automobile connexion

Publié le par ottolilienthal

L’électrification rapide du parc automobile se heurte à la réalité du terrain. Sans aller jusqu’à sa remise en cause totale, il faut garder à l’esprit que le choix du tout électrique a été pris de façon précipitée, inconsidérée, sous le coup de l’émotion, notamment après le scandale du « dieselgate »...

Résultat : une filière automobile en crise en Europe, en France en particulier, où les fermetures partielles de sites, les baisses de cadence et le non-renouvellement des intérimaires se multiplient — quand ce ne sont pas des licenciements massifs ou des arrêts définitifs d’usines. Tous les constructeurs sont concernés : Stellantis à Poissy, Mulhouse, Sochaux, Rennes, Douvrin ; Renault à Sandouville, etc. Les équipementiers plongent aussi. S’il sort de moins en moins de véhicules des chaînes de montage, c’est que la demande fait défaut.

En Europe, les immatriculations sont très loin de leurs niveaux habituels. En France, les ventes se dérobent également et se situent à leur plus bas niveau depuis près d’un demi-siècle. Le passage à la voiture électrique ne peut être tenu pour seul responsable de cette dégringolade, mais il y contribue très directement.

Une promesse de modernité qui s’essouffle

Leurs ventes ont certes augmenté depuis la volonté des pouvoirs publics de les imposer, mais elles plafonnent et n’ont pas remplacé les véhicules thermiques, dont les immatriculations se sont simplement stabilisées après avoir chuté. Signe que l’échec n’est pas très loin, la part de marché du 100 % électrique reste coincée en dessous de 18% depuis deux ans. Contre toute attente, le groupe Stellantis a annoncé prolonger jusqu’en 2030 la durée de vie de ses moteurs diesel. Audi abandonne pour sa part son objectif de mettre fin à la production de moteurs à combustion interne à l’horizon 2033. Les exemples ne manquent pas.

Une transition devenue privilège

L’électrique devait incarner une transition accessible à tous. Elle a ramené l’automobile à son statut originel : un privilège de riches. Le profil type d’un acheteur de véhicule neuf en dit long : majoritairement un homme, âgé de plus de 54 ans, cadre, chef d’entreprise, exerçant une profession libérale ou retraité aisé. Avec l’explosion des tarifs, le budget pour un véhicule neuf est devenu hors de portée pour les plus jeunes.

La transition vers l’électrique a considérablement alourdi la facture, même si la flambée des prix est multifactorielle, avec pêle-mêle : l’augmentation du coût des matières premières et des composants ; l’inflation réglementaire, qui multiplie les normes et renchérit le coût de production ; et enfin la stratégie des constructeurs, qui misent sur le haut de gamme plutôt que sur des modèles abordables (mis à part certains segments low-cost).

Un marché artificiel sous perfusion politique

Autre facteur fondamental à ne pas oublier. Dans une économie de marché, une technologie s’impose par rapport à ses concurrentes lorsqu’elle est plébiscitée par les clients. Or, dans le cas de la voiture électrique, elle s’impose non pas parce qu’elle a su démontrer sa supériorité du point de vue des clients, mais par volonté politique. D’ailleurs, lorsque ces incitations ont été supprimées, comme à Hong Kong ou au Danemark en 2017, les ventes se sont littéralement effondrées.

À bien des égards, le marché du véhicule électrique est artificiel. Il ne faut donc pas s’étonner que le marché le lui rappelle de temps à autre. Les différents gouvernements l’ont bien compris. C’est pourquoi ils exercent désormais des pressions sur l’Europe pour freiner les réglementations jusqu’alors ultra-favorables au développement des véhicules électriques. Les Allemands le réclament, et en matière d’automobile, ce que veut l’Allemagne, Dieu le veut.

Alexandre Mirlicourtois

Publié le lundi 10 novembre 2025

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Voiture-electrique-pourquoi-c-est-un-echec

Publicité
Sans un virage majeur, le Sénat prédit un « crash certain » pour l'industrie française

La commission des affaires économiques du Sénat a adopté le rapport d’une mission transpartisane sur l’industrie automobile française. Présenté ce mercredi, il réclame notamment de « sortir du tout électrique » et des mesures afin de « protéger le marché, le temps de restaurer des règles du jeu équitable ».

« Crash », « grand danger », « menace de disparition »… Les sénateurs ne sont pas habitués à brandir le chiffon rouge. C’est pourtant ce qu’ils ont fait, ce mercredi, en présentant les conclusions de la mission d’information sur l’avenir de la filière automobile française adoptées à la mi-journée par la commission des affaires économiques. « L’industrie automobile française, colonne vertébrale de notre économie, est menacée », assure Dominique Estrosi Sassone, la présidente (Les Républicains-Alpes-Maritimes), de la mission dont les trois co-rapporteurs, Annick Jacquemet (Union Centriste-Doubs), Alain Cadec (apparenté LR-Côte d’Armor) et Rémi Cardon (socialiste, écologiste et républicain-Somme) ont tour à tour exprimé leurs inquiétudes.

« La crise est profonde et durable. L’industrie automobile française peut, à court terme, disparaître sous l’effet conjugué de la contraction sans précédent du marché et la concurrence d’acteurs extra-européens, notamment chinois », estime la sénatrice Annick Jacquemet. « Les 800 000 emplois en France sont en grand danger. Interdire la vente des voitures thermiques à partir de 2035 est suicidaire. L’Europe se tire une balle dans le pied », abonde Alain Cadec.

Relever les droits de douane

Également réclamé lundi par le chancelier allemand Friedrich Merz, le report de l’interdiction de la vente des voitures thermiques à partir de 2035 est la première des 18 recommandations du rapport sénatorial. Lequel préconise de « relever les droits de douane sur les véhicules électriques chinois afin de limiter drastiquement les importations et de rétablir une concurrence équitable, le temps que les acteurs européens se « mettent à niveau ». Les sénateurs proposent d’ « imposer un contenu local européen pour les véhicules vendus en Europe, de l’ordre de 80 % pour les composants hors batterie, et de fixer un objectif d’au moins 40 % des batteries à partir de 2035 ».

Obliger à des transferts de technologie

Les élus de la chambre haute demandent, par ailleurs, une harmonisation à l’échelle de l’UE des politiques de soutien à l’achat ou à la location de véhicules électriques. Ils souhaitent aussi « un soutien aux usines de production de batteries européennes en adaptant le cadre européen des aides d’État et en mobilisant mieux les fonds européens ».

Outre un plan d’accompagnement des équipementiers, les auteurs du rapport, qui ont interrogé une centaine d’acteurs de la filière depuis fin 2024, souhaitent « encourager la production de petits véhicules électriques accessibles sur le modèle des kei cars japonaises en créant une catégorie réglementaire ad hoc ». Ils veulent également « contraindre les acteurs extra-européens qui souhaitent s’implanter en Europe à des transferts de technologie » et appellent à « l’émergence d’un écosystème français et européen du véhicule numérique » par la « création d’un Airbus européen du logiciel embarqué ».

Laurent Bodin

https://www.leprogres.fr/economie/2025/10/15/sans-un-virage-majeur-le-senat-predit-un-crash-certain-pour-l-industrie-francaise

Dacia vous présente sa future voiture de 3 mètres pour 4 personnes, à seulement 13 000 euros...

Quand Dacia dit non à la flambée des prix, ainsi qu’à la démesure technologique. La marque présente son Hipster concept, un mini SUV électrique et vraiment pas cher, long d’à peine 3 m mais pouvant accueillir 4 personnes à bord. Préparez-vous à le voir très bientôt.

Mais c’est quoi cette petite voiture ?! Elle a en effet une impression de déjà-vu…mais pas en France. Le Dacia Hipster reprend les codes des kei car japonaises, ces véhicules ultra abordables connus pour leur petit gabarit, leurs avantages fiscaux, et leur succès retentissant au pays du Soleil levant. La marque roumaine (groupe Renault) a présenté aujourd'hui, ce lundi 6 octobre, ce concept car électrique, assurément inspiré du quadricycle Citroën Ami (voiture sans permis). Mais le Dacia Hipster Concept serait lui bel et bien une voiture -avec permis- mesurant 3 mètres de long, pour 1,53 mètre de hauteur et 1,55 mètre de largeur.

C'est tout petit, certes, alors est-ce qu’il y a vraiment de la place à l'intérieur ? Oui, cet engin aux allures de mini SUV présente quatre véritables places sur lesquelles peuvent même aisément s’installer des passagers de plus de 1,80 m. Tout est pensé pour le confort à bord, quand on voit que les sièges sont creusés, en armature simple de tissu aéré en filet pour plus d’espace aux jambes, que le plancher est entièrement plat, et que le coffre est modulable de 70 à 500 litres grâce à une banquette elle-même modulable. Le constructeur utilise des solutions économiques comme une teinte de carrosserie unique, une poignée de porte extérieure en forme de sangle, des vitres latérales coulissantes, etc.

Et vous, combien seriez-vous prêt à payer pour avoir le Dacia Hipster ?

Et côté techno, Dacia a visé à l’essentiel avec une planche de bord en plastique simple dénuée de tout chichi hi tech, son petit écran en face du conducteur et son support de smartphone, qui fera office d’interface de navigation, de musique ou de configuration des paramètres. Les autres fonctions, éléments de carrosserie et nombreux rangements seront à personnaliser comme bon vous semble au moment de la commande. Cette voiture électrique serait capable de couvrir les usages quotidiens des automobilistes. Ils ne peuvent évidemment pas partir en vacances avec cette mini-voiture, à propulsion électrique. Peu de détails sont donnés sur l’autonomie visée par l’Hipster, qui pourrait semble-t-il atteindre 130 à 180 km environ et une capacité potentielle de vitesse maxi d’au moins 90 km/h. Tout dépendra de son homologation.

Et vous, combien seriez-vous prêt à payer pour avoir le Dacia Hipster ? Alors qu’elle avait commencé à suivre la tendance du marché, qui voit les tarifs exploser, la marque semble revenir à sa promesse de base, celle de tenir des prix imbattables. Elle lance tout du moins un nouveau pavé dans la marre pour relancer la petite voiture bon marché en Europe. Si ce concept car est produit en série, il pourrait être proposé bien en dessous des 15 000 euros, et un peu au-dessus des prix appliqués pour des quadricycles (voitures sans permis) vendus à un peu moins de 10 000 euros, selon les médias spécialisés autos.

Grâce à des optimisations de coûts, le prix de ce mini SUV Hipster pourrait donc bien se caler autour de 13 000 euros. Et s'il est éligible au nouveau bonus écologique pouvant aller jusqu’à 4 200 euros grâce à une potentielle fabrication en Europe, c’est le jackpot pour vous ! Et connaissant Dacia, présenter un concept-car annonce souvent une voiture de série. Le Hipster, dans une version peut-être légèrement corrigée en vue de la réglementation européenne, pourrait donc arriver en concession dès 2027.

Justine Pérou, Cheffe de rubrique automobile
Publié le
https://www.capital.fr/auto/dacia-vous-presente-sa-future-voiture-de-3-metres-pour-4-personnes-a-seulement-13-000-euros-1519214

Stellantis accumule les déboires...

Précisons que Stellantis exploite et commercialise quinze marques automobiles, dix issues du groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) (Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat Automobiles, Fiat Professional, Jeep, Lancia, Maserati et Ram) et cinq issues du groupe français Groupe PSA (Citroën, DS Automobiles, Opel, Peugeot et Vauxhall).

Le géant automobile Stellantis a dévoilé ses résultats financiers pour 2024, et le constat est sans appel : recul des ventes, effondrement des bénéfices et pression accrue sur la rentabilité. Après des années de croissance solide, le groupe subit une correction brutale, marquée par une baisse de 70 % de son bénéfice net et un chiffre d’affaires en recul de 17 %.


L’usine de Mulhouse ne sera finalement pas épargnée par les difficultés commerciales du groupe Stellantis. Après avoir annoncé un arrêt de la production sur plusieurs sites européens, dont Poissy en France, mais aussi en Allemagne, en Italie et en Espagne, la direction de Stellantis a annoncé, mardi, l’interruption de l’activité de l’usine de Mulhouse du 27 octobre au 2 novembre. Depuis l’arrêt de la fabrication de la Peugeot 508, l’usine alsacienne fabrique uniquement les Peugeot 308 et 408, ainsi que la DS7.

« Un contexte sectoriel alarmant »

« Cette décision concerne près de 2 000 salariés du site, s’ajoutant aux mesures similaires déjà annoncées pour l’usine de Poissy et d’autres sites européens », souligne Laurent Gautherat, responsable de la CFE-CGC qui évoque « un contexte sectoriel alarmant ». « Cette annonce confirme une détérioration continue de la situation industrielle, avec des répercussions directes sur l’emploi et la stabilité des sites de production », ajoute Laurent Gautherat qui évoque environ un millier de salariés mis au chômage partiel du 27 octobre au 2 novembre. Et le responsable de la CFE-CGC de demander à la direction de « maintenir et moderniser les installations pour garantir la compétitivité du site ».

« Ajuster le rythme de production »

« Cette mesure vise à ajuster le rythme de production à un marché européen difficile, tout en gérant les stocks de manière aussi efficace que possible avant la fin de l’année », indique un porte-parole de Stellantis qui évoque une « mise à profit des périodes pour faire des travaux et proposer des formations à nos salariés, en somme, pour continuer à travailler sur la performance industrielle de nos sites ». L’usine Stellantis de Sochaux, qui produit1044 voitures par jour, des Peugeot 3008 et 5008, a également annoncé plusieurs jours d’arrêt, cette fois en raison d’un problème de fournisseur.

Au total, 2 500 salariés, sur les 6 500 du site, sont concernés, selon Stellantis. « Notre portefeuille de commandes sur les Peugeot 3008/5008 présente une part importante de versions PHEV et Long Range. Nous devons construire nos programmes de production en fonction des contraintes capacitaires de nos fournisseurs pour répondre à ce mix, tout en gérant les stocks aussi efficacement que possible avant la fin de l’année », a justifié l’usine.


Laurent Bodin. Le Dauphiné. 01/09/2025

Publicité
Voiture d’occasion : pourquoi les petits prix sont aussi les plus risqués pour votre portefeuille

Derrière les petites annonces alléchantes, acheter une voiture d’occasion à prix mini peut au final virer au cauchemar, et vous coûter très cher. Les compteurs kilométriques trafiqués constituent en effet une escroquerie bien rodée en France, qui touche particulièrement les modèles sous la barre des 5 000 euros, selon une étude

Petits prix, gros ennuis ? Selon une étude de CarVertical, une société spécialisée dans les rapports d'historique automobile, plus les voitures d’occasion affichent des tarifs attractifs, plus vous risquez de tomber sur un véhicule au compteur kilométrique trafiqué. Vous savez, il s’agit de cette arnaque récurrente qui vise à vendre un modèle avec un kilométrage nettement en-dessous de la vérité. Un véritable fléau puisqu’il suffit d’une reprogrammation électrique, presqu’impossible à déceler pour le commun des mortels, pour réussir l’entourloupe. En Europe, 4,9% des véhicules d’occasion sont concernés par ce phénomène, avec un manque à gagner par rapport à la valeur réelle des véhicules vendus d’environ 5,3 milliards d’euros par an, dont 1,15 milliard d'euros pour la France, d’après les estimations de CarVertical.

Les voitures d’occasion de moins de 5 000 euros ont le taux de fraude le plus élevé

Ce spécialiste a mené l'enquête en analysant les rapports d’historique de véhicules achetés par ses utilisateurs durant un an (de mars 2024 à mars 2025) afin d’alerter sur les modèles les plus exposés au trafic de compteur. Bilan : les acheteurs à la recherche de véhicules pas chers doivent être particulièrement vigilants. Dans la catégorie des modèles à moins de 5 000 euros, 3,2 % d’entre eux sont en effet dotés d’un compteur kilométrique trafiqué. C’est le taux de fraude le plus élevé. Il baisse ensuite à 2,7% pour les voitures affichées en revente entre 5 000 et 10 000 euros, et atteint 1,9% pour celles comprises entre 10 000 et 15 000 euros.

CarVertical explique aussi que la catégorie des “premium” et haut de gamme n’est pas épargnée par la fraude. Certes, le risque paraît plus limité en proportion – 1,8% des modèles entre 35 000 et 40 000 euros, 1,1% entre 45 000 et 50 000 euros, ou encore 1,6% au-delà de 50 000 euros, mais, lorsque la supercherie frappe, les pertes financières explosent. Un simple compteur trafiqué sur un véhicule de 50 000 euros peut en effet coûter plusieurs milliers d’euros de manque à gagner à l’acheteur. Sans compter les dangers liés à l’usure réelle du modèle.

Pour éviter de vous faire arnaquer, vous devez adopter le bon réflexe : vérifiez l’historique du véhicule par l’intermédiaire du service Histovec, proposé par la délégation à la sécurité routière. C’est gratuit et officiel mais peut-être pas assez complet. CarVertical, comme Autoviza ou Autorigin, peuvent également vous transmettre des rapports, mais en moyennant environ 20 à 30 euros par voiture.

Justine Pérou, Cheffe de rubrique automobile
Publié le
https://www.capital.fr/auto/voiture-doccasion-pourquoi-les-petits-prix-sont-aussi-les-plus-risques-pour-votre-portefeuille-1518493

La voiture, un bien devenu trop cher...

L’envolée post-covid des ventes de voitures d’occasion, concomitante à une pénurie de pièces pour les voitures neuves, semble aujourd’hui bien loin. Après les ventes de véhicules neufs, celles de seconde main marquent aussi le pas.

Au mois de juillet, le nombre de re-immatriculations est sensiblement inférieur au demi-million d’unités (489 465) et en baisse de 4 % par rapport au même mois de l’année dernière. Le tout après un mois de juin déjà inquiétant avec une baisse de 4,8 %.

« Les salaires n’ont pas suivi »

Comment expliquer que tout le secteur automobile soit dans une telle impasse, à tel Oint que l’on puisse craindre une morosité structurelle ?
La première raison étant une inflation, de l’ordre de 25 % ces dix dernières années, que les potentiels acheteurs n’arrivent tout simplement plus à suivre. « Quand vous regardez le prix d’une Clio il y a dix ans, ça valait 15 000 €. Aujourd’hui, c’est 25 000 €. Les salaires n’ont pas suivi cette hausse », argue Gaétan Toulemonde, analyste du marché de l’automobile.

« On a des prix de vente qui sont élevés et qui sortent du marché nombre d’automobilistes qui n’ont, soit pas les moyens, soit qui ont les moyens, mais ne veulent pas mettre autant d’argent dans une voiture », complète l’économiste Flavien Neuvy.

« Des arbitrages sont faits par les consommateurs ». Les prix de vente résultent d’ailleurs, eux aussi, d’arbitrages… des constructeurs. « La pénurie des semi-conducteurs a fait que les constructeurs ont privilégié les modèles qui margeaient le plus au détriment de ceux qui margeaient le moins, donc les véhicules les plus Chers », nous explique Gaétan Toulemonde. « Or, il y a une règle de trois assez simple : à chaque fois que les prix augmentent de 1 %, les volumes baissent de 1 %. »

Une réalité que les construc­teurs ont sciemment ignorée quand la conjoncture leur était plus favorable pour dégager un maximum de profits. « On a traversé une période exceptionnelle ces cinq dernières années, avec, plus de clients que de voitures à vendre, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire de l’industrie automobile », relate Flavien Neuvy. « À partir du moment où vous avez plus de clients que de voitures disponibles, ça incite à augmenter les prix puisqu’il y a toujours des clients en face. Les constructeurs ont peut-être eu l’illusion qu’ils pouvaient augmenter les prix sans trop de dégâts ».

L’industrie automobile restant, par nature, une industrie de volume, un manque de volumes crée des usines en sous-charge et une pression sur les prix, insoutenable pour la classe moyenne, habituellement motrice du marché. D’autant que, outre la hausse des prix, d’autres facteurs entrent en compte avant de franchir la porte d’un concessionnaire, les automobilistes déjà motorisés faisant preuve d’un certain attentisme, à l’heure où le choix de l’énergie peut s’avérer complexe.

Il est urgent d’attendre

« Si vous demandez autour de vous, les gens qui réfléchissent à acheter une voiture sont en situation de stand-by parce que tien ne les convainc réellement. Ils conservent leur véhicule plus longtemps, ne sachant pas exactement par quoi ils vont le remplacer ou n’ayant pas les moyens », souligne Gaétan Toulemonde. Flavien Neuvy abonde : « Il y a un flou autour de l’avenir de l’industrie automobile. Pour le dire pluS simplement, les gens sont dubitatifs à l’idée de passer à l’électrique. Beaucoup pensent que la réglementation changera, qu’on n’ira pas à l’interdiction des véhicules thermiques en 2035 et qu’il est urgent d’attendre. Cequi a un impact direct sur les volumes de vente ».

Autant de problèmes qui se superposent et posent une question qui pourrait s’avérer existentielle pour toute l’industrie automobile : qui peut encore s’acheter une voiture ? « Pour rebondir, il faudra régler certains problèmes », insiste Gaëtan Toulemonde, qu’ils soient conjoncturels, économiques, politiques… C’est essentiel pour se remettre au niveau du portefeuille des consommateurs.


Antoine Ajavon. Le Dauphiné. 10/08/2025

Acheté une voiture électrique…

et je ne suis pas sûre de le refaire !

Après avoir testé l’hybride, j’ai sauté le pas. En septembre dernier, je suis passée au véhicule tout électrique. Non pour l’attrait de la nouveauté, mais pour des considérations écologico-politico-pratiques.
En clair : faire des économies de carburant et d’entretien, moins polluer et anticiper la mise en place des zones à faibles émissions – qui depuis ont été abandonnées…

Confort de conduite, zéro bruit, look sympa… Les premières impressions sont plutôt grisantes. Mais j’arrête là, je ne fais pas un essai automobile ! D’autant qu’après plusieurs mois d’usage, le bilan s’avère mitigé. Autonomie limitée, opacité des prix des bornes de recharge rapide, disponibilité relative desdites bornes…
Plusieurs aléas ont douché mon enthousiasme. Et pas que le mien, semble-t-il, à voir l’atonie du marché depuis le début de l’année, à 18 % des ventes. Bien loin des objectifs de décarbonation fixés par la Commission européenne, qui a interdit la vente de véhicules à moteurs thermiques neufs à partir de 2035…

  • Le prix, principal frein à l’achat

Si la voiture électrique peine à convaincre, c’est qu’elle n’est pas encore à la portée de toutes les bourses. Même pour les modèles d’entrée de gamme. Il n’existe quasiment aucun modèle à moins de 20 000 euros, hormis la Dacia Spring, dans sa version basique, mais qui, parce qu’elle est fabriquée en Chine, ne permet plus de bénéficier du bonus écologique.
Pour une Renault Twingo électrique, il faut débourser au minimum 21 000 euros ; 23 000 euros pour une Citroën ë-C3. Et on ne parle là que de petites citadines. Pour une berline, comptez entre 50 000 et 100 000 euros. Qui peut aujourd’hui payer une telle somme ?

Personnellement, après moult tergiversations, j’ai opté pour un modèle de taille moyenne, davantage destiné à l’usage urbain mais suffisamment spacieux pour voyager en famille. Dotée d’une batterie de 64,6 kWh, elle promet une autonomie de 400 kilomètres. Pas la plus puissante ni la plus rapide en termes de charge, mais j’y reviendrai plus loin.
Au vu du prix d’achat élevé et de l’incertitude concernant l’usure des batteries, j’ai opté pour un leasing (ou crédit-bail, qui permet de louer un véhicule pour une durée déterminée avec option d‘achat), avec frais d’entretien inclus. Coût de l’opération : des mensualités de 300 euros par mois.

En 2024, 59 % des acquisitions de véhicules neufs ont été réalisées grâce à une location de ce type. Pour autant, est-ce rentable ? Pas si sûr… Dans une étude publiée en mars dernier, l’UFC-Que Choisir montrait qu’en 2025, « une voiture électrique neuve reste plus chère qu’un modèle thermique équivalent », hors aide à l’achat. « Considérant une durée de possession de quatre ans, les coûts supplémentaires s’élèvent à 2 900 € pour un petit véhicule et 4 300 € pour un véhicule de grande taille. »

Ainsi, une Peugeot e-208 reviendrait à son propriétaire à 6 658 euros par an (5 824 euros de leasing + 834 euros d’électricité) contre 5 298 euros pour un modèle similaire version thermique (3 989 euros de leasing + 1 309 euros de carburant). Sachant que le kilométrage prévisionnel influe sur le prix du leasing : plus on prévoit de faire de kilomètres, plus le montant du loyer est élevé…

  • Un bonus écologique considérablement réduit

Certes, il existe des aides. Mais parlons-en ! La prime à la conversion a été supprimée, soit une perte de 1 500 à 5 000 euros pour les acheteurs. Et le bonus écologique considérablement réduit, plafonné à 4 200 euros contre 7 000 euros auparavant, pour les ménages les moins favorisés. En outre, le « leasing social » – la fameuse « voiture électrique à 100 euros par mois », promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022 – revient en septembre prochain.

Cette formule s’adresse aux ménages modestes dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 16 300 euros. Les leaders du marché français ont d’ores et déjà commencé à enregistrer des précommandes pour cette offre limitée à environ 50 000 voitures. Sauf que cette fois, les automobilistes ne pourront plus cumuler le bonus écologique et l’aide du leasing social. Pas sûr, là non plus, que le dispositif soit accessible aux populations précaires qui en ont le plus besoin.

En revanche, sur le marché de l’occasion, l’électrique « s’impose déjà comme une solution financièrement plus avantageuse », estime l’UFC, qui a calculé qu’« en seconde main, le propriétaire économisera environ 2 000 € sur cinq ans. En troisième main, le propriétaire économisera jusqu’à 4 000 € sur sept ans. » Mais c’est sans compter le risque de panne de la batterie, dont la longévité moyenne est de 1 000 à 1 500 cycles de recharge. Sachant que son remplacement peut coûter jusqu’à 10 000 euros… Cela fait réfléchir…

  • Tous les automobilistes ne sont pas égaux face à la recharge

Encore faut-il pouvoir recharger son véhicule. Aujourd’hui, 85 % des détenteurs de véhicule électrique utilisent en priorité une installation à domicile, selon l’UFC Que Choisir. Dans mon cas, ma facture d’électricité a logiquement augmenté, mais j’y gagne, comparé au budget que je mettais auparavant dans l’essence. De fait, pour une charge à domicile, le prix de revient est d’environ 3 à 4 euros pour 100 km.

Pour la même distance avec un véhicule thermique, le coût du carburant peut varier de 8 à 15 euros. Petit bémol, pour ceux qui vivent en immeuble, la recharge à domicile est souvent impossible si le bailleur n’a pas prévu de borne. Et la fluctuation des prix de l’électricité pourrait à nouveau grimper… Autre interrogation : le réseau pourrait-il supporter un développement massif de la voiture électrique ?

Dans les faits, les infrastructures sont encore insuffisantes pour répondre à la demande croissante. Selon l’UFC, « un conducteur sans accès à une borne privée devra débourser près de 550 euros supplémentaires par an ». Lors de mes dernières vacances, j’ai fait un périple de 1 600 km environ. Le prix des recharges m’est revenu à 160 euros.
Un rapide calcul montre qu’avec une voiture thermique, le carburant m’aurait coûté 50 euros de plus. Une différence relativement faible. Et c’est sans parler des deux fois où toutes les bornes fonctionnelles étaient occupées – eh oui, ces machines tombent régulièrement en panne, ce qui rallonge les délais d’attente en période de départ en vacances… Et même si au 31 mai 2025, la France se targuait de bénéficier de 169 106 points de recharge ouverts au public, lesdites bornes sont inégalement réparties sur le territoire français.

Je savais qu’en roulant à l’électrique, je ne traverserais pas la France d’une seule traite. Mais je ne pensais pas faire de si longues pauses… En effet, toutes ces installations ne possèdent pas la même puissance. Les recharges « rapides » et « très rapides » permettent de reprendre la route après une demi-heure de charge, voire moins, contre plusieurs heures pour une recharge « normale ».
À condition que le modèle soit capable d’accepter de telles puissances. Ce qui n’est pas mon cas, j’en ai fait les frais…

Enfin, affirmer que la voiture électrique est « propre » ou « zéro émission » est mensonger. Au quotidien, la voiture électrique, parce qu’elle n’émet pas de pollution, présente certes un bilan carbone positif. D’après l’ONG Transport & Environnement, les voitures électriques en Europe émettent, en moyenne, plus de 3 fois moins de CO2 que les voitures à essence équivalentes.
Mais le processus de production, en particulier la fabrication des batteries, peut-être à l’origine d’une empreinte écologique considérable. Tout comme leur destruction.

Ma prochaine voiture sera-t-elle toujours électrique ? J’y réfléchis déjà.


Alexandra Chaignon. L’humanité. Source

Une simple question : l’État et les collectivités locales peuvent-ils vraiment se permettre de perdre entre 30 et 35 milliards d’euros de recettes par an ? Quand on connaît l’état des finances publiques, la réponse paraît évidente. Cette somme représente les recettes générées par ce qui est appelé aujourd’hui « l’accise sur les carburants ou les énergies fossiles ». Ce n’est pas une nouveauté. Elle a remplacé en 2022 la « taxe intérieure de consommation des produits énergétiques » (TICPE), qui elle-même avait succédé en 2011 à la TIPP, instaurée en 1928 sous le nom de taxe intérieure pétrolière. Les noms changent, mais l’ADN reste le même : taxer les automobilistes.

Défis budgétaires de l’électrification

Si le rendement de ces taxes est aussi important, c’est que le carburant (avec le tabac) est le produit le plus taxé en France. Une simple décomposition du prix d’un litre de gasoil ou du SP95 le montre : début juillet, le coût matière et de distribution représentait entre 43 et 44% du prix total payé par l’automobiliste, les taxes et la TVA entre 56 et 57%. La répartition du prix d’un kilowattheure d’électricité montre un poids des taxes inférieur de 25 points.

Si la comparaison entre les différentes sources d’énergie est complexe, il est possible d’affirmer, sans se tromper, que l’électricité est beaucoup moins taxée que les carburants routiers fossiles par unité d’énergie utile. Et c’est pour ça que l’électrification de l’ensemble du parc de véhicules particuliers à marche forcée devient un véritable casse-tête budgétaire : près d’un million de véhicules électriques circulent déjà en France. Cela ne représente certes à peine plus de 2% du parc total. Mais, compte tenu des engagements pris pour supprimer les ventes de véhicules neufs thermiques, du tournant déjà pris par les constructeurs pour proposer une offre « 100% électrique » de plus en plus complète et déshabiller leurs catalogues des modèles à essence ou diesel, l’essor du parc électrique va rapidement devenir explosif, dans tous les sens du terme.

Scénarios fiscaux pour maintenir l’équilibre

Dans le rapport « Les enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone », la Direction générale du Trésor estime, à fiscalité inchangée, la perte d’accise sur les énergies fossiles de l’ordre de 11 milliards d’euros à l’horizon 2030 et de 33 milliards à l’horizon 2050 (où 100 % ou presque du parc serait électrique). La hausse de la consommation d’électricité anticipée générerait une hausse des recettes d’accise sur l’électricité de l’ordre de 1 à 3 milliards, suivant l’horizon temporel. Pour les caisses publiques, c’est une perte nette de 10 et 30 milliards d’euros.

C’est impossible et les regards se tournent naturellement vers ce qui se passe, ce qui est en cours de préparation ou évoqué dans les pays où l’électrification du parc est avancée. Un véritable inventaire à la Prévert : coup de rabot, voire suppression des aides à l’acquisition ; fiscalité à la propriété ; hausses des péages (routiers et urbains) et du stationnement ; système automatisé de tarification kilométrique par GPS ; taxation des bornes de rechargement ou des batteries. La facture va devenir salée pour les automobilistes. Non seulement le prix de l’électricité va augmenter, c’est inexorable en raison du coût de la transition énergétique, mais s’ajoutera le durcissement de la fiscalité sur l’usage du véhicule sous une forme ou une autre, c’est inévitable vu l’état de finances publiques.

 
Alexandre Mirlicourtois

Publié le vendredi 18 juillet 2025

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Vehicule-electrique-et-TIPP-une-bombe-fiscale-a-retardement

Publicité

Le premier constructeur automobile chinois réduit la production dans plusieurs usines en raison de l'augmentation des stocks de véhicules électriques et d'une croissance des ventes plus lente que prévu, ont rapporté plusieurs médias, dont Reuters et CarNewsChina.

En mai 2025, BYD a lancé des remises agressives sur 22 de ses modèles, baissant les prix jusqu'à 53 000 yuans (7 390 dollars américains) afin de réduire les retards chez les concessionnaires. Cependant, les stocks ont continué d'augmenter malgré ces fortes baisses de prix. Un important réseau de concessionnaires de l'est de la Chine a même suspendu ses activités, en partie à cause des stocks invendus.

Nous avons constaté au cours de l'année dernière que BYD a été le fer de lance de la fabrication automobile chinoise qui est devenue de plus en plus populaire à l'échelle mondiale.

https://www.zerohedge.com/markets/byd-slumps-after-scaling-back-production-rising-inventories-slower-sales-growth

commentaire de Gail Tverberg :

Si BYD réduit sa production, cela doit être un mauvais indicateur de la capacité du monde à acheter des véhicules.

 

Les Français bouderaient-ils l’automobile ? À voir l’allure des immatriculations de véhicules neufs, le divorce semble consommé. Les ventes déçoivent mois après mois, et 2025 s’annonce, une fois de plus, difficile, avec un marché prévu en recul. Quant aux ventes de voitures d’occasion, elles ne sont pas particulièrement dynamiques. Après deux années médiocres, leur rebond en 2024 a été décevant, et le niveau des immatriculations reste inférieur à la moyenne enregistrée depuis 2010. À force de poursuivre les automobilistes, la voiture disparaîtrait-elle peu à peu du quotidien des Français ?

Une réalité plus nuancée

La réalité est plus complexe, car elle ne cadre pas avec deux autres données fondamentales. D’abord, l’évolution du parc. Il ne cesse de s’étendre et dépasse désormais 39 millions de véhicules. Certes, le parc actif, c’est-à-dire les véhicules en circulation réelle (sans ceux hors d’usage, en vente ou non utilisés), est moins important, mais sans l’hypothèse hasardeuse d’une modification profonde de sa structure, la tendance est correcte. Il progresse lui aussi et probablement plus vite que la population des 20-84 ans, un proxy du nombre d’automobilistes potentiels. Ensuite, le taux de motorisation ne baisse pas ou de façon très marginale, sauf dans les zones où des alternatives existent, souvent en lien avec la densité urbaine.

Un vieillissement du parc automobile

La variable permettant de faire le lien entre tous ces paramètres est l’âge moyen du parc. Il ne cesse de s’élever pour atteindre près de 12 ans, en hausse de plus de 2 années et demi entre 2011 et 2024. Et si l’âge moyen des véhicules augmente, c’est parce que les ménages les poussent à bout : en moins de 15 ans, la part des véhicules de plus de 20 ans a plus que doublé pour atteindre 11% du parc. Un simple calcul. Le produit de la multiplication de l’âge moyen d’un véhicule par le nombre de kilomètres annuellement parcourus donne approximativement le total du kilométrage affiché au compteur. Pour un particulier roulant au diesel, c’est plus de 170 000 kilomètres en moyenne, en hausse de 40% en 12 ans. Pour un véhicule à essence, c’est 111 000 kilomètres, en progression de 17% sur la même période.

Une question de coût et d’accessibilité

L’amélioration de la fiabilité et le meilleur suivi des véhicules ont incontestablement joué un rôle, tout comme la flambée des prix des véhicules neufs ou d’occasion peu kilométrés, qui a contraint les familles les moins favorisées à allonger la durée de vie de leurs véhicules ou, quand cela n’est plus possible, à les remplacer par des modèles légèrement plus jeunes. Car les voitures neuves sont redevenues des produits de luxe. Selon une étude de l’Institut Mobilité en Transition, les prix catalogue des véhicules, pondérés par les ventes, ont augmenté de 24% entre 2020 et 2024, l’équivalent de 6 765 euros, pour atteindre près de 35 000 euros.

Les profils d’acheteurs et leur évolution

Le profil type d’un acheteur de véhicule neuf en dit long : principalement un homme, âgé de plus de 54 ans, cadre, chef d’entreprise, exerçant une profession libérale ou retraité aisé. Parmi les évolutions notables depuis les années 90, l’âge moyen de l’acheteur a progressé de plus de 10 ans. Le constat est amer : les Français ne roulent pas moins, mais ils roulent vieux, car la majorité n’a plus accès au marché du neuf et de moins en moins à celui de l’occasion récente.

 
Alexandre Mirlicourtois

Publié le vendredi 20 juin 2025

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Les-Francais-roulent-de-plus-en-plus-dans-du-vieux

« On a un marché qui s’effondre »… Le secteur automobile français continue de plonger (et ça ne va pas s’arrêter)...

Les ventes de voitures neuves ont encore chuté de 12 % en mai par rapport à l’année précédente...

L’année 2024 n’avait pas été très reluisante pour le marché de la voiture neuve en France. Eh bien sachez que 2025 fera pire. En mai, le nombre d’immatriculations a reculé de 12 % par rapport à l’année précédente. C’est bien pire que le mois d’avril, qui avait limité la casse à -5,6 %, selon les derniers chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Dans ce contexte de crise, aucun constructeur n’échappe au marasme. Stellantis recule de 10 %, Renault de 7 %, Volkswagen de 12 % et Toyota en chute libre à -25 %. Si l’on se réfère à la période pré-covid, on constate une érosion de 30 % du nombre de voitures neuves vendues dans l’Hexagone, malgré l’essor de l’électrique. Cette plongée du secteur embarque bon nombre d’entreprises dans les profondeurs : les équipementiers sont en PLS et les concessionnaires se tournent les pouces.

Cette crise profonde va-t-elle se prolonger ? C’est fort probable, tant les indicateurs ne sont pas bons. Flavien Neuvy, économiste et expert de l’observatoire Cetelem, nous explique pourquoi le secteur automobile est en grande difficulté. Et pourquoi il va sans doute le rester.

Faut-il s’inquiéter de ce nouveau recul des ventes de voitures neuves ?

La tendance n’est clairement pas bonne depuis le début de l’année. Les chiffres de ventes auxquels vous faites référence sont en baisse, alors qu’ils sont basés sur une année qui était déjà faible. Ça montre la profondeur de la crise que traverse le secteur automobile. Il n’y a pas un seul constructeur qui s’en sort bien. Tout le monde est touché. On est à un point bas, très bas.

A quoi cette crise est-elle due ?

Il y a évidemment plusieurs facteurs. Le premier problème, c’est le prix. L’évolution des prix de vente est décorrélée de l’inflation. Aujourd’hui, une voiture neuve coûte en moyenne 35.000 euros (+ 33 % en dix ans !). Qui peut se payer ça ? Quand on regarde qui achète du neuf, on voit que ce sont les 20 % des Français les plus riches. Les autres, soit ils ne peuvent pas, soit ils ne veulent pas mettre une telle somme dans une voiture.

Les nouvelles réglementations sur la sécurité ou les émissions ont alourdi le prix des voitures mais les constructeurs ont aussi leurs torts. Ils ont voulu fabriquer des voitures plus haut de gamme, pour dégager plus de marge. L’État a aussi sa part de responsabilité car en imposant des malus, il tire les prix vers le haut. Ce n’est vertueux pour personne. Avec 600.000 voitures de moins en cinq ans, c’est un sacré manque à gagner sur la TVA. Ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour l’environnement car les gens préfèrent garder leur vieille voiture. On voit que le diesel a la cote sur le marché de l’occasion.

Pensez-vous que cette crise va encore durer ?

C’est probable. Pour l’instant, les prises de commande ne sont pas bonnes donc les trimestres prochains seront sans doute encore difficiles. Je ne vois pas comment on pourrait avoir un rebond dans les mois qui viennent. On pense qu’on terminera l’année autour de 1,6 million de voitures neuves vendues en un an. En 2019, on était à 2,2 millions. C’est 600.000 voitures de plus. Vous imaginez ? On a un marché qui s’effondre. Cela fait des années que les concessionnaires nous alertent, mais un peu dans le vide.

Quelles sont les solutions pour redresser le secteur ?

On ne peut clairement pas rester sur ces volumes. Toute la filière souffre. Il y a des équipementiers qui ont déjà annoncé de grands plans sociaux. Il va falloir relancer les ventes. Les constructeurs doivent se remettre à fabriquer des modèles moins onéreux, d’autant plus que la concurrence avec la Chine va s’accroître. Les Chinois arrivent avec des véhicules de plus en plus performants et à des prix intéressants.

Mais ce qu’il faut avant tout, c’est de la stabilité dans les politiques de mobilité. Aujourd’hui, personne ne comprend rien, car ça change tout le temps. On nous dit que les moteurs thermiques seront interdits dans l’Union européenne en 2035. Mais tout le monde pense que ce sera décalé. Les consommateurs doutent, ils s’interrogent. Et du coup, ils n’achètent pas. Ils sont comme dans le brouillard, ils freinent, ils ralentissent. L’incertitude, c’est ce qu’il y a de pire en économie. Aujourd’hui, les gens sont attentistes, ils attendent de voir ce qu’il va se passer.

Propos recueillis par Camille Allain

https://www.20minutes.fr/economie/4156565-20250602-marche-effondre-secteur-automobile-francais-continue-plonger-ca-va-arreter

Malus écologique : gare à ce piège fiscal, qui attend les acheteurs de voitures d’occasion en 2026...

Dans certains cas, l’achat d’un véhicule d’occasion risque de vous coûter plus cher dès 2026. La faute à un nouveau dispositif, soumettant au malus écologique des voitures de seconde main qui en étaient jusqu’ici exonérées. Capital fait le point sur cette mesure, et les futurs montants de taxe à payer…

Voilà une mesure passée largement inaperçue, mais qui risque de vous coûter cher si vous achetez une voiture d’occasion, dès l’an prochain. Car le gouvernement a voulu, dans sa dernière loi de finances, réparer un trou dans sa raquette fiscale. Et récupérer, au passage, de précieuses recettes pour son budget. Explications : certains véhicules neufs, bien que polluants, sont exonérés du malus écologique, cette taxe apparue en 2015 pour verdir le parc auto. C’est le cas, notamment, des voitures achetées par des personnes titulaires de la carte invalidité (dispositif CMI, ou mobilité inclusion), et de celles achetées par des familles nombreuses ou par des diplomates. Ou encore, assez logiquement, des voitures neuves achetées à l’étranger. Or, si de telles voitures importées finissaient par être soumises, à leur revente et lors d’une première immatriculation en France, à ce malus écologique, ce n’était jusqu’ici pas le cas des autres véhicules exonérés de taxe. Le gouvernement a décidé de mettre fin à ce régime dérogatoire, dès le 1er janvier 2026. La mesure, rétroactive, concernera toutes les voitures initialement achetées à partir de 2015, ayant bénéficié d’une telle exemption, et qui viendraient à être revendues sur le marché de l’occasion. Et c’est l'acheteur du véhicule de seconde main qui devra payer la taxe…

Comment est calculé ce malus “adapté” à votre future “occaz” ?

Pour compliquer un peu plus la donne, la base de calcul de ce malus s’appuiera sur le barème en vigueur au moment de l'année de première immatriculation (le barème a régulièrement changé), assorti d’un rabais, qui sera lui-même en fonction de l’ancienneté du véhicule… Pour faire simple, la réduction à appliquer variera de 3% par trimestre dans les premiers mois suivant l’achat du véhicule neuf, à 6% par an après 10 ans de première immatriculation. Avec ce système, le rabais obtenu sur le malus à payer sera d’environ 50% au bout de sept ans, et de 75% après 11 ans. Et tout véhicule de plus de 15 ans sera totalement exonéré, grâce à un abattement de 100% à appliquer, quel que soit le modèle ou ses émissions polluantes…

Autant dire que le mécanisme de calcul, associant coefficient de décote, et grille de taxation en lien avec la date de première immatriculation, sera une véritable usine à gaz pour le candidat au rachat… Le gouvernement serait peut-être bien inspiré de mettre en place un système de simulation, pour aider à évaluer la note finale ?

Mais combien allez-vous payer en plus ? Prenons des exemples simples et réalistes pour illustrer ce qui vous attend dès janvier prochain. Vous repérez par exemple une Renault Mégane essence immatriculée pour la première fois en mars 2020, et dont les émissions de CO2 atteignent 120 g/km ? Pour vous mettre en conformité, si cette voiture avait été initialement exonérée de malus, il vous faudra payer 148,2 euros de taxe. Soit le malus en vigueur en 2020, assorti d’un rabais d’ancienneté de 43% (70 mois d’utilisation du véhicule). C’est plutôt un modèle BMW datant de 2022 et émettant 219 g/km de CO2, que vous visez ? Sachez alors qu’il vous faudra payer… 23 668 euros de malus ! Ce montant énorme s’explique par la grille en vigueur à l’époque de la première immatriculation, déjà lourde, et par un taux d'abattement de seulement 33% (4 ans d’ancienneté).

Même si la mesure ne devrait concerner, au final, qu'une faible part du parc roulant, et donc des véhicules de seconde main mis en vente, il faudra être vigilant dès début 2026. Alors, ce ne sera plus seulement le kilométrage et le carnet d’entretien de la voiture qu’il faudra passer au crible, mais aussi sa date de première immatriculation, le niveau de ses émissions de CO2 et l'exonération fiscale dont auraient pu profiter les précédents propriétaires... Cela vous évitera une mauvaise surprise au moment de commander la carte grise

https://www.capital.fr/auto/malus-ecologique-gare-a-ce-piege-fiscal-qui-attend-les-acheteurs-de-voitures-doccasion-en-2026-1514076

La mobilité électrique en berne en 2024
et ses conséquences

 

 pdfclic

 

 

 

          L’électrification à 100 % des véhicules, voitures individuelles et petits utilitaires, est de loin la meilleure solution pour décarboner la mobilité routière. La croissance rapide du parc de voitures 100 % électriques est donc un enjeu essentiel pour accélérer la décarbonation et atteindre l’objectif fixé au niveau européen d’arrêt des fabrications en 2035 de tout véhicule neuf utilisant des énergies fossiles.

 

     Où en est-on sur cette trajectoire ? Après plusieurs années de croissance ininterrompue jusqu’en 2023, les ventes annuelles de voitures 100 % électriques ont régressé en 2024 en France, en Europe et ailleurs. Et il apparaît clairement qu’avec la baisse de ces ventes en 2024, on est loin de l’objectif prévu, en France et en Europe. Pourquoi et quelles en sont les conséquences, notamment pour le climat ?

 

     L’analyse des causes de cette situation met en évidence un premier facteur, majeur : l’importance des aides étatiques à l’achat de ces voitures, qui restent plus chères que les voitures thermiques pures et que les voitures hybrides, voitures thermiques « électrifiées » qui se subdivisent en hybrides simples (qui n’ont pas besoin d’être rechargées en électricité car elles rechargent naturellement leurs « petites » batteries lors des ralentissement et des freinages) et en hybrides rechargeables équipées de batteries plus importantes, qui doivent être rechargées sur des bornes électriques à l’instar des voitures 100 % électriques et permettent des roulages en mode purement électrique sur des distances de l’ordre d’une cinquantaine de km en moyenne.

 

     Fait nouveau en 2024, les achats se sont massivement reportés sur les hybrides simples, au détriment de toutes les autres catégories de voitures. Le prix d’achat élevé des voitures 100 % électriques est le facteur dominant de cette évolution du marché, dont la solution passe par des aides étatiques à l’achat, ceci dans tous les pays, en attendant la baisse des prix de ces voitures grâce à l’allongement des séries et aux progrès technologiques. Mais ce n’est pas la seule cause : comme le montrent les enquêtes d’opinion, d’autres facteurs sont malheureusement à l’œuvre, qui freinent également les achats de voitures 100 % électriques : scepticisme sur l’intérêt de ces voitures pour le climat, idées fausses sur leur fiabilité, réticences diverses d’ordre psychologique. La solution n’est ici plus financière, mais comme le dit l’ancien directeur technique de Renault, cette situation appelle des efforts urgents de pédagogie : « Il faut absolument que nous arrivions à convaincre les « électro-sceptiques » et les « électro-prudents » que le 100 % électrique est la bonne solution pour l’environnement, y compris sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule ».

 

     Toute la question est donc de savoir si les choix des acheteurs en 2024 vont persister dans les années à venir et jusqu’à quand.

 

     En tout état de cause, la longue marche vers l’électrification intégrale des véhicules est complexe. Elle embarque en effet aussi des considérations de politique industrielle, incluant des répercussions sociales sur l’emploi, touchant à la pérennité de l’industrie automobile française et européenne, qui doit faire face à la redoutable concurrence chinoise par les prix. Cette situation était rendue encore plus difficile pour les constructeurs européens par le risque de devoir payer dès 2025 des amendes très élevées pour non-respect des objectifs de baisse des émissions moyennes de CO2 de leurs ventes, objectif que seules des ventes de voitures 100 % électriques beaucoup plus élevées qu’en 2024 sont susceptibles de faire baisser. Mais les acheteurs ne sont pas suffisamment au rendez-vous… Ce risque vient heureusement d’être reporté par la Commission européenne qui a proposé le 3 mars 2025 de retenir les émissions moyennes des trois années 2025 à 2027, et non plus seulement l’année 2025.

 

     Dans ce contexte difficile, la politique gouvernementale actuelle d’aides à l’achat de voitures 100 % électriques apparaît comme incohérente eu égard à l’importance de ces aides pour déclencher l’acte d’achat. En 2024, ces aides ont atteint environ ≈ 1,5 Md€, somme compensée à 90 % par les recettes du malus automobile sur les émissions de CO2, sans par conséquent peser significativement sur le budget de l’État. En 2025, le gouvernement a fait le choix de diviser ces aides par plus de 2, à 700 M€, alors que le double malus sur les émissions de CO2 et sur le poids (nouveauté en 2025 pour ce dernier) devrait rapporter environ ≈ 2,4 Mds€. Ainsi, au lieu de flécher le surplus important attendu du malus en 2025 vers les aides à l’achat de voitures 100 % électriques, le malus servira surtout à financer le budget de l’État. Le pays est certes fortement endetté, mais ce choix est un très mauvais signal envoyé aux acheteurs potentiels, clairement contre-productif au regard de l’objectif de décarbonation, érigé en priorité par ailleurs.

 

On ne peut que déplorer que le court terme fasse oublier le long terme.

 

Lien vers l’étude de Georges Sapy :
La mobilité électrique en berne en 2024 et ses conséquences

 

Copyright © 2025 Association Sauvons Le Climat

La crise du secteur automobile européen....

Au rythme où nous allons, nous ne pourrons plus acheter de voiture électrique ni aucune autre voiture.

https://www.eleconomista.es/motor/noticias/13348911/05/25/alarma-en-la-automocion-europea-renault-y-stellantis-advierten-que-2025-puede-ser-el-punto-de-no-retorno.html

Le déclin du marché européen est alarmant. Selon Elkann, 15 millions de véhicules ont été vendus en 2024, bien moins que les 18 millions de 2019, avant la pandémie. « C'est le seul grand marché mondial qui ne s'est pas remis de la Covid », affirme le dirigeant, qui prévient :

« Au rythme actuel, le marché pourrait être divisé par deux en seulement une décennie. » John Elkann, président de Stellantis, et Luca de Meo, PDG de Renault, s'accordent sur le diagnostic : une réglementation excessive freine la compétitivité et rend l'accès aux voitures plus cher.

« Entre 2015 et 2030, le prix d'une Renault Clio aura augmenté de 40 %, et 92,5 % de cette augmentation est due à la réglementation », affirme Meo. Elkann  avertissant qu'un quart du travail d'ingénierie de ses marques est consacré uniquement à la conformité réglementaire...

(commentaire de Quark)

Il y a comme un air d’enterrement autour des ZFE. Deux amendements en commission spéciale proposant leur suppression ont été votés à une large majorité. ZFE, pour « Zones à Faibles Émissions ». Un instrument de lutte contre les dégâts sanitaires causés par la pollution de l'air liée à l’automobile qui consiste à ne tolérer que les véhicules les plus récents dans les centres-villes, rebaptisées par ces opposants « Zones de Fortes Exclusions ». Pour ces derniers, le message est clair : « qui trie les voitures trie les humains ». Le sujet est hautement inflammable. À moins d’un an des élections municipales, le souvenir des gilets jaunes refait surface et les ZFE seront un des enjeux des prochaines élections.

Une urgence sanitaire bien documentée

Il faut revenir sur quelques principes de base et quelques chiffres pour éclairer le débat. Le constat : l’air de nos villes est pollué. Cette pollution tue. L’automobile n’est pas l’unique responsable mais y participe. C’est suffisamment documenté. L’objectif : protéger la santé publique, en réduisant la pollution, c’est-à-dire en effectuant une transition vers une mobilité plus propre et plus douce. Le principe : limiter l’accès des véhicules les plus polluants dans certaines zones urbaines. Les ZFE sont imposées par la loi (en partie poussées par les exigences européennes de qualité de l’air) mais mises en place par les collectivités locales. Sur la feuille de route, pas de contestations possibles. En revanche, là où le bât blesse c’est sur sa mise en application.

Une exclusion massive du parc automobile

Limiter l’accès à certaines zones aux seuls véhicules électriques ou de Crit’Air 1 et 2, c’est interdire de rouler à 30% du parc automobile français, soit l’équivalent de plus de 10 millions de véhicules. Or, ce parc n’est évidemment pas équitablement réparti et il existe une double ségrégation. En termes de niveau de vie d’abord. Quatre indicateurs suffisent. En termes de motorisation : 2 voitures sur 3 des 10% des ménages les plus modestes tournent au diesel. C’est à peine 40% pour les plus aisés. La motorisation électrique qui est, elle, plébiscitée est réservée à l’élite : 20% des ménages les plus favorisés détiennent quasiment la moitié du parc, contre à peine plus de 5% pour les 20% disposant des revenus les plus modestes.


Une fracture automobile profondément inégalitaire

Parallèlement, les véhicules plus anciens sont plus fréquents parmi les ménages modestes. Les voitures de plus de 15 ans représentent jusqu'à 43% de celles détenues par les 10% les plus pauvres, contre moins d’une sur cinq dans le parc des 10% des plus aisés. Finalement, l’ensemble de l’information est synthétisé dans la répartition du parc ayant le droit de rouler dans les ZFE : les Crit’Air E, 1 et 2 représentent à peine la moitié du parc des plus modestes mais 80% à l’autre bout de l’échelle.

Deux France face à la transition écologique

La seconde ségrégation est spatiale. Centres urbains vs ruralité. Plus de 85% des véhicules à Paris disposent du bon sésame ; mais nettement moins d’un sur deux dans des départements ruraux comme l’Indre, La Creuse. Or, les ZFE tendent à se répandre un peu partout, 25 sur le territoire au 1er janvier dernier.

Et on arrive à ces deux France irréconciliables : avec d’un côté les ménages les plus aisés, qui ont les moyens de vivre en centre-ville, qui disposent des transports collectifs, qui peuvent se permettre de ne plus avoir de véhicule ou s’il en ont un, répondant parfaitement aux bons critères, et de l’autre les plus modestes, en périphérie ou zones rurales, qui n’ont d’autre choix que la multi-motorisation avec des autos trop polluantes pour accéder au centre-ville et dont la valeur ne cesse de dégringoler.

Entre les deux, un manque d’accompagnement de l’État : le soutien à l’électrification a été divisé par deux, le leasing social n’aura duré que quelques semaines. Concilier impératif sanitaire et justice sociale est pourtant un impératif, au risque sinon de revoir une « gilets-jaunes-revendications » de la France.

 
Alexandre Mirlicourtois

Publié le mardi 01 avril 2025

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Vers-l-enterrement-des-ZFE-L-auto-et-la-fracture-sociale_

Le secteur de l’automobile…

… plombé par les droits de douane.

Donald Trump continue sa vaste offensive commerciale.

Après l’acier et l’aluminium, le président américain s’attaque au secteur automobile.

Ces droits de douane de 25 % s’appliqueront à « toutes les voitures non fabriquées aux États-Unis et à certaines pièces détachées », a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, précisant qu’ils entreront en vigueur « le 2 avril 2025 et que nous commencerons à les collecter le 3 ».
Le taux total de taxation sera de 27,5 % de la valeur. « Nous allons faire payer les pays qui font des affaires chez nous et prennent notre richesse », a-t-il expliqué.

Il n’y aura que des perdants

Les partenaires commerciaux des États-Unis, le 27 mars 2025, réagissent à la nouvelle offensive de Donald Trump contre le libre-échange.
La fédération des constructeurs automobiles allemands décrit cela comme un « signal fatal pour le libre-échange » et avertit qu’il n’y aura « que des perdants » dans la « guerre commerciale qui s’ouvre ». Ferrari annonce une augmentation des prix de vente aux États-Unis jusqu’à 10 %.
Le ministre français de l’Économie, Éric Lombard, appelle à une riposte européenne, soutenue par Berlin. Le Japon et le Canada.

Pour Stellantis de Poissy (Yvelines), cette déclaration de guerre commerciale suscite des inquiétudes. Le groupe est directement menacé via ses marques américaines : Ram, Dodge, Chrysler ou encore Jeep.
Des centaines de milliers de voitures sont fabriquées dans trois usines au Canada et deux usines au Mexique pour des raisons de coûts ou de savoir-faire. Ces importations représentent 37 % des véhicules vendus par Stellantis aux États-Unis. Pour le groupe, le coup est rude.

Les constructeurs américains sont également concernés, car leur modèle économique inclut le Mexique et le Canada où ils ont des usines. Ford, General Motors et Stellantis ont averti jeudi que les droits de douane ne devaient pas « faire augmenter les prix pour les consommateurs », en plaidant pour la « compétitivité » de la production automobile « nord-américaine », incluant donc Canada et Mexique.

Même Elon Musk, proche allié de Donald Trump et patron de Tesla, craint d’y laisser des plumes.
Jeudi, les actions des constructeurs reculaient sur les marchés boursiers, reflétant l’inquiétude croissante des investisseurs face à ces changements réglementaires qui pourraient perturber la chaîne d’approvisionnement et affecter les profits à court terme.


Article rédigé après lecture de plusieurs médias dont le Dauphiné Libéré. MC

https://librejugement.org/2025/03/29/le-secteur-de-lautomobile/ 

 

L’automobile redevient-elle ce qu’elle était à son début, un luxe réservé aux plus favorisés ? Le profil type d’un acheteur de véhicule neuf en dit long : majoritairement un homme, âgé de plus de 54 ans, cadre, chef d’entreprise, exerçant une profession libérale ou retraité aisé. Et, parmi les évolutions les plus marquantes depuis les années 90, l’âge moyen de l’acheteur a progressé de plus de 10 ans. C’est un premier signe : le budget d’un véhicule neuf devient hors de portée pour les plus jeunes, dont le taux d’équipement recule. Le véhicule que l'on possède dépend directement de ses ressources : plus du quart du choix des 10% les plus riches porte sur des voitures neuves, contre seulement 4% chez les 10% les plus modestes.

Une explosion des prix aux multiples causes

La cause ? L’explosion des tarifs. En six ans, le prix moyen d’un véhicule neuf a bondi de 10 000 euros, passant de 26 000 à 36 000 euros, selon une étude de AAA Data. La flambée des prix est multifactorielle, avec pêle-mêle : l’augmentation du coût des matières premières et des composants ; la transition vers l’électrique, qui alourdit considérablement la facture ; l’inflation réglementaire, qui multiplie les normes et renchérit le coût de production ; et enfin la stratégie des constructeurs, qui misent sur le haut de gamme plutôt que sur des modèles abordables (mis à part certains segments low-cost).

Un cercle vicieux qui exclut les classes populaires

C’est à partir d’ici qu’un cercle vicieux s’enclenche : les prix s’élèvent ; seuls les plus aisés achètent ; la demande se recentre vers le haut de gamme, incitant les constructeurs à délaisser les petits modèles. Peu à peu, les classes populaires et modestes sont écartées, tandis que le marché se tourne toujours plus vers les catégories les plus favorisées, poussant les constructeurs… et ainsi de suite. Résultat : les 20% les plus riches concentrent 40% des achats de voitures neuves, tandis que la majorité des Français se contente de modèles d’occasion vieillissants. Mais ce repli sur l’occasion a ses limites : l’atrophie du marché du neuf finira par se répercuter sur l’offre en seconde main, qui deviendra elle aussi inabordable pour les ménages les plus modestes. Bref, c’est la fin de la démocratisation de l’automobile.

Vers une mobilité à deux vitesses

Parmi les marqueurs de cette fracture sociale, deux sont incontournables. Il y a d’abord l’âge moyen des véhicules. Il ne cesse de s’élever. Il est possible d’y voir les conséquences de l’amélioration de l’entretien du parc, passage au contrôle technique oblige… cela doit jouer en effet. Mais c’est bien plus encore le signe de l’impossibilité, pour une part croissante de la population, de s’orienter vers le neuf. L’âge du parc diesel, celui des classes populaires vivant en périphérie souvent contraintes à la multi-motorisation, augmente le plus rapidement.

La répartition par Crit’Air, c’est-à-dire le niveau de pollution du véhicule, sésame indispensable donnant le droit (ou non) de circuler dans certaines zones, est plus édifiante encore : près d’un véhicule sur deux détenus par les ménages appartenant aux trois déciles de niveaux de vie les plus bas est égal ou supérieur au Crit’Air 3 et se retrouve de facto banni de circulation dans les zones à faibles émissions ou ZFE des grands centres urbains, reléguant ces ménages aux marges. Pour les 10% les plus aisés, cela concerne à peine plus d’un véhicule sur cinq. Si rien ne change, les riches rouleront en neuf et en électrique, les autres s’accrocheront à des modèles d’occasion de plus en plus vétustes ou devront renoncer à se déplacer, réduisant ainsi leur accès à l’emploi, aux services et à la vie sociale.

La voiture, longtemps symbole de liberté et de progrès, est en passe de devenir un privilège. Une régression brutale, qui pourrait bien se transformer en bombe sociale.

 
Alexandre Mirlicourtois

Publié le vendredi 14 mars 2025

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-La-voiture-devient-un-luxe-de-riche_

Réparation auto : pourquoi les voitures à essence ne font pas regretter de passer chez le garagiste...

Si vous êtes propriétaire d’un véhicule thermique, qui plus est à essence, vous tenez entre les mains le modèle le moins cher à réparer, par rapport à la moyenne du parc en circulation. Quant au prix du SAV des électriques, il est très élevé. Une étude de l’association Sécurité et réparations automobiles (SRA) détaille la facture. ..

Rouler sans se ruiner, c’est possible et cela commence par le modèle de voiture choisi. Et contrairement aux idées reçues, il ne fait pas bon se déplacer en véhicule électrique, notamment si l’on se penche sur le cas des factures au garage, après un sinistre. C’est du moins l’enseignement d’une étude publiée hier par l'association Sécurité et réparation automobiles (SRA), qui regroupe bon nombre de compagnies d'assurance auto, et qui a fait une mise au point sur les coûts de réparation automobile en 2024.

Bilan : après un sinistre, remettre en état une voiture thermique coûte bien moins cher qu’un véhicule électrifié, pourtant censé être bon pour la planète comme pour le portefeuille… L'enquête montre en effet que les modèles roulant à l’essence pure se distinguent par un coût de réparation moindre de -5,2% par rapport à la moyenne de tous les véhicules en circulation, toutes énergies confondues. 

Autre championne, la voiture diesel, dont le coût de remise en état est pile dans la moyenne du marché (+0,3%). En revanche, pour les propriétaires de modèles à batterie, les frais s’envolent. Les réparations des voitures électrifiées coûtent 15% de plus que la moyenne du parc roulant en France, et le surplus atteint même 15,7% pour les hybrides, contre 14,3% pour les 100% électriques. Le SRA explique par ailleurs qu’en 2024, les véhicules électrifiés ont représenté 12% des sinistres de collision au total, contre 8% en 2023.

Le prix des pièces de rechange a augmenté de 29% en 4 ans

Ces surcoûts se justifient en partie par les écarts d’âge, et donc de technologie, entre les motorisations. Le parc de voitures électrifiées étant, par définition, beaucoup plus récent que celui des voitures thermiques. Ainsi, selon l’association, «en se limitant aux véhicules de moins de 2 ans (...) en comparaison des véhicules essences, les hybrides sont 10,4% plus chers à réparer et les électriques 7,7%.» Par ailleurs, l’association indique que dans cette même génération, les modèles électrifiés représentent 40% des sinistres (dans le détail, hybrides 23% et électriques 17%), suivis des essences à 38% et des Diesel à 21%.

D’après l’étude, en matière de réparation, l’inflation sévit encore durement : le prix des pièces de rechange a ainsi augmenté de 29% en 4 ans, devant le poste peinture à +27%, et celui de la main-d'œuvre à +21%. Des hausses qui pèsent tout particulièrement sur les véhicules électrifiés, qui se distinguent par leur surpoids, ainsi que par un design et une motorisation plus complexes. 

Les pièces nécessaires à leur réparation sont donc plus nombreuses et sophistiquées, tout comme la main-d'œuvre. Ce qui explique que sur un véhicule de ce type, les tarifs moyens, pose comprise, pour changer un rétroviseur, un pare-brise, ou certains bandeaux lumineux au design très léché, peuvent vite exploser.

Si la note est salée pour les conducteurs de véhicules hybrides, par rapport au prix moyen de réparation de l'ensemble du parc, c’est aussi que ces autos associent traction thermique et électrique. Ce dédoublement des chaînes de traction oblige à additionner le nombre de pièces nécessaires à la réparation, et augmente la complexité du dépannage. 

Du côté des véhicules électriques, qui comprennent en moyenne 10 fois moins de pièces, c’est le coût des cellules de batteries qui pèsent sur le budget réparation. Ces éléments représentent en effet 40%, ou plus, du prix de ces voitures. Après un sinistre, les experts, qui les estiment plus fragiles et non réparables, ont tendance à demander le remplacement du pack complet, pour davantage de sécurité. De là à penser qu’avoir un accident avec une voiture électrique est la pire nouvelle qui soit pour son portefeuille…

https://www.capital.fr/auto/reparation-auto-pourquoi-les-voitures-a-essence-ne-font-pas-regretter-de-passer-chez-le-garagiste-1509399

Luca de Meo prédit un avenir sombre à la voiture électrique...

À la tête pourtant d’une division dédiée « Ampère » ouverte aux partenariats, le DG de Renault estime que la voiture électrique sera 40 % plus chère en 2030...

Pour tous ceux qui défendent bec et ongles l'essor et la suprématie de la voiture fonctionnant sur batteries, la prévision de Luca de Meo sur les prix de vente tourne à la douche froide. Dans un entretien accordé au journal flamand De Tijd (L'Écho) et cité par gocar.be, il fait un pronostic glaçant. Alors que beaucoup de commentateurs parient sur la baisse du coût des batteries, effective avec la technologie plus simple LFP, le directeur général de Renault table au contraire sur une augmentation de 40 % du coût de production.

Et qui est responsable, selon lui ? L'Europe qui, paradoxalement, parie sur le tout électrique à compter de 2035 mais édicte dans le même temps un catalogue de mesures contraignantes qui vont mobiliser énergie et investissements conséquents afin de satisfaire à ces nouvelles exigences. Et Luca de Meo de citer les huit à douze nouvelles réglementations qui seront assénées chaque année jusqu'en 2030 à des constructeurs déjà en apnée.

Luca de Meo, qui vient de quitter la présidence tournante de l’ACEA représentant l’ensemble de la profession, sait de quoi il parle. Il a été l’interlocuteur une année durant des politiques qui refont, depuis Bruxelles, le monde de l’automobile. Ou qui accentuent son déclin, croit-on décrypter en filigrane de l’entretien, puisqu’un quart de la R & D sera consacré dans les cinq prochaines années à se plier à cette course d’obstacles.

Ainsi, alors que le marché et la masse des consommateurs attendent toujours la petite voiture électrique au prix de son équivalent thermique, c'est le contraire qui va se passer. Les tarifs vont fatalement répercuter cette boulimie réglementaire qui n'est pas sans rappeler les travers français en matière d'administration. Mais il semble bien que l'Europe soit capable de faire pire encore avec une seule consolation : le durcissement incessant de la réglementation s'applique à l'ensemble des marques de la planète qui souhaitent écouler leurs voitures sur le vieux continent. Cependant, il n'est pas du tout exclu que certaines d'entre elles décident de se passer de ce marché voué à une dérive kafkaïenne dont on ne voit pas le bout.

Pour ces mêmes raisons, Renault, qui a scindé ses activés thermiques et électriques en deux divisions « Horse » et « Ampère », risque fort de ne pas attirer les partenaires dans ce qu'il nomme « l'Airbus de l'électrique ». Au moment précis où Nissan envisage sérieusement de quitter l'Alliance pour passer sous la coupe de Honda, Renault risque de se retrouver bien seul. Il constate qu'il n'y a plus d'argent sur les marchés européens pour financer l'automobile en raison de ces réglementations qui découragent les investisseurs.

Et, amer, de relever que les Chinois ont au moins dix ans d'avance et qu'ils détiennent, avec les matières premières, le pouvoir quasi intégral sur les batteries. Cela leur permet de les vendre, selon Luca de Meo, au prix de revient à leurs constructeurs nationaux et au prix fort aux étrangers.

La cécité européenne n'a pas relevé cela et continue de foncer tête baissée dans la direction voulue par les Chinois.

https://www.lepoint.fr/automobile/luca-de-meo-predit-un-avenir-sombre-a-la-voiture-electrique-02-01-2025-2579068_646.php

Fiat condamné à revenir au thermique sur la 500....

Elle devait être le symbole du nouveau monde de Stellantis en convertissant l’icône aux batteries. Mais si le constructeur propose, le consommateur dispose.

C'est une cuisante leçon pour Stellantis (ex-PSA et groupe Fiat-Chrysler) : la Fiat 500, qui est l'expression absolue de l'automobile à l'italienne, doit revenir à ses fondamentaux. Et relancer à la hâte les versions à moteur thermique que ce modèle né…. en 1957 n'aurait jamais dû délaisser. Ainsi, si elle est toujours fabriquée dans l'usine de Tychy, en Pologne, à raison de 125 000 exemplaires par an, l'usine de Mirafiori, dans la banlieue de Turin, a été chargée d'assembler ce modèle iconique converti à l'électrique depuis 2021. Un cadeau empoisonné, car Fiat a vu les ventes se tarir à 65 000 exemplaires en 2023, un niveau d'alerte tel qu'il a fallu stopper trois semaines les chaînes de Mirafiori en février.

Les 3 000 employés du site et les syndicats croient revivre les heures les plus sombres de la marque et de la Cassa integrazione, un fonds de licenciement largement utilisé dans les années 1970. Le salut du site industriel qui devait venir par les batteries se révèle être un fiasco retentissant, dont Carlos Tavares porte la responsabilité. Après avoir décrié la politique européenne du tout électrique avec des arguments irréfutables, le directeur général du groupe semble s'être résigné à l'échéance électrique, reléguant à la figuration les moteurs thermiques qui sont toujours admis, voire souhaités, par l'ensemble des autres continents. Vérité en deçà de l'Europe, erreur au-delà est un dogme de l'UE qui s'aperçoit que la Terre continue de tourner sans elle. Reste à évaluer l'ampleur des dégâts de cette politique du tout électrique là où il fallait aménager une transmission douce entre les deux technologies.

Méthode Coué

Après avoir fait le plein des « geeks » et des dévots de l'électrique avec des ventes au zénith à son lancement, les choses ont commencé à ralentir pour la 500e en 2022. La greffe astucieuse d'une troisième porte et la promotion intensive assurée par Leonardo DiCaprio n'ont pas suffi à relancer la demande. Même les chasseurs de primes cumulant toutes les aides possibles jusqu'aux derniers rabais considérables accordés par Fiat (3 000 euros s'ajoutant actuellement aux 4 000 de bonus gouvernemental), rien n'y a fait. Désormais, la 500e se retrouve face à la masse qui rejette l'électrique et le secours prochain de la 600e ne devrait pas vraiment changer les choses pour des consommateurs doutant de la pérennité de cette technologie. Et surtout de son bien-fondé économique alors qu'un bon moteur thermique fait parfaitement l'affaire à moindre coût sans obérer la valeur à la revente.

C'est tellement vrai que les marques communiquent désormais moins sur le prix de vente et plus sur le leasing, dont la mensualité apparaît presque banale. C'est sans compter le réalisme du consommateur qui commence à comprendre qu'il faut rétribuer un intermédiaire financier, que les frais de remise en état en fin de leasing sont d'autant plus élevés qu'il y a des batteries et que l'on se retrouve à ce terme du contrat sans voiture. La remise en cause du tout électrique ne fait que commencer et Stellantis ne se consolera pas en observant qu'il n'est pas le seul à devoir composer. En effet, plusieurs marques se sont déjugées après avoir annoncé, avec un excès de zèle confondant, un calendrier anticipé du passage à l'électrique par rapport au terme réglementaire de 2035.

 

Certains ont même déjà fait machine arrière (Mercedes, BMW, Volkswagen Group, etc.) en annonçant qu'ils relançaient l'étude de nouveaux moteurs thermiques. Le pilonnage de la communication visant à placer le moteur thermique parmi les solutions d'hier a fini par ressembler à une méthode Coué, comme si on voulait se convaincre du bien-fondé de l'électrique. À l'inverse, les plus radicaux, comme Volvo, ont peut-être déjà dépassé le point de non-retour sous le management chinois jusqu'au-boutiste de Geely, pro-électrique s'il en est. Pendant ce temps, en Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni s'impatiente et estime que Stellantis n'en fait pas assez en termes d'investissements dans les usines de la Botte, dont la sous-production est devenue alarmante.

"Akio Toyoda, PDG de Toyota entre 2009 et 2023, a montré son scepticisme avec les voitures électriques à plusieurs reprises. Il a récemment indiqué que ces véhicules ne représenteraient que 30% de l’industrie automobile mondiale dans l’avenir. Cette position, largement critiquée, semble avoir été soutenue par la détection d’une lente adaptation de ces voitures, notamment sur les marchés des États-Unis et de l’Allemagne, grandes puissances de l’industrie automobile."


Le secteur des véhicules électriques est confronté à un nouveau défi qui n’a rien à voir avec le prix d’acquisition, l’absence d’aides directes ou les insuffisances de l’infrastructure de recharge. À cette occasion, l’accent est mis sur la réticence des grutiers, les professionnels chargés de l’assistance routière, envers les véhicules électriques. En effet, certains grutiers ont indiqué que, si les conditions actuelles persistaient, ils pourraient s’abstenir de fournir des services aux voitures électriques en cas de panne ou d’accident.

Les déclarations ont été faites par Xavier Marti, porte-parole de l’Alliance nationale d’aide routière, une organisation qui englobe la plupart des associations territoriales d’entreprises d’assistance routière, dans une interview avec EL ESPAÑOL. Selon Marti, le principal obstacle réside dans la manipulation d’un véhicule électrique, notamment en ce qui concerne la batterie haute tension qui transporte plusieurs centaines de volts. Ce porte-parole affirme que la formation spécifique nécessaire pour faire face à ces véhicules n’est pas dispensée de manière généralisée, car de nombreuses entreprises ne peuvent pas y investir temps et argent en raison des contraintes budgétaires imposées par les assureurs.

Le plus inquiétant est que, selon l’association, certaines entreprises de secours routiers refusent déjà d’assister des véhicules électriques. Marti explique que cela est dû au manque de rentabilité dans l’assistance à ces voitures et souligne qu’il existe un risque supplémentaire dans des situations d’accident, comme des courts-circuits ou même des explosions de batteries.


En ce qui concerne la complexité de l’assistance aux véhicules électriques, Marti souligne qu’outre les risques potentiels en cas d’accident, le chargement ou le remorquage d’une voiture électrique peut être plus compliqué et plus coûteux qu’avec un véhicule à combustion classique. L’association demande donc une formation spécifique qui, selon Marti, pourrait être fournie par les entreprises de secours si elles recevaient une compensation supplémentaire de la part des assureurs.

Malgré l’inquiétude des grutiers, Marti souligne que les véhicules électriques ne nécessitent pas plus d’assistance que les véhicules à combustion, du moins pour l’instant. Il souligne toutefois que la réponse rapide des utilisateurs de véhicules électriques aux problèmes techniques, grâce à la technologie la plus avancée, peut entraîner une augmentation de la demande de services d’assistance.

La réponse des assureurs à la demande des grutiers a été jusqu’à présent ambiguë, selon Marti. Bien que les assureurs aient indiqué qu’ils examineraient la situation, aucun progrès substantiel n’a été réalisé après cinq mois de négociations. En fin de compte, l’absence d’accord sur des tarifs différenciés pour l’assistance aux véhicules électriques pourrait entraîner une réticence des entreprises de secours routier à fournir des services à ces véhicules, surtout si cela implique des coûts plus élevés et des temps de travail.

https://eldiestro.info/2024/01/los-gruistas-encargados-de-la-asistencia-a-vehiculos-en-carretera-podrian-negarse-a-dar-s

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Merci pour cette revue de presse, très instructif !
Répondre
J
Il faut savoir que 90% des batteries des voitures électriques seront fabriquées et Chine. Il faut aussi savoir qu’un véhicule électrique n’émet pas de CO2 à l’usage, mais mobilise plus d’énergie primaire. Ce véhicule produit toujours des particules fines à cause de l’abrasion des pneus et des plaquettes de frein. Consommation d’électricité. Si nous prenons comme hypothèse, un parcourt moyen de, 15 000 km (9 300 miles) par an, pour une consommation d’électricité de 0,2 kWh par kilomètre parcouru, chaque année, cette voiture électrique consommera donc 3 000 kW. À comparer à un climatiseur de 2500 W qui fonctionne 8 h par jour pendant 6 mois, il consommera lui, entre 1000 et 1 600 kW par an, cela sera 1 000 kW pour un four cuisinière, et 1 500 kW pour un chauffe-eau , il va donc falloir produire cette électricité, lire l'article de @bernard jomard assez bien documenté: <br /> http://bernard-jomard.com/2017/10/29/voitures-electriques-electrochocs-a-venir/
Répondre
N
Merci pour cet article. Je m’étais aussi renseignée et j’étais tombée sur cette vidéo de conseil d’expert : https://www.youtube.com/watch?v=m08mnIqXqP8 . Je pense que ce type de véhicule est l’avenir.
Répondre
O
c'est une vidéo de propagande de 4 minutes.. une réclame.
P
Bonjour<br /> Vous verrez sur mon site une solution pour une autonomie quasi illimitée<br /> A vous lire<br /> Cordialement<br /> Chrisian PADIOU
Répondre