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miam miam..

Publié le par ottolilienthal

Le site Data Pandas a publié un classement mondial de la taille des verges...

 

Pas moins de 17,95 cm (en érection). C'est la taille moyenne des pénis au Soudan. Un record mondial, selon un nouveau classement international publié par le site de compilation de données Data Pandas. En queue de peloton, la Thaïlande, avec 9,43 cm, arrive à la 142e et dernière place, devancée par la Corée du Nord (9,60 cm) et le Cambodge (9,84 cm). Et la Suisse?

Dans notre pays, les hommes ont des verges mesurant en moyenne 14,25 cm en érection, ce qui place la Suisse en 61e position. C'est plus que la moyenne mondiale établie à 13,91 cm, que n'atteignent pas l'Italie (12,50) et l'Espagne (13,58), par exemple. Mais un poil moins que la France (14,50), l'Allemagne (14,48), le Royaume-Uni (14,30) et l'Autriche (14,69).

Si le top 10 est occupé en majorité par des pays africains avec le Soudan, la République démocratique du Congo à la première et deuxième place, l'Équateur se hisse lui aussi sur le podium avec 17,59 cm. Le Venezuela (16,93 cm), le Liban (16,82) et la Colombie (16,75) sont respectivement 7e, 8e et 9e.

Le classement selon la circonférence du pénis en érection se révèle sensiblement différent de celui basé sur la taille. À la première place, on trouve ainsi la France (13,63 cm), suivie des Pays-Bas (13,55) et l'Équateur (13,44). Le Soudan arrive à la 8e place, avec 13,08 cm, et la Suisse à la 18e avec 12,83 cm.

 
Eva Grau
https://www.20min.ch/fr/story/sante-et-le-pays-qui-detient-le-record-des-penis-les-plus-longs-est-103255221
 
Thon contaminé au mercure : faut-il jeter ses boîtes Petit Navire à la poubelle ?...

Manger du thon en conserve est-il dangereux pour votre santé ? La réponse est oui. Selon un rapport dévoilé par les ONG Bloom et Foodwatch ce mardi 29 octobre, la teneur en mercure, un puissant neurotoxique, est ultra concentrée dans les boîtes de thon vendues dans les grandes surfaces alimentaires. Décryptage.

Après le horsegate (scandale de la viande de cheval dans les lasagnes Findus en 2013), voici le thongate ! Ce mardi 29 octobre, les ONG Bloom et Foodwatch ont présenté un rapport accablant sur le thon en conserve. Sur 148 boîtes de thon achetées en France, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Italie, 100% des produits sont contaminés par du mercure, un puissant neurotoxique. 57% dépassent même la teneur de 0,3 mg/kg de produit -le plafond appliqué aux autres poissons lorsqu’ils sont frais- et 10% se situent au-dessus de 1 mg/kg - la norme cette fois appliquée, par exception, au thon lorsqu’il est vendu frais.

En France, la marque Petit Navire (Thai Union Frozen) est particulièrement montrée du doigt avec une teneur en mercure record de 3,9 mg/kg, c’est-à-dire 13 fois plus élevée que celle des autres espèces de poissons. Mais le fabricant n’est pas le seul à revêtir le bonnet d’âne. «Des boîtes de conserve à marque de distributeurs comme Carrefour ou Lidl ont également été analysées et révèlent des taux élevés de mercure», nous confie Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch. Mais alors pourquoi certaines boîtes de conserve ont des teneurs plus élevées que d’autres ? «C’est la loterie ! Ça dépend du thon pêché, plus il est vieux plus il sera contaminé, mais également de l'espèce ou encore de la zone de pêche. La teneur en mercure varie d’un poisson à l’autre», ajoute-t-il

Deux à trois fois plus de mercure dans une conserve de thon que sur du frais

C’est pourquoi les deux ONG militent pour abaisser le seuil à 0,3 mg/kg dans le cas du thon, comme pour le reste des espèces de poissons. Et donc pour mettre fin à cette exception, qui voit l’Union européenne tolérer une teneur jusqu’à 1mg/kg pour le thon frais. La raison invoquée jusqu'ici par les autorités ? Le thon, comme l'espadon ou le requin, est un super prédateur des océans, qui se nourrit de poissons déjà infectés. Il présente ainsi une contamination décuplée en mercure par rapport à de plus petites espèces, dont certaines se nourrissent de plancton. Reste que ces arguments n’expliquent pas pourquoi il n’existe visiblement pas de normes dans le cas des conserves, alors même que, comme le souligne le rapport, le thon en boîte perd beaucoup d’eau, et que le mercure s’y retrouve deux à trois fois plus concentré que dans le frais.

Et ce n’est un secret pour personne : le mercure est une substance dangereuse. Même consommé à faibles doses, il peut entraîner de graves troubles du développement neuronal chez les enfants et attaquer le fonctionnement cérébral, cardiovasculaire, immunitaire, rénal et reproductif des adultes. Ce polluant, présent principalement sous forme gazeuse dans l’atmosphère, est lié à la combustion du charbon et aux activités minières. Il se retrouve dans les océans via la pluie et se mélange à des bactéries pour se transformer en méthylmercure.

Pas de normes pour préserver les ventes ?

Alors que 80% des Français consomment du thon en boîte, le flou qui règne sur les normes aurait-il uniquement pour but de préserver les ventes d’un poisson présenté comme bon pour la santé ? «Malgré le discours insistant des industriels de la pêche sur le sujet, le thon est beaucoup plus pauvre en oméga 3 que d’autres petits poissons comme la sardine, le hareng ou le maquereau. Il n'existe donc aucune raison sanitaire de maintenir de tels niveaux de consommation concernant cette espèce, ni d’autoriser un seuil plus élevé de mercure», déclare Bloom dans son rapport. Contacté par Capital, Petit Navire n’a pas été en mesure de nous donner d'explications. «Nous avons appris l’existence de ce rapport que ce matin», nous a répondu la marque.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/thon-contamine-au-mercure-faut-il-jeter-ses-boites-petit-navire-a-la-poubelle-1504699

Panure, protéines de pois... Que contiennent les nuggets végétariens lancés par McDonald's?...
Des nuggets 100% végétariens sont commercialisés dans les 1.562 restaurants McDonald's de France à partir de ce mardi 8 octobre. Mais que contiennent ces "Veggie McPlant Nuggets" vendus par le géant de la restauration rapide? On fait le point.
 

Opération séduction des végétariens. Alors que 53% des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande durant les trois dernières années, selon un baromètre Réseau Action Climat France publié en avril 2023, McDonald's profite de cet élan pour proposer un tout nouveau produit: les "Veggie McPlant Nuggets".

"Avec une constante augmentation du nombre de Français adoptant un régime végétarien ou flexitarien, McDonald’s répond, ainsi, à l’évolution des habitudes alimentaires", indique le groupe dans un communiqué.

Cette alternative aux nuggets de poulet classiques est commercialisée dans tous les restaurants du pays dès ce mardi 8 octobre. Mais à partir de quels ingrédients sont-elles préparées? RMC Conso vous explique.

 

Protéine de pois jaunes et panure de blé

Mise au point par Beyond Meat, un producteur américain de substituts de viande, la recette est un assemblage de protéines de pois enrobé d'une panure composée de farines de blé et de maïs. McDonald’s évoque aussi des "notes de poivre et de céleri".

"Nous avons fait le choix d’innover avec une première offre à base de protéines végétales, directement inspirée de l’un de nos produits emblématiques", avance le communiqué.

En effet, le géant américain n'en est pas à son coup d'essai en termes de produits végétariens. McDonald’s avait lancé la commercialisation de son premier burger sans viande dès octobre et novembre 2017. Quatre autres sandwichs végétariens ont été proposés au cours de l'été 2019. Mais tous ces produits ont été temporaires. Les veggie McPlant nuggets devraient quant à eux être pérennisés, selon le groupe.

Les substituts à la viande ne sont pas toujours sains

Comme le précise Le Figaro, ces nuggets représentent un apport calorique tout aussi important que ceux à base de poulet. Pour cause: la chapelure et la friture sont toujours là.

De façon générale, les substituts végétaux sont souvent de mauvaise facture, prévient l'UFC-Que Choisir. L'association de consommateurs évoque une étude menée sur 21.212 personnes par NutriNet-Santé.

Cette dernière a montré que la plupart des substituts sont des aliments ultratransformés de "piètre qualité nutritionnelle".

"Leur augmentation dans le régime alimentaire serait associée à la hausse des maladies chroniques liées à la malbouffe (obésité, diabète, certains cancers, maladies cardiovasculaires…)", apprend-on.
Sabrine Mimouni
 

Aux États-Unis, c'est pire que l'utilisation de produits chimiques dans les aliments de malbouffe. Il s'agit d'une combinaison de pesticides et d'herbicides utilisés tout au long du processus de culture. Les aliments cultivés sont sur-transformés.

Lorsqu'ils sont vendus, que ce soit dans les magasins ou dans les restaurants, les portions sont énormes.

De nombreux produits chimiques sont ajoutés aux produits finis, de sorte que les couleurs et les saveurs correspondent aux souhaits du fabricant.

(Gail Tverberg sur son blog)

Qu’y a-t-il vraiment dans les fricadelles du Nord ?...

 

C’est une scène culte de « Bienvenue chez les ch’tis ». Kad Merad s’installe à la terrasse de la friterie de Bergues et, l’air suspect, croque dans une saucisse. Son visage s’éclaire : « C’est bon, hein ! Qu’est-ce qu’il y a dedans ? » Ses voisins de table répliquent en souriant : « Ici, dans le Ch’Nord, tout le monde le sait, ce qu’il y a dedans. Mais personne ne le dit. » Et pour cause : la composition de cette charcuterie typique n’est pas jolie jolie…

Mais on a réussi à percer son mystère. Pour cela, on a demandé à un artisan de se procurer un carton de fricadelles telles qu’elles sont achetées par les baraques à frites de la région. « La liste d’ingrédients se trouve au dos », commente Charles-Henry Terrier, de la boucherie-charcuterie Au fil du couteau, à Méteren, en retournant une boîte de 40 fricadelles surgelées de la marque Snaky. Et le premier que l’on découvre est le suivant : « Poulet 66 % (viandes séparées mécaniquement) ». La viande séparée mécaniquement ou VSM désigne des « produits obtenus par l’enlèvement, à l’aide de moyens mécaniques, de la viande des os ou des carcasses des volailles », explique une page dédiée sur le site du ministère de l’Agriculture.

La vidéo publicitaire d’un fournisseur chinois de « séparateur de viande » montre des carcasses de volaille broyées par une vis sans fin. Il en ressort une sorte de viande mousseuse et rose qui a perdu toute fibre. « Ces produits peuvent contenir des résidus d’os, de cartilage ou de moelle », précise le site du ministère. Et c’est sans doute ce qui explique qu’on le retrouve vendu tel quel, sur le site barf-dogs.fr, sous le nom « VSM de poule », comme « parfaitement adapté pour la préparation des repas de votre chien, chat ou chiot ». Bon appétit.

« Et en plus, ils ajoutent de la « protéine de soja » pour obtenir une texture de viande sans utiliser de la viande, lit Charles-Henry Terrier, qui vend, lui, une fricadelle artisanale avec de la vraie viande. Là, clairement, on est sur des produits qui ne coûtent rien ou presque rien. Comme l’industriel n’a mis que de la protéine, une matière sans goût, il va ajouter d’autres ingrédients. »



Toujours sur la liste, le E621, plus connu sous le nom de glutamate de sodium, fait ainsi office d’exhausteur de goût. C’est un additif controversé, réputé causer des maux de tête et rougeurs. « Pour faire gonfler le poids de leur fricadelle, ils vont aussi utiliser des polyphosphates : les E450 et E452 (toujours sur la liste, NDLR) permettent de piéger l’eau, qui est le deuxième ingrédient le plus important dans la composition », poursuit Charles-Henry Terrier. Problème, nous informe le site de Que choisir, qui répertorie les additifs alimentaires : cette famille de produits est « potentiellement néfaste puisqu’elle comporterait un facteur de risque cardiovasculaire »....

Diesel : le poids de la tomate…

Cinq à six cuillères à soupe d’huile… de carburant diesel pour produire une seule tomate ! Analyse d’un gros pépin agricole

On sait que la viande a un coût environnemental élevé. Mais qu’en est-il des légumes ? Regardons de près la tomate, aujourd’hui mondialement adoptée, depuis son Mexique et son Pérou natals jusqu’à la Chine, devenue son plus grand producteur.

On peut faire pousser des tomates partout où il y a au moins 90 jours de temps chaud, éventuellement à partir de plants que l’on fait croître en intérieur. Leur culture commerciale est une autre affaire, très spécialisée. La plupart des variétés disponibles dans les supermarchés ne proviennent que de quelques régions du monde. Aux États-Unis, la Californie ; en Europe, l’Italie et l’Espagne.

Afin d’augmenter leur rendement, d’améliorer leur qualité et de réduire la quantité d’intrants énergétiques, elles sont le plus souvent cultivées dans des serres. Le plastique est une alternative moins coûteuse que le verre. Lorsque les plantes sont cultivées en plein air, des bâches couvrent le sol afin de réduire l’évaporation et éviter les mauvaises herbes. La synthèse des plastiques repose sur les hydrocarbures, tant pour les matières premières que pour l’énergie nécessaire à leur production. Le gaz naturel est aussi utilisé pour la production des engrais de synthèse. D’autres hydrocarbures servent pour la production d’insecticides et de fongicides.

L’élaboration d’une facture en termes énergétiques n’est pas simple. Les intrants énergétiques directs, comme le chauffage des serres, sont faciles à quantifier sur la base des factures d’électricité, d’essence et de diesel, mais le calcul des flux indirects – par exemple la production d’engrais de synthèse- nécessite une comptabilité spécialisée. L’étude la plus méticuleuse de la culture dans les serres multitunnel chauffées et non chauffées d’Almería (Espagne) a conclu que la consommation énergétique cumulée est de plus de 500 millilitres (ml) de diesel par kilo !Ce coût énergétique élevé s’explique notamment par le fait que les tomates de serre reçoivent le plus de fertilisant au monde : jusqu’à 10 fois plus d’azote et de phosphore par mètre carré que pour produire du maïs grain.

Sous une mer de plastique de 40 000 ha, les cultivateurs espagnols d’Almeria et leurs ouvriers produisent chaque année, à des températures dépassant souvent les 40 °C, près de 3 millions de tonnes de légumes et de fruits. Ils en exportent environ 80 % vers les pays de l’UE. Un camion transportant une cargaison de tomates d’Almería vers le nord de l’Europe consomme environ 100 ml de diesel par kilo, et le transport, le stockage et l’emballage dans les centres de distribution régionaux, ainsi que les livraisons aux magasins, portent ce chiffre à près de 130 ml/kg.

Le total équivaut à environ 650 ml/kg, soit plus de cinq cuillères à soupe de carburant diesel par tomate de taille moyenne !

Vous pouvez visualiser cet apport énergétique en combustibles fossiles en coupant une tomate, en l’étalant sur une assiette et en versant dessus 5 à 6 cuillères à soupe d’huile foncée.  Combien de végétaliens dégustant cette salade sont-ils conscients de sa charge en combustibles fossiles ?

 Jacques Treiner |  publié le 10/02/2024

Analyse extraite d’un ouvrage de Vaclav Smil, à paraître prochainement.

« L’exigence est d’avoir un produit très solide pour les supermarchés, il leur faut un degré de maturité très faible, au risque d’avoir une fraise insipide, mais les supermarchés n’auront pas de perte », développe Laurent Dirat, producteur de fraises en Tarn-et-Garonne...

article complet via le lien

Affaire Buitoni : comment en est-on arrivé là ?

Modes de contrôle, protocoles de nettoyage, présence de rongeurs, contamination des farines… La vérité sur un scandale amené à se reproduire.

Des soirées pizzas qui finissent aux urgences, une bactérie qui touche principalement les enfants, et qui peut même les faire mourir : voici le scénario catastrophe du « Buitoni Gate ». Scandale alimentaire qui a commencé, en toute discrétion, au mois de janvier avec les premières hospitalisations et qui continue d'affecter une soixantaine de familles en France.

Léna, 12 ans, est dans un état végétatif depuis deux mois à l'hôpital de Nancy-Brabois ; la petite Augustine, 3 ans, a retrouvé son appartement lyonnais après quatre jours de réanimation et deux semaines sous dialyse, mais ses reins ne fonctionneront plus jamais à 100 % ; Mila, 7 ans, à Châtellerault, a été hospitalisée pour une pyélonéphrite aiguë, mais elle se plaint encore de douleurs abdominales… Deux enfants sont décédés, l'un de 8 ans à Paris, l'autre âgé de 2 ans et demi, à Brest ; une maman a fait une fausse couche. Point commun entre ces contaminations : ces personnes avaient toutes croqué dans une pizza surgelée Fraîch'Up, le fleuron de la marque Buitoni.

Santé publique France recense, à ce jour, 55 personnes (dont 54 enfants) présentant des cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatriques. Le SHU est une complication principalement rénale des infections à E. coli producteurs de shigatoxines (Stec). Rare mais grave, il touche surtout le jeune enfant et peut causer, moins fréquemment, des atteintes neurologiques.

 

Les bactéries se trouvaient dans la pâte

Une enquête pour « homicides involontaires », « tromperie » et « mise en danger d'autrui » a été ouverte le 22 mars par le pôle santé publique du parquet de Paris et des perquisitions ont eu lieu dans huit endroits, y compris au siège de Nestlé France, à Issy-Les-Moulineaux. Le leader mondial de l'industrie agroalimentaire, qui a racheté Buitoni en 1988, ne conteste pas son implication dans la crise. Contacté à plusieurs reprises par Le Point, il invoque l'enquête en cours pour se cantonner à une communication minimale. D'ores et déjà, pourtant, l'ingrédient fatal ne fait plus de doute : les bactéries se trouvaient dans la pâte, et non dans la garniture des pizzas fabriquées à l'usine de Caudry (Nord). Reste à déterminer comment elles y sont arrivées, pourquoi elles n'ont pas été détectées, mais aussi pourquoi une usine produisant entre 150 000 et 200 000 pizzas par jour, distribuées dans plus de 15 pays, aurait fait une cinquantaine de victimes « seulement ».

Tour d'horizon des certitudes et des zones d'ombre d'une grave crise sanitaire, qui n'est pas sans rappeler à certains l'affaire du lait contaminé infantile Lactalis, en 2017.

Comment être sûr que c'est la pâte qui est en cause ?

La question n'est pas anodine : en 2011, une épidémie d'E. coli entéro-hémorragiques a fait 48 morts en Europe. Le bilan aurait peut-être été moins lourd si les enquêteurs ne s'étaient pas égarés sur une fausse piste, celle des concombres espagnols, alors que les contaminants étaient des pousses germées de fenugrec importées d'Égypte.

Cette fois, ils n'ont plus de doute. Comme l'explique François-Xavier Weill, directeur du centre national de référence des Escherichia coli shigella et des salmonelles de l'Institut Pasteur, « on a fait d'immenses progrès ces dix dernières années dans l'analyse des génomes des bactéries », ce qui a permis d'établir un lien étroit entre deux variétés précises de E. coli (sérogroupe 026) retrouvées à la fois chez les patients, à l'usine de Caudry et dans la pâte des pizzas qui en sortaient. La traque, néanmoins a été complexe. Repérer des E. coli ne suffit pas : il y en a partout. Identifier des génomes était indispensable. Il fallait aussi trouver l'aliment commun à toutes les victimes, ce qui n'a pas été une mince affaire.

Les pizzas repérées grâce aux cartes de fidélité

« Vous avez quelqu'un à l'hôpital, souvent un enfant. Il faut se souvenir de ce qu'il a mangé dans les deux semaines précédentes », résume François-Xavier Weill. Difficulté supplémentaire, les épidémies d'E. coli sont le plus souvent causées par des fromages au lait cru et des steaks hachés saignants.

Les pizzas auraient pu passer sous les radars : elles ont été repérées par l'intermédiaire des cartes de fidélité et des cartes bleues. Les clients des banques ont reçu des alertes, la grande distribution ayant gardé trace de leurs achats. Mais là encore, une difficulté a surgi : quel était l'ingrédient contaminé ? « Quand j'ai entendu parler de pizza, j'ai tout de suite pensé à la viande des garnitures de bolognaise, avoue Jérôme Simplot, président de l'association SHU-Sortons du silence, qui se bat depuis des années pour faire connaître le syndrome hémolytique et urémique. Les analyses ont finalement pointé la farine.

La contamination des farines est-elle une surprise ?

Contactée par Le Point, l'Association nationale de la meunerie française fait valoir que « la présence d'E. coli Stec, incriminée par Santé publique France, n'avait jamais été identifiée comme un risque sur la farine en France ». À l'étranger, en revanche, oui. Il y a eu des contaminations par les farines aux États-Unis en 2009, 2016 et 2019. « Lors d'un colloque à Saint-Malo, il y a quelques années, un confrère américain a ouvert son intervention avec une photo d'un sachet de farine », se souvient François-Xavier Weill. En janvier 2020, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques avait diffusé une mise en garde concernant les farines.

« On aurait pu imaginer une contamination par l'eau utilisée pour faire la pâte, explique François Bourdichon, microbiologiste expert en sécurité sanitaire, mais dans le contexte d'une usine de pizzas, ce n'est pas crédible. » E. coli shigella peut en effet proliférer dans des lacs ou des rivières à partir de déjections d'animaux. Chaque année, le pic de contamination intervient en été, à la saison des baignades.

Selon Le Canard enchaîné du 6 avril, Nestlé invoquerait la responsabilité d'un céréalier francilien. La contamination aurait eu lieu avant l'entrée du blé dans l'usine. À noter que les marchés financiers n'ont pas sanctionné le titre Nestlé, qui a progressé pendant cette crise après un court plongeon : 120 CHF le 28 février à la Bourse de Genève, 125 CHF le 28 avril…

Les conditions d'hygiène de l'usine sont-elles en cause ?

« L'usine a 40 ans, je ne vais pas vous dire qu'elle n'est pas vieillissante, mais dire qu'elle est sale, c'est faux ! » s'insurge un ancien de l'usine de Caudry (Nord) après avoir vu les photos diffusées par RMC-BFMTV. Des vers de farine sur les tapis, des ingrédients jonchant le sol, des mégots dans des bacs, de l'huile de moteur… C'est ce qu'avait révélé déjà, en mai 2021, le média en ligne Mr Mondialisation, qui axait alors son enquête sur le gaspillage alimentaire. Des clichés pris par un intérimaire qui montrent une usine crasse et presque à l'abandon. Mais quand ont-ils été pris ? À quel moment du cycle de fabrication ?

Selon Buitoni, « ces images ne reflètent pas le niveau de propreté habituel » du site. Le groupe ne conteste pas l'authenticité des photos, mais explique qu'elles ont sans doute été prises dans des phases de maintenance ou en cours de nettoyage des chaînes. Ce que confirment des salariés. « Rendez-vous sur les autres sites de production agroalimentaire, vous verrez si on n'a pas les mêmes images en phase de nettoyage ! » fulmine un syndicaliste, avant de couper court à la discussion. « Quand on nettoie, oui, on met tout par terre, c'est normal ! » se défend Stéphane Derammelaere (FO).

Il n'empêche, l'usine qui n'a eu droit qu'à de petits ripolinages – « un coup de peinture par-ci par-là », précise un salarié – avait pour point noir son atelier boulangerie, où la présence de rongeurs a été constatée par les inspections de mars 2022. « On ne va pas se mentir, la farine, la pâte, ça attire les rongeurs. On en voyait, oui, mais ils n'avaient pas accès aux silos. Et un dératiseur venait régulièrement. » La farine a-t-elle été contaminée dans cet atelier ou avant son entrée dans l'usine ? L'enquête le dira peut-être.

Les pouvoirs publics ont-ils été défaillants ?

En ce qui concerne la détection des cas et le traçage jusqu'à l'usine de Caudry, il y a unanimité, le système a bien fonctionné. Depuis 1996, les services de pédiatrie signalent les cas de diarrhées sanglantes chez les enfants, premières victimes d'E. coli. À partir de trois cas simultanés, une alerte se déclenche, visant à identifier la source. Les progrès de la génomique (et du traçage de nos achats) ont fait le reste. « Une contamination dans un surgelé à très large diffusion, avec une consommation étalée dans le temps et l'espace, c'était le pire des scénarios », résume François-Xavier Weill. Le dispositif de surveillance a passé le test.

Les parents de victimes contactés par Le Point confirment qu'ils ont été appelés, rappelés, minutieusement interrogés par les directions départementales de la protection des populations (DDPP). Dès que Santé publique France est remontée jusqu'aux pizzas Fraîch'Up, les services de l'hygiène ont inspecté l'usine de Caudry, les 10 et 17 mars. L'usine a fermé le 18 mars (soit 13 jours avant l'arrêté préfectoral de « fermeture »), et le retrait-rappel des produits a été diffusé immédiatement.

Néanmoins, il est tout à fait possible que des contaminations par E. coli shigella soient passées inaperçues. La petite Mila, 7 ans, est tombée gravement malade le 9 mars, trois heures après avoir goûté une Regina, puis une trois fromages : forte fièvre, maux de ventre, nausées, vomissements. Les médecins du CHU de Poitiers ont conclu à une pyélonéphrite aiguë (une infection bactérienne des reins) sans faire tout de suite le rapprochement avec le cas groupé d'infections à l'E. coli. C'est sa mère Sonia qui l'a fait elle-même : « J'ai retrouvé le ticket de caisse des pizzas, et on a fait un prélèvement : c'était bien une infection E. coli. » Reste à en déterminer la souche.

« Il y a dix ans, il n'y aurait pas eu de crise Buitoni parce qu'on n'aurait jamais réussi à remonter jusqu'à Caudry, assure un expert. Cette usine travaille pour plus de 15 pays et la France serait le seul à avoir reçu des lots contaminés ? Disons plutôt que d'autres pays n'ont pas repéré le problème… »

Les contrôles ont-ils été assez rigoureux ?

« Aujourd'hui, l'auto-contrôle est devenu la règle. Depuis une dizaine d'années, l'État s'est totalement désengagé et les contrôles sont effectués par des entreprises privées à la charge de l'entreprise », déplore le député Richard Ramos (MoDem), qui pointe la course au profit et aux prix bas. « À force de tailler dans les moyens de la DGCCRF et de ses antennes départementales, voilà ce qui arrive. Un tigre sans griffes, c'est un gros chat… » résume un expert. Le Nord, département le plus peuplé de France, compte une cinquantaine d'agents, surchargés de missions ; le Lot, un seul !

Tous sont presque d'accord sur ce constat : auto-contrôles imposés par Bruxelles avec le Paquet hygiène (en 2006) et baisse des effectifs de la DGCCRF (en 15 ans, perte d'un quart des effectifs, selon le syndicat Solidaires) ne font pas bon ménage. « Une affaire comme Buitoni, ça n'aurait jamais dû arriver ! Aujourd'hui, on se transforme en pompiers, on arrive trop tard », regrette Jean-Philippe Simon, de la CGT-DGCCRF.

Pourtant, l'usine de Caudry était sur les écrans radars de la DGCCRF. Comment expliquer qu'aucune sanction n'ait suivi l'avertissement délivré à la suite d'un premier contrôle en septembre 2020 et à une contre-visite en mars 2021 ? « Ce n'est pas systématique », précise un inspecteur. Rien de « grave » n'aurait été constaté. Comment expliquer également que ces deux contrôles n'aient pas été inopinés ? La DGCCRF évoque d'abord le Covid pour le premier contrôle, ayant eu lieu après le premier confinement. Quant au deuxième, elle met en avant… le télétravail de certains cadres, pas toujours présents à l'usine, et qu'il était nécessaire de prévenir.

« Le contrôleur d'aujourd'hui est polyvalent, explique un fonctionnaire. Il peut passer d'un ours en peluche à une pizza, en passant par une lampe… Il est censé se former sur le tas à la réglementation de chaque secteur. » « On contrôle le contrôle de l'entreprise, explique Roland Girerd, du syndicat Solidaires. Malheureusement, ça ressemble de plus en plus à un audit. Le professionnel peut savoir qu'il y a un problème mais ne pas le communiquer ? »

La DGCCRF assure au Point que ses enquêteurs « ont constaté une très nette dégradation des conditions d'hygiène de l'entreprise entre mars 2021 et mars 2022 », ce qui revient à défendre son propre travail. Un salarié de l'usine de Caudry révèle au Point un changement dans le protocole de nettoyage qui ne date pas d'hier. « Avant 2015 [date à laquelle une nouvelle direction est nommée, NDLR], une société extérieure faisait le nettoyage – une équipe de cinq hygiénistes – et la direction les a remplacés par… nous. À une époque, on nettoyait toutes les nuits, et la journée, on produisait. Maintenant, on produit jour et nuit ! »

Le groupe Nestlé a-t-il menti en parlant de « tests négatifs » à l'usine Buitoni ?

Me Pierre Debuisson, avocat d'une quarantaine de victimes dans l'affaire Buitoni, n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, « Nestlé a menti et a commis des négligences criminelles ! »

Est-ce si clair ? Les 22 et 29 mars, de nouvelles investigations approfondies dans l'eau, au sol et sur les lignes de production ont été effectuées et n'ont rien donné concernant l'origine de la bactérie. Nestlé l'a fait savoir. Ces résultats négatifs ne surprennent pas François Bourdichon. « Des E. coli shigella dans un produit sec comme la farine, c'est un défi. Il peut y en avoir, amenées par des déjections de rongeurs ou de pigeons, mais elles ne se développent pas. Plusieurs prélèvements dans l'usine, et même dans le stock de farine, n'indiquent rien d'anormal. Pourtant, la souche est là. Lorsque vous mélangez la farine avec de l'eau pour faire la pâte, elle prolifère. »

En revanche, ces inspections « ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène alimentaire dans l'usine de Caudry ». Quant aux premiers prélèvements effectués dans la pâte, les 10 et 17 mars, à la suite de l'alerte donnée par Santé publique France, ils étaient, eux, positifs. Un syndicaliste de l'usine, qui a eu accès au rapport de la DDPP, relativise : « Sur les 75 prélèvements faits sur site, ils n'ont trouvé la bactérie que dans 2 pizzas Fraîch'Up. »

Le contexte Covid a-t-il joué ?

En plus des contrôles annoncés à l'avance sous prétexte de crise sanitaire, le Covid a pu jouer à deux titres. D'une part, pendant les périodes de confinement, l'usine de Caudry a tourné à plein régime. « On a fait des heures sup le samedi ! » confirme un salarié. Les consommateurs, retenus à la maison, ont acheté des pizzas en masse, et surtout le best-seller de Buitoni : la Fraîch'Up. Comme l'expliquait en juin 2020 le directeur du site au journal local L'Observateur, il a fallu recruter des intérimaires.

Par ailleurs, les nettoyages et les désinfections liés au protocole Covid pourraient constituer, eux aussi, un facteur de risque, s'ils étaient effectués à l'eau. C'est ce qu'avait expliqué à la commission d'information sur l'affaire Lactalis de l'Assemblée Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche de l'Anses, lors de son audition le 10 avril 2018 : « Un des facteurs qui peut conduire à une remultiplication possible de ce type de souche dans un environnement d'usine de lait en poudre, c'est paradoxalement le nettoyage et la désinfection de l'usine », avait-il déclaré.

« Tant qu'il n'y a pas d'eau, elles ne se multiplient pas, mais le risque réapparaît sitôt qu'on met de l'eau ». Il parlait des salmonelles, mais le schéma est le même en ce qui concerne E. coli. Elle ne prolifère pas en milieu sec, mais elle survit. Selon une source syndicale, à l'usine de Caudry, qui admet être plus focalisée sur la listéria, ce risque était correctement pris en compte. En cas de nettoyage à l'eau, les lignes étaient ensuite séchées par jets d'air. Et les nettoyages se faisaient même à l'acide en fin de semaine.

Le bio, facteur de risque ou de sécurité ?

Depuis 2021, les pizzas Fraîch'Up sont faites à partir de ce que Nestlé appelle du blé « responsable » : pas du bio, mais presque. Concrètement, les exploitants fournisseurs signent une charte qui les engage à une « limitation de l'usage de produits de synthèse », ce qui veut dire plus d'engrais organiques. Or, les intestins des ruminants sont un réservoir majeur de bactérie E. coli. Une étude publiée en 2016 a synthétisé les données disponibles sur ce sujet. Certains travaux pointent un risque accru de contamination pour les primeurs bio (tomates, salades) par rapport au conventionnel. D'autres ne trouvent pas de différence significative. Il ne semble pas y avoir eu d'étude sur le blé.

« Disons que le bio ne protège pas contre E. coli », explique Dorothée Dutel, vice-présidente de l'association SHU. « On parle de surgelé plutôt premium, en l'occurrence ! Le SHU n'est pas une maladie de la malbouffe. Le petit producteur de saint-marcellin bio de la Drôme ou de l'Ardèche revient plus souvent dans les contaminations que les chaînes de fast-food. La crise de 2011 a été provoquée par des graines bio. » Entre 1996 et 2002, le nombre de cas de SHU chez les enfants de moins de quinze ans évoluait entre 73 et 93 cas en France. Depuis 2017, il a systématiquement été supérieur à 154 cas.

 

Les consommateurs ont-ils une part de responsabilité ?

E. coli résiste très bien à la congélation, très mal à la chaleur. Circule donc l'hypothèse que les malades n'auraient pas correctement cuit leur pizza, scénario qui ravirait Nestlé. Le four n'était pas assez chaud pour saisir à cœur la pâte épaisse des Fraich'Up, qui, selon la publicité, doit « lever sous vos yeux […] en dégageant une bonne odeur de pain chaud ».

Des imprudents les auraient passées au micro-ondes, les réchauffant superficiellement… Rejetant la faute sur des parents déjà dévastés par le chagrin, ce discours est techniquement et juridiquement erroné. Les entreprises de l'agroalimentaire ont une obligation de résultat. Comme le souligne François Bourdichon, « personne n'est censé mettre sur le marché des produits contenant des E. coli shigella qui disparaîtront à la cuisson ». Pâtes fraîches, flammekueches ou ravioles, de nombreux produits se consomment à peine cuits. Par ailleurs, concernant les pizzas, les comportements des consommateurs sont très bien connus d'une multinationale du secteur comme Nestlé. Non seulement sa filiale Buitoni n'a jamais formellement déconseillé le micro-ondes à ses clients pressés, mais elle a lancé une gamme de pizzas micro-ondables à leur attention !

Des scandales alimentaires comme Buitoni ou Kinder peuvent-ils se reproduire ?

Hélas, oui, expliquent de nombreux interlocuteurs. Selon Maryse Treton, secrétaire nationale de la fédération CGT agroalimentaire et forestière (Fnaf), « cela peut arriver partout et n'importe quand ».

« Je savais que ce serait une histoire qui se répéterait… » avait prédit Quentin Guillemain, porte-parole d'un collectif de victimes de l'affaire Lactalis. « Il n'y a aucune raison que la série s'arrête si on ne réagit pas », martèle Dorothée Dutel, dont l'association réclame depuis des années des mesures simples, comme la systématisation des avertissements à destination des parents sur les carnets de santé. C'est seulement depuis la loi Egalim de 2018 que les entreprises doivent signaler aux autorités un éventuel contrôle positif sur leurs produits. Avec cette réserve cruciale : dans le cas d'un produit sec comme la farine, contrôler un échantillon n'apporte pas de certitude sur le lot entier. Les E. coli shigella n'étaient pas présentes dans toutes les pizzas de Caudry…

« Il faut plus de contrôles de première mise sur le marché par l'hygiène, des auto-contrôles plus rigoureux, plus de surveillance sur la sécurité des matières premières, plus de formations des opérateurs », liste un expert. Et d'ajouter : « Entre la baisse des moyens de l'État, l'omniprésence de l'intérim et les tensions sur le marché du blé qui vont pousser à prendre des risques pour s'approvisionner coûte que coûte, disons que ce n'est pas gagné… »

Erwan Seznec et Émilie Trevert

La Vache qui rit se lance dans le fromage sans lait

Du fromage sans lait, c'est la voie suivie par le fabricant centenaire du Boursin ou de La Vache qui rit. En misant sur des ingrédients végétaux. Pour répondre au marché croissant des consommateurs flexitariens.

Peut-être rit-elle des surprises qu'elle prépare en toute discrétion… A plus de 100 ans, La Vache qui rit opère une incroyable révolution. Un véritable pied de nez à son image et à son histoire. Cette marque iconique de fromage industriel en portions et sa maison mère, le Groupe Bel - qui possède aussi d'autres stars des linéaires tels que Kiri, Babybel, Boursin et Apéricube -, produisent désormais des fromages partiellement, voire totalement végétaux, c'est-à-dire élaborés sans une goutte de lait. Une évolution dictée par le marché qui permet à Bel de prendre, sur ce sujet, une longueur d'avance sur ses concurrents Lactalis et Savencia.

Rachat du roi du houmous

Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à devenir flexitariens parce qu'ils se soucient du bien-être des animaux d'élevage et s'inquiètent du réchauffement climatique causé, notamment, par les élevages de bovins. Sans aller aussi loin que Bel sur le fromage sans lait, le groupe français Savencia (Tartare, St Môret…) s'est ainsi offert, en octobre, l'entreprise américaine Hope Foods, championne des produits de tartinage végétal (houmous).

 

Cette mutation de l'industrie agroalimentaire montre que le phénomène est de moins en moins anecdotique. Selon plusieurs études indépendantes, 39% des Français déclarent limiter leur consommation de viande et 24% se disent flexitariens (étude Ifop pour FranceAgri-Mer). Plus spectaculaire encore, 40% des foyers du pays comptent au moins une personne flexitarienne (Kantar Worldpanel). On n'en dénombrait que 25% en 2015. L'entreprise jurassienne, contrôlée par la famille Bel, puis Fiévet depuis un siècle, est très fière de sa longévité. Mais pour durer cent ans de plus, elle ne pourra se contenter de regarder les trains passer.

La production laitière est dans l'œil du cyclone même si la France a refusé les fermes de 1.000 vaches, et si elle conserve un modèle où les bêtes passent une grande partie de l'année en pâturages. Bel a donc fait ses choix. "Le système alimentaire actuel est dépassé et nous considérons que nous avons une responsabilité pour le changer, affirme Cécile Béliot, la directrice générale du groupe fromager. Nous voulons être des pionniers!"

Premier signe de changement, un nouveau nom. En 2019, les Fromageries Bel, sont devenues le Groupe Bel. Rien de spectaculaire vu de l'extérieur, mais l'amorce d'une transformation profonde symbolisée par un logo de couleur verte. Et en mai dernier, le groupe a aussi parachevé l'acquisition de MOM, entreprise spécialiste des fruits transformés avec ses marques Materne, Pom'Potes et les crèmes dessert Mont Blanc.

Cap sur le "snacking sain"

Ce nouveau Bel réalise près d'un quart de ses ventes totales dans des produits non laitiers. Déjà, la maison mère de La Vache qui rit avait redéfini son métier comme celui d'un fabricant de "snacking sain".

Les bouchées fromagères riches en protéines et pauvres en matières grasses vendues sous ses différentes marques étaient inspirées de la tendance diététique venue des Etats-Unis. Idem pour les petites gourdes de purée de fruits Pom'Potes connues sous le nom de GoGo squeeZ à l'international. Un produit qui s'est imposé comme une alternative peu transformée aux aliments de snacking tels que les barres chocolatées ou les chips.

Autre grande décision stratégique, l'acquisition, en 2020, de l'entreprise innovante All In Foods, implantée à Saint-Nazaire. Cette start-up bien française était en train de lever des fonds pour développer sa production d'alternatives végétales aux fromages râpés destinées à la fois à la grande distribution, à la restauration et à l'industrie agroalimentaire. Bel en a profité pour acquérir 80% de son capital. De quoi alimenter très vite sa nouvelle marque, Nurishh, au nom très international et consacrée à 100% aux fromages sans lait. "C'est un marché de niche en France, avec moins de 1% des ventes totales de fromages, mais sa taille a été multipliée par 2,5 en un an et pèse 174 tonnes et 2,6 millions d'euros de ventes", révèle la firme. La croissance de ce marché est estimée à 30% par an au niveau mondial, jusqu'en 2025. "Les ventes de fromages laitiers n'en pâtissent pas encore, mais c'est bien ce qui se profile. Un basculement va avoir lieu!", affirme Patrick Asdaghi, entrepreneur dans la foodtech.

Economies d'échelle

Pour autant, les Français ne sont pas prêts à renoncer au roquefort et au saint-nectaire. Si le Cœur fleuri végétal de la marque Nurishh est présenté dans une boîte ronde en bois comme un camembert, il ne fait pas illusion. En revanche, la tranchette de cheddar qui se trouve dans les burgers, la mozzarella de la pizza ou les dés de fromages dans la salade peuvent être remplacés demain par des succédanés végétaux.

Mieux encore, à terme, les fromages végans pourraient devenir moins coûteux à produire que leurs illustres modèles laitiers. "A ce stade, la production de nos spécialités végétales ne coûte pas moins cher que celle de nos fromages classiques, mais on peut penser qu'avec une montée en puissance des ventes, on fera des économies d'échelle", explique Joël Guais, directeur de l'usine Boursin de Croisy-sur-Eure (Eure), qui a produit 13.300 tonnes de Boursin laitier en 2020 (en hausse de 3%) et prévoit d'écouler de 150 à 200 tonnes de Nurishh à tartiner et de Boursin végétal en 2021. "On table sur une production de 450 à 500 tonnes d'ici deux ou trois ans, mais on peut être plus rapides." Ces deux produits ne sont pas encore commercialisés en France, mais déjà exportés en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

L'essentiel de la gamme Nurishh fabriquée à Saint-Nazaire (Cœur fleuri, râpés et tranches) est expédié dans une quinzaine de pays et vendue en France depuis le printemps. Et des innovations arrivent: un Ba-bybel végan à croûte verte, un Kiri Hybrid et des Vache qui rit Blends, mixant ingrédients végétaux et animaux.

Le bovidé peut continuer à se réjouir.

 

 

"La grande distribution, qui se gavait déjà beaucoup sur les fruits et légumes, se gave encore plus sur le bio", estime un expert de l'UFC-Que choisir

Les fruits et légumes bio, un marché en plein essor... qui se révélerait des plus juteux pour la grande distribution. "Complément d'enquête" s'est rendu au siège de l'UFC-Que choisir, à Paris. L'association a enquêté en 2019 sur les marges que prennent nos supermarchés sur 24 fruits et légumes bio. Résultat : elles s'avèrent beaucoup plus élevées que pour les produits de l'agriculture conventionnelle. Explications dans cet extrait d'un document à voir le 30 septembre 2021

C'est un marché qui a doublé en seulement cinq ans. Avec 9 consommateurs sur 10 qui déclarent avoir mangé en 2020 des produits labellisés "AB" (pour "Agriculture biologique"), il faut désormais produire en quantité industrielle de quoi alimenter les rayons "bio" des hypermarchés. Que "la grande distribution se lance encore plus dans le bio, développe son offre avec encore plus de produits pour le consommateur français", Olivier Andrault, chargé de mission "Agriculture et alimentation" pour l'UFC-Que choisir, y voit "d'abord une très bonne nouvelle. En revanche, précise le chercheur, on se rend compte que la grande distribution, qui se gavait déjà beaucoup sur les fruits et légumes, se gave encore plus sur le bio"... 

Des marges brutes en moyenne 75% plus élevées sur les fruits et légumes bio

La grande distribution appliquerait en effet des marges brutes en moyenne 75% plus élevées dans le bio que dans le conventionnel. C'est la conclusion d'une enquête portant sur 24 fruits et légumes de consommation courante, menée en 2019 par Olivier Andrault pour l'UFC-Que choisir.

L'étude se base sur les chiffres du Réseau des nouvelles de marché, qui dépend du ministère de l'Agriculture. Ce service publie chaque mois les prix d'achat et les prix de vente pratiqués au niveau national par la grande distribution. En comparant le prix auquel elle achète un kilo de fruits au producteur et celui auquel elle le vend en supermarché, on obtient la marge réalisée – et elle est parfois surprenante.

Pommes bio : + 150% de marge brute

Voici la démonstration qu'en fait Olivier Andrault avec l'un des trois fruits les plus consommés par les Français, la pomme. Commençons par une pomme cultivée en agriculture conventionnelle, vendue en supermarché à 2,04 euros le kilo. Son prix se décompose comme suit : 1,06 euro pour l'agriculteur, 87 centimes pour la grande distribution, sans oublier 11 centimes de TVA. Prenons ensuite la même pomme, cultivée en bio. Elle est proposée au consommateur à 4,19 euros le kilo, soit plus du double. La grande distribution l'achète au producteur au prix de 1,80 euro le kilo – "pour une raison tout à fait acceptable : ça coûte plus cher de produire des pommes bio", précise le chercheur. Mais pourquoi la marge du distributeur (il s'octroie 2,17 euros par kilo) fait-elle un bond de 150% 

Tomates bio : + 110%

Pour la pomme, l'étude de l'UFC-Que choisir constate donc une différence de marge brute de 150% entre le bio et le conventionnel. Pour la pomme de terre, cet écart est de 83%. Pour la tomate, il est de presque 110%. 

Pour les consommateurs, et surtout pour ceux qui ne sont pas encore passés au bio, "c'est la double peine, et c'est inadmissible", conclut Olivier Andrault. "Le premier frein à l'achat du bio, rappelle-t-il, c'est le prix. Et donc cette politique de marge de la grande distribution empêche les consommateurs qui n'ont pas les moyens budgétairement d'aller vers le bio."

Extrait de "Grandes surfaces : main basse sur le bio !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 30 septembre 2021.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".

 

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/video-la-grande-distribution-qui-se-gavait-deja-beaucoup-sur-les-fruits-et-legumes-se-gave-encore-plus-sur-le-bio_4787463.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20211002-[lesimages/image5]

enquête sur le "sésame empoisonné"

Comment être sûr de la provenance de nos aliments ? La question est plus que jamais d'actualité car depuis six mois, du sésame contaminé à l'oxyde d'éthylène, un puissant insecticide cancérigène interdit en Europe, débarque dans les ports français par tonnes.

L'oxyde d'éthylène est un désinfectant interdit à la consommation en Europe. Les autorités en ont pourtant retrouvé dans du sésame, jusqu'à 3 500 fois la limite autorisée. Or, le sésame se retrouve dans de nombreux aliments transformés comme sur le pain, dans les céréales, des biscuits, de l'huile ou dans le houmous. Mais alors, comment savoir si le sésame contenu dans ces produits est consommable ? Depuis neuf mois, les autorités ont retiré près de 7 000 produits contaminés à l'oxyde d'éthylène, principalement liés au sésame.

Augmentation des risques de développer un cancer

La consommation de produits contaminés à l'oxyde d'éthylène est dangereuse sur le long terme. "C'est une substance qui est notamment toxique pour la fertilité masculine, qui peut entrainer des troubles digestifs, qui peut entrainer des troubles neurologiques, et va augmenter la possibilité de développer un cancer", explique Fabrizio Pariselli, directeur d'unité CNRS et toxicologue.

J.Bigard, P.Maire, P.Ngankam, A.Forget, A.Vedheille, L.Kisiela, Images : MR7 Digital, RTS à bon entendeur - France 2
29/06/2021

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/alimentation-enquete-sur-le-sesame-empoisonne_4683185.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210701-[lesimages/image1]

Nestlé reconnaît dans un document interne que la plupart de ses aliments ne sont pas bons pour la santé

Après la fuite de ce document, dévoilé par le "Financial Times", le groupe assure "travailler sur un projet à l'échelle de l'entreprise" pour mettre à jour sa stratégie en termes de nutrition et santé.

Cette fuite porte un coup à l'image du géant de l'alimentation. Le groupe suisse Nestlé a affiché lundi 31 mai son intention de modifier sa stratégie concernant ses produits alimentaires, après la publication d'un article du Financial Times (en anglais) rapportant que la majorité de ses produits n'obtiennent pas un score suffisant pour être jugés bons pour la santé dans le système de notation australien semblable au Nutriscore français.

Dans une présentation interne diffusée aux cadres dirigeants, vue par le Financial Timesle géant de l'alimentation reconnaît que plus de 60% de ses grands produits de consommation et boissons ne répondent pas à "la définition de santé" et que "certaines de nos catégories ne seront jamais saines", quelle que soit la façon dont le groupe les reformule, rapporte le quotidien britannique des affaires. Le chiffre de 60% évoqué ne concerne pas la nutrition infantile, ni les produits pour animaux de compagnie, le café ou encore la nutrition médicale.

Un repositionnement du groupe est en cours

Le groupe suisse a lancé il y a cinq ans une grande réorganisation de ses activités, mettant l'accent notamment sur les alternatives végétariennes à la viande et au lait. Avec ce repositionnement, le groupe a multiplié les efforts pour redorer son image, le Financial Times affirmant que "les dirigeants de Nestlé sont en train d'examiner quels nouveaux engagements prendre sur la nutrition" et visent à "dévoiler un nouveau plan cette année".

Une porte-parole du groupe l'a confirmé à l'AFP : "Nestlé est en train de travailler sur un projet à l'échelle de l'entreprise" pour mettre à jour sa stratégie en termes de nutrition et santé. "Nous nous concentrons d'abord sur la partie de notre portefeuille d'aliments et de boissons qui peut être mesurée à l'aide de systèmes externes sur le profil des nutriments", comme le Nutriscore, a-t-elle ajouté.

France Télévisions
 
Publié

 

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/nestle-reconnait-dans-un-document-interne-que-la-plupart-de-ses-aliments-ne-sont-pas-bons-pour-la-sante_4645175.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210601-[lespluspartages/titre1]

Trop de soja, vous avez droit ?

Dans Que Choisir d’octobre 2006 (le mensuel remonte au créneau dans son numéro de juin 2019)

 

 

Le slogan de la marque Sojasun « Si c’est du soja, vous avez le droit ! » résonne comme l’archétype de la croyance en une nature bonne et rassurante en tout point. Amour aveugle et sans modération... Que Choisir tire la sonnette d’alarme : le soja est très à la mode, et très consommé : en sept ans, de 1996 à 2003, quatre fois plus de bébés consomment du lait contenant du soja. Or, Que Choisir nous l’affirme, le soja est un "produit à la mode dont on ne sait pas grand chose". Raison de plus pour rester prudents, surtout en direction des bébés. Ce qu’on sait du soja, c’est qu’il contient des phytoœstrogènes, œstrogènes végétales "pouvant induire les effets comparables à ceux des œstrogènes". Ce n’est pas anodin, surtout dans les biberons ! Est avancée la raison des allergies des bébés au lait de vache, et le soja serait alors un substitut. Le professeur Moneret-Vautrin, chef du service immunologie clinique et allergologie au CHU de Nancy, précise que les allergies au lait de vache, contrairement à d’autres allergies, sont restées stables et ne concernent que 2% des bébés. Même en cas d’allergie avérée au lait de vache, il ne préconise pas le lait de soja, qui est un allergisant, mais des laits aux protéines suffisamment cassées, bien moins allergisantes, et remboursés aux parents.

Les critères de l’Afssa

En mars 2005, l’Afssa a rendu un rapport de 400 pages, ayant nécessité 18 mois de travail, recommandant d’apposer des avertissements sur les emballages en direction des femmes enceintes et des bébés. Les scientifiques y recommandent aussi de limiter la consommation d’isoflavones (famille d’œstrogène présente dans le soja) à 1 mg par Kg de poids corporel. Une seule société, la société Slimexcell, respecte en tous points les recommandations de l’Afssa ; les autres, Bjork, Sojasun, s’asseoient dessus.

Les études sur l’animal sont pourtant inquiétantes et font état d’action des phytoœstrogènes sur le développement sexuel.

Etudes et essais

Depuis cinquante ans, on sait que les champs de luzerne, riches en phytoœstrogènes, provoquaient des troubles chez les moutons : infertilité, anomalies des organes reproducteurs, développement mammaire chez les mâles. C’est Catherine Bennetau-Pelissero, professeur en sciences animales, qui a, la première, donné l’alerte ; elle fait état d’une étude sur les femmes ayant accouché prématurément, avec 0 enfant mort-né sur 148 dans le groupe de femmes consommant du lait de vache, et 3 morts-nés sur 79 dans le groupe consommant du lait de soja. La différence n’est scientifiquement pas significative, mais ces résultats troublants auraient dû motiver d’autres études plus poussées.

Que Choisir a donc passé au crible de ses essais (dans trois labos différents) huit produits alimentaires, douze compléments et produits de régime, et trois laits pour nourrissons. Avec en main les critères de l’Afssa.

Ce qu’il faut retenir des résultats, c’est qu’il faut se méfier des steaks, qui font ingurgiter, en une seule fois, la dose maxi conseillée par L’Afssa ; et c’est qu’il faut absolument bannir les 3 laits pour nourrissons. En effet, à raison de six biberons de lait de 120 ml chacun par jour, le bébé se voit gratifié de 4 à 6 fois la dose autorisée !

L’UFC Que Choisir a décidé, concernant ces laits pour nourrissons, de saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). On ne peut que s’en féliciter. On ne le dira jamais assez : l’engouement sans faille pour le naturel mène aux erreurs de jugement et aux conduites à risques.

par Agnès Lenoire

https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article624

Le macaron de tourne pas rond

 

En vingt ans, le macaron est devenu un incontournable de la pâtisserie française. D'abord cantonné aux salons de thé et aux plateaux traiteurs, le biscuit joufflu s'est émietté dans les linéaires des grandes surfaces. Aujourd'hui, la majorité des macarons que nous ingurgitons sont des produits industriels. Même ceux proposés en boulangerie sont quasiment tous achetés surgelés, sur catalogue, auprès de groupe comme Délifrance ou Coup de pâtes.

Si l'on suit la recette tradi, rien de plus simple qu'un macaron. Pour la coque, du sucre, des amandes et du blanc d'oeuf. Côté fourrage, de la crème, du chocolat ou de la pâte de fruits. Mais là où l'artisan pâtissier, ou le chocolatier digne de ce nom, incorpore autant de poudre d'amandes que de sucre, la plupart des industriels forcent sur le sucrier et saupoudrent deux fois plus de saccharose que de poudre d'amandes. Un troc qui revient vingt fois moins cher !

Résultat, certains macarons sont constitués à 60 % de sucre, dont du sirop de glucose extrait du maïs. Pour pallier la faible teneur en amandes, on ajoute de la farine de blé. La crème fraîche à 3,95 euros le litre, elle, est souvent remplacée par un mélange de graisses végétales et de flotte du robinet, mille fois moins cher. D'où une flopée d'agents correcteurs, histoire de compenser l'absence de crème. Les macarons industriels font le plein d'émulsifiants, épaississants, séquestrants, stabilisants tensio-actifs moussants, exhausteurs de goût.. et d'acidifiants afin de neutraliser les microbes qui adorent barboter dans l'eau.

Question chocolat, le "macaron de masse", comme on le nomme dans le jargon, est chiche en beurre de cacao. A la place, il est fourré à la graisse de caroube, une sorte de haricot qui a vaguement le goût du chocolat. Soit un coût final divisé par dix. En prime, les macarons version industrielle sont farcis de joyeusetés chimiques. Des arômes artificiels, mais aussi les colorants de synthèse pas toujours folichons, comme le révèle "Que choisir" dans son numéro de janvier. Parmi les trouvailles de la revue, de l'acide carminique au-delà du seuil autorisé dans des macarons framboise de la chaîne de boulangerie Paul. Fâcheux, vu que le E120 est soupçonné d'être génotoxique.

 

Encore un macaron ?

 

Le Canard enchaîné, 2/01/2019

pour digérer les macarons, déguster le lien ci dessous.

 

Les pièges dans les rayons que vous ne soupçonniez pas

Les rayons des supermarchés regorgent d'aliments que l'on achète parfois avec la certitude d'acheter un produit sain. Mais faire les bons choix entre différents beurres ou jus de fruits, ce n'est pas si évident ! Décryptage grâce à l'auteur du livre « Et maintenant on mange quoi ? » (éditions Flammarion), Christophe Brusset.

 

Selon l’Insee, le consommateur français consacre en moyenne 23 minutes par jour à ses courses. Un temps suffisant pour bien lire les étiquettes ? Pas sûr...

Un ancien acheteur dans le secteur agroalimentaire, Christophe Brusset, a tiré la sonnette d'alarme en 2015 dans un premier opus intitulé « Vous êtes fous d’avaler ça ! » (éditions Flammarion), livre dans lequel il dénonçait les multiples dérives de cette industrie dans laquelle il a évolué durant une vingtaine d'années.

Aujourd'hui, il revient avec un second ouvrage, « Et maintenant on mange quoi ? » (éditions Flammarion), dans lequel il aide les consommateurs à faire les bons choix. Son principal conseil ? « Revenez aux produits les moins transformés, sains et naturels, des fruits, des légumes, du poisson et de la viande maigre. Prenez de bonnes habitudes de modération, variez vos repas, faites de l’exercice et surtout, cuisinez vous-même » écrit-il. Il donne également quelques clés pour éviter de choisir les produits de mauvaise qualité, trop gras, trop sucrés ou trop salés…

Rayon sandwichs et pizzas

« J’ai travaillé de longues années pour des multinationales qui produisaient des sauces, comme de la mayonnaise, et des sandwichs (…) industriels du type club sandwich thon/mayonnaise que vous trouvez au rayon frais, sous blisters plastique, dans les supermarchés ou sur les aires d’autoroute. (…) En France, les distributeurs nous demandaient surtout des prix bas, comme toujours, et des durées de conservations les plus longues (…) dix jours idéalement ». Conséquence ? « Un ajout d’additifs et de conservateurs miraculeux de type sorbates, nitrites, sulfites et autres antioxydants, texturants… ». Christophe Brusset conseille en outre d’éviter les produits qui contiennent des charcuteries (lardons, jambon…) car ils sont en général de qualité inférieures, bourrés d’eau, de gras, de sucres et d’additifs.

Rayon biscottes et céréales

Bonne nouvelle : avec 96% ou 97% de céréales, les biscottes ou les Craquotte nature sont, après le pain, « probablement l’un des produits industriels les plus sains » assure Christophe Brusset. Attention, cependant : dès que l’on se dirige vers des produits plus briochés, pain de mie, viennoiseries, la teneur en céréales baisse, celle en sucre, en additifs et en matières grasses augmente. Et ce qu’on appelle les « céréales » pour le petit-déjeuner que plébiscitent les enfants ne sont que des bombes caloriques : plus de 40% de sucre, en plus de l’huile de palme, des arômes artificiels, du sel et autres joyeusetés.

Rayon sodas et jus de fruits

Christophe Brusset l’écrit noir sur blanc : « Dans le classement des pires produits de l’industrie agroalimentaire, les sodas arrivent en tête. Ce ne sont rien d’autres que des confiseries liquides (…) responsables de l’épidémie mondiale d’obésité en cours. (...) Pas de vitamines, pas de fibres, rien de sain et de naturel ». Et les lights ? Pas mieux… « Remplacer le sucre par des édulcorants de synthèse (aspartame, sucralose, acésulfame…) ou naturel (stévia…) « conduit à des modifications néfastes du métabolisme des graisses et de l’énergie » précise une étude publiée dans MedicalXPress en juillet 2017.

Pourquoi ne pas se replier sur les jus de fruits, réputés sains ? Attention : faites la différence entre les nectars, les jus à base de concentrés de fruits et les 100% pur jus… Et méfiez-vous des étiquettes qui mentent par omission. Le diméthicone, par exemple, est un antimousse, également classé comme additif alimentaire émulsifiant E900, qui peut être intégré « jusqu’à 10 milligrammes  par litre » dans la composition d’un jus de fruits sans qu’il soit obligatoire de l’inscrire. Or, le diméthicone est également utilisé comme traitement anti-poux et ajouté dans les shampoings pour donner du volume aux cheveux.

Rayon fruits et légumes

On retrouve des résidus de pesticides sur 56% de fruits et légumes vendus sur notre territoire, et « 1,9% (...) sont même chargés de pesticides interdits en France, car reconnus comme trop dangereux » .

Il faut, selon Christophe Brusset, absolument privilégier les étals bio. Néanmoins, si vous achetez des fruits issus de l'agriculture traditionnelle, évitez d'acheter du raison, des mandarines et des cerises. Pour ces fruits, plus de 85% des lots vendus sont contaminés en pesticides, selon un rapport de Générations futures publié en février 2018. Evitez également les fraises et pêches de l'agriculture traditionnelle (contaminées à plus de 80%), les pommes (presque 80%) et les bananes (57%). A l'inverse, les bons élèves sont les prunes et les kiwis (environ 30%).

Toujours dans l'agriculture traditionnelle, la tomate, fruit qui se consomme comme un légume, affiche un taux de contamination d'environ 50%, les laitues à plus de 65%, les endives et herbes fraîches à plus de 70%, le céleri-branche dans quasiment 85% des cas.

Rayon viande et charcuterie

Qu'on se rassure : « La qualité des viandes produites dans les pays européens est globalement très bonne » d'après l'ancien industriel. Prenez garde à l'empreinte carbone de certaines viandes (boeuf, agneau) qui sont plus importantes que d'autres (volailles, porc) ou à leur teneur en lipides (3,6% de matières grasses pour un filet de porc contre 12% pour des pilons de poulet ou 17% dans une entrecôte de boeuf).

Concernant les charcuteries, en revanche, la qualité est largement inégale. « Les industriels ajoutent de l'eau partout où c'est possible(...) et élaboré des recettes bourrées d'additifs » avertit-il. Lors de sa première visite dans une usine de fabrication de jambons, il reste sans voix face aux explications du commercial qui lui faisait faire le tour du propriétaire : « Pour les premiers prix, on met des polyphosphates et de la gélatine pour bien retenir l'eau. On a aussi des antioxydants (...) on peut aussi mettre du glutamate (...) et puis des arômes. (...) Dans les malaxeuses pour les premiers prix, on met les muscles du jambon, c'est-à-dire la viande de la cuisse de porc sans la peau, la graisse et les os, avec le bouillon pour en faire une pâte homogène. (...) On remet du gras et la couenne si le client demande et c'est fait ».

Rayon crèmerie

Au niveau fromages, nous, Français, sommes très très bien lotis. Préférez des fromages AOC ou AOP (appellation d'origine contrôlée ou protégée) si possible bio, à des préparations laitières uniformes au goût neutre. Fuyez les fromages fondus et autres préparations fromagères qui contiennent beaucoup d'eau de gras et d'additifs. Du côté du beurre, prenez le vrai, avec 82% de matières grasses. Sachez que le beurre extra fin est fabriqué exclusivement à partir de crème non congelée, au contraire du beurre fin, fabriqué avec au maximum 30% de crème congelé. Quant au beurre dit gastronomique, il s'agit juste d'une appellation marketing. Tous les beurres allégés (62% de matières grasses), beurres légers (41%), ou matières grasses à tartiner (entre 38% et 15%) sont "lights" car on a ajouté de l'eau à la préparation ainsi qu'une pléiade d'épaississants, d'émulsifiants, de colorants... Concernant les margarines (des huiles végétales et de l'eau), les meilleures seront là encore celles comportant une haute teneur en matières grasses, au-dessus de 60%.

Et les yaourts ? Faites confiance à ceux qui s'appellent vraiment "yaourts" (et pas "spécialité laitière" ou "lait fermenté", "crème dessert", etc.) et qui sont de préférence nature, quitte à le sucrer ou l'aromatiser à votre convenance. « Les industriels utilisent souvent des sucres nocifs de céréales comme le fructose et le glucose, des purées de fruits avec conservateurs chimiques, et divers additifs » rappelle Christophe Brusset, qui ajoute qu'il faut se méfier des produits pour lesquels les marques communiquent sur l'aspect "santé" : « Ce ne sont que des arguments marketing, car le yaourt traditionnel est déjà un produit santé ! »

Le goût amer des fraises d’Espagne

Depuis 2006, des milliers de Marocaines passent trois à cinq mois à trimer dans les plantations de Huelva, où elles sont souvent exploitées voire harcelées. Celles qui témoignent craignent pourtant de perdre un revenu indispensable.

Les ferrys en provenance de Tarifa défilent dans le port blanc de Tanger, aux pieds de l’ancienne médina. Venus d’Espagne, les touristes descendent en minishort, casquette sur la tête et valises à roulettes à bout de bras. Dix minutes plus tard, une cinquantaine de Marocaines, vêtues de djellabas et de foulards de couleur, débarquent avec des montagnes de bagages et de grands sacs à carreaux remplis de vêtements, couvertures, appareils électroniques et chocolats.

 
 

Pendant leurs trois à cinq mois passés en Espagne, ces femmes ont cueilli des fraises, «l’or rouge» de Huelva (sud-ouest), loin de leurs familles. «Chaque jour, sauf le dimanche, pendant six heures et demie, on porte les cagettes, on y met les fraises que l’on a cueillies, puis on les ramène au frigo», explique Hayat, Marocaine de 42 ans qui laisse depuis onze ans ses deux enfants chez leur père le temps de son contrat en Espagne. «J’ai le même chef depuis 2007. Il est correct et nous paie à temps», affirme l’ouvrière agricole, qui revient au Maroc avec 34 000à 39 000 dihrams en poche, soit entre 3 100 et 3 600 euros pour la période. Un salaire conséquent pour cette femme de la campagne d’Agadir, où elle a l’habitude de ramasser des légumes pour 55 dirhams (5 euros) par jour.

Pour gagner cette somme, nécessaire à leur subsistance, les 17 000 saisonnières recrutées cette année, toutes mères de famille de la campagne marocaine, ont dû trimer. Epuisées par la cueillette, elles dorment à six dans la même chambre d’un préfabriqué fourni par l’employeur. «Nous achetons ce que nous mettons dans notre ventre», résume Hayat, qui dit porter trois à quatre cagettes de 5 kilos en même temps. «C’est tellement lourd», se plaint l’une d’entre elles en montrant ses poignets lacérés. D’autres femmes ont mal au dos à force d’être courbées toute la journée. «Heureusement, nous avons des réductions sur les frais de médecins et de pharmacie», assure Hayat. Encore faut-il que les saisonnières soient au courant et fassent les démarches pour profiter de leurs droits dans un pays où elles ne maîtrisent pas la langue.

«Tout était faux»

Début juin, dix saisonnières ont osé parler de harcèlement et d’agressions sexuelles. Révoltée, l’une d’entre elles, Fatiha (1), raconte sa désillusion depuis l’Espagne, où elle attend le procès. «On nous a vendu un rêve : quinze jours de formation, 37 à 40 euros par jour, un bon logement… A l’arrivée, tout cela était faux», s’énerve cette Marocaine de 34 ans, recrutée pour la première fois. Depuis qu’elle a témoigné, son mari a demandé le divorce. La plupart des saisonnières ne se risquent pas à parler, de peur de ne pas être rappelées l’année suivante. Certaines évoquent timidement des cas de harcèlement au travail. «Le pointage quotidien des caisses ramenées est stressant. Les chefs râlent et sont parfois irrespectueux. Ils nous mettent beaucoup de pression pour travailler vite. Si on ne remplit pas l’objectif de productivité par jour, ils nous renvoient à la maison», décrit Amina, mère de famille qui fait l’aller-retour depuis 2007. «Au début, les chefs nous ont dérangées. Mais nous avons été patientes car nous avons des enfants à nourrir. Maintenant, ils nous laissent tranquilles», explique l’ouvrière de 37 ans.

Au lendemain de leur dernier jour de travail, les femmes qui arrivent à Tanger en milieu d’après-midi ont hâte de rentrer chez elles. «Je prends le bus directement pour Agadir», lance Amina en traînant ses valises le plus vite possible. Le visage encadré par son voile blanc, les traits tirés, elle doit encore passer la nuit dans le bus pour retrouver son fils et sa fille qu’elle n’a pas vus depuis cinq mois.«J’ai l’habitude que mes enfants me manquent», glisse Khadija (1), une autre travailleuse des fraises, d’un ton amer.

Etre mère d’un enfant de moins de 18 ans est l’un des critères fixés par l’Anapec, l’agence marocaine de l’emploi qui gère le recrutement. Une façon de s’assurer qu’elles rentrent au pays une fois leur contrat terminé. Seules les femmes qui viennent aussi de milieu rural et qui ont entre 18 et 45 ans peuvent postuler dans le cadre de la convention bilatérale, dite «win-win», signée par le Maroc et l’Espagne en 2006.

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«Des femmes dociles»

D’un côté, ce programme de «migration circulaire» répond aux besoins économiques espagnols et permet à l’Union européenne de contrôler les flux migratoires. De l’autre, il apporte des devises et participe au développement du Maroc. La première année, 1 800 femmes ont été envoyées dans les champs de fraises espagnols, avec un taux de fuite de 50 %. Sur les 17 000 ouvrières de 2009, 4,5 % ne sont pas retournées au Maroc.

Après un creux à 2 100 femmes lors de la crise économique espagnole, leur nombre a redécollé cette année, selon Chadia Arab, géographe chargée de recherche au CNRS et auteure de Dames de fraises, doigts de fée (2018, En toutes lettres). «Ce programme est déséquilibré. S’il soutient financièrement des femmes vulnérables, souvent analphabètes, pas une seule n’a été accompagnée pour créer son entreprise au Maroc, constate la chercheuse, qui a vu défiler les cas de harcèlement au travail pendant son enquête. Ce système veut des femmes dociles, rentables, peu chères, malléables et silencieuses. Elles se taisent et s’adaptent aux exigences des patrons afin d’être sûres de retravailler l’année suivante.» Et d’ajouter : «Tous les employeurs ne respectent pas le contrat. Certains ont installé des caméras de surveillance, d’autres ne garantissent pas le transport pour faire les courses, ni de logements salubres ou des jours de formation.»

Des dérapages sûrement dus à la disparition, en 2012, des médiateurs de la Fondation pour les travailleurs étrangers à Huelva (Futeh) qui venaient contrôler sur le terrain. L’affaire des plaintes à Huelva a mobilisé les associations marocaines et espagnoles. «Nous allons ouvrir ce dossier et demander au gouvernement marocain l’amélioration des conditions de recrutement et de travail, comme l’accès à des congés, au chômage et à une assurance», revendique la présidente de la Fédération marocaine des ligues des droits des femmes, Latifa Bouchoua. Même sans ces améliorations, les «dames des fraises» souhaitent retourner en Espagne l’année prochaine. «Comme au Maroc, le travail est dur. Mais ici, il est bien payé», tranche Amina.

(1) Les prénoms ont été changés.

Théa Ollivier Correspondante à Rabat
Herta doit signaler le risque d’étouffement que ses saucisses présentent pour les enfants
 

Le 29 mai 2012, lors d’une soirée entre amis qu’organisent ses parents, la petite Mayline T., alors âgée de trois ans, s’étouffe en ingérant une saucisse apéritive Knacki Ball, commercialisée par l’entreprise Herta. Il en résulte une asphyxie d’environ trois minutes, plusieurs arrêts cardiorespiratoires, et un coma, dont elle ne sortira que deux mois plus tard.
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Mayline T. est aujourd’hui handicapée à 50%. En février 2015, ses parents assignent la société Herta devant le tribunal de grande instance de Paris, afin qu’elle soit déclarée responsable de l’accident, en sa qualité de productrice d’un produit défectueux.

Ils disent que les mentions présentes sur l’emballage du pot de saucisses Herta ne sont pas assez alarmantes : elles ne font pas comprendre qu’une suffocation ou une asphyxie peut survenir lors de la déglutition de celles-ci, par de jeunes enfants, sans mastication préalable.
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Défaut d’information

Les parents de Mayline invoquent les articles 1386-1 et suivants du code civil. sur la responsabilité du producteur du fait des produits défectueux. L’article 1386-4 énonce :  « Un produit est défectueux au sens du présent titre lorsqu’il n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre. Dans l’appréciation de la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre, il doit être tenu compte de toutes les circonstances et notamment de la présentation du produit, de l’usage qui peut en être raisonnablement attendu et du moment de sa mise en circulation (…)»

Ils invoquent aussi l’article L221-1-2 du code de la consommation, selon lequel « le producteur fournit au consommateur les informations utiles qui lui permettent d’évaluer les risques inhérents à un produit pendant sa durée d’utilisation normale ou raisonnablement prévisible et de s’en prémunir, lorsque ces risques ne sont pas immédiatement perceptibles par le consommateur sans un avertissement adéquat ».
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« Avaler sans mâcher »

Herta répond qu’aucun défaut d’information ne peut lui être reproché. Elle indique que sur ses pots de saucisses figure un pictogramme représentant un visage d’enfant barré d’une croix, avec la mention « ne pas donner ni laisser à la portée d’enfants de moins de 4 ans; ils risqueraient d’avaler sans mâcher; ne pas laisser les enfants jouer avec un pic Knacki Ball ».  Elle considère avoir, avec cet avis, suffisamment informé le consommateur des risques encourus par les enfants.

Elle estime d’ailleurs s’être ainsi conformée aux préconisations de la  Commission de la sécurité des consommateurs du 2 mai 2005, sur les risques de suffocation ou d’asphyxie par l’inhalation ou ingestion accidentelle de petits objets par des enfants. A propos des « corps végétaux tels que cacahuètes, pistaches, noix, noisettes, amendes ou d’autres produits tels que les petites saucisses apéritives, petits saucissons », la Commission demandait que « les emballages portent (…) une mention (éventuellement accompagnée d’un dessin ou pictogramme) réalisée dans une taille et une couleur ne manquant pas d’attirer l’attention, indiquant que ces produits ne sont pas destinés aux enfants de moins de quatre ans, qui tentent de les avaler sans les mâcher». Herta estime que les parents ont manqué à leur devoir de surveillance.
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Suffocation et étouffement  

Le tribunal de grande instance de Paris, qui statue le 10 mai 2016, considère néanmoins que d’une part, la discrétion des mentions apposées ne permet pas d’attirer suffisamment l’attention du consommateur : elles sont imprimées « en très petits caractères, de couleur noire, à l’instar d’autres informations, par exemple nutritives », et sont « placées verticalement sur le pot », ce qui ne facilite pas leur lecture.

D’autre part, leur contenu pose problème. En disant seulement que les enfants « risqueraient d’avaler sans mâcher», Herta ne signale pas le danger qui existe, de « suffocation » et d’« étouffement ». Or ce risque est réel : un enfant de quatre ans pouvant avaler sans mâcher, « par immaturité dentaire, rire, surprise ou position de la tête penchée en arrière », et la saucisse pouvant alors obstruer ses voies aériennes supérieures.

Le tribunal ajoute que « l’objectivation de la dangerosité potentielle que présente le produit doit être mise en relation avec sa présentation délibérément ludique, sa confection participant plus à la confiserie qu’à la charcuterie traditionnelle, de sorte que l’attirance naturelle des enfants pour ce qui ressemble à un bonbon est exacerbée ».

Il déclare Herta responsable de l’accident, et la condamne, solidairement avec son assureur, à verser à la famille une provision de 150 000 euros. Herta et Zurich Insurance font appel. Mais la cour d’appel de Paris, qui statue le 15 mai, confirme que, « faute d’une information suffisante sur ses effets indésirables, le produit Knacki Ball présente un caractère dangereux au sens de l’article 1386-4 ancien du code civil ».

 

Alim’confiance vous permet de consulter les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments depuis le 1er mars 2017.

Chaque jour, de nouveaux résultats sont ajoutés et restent visibles pendant une durée de 1 an.

Ces contrôles sont effectués tout au long de la chaîne alimentaire.

Ils permettent de connaître le niveau d’hygiène des établissements de production, de transformation et de distribution de vos produits alimentaires.

Vous pouvez également consulter le niveau de maîtrise sanitaire des abattoirs.

Retrouvez les résultats des contrôles officiels sur cette page et sur l’application mobile Alim’confiance.

 

 

 

 

alim-confiance.gouv.fr

Pizzas, burgers, glaces... Des marges folles dans vos assiettes

La rentabilité de certains produits dont raffolent les Français n'est pas négligeable. On fait le point, entre marge nette et brute, prix de vente et prix de revient.

 

1/ Le burger frites

Le burger frites est l'un des plats préférés des Français. Selon les professionnels, la marge nette sur une assiette tourne autour de 15%, voire 20% si on rogne sur la qualité des produits utilisés. C'est mieux que la plupart des plats de la restauration classique, qui dégagent en général 10% de marge nette. Le magazine Capital s'est lancé dans une évaluation du coût des différents ingrédients achetés dans une enseigne réservée aux professionnels : entre 50 centimes et 1,56 euro le steak haché, 20 à 60 centimes le pain, 32 centimes les légumes, 15 à 19 centimes la tranche de fromage, 10 centimes la sauce et 20 centimes de frites. Ce qui revient à un coût global de 2,70 euros. C'est la marge brute, à laquelle il faut ajouter les différentes charges -personnel, assurance, loyer, TVA...- évaluées à 8,80 euros, pour arriver à la marge nette. Ainsi, sur chaque burger frites affiché à 13,50 euros sur sa carte, un restaurateur gagne environ 2 euros, entre le prix de vente et le prix de revient.

2/ Le café et le thé

Ce n'est pas un hasard si l'on vous propose toujours un café en fin de repas... Il fait partie des produits les plus rentables pour les établissements de restauration et les débits de boissons. L'organisme de formation des professionnels de la restauration commerciale BM Form'Action en fait la démonstration sur son site internet. Pour un café servi au comptoir à 1,40 euro, soit 1,26 euro hors taxe, le coût d'achat sera de 0,1825 euro hors taxe. Le calcul hors taxe ? Un café à 15 euros le kilo, soit 0,115 euro la tasse, 0,0175 euro la bûchette de sucre et 0,05 euro le chocolat ou le petit biscuit. La marge brute s'élève donc à 1,0755 euro hors taxe, soit environ 85%, ce qui est dans la moyenne des "liquides" vendus dans la restauration. Avec les charges et l'achat du percolateur, qu'il faut amortir, la marge du "petit noir" tourne autour de 75%.

Et le thé ? C'est plus, selon un restaurateur parisien témoignant dans les colonnes de L'Obs : "Pour un thé vendu 4 euros dans un bar, il faut déduire la TVA et le prix d’achat pour obtenir le bénéfice net que fait un professionnel. On enlève approximativement 0,20 euro de TVA à 5,5%, et entre 0,10 et 0,40 euro pour le prix d’achat du thé. Le restaurateur récupère donc 3,60 euros de bénéfice sur un thé". Selon lui, on fait payer le temps de consommation au client, puisqu'il se boit plus lentement...

Si on schématise, les boissons chaudes sont vendues entre 8 et 10 fois leur prix de revient, alors que les bières et sodas sont vendues 4 à 5 fois leur prix de revient.

3/ Le jambon-beurre

Les sandwichs se vendent comme des petits pains... Les Français en ont englouti 2,35 milliards d'unités l'an dernier. Le classique jambon-beurre s'accapare la moitié du marché. Il était vendu en moyenne 2,93 euros l'an dernier, tous modes de distributions confondus, et 3,34 euros dans les cafés, bars et brasseries, avec d'énormes disparités selon les villes, rappelle Le Parisien. Or, il peut n’y avoir que 80 centimes d’ingrédients… Pour se faire une idée, un calculateur de prix existe en ligne sur club-sandwich.net. Ainsi, avec une demi-baguette, une tranche de jambon blanc, deux tranches de fromage et un peu de beurre demi-sel, un jambon-beurre vous aurait coûté 1,26 euro avec des produits achetés en grandes surfaces, soit 1,67 euro de moins. N'oublions pas que les ingrédients achetés en gros dans des enseignes spécialisées tirent ces tarifs vers le bas. Ainsi, la marge brute pratiquée sur ce produit est d'environ 70%, à laquelle il faudra, là encore, déduire les charges et les investissements. 

4/ La pizza

Les Français dévorent 2,2 millions pizzas par jour en moyenne, soit le deuxième pays au monde à en manger le plus, derrière les Etats-Unis. Le prix moyen d'une Reine ou une quatre saisons au restaurant ? 11 euros. Les ingrédients qui les composent, eux, reviennent rarement à plus de 2,50 euros. "On arrive facilement à une marge nette de 20%" reconnaissent les professionnels. Sur France info, un pizzaïolo italien donne le détail : "Une pizza me coûte 3 euros. Dans d'autres établissements, les restaurateurs dépensent 2 fois moins, 1,5 euro par pizza. Ils achètent des pâtes surgelées toutes prêtes à la tomate, des chutes de jambon (3,50 euros le kilo) à la place du jambon frais ou encore de la mozzarella allemande (2,60 euros) à la place de l'italienne, beaucoup plus chère. 

5/ Les galettes et les crêpes

Simple à faire, mais diablement rentable : dans une galette à 9 euros, il y a pour moins de 2 euros de coût de matières premières. Pour une "complète", garnie de jambon et de fromage, il faut compter 10 centimes de farine de sarrasin, de la farine, du lait, un œuf, un peu de gruyère et une tranche de jambon à 25 centimes. Un crêpier de Quimper témoigne dans les colonnes de Capital : "Ça me coûte entre 1 euro et 1,20 euro l’unité, et je la revends 6 euros". Une fois les charges et investissement déduits, la marge nette des galettes comme des crêpes s'élève à environ 20%. Seul problème : il faut en vendre beaucoup! Car contrairement aux pizzas et aux sushis vendus plus de dix euros en moyenne, la galette salée accompagnée de sa crêpe sucrée ne dépassent jamais les 10 euros au passage en caisse.

6/ Les sushis

Dans les années 2000, la cuisine japonaise a bénéficié d’un engouement spectaculaire. Sain, diététique, original, le sushi a conquis la France, en commençant par séduire les bobos parisiens qui sont devenus accros au poisson cru. Le marché a connu un net recul après 2010, au moment où les Français allaient moins au restaurant, faute de finances. Toutefois, ce marché n'est pas moribond : aujourd'hui, selon une étude TNS Sofres, l'assortiment de sushis est le second plat à base de poisson préféré des Français, et 22% d'entre nous en consomment au moins une fois par mois. Malgré le coût assez élevé de la matière première (saumon frais à environ 15 euros le kilo), le reste des ingrédients n'est pas cher : riz rond (3 euros le kilo), sauce soja (0,89 euro le litre) et vinaigre de riz (0,80 euro les 150 ml). Ce qui correspond à environ 1,50 euro pour six pièces, alors qu'elles sont facturées 4,80 euros environ dans les établissements spécialisés. Là encore, les restaurateurs parviennent à dégager facilement une marge nette d'au moins 20%.

Reste toutefois deux bémols : la concurrence est rude - tout le monde, ou presque, s'est mis aux sushis, même les supermarchés - et peut-être que la demande a atteint ses limites : pas facile de démocratiser le poisson cru...

8/ Les pâtes à emporter

Petit focus sur ce concept qui a bien marché à une époque : les "pasta box". Les consommateurs se sont rués au départ sur ce nouveau mode de consommation rapide qui changeait du sandwich. Mais dans les établissements de restauration rapide qui se sont spécialisés sur les pâtes, le ticket moyen dépasse souvent les 8 euros, en rajoutant boisson ou autre, quand les boîtes à pâtes proposées en grande surface se vendent autour de 4 euros. Résultat : ce genre d'enseignes spécialisées ne fait plus recette, et les marges nettes dégagées, de moins de 20%, ne suffisent pas à les faire vivre.

Les glaces et les pâtisseries

Combien les géants des glaces industrielles -Nestlé, Mars, Unilever...- dégagent-ils de marge en vendant des esquimaux et de la crème glacée? 10% de marge environ, selon Le Canard Enchaîné de ce mercredi. Mais sachez que ce que l'on achète en partie, ce sont... des bulles d'air. Ainsi, un bac d'un litre de vanille Carte d'Or ne contient en fait que 500 grammes de matière. Le reste, ce sont des microbulles d'oxygène qui sont injectées dans la préparation.

Mais les marges les plus juteuses se font sur les pâtisseries industrielles, selon un restaurateur parisien interrogé par Capital : une part de moelleux au chocolat ou de tarte au citron, les deux grands hits de la pâtisserie industrielle, est livrée pour moins de 1 euro mais est affichée à 6 ou 8 euros à la carte des établissements. Soit un ratio de 6 à 8, hors charges et investissements.

«L'Empire de l'or rouge»: Découvrez les dessous très peu reluisants du business de la tomate d'industrie

AGROALIMENTAIRE Le journaliste Jean-Baptiste Malet a enquêté deux ans sur les dessous peu reluisant de la tomate d'industrie, celle du kechup et des pizzas...

Qui a déjà vu une tomate d’industrie ? Oubliez tout de suite la tomate ronde, rouge et gorgée d’eau consommée telle quelle. Rien à voir. La tomate d’industrie est « à la tomate fraîche ce qu’une pomme est à une poire », écrit Jean-Baptiste Malet, journaliste de 30 ans tout juste, dans son livre-enquête L’empire de l’or rouge, sorti aux éditions Fayard. Oblongue, plus lourde car moins gorgée d’eau et à la peau dure pour supporter les longs voyages et le maniement des machines, « c’est un autre fruit, une autre géopolitique, un autre business », poursuit-il.

C’est cette variété de tomate que l’industrie transforme en coulis, en ketchup et autres sauces diverses consommées comme telles ou utilisés à la fabrication de pizzas notamment. « Des produits universels, note Jean-Baptiste Malet. On consomme à peu près 5 kg de tomates d’industrie par an et par être humain et la filière mondiale réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards de dollars. »

Mais d’où viennent ces tomates ? Qui les ramasse ? Avec quoi sont-elles parfois coupées ? Que ne disent pas les étiquettes ? Jean-Baptiste Maleta enquêté deux ans sur les dessous peu reluisant de cette industrie mondialisée. Le jeu de piste commence par la découverte de barils de concentrés de tomate chinois sur le site de l’usine Le Cabanon, à Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) et se termine au Ghana, pays où les concentrés de tomates vendus, venus de Chine, vont jusqu’à contenir 69 % d’additifs pour 31 % seulement de concentré de tomates. Jean-Baptiste Malet est aussi passé par la Californie, les Pouilles dans le sud de l’Italie et au Xinjiang dans l’ouest de la Chine, trois grandes régions de production et de transformation de la tomate d’industrie. Il répond aux questions de 20 Minutes.

En quoi ce marché de la tomate de l’industrie est-il symbolique des dérives du capitalisme ?

L'industrie de la tomate cherche depuis plus d'un siècle à produire toujours plus, pour augmenter ses profits, en réduisant ses coûts de fabrication, et en exportant toujours plus loin sa production. L’invention du baril aseptique, dans les années 1980, a facilité les flux inter-continentaux des concentrés de tomates. Ces grands barils ont rendu possible la délocalisation de la production du concentré de tomates. Avec la mondialisation des échanges, la libre circulation des marchandises et des capitaux ont accouché d'une situation absurde : il est aujourd'hui possible de trouver dans les rayons des supermarchés européens des sauces tomates dont les étiquettes disent qu'elles sont « provençales » ou « italiennes », mais qui est en réalité sont composées de tomates concentrées d'importation, souvent chinoises.

L’arrivée de la Chine sur le marché de la tomate d’industrie est un autre tournant ?

C’est ce que j’ai voulu expliquer dans mon livre : comment un pays qui consomme très peu de sauce tomate est devenu subitement le premier producteur mondial de concentrés de tomates ? Le processus a commencé dans les années 1990 lorsque des industriels italiens, notament napolitains, qui contrôlaient alors des pans entiers de la filière de la tomate d’industrie, sont allés installé en masse des usines de transformation de tomates dans le Xinjiang. Parfois en les offrant. Des concentrés à des prix ultra-compétitifs sont arrivés sur le marché à partir des années 2000. Les tomates étaient récoltées par une main-d'oeuvre sous-payées, parfois des enfants ou des prisonniers. Ces industriels italiens n’ont pas fait qu’installer ces usines, ils ont dès le départ acheté les concentrés de tomates chinois pour les reconditionner ensuite en Italie et les vendre dans des conserves aux couleurs de leur pays.

Comment en arrive-t-on alors à avoir aujourd’hui des boîtes de concentrés de tomate avec 69 % d’addictifs pour seulement 31 % de tomates ?

Cette fraude concerne essentiellement le marché du concentré en Afrique. Pour réduire les coûts de production, certaines usines de transformation àTianjin (près de Pékin) coupent le concentré de tomates qu’ils mettent en bouteille avec divers additifs comme de la fibre de soja, de l’amidon, du glucose. Ces ingrédients tous moins chers que la tomate. Ces additifs ne sont pas déclarés sur les étiquettes, qui vante parfois une authenticité italienne. Ces boîtes sont exportées en Afrique, essentiellement dans l’Ouest, où elles sont vendues pour rien et concurrencent alors les producteurs de tomates africains. Le continent est vulnérable parce qu’il n’a pas les autorités sanitaires capables d’organiser des contrôles stricts et, lorsqu’il y en a, ils peuvent être contournés par la corruption.

Et en France, d’où viennent les concentrés de tomates vendus en grande surface ?

Les très grands industriels du ketchup ou des produits surgelés utilisent très couramment du concentré de tomates chinois dans la composition de leurs produits, ceux qui sont commercialisés en Europe. Un exemple frappant : l’Allemagne et les Pays-Bas sont les deux plus gros exportateurs de sauces et de ketchup en Europe et ils ne produisent pas la moindre tomate d’industrie. Ils importent alors des concentrés de tomates qui viennent, selon la saison et la disponibilité des stocks, de Californie, d’Espagne ou bien de Chine. Il n’y a rien d’illégal. Mais il y a un manque clarté dans l’étiquetage des produits qui, lui, est discutable. Jamais une sauce ou un coulis ne précisera que le concentré de tomate utilisé vient de Chine lorsque c'est le cas.

Comment limiter ces dérives ?

J’ai découvert dans cette enquête que la filière de la tomate d’industrie est au final aux mains d’une poignée de mastodontes industriels. Une piste serait d’organiser des contre-pouvoirs chargés de surveiller ces industries agroalimentaires, d’informer sur la provenance et la qualité des ingrédients utilisés. Nous avons besoin de plus de transparence, de traçabilité, d’informations. Ce sujet est aussi éminemment politique. Pourquoi les Européens, qui sont en mesure d'être auto-suffisants sur ce marché via leurs filières-portugaise, grecque, espagnole, italienne ou encore française, ne consomment-ils pas leurs productions et seulement leurs productions? Pour cela, il faudrait remettre en cause l'idéoliogie du libre marché.

 

Fabrice Pouliquen

 

 

Contrôles sanitaires : les notes des restaurants publiées

Rats, mains mal lavées, chaîne du froid non préservée...

Aller au restaurant est un plaisir, mais peut aussi se terminer en cauchemar si les règles d'hygiène sont mal respectées.

Seulement, les apparences sont trompeuses, et il est difficile de savoir en un coup d’œil si un restaurant est propre où non.

Quatre niveaux de notation

Pour informer les clients et encourager les établissements à respecter les règles, le gouvernement a décidé, à partir de ce lundi, de rendre publics les résultats des contrôles sanitaires pratiqués dans les restaurants, mais aussi dans les abattoirs, les cantines et les supermarchés.

Ils sont désormais accessibles sur le site alim-confiance.gouv.fr.

Un smiley est attribué à chaque établissement, selon quatre niveaux de notation :  très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer, à corriger en urgence.

Pour le plus faible, l'établissement est immédiatement fermé en attendant qu'il se remette aux normes.

60 000 résultats accessibles

Seuls les résultats de contrôles effectués ce mois-ci sont pour le moment accessibles et les résultats s'effaceront au bout d'un an de publicité, précise franceinfo.

Au total, environ 60 000 résultats devraient être accessibles à la fois.

Réveillon : une huître sur trois est "artificielle"
Après celui de l’aluminium, la Chine déstabilise le marché mondial du miel

 

Le pays est devenu premier producteur mondial de miel. Non sans faire plonger les cours et soulever des inquiétudes sur la sécurité alimentaire

 

30 à 40 % de miels produis dans le monde seraient « frelatés »

 

Philippe Chalmin, professeur à Paris-Dauphine, vient de publier le 30e rapport CyclOpe sur les matières premières, intitulé A la recherche des sommets perdus.

Le miel est le petit nouveau du Rapport CyclOpe, bible des matières premières, publiée depuis trente ans sous la direction de Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine. « C’est un marché sans doute l’un des moins organisés, les moins structurés des marchés de matières agricoles », peut-on lire dans le rapport.

Pas de système de cotation de référence, des transactions pour l’essentiel de gré à gré et un marché scindé en deux. « La vente directe nourrie par de petits apiculteurs qui pèsent quasiment la moitié de la production en Europe et le vrac, alimenté par des entreprises de conditionnement qui s’approvisionnent partout sur la planète ».

« Le marché du miel ressemble par certains aspects à celui de l’aluminium », indique Philippe Chalmin, auteur d’un rapport sur ce métal fin 2015. Comme pour l’aluminium, c’est à cause de la production chinoise que celle de miel, très heurtée pendant une bonne partie des années 1990, a sensiblement accéléré depuis le début des années 2000. Depuis cette date, la production asiatique a crû de près de 70 % tandis qu’elle s’effondrait en Amérique du Nord (-22 %).

 

En Europe, si elle a continué à augmenter, c’est essentiellement grâce à l’envolée de l’activité en Europe de l’Est et en Ukraine notamment, alors qu’elle a sensiblement reculé à l’ouest… « Résultat, la Chine est de très loin le premier producteur mondial de miel (28 % de la production mondiale), avec 460 000 tonnes aujourd’hui contre 200 000 seulement en 1990 », rappelle le rapport CyclOpe.

Scandales. Si la production d’aluminium inquiète au plus haut point les producteurs européens, celle du miel asiatique ne les rassure guère. D’abord pour des raisons « environnementales » pour le premier – les producteurs chinois utilisant de l’électricité sortant des centrales à charbon - et de « sécurité alimentaire » pour le miel.

Après des scandales à répétition, l’Union européenne avait interdit l’importation de miel chinois entre janvier 2002 et août 2004. Les scientifiques avaient découvert au cours de plusieurs contrôles de miels d’« origine chinoise » des traces de sirop de sucre, d’oxyde de fer et même de chloramphénicol, un puissant antibiotique interdit en Europe… depuis 1995. Même si depuis 2004, Bruxelles a décidé de rouvrir les frontières aux importations, le doute persiste. « D’après les observations de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), entre 30 et 40 % des miels vendus dans le monde en vrac seraient frelatés », relate le rapport CyclOpe.

Le deuxième sujet d’inquiétude vient de l’effet sur les prix du déversement du miel chinois en Europe. Si la production d’aluminium de la Chine a fait s’écrouler le prix de tonne d’aluminium, son irruption sur le marché mondial du miel à la fois comme producteur, mais aussi comme consommateur – elle est le premier mondial aussi – a bouleversé la hiérarchie des prix. « Sur le port de Hambourg, plaque tournante de l’apiculture, les containers de miel chinois arrivent depuis une dizaine d’années à prix cassés, entre 1 et 2 euros le kilo suivant les saisons, soit deux fois moins chers que les miels européens », explique le rapport.

La seule issue qui reste pour l’apiculture française est donc de jouer sur le haut de gamme, la qualité et la rareté. « Dans certaines épiceries fines de la capitale, le miel de Paris peut se vendre jusqu’à 120 euros le kilo », indique Philippe Chalmin. Trop cher sans doute pour la grande majorité des Français, qui ont manifestement décidé de produire leur miel eux-mêmes : 97 % des apiculteurs tricolores sont des amateurs.

 

Irène Inchauspé

 

Attrape-touristes : 8 plats "typiques" rarement faits maison

une addition salée, rarement justifiée...

 

 

La dégustation des plats locaux est un grand classique des vacances... qui peut réserver de mauvaises surprises : certains restaurateurs ont recours à des préparations industrielles pour doper leurs marges. Alors gare aux arnaques ! Voici 8 plats locaux qui s'avèrent rarement faits maison.

 

 

Escargots de Bourgogne

 

 

Prix de vente : 8 euros

Coût de revient : 1,60 euros

(estimation Capital : 6 escargots surgelés Metro, hors frais fixes et personnel)

Si l'odeur de beurre persillé est forte, il s'agit sans doute d'un arôme artificiel utilisé dans les escargots précuisinés surgelés à 16 euros les 60. « Pire, certains utilisent des achatines, mollusques africains caoutchouteux, dans de fausses coquilles », dépole Marie Taillard, de la DGCCRF.

Soupe à l'oignon

Prix de vente : 8 euros

Coût de revient : 0,80 euros

(estimation Capital : soupe déshydratée Metro + croûtons et fromage râpé en sachet, hors frais fixes et personnel)

C'est la spécialité parisienne la plus répandue aux abords du Sacré-Cœur et de Notre-Dame. « Mais dans 80% des cas, c'est du lyophilisé », s'insurge le chef Xavier Denamur. Un kilo de poudre à 11 euros remplit une quarantaine d'assiettes. Astuce : si les oignons sont petits ou translucides, la soupe n'est pas maison.

Quenelles de Lyon

Prix de vente : 18 euros

Coût de revient : 1,10 euros

(estimation Capital : quenelles de brochet en conserve Metro + sauce + garniture, hors frais fixes et personnel)

« Industriel », « immonde » : sur Internet, les bouchons lyonnais en prennent pour leur grade. Si certains continuent de préparer eux-mêmes leurs quenelles, avec lait, beurre, farine, œuf et brochet, beaucoup les achètent en conserve, à 11,50 euros les 80, en rajoutant du riz. Et économisent le salaire d'un commis.

Cassoulet du sud-ouest

Prix de vente : 16 euros

Coût de revient : 1,50 euros

(estimation Capital : cassoulet tout préparé en conserve Metro + salade et garniture, hors frais fixes et personnel)

Oubliés, saucisses et haricots mijotés, une boîte de 4 kilos à 15 euros suffit à garnir dix assiettes. Pas le genre du chef local David Prevel, qui prépare son cassoulet en deux jours. Son conseil : « Si le plat contient des manchons et pas de cuisses et que la chapelure n'est pas gratinée, méfiance. »

Crêpe bretonne

Prix de vente : 6,50 euros

Coût de revient : 1,20 euros

(estimation Capital : prix des matières premières pour une galette complète, hors frais fixes et personnel)

Faite maison, avec des produits locaux, la crêpe bretonne offre déjà de belles marges : entre 70 et 80% ! Un peu de farine, du lait, un œuf, du jambon et du gruyère de bonne facture : avec seulement 1,20 euro d'ingrédients, une galette complète gourmande se vend entre 6 et 7 euros. Mais en utilisant de la farine chinoise, du jambon bas de gamme et du gruyère surgelé, la marge peut grimper à 90%.

Bouillabaisse

Prix de vente : 25 euros

Coût de revient : 2 euros

(estimation Capital : base de soupe de poisson surgelée Metro + poissons en vrac surgelés + légumes, hors frais fixes et personnel)

« A moins de 50 euros l'assiette, difficile d'avoir une vraie bouillabaisse ! » Fondateur de l'annuaire Restaurants qui font à manger, Alain Tortosa est formel. En cause : le coût élevé des poissons de roche, indispensables à la recette. Pour proposer cette spécialité marseillaise à 25 euros seulement, les restaurateurs peu scrupuleux l'achètent surgelée, en se contentant de rajouter des pommes de terre.

Confit de canard

Prix de vente : 14 euros

Coût de revient : 2 euros

(estimation Capital : manchons de canard confit en conserve Metro + garniture, hors frais fixes et personnel)

Du Périgord au Tarn, c'est LA spécialité du Sud-Ouest. Or le vrai confit, ça prend du temps. « C'est sûr qu'ouvrir une boîte est plus rapide que mettre la viande au sel 24 heures, la cuire pendant deux heures, la refroidir puis la faire revenir », peste le chef Xavier Denamur. Le bon test ? « Secouez la cuisse. Si la viande tombe, c'est de la conserve. »

Piperade basque

Prix de vente : 11 euros

Coût de revient : 1,10 euros

(estimation Capital : piperade en conserve Metro, hors frais fixes et personnel)

Certains chefs, comme le Basque Xavier Isabal, prennent la matinée à préparer leur piperade, avec tomates du jardin et compotée d'oignons maison. Ce n'est pas le cas de tous ses confirères du littoral. « Vous payez plus la vue que le contenu de l'assiette », s'agace le restaurateur. Un indice ? L'aspect du jambon de Bayonne.

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