tempêtes solaires

Publié le par ottolilienthal

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Le soleil va bientôt entrer dans sa "zone de combat", et c'est une mauvaise nouvelle pour la Terre...

Le soleil entrera bientôt dans une nouvelle phase de son cycle baptisée "zone de combat". Selon les experts en météorologie spatiale de Lynker Space, cela devrait déclencher d’extrêmes rafales de vents solaires, et menacer le fonctionnement des satellites...

Elle porte bien son nom. La phase de "zone de combat" – baptisée ainsi par les scientifiques de Lynker Space – désigne une étape du cycle solaire au cours de laquelle des trous coronaux géants apparaissent sur le soleil et peuvent s’avérer désastreux pour les satellites en orbite autour de la Terre. Cette période intervient après le pic de l’activité solaire appelé : maximum solaire.

Mais selon les prévisions de Lyker Space publiées le 15 novembre, alors que le sommet de l’activité solaire devrait arriver plus tôt que prévu, cette nouvelle période de "zone de combat" devrait avoir lieu prématurément au cours de l’année 2025. Un phénomène qui inquiète Scott McIntosh, physicien solaire et vice-président de Lynker Space. "Le potentiel de tempêtes géomagnétiques importantes et dangereuses au cours des prochaines années est très réel" a-t-il déclaré à Live Science.

Comprendre les cycles du soleil

Pour mieux comprendre l’impact de ce phénomène, il est tout d’abord essentiel de savoir comment fonctionne l’activité solaire. Celle-ci est régie par des cycles d’environ 11 ans. Tous les 11 ans, le pôle magnétique du soleil s’inverse, ce qui signifie qu’il passe d’une activité magnétique qui faiblit à une activité magnétique qui augmente. Pendant la période de forte activité magnétique, de puissantes éruptions solaires explosent à la surface du soleil et projettent des nuages de particules chargées sur la Terre. Par ailleurs, c'est ainsi que des aurores peuvent apparaître dans le ciel la nuit.

Depuis 2019, le soleil est entré dans un nouveau cycle de forte activité magnétique. Il devait donc atteindre son maximum solaire en 2030. Seulement, l'activité solaire s'étant intensifiée ces dernières années, les scientifiques ont prédit que le maximum solaire devrait arriver au courant de l’année 2025. Le mois dernier, les experts en météorologie spatiale ont confirmé cette hypothèse en annonçant que le maximum solaire était déjà bien entamé et qu'il pourrait durer un an ou plus. Cela explique donc pourquoi la période de "zone de combat" interviendra donc plus rapidement que prévu.

"La zone de combat": pourquoi est-elle inquiétante ?

Premièrement, le nombre d'éruptions solaires devrait rester élevé pendant plusieurs années après le maximum solaire. Cela signifie que pendant cette période de "zone de combat", la Terre va être frappée par autant de tempêtes solaires que nous en avons déjà actuellement. La deuxième raison est plus complexe. À la fin de ce que les scientifiques appellent le "cycle de Hale" - qui correspond aux 22 ans qui s’écoulent après deux cycles de 11 ans consécutifs - des bandes magnétiques solaires se confrontent et engagent un bras de fer. Cela déclenche la formation de trous coronaux et de taches sombres qui traversent la couronne solaire.

Les trous coronaux sont dangereux car ils peuvent créer des rafales courtes et extrêmes de vents solaires : un flux constant de particules chargées expulsées par le soleil. Cette période peut également s’avérer très difficile à gérer pour les opérateurs de satellites car en raison de la forte activité géomagnétique ceux-ci risquent de rencontrer des dysfonctionnements et même de retomber sur la Terre.

Cependant, pour nous, la "zone de combat" ne représente qu'une menace minime. Elle pourrait même être une bonne nouvelle pour les chasseurs d'aurores, car les chances de les voir sont encore plus grandes pendant cette période.

https://www.geo.fr/sciences/le-soleil-va-bientot-entrer-dans-sa-zone-de-combat-et-c-est-une-mauvaise-nouvelle-pour-la-terre-223530?utm_source=firefox-newtab-fr-fr

Le champ magnétique du Soleil va s'inverser, et c'est une bonne nouvelle pour la Terre...

 

Dans les prochains mois, les pôles magnétiques du Soleil doivent s'inverser. Ce phénomène fait suite au maximum solaire, le pic d'activité de l'étoile qui engendre tempêtes magnétiques et aurores boréales sur Terre.

L'activité du Soleil se répercute bel et bien sur Terre. Au cours des dernières semaines, il a notamment été possible d'observer des aurores boréales en France. Mais aux États-Unis, ce sont les agriculteurs qui ont été touchés avec une forte perturbation de leurs instruments GPS, empêchant certains de poursuivre leur semis.

Ces phénomènes étaient la conséquence d'un pic d'activité solaire, qui suit un cycle d'environ 11 ans. Ces répercussions ont lieu alors que le Soleil entame la fin de ce cycle, ce qui le fait entrer dans son maximum solaire, sa période d'activité la plus forte. Elle est attendue entre la fin de l'année et le début 2026, précise Space.com.

Mais cette fois, le cycle d'activité du Soleil s'accompagne d'un autre phénomène moins connu : le cycle de Hale. Il s'agit d'un cycle magnétique qui s'étend sur environ 22 ans et qui voit les pôles magnétiques du Soleil s'inverser et revenir à leur état initial.

Les taches solaires prolifèrent juste avant que la polarité du Soleil s'inverse

À chaque fois que l'activité du Soleil augmente, son champ magnétique devient de plus en plus complexe. Au lieu d'afficher un dipôle, comme c'est le cas la majorité du temps, les pôles nord et sud ne se distinguent plus clairement. Lorsque ce pic d'activité est passé, la configuration du Soleil en dipôle est à nouveau visible, mais leur polarité s'est inversée.

Ce changement est une conséquence de la prolifération de taches solaires. Elles apparaissent massivement lors du pic d'activité de l'étoile et présentent des champs magnétiques intenses à la surface du Soleil. C'est notamment à cause de leur présence que des éruptions solaires se produisent, engendrant des tempêtes magnétiques, ou encore des éjections de masse coronale (des bulles de plasma qui se forment à la surface d'une étoile).

"Le champ magnétique des régions actives se dirige vers les pôles et finit par provoquer l'inversion", détaille à Space.com Todd Hoeksema, le directeur de l'observatoire solaire Wilcox de l'université de Stanford.

Cependant, si les phénomènes et les conséquences sont bien identifiés, le pourquoi autour de l'inversion de la polarité du Soleil reste un mystère. "Nous ne disposons toujours pas d'une description mathématique cohérente de ce qui se passe", décrit Phil Scherrer, physicien solaire à l'université de Stanford. "Et tant que vous ne pouvez pas le modéliser, vous ne le comprenez pas vraiment"', poursuit-il.

Comment la Terre bénéficie de l'inversion du champ magnétique du Soleil

Ainsi, il est aujourd'hui impossible de savoir ce qui se joue réellement à la surface du Soleil. Dans l'hémisphère nord de l'astre, le champ magnétique nord s'apprête à devenir le champ magnétique sud, et inversement dans l'hémisphère sud. Ce qui fera correspondre le Soleil avec le champ magnétique de la Terre.

Le pic d'activité solaire et l'inversion de ses pôles magnétiques seront donc particulièrement scrutés par la communauté scientifique. Il s'agira notamment de savoir en quoi les taches solaires contribuent au champ magnétique de chaque pôle, ou si l'inversion de la polarité vient les annuler localement. "Nous ne savons pas encore répondre à ces questions", avoue Todd Hoeksema.

Ce qui est sûr, c'est que l'inversion de polarité du Soleil aura un impact sur la Terre. Un impact positif. En se déplaçant, le champ magnétique de l'étoile fait onduler la "nappe de courant", une surface de milliards de kilomètres partant de l'équateur du Soleil.

Ces ondulations forment une sorte de barrière contre les rayons cosmiques. Les rayons cosmiques sont formés de particules subatomiques à haute énergie qui se déplacent à une vitesse proche de celle de la lumière. Seul problème, ils peuvent endommager des engins spatiaux ou blesser des astronautes situés en dehors de l'atmosphère protectrice de la Terre. Un danger qui sera donc, un temps, diminué par l'inversion de la polarité du Soleil.

https://actu.geo.fr/sciences/le-champ-magnetique-du-soleil-va-s-inverser-et-c-est-une-bonne-nouvelle-pour-la-terre-maximum-solaire-cycle-hale-22-ans

Un nouveau satellite américain devant permettre de considérablement améliorer les prédictions en matière de tempêtes solaires, des événements capables de perturber les réseaux électriques et de communications sur Terre, a décollé mardi de Floride...

Le satellite, qui pèse près de 3 tonnes et fait la taille d’un petit bus scolaire, permettra aussi d’observer les ouragans ou encore les feux sur Terre, jusque dans les années 2030.

Le décollage d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX transportant le précieux chargement a eu lieu en fin d’après-midi depuis Cap Canaveral.

 GOES-U

Nommé GOES-U, l’engin est le dernier d’une série de quatre satellites issus d’une collaboration entre la Nasa et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Mais GOES-U est le premier des quatre à comporter un coronographe appelé CCOR-1. Un coronographe bloque le disque du Soleil, permettant d’observer la couronne solaire.

 

C’est de cette couche extérieure que partent « de grosses explosions solaires, appelées des éjections de masse coronale, qui peuvent projeter des milliards de tonnes de matière à des millions de km/h en direction de la Terre », a expliqué Elsayed Talaat, chargé des observations de météo spatiale à la NOAA.

Cette matière peut ensuite perturber les satellites, infrastructures énergétiques, systèmes de navigation pour l’aviation ou GPS. Savoir quand une éjection survient permet d’avoir un à quatre jours pour s’y préparer.

 

Une première

C’est la première fois que les Etats-Unis pourront observer quasiment continuellement la couronne solaire, en créant l’équivalent d’une éclipse toutes les 30 minutes.

Il s’agit d’une grosse amélioration par rapport aux capacités actuelles : pour le moment, de telles observations sont reçues avec jusqu’à huit heures de délai, réalisées par un satellite lancé en 1995 mais qui devrait cesser d’opérer d’ici deux ans.

Le nouvel instrument va « changer la donne » et « ouvrir un nouveau chapitre dans les observations de la météo spatiale », selon Elsayed Talaat.

Or celles-ci sont cruciales « pour protéger notre économie, notre sécurité nationale et individuelle, ici sur Terre et dans l’espace », selon lui. « Bien que le Soleil ne soit pas plus actif que pour les générations précédentes, notre société a changé et nous sommes plus exposés que jamais à ses changements d’humeur. »

Bientôt en orbite

Contrairement à un coronographe sur Terre, une fois placé dans l’espace le temps d’observation n’est pas limité par les nuages notamment.

 

Goes-U sera positionné en orbite géostationnaire, à environ 35.000 km au-dessus de la Terre, et sera opérationnel après quelques mois de tests.

Il arrive à point nommé, car le Soleil est à son pic d’activité, un cycle qui revient tous les 11 ans.

 

 

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Le Soleil connaît des cycles d'activité d'environ onze ans, dont le pic est attendu entre fin 2024 et début 2025. Les particules qu'il éjecte à très haute vitesse lors de ses éruptions pourraient perturber le fonctionnement de nos satellites et nos infrastructures électriques....L'Agence spatiale européenne (ESA) a rapporté, le 23 février, la survenue d'éruptions solaires les plus puissantes du cycle actuel....Le pic est attendu vers la fin de l'année ou au début de la prochaine, précise Frédéric Pitout, astronome adjoint à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap). D'ici là, l'activité va aller crescendo. Elle pourrait même avec des conséquences concrètes sur notre quotidien..

...

Derrière les lumières féériques des aurores boréales et australes se cachent de potentiels problèmes pour nos infrastructures électriques et nos satellites, en cas d'éruption solaire particulièrement violente, prévient auprès de franceinfo Olivier Katz, prévisionniste au Centre opérationnel de météorologie de l'espace des Alpes.

"En cas de forte éruption solaire, tout ce qui est ferreux, qui peut conduire l'électricité et qui est très long sur Terre, comme les pipelines ou les câbles électriques, peut être touchés par des surtensions. On peut imaginer des black-out."

Une tempête solaire extrême "pourrait affecter des infrastructures critiques et mettre un coup d'arrêt à certaines zones économiques", abonde l'expert Quentin Verspieren, coordinateur du projet Protect au sein de l'ESA.

Le dernier épisode violent documenté remonte à 1859. Il est surnommé l'événement de Carrington, du nom de l'astronome britannique qui l'a étudié. Lors de cette éruption, il y avait tellement d'életricité générée que des télégraphes avaient été endommagés et des personnes avaient pu communiquer via ces systèmes de transmission de messages, alors qu'ils étaient débranchés, relève Olivier Katz. Il souligne que des aurores boréales avaient également été observées très loin des pôles, au niveau des Caraïbes.

Un événement aussi puissant que celui de Carrington au XXIe siècle "serait susceptible de mettre hors service la quasi-totalité des satellites en orbite et d'affecter sévèrement les réseaux électriques", écrit La Cité de l'espace, rapportant les conclusions d'une étude de 2013 pour l'assureur Lloyd's. Pour la seule Amérique du Nord, la facture des pertes pourrait s'éléver à quelque 2 600 milliards de dollars.

Une tempête solaire d'une violence inouïe est passée à côté de la Terre en 2012. Elle aurait pu "renvoyer la civilisation contemporaine au XVIIIe siècle" si elle avait atteint notre planète, selon la Nasa. Un événement extraordinairement puissant pourrait endommager au sol des installations critiques que l'on mettrait une ou deux générations à réparer ou à remplacer, prévient Oliver Katz.

Le foisonnement des appareils électroniques et notre utilisation toujours plus croissante de dispositifs s'appuyant sur des données satellitaires nous rendent plus vulnérables que jamais aux tempêtes solaires. "Lorsque vous utilisez Google Maps pour trouver votre itinéraire et vous rendre dans un restaurant, la carte a été faite avec des satellites d'observation de la Terre. Pour le petit point bleu qui vous localise, et le calcul du meilleur trajet, vous utilisez des satellites de navigation", souligne l'expert Quentin Verspieren. 

Ce type de recherche peut être fait dans le monde entier grâce à des satellites de télécommunications, poursuit le coordinateur du projet Protect de l'ESA, relevant que l'on sait par ailleurs si on doit prendre ou non son parapluie grâce à des satellites de météo. "Finalement, ce geste qui peut sembler anodin utilise des données satellitaires qui viennent d'infrastructures qui coûtent des centaines de milliards d'euros en cumulé", souligne-t-il.

Rien qu'une perturbation des services satellitaires de navigation et de timing, qui fonctionnent ensemble, auraient des conséquences en cascade. Les réseaux électriques, à l'échelle de pays ou de continent, les réseaux de transports ou encore de télécommunications sont également coordonnés avec ces satellites et seraient affectés, insiste-t-il.

"Le système financier international, et le système bancaire en général, est réglé avec ça. Les bourses seraient bloquées et on ne pourrait pas retirer d'argent aux distributeurs ou payer par carte."

(extrait)

 

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Le prochain maximum solaire arrive plus tôt que prévu : en quoi c’est dangereux pour l’Internet mondial ?

On y pense assez peu dans notre vie quotidienne, mais toute notre existence dépend de l’immense centrale à fusion au-dessus de nos têtes – notre soleil. Mais celui-ci a ses humeurs : il libère en permanence des particules chargées, les fameux vents solaires, qui peuvent virer à la tempête. Et ces déchaînements électromagnétiques ne sont pas sans danger pour notre monde gouverné par les technologies.

On ne peut pas le regarder directement sous peine de s’y brûler les rétines, mais notre soleil est absolument fascinant. Il alterne entre des périodes d’hyperactivité avec les éruptions ou l’apparition des taches solaires. Et parfois, il semble se fâcher, et il envoie d’immenses quantités de particules chargées à travers l’espace.

Un cycle de 11 ans

Ces grandes tempêtes sont plus ou moins régulières : elles se produisent environ tous les 11 ans – et le prochain point culminant était prévu pour juillet 2025. Sauf qu’il sera en avance sur ce rendez-vous, selon Daniel Brown, maître de conférences en astronomie à l’université de Nottingham Trent. Dans un article publié sur The Conversation, celui-ci rappelle que la prévision « classique » pour 2025 se base sur une analyse des données de la « météo spatiale » par la NASA et l’US National Oceanic and Atmospheric Administration.

Mais un modèle alternatif, obtenu une équipe mixte NASA – US National Centre for Atmospheric Research, estime que pic du cycle se produira un an plus tôt, vers la fin 2024. Et le nombre de taches solaires – indicatrices d’activités intenses dans l’étoile – sera le double de la prévision officielle. Or, les observations semblent plutôt aller dans le sens de ce calendrier.

Le problème, c’est que nous ne sommes pas prêts. Car si notre planète se trouve au mauvais endroit et au mauvais moment quand le soleil entre en éruption, elle peut se retrouver bombardée au-delà de ce que peut arrêter son champ magnétique, le véritable bouclier de la Terre. Celui-ci présente des brèches aux deux pôles, qui laissent donc passer les particules chargées. Celles-ci éclairent les cieux polaires de magnifiques aurores, australes ou boréales, et c’est à peu près inoffensif. Tout au plus, cela peut dérégler l’électronique des régions concernées.

Quand les câbles ont pris feu

Mais en cas de tempête solaire exceptionnelle, cette ligne de défense ne suffit pas. Comme lors de l’Événement de Carrington, en 1859. Un astronome britannique du même nom avait observé une phénoménale augmentation de l’activité solaire, avec une éruption massive d’un plasma de particules qui a atteint la Terre 17h plus tard – au lieu des 60h nécessaires en général. Les aurores boréales phénoménales étaient visibles, selon la presse de l’époque, jusqu’au Panama. Et de nombreux câbles télégraphiques ont pris feu dans l’hémisphère nord.

Maintenant, imaginons la même chose dans un monde aussi dépendant de l’électronique que le nôtre. Il n’est pas du tout exclu que l’Internet mondial en prenne un coup. Même si le système bénéficie d’une assez bonne résilience, avec divers fuseaux de câbles sous-marins. Daniel Brown cite aussi un effet de changement de la densité des particules dans la haute atmosphère. Cela peut entraîner de légères erreurs sur les appareils utilisant le GPS, mais aussi faire chuter les satellites à des altitudes trop basses, jusqu’à parfois les consumer dans l’atmosphère. Starlink l’a appris à ses dépens en perdant de nombreux satellites en 2022.

Un blackout total, c’est crédible ?

« Notre société évolue constamment de manière à nous rendre davantage dépendants de l’infrastructure électrique. Nous étendons également notre technologie dans l’espace – une technologie qui est vulnérable si nous ne surveillons pas la météo spatiale et sa source, le Soleil. Si nous savons ce qui s’en vient, nous pouvons nous préparer. Les réseaux électriques sont conçus pour être moins sensibles aux surtensions et les satellites sont conçus pour mieux résister à la météo spatiale. Mais nous avons besoin d’une meilleure compréhension de notre étoile. »

Daniel Brown

Ne soyons pas inutilement alarmistes : nous n’avons aucune idée de si un blackout total est encore crédible. Mais même un événement plus localisé, sur l’Europe, l’Asie orientale, ou l’Amérique du Nord, serait déjà terrifiant pour notre système globalisé. Or, nos progrès technologiques ont été si rapides que nous n’avons pas la moindre idée de ce qui arriverait face, par exemple, à une réédition de l’Événement de Carrington.

Nous vivons à la lisière d’une immense boule de feu, rappelons-le, et celle-ci peut encore nous surprendre

 

Matthias Bertrand
publié le

https://fr.businessam.be/maximum-solaire-arrive-plus-tot-que-prevu-pourquoi-et-en-quoi-cest-dangereux/

 

 

 

 
2025 : Une tempête solaire grille la planète

Cet été, Challenges vous propose un bond dans un futur imaginaire. Nous publions, dans le cadre de notre série sur les scénarios de rupture, des projections, en version résumée rééditée, réalisées par la Red Team, une équipe d'auteurs de science-fiction réunie par l'Agence d'innovation de la défense. Sa mission: publier deux scénarios par an pour confronter les armées à des scénarios extrêmes. Mais aussi des scénarios imaginés par nos soins. Comme celui-ci écrit par un journaliste de Sciences et Avenir, du groupe Editions Croque Futur auquel est rattaché Challenges. Bonne lecture.

La Terre a été touchée par l'éruption solaire la plus importante en près de deux siècles. La dernière fois, le 2 septembre 1859, le réseau électrique était embryonnaire; seules quelques stations télégraphiques avaient pris feu et des opérateurs été électrisés. Aujourd'hui, dans notre humanité interconnectée, l'énorme décharge de particules électromagnétiques lancées par le soleil à une vitesse proche de celle de la lumière a fait disjoncter la planète.

Juste avant cette nuit du 24 février 2025, le spectacle était d'une beauté inouïe: des aurores boréales dansant jusqu'au sud de l'Espagne et diffusant leurs lueurs sur tout l'hémisphère Nord. Ensuite? Ce que redoutait déjà la Nasa en 2012 lorsque la Terre avait été frôlée par une tempête importante: "un renvoi de la civilisation au XVIIIe siècle", pour un temps au moins. Des black-out d'échelle continentale et la plupart des télécommunications coupées durant des heures voire des jours. Près d'une cinquantaine des plus de 400 câbles sous-marins intercontinentaux qui maintiennent le réseau Internet n'ont pas résisté aux perturbations électromagnétiques. La fibre optique, insensible aux perturbations et utilisée pour l'infrastructure réseau aux niveaux local et régional, a tenu.

Satellites hors service, transformateurs endommagés, GPS perturbé... 

Des semaines, peut-être des mois, seront nécessaires pour faire le bilan humain et rétablir la sécurité des systèmes: satellites hors service, transformateurs endommagés, GPS perturbé… Huit jours après la catastrophe, le retour à la normale se fait péniblement. En Europe, les pannes et perturbations seront encore fréquentes. Le trafic aérien est toujours à l'arrêt.

Les dégâts auraient pu être plus importants sans l'alerte lancée conjointement par la Nasa et l'Agence spatiale européenne quatorze heures avant l'impact. Un délai important obtenu grâce aux satellites scrutant l'activité du Soleil qui ont permis de rapidement modéliser en 3D le panache de particules et avertir de l'ampleur de la tempête. Cela a permis de délester certaines parties du réseau électrique pour éviter la surtension.

Double choc

Pour l'économie mondiale, le coût d'un tel choc géomagnétique avait été estimé par l'Académie nationale des sciences américaine après le "coup de chance" de 2012 entre 1.000 et 2.000 milliards de dollars. Mais plus le temps passe, plus grande est la dépendance électronique… En 2017, des chercheurs de Harvard s'étaient prêtés à l'exercice pour un résultat de 18.000 milliards de dollars, soit la moitié de la facture du Covid-19 en 2020. L'état de désorientation de l'humanité rappelle celui provoqué par la pandémie il y a cinq ans.

 

Par Hugo Jalinière, journaliste pour Sciences et Avenir

SpaceX : de nombreux satellites détruits par un orage magnétique

Les satellites devaient faire partie de la constellation Starlink, censée fournir internet depuis l'espace.

Coup dur pour SpaceX. L'entreprise d'Elon Musk a annoncé que jusqu'à 40 satellites n'ont pas pu être déployés après leur lancement la semaine dernière à cause d'un orage magnétique. Ils se sont désintégrés en réentrant dans l'atmosphère terrestre. Au total, 49 satellites avaient décollé jeudi dernier de Floride à bord d'une fusée Falcon 9. Ils devaient faire partie de la constellation Starlink, destinée à fournir internet depuis l'espace. Mais le déploiement de cette nouvelle fournée a "été significativement affecté par une tempête géomagnétique vendredi", a écrit SpaceX dans un article de blog publié mardi.

Ces événements sont dus à des éruptions à la surface du Soleil, qui peuvent provoquer l'éjection de particules jusqu'à la Terre, où elles provoquent un orage magnétique. Ces orages sont notamment à l'origine des aurores boréales, mais peuvent aussi perturber les télécommunications. "Ces tempêtes réchauffent l'atmosphère et augmentent la densité atmosphérique à nos basses altitudes de déploiement", a expliqué SpaceX, précisant que les satellites avaient été placés sur une orbite approchant la Terre à 210 km d'altitude au plus près

"Aucun risque de collision"

Là, SpaceX réalise des vérifications, avant d'envoyer ses engins plus haut. De cette façon, s'ils ne fonctionnent pas, ils peuvent être facilement redirigés vers la Terre et ainsi ne pas créer de débris spatiaux. Pour contrer l'effet de résistance induit par l'orage magnétique, les satellites avaient été placés en "mode sécurisé", a expliqué l'entreprise. Mais "les analyses préliminaires montrent que la résistance aux altitudes basses a empêché les satellites de quitter le mode sécurisé pour commencer leurs manœuvres d'élévation de l'orbite", a-t-elle poursuivi.

Résultat : "jusqu'à 40 des satellites vont réentrer ou sont déjà réentrés dans l'atmosphère terrestre. "Ils ne posent aucun risque de collision avec d'autres satellites, a rassuré SpaceX, et sont conçus pour se désintégrer dans l'atmosphère, de telle sorte qu'"aucune partie du satellite ne touche le sol". Les premiers satellites de Starlink avaient été envoyés en mai 2019. La constellation comprend actuellement environ 1.500 satellites actifs, a tweeté Elon Musk mi-janvier, et l'entreprise prévoit d'en positionner des milliers d'autres.

 

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/spacex-de-nombreux-satellites-detruits-par-un-orage-magnetique-1428056

L’une des plus puissantes tempêtes solaires est survenue lors d'un des plus faibles minimums d'activité du Soleil

Notre Soleil est régulièrement secoué par de puissantes éruptions. Généralement, elles se produisent au moment de son pic d'activité ou en phase de décroissance. Mais en 1903, c'est en plein minimum que s'est déclenchée l'une des plus puissantes tempêtes solaires de l'histoire moderne. Dans des conditions très similaires à celles que nous connaissons aujourd'hui... 

L'activité du Soleil varie en moyenne selon un cycle de onze ans. Et généralement, notre étoile subit plus d'éruptions violentes pendant les phases de maximum ou les phases de décroissance. La tempête enregistrée en 1903 s'est pourtant produite pendant la phase la plus calme du cycle solaire. L'une des tempêtes solaires les plus fortes de l'histoire moderne de la Terre. Elle est aujourd'hui décrite dans le détail dans une étude d'astronomes japonais.

Au cours de la dernière semaine d'octobre 1903, en plein minimum d'activité, une nouvelle tache est apparue sur le Soleil. Et lorsque l'éruption s'est produite, le 30 octobre, cette tache solaire faisant directement face à la Terre. Un peu comme AR2767, celle qui est apparue sur le Soleil il y a quelques jours et dans les mêmes circonstances. Mais à cette époque, pas de satellite pour mesurer l'intensité de l'éruption. Seulement des témoignages des effets étonnants de cette tempête.

 

Beaucoup de témoignages et quelques mesures

À Chicago (États-Unis), par exemple, les tensions dans les lignes téléphoniques ont atteint les 675 volts« Assez pour tuer un homme », titraient alors les journaux. À Londres, les opérateurs télégraphiques ne parvenaient plus à envoyer de messages. Des aurores australes ont été observées jusqu'en Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie. Quant aux aurores boréales, elles ont surpris les habitants du Colorado qui rapportaient alors avoir vu des « rayons de lumière magnifiques et froids ».

Quelques instruments ont toutefois pu mesurer les variations du champ magnétique terrestre. De quoi permettre aux astronomes d'estimer son DST - pour Disturbance storm time. Cet indice mesure la perturbation magnétique due aux tempêtes solaires aux basses latitudes. Plus sa valeur est négative, plus l'énergie accumulée est importante. Ainsi le DST des tempêtes considérées comme intenses atteint -100 nanoteslas (nT). Le DST de la tempête solaire de 1903 est aujourd'hui estimé à -531 nT !

Nathalie Mayer

 

Le mystère du pic de carbone 14 de l’an 994
 

C’EST une jolie histoire de science, celle d’un mystérieux événement survenu il y a plus de mille ans, détecté par les sciences physiques et compris grâce aux sciences humaines. L’histoire de cette belle collaboration est racontée dans une étude japonaise à paraître dans Solar Physics. Tout est parti d’arbres. En 2013 est publié dans Nature Communications le travail d’une autre équipe nippone qui a identifié, dans les anneaux de croissance de cèdres du Japon, un net surplus de carbone 14 (14C) pour l’année 993-994 de notre ère. Isotope radioactif du carbone, le 14C est formé dans l’atmosphère suite à une réaction nucléaire déclenchée par l’arrivée de rayons cosmiques venus de l’espace. Ces particules chargées (protons, électrons, noyaux d’atomes), très énergétiques, entrent en collision avec les noyaux des atomes de l’atmosphère, ce qui libère des neutrons qui vont à leur tour réagir avec les noyaux de l’azote, le gaz le plus commun dans l’air. Au terme de cette réaction nucléaire, l’azote 14 se transforme en carbone 14, qui est ensuite absorbé et stocké par la végétation.

La détection de cette anomalie dans les cernes d’arbres – mais aussi dans des carottes de glace où l’on a retrouvé un surplus de béryllium 10 et de chlore 36, deux autres radio-isotopes dits cosmogéniques – indique que, peu de temps avant l’année 994, un ou plusieurs flux importants de rayons cosmiques ont atteint la Terre pendant une courte période. Restait donc à déterminer leur origine. Deux possibilités existent : soit une origine galactique ou extra-galactique, soit une origine solaire. Or, si notre étoile a été responsable de cette arrivée de particules chargées, l’éruption solaire a dû avoir d’autres conséquences notables sur Terre, à savoir des aurores boréales particulièrement spectaculaires.

D’où l’idée qu’ont eue ces chercheurs japonais de demander de l’aide à l’Histoire, d’avoir recours à des chroniques médiévales antérieures à l’an mil pour y rechercher d’éventuels témoignages d’époque. Aiguillés par de précédents travaux, ils se sont essentiellement plongés dans des annales allemandes (saxonnes), irlandaises et coréenne. Après épluchage minutieux de ces textes, ils ont découvert huit références correspondant à trois événements rapprochés, un de l’automne 992 et deux de l’hiver 992-993.

« Le ciel était rouge sang »

Le premier date du 21 octobre 992. Deux chroniques saxonnes signalent que, cette nuit-là, « tout le ciel s’est teint en rouge trois fois ». Le second événement survient deux mois plus tard, le jour de la Saint-Etienne qui tombe le lendemain de Noël, le 26 décembre. Cette fois, il est signalé non seulement dans les textes allemands mais aussi dans deux annales irlandaises. L’auteur d’une des chroniques saxonnes évoque un « miracle inouï » : « Soudain, aux alentours du premier chant du coq, venant du nord, une telle lumière brilla que beaucoup crurent que le soleil s’était levé. Cela continua pendant une heure. Après quoi, le ciel légèrement rougi retourna à sa couleur normale. » Un manuscrit irlandais, moins loquace, dit simplement que « le ciel était rouge sang ». La troisième et dernière occurrence se trouve dans un texte coréen. La datation est plus floue puisque les auteurs de l’étude parlent d’une période allant du 27 décembre 992 à la mi-janvier 993. La chronique dit : « Pendant une nuit, la porte du ciel s’ouvrit. » Cela peut sembler à la fois poétique et mystérieux mais l’étude d’autres textes montre que les Asiatiques avaient parfois recours à cette formulation pour parler d’une aurore boréale.

Etant donné que la latitude de la Corée est assez basse, 37° nord pour la capitale de l’époque Kaesong (actuellement en Corée du Nord), l’étude japonaise estime que l’orage géomagnétique qui a engendré cette aurore boréale devait être plus important que n’importe lequel des événements de ce genre enregistrés depuis 1957, mais pas aussi puissant que l’éruption solaire de 1859, dont les effets se virent jusque dans les Caraïbes. Quoi qu’il en soit, la survenue de ces trois aurores boréales remarquables en moins de trois mois suggère une intense activité solaire en cette fin d’année 992. Et explique probablement le mystère du carbone 14 absorbé par les vénérables cèdres du Japon.

Pierre Barthélémy (suivez-moi ici sur Twitter ou bien là sur Facebook)

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Le jour où une éruption solaire a failli déclencher une guerre nucléaire

 

En 1967, les États-Unis ont cru à une attaque nucléaire soviétique. Il s'agissait en réalité de dégâts commis par une éruption solaire. Un phénomène qui pourrait mettre en péril nos systèmes de communication satellite.

Mai 1967, des deux côtés du rideau de fer, les États-Unis et l'Union soviétique sont sur le pied de guerre. Chacun a préparé son camp à riposter à la «première frappe» qui déclencherait une guerre nucléaire entre les deux puissances qui s'affrontent pour le moment par le biais de conflits interposés. Le 23 mai 1967, Johnson, dont la présidence est gravement entachée par l'interminable guerre du Vietnam, croit bel et bien voir sonner l'heure d'un inéluctable conflit nucléaire.

Les radars du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), situés dans le cercle polaire, ne répondent plus. Ce système avait été mis en place par les États-Unis en 1959 afin de prévenir le lancement d'un missile nucléaire par l'URSS. Les Américains voulaient se donner les moyens de riposter avant que celui-ci n'atteigne leur sol. L'armée croit immédiatement que l'URSS est responsable de la soudaine défaillance de ses radars et les avions de la Air Force se préparent à décoller, chargés de leurs fatales cargaisons.

Mais l'ordre de départ ne leur sera jamais donné, puisque les scientifiques du Centre de prévision solaire américain réalisent qu'une considérable éruption solaire a coupé les radars du BMEWS. S'ils avaient attendu quelques minutes de plus pour donner l'alerte, le monde aurait peut-être connu les affres d'une guerre nucléaire...

La menace des éruptions solaires

C'est cette histoire quasi-hollywoodienne mais pourtant bien réelle que rapporte une étude publiée par la revue Space Weather, de l'American Geophysical Union. Et comme le souligne un article publié par Popularmechanics.com, les éruptions solaires n'ont rien d'un mystère. Andreï Klochko, docteur en Physique des plasmas à l’École Polytechnique, confie à Slate.fr:

«Les éruptions solaires donnent parfois lieu à des éjections de masse coronale en provenance du soleil que l'on pourrait comparer à un nuage de particules très dense et très énergétique qui se déplacerait à très grande vitesse.»

Si cette masse se dirige vers la Terre, elle est susceptible d'engendrer des orages géo-magnétiques pouvant empêcher le fonctionnement des satellites en haute orbite.

«Il suffit de quelques particules tombant sur des composants électroniques sensibles pour dérégler des satellites, décrit Andreï Klochko. Si plusieurs satellites sont ainsi mis hors d'usage, cela peut avoir un impact redoutable sur les communications terrestres: les communications radio et télévision, les GPS ou même les systèmes de communication des avions.»

De plus, ces tempêtes solaires peuvent également agir directement sur Terre: les masses coronales sont, en effet, repoussées par le champ magnétique terrestre. Ce mouvement de protection généré par le champ magnétique peut alors entraîner un dérèglement des lignes de haute tension comme ce fut le cas au Québec en mars 1989 où des milliers de foyers furent privés d'électricité. Doit-on alors craindre de se retrouver un jour privés d'électricités suite à ces éruptions solaires?

«Il faudrait une éruption d'une intensité exceptionnelle pour que nous soyions gravement impactés sur Terre, tempère Andreï Klochko. Depuis une trentaine d'année, les satellites que nous envoyons aujourd'hui dans l'espace sont de plus en plus protégés contre les radiations causées par ces phénomènes solaires.»

En juillet 2012, une super-tempête solaire avait manqué de frapper la Terre. À neuf jours près, elle aurait occasionné dans le pire des cas «mille milliard de dollars de dégâts», selon Le Nouvel Observateur.

 

Agathe Charnet

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