dossiers au fil de l'eau...
Après les agents de salle, les salariés de la filiale Château de Versailles spectacles et les artistes, c’est au tour des jardiniers de contester le management de leur chef. Visé, le très médiatique Alain Baraton dément toute maltraitance : celui qui est aussi chroniqueur vedette à la télé et à la radio dénonce les agissements de « deux ou trois agents », « qui ont tous des problèmes d’alcoolisme ». Selon lui, ils sont menés par « une hystérique syndicaliste ». Ambiance.
Ils ne chantent pas encore La Carmagnole ou le Ah ça ira ! Mais il y a de la révolte dans l’air dans les jardins et le parc du château de Versailles. Deux cent vingt-cinq ans après la révolution qui a mis fin à la royauté en France, les fourches pourraient ressortir et la scène se rejouer entre une partie des agents et la direction de l’établissement public. Il faut dire que, dans les allées et couloirs du palais construit par Louis XIV, l’Ancien régime semble avoir résisté au temps qui passe et aux vicissitudes de l’histoire. Avec d’un côté les seigneurs, qui chacun règnent en maîtres dans leur service respectif, et de l’autre la valetaille, malmenée et corvéable. Entre eux, des frictions jusqu’à présent feutrées apparaissent désormais au grand jour.
Après la fronde des agents de salle, qui menaçaient au moment des fêtes de faire grève fin 2022 pour dénoncer leurs conditions de travail, après les salariés de Château de Versailles spectacles (CVS) et les artistes, qui n’en peuvent plus (comme Blast l’a décrit dans un précédent volet) du régime autoritaire imposé par Laurent Brunner, directeur tout puissant de la filiale privée de l’établissement public, c’est au tour des jardiniers de faire entendre leur ras-le-bol.
La cible de ce courroux est une personnalité bien connue des auditeurs de France Inter et des téléspectateurs de France 5 : voix grave, ton primesautier, savoir encyclopédique sur les plantes et les arbres et prescripteur de livres sur la nature (1), Alain Baraton est habituellement présenté comme le jardinier en chef de Versailles.
Le poste n’existe pourtant pas. A Versailles, en revanche, il y a bien un organigramme du domaine. Joël Cottin est le jardinier en chef des jardins du château. Et Baraton le jardinier en chef du domaine de Trianon et du parc du château, ainsi que le responsable du domaine de Marly. Mais peu importe : le second est la voix et le visage du château de Versailles depuis une bonne vingtaine d’années.
Le jardinier est devenu un personnage public avec la tempête de 1999. Accueillant volontiers les journalistes venus constater les dégâts dans le parc, prodiguant ses conseils pour l’après-tempête, Alain Baraton s’impose comme un interlocuteur privilégié de la presse écrite et audiovisuelle, pour tout de ce qui touche aux plantes, la nature et aux arbres. Une médiatisation sur laquelle la direction de Versailles, contrainte de recourir au mécénat privé pour boucler le financement des travaux de réparations, va s’appuyer.
Si Alain Baraton (ap)paraît sympathique et enjoué à l’antenne, le ton change radicalement hors micro et une fois les grilles de Versailles refermées derrière lui. Le jardinier en chef montrerait alors une tout autre facette de sa personnalité, selon les témoignages recueillis par Blast : management autoritaire, sautes d’humeur, brimades, punitions, décisions à l’emporte-pièce, celui qui a fait toute sa carrière au château semble surtout susciter la peur chez ceux qu’il ne surnomme pas... ses « sbires », un qualificatif « affectueux » accordé aux quelques jardiniers en cour sur lesquels il se reposerait pour imposer son pouvoir, à en croire ceux qui nous ont parlé.
Une chose est sûre, les syndicaux et leurs responsables ne veulent pas (entendre) parler du sujet. Pas question de l’évoquer : ni la CGT, ni l’UNSA, ni FO n’ont accepté de répondre à nos sollicitations, pour donner leur point de vue. De son côté, la responsable de la section Sud Culture a indiqué qu’elle allait voir avec sa fédération si elle pouvait s’exprimer. Elle n’a plus donné de nouvelles. Mais le simple fait d’avoir répondu à Blast au téléphone lui a valu, selon quelques indiscrétions, une convocation dans le bureau de Catherine Pégard... Et la présidente de l’établissement public, toujours là bien que sans mandat, lui a demandé de s’expliquer ! Devant pareil procédé, certains mauvais esprits verraient sans doute une forme de pression et d’atteinte à la liberté syndicale…
Face à ce silence, pour en savoir plus, il faut donc discuter avec des anciens du château. S’ils ne craignent plus les foudres du « jardinier en chef », désormais à la retraite, ces ex-petites mains des jardins préfèrent rester anonymes. Certains parce qu’ils ont gardé des amis sur place, et veulent leur éviter des ennuis, d’autres parce que ce qu’ils ont subi a laissé des traces profondes. Remuer le passé demeure douloureux.
Le portrait que ceux-là dessinent d’Alain Baraton est très éloigné de la mythologie que l’intéressé s’est lui-même construite dans un livre de souvenirs (Le jardinier de Versailles, Grasset, 2006). Seuls points communs, entre ces récits : ses débuts pour un boulot d’été à la billetterie du château, en 1976, suivi d’un stage de jardinier qui s’est transformé en emploi, puis sa nomination comme patron du Trianon dans les années 1990. La suite diverge complètement.
« Sa carrière entière est fondée sur une imposture, accuse Valérie *, dont le père jardinier a fait toute sa carrière à Versailles. Alain Baraton a obtenu son poste quand son chef François Mathis a été soupçonné de trafic de bois. Le temps qu’il soit blanchi, il avait été nommé, et Mathis est parti à la retraite. » D’après ce même témoin, Mathis ne s’entendait pas avec Baraton, à qui il reprochait de ne pas suffisamment travailler. Et la rumeur qui circule dans les couloirs du château laisse entendre que... Baraton ne serait pas totalement étranger aux malheurs de son ancien chef.
Cette version de l’histoire rend furieux l’intéressé (voir le off de l’enquête). Il a répondu à nos questions, envoyées par mail, au travers de deux échanges téléphoniques. « En 1990, il y a un trafic de bois dénoncé par Jean-Pierre Babelon (directeur de Versailles de 1989 à 1996, ndlr), explique le jardinier en chef.
Il s’avère que mon prédécesseur François Mathis avait conclu une sorte de pacte avec l’entreprise Dupuy : elle pouvait récupérer les arbres tombés à terre ». Jusque-là, pas de difficulté particulière. C’est après que ça se gâte, selon son récit : « Lors de cette fameuse tempête (de 1990, ndlr), quantité de troncs d’arbres ont été embarqués par Dupuy. L’entreprise était à La Bachellerie (Dordogne), où mon prédécesseur avait une maison. Moi-même j’avais été placé en garde-à-vue. Ça a fait pschitt. » Et Baraton de préciser décroché le poste de jardinier en chef du domaine de Trianon après avoir passé et obtenu le concours de chef de travaux d’art.
Lors d’un second appel, le même va changer, en partie, ses explications : « Moi j’ai succédé à Jean-Claude Marty et non pas à François Mathys. »
Jean-Claude Marty était le jardinier en chef des jardins du château, et c’est Joël Cottin qui lui a succédé. Il n’était donc pas le supérieur hiérarchique d’Alain Baraton.
Selon un retraité, si Marty a occupé le poste de jardinier en chef du domaine de Trianon, ce ne fut que pour un bref intérim de quelques semaines quand Mathis a été mis en cause dans le trafic de bois. Marty a rapidement abandonné l’idée de regrouper les deux services, laissant la voie libre à la nomination d’Alain Baraton. Et lui aussi n’aurait pas eu de bonnes relations avec ce dernier, durant son intérim. « Baraton s’arrange toujours avec la vérité », juge l’ancien jardinier.
Toujours selon d’anciens des jardins, depuis sa nomination, le jardinier en chef du Trianon et du parc s’appuierait sur quelques fidèles qui feraient le boulot à sa place en espérant, et obtenant, des récompenses (avancement, logements de fonction, voitures de service, potagers…).
« Il était un peu spécial. Il aimait diviser pour mieux régner », se souvient Jacky, un ex du château. « Les personnes compétentes qui risquaient de lui faire de l’ombre étaient mises au placard, harcelées et humiliées », ajoute un autre.
C’est ce qui est arrivé au père de Valérie, au terme de 37 années de bons et loyaux services. « Mon père était compétent, il réussissait tous ses concours, mais il n’en a jamais tiré le moindre avantage. Au contraire, il a été la cible d’accusations odieuses et sans fondement de la part des sbires de Baraton. Et sa carrière a failli très mal se terminer : Baraton a essayé de le virer en 2019 en obtenant son placement d’office en congés de longue maladie. »
Saisi en référé, le tribunal administratif de Versailles suspendra la mesure et imposera la réintégration de l’agent. Depuis, le père de Valérie a pris sa retraite, en 2021.
Ces témoignages font bondir Alain Baraton, au téléphone. Dans un premier temps, il affirme à Blast être en bons termes avec tous les anciens jardiniers partis en retraite. Mais à l’évocation du jugement du tribunal administratif, c’est autre chose.
« Ah oui je vois très bien qui c’est (petit rire)... Ah oui, tout à fait. Vous devriez quand même vérifier l’honorabilité de vos sources. Il a passé un concours il y a une dizaine d’années. Il a toujours été persuadé qu’on ne voulait pas qu’il bénéficie de ce concours ».
Son ex-supérieur a d’autres précisions, qu’il tient à apporter : « Pour cet agent je pourrais vous montrer son dossier avec beaucoup de plaisir pour vous montrer comment il en est arrivé, heu... à devenir, malheureusement un petit peu malmené par son épouse, voilà… » Ne sachant plus trop comment conclure cette embardée glissante, ou se rendant compte qu’il est allé un peu loin, Alain Baraton change alors de sujet.
Lors des deux conversations téléphoniques avec Blast, le médiatique jardinier va souvent modifier ses réponses. L’ambiance dans son service ? Tout irait pour le mieux. D’ailleurs, « mes collaborateurs qui sont dans mon bureau pendant que je vous parle sont tous sidérés, lance-t-il. J’ai tout un service à mes côtés qui est capable de dire que tout ça c’est de la connerie. »
En fait, non... Tout ne va pas si bien, il faut l’admettre : « J’ai des problèmes dans le service avec deux ou trois agents qui ont tous des problèmes d’alcoolisme d’ailleurs, précise soudain le jardinier en chef du Trianon. Là, vous pouvez le noter qu’effectivement il y a des problèmes d’alcoolisme dans le service et peut-être même de toxicomanie. Et j’ai des soucis avec un syndicat, un seul qui est donc maintenant en train de m’attaquer par votre biais. »
Étant donné leur silence, rétrospectivement, on se demande à laquelle des organisations syndicales il fait allusion.
Un peu plus tard, l’homme à la main verte (nom d’une de ses émissions sur France inter) revient sur l’ambiance dans son service. « Il s’avère cher Monsieur qu’il y a à Trianon, le domaine que je dirige, des agents qui effectivement ont quelques soucis avec les femmes et avec l’alcool. En particulier, en juin, une de mes collaboratrices a été insultée, et j’ai dû faire un rapport à ce sujet (…) Donc je suis intervenu parce qu’il y a une sorte de complot de deux ou trois agents tous liés par un délire alcoolique, à tel point que j’ai demandé au médecin de les recevoir, car je veux qu’ils soient tous intacts. »
L’alcoolisme - peut-être la toxicomanie - et la misogynie ne sont pas les seuls problèmes au sein d’un service pas si apaisé que ça. Sans compter que, selon l’auteur de Vice et Versailles lui-même, « il y a également à Trianon de la xénophobie » : « on n’accepte pas que des Italiens soient favorisés par rapport à des Français de pure souche », dénonce-t-il.
Comme si tout ceci était accessoire - et ne corroborait en rien les informations de Blast -, Alain Baraton tient à revenir à l’essentiel : il sait d’où nous tenons nos infos. « Je sais très bien qui a témoigné. Je suis l’objet d’une attaque en règle de deux ou trois agents menés par une hystérique syndicaliste dont je tairais le nom, qui est complètement folle »... Parti à la chasse à la taupe, le jardinier en chef s’est visiblement perdu en chemin et trompé de gibiers.
estionné pour savoir si des biens du service, des véhicules par exemple, n’auraient pas été détournés, le maître des jardins affirme là encore tout et son contraire. « Pour ce qui est des véhicules de service attribués comme véhicule personnel, ne tombez pas dans le panneau de ces jardiniers… C’est complètement crétin, juge notre interlocuteur. Il y a dans le service quatre véhicules de service. Aucune voiture, je-dis-bien-aucune, ne dort à l’extérieur du domaine. Aucune. »
A moins que... « A l’exception si d’une Renault Kangoo, affectée à notre chef d’atelier, lâche la voix au bout du fil. Effectivement il rentre avec le soir. Il habite à Pontchartrain. » Une ville des Yvelines à près de 20 km du château de Versailles, où dort donc un véhicule du service, comme Blast l’a appris. Autrement dit... en dehors du domaine. A bien y réfléchir, ce n’était pas « complètement crétin ».
Ses derniers temps, au château, le jardinier-chroniqueur poursuit une nouvelle lubie : réclamer à tous ses subordonnés leur permis, pour les autoriser justement à utiliser les véhicules de service. Et la foudre est promise aux récalcitrants, Baraton menaçant d’interdiction de conduite tous ceux qui refuseraient de s’exécuter.
Malgré cette belle détermination, il y a là encore un problème. En effet, les agents de Versailles n’ont nullement besoin de permis pour piloter les véhicules du château : l’obtention d’un certificat d’aptitude, renouvelé tous les cinq ans, est la seule exigence prévue et imposée par le code du travail et le règlement intérieur.
Deux textes qui obligent mais auxquels le « jardinier de Versailles » n’accorde visiblement guère d’importance. Contactée au sujet de cette étrangeté, et cette interprétation toute personnelle, la direction du château de Versailles a refusé de répondre. « Nous avons bien reçu vos questions mais l’établissement public ne répond pas à des questions aussi orientées », a indiqué son service de presse, en guise de fin de non-recevoir.
A la place, en plus de choisir les questions qui conviennent, sa présidente intérimaire sans mandat a demandé des comptes à une responsable syndicale. De quoi s’assurer que chacun soit « orienté » comme il convient : à sa place.
(1) L’auteur a lui-même bénéficié des conseils de lecture prodigués par Alain Baraton dans sa chronique sur France Inter du 24 janvier 2021, au sujet d’un livre cosigné avec Hugues Demeude Massacres à la tronçonneuse. Climat, parasites, crise budgétaire… Nos forêts en état d’urgence, publié au Cherche-midi en 2020.
* Le prénom a été modifié.
Ce ne sont pas les facettes les plus reluisantes de la Résistance qu’Edmond Réveil, âgé de 98 ans, a révélées récemment, à la fin d’une assemblée générale de l’Association nationale des anciens combattants. Il y a raconté, comme le rapportent Le Parisien et La Montagne, l’exécution d’une quarantaine de soldats allemands de la Wehrmacht et d’une femme de la Gestapo le 12 juin 1944 à Meymac, en Corrèze. Enregistré officiellement et transmis aux Autorités, son témoignage va donner lieu à des fouilles sur ces indications et grâce à un géoradar au cours du mois de juin pour retrouver et exhumer les corps.
Des prisonniers devenus des fardeaux
Edmond Réveil, alors agent de liaison chez les francs tireurs partisans (FTP), raconte qu’après l’attaque de l’école normale de filles, à Tulle, où sont alors stationnés des Allemands, de nombreux prisonniers sont faits par la Résistance. Parmi eux, 48 soldats ennemis se retrouvent conduits à Meymac. Mais ils deviennent rapidement un fardeau, car il faut les nourrir et faire face à des problèmes d’intendance. C’est un groupement interallié basé à Saint-Fréjoux (Corrèze) qui donne l’ordre de les tuer. « Chaque maquisard avait son bonhomme à tuer. Il y en a, parmi les gars, qui n’ont pas voulu, dont moi », raconte Edmond Réveil, dans les colonnes du quotidien.
S’il a brisé le silence pour soulager sa conscience au crépuscule de sa vie, c’est aussi pour que les descendants des exécutés puissent connaître la vérité.
Sollicité pour rendre hommage à Jean-Luc Godard, Gérard Darmon a confessé ne pas en être un admirateur, en raison de propos du réalisateur sur la communauté juive.
Cinéaste-poète à l’œuvre protéiforme, connu pour son tempérament trempé et révolté, Jean-Luc Godard marque l'histoire du septième art de son empreinte, même si l'homme derrière l'artiste ne faisait pas toujours l'unanimité. Au lendemain de son décès par suicide assisté, mardi 13 septembre à l'âge de 91 ans, le réalisateur d’À bout de souffle et Pierrot le fou a été honoré par l'émission C à Vous. Présent sur le plateau de France 5, Gérard Darmon a été invité à "dire un mot" sur ce pilier de la Nouvelle vague. Avec franchise, l'acteur du Grand Pardon et Family Business a avoué n'en avoir "pas spécialement envie". "J'ai peur d'être à contre-courant en parlant de ce Monsieur, qui est le cinéaste qu'il était, même si ce n'était pas ma tasse de thé. C'est surtout l'homme qu'il était qui n'a pas été très bienveillant pour ma communauté, pour les Juifs en général et pour Israël en particulier", a-t-il expliqué.
S'il a concédé apprécier Le Mépris, grâce au mythique thème Camille signé Georges Delerue, Gérard Darmon a indiqué ne pas porter en estime Jean-Luc Godard et a justifié cette aversion : "Je trouve que les propos qu'il a tenus étaient absolument inadmissibles. C'était de l'antisémitisme. C'était du négationnisme. C'était du révisionnisme. Je pense que j'ai été plus touché par la disparition de la reine Elizabeth II que par celle de Jean-Luc Godard, pardonnez-moi. Je ne peux pas admirer quelqu'un qui hait à ce point-là les juifs, ce n'est pas possible." Citant l'exemple de Louis-Ferdinand Céline, qu'il ne lira "jamais", le comédien a précisé ne pas "être intéressé" par la personne qu'est "JLG", même s'il souhaite la "paix à son âme".
Un discours sur les juifs de la Shoah
"Qu'il ait ses idées, qu'il soit propalestinien, c'est très bien. Je suis pour d'une certaine façon aussi. Mais je ne suis pas d'accord sur ce qu'il a dit. Qu'en réalité, les juifs de la Shoah s'étaient faits tuer exprès comme des moutons pour que, trois ans après, on reconnaisse Israël... Quand je pense qu'il y en a qui adhèrent à ce genre de propos, pardonnez-moi, mais je trouve ça honteux", a étayé Gérard Darmon devant les journalistes silencieusement installés autour de la table. Alors que Patrick Cohen précisait qu'il s'agissait "d'un contexte précis dans les années 60", l'acteur l'a coupé pour avertir de déclarations similaires tenues "en 2006". "Le ver était dans le fruit", a-t-il conclu.
https://actu.gala.fr/l_actu/news_de_stars/video-gerard-darmon-refuse-de-rendre-hommage-a-jean-luc-godard-je-ne-peux-pas-admirer-quelquun-qui-hait-les-juifs_502158?utm_source=outbrain&utm_medium=cpc&utm_term=FR_Le+Monde+%28Soci%C3%A9t%C3%A9+%C3%A9ditrice+du+Monde%29_Blog&utm_content=VID%C3%89O+-+G%C3%A9rard+Darmon+refuse+de+rendre+hommage+%C3%A0+Jean-Luc+Godard+%3A+%22Je&utm_campaign=pmo_gal_article_desktop_desktop_flux_tag_people_4&dicbo=v1-0fc41b7320dc4d69a1630270ddae9a28-00369b629e1fe7586c329321e27fe52ddd-mq4dinbvgbqtkllbga2daljugrtgcllbgq3gkllcgaygkmlgmyztizjvme
Actrice doloise, elle a joué pour Godard : « Un tournage vraiment spécial » ..Face à Godard, dans « sa posture intellectuelle », la Doloise assiste à « un tournage vraiment spécial, à son image. J’avais l’impression que c’était Dieu pour son équipe. Il ne fallait surtout pas le déranger, le contrarier. Il a été odieux avec un super comédien qui voulait comprendre son rôle. »
Alain Chamfort raconte les vacheries de Claude François L’interprète d’« Alexandrie Alexandra » ne supportait pas de voir son poulain s’imposer dans la variété… Retour sur la féroce jalousie de Claude François.
Idole des jeunes jusque dans les années 1970, Claude François voit son image s'entacher au fil des années. Dernier en date à écorner le souvenir de l'interprète de Belles, belles, belles, Roger Morizot, régisseur de l'Olympia durant 30 ans, qui révèle aujourd'hui que la star était selon lui "une ordure"...
D-DAY, l'autre histoire : tous les GI's n'ont pas été des héros
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/d-day-l-autre-histoire-tous-les-gi-215675
Oui, il faut fêter les 75 ans du D-DAY, ses héros et ses victimes… toutes ses victimes !.....................................................
Trois mois après le jour J, les Normands n'en peuvent plus des exactions des soldats qui les ont libérés. Retour sur un épisode méconnu.
« Des scènes de sauvagerie et de bestialité désolent nos campagnes. On pille, on viole, on assassine, toute sécurité a disparu aussi bien à domicile que par nos chemins. C'est une véritable terreur qui sème l'épouvante. L'exaspération des populations est à son comble. » Le 17 octobre 1944, quatre mois et demi après le Débarquement en Normandie, La Presse cherbourgeoise, quotidien local de Cherbourg, publie cette mise en garde sous le titre « Très sérieux avertissement ».
À l'automne 44, ceux qui pillent, violent et assassinent sont les Américains : le journal accuse les libérateurs de se comporter en soudards dans un pays conquis. Comment un tel paradoxe deux mois après la fin des combats en Normandie ?
Une fois libérés, la presqu'île du Cotentin et son port sont devenus une gigantesque base logistique. Sur les quais, un millier d'officiers et marins américains assurent, avec les dockers français, le débarquement quotidien de 10 000 tonnes de véhicules, munitions, nourriture. Le 29 septembre 1944, 1 318 camions GMC en partance de Cherbourg acheminent vers les troupes alliées du front 8 000 tonnes de matériel. Sur les premiers kilomètres de la « Red Ball Highway Express », la route du front, défilent hôpitaux, dépôts, aérodromes, camps de repos, chaînes de réparation pour tanks et camions.
Les entrepôts du Cotentin mobilisent des militaires en nombre : les 430 000 habitants du département de la Manche cohabitent avec 120 000 soldats américains, dont 50 000 Afro-Américains. D'emblée, la cohabitation, qui s'est prolongée jusqu'en 1946, ne s'annonce pas facile : « L'enthousiasme des Normands pour les forces anglo-américaines risque de s'inverser proportionnellement à la durée de notre séjour en Normandie », prévient dès l'été 1944 la 1re armée américaine.
Auteur du livre La Normandie américaine, fruit de nombreux témoignages et d'archives dépouillés aux États-Unis, l'historien Stéphane Lamache, 52 ans, met en relief le choc entre le Nouveau Monde et la vieille Europe : « D'un côté, de jeunes Américains très sûrs d'eux-mêmes, dotés en masse de matériels modernes tant en véhicules qu'en moyens de transmissions déjà miniaturisés. Une Amérique au top de son histoire. En face, des familles normandes évoquant Maupassant avec paysans en sabots, maisons au sol en terre battue et chevaux tirant des charrues. Après quatre ans d'occupation et le choc des bombardements, les Normands ont perdu leurs repères. »
La Libération a été payée au prix du sang et des destructions massives dans la Manche, 4 000 morts civils, le double de blessés, 10 000 maisons rasées, 50 000 autres endommagées, 130 000 sinistrés qui n'ont plus rien. « Après ce cataclysme, les Normands n'aspirent qu'à être débarrassés de la guerre. Les Américains visent la victoire finale sans plus se préoccuper des états d'âme des habitants », note Stéphane Lamache. Les graines du divorce sont semées.
Les premières blessures relèvent de l'amour-propre. Les GI, qui organisent des bals sous tente avec plancher, mettent en place des tournées en GMC pour amener les jeunes femmes sous leurs guinguettes. Mais pas ou peu de place pour les jeunes Normands. Le stade de Cherbourg devient un enjeu. Au terme de quatre mois de négociations, les mardi et jeudi sont réservés aux footballeurs cherbourgeois. Un mardi de mai 1945, une violente bagarre éclate entre joueurs de base-ball américains, campant sur place, et footballeurs qui réclament les lieux. La Presse cherbourgeoise compare les libérateurs avec les occupants précédents : « On ne peut pas dire que les relations [avec les Allemands] étaient cordiales mais elles furent correctes. »
À la rentrée scolaire 1945, l'état-major allié (le Shaef pour Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force) annonce vouloir maintenir dans plusieurs écoles des détachements de la Military Police, qui y sont installés depuis la Libération : « Maintenant que nous sommes en paix, nous ne pouvons pas tolérer que les militaires aient le pas sur la population civile », tonne le maire de Cherbourg, René Schmitt.
Suivent les querelles financières et matérielles. Fin août 1944, les Américains emploient 7 000 travailleurs civils pour 75 francs par jour et une ration militaire. « Avec 100 francs, les Allemands payaient mieux » constatent les ouvriers. L'Organisation Todt, chargée de construire le mur de l'Atlantique, n'avait pas lésiné sur les moyens. Rapidement, les Français seront remplacés par des prisonniers de guerre allemands…
Les stocks américains suscitent des convoitises. Trop. Le 6 août 1944, treize dockers sont arrêtés pour le vol de 984 paquets de cigarettes et 188 savonnettes. Sanction : de quinze jours à un mois de prison. Dérober un jerrycan d'essence vaut quatre mois de prison. Le marché noir de l'Occupation continue : « On peut faire fortune aux dépens des Américains », souligne Stéphane Lamache.
Ces multiples agaceries réciproques auraient pu rester sans conséquence sans les bruyantes rafales tirées en l'air par des soldats ivres, mais surtout les morts accidentelles. Bien que les routes militaires soient interdites aux civils, on ne compte plus les victimes des camions américains : un enfant de 8 ans tué le 27 août 1944, une mère de famille le 11 septembre, un cycliste le 30 septembre, pour ne citer qu'eux.

Les autorités américaines se disent « émues des crimes dont se rendent coupables les militaires de couleur (sic) » et répliquent dans le même journal en déclarant la « guerre à l'alcool pour enrayer la criminalité ». Une façon aussi de dénoncer le comportement mercantile des Normands qui vendent de l'eau-de-vie et l'inefficacité des pouvoirs publics français. Premières mesures : le couvre-feu est ramené à 22 heures puis 18 heures ; la vente d'alcool aux soldats est interdite. Un café de Carentan qui enfreint l'interdiction est fermé six mois.
En réponse aux exactions touchant les femmes, la justice militaire américaine frappe fort : le 23 novembre, trois GI sont condamnés à mort pour le viol de deux victimes en juillet 1944, près de Cherbourg. En août sont recensés dix-huit viols. Selon la gendarmerie, on en dénombre trente-cinq en septembre et sept en octobre. Dans les campagnes, plus aucune femme ne veut aller traire les vaches seule le soir dans les champs.
Auteur de Les Manchois dans la tourmente 1939-1945, l'historien Michel Boivin a recensé 206 viols d'origine américaine. Selon la Military Police, « 80 à 85 % des crimes graves (viol, meurtre) ont été commis par des troupes de couleur ». L'armée américaine des années 1940 est, à l'image du pays, ségrégationniste. À Cherbourg, on compte deux foyers de la Croix-Rouge : un pour les soldats blancs, un pour les noirs. Dans sa recherche de criminels, la police militaire s'est-elle montrée plus compréhensive pour les premiers que pour les seconds ? Les soldats de couleur cantonnés à la logistique ont stationné de longs mois dans le Cotentin, territoire étroit, alors que les combattants n'y ont que transité. La gendarmerie locale avait recommandé l'ouverture de maisons closes, les autorités américaines s'y sont opposées.
Les alliés de 1944 s'apprêtent à fêter le 75e anniversaire du Débarquement et ses scènes d'allégresse. Ne serait-il pas temps d'évoquer des épisodes plus sombres ?
De notre correspondant à Caen, Jean-Pierre Beuve
Les Américains perdent la victoire en Europe
http://versouvaton.blogspot.com/2019/01/les-americains-perdent-la-victoire-en.html
Article original de John Dos Passos, publié le 7 janvier 1946....Six mois après la victoire, une tournée des villes dévastées d’Europe est une expérience qui donne à réfléchir. Européens, amis et ennemis, vous regardent en face, accusateurs, et vous disent à quel point ils sont déçus de vous en tant qu’Américain. Ils citent l’évolution du mot « libération ». Avant le débarquement en Normandie, cela signifiait être libéré de la tyrannie des nazis. Aujourd’hui, les civils ne se souviennent que d’une chose : le pillage..........
Deux ouvrages reviennent, cet automne, sur la manière dont les forces de l'ordre se sont comportées entre 1940 et 1945. Deux livres qui donnent à réfléchir.

À la suite de l’armistice du 22 juin 1940 mais surtout de l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler (24 octobre 1940), le régime de Vichy met en place une collaboration d’État avec l’occupant nazi. La police et la gendarmerie prennent une part active dans la lutte contre la Résistance ou les rafles de juifs...
Le sujet est hautement sensible. Le rôle joué par la police et la gendarmerie françaises pendant l'Occupation divise, de longue date, la communauté des historiens. Mais pas seulement. Auxiliaires de l'occupant et instruments d'une politique raciale ignominieuse, adoptée par le gouvernement de Vichy, pour les uns. Simples fonctionnaires assurant la continuité des services de l'État, pour les autres, qui relèvent que nombre d'agents mais aussi de gradés intégrèrent les rangs de la Résistance… l'examen du comportement des forces de l'ordre a longtemps été empreint d'une forme de manichéisme.
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Spécialiste de cette période, Jean-Marc Berlière explore depuis près de vingt ans les archives du ministère de l'Intérieur pour démêler le vrai du faux. Déjà auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages consacrés au sujet, l'historien publie aujourd'hui une somme* de plus de 1 300 pages synthétisant l'ensemble de ses recherches. Il en ressort une radiographie précise de l'organisation des services qui rend compte de « l'état d'un pays déboussolé et anesthésié par le choc de la défaite », comme l'écrit Patrick Modiano dans sa préface.
Le sujet avait été laissé en friche pendant de longues décennies. Le vide historiographique qui en résultait tenait à la fois aux difficultés d'accès aux archives (dans les années 80), au désintérêt d'historiens peu enclins à se frotter à un objet d'étude « sale », mais aussi à une forme de gêne à l'idée d'exhumer des secrets honteux. Le procès Papon, en 1997, et la courageuse décision de la Place Beauvau d'ouvrir ses archives aux chercheurs, depuis, ont changé la donne. Le livre que signe Jean-Marc Berlière comble un manque en recensant, service par service, les missions effectuées par les différentes brigades et compagnies de terrain qui servirent ce ministère régalien pendant ces années noires.
En une centaine de chapitres classés par ordre alphabétique, il examine le rôle de la « sûreté nationale » et des différentes polices municipales, bientôt réunies en polices régionales d'État, à partir de 1941: des services chargés de la traque des « criminels » à ceux responsables du maintien de l'ordre (les groupes mobiles de réserve, ancêtres des compagnies républicaines de sécurité), en passant par le « service de répression des menées antinationales » mais aussi les innombrables cellules de renseignements, la garde nationale, les sections anticommunistes, sans oublier les corps de volontaires, milices parallèles et autres forces « supplétives ». Ce faisant, il pointe la responsabilité de chacun dans la mise en application, et parfois la préparation, d'actions infamantes. Il détaille le quotidien souvent sans gloire mais aussi, parfois, sans déshonneur de ces fonctionnaires qui reprirent, pour la plupart, du service à la Libération, comme si de rien n'était. Mais il n'hésite pas à relever les errements de certaines unités plus zélées que d'autres : comme la brigade nord-africaine de la rue Lauriston, les 3e et 4e sections des Renseignements généraux, les sinistres brigades spéciales ou encore le service d'enquête et de contrôle, tous complices de l'assassinat de milliers d'hommes, de femmes mais aussi d'enfants juifs.
Contradictoire, la mémoire de la police l'est, assurément. Et Jean-Marc Berlière restitue avec fidélité la complexité du sujet qui ne supporte assurément ni simplisme ni approximations. Il étudie avec précision l'accord conclu, en juillet 1942, entre René Bousquet, funeste secrétaire général de la police, et Carl Oberg, officier supérieur de la SS en France, pour la conduite des grandes rafles dites du Vél' d'Hiv. Il se penche sur les obsessions très françaises qui conduisirent à la création d'un département dédié à la traque des francs-maçons : via notamment le « service des sociétés secrètes » puis du « service spécial des associations dissoutes ». Il s'intéresse aux équipes spécialisées dans la surveillance des établissements nocturnes mais aussi dans la répression du marché noir. Il s'interroge, enfin, sur la raison pour laquelle si peu de fonctionnaires démissionnèrent dans ces circonstances dramatiques. Ce qui le pousse à analyser la manière dont ils furent formés (formatés ?) dans cette période trouble. Ce travail est si exhaustif qu'on apprend même quel type d'armement leur fut versé.
Lire aussi Comment s'est préparée la rafle du Vél' d'Hiv
Tout juste pourra-t-on regretter que Jean-Marc Berlière traite trop rapidement le « nettoyage » des archives de la préfecture de police à la Libération. On aurait ainsi aimé que les liens conjugaux qui unissaient la responsable de ce service d'archives et le « sous-directeur » du service des affaires juives (à ce titre, responsable de la création du fameux fichier juif de la préfecture) soient mentionnés. Il explique probablement pourquoi si peu de documents détaillent le rôle éminent joué par André Tulard au service de la barbarie nazie... Même si est reproduite, par ailleurs, dans le livre une indécente demande d'augmentation de ce fonctionnaire, au moment de sa promotion au sein du service des « étrangers ». Hormis ce petit oubli, cette somme est impressionnante et remplit, une fois encore, un vide. Notamment quand elle décrit les factions qui entouraient le maréchal Pétain, dans l'orbite de Bernard Ménétrel, médecin personnel mais aussi confident et « homme à tout faire » du chef de l'État français. Le livre de Jean-Marc Berlière permettra ainsi aux jeunes générations de chercheurs de s'y retrouver dans l'organigramme complexe d'une administration qui cultive le goût des acronymes.
Sur le même sujet, mais dans une tout autre perspective, Limore Yagil consacre, de son côté, une étude aux 68 policiers et gendarmes qui furent reconnus « justes parmi les nations » par l'Institut Yad Vashem pour avoir sauvé de nombreuses vies en évitant que des centaines de personnes ne soient déportées vers les camps d'extermination. Même s'ils n'étaient pas tous affiliés à un réseau clandestin ou à un mouvement de résistance combattante, ces agents n'en firent pas moins preuve de grand courage en désobéissant aux consignes, en avertissant des juifs de futures rafles, voire en les aidant à passer la ligne de démarcation.
L'action de ces représentants des forces de l'ordre, souvent au bas de l'échelle hiérarchique, méconnue du grand public, se révèle inspirante. « Face à un discours traditionnel qui met en avant l'activité des policiers ou des gendarmes ayant appliqué avec zèle les lois et les ordonnances en vigueur pendant l'Occupation, l'histoire de ces hommes, basée sur des documents d'archives inédits, met à mal nombre d'idées reçues et montre que, même au cours du système vichyssois, il était possible de contrevenir aux ordres », écrit Yannick Dehée, qui édite cet ouvrage.
Ils se nommaient Pierre André, Julien Azario, Alphée Bonnaud, André Caillou, Nicolas Dupont ou encore André Martin et Édouard Vigneron. La plupart d'entre eux ne réclamèrent jamais qu'on reconnaisse leur bravoure car, comme Charles Péguy, ils avaient intégré qu'il existe un « devoir de désobéissance » quand la justice et la liberté l'exigent. En refusant d'exécuter aveuglément les ordres de leur hiérarchie, ces hommes sauvèrent l'honneur de la police et de la gendarmerie françaises. Limore Yagil leur rend ici justice en rappelant les risques qu'ils prirent en mettant le principe de fraternité au-dessus de tous les autres.
*Polices des temps noirs, France 1939-1945, de Jean-Marc Berlière, Perrin, 1 392 pages, 35 euros.
Limore Yagil a choisi, quant à lui, de se focaliser sur de discrets héros qui, en réfusant d'appliquer les consignes de leur hiérarchie, ont contribué à sauver des milliers de vie.
Israël a reconnu indirectement sa responsabilité dans l’assassinat, en septembre 1948, de Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU pour la Palestine.
Folke Bernadotte (à gauche) avec Moshe Sharett (à droite), ministre israélien des Affaires étrangères, en septembre 1948 à Tel Aviv
Alors qu’Israël a célébré avec faste son soixante-dixième anniversaire, marqué par le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, un autre soixante-dixième anniversaire est passé bien inaperçu: celui de l’assassinat, le 17 septembre 1948 à Jérusalem, du comte suédois Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU pour la Palestine. Ce crime avait pourtant suscité alors une condamnation unanime et une profonde émotion, avec une minute de silence à la mémoire de Bernadotte lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Aujourd’hui, c’est dans l’indifférence générale qu’Israël, au sein d’un musée dépendant de son ministère de la Défense, assume la responsabilité du meurtre du premier diplomate chargé de régler pacifiquement le conflit israélo-arabe.
LA MORT D’UN HOMME DE PAIX
Né en 1895, petit-fils d’un roi de Suède, Folke Bernadotte devient en 1943 le numéro deux de la Croix-Rouge suédoise. C’est à ce titre qu’il parvient à négocier avec les autorités nazies, en février-mars 1945, le sauvetage de 21.000 prisonniers, dont 6500 Juifs. Très actif après la guerre au sein du mouvement des Croix Rouges, dont il défend avec fougue la stricte neutralité, il est nommé par le secrétaire général de l’ONU « médiateur » pour la Palestine en mai 1948: la guerre y fait rage depuis que l’Assemblée générale de l’ONU a adopté, en novembre 1947, un « plan de partage » entre un Etat juif et un Etat arabe; c’est sur la base de ce plan que, au terme en mai 1948 du mandat britannique, Israël vient de proclamer son indépendance, immédiatement contestée par l’intervention des armées arabes. La mission de Bernadotte est limitée à six mois, d’où l’urgence dans laquelle il propose aux parties, dès juin 1948, d’abord une trêve de quatre semaines, puis un plan de règlement du conflit.
Les hostilités reprennent en juillet 1948, avec déplacements massifs de civils arabes, avant que Bernadotte ne négocie une deuxième trêve. La jeune armée israélienne, établie à partir de la milice majoritairement travailliste de la Hagana (la Défense), a de sérieux problèmes de coordination avec les groupes extrémistes de l’Irgoun (l’Organisation) et du Lehi (acronyme hébreu des « Combattants pour la Liberté d’Israël »). Mais tous sont unis dans leur détermination à s’emparer de la vieille ville de Jérusalem, alors même que Bernadotte oeuvre à la démilitarisation de la Cité sainte. Il s’attire pour cela les foudres du Lehi, qui le menace publiquement de mort, sous le slogan « Stockholm est à vous, Jérusalem est à nous » (la photo ci-dessous est exposée au musée du Lehi).
Le 17 septembre 1948, Bernadotte traverse Jérusalem, accompagné dans sa voiture par le colonel français André Sérot, chef des observateurs de l’ONU pour la ville. Sérot tient à remercier Bernadotte d’avoir sauvé en 1945 son épouse du camp de concentration de Ravensbrück. Quatre assaillants en uniforme de l’armée israélienne interceptent le véhicule, dans le secteur de Jérusalem contrôlé par Israël, et mitraillent Bernadotte et Sérot, tués sur le coup. Un « Front de la Patrie » revendique l’assassinat, mais personne n’est dupe et le gouvernement israélien saisit l’occasion pour démanteler la structure militaire du Lehi. Les militants de ce groupe extrémiste, après une courte période de purgatoire, reprendront leur carrière, y compris politique, le plus doué d’entre eux, Yitzhak Shamir, devenant même Premier ministre d’Israël en 1983.
UN MUSEE A LA GLOIRE DES TERRORISTES
Le musée du Lehi se situe dans le quartier branché de Florentine à Tel Aviv. Il occupe la maison même où le fondateur de l’organisation, Avraham Stern, a été tué, le 12 février 1942, par la police britannique. Ce musée est placé officiellement sous l’autorité de l’Etat d’Israël, par le biais de « l’unité des musées » du ministère de la Défense. Les visiteurs sont accueillis par un (ou une) militaire en uniforme. Le ministère israélien de la Défense propose d’ailleurs un ticket combiné permettant de visiter à Tel Aviv, outre le musée du Lehi, deux musées célébrant l’action de l’Irgoun, un musée consacré à l’histoire de la Hagana et un autre à celle de l’armée israélienne. Il n’y a donc pas le moindre doute sur le fait que l’action de groupes stigmatisés alors comme « terroristes » est aujourd’hui intégrée à une mémoire d’Etat de la lutte armée pour Israël.
Après la reconstitution d’ateliers clandestins d’explosifs et de différents attentats, le musée du Lehi justifie en ces termes l’assassinat de Bernadotte: « son plan, rendu public le 27 juin 1948, représentait un danger pour l’existence même de l’Etat d’Israël: Israël et la Transjordanie auraient été considérés comme une seule unité territoriale composée de deux Etats. Le Néguev aurait été inclus dans l’Etat arabe, de même que les villes de Ramla et de Lod, la Galilée occidentale revenant à l’Etat juif. L’Etat juif n’aurait bénéficié d’aucune continuité territoriale. Jérusalem aurait été inclus dans le secteur arabe avec une autonomie municipale pour la communauté juive. Quelque 300.000 réfugiés auraient pu retourner dans leurs foyers, chaque Etat disposant d’un droit de véto sur la politique d’immigration de l’autre. Le 17 septembre 1948, le comte Bernadotte fut tué par balles par des membres du Lehi s’appelant le « Front de la patrie ». Son plan fut ainsi réduit à néant ».
L’ONU, après la mort de son médiateur, n’a plus eu pour ambition que de négocier des accords d’armistice entre Israël et ses voisins arabes, renvoyant dans un avenir indéterminé un éventuel règlement définitif. C’est donc bien un plan de paix, donc la perspective de la paix elle-même, que le commando du Lehi a voulu tuer en tuant Bernadotte. Le succès de cette manoeuvre criminelle fut tel que l’Etat d’Israël la revendique aujourd’hui dans l’un de ses musées.
Une tragédie de 1948 à méditer aujourd’hui en 2018.
Les 44 membres de l'équipage « n'ont pas souffert », d'après un rapport du Bureau américain du renseignement naval, relayé par « Le Monde ».
Les circonstances de la disparition du sous-marin argentin San Juan sont établies : le bâtiment a implosé et les 44 membres de l'équipage sont morts sur le coup. Ce sont les conclusions d'un rapport du Bureau américain du renseignement naval, relayé par le journal Le Monde .
Le sous-marin de 66 mètres avait disparu le 15 novembre dernier, au large des côtes argentines. Une semaine plus tard, un porte-parole de la marine avait évoqué une anomalie hydroacoustique détectée ce jour-là. Le Bureau américain du renseignement naval a procédé à l'analyse de ce bruit mystérieux et a assuré qu'il s'agissait bien de l'implosion du bâtiment, à une profondeur de 400 mètres, libérant une énergie équivalant à l'explosion de près de six tonnes de TNT.
En raison de la forte pression à cette profondeur, le rapport précise que le sous-marin a été pulvérisé en « 40 millisecondes », avant de sombrer « verticalement à une vitesse de 10 à 13 nœuds ». Selon le Bureau américain du renseignement naval, les membres de l'équipage « ne se sont pas rendu compte » de l'implosion. « Ils ne se sont pas noyés et n'ont pas souffert. Leur mort a été instantanée », précise le rapport.
Deux semaines après la disparition du sous-marin, la marine argentine avait abandonné tout espoir de retrouver des survivants, entraînant alors la colère des familles des membres de l'équipage. De nouvelles recherches pourraient être lancées afin de repérer les débris du bâtiment. À la suite de cet accident, l'état, jugé parfois vétuste, de l'équipement militaire argentin a été au cœur d'une polémique.
Par 6Medias
La France est le pays le plus touché par la pollution des centrales à charbon de ses voisins européens…
La pollution au charbon tue, et beaucoup. Les émissions des centrales ont provoqué 22.900 morts prématurées dans l’Union européenne en 2013, mais aussi des dizaines de milliers de cas de maladies cardiaques, bronchites, cancers, selon un rapport réalisé par quatre ONG, le WWF, Climate Action Network, Heal (Alliance pour la santé et l’environnement) et Sandbag.
« Plus de la moitié des morts prématurées dans l’UE dues au charbon peuvent être attribuées à 30 centrales », précise le rapport. Les cinq pays dont les centrales ont provoqué le plus de décès au-delà de leurs frontières sont la Pologne (4.690 morts prématurées à l’étranger), l’Allemagne (2.490), la Roumanie (1.660), la Bulgarie (1.390) et le Royaume-Uni (1.350).
>> A lire aussi : Le charbon, matière première toujours présente dans l'économie européenne
La France lourdement touchée avec 1.200 décès
La France est aujourd’hui le pays le plus touché par la pollution des centrales à charbon de ses voisins européens. « La France a peu de charbon dans son mix énergétique mais est lourdement impactée par les centrales de ses voisins ». Selon ce rapport, 1.200 décès prématurés ont été causés en France par la pollution allemande, britannique, polonaise, espagnole et tchèque. La France ne possède elle-même plus que trois centrales à charbon, mais reçoit donc énormément de poussières de ses voisins.
Les particules fines constituent « l’ingrédient le plus toxique » de la pollution par le charbon. Ces particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns pénètrent profondément dans le système respiratoire et dans le sang. Elles peuvent se déplacer loin de leur lieu d’émission, « sur des centaines de kilomètres », rappelle le rapport.
>> A lire aussi : Pollution: Où peut-on respirer (moins mal) en France ?
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Le charbon cause près de 23.000 morts par an dans l'Union européenne
La pollution au charbon tue, et beaucoup. Les émissions des centrales ont provoqué 22.900 morts prématurées dans l'Union européenne en 2013, mais aussi des dizaines de milliers de cas de malad...
http://www.20minutes.fr/monde/1881067-20160705-charbon-cause-pres-23000-morts-an-union-europeenne
Le charbon, combien de morts ? En Europe. Et pas dans les mines, mais dans la rue, à la campagne… partout où l’on respire les particules fines émises par les cheminée des près de 280 centrales électriques au charbon. Réponse : près de 23.000 morts prématurées… par an !
C’est ce qui ressort d’une publication, le rapport Europe’s Dark Cloud : How coal-burning countries make their neighbours sick réalisé par le WWF, l’Alliance pour la santé et environnement (HEAL), le Réseau action climat Europe (CAN Europe) et Sandbag.
Le poids des graphiques
Plusieurs études universitaires et scientifiques se sont attaquées à cette question. Les chiffres du rapport ne sont donc pas une surprise, puisqu’ils en proviennent. Pourtant, les associations qui s’inquiètent de cette hécatombe ont le sentiment que ni les gouvernements ni les populations ne prennent vraiment conscience de cette réalité.
D’où leur décision d’en faire une présentation frappante, avec des graphiques accusateurs et des phrases courtes et fortes. En mettant notamment l’accent sur les morts causés hors de leurs frontières par les pays qui utilisent massivement le charbon pour leur électricité.
Le résultat est effectivement spectaculaire pour qui ignore, ou veut ignorer les dégâts sanitaires de l’usage massif du charbon. Le rapport prend en considération 257 des 280 centrales à charbon existante, et se fonde sur des calculs classiques en épidémiologie de l’effet des particules fines, des oxydes d’azote et de l’ozone près du sol. Mais plus de 80% des conséquences sanitaires – accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiaques, cancer et maladies du poumon – sont causées par les particules fines formées à partir des émissions de dioxyde de soufre et de dioxyde d’azote.
Les 23.000 morts prématurées par an ne sont pas réparties de manière homogène sur l’Union Européenne. Pologne, Allemagne et Royaume-Uni sont les plus frappés. Toutefois, la circulation atmosphérique fait que les émissions traversent les frontières et vont provoquer maladies et décès bien loin des cheminées.
L’Allemagne championne du CO2
Ce rapport n’est pourtant qu’un élément de réflexion. Il ne fait que mentionner la contribution majeure des centrales à charbon au changement climatique par l’émission de dioxyde de carbone. A elles seules, les 280 centrales à charbon comptent pour près de 18% du total des émissions de CO2 de l’Union Européenne. La championne en est l’Allemagne puisque ses centrales occupent cinq des six premières places du palmarès (ci dessous). Or pour atteindre les objectifs fixés à la COP-21 à Paris, il faudrait soit fermer rapidement toutes ces centrales, soit les équiper de systèmes permettant de capter le CO2 émis puis de le stocker durablement en sous-sol. Une technologie qui pourrait augmenter de 50% à 100% le prix de l’électricité, et qui suppose de résoudre de nombreux problèmes techniques et de lieu des stockages.
Ce rapport n’aborde également aucune des alternatives pour la production d’électricité. Une manière d’éviter tout débat préalable à ce sujet afin de concentrer le message sur le risque sanitaire des centrales à charbon. Ces dernières produisent près du quart de l’électricité de l’Union Européenne. Les remplacer rapidement ne sera donc pas facile. Si l’on prend le cas de l’Allemagne, cette dernière à investi près de 300 milliards d’euros en 20 ans de subventions pour les énergies éoliennes, photovoltaïques et biomasse (déchets notamment). Pourtant, son électricité est encore à plus de 50% fournie par le charbon (40%) et le gaz auquel il faut ajouter 15% de nucléaire qui doit fermer d’ici 2022.
Les pays dont le système électrique est le plus protecteur du climat et de la santé publique – Suède, Finlande, France, Belgique… – utilisent massivement l’hydraulique et le nucléaire, avec des proportions variées. La contribution des énergies nouvelles renouvelables augmente de manière significative, mais le vrai débat porte sur leur capacité à remplacer totalement le charbon et le gaz dans le mix électrique européen sans qu’une contribution du nucléaire ne vienne boucler le budget, avec des pays qui n’y auront pas recours et d’autres, comme la France ou la Grande-Bretagne, qui en feront un usage important voire majoritaire.
Sylvestre Huet
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Les morts du charbon en Europe
Le charbon, combien de morts ? En Europe. Et pas dans les mines, mais dans la rue, à la campagne... partout où l'on respire les particules fines émises par les cheminée des près de 280 central...
http://huet.blog.lemonde.fr/2016/07/05/les-morts-du-charbon-en-europe/