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Publié le par ottolilienthal

Ne buvez surtout pas l'eau de pluie: nos averses sont pleines de microplastiques...

L'eau tombée du ciel est aujourd'hui chargée de polluants éternels et de microplastiques, contaminant jusqu'aux écosystèmes les plus préservés. Un phénomène inquiétant qui rappelle l'ère des pluies acides et qui pourrait avoir de graves conséquences sur la santé humaine.

Si vous aimez chanter sous la pluie, mauvaise nouvelle: de nombreuses études scientifiques ont constaté que nos ondées sont remplies d'éléments chimiques comme des microplastiques ou des polluants éternels, aussi appelés PFAS. Une pollution qui n'étonne pas les chercheurs. L'humanité est simplement en train de récolter ce qu'elle a semé depuis des années. Le phénomène semble être mondial et pourrait bien devenir un problème de santé publique majeur.

Ce qui nous attend ressemble étrangement à l'épisode des pluies acides, comme le rappelle le magazine en ligne Vox. Dans les années 1970, l'air était tellement pollué par les centrales à charbon et les pots d'échappement de voitures, que le cycle de l'eau s'est retrouvé souillé et que des pluies toxiques tuaient les poissons et infectaient les forêts. Touchés, l'Europe et les États-Unis avaient conjointement pris des mesures pour limiter l'impact des précipitations et, quelques dizaines d'années plus tard, les pluies acides avaient presque complètement disparu. Problème: limiter ces émissions ne résoudra pas notre problème actuel, les polluants auxquels nous faisons face aujourd'hui étant, eux, presque impossibles à éliminer.

C'est d'ailleurs le propre des perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, plus souvent appelés PFAS ou polluants éternels. On retrouve notamment ces derniers dans la composition des poêles de cuisine, dont ils rendent le revêtement antiadhésif. Ces molécules portent très bien leur nom puisque leur dégradation, dans notre corps ou dans la nature, peut prendre des dizaines d'années.

«Aucun endroit n'est à l'abri»

Ces éléments polluants ont donc réussi à se frayer un chemin jusque dans nos eaux de pluie. Une étude, publiée en juin 2020 sur le site Science, dévoilait avoir repéré la présence de microplastiques dans les averses qui s'abattaient sur des parcs nationaux dans l'Ouest des États-Unis. Il s'agissait, dans ces recherches, de zones naturelles protégées, démontrant qu'«aucun endroit n'est à l'abri de la pollution plastique».

Janice Brahney, biogéochimiste à l'université d'État de l'Utah et responsable de l'étude, explique que ces traces de pollution proviennent principalement des axes routiers. Une fois que les particules sont relâchées par les voitures, elles flottent dans les airs et peuvent être emportées n'importe où par les nuages. La scientifique évoque aussi les déchets qui s'accumulent dans les océans par millions de tonnes chaque année. Selon elle, eux aussi finissent par intégrer le cycle de l'eau, les particules suivant l'eau évaporée dans les airs, puis retombant dans les précipitations.

Les conséquences sur les organismes pourraient être significatives, d'autant que les filtrages opérés par les stations d'épuration ne parviennent pas à éliminer l'intégralité des microplastiques. Les résultats d'une étude publiée en janvier 2025 dans la revue Plos Water révèlent la présence de faibles quantités de microplastiques dans l'eau en bouteille et dans l'eau du robinet en France.

Quelles conséquences pour notre santé? Il est encore trop tôt pour le dire. Une étude publiée en février 2025 dans la revue Nature estime qu'il est possible que la présence de microplastiques dans l'organisme favorise le développement de cancers, de maladies cardiaques, rénales, ainsi que celle d'Alzheimer. Par ailleurs, une autre étude publiée le même mois dans la revue Nature Medicine, nous apprend que le cerveau humain contiendrait en moyenne l'équivalent en poids d'une cuillère jetable de microplastique.

Robin Couturier

La Grèce à la merci d'une crise de l'eau...

En première ligne face au réchauffement climatique et mal préparé, le pays est exposé à de graves problèmes d'approvisionnement en eau. Le gouvernement lance des grands chantiers d'infrastructures et va augmenter les tarifs, au désespoir de nombreux Grecs...

Apostolis Gerodimos pointe du doigt les ruines qui gisent à quelques dizaines de mètres de lui, en contrebas des rives du lac Mornos. « Voilà l'école. Ici, on voit l'un des deux cafés. Et par là, c'étaient des habitations », désigne avec émotion ce Grec d'une cinquantaine d'années. En plein coeur du district de Phocide, en Grèce-Centrale, un étrange spectacle se donne à voir, en plein coeur de l'hiver : englouti depuis quarante-cinq ans sous les eaux claires, le village fantôme de Kallio refait surface, maison après maison. « La dernière fois que cela s'est produit, c'est lors de la grande sécheresse de 1993 », se souvient Apostolis Gerodimos, qui a grandi ici jusqu'à ses cinq ans et qui voit ses souvenirs d'enfance ressurgir, en même temps que les bâtisses de pierre.

Immergés en 1979 lors de la création du grand lac artificiel de Mornos, Kallio et ses 80 maisons, son église et sa taverne, sont porteurs d'un sombre message. Après une année 2024 particulièrement sèche, chaude et sans précipitations, l'immense étendue d'eau se vide à un rythme alarmant. Le niveau du lac s'est affaissé de plus de 40 mètres, la superficie s'est rétrécie d'un tiers en un an. Ce qui ne ressemble plus qu'à une grande flaque constitue pourtant le grand réservoir d'eau potable du bassin de l'Attique.

« La situation n'est pas encore tragique mais il y a un risque »

C'est d'ici qu'Eydap, la société d'assainissement et de distribution de la région d'Athènes, puise l'eau puis l'achemine vers ses stations d'épuration, le long d'un aqueduc de 188 km. Au bout de la chaîne : 4,4 millions de personnes, soit 40 % de la population du pays, pour qui les réserves d'eau tirent dangereusement vers le rouge. L'ensemble des réservoirs de la région contiennent actuellement un peu plus de 600 millions de m3, l'équivalent d'un an et demi de consommation.

« La situation n'est pas encore tragique mais il y a un risque. Tout dépend des mois à venir : si on continue à ne pas avoir de pluie et si l'hiver est à nouveau chaud et sec, avec très peu de neige, on aura un problème à partir du printemps », estime Kostas Lagouvardos, directeur de recherche au service météorologique de l'Observatoire national d'Athènes.

La capitale grecque et son agglomération manquent d'eau, et elles ne sont pas les seules. Selon l'Observatoire européen de la sécheresse, qui s'appuie sur les images satellites du programme Copernicus, l'est de la Crète, le pourtour du Péloponnèse, plusieurs îles du Dodécanèse et des Cyclades ainsi qu'une partie de la Béotie sont actuellement en état d'alerte. De nombreuses autres régions, d'ordinaire épargnées, sont exposées depuis des mois à de graves problèmes d'approvisionnement. En Grèce, la crise de l'eau est déjà une réalité.

Couverture neigeuse déterminante

L'explication est en partie structurelle. « Hot spot » du réchauffement climatique, le territoire grec s'est réchauffé en moyenne d'environ 1,5 °C ces trente dernières années, selon une étude publiée en septembre dans la revue scientifique « Atmosphere ». Les sols s'assèchent et la couverture neigeuse, déterminante dans le cycle hydrologique puisque sa fonte au printemps alimente les cours d'eau, s'est effondrée depuis 2011.

Mais la Grèce sort surtout d'une période de sécheresse intense, après deux étés caniculaires et l'année 2024, la plus chaude jamais enregistrée dans le pays. « Alors qu'il n'y a pas eu de grand changement en termes de précipitations ces trente dernières années, 2023 et 2024 ont été beaucoup plus sèches. Là, le problème devient beaucoup plus grave », note Kostas Lagouvardos.

La première partie de l'automne, traditionnellement pluvieux, a été dramatique. Sur les 118 stations météorologiques que compte le pays, 95 ont reporté des précipitations nulles ou minimes en octobre. « Alors, il a plu ? » est devenue une question du quotidien, remarque la journaliste Yiouli Eptakili dans le journal de centre-droit « Kathimerini ». En Crète ou en Chalcidique, on s'en est remis à Dieu : des prêtres orthodoxes ont organisé des litanies pour la pluie, rassemblant de nombreux fidèles. 

Sauver les récoltes d'olives

La Grèce est parallèlement exposée à des phénomènes météorologiques extrêmes. Dans le sillage de la tempête Bora, fin novembre, il a plu l'équivalent d'un mois en deux jours sur les îles de Rhodes et Lemnos, causant la mort de trois personnes. Des intempéries ont également touché le reste du pays.

« Grâce à Dieu il pleut, c'est maintenant qu'il faut récolter », expliquent Giannis et Nikos Delis, harassés après une longue journée passée à collecter leurs olives noires. Les deux frères font partie des oléiculteurs de l'immense oliveraie d'Amfissa, non loin de Delphes. Ici, l'olive est une vieille histoire : les Grecs de l'Antiquité la cultivaient déjà il y a trois mille ans.

Même pour ces arbres pluricentenaires, qui en ont vu d'autres, la douceur de l'hiver dernier et les mois sans pluie - il n'a pas plu ici de mai à novembre - ont été rudes. « L'olivier est résistant, mais il a tout de même besoin d'un hiver froid et humide pour se régénérer », décrit Nikos Delis. Stressés, fatigués, les arbres ont perdu leurs fruits avant l'heure et il a fallu irriguer sans relâche pour sauver la récolte d'olives vertes. Les coûts ont explosé, mais pas au point de pousser les frères Delis à abandonner, comme c'est le cas de plus en plus d'agriculteurs grecs.

Quelques kilomètres plus loin, Arachova est en alerte vigilance pour froid extrême. Nichée à 970 mètres d'altitude sur les flancs du mont Parnasse, à l'ouest de la Béotie, la petite commune est un lieu de rendez-vous huppé pour les riches Athéniens, à proximité des stations de ski. En ce début février, le thermomètre pourrait tomber jusqu'à -7 °C.

Gestion décriée

Le maire, Yannis Stathas, n'a pas pu honorer le rendez-vous fixé avec « Les Echos », mais l'un de ses adjoints rassure : l'état d'urgence décrété ici début novembre par la protection civile en raison de la pénurie d'eau n'est plus qu'un lointain souvenir.

Kalousa Naupaktitou, la présidente de l'Union des hôteliers d'Arachova, n'est pas du même avis. « Le maire est un zéro, il se cache des questions des journalistes pour ne pas que l'on se rende compte que sa gestion est catastrophique », fulmine la sexagénaire, qui tient son charmant hôtel depuis des années et qui connaît le coin comme sa poche.

Le système d'adduction de la commune est hors d'âge, les citernes pour récolter l'eau de pluie fuient de tous les côtés. Depuis l'an dernier, les 90 établissements des environs subissent périodiquement des coupures d'eau, lorsque les touristes arrivent en nombre les week-ends et que le réseau ne peut pas supporter la charge. Une vingtaine de fois l'an passé, Kalousa Naupaktitou a dû payer un transporteur indépendant pour acheminer de l'eau depuis le lac Mornos - jusqu'à 32 euros le mètre cube.

« Oui nous subissons le réchauffement climatique, oui il n'a que très peu plu ici ces deux dernières années, mais pour moi le problème est d'abord politique. L'eau de pluie n'est pas collectée, il n'y a aucune collaboration entre municipalités. Les élus ne font rien pour régler le problème », explique l'hôtelière.

Pour moi le problème est d'abord politique. L'eau de pluie n'est pas collectée, il n'y a aucune collaboration entre municipalités. Les élus ne font rien pour régler le problème.

Kalousa Naupaktitou, Présidente de l'Union des hôteliers d'Arachova

De fait, la Grèce se caractérise par des infrastructures vétustes et une gestion souvent erratique, peu à même de répondre aux défis qui l'attendent. Au total, 85 % de la consommation d'eau provient de l'agriculture, où l'irrigation au goutte-à-goutte est rarissime et l'eau recyclée pas assez exploitée. Sur certaines îles des Cyclades, où la situation est critique, les habitants s'irritent de voir le peu d'eau disponible alimenter les piscines des résidences secondaires et des hôtels.

« La crise n'est pas seulement le résultat de la crise climatique, elle est aussi liée à un retard chronique dans les investissements et à une gestion irrationnelle », pointe Elissavet Feloni, maîtresse de conférences à l'université d'Attique occidentale. L'hydrologue appelle à la mise en place d'une autorité centralisée et à une prise de conscience dans le secteur agricole mais aussi touristique, où les pratiques sont parfois loin d'être durables.

Investissement et rénovation

Cinq ans après son arrivée au pouvoir, le gouvernement conservateur, lui, fait désormais de l'eau une « priorité ». Le 11 septembre dernier, le ministre grec de l'Environnement et de l'Energie, Theodoros Skilakakis, a dévoilé un plan pouvant représenter jusqu'à 5,8 milliards d'euros (ce sera sans doute moins), visant à garantir l'approvisionnement en eau du pays.

Celui-ci prévoit notamment de multiplier les usines de dessalement et les projets d'énergie renouvelables sur certaines des îles les plus populaires, où la consommation d'eau explose au cours de l'été. Les réseaux d'adduction, qui connaissent des pertes importantes en raison de leur usure (un tiers de l'eau est perdu en moyenne à Athènes), vont également être rénovés au cours des dix prochaines années.

Le lac Mornos n'est pas oublié : début septembre, le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé un « projet emblématique » pour « répondre aux besoins de l'Attique pour les décennies à venir ». Le forage de pipelines doit le relier d'ici trois à quatre ans au plus grand lac artificiel de Grèce, Kremasta, et soulager l'ensemble du système, alors que les réservoirs de secours, Yliki et Marathon, sont eux aussi au plus bas.

Hausse des prix

Financé en partie par l'Union européenne, le plan nécessite un effort financier colossal de la part des Deya, les compagnies municipales de distribution d'eau et d'assainissement. Pour ce faire, le gouvernement souhaite rationnaliser leur nombre, de 126 à 51, afin qu'elles puissent avoir recours à l'emprunt.

Très endettées pour la plupart en raison de l'explosion des coûts de l'énergie, les Deya ne pourront pas faire l'économie d'un « ajustement des tarifs », a précisé Kyriakos Mitsotakis, pour répercuter ces dépenses sur les consommateurs. Autrement dit : des hausses de prix.

Dans une Grèce minée par la crise du pouvoir d'achat, où l'eau figure comme le dernier bien public à avoir échappé à la privatisation, l'annonce a fait l'effet d'une bombe. La privatisation du marché de l'électricité, fin 2021, a déjà abouti à des hausses de prix significatives et à la constitution d'un oligopole.

Pour la présidente de la chambre de l'environnement, Maria Karamanoff, « répercuter le coût de ces investissements sur les prix, c'est instaurer une logique de marché, or l'eau ne répond pas et ne doit jamais répondre à une telle logique. Le gouvernement saisit cette crise pour en faire une opportunité ». Six fédérations de syndicats contestent depuis fin novembre la hausse des tarifs devant le Conseil d'Etat, qui doit rendre sa décision dans les jours prochains.

Basile Dekonink (Correspondant à Athènes)

 

 

Après le Cap, l'effondrement de la confiance entraînera-t-il le « Jour zéro » à Mexico et à Bogota ?....

 

Le jour zéro n’est jamais arrivé au Cap, en Afrique du Sud. Le jour zéro était le nom donné par les responsables du Cap au jour où, en 2018, ils auraient dû fermer les débits d’eau à la plupart des robinets de la ville en raison d’un approvisionnement en eau inadéquat — un approvisionnement qui avait désespérément manqué dans le sillage d’une sécheresse extrême de trois ans. Le jour zéro n’est jamais venu pour deux raisons : premièrement, ces fonctionnaires ont cajolé les habitants du Cap pour qu’ils réduisent de moitié la consommation d’eau. Deuxièmement, les pluies ont finalement repris quelques mois plus tard.

Aujourd’hui, Mexico et Bogotá font face à leur propre Jour Zéro. Les sécheresses, le vieillissement des infrastructures, la mauvaise gestion de l’eau et les changements climatiques ont entraîné une pénurie d’eau dangereuse. Mais, comme le souligne cet article dans Grist, il n’est peut-être pas si facile de convaincre les habitants des deux villes que le problème est réel et qu’ils doivent faire confiance aux déclarations de leurs fonctionnaires municipaux.

L’administration de la ville du Cap jouit généralement de la confiance de ses citoyens qui se sont ralliés aux efforts volontaires de réduction de la consommation d’eau. Ni Mexico ni Bogotá ne jouissent de la même crédibilité.

Les résidents des deux villes peuvent simplement croiser les doigts et espérer de la pluie. Et, s’ils le font et que la pluie ne tombe pas, alors le Jour Zéro arrivera.

Et cela témoigne de l’effondrement de la confiance dans les classes dirigeantes pratiquement partout. Face à des crises de plus en plus abruptes, sans réponses faciles ou solutions temporaires (ce qui implique que les choses reviendront à la normale), le gouvernement et les entreprises qui en vivent feront face à des défis sans précédent qui exigent un maximum de souplesse et le courage de dire et de faire des choses que la population n’aime pas. Cela ne ressemble pas à la plupart des gouvernements que je connais.

Dans ce contexte, il devrait être moins qu’étrange que certains électeurs choisissent des autoritaires pour les gouverner — même si ces électeurs ne savent pas exactement pourquoi. « Au moins, ils feront quelque chose », disent-ils. « Au moins, les choses changeront. »

Mais, bien sûr, le changement en soi n’est pas toujours bon. Et les dirigeants autoritaires n’ont pas encore pris en compte la nécessité de lutter contre le changement climatique et l’épuisement des ressources. Je ne juge pas non plus que cela soit probable à l’avenir, car de plus en plus de crises se joignent pour former une énorme polycrise. Les autoritaires restent au pouvoir en empêchant les gens qu’ils gouvernent de se révolter, et ces autoritaires ne peuvent pas maintenir le pouvoir longtemps s’ils imposent continuellement de grandes réductions du niveau de vie, ce qui n’est pas seulement impopulaire dans la population en général, mais aussi plus spécifiquement parmi les intérêts commerciaux sur lesquels repose en grande partie le pouvoir autoritaire.

Les sources dans l’article de Grist suggèrent que les efforts volontaires pour réduire la consommation d’eau à Mexico et à Bogotá ne réussiront pas et que des réductions obligatoires sont en préparation. Cela ne fera que miner la confiance des dirigeants des deux villes, surtout si les réductions sont faites d’une manière qui semble injuste.

Nos formes de gouvernance démocratique dans le monde ont grandi à l’ère de l’expansion des ressources, y compris l’eau. On a toujours réussi à se faire élire en promettant « plus » et « mieux ».

L’âge dans lequel nous nous dirigeons exigera différents thèmes qui peuvent convaincre les électeurs que « moins, c’est plus ».

Il faudra des politiciens très intelligents pour y arriver.

June 9, 2024

https://www.resilience.org/stories/2024-06-09/after-cape-town-will-a-breakdown-of-confidence-bring-day-zero-to-mexico-city-and-bogota/

Eau dessalée : Des carences à l’origine de crises cardiaques ?...

Des désaccords entre le ministère de la Santé et l'Autorité de l'eau ont retardé la mise en oeuvre d'un projet-pilote d'ajout de magnésium de deux ans

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les responsables de la santé avertissent d’une ombre qui viendrait noircir les merveilles chatoyantes de l’eau dessalée. L’eau de mer dessalée ne possède aucun des minéraux trouvés naturellement dans les nappes phréatiques – ces minéraux nécessaires aux êtres humains pour assurer une croissance et un développement sain, et en particulier le magnésium.

Un manque de magnésium dans l’eau pourrait contribuer à des centaines de morts par crise cardiaque chaque année, selon une étude réalisée par l’université Bar-Ilan, la caisse d’assurance-maladie Clalit et l’hôpital Tel Hashomer en 2018.....

suite :

https://fr.timesofisrael.com/eau-dessalee-des-carences-a-lorigine-de-crises-cardiaques/

 

 

Voici pourquoi il ne faut surtout pas boire d’eau de pluie

Dans plusieurs régions de France, les vacanciers font grise mine à cause d’une météo capricieuse, qui va perdurer cette semaine. Un temps pluvieux qui peut pousser certains à lever le menton et ouvrir grand la bouche pour avaler quelques gouttes venues du ciel. Dans les territoires où la sécheresse sévit, d’autres pourraient stocker l’eau de pluie. Pourtant, il est fortement déconseillé de boire cette eau. On vous explique pourquoi.

Dans l’Aude ou les Pyrénées-Orientales, la sécheresse frappe durement cet été 2023. En Bretagne, au contraire, la pluie tombe en abondance en cette fin du mois de juillet. De manière utile ou futile, des habitants de ces régions pourraient être tentés de consommer de l’eau de pluie. Mais il est fortement déconseillé de boire cette eau, car elle est probablement polluée. La faute aux « produits chimiques éternels ». Ces substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, les PFAS, sont présentes dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires…

Lire aussi : Les « polluants éternels » sont omniprésents dans l’eau, voici pourquoi c’est inquiétant

Au cours des dernières décennies, elles se sont répandues dans les eaux, les sols, les sédiments du monde entier. En conséquence, l’eau de pluie est dorénavant imbuvable, quelle que soit la région du monde… Et même dans les lieux les plus isolés de la planète. C’est ce qu’indiquent des chercheurs de l’université de Stockholm (Suède) et de l’École polytechnique fédérale de Zürich (Suisse) dans une étude parue le 2 août 2022 dans la revue scientifique Environmental Science and Technology.

Une pollution chimique importante

« L’eau de pluie serait partout jugée impropre à la consommation, déplore Ian Cousins, auteur principal de l’étude. Bien que nous en buvions rarement, nombreuses sont les personnes qui, dans le monde, s’attendent à ce que l’eau de pluie soit potable, et qu’elle alimente un grand nombre des sources. »

« Au cours des vingt dernières années, les valeurs indicatives pour les PFAS dans l’eau potable, les eaux de surface et les sols ont considérablement diminué, en raison de nouvelles connaissances sur leur toxicité. Par conséquent, les niveaux des PFAS dans les milieux environnementaux sont maintenant partout supérieurs aux valeurs indicatives », indiquent les chercheurs dans un communiqué publié le 2 août. Son titre : « Il pleut des PFAS ».

Le risque majeur ? L’utilisation importante des PFAS peut causer d’importants problèmes de santé, ou des maladies graves : cancers, infertilité, complications de grossesse, et même de problèmes d’apprentissage et de comportement chez les enfants.

Les conclusions de l’étude sont alarmantes. En cause : la persistance de ces substances, qui disparaissent très difficilement de l’atmosphère et leur valent leur surnom de « produits chimiques éternels ».

Bactéries et champignons

La présence continue des PFAS dans l’atmosphère est également due à leurs propriétés et aux processus naturels qui ramènent continuellement les PFAS de l’environnement de surface vers l’atmosphère. « L’extrême persistance et le cycle mondial continu de certains PFAS conduiront à un dépassement continu des indicateurs limite mondiaux », a déclaré le professeur Martin Scheringer, coauteur de l’étude, dans le communiqué. Pour autant, si la persistance de ces produits dans l’eau de pluie inquiète les chercheurs, celle-ci est également naturellement contaminée par des bactéries et champignons. « La propagation globale de ces PFAS dans l’atmosphère a conduit au dépassement de la limite planétaire de la pollution chimique », ajoutent les scientifiques.

Marillys Macé, directrice générale du Centre d’information sur l’eau, une association spécialisée, nuance toutefois les conclusions de cette étude. « Il faut bien rappeler que l’eau de pluie contient également des bactéries ou des champignons », dit-elle à l’édition du soir. « Sans même parler de la présence des PFAS, cette eau est impropre à la consommation. L’idée n’est pas de permettre à terme aux gens de boire de l’eau de pluie sans qu’elle ait été auparavant traitée pour être potable », poursuit-elle.

En France, « il est strictement interdit de récupérer l’eau de pluie pour la consommer, car elle est contaminée », prévient le site web de l’administration. L’eau de pluie présente en effet une contamination chimique et bactérienne. En conséquence, elle ne peut être bue ni utilisée pour cuisiner ou pour laver la vaisselle. On peut l’utiliser pour laver du linge, mais à condition d’utiliser un dispositif de traitement de l’eau adapté.

Jeanne Durieux.

 

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-07-31/voici-pourquoi-il-ne-faut-surtout-pas-boire-d-eau-de-pluie-3db9737c-d6d6-466b-a916-2e52df2dca46?utm_source=pocket-newtab-fr-fr

Crise de l'eau : "La population ne se rend pas compte à quel point la situation est tragique"

EXCLUSIF. Dans un rapport inquiétant, l’Académie des technologies, et son vice-président Yves Levi, exhorte la France à investir dans le stockage et à faire l’inventaire de ses besoins.

La France va manquer d’eau douce et les élus, comme la population, n’ont pas encore mesuré l’ampleur du problème. Dans un rapport qui sort ce lundi 3 juillet, l’Académie des technologies tire la sonnette d’alarme et se penche sur les solutions que notre pays va devoir mettre en place. Certaines mesures, comme les retenues d’eau en montagne ou les compteurs chez les agriculteurs, ne vont pas plaire. Entretien avec Yves Levi, vice-président du pôle Environnement et impact du changement climatique.

L’Express : Pourquoi l’Académie des technologies publie-t-elle ce rapport quelques mois après le Plan Eau annoncé par l’exécutif ? Celui-ci est-il insuffisant ?

Yves Levi : On ne peut pas comparer les deux. Nous n’avons pas vocation à faire un plan national pour tout le monde. Nous nous sommes concentrés sur l’un des éléments de cette stratégie, à savoir les technologies utiles pour la production d’eau douce. Dans le chemin tracé par le gouvernement, on voit qu’il faut aller davantage vers la réutilisation des eaux usées. Mais les autres possibilités techniques ne sont pas évoquées. Nous nous sommes donc penchés sur le dessalement de l’eau ou encore le stockage. Mais le point de départ de notre réflexion, c’est la situation inquiétante de la France. Je ne jetterai pas la pierre à tous ceux qui découvrent le sujet du manque d’eau douce en France. Mais je pense que l’ensemble de la communauté nationale ne s’est pas rendu compte à quel point les choses s’accéléraient et devenaient véritablement tragiques. La réduction des débits moyens et d’étiage va s’aggraver en période sèche, en induisant des impacts sur la qualité des eaux, et augmenter les conflits d’usage. L’évapotranspiration devient un phénomène important, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Il va falloir nous adapter. Le problème, c’est que nous avons pris du retard.

Quelles sont les solutions que la France va devoir mettre en œuvre ?

On a beaucoup parlé de la réutilisation des eaux usées. Cela peut effectivement être intéressant, tout comme la recharge des nappes phréatiques, une pratique déjà à l’œuvre dans certaines régions comme l’Ile-de-France. Cependant, il va aussi falloir se poser la question du dessalement. Pour l’instant, celui-ci n’est pas économiquement intéressant. Mais cela pourrait évoluer à l’avenir. Compte tenu du réchauffement climatique, de plus en plus de gens vont se déplacer et chercher à habiter au bord de la mer, espérant y trouver un peu plus de fraîcheur. Certaines villes - c’est le cas notamment en Vendée - pourraient manquer d’eau douce dans les périodes d’été marquées par une surpopulation.

Pour ces agglomérations, le dessalement deviendra peut-être indispensable dans une quinzaine d’années. Nous avons également réfléchi au cas de la montagne. Imaginons que dans 40 ans, il n’y ait quasiment plus de neige. Si l’on veut soutenir les débits des rivières, il nous faudra sans doute multiplier les retenues collinaires. La population l’acceptera-t-elle ? Il faudra lui montrer qu’il s’agit d’une installation d’intérêt public, permettant d’augmenter le débit des rivières, de faire vivre les poissons et de distribuer de l’eau potable, et pas d’une initiative profitant uniquement à un petit groupe privé.

Les fameuses bassines feront-elles aussi partie des options ?

Oui, à condition de bien faire les choses et de ne pas se retrouver noyé par l’idéologie. Si dans une région touchée par le manque d’eau, l’ensemble des acteurs - industriels, agriculteurs, pouvoirs publics - se mettent d’accord pour stocker de l’eau de cette manière, si les prélèvements dans la nappe ont lieu en hiver quand celle-ci est bien pleine et que ce processus reste bien contrôlé par les géologues, et enfin, si la moitié de l’eau ne part pas en évaporation, alors il n’y a pas de problème. Mais vous voyez bien qu’il s’agit d’un sujet complexe, qui n’est ni tout blanc, ni tout noir. De la même manière, la situation en Lorraine n’est pas la même que dans le Sud-Ouest où le manque d’eau se ressent beaucoup plus fortement. L’adaptation sera donc locale, au cas par cas. Ce qui suppose un recensement précis des besoins.

Ce travail a-t-il été effectué ?

Si vous demandez au président d’une communauté de communes d’une grande ville, ou à un maire, quels sont les postes de consommation d’eau - lavage des camions, des rues, immeubles publics, piscines… - sur lesquels on peut commencer à baisser les prélèvements, j’ai bien peur qu’il vous dise qu’il n’en sait rien. Donc, l’un des points clés du rapport, c’est de dire qu’il ne faut pas se jeter sur la technologie en se disant qu’on va "faire de l’eau". Commençons d’abord par effectuer des prévisions d’évolution de la ressource. Cela a été fait, dans une certaine mesure, par les agences de l’eau et certaines grandes communautés de communes qui avaient senti le problème arriver. Nous ne partons donc pas de zéro. Mais jusqu’ici, ce travail avançait doucement. On ne sentait pas la grosse crise arriver. Désormais, l’année 2022 l’a montré, nous rentrons dans le dur.

Propos recueillis par Sébastien Julian
Publié le

 "bassines", un commentaire de Jean-Marc Jancovici :

Solution pertinente ou "mal-adaptation" ? En France, la question des retenues d'eau en surface, appelées "bassines", occupe désormais une large place dans l'actualité.

Il y a un pays qui a, en Europe, "pris de l'avance" sur ces infrastructures, c'est l'Espagne. Si les nombres avancés par Libération sont exacts, notre voisin du sud a construit plus de 1000 retenues pour stocker de l'eau en surface (dont une partie a été récemment détruite, pour, selon le journal, restaurer la continuité écologique des cours d'eau).

Quel retour d'expérience peut-on faire de ce qui s'est passé dans la péninsule ibérique ?

D'abord ces retenues ne font pas pleuvoir (ni neiger). S'il y a structurellement de moins en moins d'eau qui tombe, ce qui est la tendance déjà entamée en Europe du Sud, à un moment où à un autre il y aura moins d'or bleu disponible au total.

La sécheresse qui a eu lieu en Espagne, comme chez nous, a conduit le taux de remplissage de ces retenues à des niveaux très bas, alors que les besoins pour l'irrigation (destination principale de l'eau qui y est contenue) restent constants, puisque les cultures ne changent pas d'une année sur l'autre.

Ensuite, il semblerait que cela confirme que l'existence de l'eau... appelle l'usage de l'eau. Une fois ces barrages construits, le monde agricole a tendance à s'adapter à l'existence de la ressource, et donc à développer en conséquence des cultures irriguées. C'est du moins ce qui s'est passé dans le sud de ce pays qui nous approvisionne désormais en fruits et légumes divers (dont une partie pousse sous serre dans des "océans de plastique", dont la vue est très impressionnante).

Enfin le remplacement des retenues supprimées ou insuffisamment remplies s'est fait... pour partie avec du gaz. Plus précisément, le pays a construit plusieurs centaines d'usines de dessalement d'eau de mer, un procédé qui demande de l'énergie (du gaz quand la séparation se fait par distillation, ou de l'électricité - pour partie faite au gaz en Espagne - quand elle se fait par osmose inverse avec une membrane) pour séparer le sel de l'eau.

NB : on peut trouver sur https://lnkd.in/edxX2w8p
une description - qui date d'il y a quelques années mais qui est assez pédagogique - de la manière dont on dessale l'eau de mer, et les impacts associés (les valeurs sur le nombre d'unités ou les performances techniques sont éventuellement à actualiser mais cela donne quand même des ordres de grandeur).

Qu'en déduire pour notre pays ? Que la construction ou non de bassines doit se faire dans un cadre global dans lequel :
- nous intégrons le fait que la pluviométrie exploitable (celle qui tombe régulièrement) va baisser,
- nous intégrons une modification planifiée des activités agricoles (voire touristiques) compatibles avec la future ressource,
- le porteur de projet arrive à faire de la pédagogie sur la base des analyses faites... et accepte un débat ouvert et calme sur l'opportunité de faire.

https://www.liberation.fr/…/ressources-en-eau-lespagne-env…/

(publié par Cyrus Farhangi)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/pfbid02Z8MeryNMKuGf43bwwWcab5Yjrvh4Eiff6HXbEX9827BimUgjeWVHuYFokTsKt3qil

"Dix chiffres pour comprendre la menace de pénurie d'eau potable en France". Article de La Tribune.

Derrière les robinets des villes et campagnes se trouve un vaste dispositif électrique chargé de pomper, collecter, traiter, puis d'acheminer l'eau dans les foyers. Ce circuit méconnu de l’eau potable repose sur d’autres ressources, telles l’électricité, et le gaz dans une moindre mesure, mais dont les coûts ont explosé avec la guerre en Ukraine. Or, l’arrêt des livraisons de gaz par la Russie fait craindre des pénuries d'électricité qui impacteraient donc directement le réseau public de l'eau. Le point, en dix chiffres, sur ces installations cruciales pour les particuliers et les entreprises.

Comment la France peut-elle faire face à une pénurie d'électricité qui surviendrait en plein hiver ? Cette question agite le gouvernement depuis des mois, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie avec l'arrêt des livraisons de gaz - nécessaire à la production d'électricité - via le gazoduc Nord Steam 1. Les services ministériels élaborent donc des scénarios critiques pour la consommation électrique, mais aussi, et c'est moins connu, pour celle de l'eau potable. Ainsi, au plus haut de l'Etat, face au risque de black-out, on envisage des « délestages électriques sur les services publics d'eau et d'assainissement ». Pour comprendre de quoi il s'agit, voici, en dix chiffres, du pompage à son acheminement dans les robinets de l'Hexagone, l'état des lieux du réseau public de l'eau (hors forages privés, agriculteurs, industriels et bases militaires).

150.000 points de livraison électrique


Combien d'installations sont concernées par l'acheminement de l'eau en France ? Environ 150.000 points de livraison électrique sont reliés de près ou de loin à ces services, rappelle la FNCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies). Dans le détail, il s'agit d'usines de forage, de station d'épuration des eaux usées, de stations pour la pression de l'eau, de châteaux d'eau, de réservoirs au sol ou en altitude...

Difficile toutefois d'être précis. La FNCR, qui s'est fendue d'une note commune avec la FP2E (la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau) qui réunit les leaders privés du secteur (Suez, la Saur, Veolia), précise toutefois que l'on est face à « un foisonnement et une diversité extrêmement importants des installations ». Ce sont donc des stations d'épuration publiques, en passant par les particuliers, commerces, hôpitaux et entreprises.

8% de la production mondiale d'énergie électrique pour le service de l'eau


En France, en 2014, la consommation moyenne annuelle d'eau potable par habitant est de 52,2 m3, soit 144,6 litres par jour, selon le site du service public de l'eau. En cas de pic, les réservoirs et châteaux d'eau, qui fonctionnent 24h/24 sont sollicités. Ceux-ci contiennent plusieurs heures de consommation. En 2013, en France, le réseau de distribution d'eau potable est évalué à 996.000 kilomètres de conduites qui relient les lieux de production, les points de stockage et les usagers. Chaque année, en France, ce sont donc 5 milliards de m3 d'eau qui sont prélevés et produits. Dans le détail, il faut 1 kilowattheure d'électricité pour produire 1 mètre cube d'eau produit et assaini.

Combien consomment au total ces installations pour la distribution de l'eau ? Selon les Nations Unies citées par Veolia, 8% de la production mondiale d'énergie électrique est utilisée pour le pompage, le traitement et le transport de l'eau aux différents utilisateurs. En France, « la consommation électrique annuelle estimée de ces mêmes services représente de l'ordre de 1% de la consommation électrique nationale », estime la FNCRR.

Traitement des eaux usées plus poussé dans les centres urbains


La France compte 22.000 stations d'épuration, dont 19.000 petites stations qui traitent l'eau pour moins de 2.000 habitants, rappelle la FNCR.

Qui sont les plus gros consommateurs d'électricité pour l'eau ?

« En nombre de points de livraison, c'est clairement le milieu rural car on a une multitude de petits points électriques », répond Régis Taisne. Mais, « en volume d'énergie, il est clair que les grosses usines d'épuration des grandes villes consomment beaucoup. Mais elles desservent aussi beaucoup d'habitants. Les besoins en énergie des populations urbaines sont sans doute un peu plus élevés car le niveau de traitement est plus élevé. La plupart des grandes villes sont en effet alimentées en eaux de surface donc le traitement à opérer est plus poussé, plus consommateur d'énergie. »

En France, l'alimentation en eau potable provient aux deux tiers des volumes d'eau prélevés dans les eaux souterraines (chiffres 2017), selon l'Office français de la biodiversité, cité par le site du service public EauFrance.

Mais en dehors de ces eaux souterraines, il faut traiter l'eau de surface (cours d'eau, plans d'eau, canaux, réservoirs). La station d'épuration d'Achères « Seine Aval », à 30 km de Paris, inaugurée en 1940, est d'ailleurs la plus grande d'Europe. Elle s'étend sur 600 hectares, soit l'équivalent de 825 terrains de football. Elle traite 1,5 million de m3 par jour, indique-t-elle sur son site.

Après les stations d'épuration, les plus grosses consommatrices, l'autre gros poste est le pompage eau, selon d'où vient la ressource.

Combien coûte le réseau de l'eau dans ce contexte de tension ?
« Il n'y pas de réactualisation des coûts », admet Régis Taisne.

« Mais on connaît ce que dépensent les usagers sur leur facture pour l'assainissement de l'eau : entre 2 à 3 milliards d'euros payés aux collectivités. De leur côté, les exploitants voient leur facture multipliée par trois quatre, voir cinq. La crise pèse sur leur coût de revient. »

Le réseau public a-t-il un bon rendement ? Oui, plutôt bon, affirme la FNCR. « Le taux de rendement est de 80% : pour 1 litre prélevé, 80% sont facturés, soit 20% de non facturés liés à des fuites, des vols, ou pour la défense incendie qui ne peut être comptabilisée... Une disparité à noter, Eau de Paris et le secteur très urbain présentent des rendements entre 85%-90%, quand des services ruraux ont des rendements inférieurs, parfois à 50% », explique Régis Taisne.

Enfin, « on compte, en moyenne, 1 abonné au réseau tous les 100 mètres de tuyaux, il faut donc en moyenne 150.000 euros pour un abonné pour le traitement. En ville, on compte un abonné tous les 10 mètres, l'eau y est donc moins chère. En milieu rural, le delta est pris en charge par les subventions. »

Dans ce contexte de crise énergétique, quelle est la part de la consommation de gaz dans cette production d'eau potable ?


« On n'a pas vraiment de chiffre sur la part du gaz dans le fonctionnement de ces circuits. Mais on n'en utilise pas énormément, un peu sur l'assainissement, pour les incinérateurs, et quelques groupes électrogènes. La consommation est très marginale, elle est même sûrement positive car on trouve de la méthanisation sur les stations d'épuration. On attend d'ailleurs de voir si le gouvernement est prêt à la favoriser », questionne Régis Taisne de la FNCR.

(publié par Cyrus Farhangi, merci à Arthur Keller pour le lien)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/pfbid0UoY98rsnmyS5xi9qfyBgeAdmLYCNNunPPqcm5MZEsSV9uJG2eDqGthtJBuooMigLl

En Corse, le spectre d’une pénurie d’eau

En raison de la sécheresse et d’ouvrages de stockage insuffisants, l’île est confrontée à un stress hydrique. Pourtant, la ressource y est abondante…

éficit en eau « très marqué » dans les deux départements corses. En ce début d'été, le constat du comité de suivi hydrique de l'île ne laisse guère de place à l'optimisme, aux prémices de la saison touristique. Précipitations en retrait de 40 % par rapport à la moyenne attendue, sols asséchés, températures de quatre degrés au-dessus des normales saisonnières… Cette aridité estivale précoce, sur fond de changement climatique, a conduit les autorités à déclencher le niveau d'alerte dans l'île face à la « dégradation rapide de la situation ces six dernières semaines ».

Conséquence : des restrictions d'usage de l'eau ont été mises en place pour économiser la ressource. Il est désormais interdit d'arroser les espaces verts, de laver les véhicules, de remplir les piscines privées… sous peine de se voir infliger une amende pouvant aller jusqu'à 1 500 euros. Les indices d'humidité des sols sont très faibles, selon Météo-France, tout comme les espoirs de pluies salvatrices. Le remplissage des barrages est tombé sous la barre des 40 %. « Le niveau des retenues reste au-dessus des seuils d'alerte, explique la préfecture. Mais ils sont soumis à des prélèvements supérieurs à la moyenne pour cette période de l'année, du fait d'une consommation en hausse. »

 
« Sauf miracle, les stocks ne nous permettront pas de passer l'été »

La pénurie n'est désormais plus de l'ordre de l'hypothèse. À Rogliano, petite commune de 500 âmes à la pointe du Cap Corse, le maire (DVD), Patrice Quilici, ne cache pas son inquiétude. Les ressources sont au plus bas et font craindre le pire : une coupure du robinet, en raison d'une pluviométrie en baisse et d'infrastructures de stockage insuffisantes. « Nous avons déjà consommé plus de la moitié de nos réserves, observe-t-il. Avec le démarrage de la saison touristique, la population va tripler et, sauf miracle, les stocks ne nous permettront pas de passer l'été. » Dans l'impasse, la commune a opté pour une solution d'urgence : l'acquisition d'une unité de dessalement, pour puiser l'eau de mer, qui pourrait être opérationnelle au mois d'août, faute de mieux.

 

Ce n'est pourtant pas là le moindre des paradoxes dans une île qui reçoit en moyenne près de huit milliards de mètres cubes de précipitations chaque année. Problème : même si la pluviométrie a baissé, la Corse ne stocke que 100 millions de mètres cubes, faute d'ouvrages suffisants pour capter cette ressource. «  La sécheresse et le changement climatique ne sont pas seuls en cause, considère Paul-Félix Benedetti, conseiller territorial du parti indépendantiste Core in fronte et ingénieur hydraulique de formation. La Corse accuse un retard historique en matière d'infrastructures. Nos moyens de stockage, utilisés à 100 %, sont très insuffisants. Il faudrait au moins doubler nos capacités pour faire face à l'évolution des besoins liés à la croissance démographique et à l'irrigation pour envisager un développement agricole, aujourd'hui empêché faute d'accès à l'eau. »

600 millions d'euros d'investissements d'ici à 2050

Dans l'île, la dernière construction d'ouvrage hydraulique remonte à 2002. Depuis, aucun aménagement d'envergure n'a été réalisé, malgré la manne de deux milliards d'euros offerte ces vingt dernières années par le plan exceptionnel d'investissement (PEI), financé par l'État. En juillet 2020, l'Assemblée de Corse a adopté un grand plan visant à moderniser les infrastructures actuelles et à créer de nouveaux ouvrages.

Sous l'égide de l'office d'équipement hydraulique de la Corse (OEHC), ce document stratégique prévoit 600 millions d'euros d'investissements sur trente ans. « Cette situation de tension appelle une réponse d'urgence pour augmenter nos capacités et rattraper progressivement notre retard, estime Gilles Giovannangeli, le président autonomiste de l'OEHC. Cela passe par des remises à niveau et des rehausses d'ouvrages qui devraient nous permettre de gagner 15 millions de mètres cubes de réserves supplémentaires à court terme. Pour autant ces actions ne peuvent pas occulter les efforts à réaliser pour faire évoluer les comportements par rapport à l'utilisation de cette ressource et avoir une gestion plus efficiente de l'eau. » Des conditions sine qua non, de l'avis de l'exécutif autonomiste, pour tenter de passer cette « période transitoire » à l'heure où les changements climatiques se manifestent plus vite que la déclinaison de cette politique de grands travaux imaginée à l'horizon 2050.

Julian Mattei

Les autorités fédérales aux US ont décidé du premier rationnement de l'eau du fleuve Colorado, alimentant 40 millions d'Américains. Une mesure "historique" mais guère surprenante, qui couvait depuis quelques années. Une revue de presse non-exhaustive mais illustrative indique que le coupable serait tout désigné : le "changement climatique". Cela peut laisser perplexe pour 2 raisons :

* On n'est qu'à +1C et certes ça commence à devenir "visible", mais en matière de gestion de l'eau, à vouloir à tout prix attribuer les problèmes au changement climatique (ex. pour sensibiliser à l'urgence d'agir), on en oublie parfois les autres facteurs. Certes le changement climatique est très probablement amené à avoir de plus en plus d'impact, mais en attendant, il y a généralement autre chose en jeu.

* Le "changement climatique" commence à être employé comme excuse par certains acteurs (dont certains dans des pays pas forcément très démocratiques) pour masquer leurs propres erreurs de gestion, incompétence, et gaspillages, et rejeter la responsabilité sur un problème qui est "la faute à tout le monde".

Sur cette histoire de fleuve Colorado, il a été nécessaire de remonter à deux articles un peu plus recherchés datant de 2015 (référence de la NOAA à l'appui), qui confirment ce point. A ce jour, le changement climatique amplifierait légèrement le problème, mais avec une bonne gestion (dans l'ouest américain comme ailleurs), il n'y aurait guère de problème d'eau. Les éléments suivants sont notamment en cause :

1) Dès 1922, une allocation de quotas entre les 7 Etats concernés qui surestimait largement la quantité d'eau que le fleuve pouvait fournir. Et cela n'a pas cessé depuis 100 ans.

2) Des cultures très consommatrices d'eau et lourdement subventionnées, comme le coton en Arizona (le blé serait par exemple beaucoup plus adapté aux niveaux d'eau disponibles)

3) Des lois archaïques favorisant l'usage de l'eau par les premiers acteurs venus criant le plus fort, et les incitant à utiliser leurs quotas même s'ils n'en ont pas besoin.

4) Des cultures d'alfalfa en Californie du sud (dont certaines sous la propriété des Émirats Arabes Unies) également très consommatrices d'eau, reflétant à nouveau une déconnexion entre l'économie et la réalité physique du terrain

5) Un détournement massif de l'eau du fleuve vers des terres arides de l'Ouest sur un dénivelé de plus de 900m (nécessitant au passage une quantité colossale d'énergie, fournie par l'une des plus grosses centrales à charbon du pays... on marche sur la tête)

6) Une urbanisation complètement délirante et hors-sol (ex. Las Vegas) et des gaspillages en tous genres par les villes, comme si elles avaient le luxe de se le permettre.

(publié et commenté par C Farhangi)

https://www.npr.org/…/how-a-historical-blunder-helped-creat…

https://www.propublica.org/…/california-drought-colorado-ri…

Valérie Masson-Delmotte : «Les vagues de chaleur vont s'intensifier»
 

Parmi de nombreux invités de la 8e édition de Futurapolis, salon des grandes innovations qui se tient encore aujourd'hui au Quai des savoirs à Toulouse, la vice-présidente du GIEC nous livre son analyse du climat du futur.

Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe des scientifiques au sein du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), présente hier à Futurapolis au Quai des savoirs à Toulouse. Elle répond à nos questions sur l'état du réchauffement climatique.

 
 

Hier, vous participiez à une conférence nommée «Dans 20, 30 ans, y aura-t-il encore de l'eau ?», au côté de Frédéric Van Heems, PDG de Veolia Eau. Est-ce un scénario probable ?

 
 

Nous ne le voyons pas comme cela. Nous explorons les futurs possibles sur la base d'hypothèses de ce qu'on va produire en matière de gaz à effet de serre, mais aussi sur la base de la modélisation du climat. Dans lequel l'eau, la vapeur d'eau, le cycle de l'eau joue un rôle fondamental en réalité. La question de l'abondance de l'eau dépend aussi de ces usages pour l'agriculture, les particuliers, l'industrie. Les tensions sur l'eau ne viennent pas que du climat, elles viennent des usages.

Justement, quel est l'état de ces usagers aujourd'hui ?

On observe des usages croissants en particulier concernant l'irrigation agricole dans le monde comme en France. Ce sont des tendances pour lesquelles il faut poser la question de la soutenabilité dans un climat qui change. La question de savoir s'il y aura de l'eau dans 20 ou 30 ans est importante, mais à certains endroits il n'y a déjà plus d'eau. En Australie après des sécheresses importantes, en Inde, en Afrique du Sud ou dans la Creuse, il n'y a pas si longtemps. Il y avait des difficultés à approvisionner certaines villes, malgré des travaux de captage réalisés pour l'alimentation en eau. Quand on est dans des situations de déficit de pluie pendant longtemps, des vagues de chaleur, ça pèse bien sûr sur l'abondance de l'eau.

Toutes ces conditions étaient réunies cette année ?

Il y a eu en effet des sécheresses exceptionnelles en France qui ont touché plus de quatre-vingts départements pendant des mois. On est sur une augmentation de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur sur tous les continents, ça fait partie du réchauffement.

Sur le pourtour méditerranéen, on voit d'ailleurs une intensité de la sévérité des sécheresses et cela va se poursuivre durant les prochaines décennies. C'est même le hot spot du réchauffement climatique, avec les zones de montagne et le littoral en raison de la montée du niveau des mers. Bien sûr, il faut connaître les événements rares du passé pour savoir à quoi s'attendre, mais il y a aussi un climat qui change et c'est pour cela qu'il est important d'envisager tous ces futurs possibles pour prendre les bonnes décisions.

Les chercheurs du GIEC ont-ils l'impression d'être entendus par les dirigeants ?

Il y a clairement une prise de conscience. Ceux qui sont aux avant-postes ce sont les agences de l'eau. Il y a une prise de conscience partout dans le monde, mais elle peine à se traduire en actions efficaces.


Recueilli par Gérald Camier
 
Publié le
Inde, Qatar, Saint-Marin... Près d'un quart de la population mondiale menacée par une pénurie en eau

CRISE Dix-sept pays sont en situation de pénurie hydrique grave, selon un rapport de l'institut World resources

 
 

Près d’un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, est en situation de pénurie hydrique grave, proche du « jour zéro » lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet, selon un rapport rendu public mardi.

La carte établie par l’institut World resources mesure les risques de pénurie en eau, de sécheresse et d’ inondations fluviales. « L’agriculture, l’industrie, et les municipalités absorbent 80 % de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne » dans les 17 pays concernés, principalement situés au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique, a écrit l’institut.

Grande crise

Ceux-ci sont le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Erythrée, les Emirats arabes unis, Saint-Marin, Bahreïn, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana et l’Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde. « La pénurie en eau est la plus grande crise, dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière », a indiqué Andrew Steer, PDG de WRI.

« Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse – qui vont augmenter avec le changement climatique – peuvent provoquer de terribles conséquences », comme les récentes crises à Cape Town, Sao Paulo ou Chennai, détaille l’institut. Vingt-sept autres pays figurent sur la liste des pays présentant une « pénurie hydrique élevée ». Une liste complète peut être consultée sur le site de l'institut​.

 

20 Minutes avec AFP

La facture salée de l’eau

 

 

L’eau douce est une ressource infiniment précieuse sur notre petite planète bleue. Sous sa forme liquide et disponible, elle ne représente pourtant que 1 % de toutes les eaux de la planète. Soit l’équivalent d’une sphère d’environ 56,2 km de diamètre, à comparer à celle de notre planète qui en fait 12 700 km. Avec la croissance démographique en cours, on estime à près de 2 milliards de personnes qui manquent régulièrement d’accès à des sources d’eau potable. Le défi humanitaire pour l’avenir est donc colossal.

Une étude scientifique récente soutenue par les Nations unies (1) apporte un éclairage original sur la question. Réalisant un état des lieux des usines de dessalement qui se sont multipliées à travers le monde ces dernières années pour le relever, l’enquête a voulu savoir ce qu’il en coûtait vraiment de produire cette précieuse eau potable à partir des eaux salées océaniques.

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1,5 litre de saumure pour un litre d’eau potable

On estime actuellement à environ 16 000 le nombre d’usines de ce genre, dont les plus grandes sont concentrées essentiellement au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est. Ces installations traitent en tout près de 95 millions de mètres cubes par jour, grâce à des techniques de dessalinisation souvent coûteuses en énergies fossiles, ou parfois plus intégrées en utilisant des sources d’énergie solaire ou des membranes sélectives.

Mais reste un défi important à relever : pour chaque litre d’eau potable produite à grands coûts, en effet, ces installations produisent en même temps, en moyenne, 1,5 litre d’eaux saumâtres. Soit, au total, près de 142 millions de mètres cubes d’eau hypersalée chaque jour. Bien plus que ce qu’avaient estimé des études ­préalables. À titre d’exemple, en une année, ce volume d’eau permettrait de recouvrir toute la Floride sous une couche de 30 cm de saumure.

Rejeter dans la mer ou dans des puits profonds

Or, quel est le devenir de ces eaux usées très salées ? Pour les usines situées à moins de 10 km du rivage (qui sont majoritaires), la « solution » la plus simple est de les rejeter dans l’océan, avec cette naïveté assumée par de nombreux industriels que la pollution qui ne se voit pas n’existe pas. D’autres, situées loin des mers, préfèrent les rejeter dans des bassins d’eaux salés, dans des puits profonds par injection ou dans des bassins de décantation à ciel ouvert.

Dans tous les cas, ces rejets sont bien une importante pollution de plus en plus inquiétante. Dans les océans, par exemple, la salinisation forcée des eaux des mers met à mal les écosystèmes existants. D’autant plus que ces liquides contiennent aussi des produits chimiques à base de cuivre et de chlore qui ont été ajoutés pour lutter contre le tartre et l’encrassement des installations industrielles. Résultat ? Les eaux marines où sont dissoutes ces eaux usées se vident peu à peu de leur oxygène.

 

 

Transformer ces saumures en ressources ?

De quoi impacter durablement toute la chaîne alimentaire pélagique. Quant aux usines installées loin de la mer, les dégâts sont encore plus visibles. Les autorités chinoises, américaines et espagnoles, qui sont les premières concernées par cette réalité, en volume à traiter chaque jour, se trouvent confronter à un problème de taille.

Les scientifiques, jamais à court d’idées optimistes, envisagent bien de profiter de ces eaux comme d’une ressource pour récupérer les métaux qui y sont dissous (sodium, potassium et même de l’uranium dans certains cas) ou pour améliorer la productivité d’installations voisines d’aquaculture.

Mais les technologies sont encore coûteuses et les promesses bien théoriques. En attendant, le rejet de ces eaux hypersalées représente près de 33 % des coûts industriels de ces usines. De quoi rappeler à chacun le coût inestimable de la préservation des sources d’eau naturellement potable. Notre plus précieux patrimoine naturel commun.

Dominique Lang

 

(1) E. Jones, M. Qadir, M. T.H. van Vliet, V. Smakhtin, S.-M. Kang, The State of desalination and brine production : a global outlook, dans Science of the total environment, 657, p. 1343-1356, 2019.

 

https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/facture-salee-leau-2019-01-22-1200997145

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