains, c'est-à-dire un projet de quatre-vingt-dix ans ? » a fait valoir l'ancien grand argentier d'EDF. Au contraire, son PDG avait estimé en avril que le projet est « mûr » et qu'un report le remettrait en cause dans sa totalité, faisant entrer EDF « dans une zone d'incertitude majeure ». Le géant de l'électricité voudrait commencer les travaux début 2016.
En tout, EDF a ainsi déjà investi 14 milliards d'euros dans la technologie française EPR, soit 58 % de ses capitaux propres. Dans ce contexte, « rajouter un projet supplémentaire, Hinkley Point ou un autre, me semblait impossible. Qui parierait 60 %, 70 % de son patrimoine sur une technologie dont on ne sait toujours pas si elle fonctionne alors que cela fait dix ans qu'on essaie de la construire ? » a souligné l'ex-directeur financier.
« Certes, Hinkley Point ne représente que 15 % des investissements d'EDF, mais ce n'est pas le seul projet de cette nature dans lequel EDF investit », a indiqué Thomas Piquemal, évoquant les problèmes rencontrés à Flamanville, mais aussi sur le chantier de l'EPR construit par Areva en Finlande. Les conditions mêmes du projet ont changé depuis la signature d'un accord franco-britannique en 2013 : ce dernier a conditionné sa garantie de financement au démarrage du réacteur EPR de Flamanville (Manche), prévu fin 2018, et le constructeur nucléaire Areva a renoncé à sa participation de 10 % en raison de ses propres déboires, obligeant EDF à consolider le gigantesque investissement dans ses comptes.
De fait, l'ancien numéro deux du groupe a « parcouru le monde entier », en vain, dans l'espoir de trouver d'autres investisseurs prêts à s'engager dans Hinkley Point, aux côtés d'EDF et du chinois CGN, qui supportera un tiers de l'investissement. Pour rendre le projet tenable, il a aussi proposé une prise de participation de la filière nucléaire française ou un « renforcement significatif des fonds propres », mais cette dernière proposition n'a pas non plus été retenue par la direction, car incompatible avec la volonté du PDG de lancer le projet dès janvier 2016.
Pour le directeur financier, ce souhait de Jean-Bernard Lévy de prendre une décision finale d'investissement sans plan de financement sécurisé aurait pu conduire le groupe à « se trouver dans la situation d'Areva, où il faut envisager une recapitalisation [...] lorsque l'entreprise est à quelques mois de la cessation de paiement ». Rejetant un tel scénario, « j'ai donc en âme et conscience décidé de ne pas le faire, et, mardi 1er mars 2016, j'ai présenté ma démission », a-t-il poursuivi. « Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Me taire ? Y aller ? J'aurais commis une faute professionnelle. »
Depuis, EDF a annoncé fin avril que l'État français, son actionnaire principal, s'était engagé à le renflouer dans le cadre d'un projet d'augmentation de capital de 4 milliards d'euros, pour renforcer ses fonds propres et financer ses investissements. Sous la pression des syndicats, le PDG d'EDF a aussi accepté de consulter le comité central d'entreprise (CCE), qui se réunira le 9 mai, décalant possiblement à septembre l'ultime feu vert au projet Hinkley Point, soutenu par Paris et Londres.
Le Point.fr (avec AFP)
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Comment expliquer l’état de la filière nucléaire française?
Nous avons perdu le savoir-faire pour la construction de réacteurs nucléaires. Et je ne parle pas uniquement ici d’Areva ou d’EDF, mais de toute la filière. Pour la construction de l’EPR de Flamanville, ce sont tous les acteurs, y compris les PME, qui éprouvent de grosses difficultés à « délivrer ». C’est notamment parce que nous manquons d’expérience, puisque le dernier réacteur mis en service en France l’a été dans les années quatre-vingt-dix. Or, le nucléaire, ce n’est pas comme le vélo: ce n’est pas parce qu’on a appris à en faire que l’on saura toujours en faire ! En fait, c’est toute une génération « perdue » pour la cause nucléaire. Il faudrait peut-être faire revenir les « jeunes retraités » du secteur pour profiter de leur expérience ! Il faut aussi souligner à quel point la « surspécification sécuritaire », imposée par les défenseurs de l’environnement et poussée lors de la création de l’EPR, a mis en danger l’industrie nucléaire. Je ne porte pas de jugement sur le bien-fondé de cette régulation, je constate simplement qu’elle a remis en cause la compétitivité de l’industrie.
Quel est l’avenir d’EDF dans un tel contexte ?
La stratégie du groupe EDF tient sur deux jambes, celle de l’énergie « centralisée » et celle des solutions énergétiques décentralisées à la maille du territoire. La première a toujours été plus importante que la seconde. Malheureusement aujourd’hui, son actionnaire principal pousse encore un peu plus EDF dans sa stratégie historique. En Angleterre, le projet d’Hinkley Point a sans doute un sens, compte tenu de la stratégie énergétique du pays. Outre le problème désormais connu que l’on peut résumer par la formule « est-il est urgent d’attendre ? », je pense que la construction de réacteurs ne peut être qu’une partie de la stratégie d’EDF en Angleterre pour assurer son ancrage territorial dans la durée. Vu l’investissement fait pour Hinkley Point, le groupe EDF devra probablement investir aussi, même si la somme est moindre, dans des projets décentralisés pour se rapprocher des « counties »… Enfin, le management du groupe devrait peut-être clarifier ses relations avec son actionnaire. Aujourd’hui, la stratégie d’EDF est fortement guidée par l’agenda de l’Etat. Les dirigeants qui ont précédé Jean-Bernard Lévy montraient parfois une forte indépendance, pour ne pas dire insolence vis-à-vis de l’état-actionnaire qui confortait l’affectio societatis en interne. Aujourd’hui, même si le PDG d’EDF a bien d’autres qualités, il ne montre pas, en apparence en tout cas, le même niveau d’insolence dont la direction d’une entreprise comme EDF a besoin. Peut-être cela est-il nuisible à la cohésion sociale du groupe, à un moment où la stratégie et la transformation d’EDF nécessitent un alignement et une forte mobilisation en interne.
Quels sont les obstacles à la fermeture de Fessenheim ?
Il ne faut pas confondre les sujets juridico-réglementaires, économiques et techniques. Le plus important, dont on parle le moins est le premier d’entre eux. Même si le gouvernement dit demain à EDF « vous devez fermer Fessenheim », le cadre juridique de la fermeture et de l’indemnisation des différents acteurs n’est pas stabilisé. Ceci s’explique notamment par les nombreux investissements qui ont été réalisés dans la perspective de l’extension de la durée de vie de la centrale. Il serait surprenant de voir alors le groupe EDF se retourner contre l’Etat-actionnaire pour obtenir une indemnisation des actionnaires minoritaires, comme l’avait fait en un temps Gérard Mestrallet et Engie sur la réglementation du gaz. Le sujet économique n’en n’est vraiment pas un. Compte tenu des surcapacités de production d’électricité en Europe, il n’y aurait aucun problème pour compenser la production de Fessenheim qui représente 1,5 % de la production électrique française et 2,9 % de la production électrique nucléaire. Enfin, sur le plan technique, il est possible d’arrêter la production demain matin, même si le processus de démantèlement prend quelques dizaines d’années.
Arnaud Leroi est associé chez Bain et Compagnie, directeur du pôle de compétences « utilities et énergie »
Arnaud Leroi est associé chez Bain et Compagnie, directeur du pôle de compétences " utilities et énergie " Comment expliquer l'état de la filière nucléaire française? Nous avons perdu le ...
Connu pour son franc-parler, le fondateur du cabinet de conseil Carbone 4 et du think tank The Shift Project livre son analyse de l’état du monde. Pour lui, l’humanité doit faire le deuil d’une croissance perpétuelle néfaste pour la planète, mais doit avant cela sortir des énergies fossiles pour éviter le chaos climatique. Dans ce contexte, cet écologiste proche de Nicolas Hulot est convaincu que le nucléaire est une composante indispensable de notre avenir. Mais il s’oppose catégoriquement à l’idée d’une énergie illimitée comme la fusion, « une catastrophe pour la planète ». Au passage, il égratigne l’image idyllique d’un mix 100 % renouvelables et dénonce l’irresponsabilité des politiques dans leur gestion de la filière nucléaire.
EDF, la fin d'un monopole... et d'une époque
LE MONDE | 17.02.2016 Editorial du " Monde ". Elle est bien révolue, l'époque où EDF et son armée d'ingénieurs du nucléaire, véritable Etat dans l'Etat, dictaient aux gouvernements la politi...
https://resistanceinventerre.wordpress.com/2016/02/21/edf-la-fin-dun-monopole-et-dune-epoque/
50% de nucléaire en France : un objectif réaliste ? - Chroniques de l'Anthropocène
Quelques calculs de coin de table[1] montrent que l'objectif (inscrit dans loi de transition énergétique adoptée en 2015) de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique en...
https://alaingrandjean.fr/2016/01/11/50-de-nucleaire-en-france-un-objectif-realiste/
Rien n'illustre mieux l'incapacité de l'État français à voir l'avenir que le cas EDF: bientôt, le groupe ne pourra plus garantir aux Français une électricité indépendante et peu onéreuse. Au risque de perdre l'un de nos atouts compétitifs. EDF ne pourra plus garantir aux Français une électricité indépendante et peu onéreuse à partir de 2030. Par confusion des objectifs, par insouciance du temps long, par cécité politicienne, l'État français, c'est-à-dire son gouvernement et son administration, est en train d'ôter au pays ce qui fut l'un de ses atouts majeurs depuis les années 1980
Que la Lumière soit... oui, mais à quel prix ! - EconomieMatin
Ce n'est pas triste. 1 - Le prix du Kw/h (Kilowatt/heure) va augmenter de 2,5% passant à 9,32 Euros les cent Kw. 2 - L'abonnement (!) a augmenté de...22% depuis 2011 passant à 140 Euros par an. 3 -
http://www.economiematin.fr/news-facture-electricite-explication-analyse-taxes-argent-bourret
C'est comme un pot de départ : à quelques jours de quitter le CAC 40, dont elle est exclue pour cause de capital flottant insuffisant, les marchés ont tressé des louanges à EDF. En milieu de ...
http://www.lepoint.fr/economie/les-cinq-boulets-d-edf-10-12-2015-1988996_28.php
EDF victime de la politique de son actionnaire : podcast proposé par l'AGEFI
EDF victime de la politique de son actionnaire EDF ne fera plus partie du CAC 40 à compter du 21 décembre. Ainsi en a décidé le conseil scientifique des indices. Or la responsabilité de cette ...
http://www.agefi.fr/podcasts-edf-victime-de-la-politique-de-son-actionnaire-1553.html
Inquiets pour l'emploi, les élus du comité central d'EDF ont usé "pour la première fois" de leur droit d'alerte, jeudi, pour pointer "la situation préoccupante" et le risque "d'impasse industr...
http://www.liberation.fr/futurs/2015/12/11/edf-et-l-etat-rapace_1420203