trésor et compagnie..
Des "detectorists" ont sortis de terre plus de 2500 pièces d'argent normandes, qualifiées de "trouvailles les plus précieuses d'Angleterre", offrant un nouvel éclairage sur l'époque de la conquête de 1066...
ls sont véritablement tombés sur le pactole. Sept passionnés d'archéologie, munis de leurs détecteurs de métaux, parcouraient un champ détrempé du comté de Somerset (sud-ouest de l'Angleterre) lorsque la ligne a mordu. "C'était un sentiment d'émerveillement. Trouver une pièce était déjà génial. Puis, en quelques minutes, quelques autres, puis 10 pièces, 50 pièces. Cela ne cessait d'augmenter", a déclaré l'un de ses découvreurs, Adam Staples, au Guardian le 22 octobre 2024.
Au total, le "trésor de Chew Valley" comptait 2 584 pennies en argent datant de l'époque de la conquête normande (1066-1075). Il a été qualifié par les experts de "trouvaille la plus précieuse jamais réalisée en Angleterre".
Acquisition d'un butin médiéval à plusieurs millions
Ce mardi, le South West Heritage Trust, organisme impliqué dans la préservation et la gestion du patrimoine des comtés anglais du Somerset et du Devon, a annoncé avoir acquis le trésor pour 4,3 millions de livres sterling (environ 5 millions d'euros) – grâce à un financement majeur, notamment, du National Lottery Heritage Fund et de l'Art Fund.
Le propriétaire du terrain recevra la moitié des revenus. Le reste devrait être partagé équitablement entre les sept "detectorists". "Nous avons tous convenu de partager et nous sommes tous satisfaits de l'accord", explique à nos confrères Adam Staples, qui par ailleurs, dirige une maison de vente aux enchères spécialisée dans les pièces anciennes.
En effet, en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du nord, les chercheurs de trésor sont éligibles à une récompense, financée par le musée souhaitant l'acquérir, selon le Treasure Act de 1996. En janvier 2019, après que les machines aient cessé de biper dans ce champ du Somerset, les sept compères se sont rendus au pub – en gardant toujours, raconte le Guardian, un œil vigilant sur la voiture contenant leur fortune pendant qu'ils célébraient. La semaine suivante, ils ont apporté les pièces au British Museum de Londres.
L'une des premières exhumées, aux "belles nuances bleutées", la décrit Adam Staples, représentait Guillaume Ier (1027/28-1087), plus connu sous le nom de Guillaume le Conquérant. Près de la moitié des pièces portaient le visage du célèbre roi anglo-normand, quand l'autre portait celui d'Harold II ou Harold Godwinson (1022-1066), dernier roi saxon d'Angleterre.
Le trésor renferme deux fois plus de pennies de Harold II que ce qui avait été découvert jusqu'à présent ; il multiplie presque par cinq le nombre de pennies connues de Guillaume Ier, frappées dans les deux années suivant son couronnement, en 1066.
Trésor de Chew Valley : une grande importance historique
Environ 100 monnayeurs, ces artisans chargés de fabriquer la monnaie, en sont à l'origine, travaillant dans 46 ateliers monétaires de Bath, Bristol, Exeter, Hastings, Ipswich, Londres et York. Les pièces d'Harold II provenaient toutefois principalement du sud-est de l'Angleterre, ce qui pourrait indiquer qu'il se préparait financièrement en prévision de l'invasion normande.
Dans tous les cas, elles ont été produites à un moment clé de l'histoire anglaise, période de transition entre la domination saxonne et normande, juste après la fameuse bataille d'Hastings en 1066. Peut-être, le trésor a-t-il été enterré pour être mis en sécurité lors des rébellions contre Guillaume le Conquérant dans le sud-ouest de l'Angleterre.
C'est en tout cas la théorie d'Adam Staples, qui pense que le pécule pourrait être lié à la révolte (infructueuse) des fils du roi Harold qui, soutenus par leurs partisans anglo-saxons, ont lancé des attaques contre les seigneuries normandes, tentant de regagner le contrôle des terres et des ressources. "Le trésor pourrait être le fruit d'un pillage, ou peut-être d'une personne ayant caché son argent en raison de la révolte", suppose l'historien en herbe, qui, malgré cette "découverte d'une vie", continue de parcourir les terres avec son détecteur, décrit-il à nos confrères. "J'étais dehors hier. J'ai trouvé un petit fermoir de ceinture viking en bronze datant d'environ 1100 apr. J.-C. Je suis toujours aussi passionné".
Le South West Heritage Trust décrit le trésor de Chew Valley comme l'un des plus remarquables jamais découverts. En valeur, il dépasserait même celle du trésor du Staffordshire, une collection de 3 500 objets anglo-saxons en or et en argent, estimée à 3,3 millions de livres sterling (3,79 millions d'euros).
Ses pièces vont être exposées au British Museum dès le 26 novembre, puis transférées dans des établissements de tout le Royaume-Uni, notamment à Bath, non loin de là où elles ont été décelées. Elles devraient finalement trouver demeure permanente au musée du Somerset, dans l'une des grandes salles du château de Taunton, érigé par les Normands à partir de bases anglo-saxonnes.
Le Dr Gareth Williams, conservateur des monnaies du haut Moyen Âge au British Museum, ajoute dans un communiqué à la presse :
"Il s'agit d'une découverte extrêmement importante pour notre compréhension de l'impact de la conquête normande de 1066. L'un des grands débats entre historiens est de savoir dans quelle mesure il y a eu continuité ou changement, à la fois dans les années qui ont suivi immédiatement la conquête et sur une plus longue période.
Les sources historiques qui ont survécu se concentrent généralement sur le sommet de la société, et les pièces de monnaie sont également des symboles d'autorité et de pouvoir. En même temps, elles étaient utilisées régulièrement par les riches comme par les pauvres, de sorte que les pièces nous aident à comprendre comment les changements survenus sous la domination normande ont eu un impact sur la société dans son ensemble."
Mathilde Ragot Journaliste rédactrice web Histoire GEO.frhttps://www.geo.fr/histoire/decouverte-d-un-tresor-normand-exceptionnel-de-plusieurs-millions-d-euros-en-angleterre-chew-valley-detectorists-222770?utm_source=pocket-newtab-fr-fr
Un trésor découvert dans le massif du Mont-Blanc vendu aux enchères Dix après la découverte d'émeraudes et de saphirs par un randonneur, à la suite du crash d'un avion indien en 1966, la moitié du trésor a été vendue aux enchères mercredi à Chambéry. Davantage symbolique, la vente a finalement rapporté qu'un peu plus de 25 000 euros.
Un homme découvre un mystérieux pendentif lié à Henri VIII en se promenant....Ce magnifique bijou en forme de cœur vient tout juste d'être authentifié. ..Il a des matins où l'on fait bien de se lever du lit. Juste avant la pandémie de Covid, un certain Charles Clarke, chercheur de trésor amateur
Des Français qui auraient pillé des lingots d'or sur une épave du XVIIIe siècle mis en examen Un couple et une femme sont accusés d'avoir pillé l'épave du Prince de Conty, un navire français qui a fait naufrage au 1746. Le British Museum, qui détient une partie des lingots subtilisés, ne les a toujours pas restitués.
Découverte d'un trésor : législation et fiscalité
https://www.capital.fr/economie-politique/decouverte-dun-tresor-legislation-et-fiscalite-1420618
Découverte d'un trésor : législation et fiscalité..Selon le Code civil (article 716) un trésor se définit comme “toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par le pur effet du hasard”. Il s’agit donc d’une découverte fortuite.
Danemark : un archéologue amateur découvre un trésor pré-viking...le trésor, composé de nombreux objets en or, a été découvert par un archéologue amateur qui venait d’acheter un détecteur de métaux.
Finistère : un couple découvre un incroyable trésor en restaurant sa maison..plusieurs centaines de pièces d’or datant du XVIIe siècle étaient cachées dans le mur d’une maison située à Plozévet, rapporte « Le Télégramme
Il trouve plus de 5.000 pièces d’or, la justice lui en laisse… 19...Après une longue procédure, ce Suisse n’a pas obtenu la moitié du trésor, estimé à plus d’un million d’euros, qu’il réclamait.
Huit ans après, il ne peut pas profiter du trésor trouvé sur le glacier du Mont Blanc....Aucun “héritier” n’a pourtant été retrouvé pour cette boîte remplie d’émeraudes et de saphirs, remise à la police par un promeneur.... “C’est vrai que huit ans, cela commence à faire long. Je n’aurais jamais pensé lors de ma découverte que j’attendrais si longtemps.”
Le légendaire trésor de Forrest Fenn a été découvert, au bout de dix ans de recherches, dans les montagnes rocheuses. Un million de dollars. C’est la valeur du trésor qui vient d’être retrouvé dans les montagnes rocheuses aux Etats-Unis par un aventurier, ou une aventurière..
Un homme de 43 ans, et son fils de 19, ont été interpellés lundi 10 février par la brigade de gendarmerie de Pont-de-Beauvoisin (Savoie). Ils pillaient depuis des années le lac d'Aiguebelette et avaient réuni près de 3.000 pièces archéologiques datant pour certaines de l'âge de bronze...
Dominique Garcia, le Président de l’Institut national de recherche archéologiques préventives, revient sur une loi publiée le 7 juillet 2016 passée inaperçue...
Sciences et Avenir : Une nouvelle loi, promulguée le 7 juillet 2016 ("Liberté de la Création, Architecture et Patrimoine"), et passée relativement inaperçue, stipule que le patrimoine archéologique appartient désormais à 100% à l’Etat. Pourquoi ce grand changement ?Dominique Garcia : Jusqu’à présent en France, le statut des vestiges archéologiques mis au jour sur le territoire national relevaient d’un droit de propriété complexe et multiple. De façon générale, selon les termes de la loi de 1941, les objets archéologiques découverts fortuitement appartenaient à 50%, au propriétaire du terrain, et 50% à l’"inventeur", celui qui avait fait la découverte. Une partie de notre patrimoine, un bien commun, pouvait donc disparaitre, être vendu ; des ensembles archéologiques cohérents étaient dispersés. Désormais, comme le stipule le Journal Officiel (article L.541-5), tout bien archéologique (immobilier ou mobilier) découvert tendra à appartenir totalement à l’Etat.
Cela quel que soit le terrain où l’objet a été découvert, même sur une propriété privée ?
Absolument. Qu’il s’agisse de fouilles archéologiques préventives (réalisées en préalable à des travaux d’aménagement du territoire), presque exclusivement effectuées sur des terrains privés (comme ceux des collectivités territoriales, par exemple) ou bien des fouilles programmées (pratiquées, à la demande de chercheurs, sur des sites archéologiques reconnus). Chez les particuliers, Désormais les « biens archéologiques mobiliers sont présumés appartenir à l’Etat » ; cette loi s’appliquera aussi en cas de découverte fortuite, s’il y a « reconnaissance de l’intérêt scientifique justifiant leur conservation».
Ne craignez-vous pas, qu’avec cette législation, certaines découvertes soient tues ?
Je ne le pense pas. Comme le montrent notamment des enquêtes d’opinion, les Français sont attachés à leur Patrimoine archéologique et à sa valorisation. En outre, dans cette nouvelle loi, intervient la notion d’indemnisation. Cette disposition existait déjà dans le cadre des trouvailles réalisées dans le domaine public maritime, lors de la mise au jour accidentelle d’une épave ou d’un objet isolé (amphore ou autre). Par exemple, une indemnité pourra être versée au propriétaire du terrain où ont été retrouvés les vestiges (pour "compenser le dommage qui peut lui être occasionné pour accéder audit bien") justement destinée à éviter la dissimulation des découvertes. Cette indemnisation sera évaluée à l’amiable ; éventuellement un juge pourra trancher.
La découverte éventuelle de grottes préhistoriques tombe-t-elle sous le coup de cette loi ? On se souvient des problèmes qui avaient fait suite à la découverte de la grotte Chauvet, en Ardèche…
La jurisprudence sur les grottes ornées est abondante et complexe. Comme toujours, tout n’est pas dans la loi et, dans l’avenir, des découvertes extraordinaires feront sans doute l’objet de débats. Mais si l’on considère une grotte comme un vestige immobilier, la loi prévoit donc une appropriation publique ; dans le cas où ses vestiges donnent lieu à une exploitation (art. L 541-3) "la personne qui assure cette exploitation verse à l’inventeur une indemnité forfaitaire ou, à défaut, intéresse ce dernier au résultat de l’exploitation du bien".
Mais que se passera-t-il en cas de découverte d’un squelette d’Homo sapiens ou de Neandertal à l’intérieur d’une grotte ? Ou bien d’objets préhistoriques mobiliers rares, comme des vénus gravées sur ivoire de mammouth ou autres ?
Les objets mobiliers (céramique, ivoire, métal…), si leur intérêt scientifique est reconnu, deviendront propriété de l’Etat comme pour un site "classique". Pour les restes humains que l’on ne peut, déontologiquement et juridiquement, qualifier "d’objets", leur traitement scientifique et les modalités de conservation ne sont pas repris dans la nouvelle loi, la réglementation antérieure s’applique donc.
Cette loi fait-elle exception en Europe ?
Tout au contraire. C’est l’ancienne législation française, directement héritée de la Révolution, qui constituait un archaïsme au regard des lois archéologiques en vigueur dans les autres pays (Suède, Grèce, Europe centrale et orientale, Allemagne, etc.). Désormais, pour ses biens archéologiques, la France a rejoint le concert d’autres grandes nations. Ce qui constitue une grande avancée tant pour les scientifiques dont les objets d’étude seront préservés que pour les citoyens qui verront leur patrimoine commun s’enrichir..
Exemple d’article du code du patrimoine lié à la découverte de vestiges humains.
L’article 510-1 du Code du Patrimoine : « Constituent des éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges, biens et autres traces de l’existence de l’humanité, dont la sauvegarde et l’étude, notamment par des fouilles ou des découvertes, permettent de retracer le développement de l’histoire de l’humanité, y compris le contexte dans lequel ils s’inscrivent et de sa relation avec l’environnement naturel ».