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glyphosate chronique

Publié le par ottolilienthal

Les audiences sont impressionnantes : avec 3,8 millions de visiteurs par jour, Wikipédia fait partie des dix sites francophones les plus visités. Bien entendu, les canulars pleuvent. Wikipédia les déjoue rapidement grâce à la vigilance collective des contributeurs, assistés par des robots antivandalisme. Les articles sur la « mouche tsoin-tsoin » ou sur l'« abolition de l'heure du thé en Angleterre » n'ont pas survécu longtemps.

Malheureusement, il existe des plaisanteries qui s'éternisent et qui ne font rire personne. À mesure que la communauté de bénévoles s'élargit, les pages criblées de fausses informations et de rumeurs malveillantes se multiplient… Sans que Wikipédia France, informé, y trouve à redire. Le modèle collaboratif aurait-il atteint ses limites ?

Dans sa version francophone, l'encyclopédie voit environ 17 000 contributeurs effectuer au moins une modification dans le mois. Parmi eux, 150 administrateurs forment une élite : vétérans du site, arbitres des conflits entre auteurs, ils sont en mesure de suspendre provisoirement ou définitivement ceux qui passeraient les bornes.

Hélas, ces administrateurs ne sont eux-mêmes pas toujours neutres, et ils ne peuvent pas être partout. Lorsqu'une poignée de contributeurs militants, très organisés, rassemble une coalition de circonstance pour dévoyer totalement un article de l'encyclopédie, rien ne peut les arrêter.

Le glyphosate, un cas d'école

Thématiques, entreprises, personnalités… Les exemples regorgent de pages totalement polluées par des groupes motivés par des agendas politiques ou idéologiques. La page consacrée au sulfureux glyphosate est un cas d'école : dans sa version anglaise, l'article qui lui est consacré traduit le consensus des agences sanitaires mondiales, expliquant qu'il n'existe aucune preuve d'effet cancérogène sur l'homme de l'herbicide le plus vendu au monde.

La page en français, au contraire, assène d'emblée que le glyphosate est classé comme « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) – un avis pourtant isolé –, développant avec un luxe de détails extravagants les suspicions terribles qui pèsent sur le produit.

L'historique des interventions sur la page étant transparent, chacun peut vérifier qu'une seule personne, intervenant sous le pseudonyme de « Factsory », est responsable de 22 % des modifications faites sur la page du glyphosate et de l'immense majorité de celles qui insistent sur sa dangerosité présumée.

Le Point a identifié Factsory, maître de conférences en informatique à l'université de Lille. Contacté, il dit n'avoir aucune compétence particulière sur le sujet, n'étant spécialiste ni des produits phytosanitaires ni de toxicologie. Son acharnement contre le glyphosate est une croisade personnelle. Contre l'avis de l'écrasante majorité des scientifiques, il pense que le produit est une catastrophe sanitaire et milite activement pour que la société entière s'aligne sur ses vues.

Factsory n'aime pas être contredit. Sa virulence, qui lui a valu d'être bloqué par les administrateurs de Wikipédia sur plusieurs pages, s'étend à ses contradicteurs : l'Association française pour l'information scientifique (Afis), qu'il injurie copieusement sur son blog, et Le Point.

L'informaticien inonde les réseaux sociaux de messages dénigrant l'hebdomadaire, qu'il accuse de donner la parole à des experts en désaccord avec ses vues. Il rédige des modèles de plaintes, invitant ses lecteurs à saisir le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) contre le journal – il fournit clés en main les argumentaires.

Le CDJM, au nom ronflant, est en réalité une simple association, non reconnue par le Syndicat de la presse magazine et d'information et ne représentant que sa centaine de membres, dont plusieurs ne sont pas journalistes. En un mot, Factsory est un militant. Et sur Wikipédia comme dans la rue, les militants actuels – écologistes radicaux, islamistes, « antifas »… – s'organisent avec une efficacité redoutable...

(extrait) 13 12 24

https://www.lepoint.fr/societe/wikipedia-plongee-dans-la-fabrique-d-une-manipulation-13-12-2024-2577881_23.php

La majeure partie du glyphosate dans les rivières d’Europe ne viendrait pas de l’agriculture...

Une vaste étude de l’université allemande de Tübingen montre que les traces de l’herbicide viendraient d’additifs massivement utilisés dans les détergents industriels et domestiques.

C'est peut-être la fin d'un mystère qui taraude depuis des années les scientifiques : comment expliquer que les traces de glyphosate et d'AMPA, l'un de ses principaux métabolites (sous-produit issu de sa dégradation), restent aussi présentes dans les rivières d'Europe, alors même que la législation a strictement réduit les usages du célèbre herbicide ?

Longtemps soupçonné par les spécialistes, le rôle joué par les produits d'entretien domestique massivement utilisés en Europe, et qui finissent dans les stations d'épuration, pourrait en réalité être prépondérant, conclut une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Tübingen, en Allemagne, et publiée dans le journal Water Research.

Incohérences entre États-Unis et Europe

Pour comprendre la persistance de la molécule dans les eaux de surface et dans les sols, le professeur Carolin Huhn, de l'Institut de chimie physique et théorique, et ses collègues du Centre géo-environnemental ont analysé dans le détail les données des autorités américaines et européennes chargées de la protection de l'eau, provenant d'une centaine de sites, relevées plusieurs fois par an depuis au minimum dix ans (les données les plus anciennes remontent à 1997). Dans les concentrations observées de glyphosate, et de son sous-produit l'AMPA, ils ont constaté des incohérences particulièrement troublantes.

Aux États-Unis, le lien entre les activités agricoles et la présence de glyphosate dans les eaux semble clair : les pics de concentration de glyphosate et d'AMPA correspondent aux périodes d'épandage de l'herbicide par les agriculteurs, ou au traitement des espaces publics quand le bassin versant est entièrement urbain. « Dans le sol et l'eau, le glyphosate est partiellement transformé en acide aminométhylphosphonique (AMPA). Ces deux substances peuvent être entraînées par les précipitations et se retrouver dans les rivières », explique Carolin Huhn, également porte-parole de la plateforme des systèmes environnementaux de l'université.

Mais en Europe, aucune des données ne colle. D'abord, les concentrations de glyphosate « présentent une forte saisonnalité », écrivent les auteurs, étant beaucoup plus élevées en été. Or, l'herbicide est appliqué au début du printemps ou à l'automne. Et en hiver, alors qu'il n'est pas du tout appliqué, les concentrations restent élevées. Première étrangeté. Ensuite – et c'est notamment le cas en France –, les chercheurs s'attendaient à trouver des concentrations plus élevées dans les zones agricoles, notamment « dans les régions d'amont peu peuplées des bassins versants des rivières ». Ce n'est pas le cas : à ces endroits critiques, les concentrations restent faibles. En revanche, glyphosate et AMPA « sont détectés dans les stations d'épuration raccordées à des réseaux d'égouts séparés recevant principalement des eaux usées domestiques, par temps sec », constatent les auteurs.

Comment expliquer, enfin, que les taux de concentration de glyphosate dans les eaux soient les mêmes aux États-Unis et en Europe, alors que l'utilisation de l'herbicide est considérablement plus élevée outre-Atlantique (les agriculteurs en épandent en moyenne 1 kg par hectare, contre 0,2 kg/hectare en Europe), et que l'usage du glyphosate est strictement encadré sur le vieux continent, de nombreux pays en ayant en outre interdit l'usage aux collectivités comme aux particuliers ?

Les lessives mises en cause

Une seule réponse explique ces incohérences, soulignent les chercheurs : « Les eaux usées municipales jouent un rôle. Certains résultats de l'étude nous montrent également que nous devons localiser une source de glyphosate à proximité des ménages », détaille Carolin Huhn. Or, l'AMPA est aussi connu pour être un sous-produit des aminopolyphosphonates, une molécule massivement utilisée en Europe dans les lessives et les détergents comme antitartre, stabilisant de blanchiment et inhibiteur de corrosion. Les États-Unis, eux, n'en utilisent quasiment pas. « Les marques de lessive américaines les plus populaires ne contiennent pas d'aminopolyphosphonates », écrivent les chercheurs, et les chiffres des ventes d'aminopolyphosphonates seraient nettement inférieurs aux États-Unis par rapport à l'Europe.

« Tout ce que nous ne pouvons pas expliquer à propos des données disparaît si nous supposons que nous n'avons pas vraiment affaire à du glyphosate qui a été utilisé auparavant comme herbicide, mais plutôt à du glyphosate qui s'est formé à partir d'une substance plus importante », explique Carolin Huhn. Les scientifiques ont donc formulé une hypothèse : non seulement les aminopolyphosphonates contenus dans les lessives seraient la source dominante d'AMPA en Europe, mais ces produits chimiques seraient aussi un précurseur de glyphosate.

Hypothèse déjà partiellement confirmée : dès 1998, des travaux avaient démontré la formation de glyphosate lors de l'ozonation d'un sel de phosphonate. « Les premiers tests en laboratoire sont maintenant terminés et confirment l'hypothèse de la formation de glyphosate dans les stations d'épuration des eaux usées à partir de cet additif de lessive », indique l'université de Tübingen dans un communiqué de presse.

« Ces résultats pourraient expliquer pourquoi il n'a pas été, et il ne sera pas possible, de réduire la pollution des rivières par le glyphosate en Europe grâce à des stratégies de réduction des herbicides », résume Carolin Huhn. « Nous sommes conscients que nos résultats peuvent avoir des implications considérables, notamment pour l'industrie et les décideurs politiques, mais aussi pour la manière dont la surveillance des eaux de surface peut être améliorée. »

Le sujet devrait en tout cas passionner les défenseurs de l'environnement, qui ont fait de la lutte contre le glyphosate leur priorité, et qui ne s'expliquent pas, eux non plus, la persistance de l'herbicide (bien qu'à des taux peu élevés) dans les eaux et les sols. La lessive deviendra-t-elle leur prochaine priorité ?

 

https://www.lepoint.fr/environnement/la-majeure-partie-du-glyphosate-dans-les-rivieres-d-europe-ne-viendrait-pas-de-l-agriculture-01-08-2024-2566935_1927.php

Exposition prénatale au glyphosate : l’avis mal compris du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides

« Le Point » s’est procuré l’avis accordant une indemnisation au jeune Théo Grataloup, atteint d’une atrésie de l’œsophage que sa mère attribue à une exposition prénatale au glyphosate. Le lien avec l’herbicide n’est pas établi.

Dans la guerre acharnée pour empêcher le renouvellement du glyphosate, déclaré en octobre sans risque pour la santé humaine et pour l'environnement par l'autorité sanitaire européenne (Efsa), toutes les méthodes sont mises à profit… Y compris les plus contestables. Dans ce contexte politiquement explosif, alors qu'un vote doit se tenir vendredi 13 octobre à Bruxelles pour décider de réhomologuer, ou non, l'herbicide pour dix ans, un « scoop » publié par le journal Le Monde embrase les médias : le jeune Théo Grataloup, atteint d'une malformation congénitale que sa mère attribue, depuis des années, à son exposition au glyphosate pendant sa grossesse, sera indemnisé par le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP).

« Une première mondiale ! » s'est enflammé le journal. Dans la foulée, des dizaines de médias ont conclu qu'un « lien » est désormais « établi » entre le lourd handicap dont souffre le jeune Théo « et le glyphosate », dont la presse rappelle qu'il a été « classé cancérigène probable par le Circ [Centre international de recherche sur le cancer, NDLR] » en 2015. En réalité, il n'en est rien, et les responsables politiques reprenant l'information par dizaines détournent en réalité un avis imprécis, formulé avec une prudence de Sioux.

Un coup médiatique

Médiatisée par une émission d'Envoyé spécial en janvier 2019, la déchirante histoire du jeune Théo Grataloup est devenue, pour les opposants au glyphosate, un « symbole » de scandale sanitaire. L'enfant, aujourd'hui âgé de 16 ans, souffre d'une rare malformation de l'œsophage et du larynx, apparue avant sa naissance, et qui lui a valu 53 opérations : une « atrésie de l'œsophage », dont les causes, qui ne sont pas génétiques, demeurent inconnues.

Dans la foulée de l'avis du Circ, en 2015, sa mère, Sabine Grataloup, se persuade que le glyphosate est à l'origine de l'enfer que sa famille subit : elle affirme avoir épandu manuellement du glyphosate sans précaution au début de sa grossesse, dans un centre équestre. Ou plutôt : du Glyper, un générique du Roundup alors très répandu. Après avoir témoigné au très médiatique « tribunal Monsanto », elle porte plainte contre la firme en 2017, alors que les premiers procès intentés aux États-Unis par 160 000 plaignants, recrutés à grand renfort de publicités télévisées, font rage. « Nous sommes en face d'une épidémie de malformations, induites par l'homme », confie-t-elle à l'époque au site d'information Mediapart.

Mais l'affaire, en 2023, n'a toujours pas été jugée… Et elle provoque des remous au sein des associations regroupant, en France, les parents d'enfants victimes de cette grave malformation congénitale : « La recherche sur l'atrésie de l'œsophage n'a jamais indiqué de lien avec les pesticides », confie la présidente d'un de ces mouvements, insistant pour rester anonyme. « L'action de Sabine est doublement tragique, car elle donne de fausses réponses aux parents confrontés à cette tragédie et parce qu'elle les induit en erreur… Les parents, c'est humain, culpabilisent et cherchent ce qu'ils ont pu faire de mal pendant leur grossesse. Ne rien savoir est terrible ! Mais leur offrir un coupable désigné fait du tort à la recherche. C'est irresponsable ! »

Lorsque le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides est créé, en 2020, Sabine Grataloup s'adresse à lui. L'institution rend son avis en mars 2022. Le document, que Le Point s'est procuré, n'est étayé par aucune étude, et tient littéralement en trois lignes : « Devant la profession exercée par la maman, la commission considère que l'exposition professionnelle aux pesticides, bien que limitée, est plausible, et retient la possibilité de lien de causalité entre la pathologie de l'enfant et l'exposition aux pesticides durant la période prénatale. » C'est tout : une indemnité de 1 107,49 euros mensuel est proposée à la mère, qui l'accepte le 20 avril 2022.

 

Avis rendu par la Commission d'indemnisation des enfants victimes d'une exposition prénatale aux pesticides (Cievep) sur le dossier « Théo Grataloup », le 10 mars 2022. 
©  Le Point
Avis rendu par la Commission d'indemnisation des enfants victimes d'une exposition prénatale aux pesticides (Cievep) sur le dossier « Théo Grataloup », le 10 mars 2022.  © Le Point

Un avis connu… depuis dix-huit mois

La presse, en 2022, n'est toutefois pas alertée : cette « première mondiale » n'est révélée que le 9 octobre 2023, quelques jours avant le vote devant décider de la réhomologation du pesticide en Europe. « C'est une reconnaissance officielle du lien entre le glyphosate et les malformations », clame Sabine Grataloup sur toutes les chaînes de télévision. Il n'en est rien, comme le montre l'avis : une « possibilité de lien de causalité » correspond à un double conditionnel, et souligne la faiblesse des données.

Contactée, la présidente de la commission ayant statué sur ce cas, la docteure Isabelle Baldi, n'a pas répondu au Point. On peut cependant supposer que cette entité publique, placée sous la tutelle de la Mutuelle sociale agricole (MSA), s'est appuyée sur un référentiel couramment utilisé pour évaluer quantitativement la causalité, basé sur une échelle dont les points sont assignés en fonction de caractéristiques (cliniques, biochimiques, sérologiques et radiologiques) objectives.

Selon ce score, le mot « possible » suggère un niveau de preuve légèrement supérieur au niveau « peu probable », mais très inférieur à celui d'une causalité « probable » ou « hautement probable ». Bref : absolument rien de conclusif, confirme l'un des meilleurs spécialistes de cette maladie rare, qu'aucun journaliste, curieusement, n'a jamais interrogé sur ce sujet hautement corrosif.

Étonnement des spécialistes de la maladie

Leur analyse est pourtant éclairante. Le professeur Frédéric Gottrand, responsable du centre de référence des malformations œsophagiennes, cordonne, depuis le CHU de Lille, la base de données la plus importante au monde sur la maladie dont souffre Théo Grataloup. « Il s'agit d'une malformation qui intervient assez tôt après la fécondation, dans une phase précoce de formation du fœtus », explique-t-il. « En gros, il s'agit d'un défaut de migration du tube qui va fabriquer l'œsophage. Dans plus de la moitié des cas, le phénomène s'associe à d'autres malformations – de la trachée, des reins… »

Pourquoi ? On l'ignore. « Dans les premières semaines de grossesse, un gène qui aide au développement de différents organes est affecté par un élément extérieur, mais on ignore lequel », précise-t-il. La recherche, très active, a identifié plusieurs pistes : diabète maternel prégestationnel, techniques de fécondation in vitro, stress familial, âge et poids de la mère… « Des études épidémiologiques conduites en Suède et aux Pays-Bas ont identifié ces facteurs. Mais ce ne sont pas les seuls. En réalité, on sait très peu de choses », détaille le spécialiste.

Depuis 2008, l'intégralité des cas d'atrésie de l'œsophage survenant en France est répertoriée dans la base de données du professeur Gottrand, devenue une référence mondiale en la matière. Depuis cette date, la prévalence de cette malformation est stable : on recense 160 à 180 nouveaux cas par an. Elle est également stable dans les autres pays du monde qui recensent ces données. Et, si les causes de la maladie sont activement recherchées, aucune étude sérieuse ne pointe le glyphosate.

« Plusieurs études ont été conduites sur des animaux soumis à des doses progressives de glyphosate : têtards, poulet, souris, lapins… Aucune n'a reproduit d'atrésie de l'œsophage », souligne le professeur. Dans les congrès internationaux rassemblant les spécialistes mondiaux de cette maladie, les pesticides sont à peine évoqués, en marge de travaux qui se concentrent sur des pistes plus crédibles… Le dernier a eu lieu en 2022, à Cincinnati (Ohio).

« Cela peut être un pesticide… ou autre chose »

« Le glyphosate n'est évoqué que parce qu'il est médiatisé, et qu'il intéresse beaucoup nos associations de patients. Mais il n'y a rien sur le plan scientifique », souligne le professeur Gottrand. Son registre, le plus important au monde, recense quelque 2 500 cas observés en France depuis 2008. Les données sont compilées sur le site Cramco, publiquement accessible.

« Avec l'aide de biostatisticiens, nous avons tenté de déterminer s'il existait, en France, des endroits où la maladie était surreprésentée, ce qui nous aurait aidés à lancer des enquêtes environnementales… Mais nous n'avons rien trouvé. On rencontre autant de cas dans les villes que dans les campagnes, la répartition est parfaitement homogène », précise-t-il.

Toutefois, ces résultats n'ont pas été publiés : en épidémiologie, 2 500 cas sont un échantillon trop faible pour pouvoir dégager un enseignement statistique. Que dire, dès lors, d'un seul cas ? « Malheureusement, rien », soupire le spécialiste. « On ne peut pas exclure que la malformation ait été provoquée par le glyphosate, mais il est impossible de le prouver. Et pourquoi lui ? Cela pourrait tout aussi bien être une autre substance. La peinture utilisée pour peindre un berceau, un médicament ou un élément présent dans l'air… »

Aujourd'hui, la recherche se concentre sur les mécanismes internes de la maladie dans l'espoir de pouvoir, un jour, « réparer » les œsophages atteints. « Je comprends la dimension humaine de cette affaire. Face à ces maladies, la culpabilité nous submerge et on a parfois besoin d'identifier un coupable. » Ces dernières années, le professeur Gottrand n'a jamais été contacté par le moindre « groupe d'experts », pas plus que par la presse. Comme si cette maladie, en réalité, n'intéressait pas vraiment.

Le doute profite au malade

Comment expliquer, dès lors, l'avis bancal du Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides ? Citée par Le Monde, Béatrice Fervers, membre de la commission et cheffe du département prévention cancer environnement du centre Léon-Bérard à Lyon, indique que la commission se serait référée à l'analyse collective sur les pesticides publiée par l'Inserm en 2021, faute d'une « classification de tératogénicité » du glyphosate – toutes les agences sanitaires mondiales s'étant penchées sur la molécule ayant en effet conclu à son absence d'effet sur la santé.

Se basant sur une poignée d'études expérimentales, cette monographie évoque la possibilité d'un stress oxydatif, susceptible d'induire un effet génotoxique du glyphosate, avec un niveau de preuve jugé « limité. » L'Efsa, après révision de ces études, les a jugées inconclusives… Mais, « en cas d'incertitude, dans les décisions du FIVP, le doute profite au malade », confie un expert familier de ces dossiers.

Qui rappelle également que la Mutualité sociale agricole, comme les autres organismes, adopte une position large du terme « santé », définie par l'OMS dans sa doctrine One Health : selon la nouvelle doctrine, la « santé » doit prendre en compte non seulement des critères physiques, mais aussi environnementaux et psychologiques… C'est sur cette base, par exemple, que la sensibilité aux ondes électromagnétiques, appelée « électrosensibilité », a pu être reconnue par certains tribunaux comme un handicap, et à ce titre indemnisée… sans aucun fondement scientifique.

 

la saga d’une manipulation

Alors qu’en France l’herbicide divise, la Commission européenne propose de prolonger de dix ans son autorisation. Récit d’une tromperie.

Prononcé ce 28 septembre, le verdict est passé totalement inaperçu dans les médias français. Non, le Roundup pulvérisé dans son jardin n'a pas causé le lymphome non hodgkinien (une forme rare de cancer) de Mark McCostlin, a tranché un juge de la cour d'État du Missouri, acquittant Monsanto avant même la fin du procès… « Pas de preuves », a constaté le juge Brian May, renvoyant dans les cordes l'armée d'avocats entourant le plaignant, un homme de 58 ans recruté via une publicité télévisée, comme les 160 000 autres Américains accusant Monsanto d'avoir causé leur cancer… Cinq ans après sa condamnation retentissante à dédommager de 289 millions de dollars le jardinier Dewayne Johnson, dont la tragique maladie avait bouleversé le jury (le montant a depuis été ramené à 20,5 millions de dollars), la firme, rachetée en 2018 par l'allemand Bayer, enchaîne les victoires judiciaires. Neuf consécutives, aucune condamnation.

L'un des avocats « stars » du jardinier, à l'origine des fameux « Monsanto papers » qui avaient affolé la presse française en 2017, a été radié du barreau après avoir purgé deux ans de prison : il avait tenté de faire chanter un autre fabricant de pesticides… Et en Europe même, épicentre de la lutte contre Monsanto et contre le modèle d'agriculture intensive que la firme sous-tend – ses plantes OGM, capables de résister au glyphosate, ont depuis cinquante ans envahi la planète –, les arguments s'étiolent. Conduites auprès de dizaines de milliers d'agriculteurs depuis trente ans, les plus sérieuses études épidémiologiques ne montrent pas de lien entre l'exposition au glyphosate et la survenue de cancers. Le 20 septembre, au terme d'une revue intégrale de la littérature scientifique, la Commission européenne a proposé de renouveler pour dix ans l'herbicide controversé, tombé en 2000 dans le domaine public. Mais en suivant l'avis de ses agences sanitaires, elle a réveillé les foudres des opposants historiques au glyphosate, devenu un totem de la lutte contre l'agro-industrie.

Pas un jour sans qu'un élu EELV ou un membre de l'association Générations futures n'accuse les agences sanitaires de liens incestueux avec l'industrie… Politiquement, le débat est éruptif. « La France est de loin le pays où les attaques sont les plus violentes », constate, désabusé, un toxicologue de l'Efsa, qui en est venu à filtrer ses prises de parole auprès des médias français, réputés « perméables aux théories du complot », voire « carrément hostiles ». 74 % des Français souhaitent en effet que l'herbicide disparaisse, selon un sondage Ipsos pour l'association Générations futures. « Une sorte de rouleau compresseur médiatique a écrasé toute raison sur ce sujet et ruiné la réputation des agences sanitaires », accuse l'ancien ministre de l'Écologie François de Rugy. Retour sur une saga politique, qui restera dans les annales comme l'une des plus grandes manipulations médiatiques de ces dernières décennies.

SAISON 1. L'avis du Circ

Tout commence en mars 2015, quand le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence indépendante de l'OMS, publie un avis classant le glyphosate dans le groupe 2 A des substances dites « cancérogènes probables pour l'homme », au même titre que la viande rouge ou les lampes à bronzer. Dans le monde entier, les agences sanitaires, qui avaient rendu des avis opposés, lèvent un sourcil circonspect… Mais rassurent rapidement leurs autorités : le Circ évalue le danger intrinsèque d'un produit, non son risque. Il s'appuie quasi exclusivement sur des études in vitro, sans prendre en compte les conditions réelles d'utilisation du produit. Quelques mois plus tard, l'Anses, priée par le gouvernement de vérifier les données, rend un verdict net : RAS. « L'expertise du Circ se basait principalement sur des données toxicologiques in vitro et mécanistiques. Mais les données épidémiologiques étaient limitées, on ne voyait guère qu'un excès de lymphome non hodgkinien (LNH) en lien avec le glyphosate, à partir d'études cas-témoins. Il y en avait quatre, dont trois à la méthodologie discutable… » se souvient Gérard Lasfargues, alors directeur général délégué du pôle Sciences pour l'expertise de l'Anses. Les experts canadiens, japonais, américains, néo-zélandais, etc., refusent également de revoir leurs avis : pour eux, en conditions normales d'utilisation, le glyphosate reste sûr.

Mais rapidement, dans les cénacles d'experts, une polémique s'installe. En 2015, les premiers résultats d'une étude à paraître, basée sur les données de la cohorte épidémiologique la plus solide au monde (Agricultural Health Study), suivant depuis 1993 quelque 54 000 agriculteurs américains et leurs familles, utilisateurs de glyphosate, ne montre pas le moindre risque de cancer associé à l'herbicide. Aron Blair, qui préside alors le groupe d'experts du Circ chargé de statuer sur la molécule, en a connaissance… Mais n'en souffle mot à ses collègues, l'étude n'étant pas publiée, reconnaîtra-t-il plus tard, sous serment, devant une cour américaine. La prise en compte de ces résultats aurait-elle pu changer l'avis du Circ ? « Oui », dira-t-il.

Encore plus troublant, le rôle central joué par l'Américain Christopher Portier, collaborateur régulier à l'ONG antipesticides Environmental Defense Fund, qui présidait en 2014 le groupe chargé de sélectionner les substances à examiner par le Circ dans les quatre années à venir. « J'étais venu avec une pile de molécules problématiques, comme le chlorpyriphos, pour lesquelles nous avions un solide niveau de preuves de toxicité », se souvient un participant de ces réunions. « Le glyphosate n'était pas dans le viseur. C'est Portier qui, après coup, l'a placé en haut de la liste, révèle ce témoin. Le fait que cet herbicide soit l'un des plus utilisés dans le monde a dû peser… »

Christopher Portier jouera, par la suite, un rôle déterminant dans le groupe chargé d'évaluer le glyphosate – le fameux groupe 112, dont le Circ a toujours refusé de rendre publiques les discussions. « Il avait le statut de membre invité, chargé d'animer le débat des experts sélectionnés », se souvient le même témoin. L'avis classe en catégorie 2 A deux autres pesticides (le malathion et le diazinon), mais la presse, dès le lendemain, ne parle que du glyphosate… Quelques jours après le classement, Christopher Portier signe un contrat avec un cabinet d'avocats américains, qui s'apprêtent alors à poursuivre Monsanto au nom de victimes d'un cancer attribué à l'herbicide. La rémunération de Portier s'élevait, en juin 2017, à au moins 160 000 dollars, avouera-t-il, plus tard, dans une déclaration sous serment. Dans la presse française, cette information est traitée avec mépris, le journal Le Monde dénonçant « une campagne de dénigrement » orchestrée par Monsanto contre Portier. La réalité est plus grise, et l'apparent conflit d'intérêts… embarrassant. « Nous en avons tous été très troublés, confie un ancien dirigeant de l'Anses, car il a eu un rôle majeur dans la classification de cancérogénicité. »

SAISON 2. Les avocats prédateurs

Décembre 2019 : un coup de tonnerre judiciaire retentit dans le ciel américain, jetant une lumière crue sur l'univers des « avocats prédateurs ». Timothy Litzenburg, avocat devenu mondialement célèbre pour avoir convaincu un jury que le glyphosate commercialisé par Monsanto avait causé le cancer de son client, le jardinier Dewayne Johnson, est arrêté en Virginie. Il a, avouera-t-il pendant son procès, tenté d'extorquer la somme exorbitante de 200 millions de dollars à un autre fabricant de pesticides, dont les produits entraient dans la composition du fameux Roundup. Dans une série de mails et d'appels téléphoniques dévoilés par la justice, Timothy Litzenburg menace sa nouvelle proie : « Votre défense ou la résolution de dizaines de milliers d'affaires vous coûterait plusieurs milliards de dollars, sans parler de l'effondrement de la valeur de votre action et des atteintes à votre réputation », écrit-il dans un mail, faisant directement référence aux pertes subies par Bayer après les premières condamnations obtenues en justice contre Monsanto. D'autres messages promettent de créer un climat comparable à celui fabriqué pour les premiers procès : « Ce sera Roundup Two ! » se vante-t-il, et une tempête médiatique telle que l'entreprise vivra « un cauchemar de relations publiques » dont elle ne se relèvera pas.

En France, la presse se tait et reste dans ses petits souliers… Car Tim Litzenburg, cité comme « lanceur d'alerte » star dans de nombreux articles, et qui s'était mis à recruter des plaignants pour le compte de son cabinet d'avocats (The Miller Firm) dès la publication, en 2015, de l'avis du Circ, est à l'origine du scandale qui fera définitivement basculer l'opinion.

En mars 2017, Litzenburg avait obtenu, avec d'autres avocats, la déclassification de milliers de documents internes à la firme Monsanto, qui seront utilisés en justice pour accréditer la thèse d'une manipulation des agences sanitaires mondiales, seul moyen d'expliquer l'avis discordant du Circ sur la cancérogénicité de la molécule. Les Monsanto papers sont confiés à l'organisation antipesticides URSTK, principalement financée par le lobby bio et alliée, notamment, du cabinet The Miller Firm, qui se charge d'élaborer le narratif qui sera livré « clés en main » aux journalistes français. La déflagration est énorme. Monsanto, apprend-on dans Le Monde, qui distille les documents dans plusieurs articles à partir de juillet 2017, non seulement savait que son pesticide était cancérigène « dès le début des années 1980 », mais aurait tenté d'influencer la recherche en finançant des « ghostwriters » (des scientifiques payés pour accoler leur nom à des travaux réalisés par la firme), et en harcelant les scientifiques émettant des avis divergents, comme l'auteur d'une étude (depuis invalidée) sur des rats nourris aux OGM, Gilles-Éric Séralini.

En France, l'agitation médiatique est considérable : la majorité des médias reprend ces allégations. Problème : elles sont fausses, comme le démontreront l'Efsa et d'autres agences sanitaires, qui dépêchent des armées d'experts pour vérifier les documents et laver leur réputation. « Nous avons tout vérifié. Monsanto a effectivement eu un comportement inacceptable, mais les études “ghostwritées” étaient en réalité des méta-analyses, et l'origine des financements clairement mentionnée en tête des articles. Nous savions qu'elles étaient payées par Monsanto, pas une seule étude n'a pu nous induire en erreur, et nous en sommes toujours revenus aux données », explique Guilhem de Seze, chef du département de l'Efsa chargé de l'évaluation des risques. Les Monsanto papers, création des avocats américains pour servir leur stratégie judiciaire, seront repris in extenso par la presse. « L'écrasante majorité des 519 articles publiés sur ce sujet entre mars 2017 et octobre 2022 reprend le même narratif, Le Monde publiant à lui seul 15 % du corpus », documente Alexandre Baumann, auteur chez L'Harmattan d'une Économie du militantisme, qui s'est passionné pour ce cas. « Toute la presse a été unanime à reprendre la même désinformation, comme si elle était sous emprise… C'est fascinant, on n'observe cela dans aucun autre pays au monde. »

Aux États-Unis, le doute ainsi jeté parmi les jurés fait basculer le procès, et cette première victoire attise les convoitises. Des dizaines de cabinets d'avocats se lancent dans la bataille – dépensant plus de 100 millions de dollars en publicités télévisées pour recruter des clients. « Vous souffrez d'un cancer ? C'est peut-être le glyphosate. Appelez-nous ! » Le deal est simple. La procédure ne coûte rien au plaignant ; s'il gagne, il reverse 30 % de la somme au cabinet d'avocats… « Ces class actions sont un véritable business aux États-Unis, elles peuvent rapporter aux cabinets prédateurs des milliards de dollars », explique le journaliste Gil Rivière-Wekstein, qui a consacré à l'affaire un livre (Glyphosate, l'impossible débat, Le Publieur) qui se lit comme un thriller. En tout, 160 000 plaintes seront déposées contre Monsanto. Incapable d'affronter autant de procédures, la firme, rachetée par Bayer, accepte un accord à 10 milliards de dollars, en juin 2020, pour solder 113 000 plaintes. Mais plus aucun effort n'est fourni, depuis, pour liquider les 40 000 restantes… « Les études prouvant la non-dangerosité du glyphosate s'accumulent, et nous avons pu montrer que les lymphomes non hodgkiniens étaient majoritairement dus au hasard, pas à l'environnement », confie une source chez Bayer. Au total, la firme aura perdu trois procès… Et vu sa réputation ruinée. « Nous ne pensons pas que cela ira plus loin. L'avis du Circ est tellement isolé qu'il perd de son importance… »

SAISON 3. La débâcle politique

Dans la fureur médiatique de 2017, si la plupart des gouvernements tiennent bon, Emmanuel Macron vacille. Le 27 novembre 2017, il publie un tweet péremptoire : « J'ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans. » Stupeur générale. L'Anses vient de rendre un rapport concluant à l'absence de risque de la molécule : l'Élysée la désavoue frontalement, accréditant la thèse d'un complot ourdi par les industriels, avec la complicité des agences. Le ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot, qui avait fait de l'interdiction du glyphosate un symbole, exulte. Mais celui de l'Agriculture, Stéphane Travers, en déplacement dans la Marne avec la patronne de la FNSEA, Christiane Lambert, manque de défaillir… Il bombarde le président de messages, qui restent sans réponse. Dans la seconde, le patron de l'Anses décroche son téléphone et appelle Matignon, furibard : « Qui est le dingue qui conseille Macron ? Il n'y a aucune chance que nous ayons des alternatives dans trois ans, c'est impossible ! » Emmanuel Macron, assis dans un avion qui l'emmène en Afrique, ne peut répondre.

Le tweet, en réalité, a été écrit par son conseiller en communication, Ismaël Emelien, sous la dictée de la « conseillère agriculture » de l'époque, Audrey Bourolleau. Diplômée d'une école de commerce, la trentenaire avait commencé sa carrière chez Bic avant de rejoindre le groupe Rothschild puis le Syndicat des vins de Bordeaux, et de se voir propulsée à la tête de Vin et Société, le puissant lobby du vin. Elle écrit le programme agricole du candidat Macron, qui se laisse convaincre par ses communicants que le glyphosate « est un marqueur majeur d'action », comme le clame le ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot. Écarté en 2019, Emelien confessera son incompréhension : « C'est le gouvernement qui a le plus fait pour l'écologie ! Nous avons annoncé la fermeture de plusieurs centrales nucléaires, nous avons interdit le glyphosate… » s'étonne-t-il en 2019.

En réalité, les alternatives promises n'existent pas toutes. Pire : le message du président « condamnait l'agriculture de conservation des sols, la plus vertueuse en termes d'environnement, mais qui a besoin de quelques litres de glyphosate par an pour détruire les couverts végétaux entre deux cultures », dira plus tard le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, qui tentera de restaurer la réputation de l'herbicide. En vain. « Aujourd'hui, on se retrouve au même niveau qu'en 2017, grince son prédécesseur, Stéphane Travers. La consommation de glyphosate a beaucoup baissé mais, pour certains usages, il n'existe pas d'alternatives, ou elles sont pires. On s'est mis tout seuls dans la mouise, sans aucun gain politique. Bravo ! »

SAISON 4. Que dit la science ?

Cible privilégiée des attaques contre « l'agriculture intensive » et son « modèle capitaliste » dont il est la clé de voûte, le glyphosate n'aurait pas été évalué selon des critères objectifs, s'indignent ses détracteurs. En réalité, sur ce sujet hautement corrosif, les experts ne parlent pas le même langage. D'un côté, des universitaires sérieux affirment que leurs travaux auraient été indûment écartés par des agences se reposant trop sur les études de l'industrie. De l'autre, l'Efsa jure avoir intégré à son corpus de 2 400 études 800 publications émanant d'universités ou d'instituts indépendants. Qu'en est-il ?

L'Efsa s'appuie sur un corpus de travaux à la fiabilité éprouvée. Parmi eux, ceux financés par les industriels ouvrent l'accès à des données précieuses. « Les autorités réglementaires exigent des industriels qu'ils financent des études de long terme sur des centaines de rats, qu'aucune université n'est capable de conduire », détaille Guilhem de Seze. Ces études doivent répondre à un protocole minutieux, imposé par l'agence. Ces règles de bonne pratique permettent la comparaison des études, et surtout leur reproduction. « De nombreuses études indépendantes portent non pas sur la molécule, mais sur des préparations à base de glyphosate, dont on ne connaît pas les coformulants, c'est inexploitable », détaille le spécialiste. Une rigueur que Roger Barouki, toxicologue à l'Inserm, juge parfois excessive. « L'Efsa rejette tout de même beaucoup de choses, quand l'Inserm travaille avec une ouverture plus large. » Sur cette base, il estime que, « sur l'aspect sanitaire, on a des arguments pour dire que le glyphosate pose quelques problèmes sur un type de cancer (le LNH), et des mécanismes de stress oxydant, avec un niveau de preuve qu'on va dire moyen ».

 

Pris en compte, les travaux de l'Inserm n'ont pas modifié l'avis de l'Efsa. Adopté à l'unanimité de la centaine d'experts impliqués, il pointe quelques absences de données (sur les coformulants utilisés dans certaines des 23 préparations à base de glyphosate étudiées, ou sur les résidus laissés sur quelques cultures de rotation), mais il est formel et rejoint celui de l'Agence européenne des produits chimiques (AEPC) : le glyphosate « ne présente pas les critères scientifiques requis pour être classé dans la catégorie des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction », dit la seconde, quand la première ne relève « aucune préoccupation critique » concernant son impact sur l'environnement ou la santé humaine. Mais « sous la pression de l'opinion, voter son renouvellement sera très difficile », admet un membre du gouvernement… La toxicité du débat, elle, est bel et bien avérée §

Glyphotests : des analyses bidons

Depuis le lancement de la Campagne glyphosate en avril 2018, on les a vus sur les marchés, à l'Assemblée nationale… et sur toutes les chaînes de télévision. Les milliers de « pisseurs volontaires » ayant fait analyser leurs urines – jusqu'aux stars Jamel Debbouze et Julie Gayet, enrôlées par Élise Lucet pour Envoyé spécial –, et qui se sont affolés des traces de glyphosate prouvant leur « imprégnation » à l'herbicide, se sont pourtant fait berner. Et pas qu'un peu ! Le test utilisé, réalisé par un laboratoire allemand selon la méthode Elisa, n'a aucune fiabilité : conçu pour des tests dans l'eau pure, ce test génère 80 % de « faux positifs ». Soumis à un test réalisé par chromatographie couplée à la spectrométrie de masse, les mêmes échantillons n'ont révélé que des traces infimes dans 15 % à 25 % des échantillons…

Démontrée par des agriculteurs sous contrôle d'huissier dès 2019, la supercherie est assumée : l'hebdomadaire agricole Terre de Touraine a mis la main sur le compte rendu d'une réunion organisée le 14 janvier 2020, à la suite des révélations sur la non-fiabilité des tests Elisa. Interrogé, l'avocat de la Campagne glyphosate, Guillaume Tumerelle, avoue alors avoir su dès 2018 que les tests du laboratoire allemand (conseillé par l'ONG antipesticides Générations futures) étaient contestables. Mais, faute de fonds, la Campagne renonce à faire des « doublons à l'aveugle ». Les participants gardent le silence pour préserver « la crédibilité de la campagne ». Les dépôts collectifs de plainte, visant notamment l'Anses, avec ces tests bidons comme élément central, vont se poursuivre jusqu'à l'été 2020 §

5 792 tonnes

de glyphosate ont été vendues en France en 2022. Une quantité en baisse de 33 % par rapport à la moyenne des ventes 2015-2017.

Source : ministère de l'Agriculture.

5 %

C'est ce que représentent les ventes de glyphosate dans le chiffre d'affaires de la division Bayer CropScience en France.

Source : Bayer France.

Les procès perdus de Bayer

Somme des verdicts des trois premiers procès perdus :

Johnson, 20,5 millions de dollars ;

Pilliod, 87 millions de dollars ;

Hardeman, 25 millions de dollars.

La firme a gagné les neuf suivants.

Le glyphosate n’est pas cancérigène, redit l’Agence européenne des produits chimiques

La molécule herbicide est toutefois susceptible de causer des dommages aux yeux et d'être toxique pour la vie aquatique

C’est une étape importante dans le processus hautement polémique de réévaluation du risque attaché à l’usage du glyphosate, dont l’autorisation est soumise à renouvellement en 2023 en Europe. L’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a rendu ce lundi un rapport très attendu, une revue de détail de la littérature scientifique disponible sur la molécule herbicide. Elle estime qu’il n’y a pas lieu de changer sa précédente classification, établie en 2017.

« Les preuves scientifiques disponibles n’apportent pas de raisons de classifier le glyphosate comme toxique pour un organe précis, pas plus qu’il ne peut être classé comme cancérogène, mutagène ou reprotoxique. » Il est en toutefois susceptible de causer des dommages aux yeux et d'être toxique pour la vie aquatique.

Les scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) devront apporter leurs conclusions à leur tour dans quelques semaines, avant de les transmettre aux autorités politiques. Le calendrier d'évaluation a dû être revu, le nombre des contributions ayant de loin dépassé les espérances, témoignant de la sensibilité du dossier dans le débat public.

Emmanuelle Ducros

31 mai 202
Glyphosate: radiographie d’une intoxication collective

Un jugement ne fait pas une vérité scientifique. Les prétendus effets cancérogènes du glyphosate, utilisé depuis quarante ans, n’ont jamais été démontrés. Aucune agence sanitaire n’exige son interdiction. Le produit semble surtout nocif pour la rationalité

La firme Bayer, propriétaire de Monsanto, a été condamnée lundi aux Etats-Unis à payer la somme record de 2 milliards de dollars de dommages et intérêts à deux personnes atteintes de cancers. Celles-ci attribuent leur maladie à l’usage de l’herbicide Round up de Monsanto, à base de glyphosate.

A chaque civilisation, ses démons. La nôtre a le sien : le glyphosate. Comment cet herbicide en est-il venu à incarner le mal aux yeux de ses détracteurs, bien que la science démente ses supposés méfaits ? Un retour en arrière s’impose.

En 1996, lorsque la communauté internationale bannit les essais nucléaires, l’ONG Greenpeace se trouve privée de son combat historique. Pour survivre, elle doit s’en trouver un autre. Monsanto sera l’épouvantail idéal : la multinationale de l’agrochimie a déjà sale réputation pour avoir produit l’agent orange, défoliant utilisé lors de la guerre du Vietnam. Monsanto est alors en train de lancer ses premières plantes OGM. Or, l’entreprise n’a pas développé des plantes résistantes à la sécheresse ou à un parasite… mais capables de survivre à un herbicide qu’elle vend elle-même depuis 1974 : le Round up, à base de glyphosate. Jackpot pour Monsanto qui vend à la fois les semences et le désherbant.

Ce cynisme est, pour Greenpeace, un argument en or. D’autres ONG sud-américaines, d’abord, s’en saisissent. Puis les mouvements altermondialistes. Le glyphosate devient symbole de l’OPA de Monsanto sur l’agriculture mondiale. Et qu’importe si la molécule est tombée dans le domaine public en 2000. Qu’importe que 80 % du glyphosate mondial soit produit aujourd’hui par d’autres firmes. S’opposer au glyphosate, c’est s’opposer à une multinationale sans foi ni loi. C’est vrai, Monsanto n’est pas une entreprise sympathique. Cela fait-il de son Round up un tueur de masse pour autant ?

Les effets nocifs sur la santé du glyphosate, pesticide le plus utilisé au monde, ne sont pas démontrés. Pour ses opposants, le fait que le CIRC, une des agences de l’Organisation mondiale de la santé, l’ait classé « cancérogène probable » en 2015 a clos le débat. Voilà qui hérisse les scientifiques. Car l’avis n’est qu’une estimation de danger. « Le danger est, en toxicologie, la propriété d’une molécule d’avoir un effet toxique. Il n’est pas synonyme de risque. Le risque est la probabilité d’être exposé au danger à une dose toxique », précise la toxicologue Dominique Parent-Massin, dans une note de l’Académie d’agriculture.

Pour prendre une image, le danger pour un avion, c’est de tomber. Tous les avions peuvent tomber mais le risque, c’est la probabilité d’être dans un avion qui tombe : il est infime. Pour la toxicologue, « interdire un produit sur la base du danger équivaut à interdire à tous les avions de voler parce qu’ils peuvent tomber. »

« Les 11 agences sanitaires au monde ont un avis unanime : correctement utilisé, il ne présente pas de risque »

D’ailleurs, les 11 agences sanitaires au monde (Efsa en Europe, Anses en France, EPA aux Etats-Unis…) ont un avis unanime sur le glyphosate : correctement utilisé, il ne présente pas de risque. L’Efsa a, en 2015, passé toute une palette de sujets de santé en revue, avant de réitérer l’autorisation du glyphosate. Le 11 janvier dernier, l’agence Health Canada a fait de même. Le 30 avril, et malgré la lourde condamnation de Monsanto par la justice américaine à verser 79 millions de dollars à Dewayne Johnson, un jardinier californien atteint d’un cancer qu’il attribue au glyphosate, l’EPA américaine n’a pas cillé devant ce qui est un acte judiciaire, émotionnel, et non scientifique. « L’EPA maintient qu’il n’y a pas de risque pour la santé publique lorsqu’il est correctement utilisé. Il n’est pas cancérogène. », écrit l’agence.

L’Anses, l’agence française, est en train de lancer à son tour une nouvelle revue du produit. Mais elle est plus mal à l’aise que ses homologues car elle a été déjugée par le gouvernement qui, sans tenir compte de son avis et sans justification scientifique, a décidé d’interdire le produit d’ici à 2021. Seul en Europe.

Pour les détracteurs du glyphosate, cette unanimité scientifique est suspecte. Ils accusent Monsanto d’avoir produit lui-même la littérature scientifique justifiant l’autorisation de son produit. « Absurde. Ce processus est la norme, explique Antony Fastier, toxicologue, ancien de l’Anses. Les études réglementaires doivent être fournies par les entreprises. Elles ne font pas ce qu’elles le souhaitent. L’OCDE édicte les directives, la liste des tests à pratiquer, et il faut respecter les bonnes pratiques de laboratoire. Toute l’industrie est logée à la même enseigne. Par ailleurs, il est irréaliste de penser que c’est au secteur public de réaliser les études. Une firme dépense en moyenne 250 millions de dollars pour cela. » Que Monsanto ait fait du lobbying ne fait pas de doute. Que le produit doive son homologation au lobbying ne relève que de la supposition.

Pour le toxicologue, les agences de santé intègrent en outre toute la littérature produite sur le sujet. Et sur le glyphosate, il y en a eu plusieurs dizaines. Aucune d’alarmante. « Les diverses études du biologiste Séralini et de l’institut Ramazzini, qui ont tenté de démontrer la cancérogénicité du glyphosate, encore brandies par les opposants au produit, sont à mettre à la poubelle », assène Antony Fastier, qui a participé à l’Anses à l’expertise des travaux de Gilles-Eric Séralini, aujourd’hui unanimement rejetés par la communauté scientifique. Il poursuit : « Ces études ont été bâties pour répondre à des conclusions pré-écrites et sont truffées de biais. Celles sur la tératogénicité éventuelle du glyphosate, c’est-à-dire ses effets fœtaux, ne montrent rien. Rien non plus pour la mutagénèse, la neurotoxicité. Les études sur les perturbations endocriniennes ont adopté des méthodes étranges  qui faussent les résultats. »

Et puis il y a les retours d’expérience. Voilà quarante ans que le glyphosate est utilisé. Les cohortes d’agriculteurs étudiés par la Mutualité sociale agricole (Agrican sur 180 000 personnes) et AHS (50 000 agriculteurs sur vingt ans, aux Etats-Unis) ne montrent pas de risques accrus de cancers chez ceux qui sont pourtant exposés au glyphosate au premier rang, sauf sur une forme rarissime de lymphome.

Las. Contre toute raison, l’accumulation d’études rassurantes est balayée d’un revers de main par les opposants au glyphosate qui réclament l’application du « principe de précaution », défini dans la déclaration de Rio adoptée par l’ONU en 1992. « L’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour ne pas interdire », dit en substance le texte. Imparable ! Personne n’a démontré que le glyphosate était toxique, mais il est impossible de démontrer qu’il ne l’est pas de façon absolue, puisque le champ des recherches est infini…

L’opinion publique, travaillée au corps par les procès perdus de Monsanto, les études alarmistes, les fichiers secrets d’opposants, la peur entretenue, est mûre pour l’intoxication. Au point, obsédée par le glyphosate, d’oublier de se pencher sur d’autres pesticides, naturels ou de synthèse, peut-être réellement dangereux mais toujours autorisés. Avec le glyphosate, ce n’est pas notre santé qui est en danger, c’est notre raison.

Glyphosate: radiographie d’une intoxication collective

 

© Kak

Julien Denormandie, troisième Ministre de l’Agriculture en 3 ans, a annoncé le 5 novembre dernier « un budget de 7 millions d’euros supplémentaires à la recherche dans les alternatives au glyphosate ».


Pour qui ? Pour l’INRAE doté d’un budget d’un milliard d’euros dans le but de lancer de nouvelles études ?


Pour quoi? Pour trouver un meilleur herbicide alors que France n’a plus d’industrie phytosanitaire et qu’il faut 200 millions d’euros, 10 ans de recherche pour lancer un nouveau produit phytosanitaire et plus encore pour découvrir de nouveaux modes de lutte contre les « mauvaises herbes »?

A l’évidence, une nouvelle annonce qui traduit l’embarras de nos gouvernants confrontés à la décision du Président Macron du 27 novembre 2017 d’interdire le glyphosate « dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans ».


Une décision strictement politique précipitée, sans étude d’impact, sans analyse risques/bénéfices dont les conséquences sont vites apparues :  impact économique pour les agriculteurs à nouveau pénalisés, impact négatif sur l’environnement et le climat alors que cette décision cherchait à satisfaire les revendications des écologistes !

Pourquoi le cacher ? L’alternative au glyphosate sera le retour du labour et du travail du sol avec ses inconvénients bien connus : dégradation de la fertilité et de la vie biologique des sols, perte de matière organique, davantage d’érosion, de carburant et d’émission de CO2.

Mais surtout, pourquoi interdire un herbicide qui, depuis près d’un demi-siècle de large utilisation dans le monde a fait la preuve de son intérêt agronomique, de sa contribution à la protection des sols, alors que les risques qu’il présente sont infimes aux yeux de toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales, à l’exception du CIRC*classant le glyphosate « cancérogène probable »? Tout comme la viande rouge!

Quel responsable politique aura le courage d’affronter une opinion publique conditionnée depuis plusieurs années par les militants écolos et les médias, pour enfin éclairer les citoyens sur la réalité et revenir à la raison?

* https://www.lopinion.fr/edition/autres/glyphosate-etranges-zones-d-ombre-centre-international-recherche-137417
 

Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

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https://sciencetechaction.tumblr.com/post/635112889688129536/communiqu%C3%A9-du-13-novembre-2020-alternatives-au

Le tombeur de Monsanto devant la justice américaine

L'avocat Timothy Litzenburg, qui avait obtenu une condamnation historique du géant des pesticides, aurait tenté d'extorquer 200 millions de dollars.

 
Preuve à l'appui : les glyphotests sont bidon !

Une analyse sous contrôle d'huissier s'est intéressée aux « pisseurs de glyphosate ». Sa conclusion : c'est une vaste opération de manipulation de l'opinion.

 
 
 

"... Ce nouvel épisode navrant sur le glyphosate illustre le peu d’intérêt gouvernemental pour l’agriculture, l’expertise scientifique et la gestion rationnelle du pays."...

Communiqué du 26 août 2019 Glyphosate : gaspillage de fonds publics pour justifier une décision politique !

« A  la demande du gouvernement, l’ANSES lance un appel à candidature pour améliorer les connaissances relatives à la cancérogénicité du glyphosate »
Tel est le titre du communiqué du 19 juillet 2019(1) des quatre ministres de l’Agriculture, la Santé, la Recherche et l’Ecologie qui avaient saisi l’ANSES le 28 mars 2018, « compte-tenu des avis divergents rendus par les agences qui font référence en matière d’évaluation ».
Les résultats de cette étude d’un coût de 1,2 M€ seront disponibles sous 18 mois et viendront compléter le dossier de réexamen de l’autorisation du glyphosate par l’Union européenne en 2022.


Le Collectif STA s’interroge sur une telle initiative qui soulève plusieurs questions :

Pourquoi une nouvelle étude sur le glyphosate alors que cet herbicide a fait l’objet depuis près de 50 ans de multiples études et que toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales ont conclu à l’absence de risque sanitaire ?
R.Genet, directeur général de l’ANSES ne déclarait-il pas le 18 mai 2019 sur Europe 1: « Aujourd’hui en France, il n’y a pas de risque sanitaire avec les produits à base de glyphosate dont l’utilisation est strictement encadrée « ?
Affirmation confirmée le 8 août 2019 par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) estimant à propos de l’étiquetage, que qualifier le glyphosate de cancérigène est faux et trompeur.

Si controverse il y a, elle émane du classement du glyphosate « cancérogène probable » par le seul  CIRC -au même titre que la viande rouge- , un classement  contesté par toutes les agences sanitaires et par l’OMS, maison-mère du CIRC et qui a fait l’objet d’un dossier accablant(2) réalisé par le Collectif Science-Technologies-Actions. Un dossier largement diffusé, justifiant une enquête officielle, mais jamais repris par les médias !

Pourquoi une nouvelle étude, alors que la mission OPECST sur l'expertise sanitaire a déjà étudié les raisons de la divergence entre le CIRC et les autres agences sanitaires, pour conclure que cette divergence tenait au fait que le CIRC est la seule agence qui a pris en compte des expérimentations non conformes au lignes directrices de l'OCDE ?

Pourquoi une étude franco-française alors que c’est l’Union européenne qui est le cadre normal de ce type d’évaluation. Serait-ce une opération politique pour tenter de justifier une décision aberrante d’interdiction du glyphosate ? Le choix des équipes de recherche retenues pour réaliser cette étude sera significatif, car les candidatures d’experts scientifiques militants ne manqueront pas.

Pourquoi lancer une telle étude alors que le communiqué des quatre ministres demande à l’ANSES, avec l’appui de l’INRA, au retrait du glyphosate « dès lors que des alternatives existent ». Oui, des alternatives existent mais moins performantes, plus chères et souvent moins satisfaisantes pour l’environnement.

Pourquoi lancer une étude alors que le communiqué précise que le sort du glyphosate est déjà scellé par le choix présidentiel : « Cette démarche permet, sur le fondement des travaux de la communauté scientifique, de mettre en œuvre l’engagement présidentiel de sortie du glyphosate et d’accélérer la transition vers une agriculture moins dépendante aux produits phytosanitaires et plus respectueuse de l’environnement et de la santé.
Qui imagine que la décision politique sera revue, si l’étude, si elle est conduite avec rigueur, conclut comme les précédentes à l’absence de risque sanitaire ?
Curieuse démarche de prendre une décision politique puis de demander à la science de la justifier …

Pourquoi un tel gaspillage d’argent se rajoutant au fort impact économique de la sortie du glyphosate pour l’agriculture, les collectivités ou les entreprises comme la SNCF qui aurait mérité d’être évalué par les économistes de l’INRA ? En juillet 2017 la Fondation Concorde avait estimé à près d’un milliard  le coût pour l’agriculture pour les seuls coûts directs et 500 millions pour la SNCF (3)!

Ce nouvel épisode navrant sur le glyphosate illustre le peu d’intérêt gouvernemental pour l’agriculture, l’expertise scientifique et la gestion rationnelle du pays.
L’indifférence générale qui l’accompagne est une incitation à persévérer dans une politique collant à une opinion désinformée et manipulée pour en tirer des bénéfices électoraux !

(1)https://agriculture.gouv.fr/glyphosate-lancement-dun-appel-candidature-pour-ameliorer-les-connaissances-relatives-sa

(2) voir PJ

(3)(https://fondationconcorde.com/wp-content/uploads/2017/07/Rapport-Glyphosate-version-finale-juillet-2017.pdf)

Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

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https://sciencetechaction.tumblr.com/post/187287476710/communiqu%C3%A9-du-26-ao%C3%BBt-2019-glyphosate

Glyphosate sur Wikipédia: dangereux en France, inoffensif partout ailleurs

L'exception française

 
 
 

Conformément aux conclusions de l’OMS, l’encyclopédie en ligne Wikipedia affirme l’innocuité du glyphosate. Sauf dans sa version francophone. Cette singularité est due au zèle militant d’un seul internaute.

« Le consensus parmi les agences nationales de régulation des pesticides et les organisations scientifiques est qu’il n’y a pas de preuve d’un effet cancérigène pour l’homme du glyphosate utilisé selon les règles. » Cette phrase est extraite de Wikipédia, mais en version anglaise. Vous ne la trouverez pas sur la version française, enjeu de ce qu’on appelle dans le jargon maison une « guerre d’édition ».

 
 

Encyclopédie collaborative lancée en 2001, Wikipédia fédère des dizaines de milliers de contributeurs bénévoles, qui peuvent créer et modifier des articles à leur guise, sous l’encadrement a minima pour la partie française de quelque 150 administrateurs. Mi-février 2019, celle-ci comptait deux millions d’articles, dont 0,8 % seulement étaient considérés par les administrateurs du site comme « de qualité ».1 L’article « Glyphosate » n’en fait pas partie. Et pour cause. Dans notre pays, et dans notre pays seulement, le glyphosate est un sujet hautement polémique. Les pages en anglais, en italien ou en allemand de Wikipédia ne présentent pas du tout cet herbi

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Erwan Seznec

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Envoyé spécial désinformation sur France 2

Science-Technologies-Actions est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public

Communiqué STA du 18 janvier 2019 : Envoyé spécial désinformation sur France 2 

Hier soir, sur la chaîne de télévision France 2, était diffusée l’émission « Envoyé spécial » intitulée « Glyphosate : comment s’en sortir ? »* présentée par Elise Lucet.
Le titre, non ambigu, annonçait d’emblée la tonalité du reportage.
L’émission commençait bien avec la confrontation amicale et plutôt équilibrée d’un agriculteur utilisateur de glyphosate pratiquant les techniques de conservation des sols et un agriculteur adepte de l’agriculture bio et n’utilisant pas de pesticides (mais il n’a pas été précisé que l’AB en utilise aussi).
Mais très vite et sans surprise, le reportage est devenu le réquisitoire attendu contre le glyphosate et Monsanto.
Un « glyphotest », simulacre d’étude « scientifique people », réalisé sur des personnalités, et déjà pratiqué par des ONG militantes, ne peut que susciter susciter l’inquiétude des téléspectateurs en révélant des traces de glyphosate dans les urines. L‘absence de seuil de dangerosité est déploré, ce qui est faux, et le fait que le glyphosate ne se bio-accumule pas et soit rapidement excrété n’est pas évoqué. Une parodie de science portée par la même journaliste qui critique Monsanto sur sa prétendue déformation des réalités scientifiques !

Pour susciter l’émotion et la peur, le reportage n’hésite pas  à instrumentaliser des malades : un jardinier américain** atteint de cancer et montrant longuement ses graves lésions sur son corps, un agriculteur srilankais amaigri et sous dialyse atteint d’insuffisance rénale et un enfant français atteint d’une malformation de l’oesophage.
Autant de maladies attribuées bien évidemment et sans preuves au glyphosate. Affligeante exhibition de personnes atteintes dans leur chair, uniquement pour apporter une prétendue caution à un discours prédéfini !

Défilent ensuite les habituels opposants au glyphosate, du journaliste Stéphane Foucart du Monde à l’incontournable Professeur GE Séralini  et ses rats malades malgré les sévères réfutations récentes de ses travaux*** à l’origine d’une tempête médiatique en septembre 2012.
Monsanto n’échappe évidemment pas aux journalistes « investigateurs » qui apportent leur contribution à la diabolisation de la société (rachetée récemment par Bayer), notamment  sur les « Monsanto papers ».** **

Bref, un nouveau réquisitoire à charge contre le glyphosate et son inventeur qui ne laisse pas de place aux centaines d’experts toxicologues et épidémiologistes des onze agences sanitaires qui évaluent régulièrement l’herbicide dans le monde depuis plus de 40 ans et contestent le classement « cancérogène probable » du glyphosate (comme la viande rouge) par le seul CIRC. Y compris l’OMS, maison-mère du CIRC, contrairement aux propos d’Elise Lucet.
Aucune allusion non plus à l’importante étude américaine (Agricultural Health Study) publiée en novembre 2017 portant sur une cohorte de 54 000 agriculteurs suivis pendant plus de 20 ans qui conclut à l’absence de lien entre exposition au glyphosate et cancer. Ni à l’étude française Agrican sur 180 000 agriculteurs et publiée en 2011 et 2014 faisant état d’une incidence des cancers globalement moindre chez les agriculteurs que dans la population générale.

Cette opération médiatique de désinformation renforcera la cabale contre le glyphosate, la notoriété d’Elise Lucet, les peurs irrationnelles, mais elle ne servira en rien la recherche de la vérité ou la diffusion d’informations crédibles, objectives et étayées,  but de tout véritable journaliste.
Qu’une chaîne de télévision publique comme France 2 devienne un outil médiatique militant devrait être dénoncé, notamment  par les syndicats de journalistes, les organisations agricoles et les institutions scientifiques concernées.
Déjà, sur Twiter, des journalistes et blogueurs ont relevé les nombreux mensonges et autres incohérences, tweets largement repris marquant un refus salutaire de la propagande du service public.
Le Collectif Science-Technologies-Actions, pour sa part, va s’adresser aux directions de France Télévision et au CSA . Leurs réponses ou non réponses seront communiquées.

Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

Mail STA :  sciencetechaction@gmail.com

Blog STA :  https://sciencetechaction.tumblr.com/

Pour en savoir plus :

*http://projetutopia.info/test-nous-predisons-les-biais-denvoye-special-sur-le-glyphosate-janvier-2019/?fbclid=IwAR31Qabz9Y5ZHk-JsBw-d_YGvJiS1bOkYzx9amH9Xug_fp8J-Y3Et35j2lQ

*http://seppi.over-blog.com/2019/01/glyphosate-interdit-concours-de-bidonnage-au-journal-de-20-heures-de-france-2.html

**http://seppi.over-blog.com/2018/11/dewayne-lee-johnson-c.monsanto-premier-pas-de-retour-vers-la-raison.html

*** http://huet.blog.lemonde.fr/2018/12/11/ogm-poisons-la-vraie-fin-de-laffaire-seralini/


****http://seppi.over-blog.com/2019/01/monsanto-papers-du-pipo-selon-sante-canada.html


et encore :

https://twitter.com/emma_ducros/status/1076578959544979456

https://twitter.com/GeWoessner/status/1086005179722485760

 

 

 

https://sciencetechaction.tumblr.com/post/182110189705/communiqu%C3%A9-sta-envoy%C3%A9-sp%C3%A9cial-d%C3%A9sinformation-sur

Glyphosate et loi alimentation : ce déficit de culture scientifique qui pollue les débats politiques

Prenant le relais de Ségolène Royal et partageant les convictions de son ex-ministre Nicolas Hulot, le Président Macron a décidé d’interdire le glyphosate d’ici 3 ans.

 

 

Un désherbant qui, depuis 43 ans rend de grands services  aux agriculteurs (et à bien d’autres utilisateurs), sans que cela ait généré de problèmes sanitaires ou environnementaux identifiés.

43 ans : un retour d’expérience exceptionnel qui aurait dû rassurer !
C’est pourtant le risque sanitaire qui a été mis en avant pour justifier la décision d’interdire le glyphosate. Ce fut le cas lors du Salon de l’Agriculture, en février, ou devant les parlementaires réunis à Versailles le 9 juillet dernier.
Le glyphosate serait-il une priorité sanitaire, plus urgente à traiter que le tabac, l’alcool ou la drogue ? 
 
Le classement «cancérogène probable» par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) en mars 2015 a sans doute pesé dans cette décision.

 

 

 

Plus encore, la virulente campagne de stigmatisation du glyphosate par la mouvance écologiste accompagnée de l’habituel  emballement médiatique.
Le souci de préserver la santé est louable, mais cette décision d’interdiction est-elle pertinente ?
Qu’en pense la Ministre de la Santé, bien discrète sur un sujet qui la concerne ?
 
Peut-elle ignorer que le classement du CIRC :
- exprime un danger potentiel et non un risque lié à l’exposition au glyphosate, ce qu’à bien mis en évidence la vaste étude américaine (Agricultural Health Study) publiée en novembre 2017 portant sur une cohorte de 54.000 agriculteurs suivis pendant plus de 20 ans qui conclut à l'absence de lien entre exposition au glyphosate et cancer ;
- classe la viande rouge «cancérogène probable» comme le glyphosate sans que cela  conduise à  l’interdire, alors que la viande est directement consommée, contrairement au glyphosate ;
 
Peut-on sérieusement occulter les avis favorables au glyphosate émanant des agences sanitaires créées pour éclairer les choix politiques, qu’il s’agisse de l’ANSES en France, de l’EFSA et l’ECHA dans l’Union européenne ou des autres agences nationales ou internationales dans le monde qui ont évalué le glyphosate ?
Quel crédit accorder au CIRC dont l’avis a été contesté par toutes les agences sanitaires, y compris par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), maison-mère du CIRC ?
 
Pourquoi la toxicité aigüe du glyphosate (exprimée par la DL50) évaluant les effets à court terme d’une forte exposition est si rarement évoquée alors qu’elle est inférieure à celle du sel de cuisine et 25 fois plus faible que celle de la caféine ?
 
La décision d’interdire le glyphosate aurait-elle d’autres raisons ?
L’ex-Ministre de l’Ecologie aurait-t-il convaincu le Président que le glyphosate est un obstacle à la transition écologique en agriculture ? 
Pourtant les hypothétiques alternatives au glyphosate, reposant essentiellement sur le travail mécanique, consommateur de carburant et émetteur de CO2, marquent un net recul sur le plan environnemental.
Pire, les techniques de conservation des sols - combinant abandon du labour (semis direct) et couvert végétal en interculture qui nécessitent, certes, l’emploi d’une faible dose de glyphosate - seront condamnées, alors qu’elles concilient bénéfices économiques (réduction des coûts de mécanisation), agronomiques (activité biologique et fertilité des sols améliorées, érosion réduite) et écologiques (séquestration du CO2 atmosphérique dans le sol, abri et nourriture pour la faune sauvage).

 

 

 

 
Par cette décision, les méthodes agronomiques qui satisfont le mieux la transition écologique en agriculture sont condamnées alors qu’elles devraient être promues !
 
Quelle est donc la vraie raison de cette interdiction programmée du glyphosate, alors que beaucoup d’autres «pesticides» offrent des profils toxicologiques moins favorables et que la plupart des grands pays agricoles autorisent ce désherbant ? 
Pourquoi une telle précipitation sans la moindre analyse risques/bénéfices, sans étude d’impact, sans estimation du coût de cette interdiction pour la France, sans proposer une alternative aussi performante et bon marché que le glyphosate ?
Un préjudice important pour l’agriculture estimé à 2 milliards d’euros par la FNSEA, à plus d’un milliard par la Fondation Concorde et près de 500 millions pour la SNCF !
 
Cette décision serait-elle strictement politique et symbolique pour satisfaire les exigences du populaire Ministre d’Etat Nicolas Hulot démissionnaire et du puissant lobby que constitue l’écologie politique ?
En obtenant l’interdiction programmée du glyphosate, les militants verts n’ignorent pas qu’ils condamnent les OGM, tout au moins les plantes tolérantes au Roundup® (à base de glyphosate), les plus utilisées et cultivées annuellement sur plus de 150 millions d’hectares dans le monde (sauf en Europe !). Opération gagnante pour les écolos mais certainement pas pour l’écologie ! 
 
Nicolas Hulot, ignorant les avis des agences sanitaires, préférait s’appuyer sur la décision d’un jury populaire de San Francisco de 12 membres n’ayant aucune expertise en toxicologie, condamnant Monsanto à payer 290 millions de dollars à un jardinier atteint d’un cancer attribué au glyphosate.
Un faux-procès qui devrait en susciter d’autres, intentés par des malades manipulés par des avocats prédateurs avides d’honoraires exorbitants que seuls peuvent payer des sociétés comme Bayer/Monsanto.
 
En se laissant entraîner sur le terrain du glyphosate, en négligeant l’esprit d’écoute revendiqué, en adoptant l’idéologie écologiste radicale, en donnant du crédit à la pensée magique et en tordant le cou à l’expertise scientifique, le Président et son gouvernement ont fait un mauvais choix.
Déjà, face à la réalité, ils ont dû faire des concessions.
Seraient-ils victimes à leur insu du torrent de fake news qui s’abattent sur le glyphosate ? Dernière en date : le glyphosate serait un «tueur d’abeilles» !
 
Cette politique infondée et régressive sur le glyphosate rencontre-t-elle des résistances dans le pays ? Bien peu chez les scientifiques, les médias et même les organisations agricoles pourtant les  plus concernées.
La bien-pensance étouffe le débat, le principe de précaution dévoyé inhibe la prise de risques et la croyance naïve dans le naturel paré de toutes les vertus progresse en douceur dans la société, anesthésiant toute démarche rationnelle.
 
Les agriculteurs,  les jardiniers amateurs, les collectivités, les sylviculteurs, la SNCF, pourront se passer du glyphosate demain. 
Mais à quel prix ? 
Une régression technologique lourde de conséquences pour la compétitivité de l’agriculture française, pour les finances de l’Etat,  pour l’environnement et pour le consommateur.
Faudra-t-il alors brandir de nouvelles normes européennes et françaises sans fondements scientifiques  pour tenter de protéger une agriculture privée d’innovation face à une concurrence étrangère compétitive ?
 
Peur de la génétique avec les OGM et les nouvelles techniques de sélection variétale, peur de la chimie avec le glyphosate et les produits phytopharmaceutiques, la France s'affiche en pays craintif, dogmatique, où les multiples forces de l'irrationnel l'emportent sur l'acceptation de la réalité et de la science.
Face aux peurs sans fondement, la politique de l’interdiction est délétère et doit céder la place à la pédagogie, à l’explication, exercices il est vrai plus difficiles.
 
Puissiez-vous, Monsieur le Président ainsi que votre nouveau Ministre de l’Ecologie, François de Rugy, vous inspirer dans votre action des propos de Barack Obama exprimés en 2008 :
« Il faut faire en sorte que les faits et les preuves ne soient pas déformés ou occultés par la politique ou l’idéologie. Il faut écouter ce que les scientifiques ont à nous dire, même si cela dérange, surtout si cela dérange ».
 
Alors, peut-être, reviendrez-vous sagement sur une décision inopportune ?
Gérard Kafadaroff

 

  1. Gérard Kafadaroff est ingénieur agronome, auteur de plusieurs livres sur les OGM dont OGM : la peur française de l'innovation (préface du professeur M.Tubiana ; éditions Baudelaire). Il est également le fondateur de l’Association française des biotechnologies végétales et a longtemps travaillé dans le secteur de l’agrofourniture.  


 
 
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