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Tunisie..

Publié le par ottolilienthal

Tunisie : main basse sur la Banque centrale

LETTRE DU MAGHREB. En obligeant l’institution à prêter 7 milliards de dinars à l’État, Tunis dégaine la planche à billets. Inflation garantie.

Il n'y a pas que Javier Milei, l'histrion-président argentin qui entend couper les dépenses publiques à la tronçonneuse, qui veut briser la Banque centrale. Dans un style plus austère, façon Saint-Just de Carthage, son homologue tunisien Kaïs Saïed vient de passer à l'acte. Ainsi, après la mise à bas du Parlement et de la Constitution, l'emprisonnement de l'opposition, la dernière institution qui lui échappait vient de céder. Elle semblait jusque-là imperméable aux dégâts collatéraux du coup d'État du 25 juillet 2021. Voici la Banque centrale de Tunisie (BCT) placée sous la férule présidentielle. Que ce soit sous la dictature Ben Ali – qui lui laissait une relative quiétude – ou durant les dix années de démocratie, elle avait suivi à la lettre l'orthodoxie du Fonds monétaire international (FMI). C'en est fini.

Il n'y a pas que Javier Milei, l'histrion-président argentin qui entend couper les dépenses publiques à la tronçonneuse, qui veut briser la Banque centrale. Dans un style plus austère, façon Saint-Just de Carthage, son homologue tunisien Kaïs Saïed vient de passer à l'acte. Ainsi, après la mise à bas du Parlement et de la Constitution, l'emprisonnement de l'opposition, la dernière institution qui lui échappait vient de céder. Elle semblait jusque-là imperméable aux dégâts collatéraux du coup d'État du 25 juillet 2021. Voici la Banque centrale de Tunisie (BCT) placée sous la férule présidentielle. Que ce soit sous la dictature Ben Ali – qui lui laissait une relative quiétude – ou durant les dix années de démocratie, elle avait suivi à la lettre l'orthodoxie du Fonds monétaire international (FMI). C'en est fini.

Conséquence de sa gestion prudente, ses réserves en devises atteignaient 118 jours fin janvier, suscitant la convoitise d’un État aux poches percées et vides, alors que le pays traverse une crise de très grande ampleur (inflation, 7,8 % ; chômage, 15,8 % ; une croissance négative au troisième trimestre 2023 de – 0,2 %). Pour boucler son budget, le pouvoir a décidé d’utiliser la manne de la Banque centrale et de mettre un terme à son indépendance. Le message envoyé au FMI, Banque mondiale & Co est limpide : Tunis ne répond plus.

Le business plan de l'inflation

Quand on n'a plus d'argent, on ressort ce bon vieux mistigri, cette faucheuse de bas de laine : la planche à billets. En ces temps numériques, l'impression de monnaies ne nécessite qu'un jeu d'écriture électronique. L'argent virtuel se fabrique aisément, mais laisse des traces. La monnaie papier qu'on imprimait à loisir pour combler les dettes exigeait encres, rames, logistique, mais elle pouvait se dissimuler. Virtuel ou réel, l'argent fabriqué artificiellement aboutit au même résultat : une inflation incontrôlée.

Près de 40 % du budget de l'État nécessitent des apports extérieurs. Le gouvernement ne cesse de solliciter les banques tunisiennes pour financer le train de vie national. Celles-ci sont arrivées au plafond de ce qu'elles ont le droit de prêter à l'État : un quart de leurs fonds propres.

En sollicitant l'aide du FMI, puis en refusant l'an dernier le plan de 1,9 milliard de dollars qui lui était proposé, Tunis a aggravé sa situation sur les marchés internationaux. Le pays ne peut plus emprunter – seuls les fonds vautour y sont prêts –, à moins qu'un État se porte garant. Le raïs de Carthage rend coupable l'Occident de tous les maux de son pays et a décidé de prendre ses distances avec lui. Dans ses tirades du soir – il est un habitué des vidéos mises en ligne à la tombée de la nuit –, Kaïs Saïed ne dissimule pas son mépris pour les institutions « illégitimes » telles que le FMI. Cela s'accompagne de mesures de plus en plus autoritaires.

L'Union européenne craint un « effondrement »

Il y a un an, jour pour jour, était arrêté à l'aube Khayam Turki, ancien membre du parti Ettakatol (gauche, socialiste), qui voulait fédérer l'opposition face à la dérive autoritaire du président Saïed. Depuis, plus de cinquante personnalités croupissent en prison pour une durée indéterminée. « Il faudra que Kaïs Saïed quitte le pouvoir pour qu'ils recouvrent leurs libertés », explique, en off, un ancien ministre. Le pays est de plus en plus isolé sur la scène internationale, courtisé par la Chine et la Russie. L'homme s'est emparé de tous les pouvoirs, arguant de « périls immédiats ». En plaçant la Banque centrale sous sa coupe, en la contraignant par voie législative à puiser dans ses réserves en devises (ce qui est illégal) et à fabriquer de l'argent virtuel, il isole un peu plus la Tunisie des institutions et des marchés financiers.

 

Il y a un an, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant aux Affaires étrangères, Josep Borrell, évoquait le scénario d'un « effondrement » de l'économie publique tunisienne. L'hypothèse d'un non-remboursement de la dette est fixée début 2025. La nouvelle dictature illibérale qui se dessine à Tunis nourrit les départs via la Méditerranée. Un effondrement de son économie multipliera le nombre de migrants tunisiens sur l'île de Lampedusa.

"La Tunisie va produire cette saison 5 à 6% de ses céréales". Selon Anis Kherbache, vice-président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche, la récolte de céréales de cette saison agricole 2022-2023 ne dépassera pas le tiers de celle de l'année précédente, et le sixième de celle de 2019.

Principalement en cause, le stress hydrique que traverse le pays et qui réduit les possibilités d'irrigation complémentaire, et ce au terme de 3 années de sécheresse continue.

Les éleveurs ne sont pas mieux lotis que les céréaliers et les maraichers, le stress hydrique les empêchant de répondre aux besoins de leur bétail.

(publié par Cyrus Farhangi)

La Tunisie est en proie à de grandes difficultés et déclare l'état d'urgence pour l'eau en raison du changement climatique.

Vendredi soir, la Tunisie est entrée dans un état d'urgence hydrique, qui se traduit par un système de rationnement qui durera plusieurs mois pour distribuer l'eau potable et empêcher son utilisation à d'autres fins en raison de la crise de la sécheresse.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la crise de rareté des ressources en eau en Tunisie, qui a été exacerbée par le changement climatique et la sécheresse qui a frappé le pays il y a 4 ans.

Le ministère tunisien de l'agriculture et des ressources hydrauliques a indiqué dans un communiqué que les nouvelles décisions relatives à la rationalisation de l'utilisation des ressources en eau resteront en vigueur jusqu'au 30 septembre, avertissant les contrevenants qu'ils s'exposeront à des sanctions financières, et d'autres qui incluent l'emprisonnement.

La sécheresse due au changement climatique ces dernières années a affecté la recharge des nappes phréatiques et le niveau de remplissage des barrages, qui n'a pas dépassé 30 pour cent, selon les chiffres officiels, ce qui menace la sécurité hydrique des Tunisiens.

"La crise de la rareté de l'eau est aujourd'hui mondiale, mais elle semble toucher davantage plusieurs régions à travers le monde, dont la Tunisie, en raison du changement climatique que connaît le pays pour la cinquième année consécutive", a déclaré Yasser Souilmi, ingénieur en ressources naturelles et membre du Réseau Tunisie verte.

(traduit à l'aide de DeepL, publié par Cyrus Farhangi)

https://see.news/tunisia-declares-state-of-water-emergency-climate-change

une Constitution frottée à l’islam politique

Président sans aucun contre-pouvoir, objectifs religieux appliqués à l’enseignement et à la nation : le texte voulu par Kaïs Saïed est une bombe.

Kaïs Saïed : « La Tunisie n’acceptera jamais la partition de la Libye »

Le président tunisien dénonce les ingérences étrangères dans le problème libyen et préfère se focaliser sur les projets économiques à venir que de rouvrir des controverses historiques avec Paris.

Elu président de la Tunisie le 13 octobre 2019 avec 72,71 % des voix, Kaïs Saïed a créé une surprise de taille dans le paysage politique tunisien. Candidat indépendant, ce juriste constitutionnaliste de 61 ans a mené campagne sans grands moyens, notamment auprès de la jeunesse, lasse des promesses non tenues de la révolution de 2011. Sa première visite en France a notamment été consacrée au conflit libyen, sujet d’inquiétude majeur pour cette jeune démocratie encore fragile.

Premier déplacement hors du continent africain depuis votre élection, votre visite de « travail et d’amitié » à Paris se solde par la promesse d’un nouveau prêt de 350 millions d’euros, d’une aide sur la santé et d’une ligne de TGV. Vous importait-il donc beaucoup de placer votre début de mandat sous le signe d’une coopération accrue avec la France ?

La France et la Tunisie partagent traditionnellement une coopération forte, même si elle a connu des épisodes mouvementés. Nous sommes au sud de la Méditerranée, face à la France. Et c’est la géographie qui a fait l’histoire…

Avec le président Macron, nous avons évoqué des collaborations classiques, mais aussi des projets-phares au rang desquels figure la construction d’une cité sanitaire à Kairouan et l’idée d’une ligne TGV qui relierait Bizerte au sud du pays. Un projet énorme, qui pourrait changer fondamentalement la Tunisie, puisqu’il faudrait deux heures pour rallier Tunis à Gabès, alors que pour l’heure il faut une journée entière.

S’agissant de la relation franco-tunisienne, le Parlement tunisien a rejeté mi-juin une motion demandant officiellement à la France de présenter des excuses pour les crimes commis « pendant et après la colonisation ». Qu’en pensez-vous ?

Cette démarche relève de règlements de comptes. Pas entre la France et la Tunisie, mais entre certains partis politiques. Bien sûr, en France ou en Tunisie, nul n’oublie les atrocités, les guerres, les crimes du passé. Mais au lieu de retourner à l’histoire, construisons ensemble une histoire nouvelle. On peut résoudre ces problèmes autrement que par des excuses solennelles, par exemple à travers des aides, une coopération économique, médicale…

Le dossier principal de votre visite reste le conflit libyen. Emmanuel Macron a sévèrement critiqué l’intervention de la Turquie, l’accusant de mener un « jeu dangereux » en Libye. Partagez-vous cette inquiétude ?

Le problème libyen concerne les Libyens ! Certes, il y a une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui représente la légalité internationale, mais elle ne peut pas être perpétuelle. Il y a aussi les interventions étrangères, et le conflit libyen a fini par devenir international, alors que c’est un problème national. Lorsque les mercenaires russes sont entrés en Libye, c’est devenu un problème entre deux empires : américain et russe. Les règles du jeu ont changé.

J’ai proposé un certain nombre de solutions. Comme réunir les chefs de tribu, en vue de rédiger une Constitution provisoire permettant d’organiser les pouvoirs publics ; puis de préparer une nouvelle Constitution admise par tous les Libyens. Mais j’insiste sur un point : la Tunisie n’acceptera jamais une partition de la Libye. Cela pourrait être le préalable à une partition aussi des Etats voisins.

La Tunisie a payé cher cette guerre qui n’en finit pas : sur le plan financier, sécuritaire et même au sein de sa classe politique. Comme si le problème libyen était tuniso-tunisien, les uns soutiennent le camp de l’est, les autres celui de l’ouest. Et cela ne fait qu’envenimer la situation. Ce qu’il faut, c’est coordonner les positions de l’Algérie et de la Tunisie pour permettre aux Libyens de trouver leur solution.

Même si la Tunisie n’a plus connu d’attentats de grande ampleur depuis 2015, n’êtes-vous pas inquiet du risque de déstabilisation ?

Non, car les problèmes de la Tunisie sont des problèmes tunisiens… Le fait que quelques dizaines de familles détiennent l’essentiel de l’économie est à l’origine de la fracture qui traverse notre société. Les Tunisiens n’ont pas de problème d’identité ou de religion, ils souhaitent seulement faire valoir leurs droits à la santé, aux services publics sociaux…

Or, cela, les partis politiques ne l’ont pas compris. La Tunisie de 2020 n’est pas celle qu’ils ont connue entre 1956 et 2011. Désormais, les jeunes ne veulent pas rester aux marges, mais être des citoyens acteurs en politique.

A Tataouine, dans le sud, des jeunes dénoncent violemment la non-application d’un accord de 2017 promettant des emplois et des aides pour cette région marginalisée. Vous avez été élu par cette jeunesse. N’est-ce pas un désaveu ?

En 2017, au début de la contestation à Tataouine, j’avais conseillé aux manifestants d’élaborer des projets sans attendre que l’Etat décide pour eux. Ils ne m’ont pas écouté, mais je vais les recevoir d’ici quelques jours et leur tiendrai ce même discours. Et nous allons mettre en place un plan de développement régional pour répondre à leurs besoins.

Durant votre campagne, vous avez prôné un renversement de la pyramide du pouvoir du bas vers le haut – élections locales et révocabilité des élus. Pensez-vous avoir les moyens de réussir ?

J’engagerai cette réforme, même si je ne dispose pas des forces suffisantes à l’Assemblée, car il faut les deux tiers des députés. C’est le cours de l’histoire. La Tunisie a besoin d’une nouvelle Constitution, d’une philosophie politique autre que celle qui prévaut depuis plus de soixante ans. Lorsque tous les Tunisiens seront conscients qu’il faut changer le cours de l’histoire, alors on trouvera les moyens politiques, juridiques.

Lire aussi En Tunisie, heurts entre policiers et manifestants réclamant des emplois
Sur le plan économique non plus, les perspectives ne sont pas réjouissantes. Pensez-vous qu’il faudra passer par des privatisations d’entreprises publiques ?

La situation des entreprises publiques a empiré, non parce qu’elles sont « publiques », mais parce qu’elles ont été victimes de corruption. Mais si l’élu est redevable du mandat à son électeur et s’il est sous son contrôle quotidien, alors les choses changeront.

Et puis, toute ma vie, j’ai entendu que la Tunisie n’avait pas d’argent… Mais, au fond, est-ce que vraiment elle en manque, ou bien est ce que l’argent est ailleurs ? C’est un problème d’éthique politique qui peut être résolu autrement que par des privatisations. Prenons l’exemple du service public de santé. Les hôpitaux tunisiens sont au niveau de dispensaires parce qu’on a laissé le champ libre aux investisseurs privés. Durant l’épidémie de Covid-19, une cinquantaine de personnes sont mortes du virus, mais combien sont décédées d’autres pathologies parce qu’elles n’ont pas trouvé de place à l’hôpital ou que leur détresse a été ignorée ?

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dans le sud de la Tunisie, les jeunes chômeurs de Tataouine défient l’Etat
Votre parcours de professeur de droit ne vous prédestinait pas à la politique. Que retenez-vous de vos huit premiers mois d’exercice du pouvoir ?

J’ai appris que je n’appartiens pas à la même galaxie que les hommes qui se qualifient de « politiques ». Ma candidature à la présidentielle a été le choix des jeunes. C’est un lourd fardeau, mais c’est un parcours qu’on fera ensemble. Ça ne sera pas facile. Les forces politiques, ceux qui ont de l’argent, ne laisseront pas faire. Mais c’est mon rêve : non d’être président, mais d’être au rendez-vous avec l’histoire.

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. On ne peut pas continuer à gouverner avec les techniques des siècles passés. Le problème n’est pas seulement tunisien. Le peuple veut qu’on lui donne les moyens de gouverner.

 Trabelsi : les confessions d'un mafieux
Il était l'une des plus hautes figures de la corruption sous Ben Ali. Imed Trabelsi a témoigné publiquement que le système perdurait.

 

Le sombre passé de la Tunisie s'est présenté vendredi soir devant l'Instance Vérité & Dignité. Imed Trabelsi, neveu de Leïla Trabelsi, la seconde épouse du dictateur, a provoqué stupeur et stupéfaction en acceptant de témoigner face caméra. À 21 heures, l'un des hommes les plus haïs du pays a déroulé une partie de son histoire. Grandeur et effondrement d'un des hommes-clés de la galaxie de Zaba.

Un témoignage accablant

À des années-lumière de son arrogance d'antan, Imed Trabelsi a présenté un nouveau visage aux Tunisiens. Chemise blanche boutonnée jusqu'au col, cheveux gris saupoudrés de blanc, sagement assis, le quadra a vieilli. Emprisonné depuis le 14 janvier, l'homme a demandé « aux Tunisiens de lui pardonner ». Son témoignage a été enregistré en prison. Durant cinquante minutes, Trabelsi Junior va mettre à nu le système de pillage de l'économie nationale piloté par la présidence de la République sous Ben Ali. Il va mettre des mots sur une réalité connue du pays. Il va décortiquer la simplicité et la méticulosité avec lesquelles un groupe d'hommes (dont le premier cercle, Belhassen Trabelsi et Sakhr El Materi) a fait main basse sur une partie du secteur privé en éliminant sciemment toute concurrence. Pour les connaisseurs de ces affaires-là, Imed Trabelsi n'a pas fait de révélations fracassantes. Mais il a glacé l'opinion en jugeant que le système qu'il décrivait était toujours en vigueur, avec de nouveaux visages.

Du trafic de bananes à la mairie de La Goulette

Sur le fond, la méthode était simplissime. Lorsqu'Imed Trabelsi décide de se lancer dans « le commerce des bananes », les faisant venir d'Amérique du Sud, il indique que très rapidement il a « dominé ce marché ». Avec la complicité de douaniers qu'il rémunérait quasi mensuellement, les bananes d'Imed étaient déchargées au port de Radès sans contrainte de paperasses, encore moins de contrôles, loin des tracas de ses concurrents systématiquement mis de côté. Il en a été ainsi pour toutes les affaires auxquelles le neveu de Leïla Ben Ali a participé : alcool, immobilier… Lorsqu'il s'est lancé, « Ben Ali [lui] a dit : Tu dois mûrir, mettre en œuvre un projet ». Et le président tunisien de le rassurer : « On va t'apporter l'aide nécessaire. » Ce qui le mènera à la tête de la mairie de La Goulette, ville populaire et mythique du pays.

Sans la Révolution, l'homme était promis à des fonctions plus hautes, politiquement parlant. Si l'on dépasse le cas personnel du sieur Imed, sa confession de vendredi a pour mérite de montrer l'étendue de la corruption au sein de l'appareil d'État. Un système gagnant-gagnant pour ceux qui étaient membres du club de la corruption. Les fonctionnaires soudoyés étaient grassement rémunérés, permettant aux puissants de croître en toute impunité. Sans l'entière complicité de l'appareil d'État, pareille mise à sac de la Tunisie n'aurait pu se produire. Ministres, hauts fonctionnaires, douaniers, le spectre des participants au festin de dinars était très large. Et Imed Trabelsi, l'un des rares à connaître l'emprisonnement.

« Le même système est encore opérationnel »

Ses autres comparses familiaux sont en cavale. Belhassen Trabelsi, qui avait épousé l'une des filles de Ben Ali, s'est volatilisé au Canada (alors qu'il devait être expulsé) et Sakhr El Materi vit aux Seychelles, paradis fiscal qui lui a octroyé un passeport. Vendredi soir, l'homme a cité de nombreux noms devant l'Instance Vérité & Dignité. Celle-ci prévoit d'autres auditions publiques consacrées à la corruption. Dans ses attributions, outre les crimes physiques (tortures, viols...) commis par l'État, il lui revient la mission de faire la lumière sur la corruption commise au nom de l'État. Un volet très délicat pour une instance que certains décrient et que d'autres voudraient voir disparaître.

En interne, on explique qu'il y a des dossiers sur quasiment toutes les affaires. Ce qu'expliquait sa présidente, Sihem Ben Sédrine : « Quand l'État s'affaisse et que l'État nouveau n'a pas les moyens d'appliquer sa loi, c'est alors la loi de la jungle. C'est le plus fort qui gagne, celui qui a réussi à acheter tel député, tel maire. Nous sommes dans cette configuration. Nous avons des dossiers sur tous ces cas de figure. Une nouvelle nomenklatura a émergé après la révolution et ils sont en train de se partager le gâteau et même les biens confisqués. » Le témoignage parcellaire d'Imed Trabelsi permet de dresser ouvertement une cartographie de la corruption. Et de tenter de sensibiliser l'opinion à l'actuelle corruption galopante. En 2017, le secteur informel représenterait la quasi-moitié de l'économie privée tunisienne.

Des arrestations à un très haut niveau

Concordance des temps ou simple hasard, suite logique de la confession d'Imed Trabelsi ou désir du chef de gouvernement de reprendre politiquement la main ? En tout cas, on a appris mardi soir que trois hommes d'affaires – considérés comme importants dans le paysage économique – avaient été arrêtés par une unité spéciale de la garde nationale sur ordre de Youssef Chahed. Chafik Jarraya, Yassine Chennoufi (qui fut candidat à l'élection présidentielle de 2014) et Nejib Ben Ismail sont désormais en résidence surveillée. Une disposition que permet l'état d'urgence, actuellement en vigueur en Tunisie jusqu'au 17 juin. Chafik Jarraya s'était illustré dans les médias, affirmant qu'il avait acheté la plupart des journalistes tunisiens. Aucun détail n'a été pour l'instant communiqué. Une opération Mani Pulite est-elle en cours ? La discrétion avec laquelle l'opération a été menée est un premier indice.

 

Par notre correspondant à Tunis,
Publié le | Le Point Afrique

Moncef Marzouki : "En Tunisie, l'ancien régime est revenu"

ENTRETIEN EXCLUSIF. L'ancien président explique la liquidation du Printemps arabe et l'arrêt du processus révolutionnaire. Après deux ans de silence, l'homme accuse. Sans détour.

 

Une maison dans les faubourgs de Tunis. Blanche, sans afféterie. Pas de gardes du corps tapageurs, pas de luxe ostentatoire. Sobre. Le Dr Marzouki, qui ne s'était plus exprimé depuis sa défaite au second tour de la présidentielle de 2014, a décidé de parler. Et son diagnostic alterne uppercuts et mises en perspective historiques. Ce militant des droits de l'homme banni par la dictature Ben Ali ne se dit pas encore candidat aux prochaines élections. À ses yeux, la situation est périlleuse tant les objectifs de la révolution ont échoué. Le volcan tunisien menace de se réveiller. Et il accuse l'ancien régime d'avoir repris le contrôle du pays de façon « sophistiquée ». Entretien.

Le Point Afrique : Comment va la Tunisie de 2016 ?

Moncef Marzouki : Elle ne va pas bien du tout. Je suis désolé de le dire, mais on présente à l'étranger la Tunisie comme une « success-story », or, c'est loin d'être le cas. Cette image est due aux autres catastrophes, syrienne, libyenne, irakienne… Mais, par rapport au projet de la révolution tunisienne, c'est un échec complet. De la part des peuples arabes, il y a eu une véritable révolution qui aurait pu être le démarrage d'une réelle modernisation, mais cette première tentative de libéralisation, de démocratisation, de justice sociale a été avortée. À la fois par des considérations internes et par un veto international essentiellement de la part du système politique arabe qui est extrêmement puissant. Qui a dit : « Il faut faire avorter ce mouvement. » Il a été avorté de façon sanglante en Syrie, en Libye, au Yémen, et par un putsch militaire en Égypte. En Tunisie, c'est ce qui donne l'illusion, cela a été avorté par des processus doux, des processus fins, car la Tunisie est un pays fin. Un pays qui n'a pas de tradition de violence et qui a eu à un moment des hommes comme moi, des militants des droits de l'homme, qui n'ont pas voulu lancer le pays dans une guerre civile. Les deux grands thèmes de la révolution – la démocratie et la justice sociale – ont été totalement balayés et l'ancien système a été rétabli avec beaucoup de finesse. Une success-story, c'est fait pour durer. Les illusions, non. La Tunisie est devant une crise morale, une crise politique, une crise économique. Les révolutions sont des processus, pas des moments. La Révolution française a pris soixante-dix ans, la Russie commence en 1905, mais doit attendre 1917, la Chine… Le Printemps arabe a été le point de départ du processus, il a été avorté, mais il va recommencer. Aucun des problèmes posés par le Printemps arabe, y compris en Tunisie, n'a été solutionné. La Tunisie vit une démocratie de plus en plus pervertie, de plus en plus mafieuse, une puissance formidable de la corruption, de l'argent sale dans les médias. Le rêve de la justice sociale a été complètement oublié, car les corrompus sont revenus encore plus forts que jamais, et la Tunisie est désormais l'un des pays les plus corrompus de la région. Cette success-story est un faux succès. Tout vient de la comparaison avec d'autres catastrophes. Si la liquidation du Printemps arabe en Tunisie s'est effectuée de façon très sophistiquée, c'est parce que la structure du pays est homogène, contrairement à la Syrie. Nous n'avons pas de chiites, de sunnites, de druzes, nous ne sommes pas un pays tribal comme la Libye, nous n'avons pas une armée putschiste comme en Égypte, nous avons une classe moyenne…

De quand date, selon vous, la reprise en main de la révolution par l'ancien régime ?

À partir de la nomination de Béji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement en mars 2011. Le ver a été mis dans le fruit. Nous sommes arrivés (la troïka composée du CPR – le parti de Moncef Marzouki –, des islamistes d'Ennahdha et d'Ettakatol, parti de gauche, NDLR) au pouvoir par les urnes fin 2011. Nous voulions jouer le jeu de la démocratie, mais ils ne l'ont pas voulu. Dès le premier jour, ça été le sabotage de l'économie, des grèves à n'en plus finir, les deux assassinats politiques comme si nous les avions commandités… Tout a été fait pour nous discréditer. L'un des plus grands crimes qui aient été commis par l'État profond, qui était essentiellement composé de l'ancien système, fut de bloquer toutes les réformes. Quand j'appelais les gouverneurs pour savoir ce qui était fait des sommes d'argent destinées au développement des régions intérieures, ils me répondaient : « On en a dépensé 20 %. » L'État profond a bloqué tous les projets. La Tunisie, qui était un pays propre, est désormais dans un état de saleté voulu par l'État profond. Un acte prémédité. J'ai compris qu'il voulait démontrer l'incurie du gouvernement. Cet appareil est là depuis cinquante ans. Sont arrivés ensuite les actions terroristes, le coup d'État en Égypte, et ils en ont profité. Les médias ont joué un rôle terrible. En fin de compte, ils ont remporté les élections mais avec très peu. Je suis arrivé, malgré le « Marzouki bashing » qui a duré trois ans, malgré leur argent, à être au second tour avec 45 %. Je ne voulais pas d'un scénario à l'ivoirienne, mais j'étais persuadé que l'élection était trafiquée par les médias, l'argent qui a circulé de façon abjecte. Des morts ont voté… C'est inédit en Afrique : d'habitude, l'élection profite au président sortant… L'ancien système est revenu, mais pour la dernière fois. Ils ont étalé leur incompétence et leur corruption. Les Tunisiens sont dégoûtés. Ma grande peur, c'est que ce sont des gens qui ne lâchent pas le pouvoir. Je refuse de pactiser avec ces gens, je ne suis pas Ennahdha (les islamistes gouvernent avec Nidaa Tounes, NDLR). Essebsi est le dernier feu de paille de ce système. Les conglomérats de mafias savent qu'ils ne gagneront qu'en trafiquant les élections. Sinon, ils perdront. Le peuple ne l'acceptera pas.

Le goût pour la liberté est-il acquis ?

Des deux objectifs de la révolution, ils ont du mal à revenir sur la liberté. Ils sont obligés de vendre leurs marchandises à l'Occident, ils ne peuvent plus faire du Ben Ali. Ce pauvre peuple que j'aime est exsangue. J'ai accepté le résultat des élections en me disant « laissons-les travailler, peut-être qu'ils vont réussir ». En réalité, ils ont arnaqué le peuple. Quand on m'a apporté le programme de Nidaa Tounes, j'ai éclaté de rire. Création de 90 000 emplois par an, 800 kilomètres d'autoroute… J'ai été au pouvoir pendant trois ans, je connais très bien la situation du pays, j'ai fait le tour des bailleurs de fonds, je savais qui allait donner et qui se contenterait de faire des promesses. Les prochaines élections, si elles ont lieu, verront leur élimination. Il faut une vraie alternance pour que la Tunisie reste dans le droit chemin de la démocratie et de la contestation sociale pacifique. J'ai peur que les gens explosent socialement, que cela puisse aboutir à de la violence. Et ceux qui sont au pouvoir risquent de se recroqueviller. Mais l'armée a toujours été républicaine et la police l'est devenue. Les mafieux ne peuvent plus compter sur eux. La révolution reprendra sa marche, interrompue pendant trois ans par Essebsi.

Quelles sont les réformes nécessaires au pays ?

Il faut rompre définitivement avec le système Bourguiba-Ben Ali-Essebsi basé sur le clientélisme, la famille, le régionalisme, le népotisme. Ce système doit disparaître pour que la Tunisie devienne un État moderne. Je vous garantis que cela aurait dû être le cas dès 1981. Ils ont préféré falsifier les élections et cela a donné Ben Ali, vingt-trois ans de dictature. 2019 sera la fin de ce régime qui dure depuis soixante ans. Tout cela doit se faire dans le cadre des institutions et la Tunisie ne doit pas basculer dans la violence.

Peu de corrompus ont été condamnés ?

On a essayé de mettre en place l'instance Vérité & Dignité. Nous n'étions pas dans une situation révolutionnaire à la soviétique où l'on met tout le monde en prison. On avait décidé que ce serait démocratique. Il n'y a pas de goulag en Tunisie.

Le pays est-il fracturé ?

Quand j'étais à la présidence, j'ai fait venir au palais de Carthage les descendants du Bey, la petite-fille de Bourguiba, Mme Ben Youssef, je les ai placés à côté de moi lors de la cérémonie de l'indépendance pour montrer une Tunisie unie, réconciliée. La première chose que fait Essebsi quand il arrive à la présidence, c'est de remettre la statue de Bourguiba pour dire « nous vous avons vaincus », « c'est toujours nous les maîtres », « nous sommes toujours les patrons ». Les trois réalisations d'Essebsi ? Remettre la statue de Bourguiba, réinstaller la chambre à coucher de Bourguiba au palais de Carthage et rester vivant ! Ce n'est pas ça que le pays voulait ! Il voulait voir ses 800 kilomètres d'autoroute !

Certains bailleurs de fonds se demandent où est passé l'argent.

C'est un crève-cœur. Ça m'écœure que trois cents personnes soient mortes pour la révolution, deux mille blessées, et que la Tunisie soit désormais considérée comme un des pays les plus corrompus de la région. Je suis profondément humilié de ça et je me dis que les trois cents morts doivent se retourner dans leurs tombes. Ils seraient donc morts pour que les mêmes horribles personnages reprennent le pouvoir ? C'est pour cela qu'il faut tirer la sonnette d'alarme et dire notamment à l'Europe « attendez avec cette histoire de success-story, ne vous voilez pas la face », car la Tunisie vaut beaucoup mieux que ça ! Quand je leur dis ça, ils me répondent que je suis un mauvais perdant. Depuis la victoire d'Essebsi et de Nidaa Tounes, je suis resté deux ans sans prendre la parole. Je les ai laissés travailler, disant « laissons-leur deux ans, ils ont peut-être des solutions ». Les deux ans sont passés. Je ne suis pas un mauvais perdant, sinon, dès le premier jour, je les aurais critiqués. Je reviens dans le débat politique maintenant, car la Tunisie est revenue au point de départ. Il s'agit aujourd'hui de défendre la démocratie et la justice sociale contre un régime profondément corrompu.

De quelle corruption parlez-vous ?

Regardez le nombre d'hommes d'affaires présents au Parlement. Ils sont là pour défendre leurs intérêts. Le pays est en jachère, car il n'y a pas d'élections municipales. Si j'avais été élu, la première décision aurait été de convoquer les élections municipales. Eux, la première loi qu'ils ont voulu faire passer était celle de la « réconciliation économique », à savoir une loi pour blanchir les corrompus. Il y a quelque chose de tragi-comique dans la révolution tunisienne. Elle a été faite par des pauvres pour améliorer leur situation et cela a ramené l'ancien système… Il y a de quoi désespérer. Le taux de suicide est très important, le nombre de jeunes qui partent chez Daech aussi, ceux qui traversent la Méditerranée… Et ceux qui ont saboté la révolution se pavanent dans le monde entier en faisant croire qu'ils sont les auteurs de la révolution tunisienne !

Comment remettre l'économie en marche ?

Paradoxalement, la Tunisie a suffisamment d'argent pour se remettre à flot. La corruption est comme une hémorragie, il suffit de mettre le doigt sur le point. 50 % de l'économie est dans l'informel et beaucoup des petits contrebandiers ne veulent plus l'être. Il y a l'impôt. Qui le paye aujourd'hui ? Essentiellement les fonctionnaires. Ils parlent de les augmenter. Au contraire, il faut les baisser, mais élargir le spectre de ceux qui payent. Y compris les riches. Il y a les douanes. Je voulais les militariser. J'avais en tête un général, l'un des plus durs de l'armée tunisienne. Vous n'avez pas idée de l'argent qui fout le camp à la douane de Radès… Nos investisseurs partent. Ils vont au Maroc, ailleurs, car ils voient que le système tunisien prend l'eau. Je ne parle même pas des investisseurs étrangers. Il y a un manque de confiance absolu chez les hommes d'affaires, je ne parle pas des corrompus qui auront affaire avec la justice. Aujourd'hui, ceux qui gouvernent empruntent pour payer les salaires.

Et le dossier du phosphate ?

J'avais proposé de régionaliser le pays. Au lieu d'avoir vingt-quatre gouvernorats, nous aurions six régions. Chaque région aurait un budget. Si nous avions des municipalités élues, un développement régional, on pourrait agir. On continue le système colonial : on prend le phosphate et on ne redistribue pas les richesses dans la région qui le produit. On a saigné le pays, perdu des milliards, en refusant de redistribuer…

Le dinar dégringole…

Ils disent que c'est le jeu du marché. Mais je ne sais pas qui veut acheter des dinars tunisiens… C'est exactement ce qui se passe avec la livre égyptienne sur fond de corruption et d'absence de politique économique.

Que pensez-vous d'Ennahdha qui a fait alliance avec Essebsi ?

Je pense que c'est une question de survie. Ils sont prêts à tout négocier pour conserver leur parti. C'est une question qui ne me concerne plus. On m'a beaucoup reproché mon alliance avec eux. Sauf que ma décision était fondée sur un principe éthique et un principe de réalité. Réalité, car ils font partie du pays, ils ont un poids politique du fait du système électoral qui est le nôtre. Éthique, car militant des droits de l'homme, je les ai défendus quand ils étaient torturés. À aucun moment il n'y a eu de manipulation de leur part ou de la mienne. Aujourd'hui, leur alliance avec Essebsi est basée sur la peur. La peur d'être éliminés. Ils ont la trouille depuis le coup d'État en Égypte en 2013. Ils ont paniqué. S'ils veulent faire partie de ce régime qui est de plus en plus détesté par les Tunisiens, c'est leur problème. Ce n'est plus le mien.

Certains disent que la démocratie a apporté plus de malheurs que de bienfaits ?

Je préfère être un citoyen malheureux qu'un sujet heureux.

 

L’Observatoire Tunisien de l’Eau met en garde contre une « révolte de la soif »

 

Dans un communiqué rendu public sur sa page Facebook, l’Observatoire Tunisien de l’Eau (OTE) a mis en garde contre une « révolte de la soif ».

 

L’OTE a pointé du doigt la politique de communication de la SONEDE (Société Nationale de l’Exploitation et de la Distribution de l’Eau) et son “manquement à sa responsabilité et à ses engagements envers les citoyens“ et reproché à la société de ne pas ”mener les études nécessaires et de ne pas intervenir aux moments opportuns pour éviter l’aggravation de la situation”, a rapporté la TAP.

L’Observatoire rappelle, à travers son communiqué, que des mouvements protestataires ont eu lieu, en particulier dans la région de Jendouba où des citoyens ont, à maintes reprises, tenté de faire entendre leur voix et faire part aux autorités concernées de leur calvaire à cause de la non disponibilité des ressources en eau potable.

L’OTE a rappelé, dans son communiqué, que l’accès à l’eau potable est un droit fondamental, garantit par la Constitution.

Il a appelé à auditionner la SONEDE et le ministère de l’Agriculture concernant cette crise de l’eau et demande aux autorités concernées de trouver une solution urgente et immédiate aux problèmes de rupture et de perturbation de la distribution de l’eau.

Selon l’OTE, la SONEDE devra rencontrer les représentants de la société civile et les parties concernées pour discuter des problèmes rencontrés par les citoyens et en trouver les solutions idoines.

Le ministre de l’Agriculture, Saâd Seddik avait affirmé le mois dernier que les réserves en eau dans les grands barrages sont estimées à 882,6 millions de m3, au 27 juillet 2016, alors qu’elles avaient dépassé, l’année dernière, 1 milliard de m3.

Il a en outre rappelé que la Tunisie est parmi les pays qui vivent sous le seuil de pauvreté hydrique (460 m3 par personne, contre une moyenne mondiale de 1000 m3, un taux fixé par les Nations-Unies pour mesurer la pauvreté en eau), appelant les citoyens à rationaliser l’utilisation de l’eau.

Dans un rapport publié en 2015, la World Resources Institute classe la Tunisie parmi les 33 pays les plus susceptibles de connaitre un stress hydrique (ou pénurie d’eau) d’ici 2040.

Selon le rapport, la Tunisie se classe parmi les pays qui ont un risque très élevé de manquer d’eau dans les décennies à venir, pouvant perdre ainsi plus de 80% de ses ressources naturelles d’eau d’ici 2040.

L’UNESCO a quant à elle déjà tiré la sonnette d’alarme affirmant que la Tunisie souffrira de sérieux problèmes d’eau à l’horizon 2025.

Il est à noter que conformément à l’article 44 de la Constitution: le droit à l’eau est garanti. La préservation de l’eau et son utilisation rationnelle sont un devoir pour l’État et la société.

 

Publication:

 

 |  Par Mounira El Bouti

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