commerces et métiers..

Publié le par ottolilienthal

Prêt-à-porter, ameublement, jouets... le patron de "U" pointe « un plan social à bas bruit »...

Le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher tire la sonnette d'alarme ce mardi sur les nombreux licenciements « que personne ne voit »...

Le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher a alerté mardi sur la « myriade de licenciements » qui touche les différents secteurs du commerce « depuis des années » et déploré que « personne n'en parle », notamment parmi les responsables politiques.

En écho au placement en liquidation judiciaire de l'enseigne Jennyfer fin avril qui menace un millier d'emplois, Dominique Schelcher avance sur RMC le chiffre de « 50 000 emplois supprimés depuis 2010 dans le prêt-à-porter », auxquels s'ajoutent désormais « l'équipement de la maison » ou encore « le jouet », ce qui constitue selon lui « un plan social à bas bruit que personne ne voit ».

« Où sont les mobilisations ? »

« Où sont les mobilisations ? Où sont les accompagnements? », regrette le dirigeant, qui évoque le peu de réactions des responsables politiques à la liquidation judiciaire de Jennyfer par rapport à celles déclenchées par le plan de suppression de postes du sidérurgiste ArcelorMittal.

« Est-ce que les vendeurs, les vendeuses ne méritent pas la même attention ? », demande Dominique Schelcher.

Un rude concurrence

Lundi, dans un post publié sur le réseau social Linkedin, Dominique Schelcher déplorait déjà l'absence de réaction politique aux difficultés du commerce : « On veut conserver l'agriculture française. On veut maintenir et développer l'industrie française. Mais que veut-on pour le commerce français ? Un coup de balai pour laisser la place à des acteurs étrangers ? », écrivait le dirigeant du quatrième distributeur français.

Les difficultés rencontrées par plusieurs enseignes du commerce s'expliquent notamment par le manque « d'équité » dont elles souffrent face à « un certain nombre d'acteurs qui viennent souvent de l'étranger », selon Dominique Schelcher, qui pointe notamment « les enseignes de hard-discount » et « les sites de commerce ».

La rédaction avec AFP

Faux avis en ligne : les conseils de l'UFC-Que Choisir pour éviter les pièges...

L'association de consommateurs alerte dans une enquête sur la fiabilité des avis en ligne. Entre 2023 et 2024, 30 % des établissements étaient en anomalie sur ce point, selon la Répression des fraudes...

C'est devenu un réflexe : avant d'aller au restaurant, de prendre rendez-vous chez le médecin ou de partir en vacances, nous consultons les avis en ligne. Selon la dernière enquête d'UFC-Que Choisir, une majorité écrasante de Français - 94 % - s'y réfèrent (*).

À l'ère du tout numérique, les avis en ligne sont censés éclairer nos choix au moment d’acheter un produit ou de choisir un service. 73 % des personnes interrogées par l'UFC-Que Choisir admettent ainsi qu'elles sont influencées par les avis laissés sur internet. Et elles sont quasiment aussi nombreuses (70 %) à déclarer leur faire confiance.

Pourtant, selon l'association de consommateurs, les avis en ligne « sont fréquemment biaisés, manipulés ou supprimés ». La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) l'a d'ailleurs confirmé : entre 2023 et 2024, 30 % des 1 000 établissements contrôlés étaient en anomalie sur ce point.

Des clients payés pour laisser un commentaire élogieux

Dans le dernier numéro de son magazine (**), l'UFC-Que Choisir alerte d'abord sur les « avis truqués ». Ces derniers peuvent être laissés par des professionnels (ou leurs proches) se faisant passer pour des clients lambda. Mais il arrive aussi que ces avis douteux soient écrits par de vrais consommateurs, à qui l'on a promis une compensation en échange d'un avis positif. La DGCCRF mettait déjà en garde l'an dernier sur cette pratique « émergente », évoquant des « particuliers démarchés sur les réseaux sociaux ou les messageries instantanées ».

Parfois, les professionnels en quête d'une bonne e-réputation font également appel à des prestataires chargés d'inventer de faux avis positifs, rapporte l'UFC-Que Choisir. Cette dernière a même pris contact avec une société malgache qui lui a proposé d'inventer un avis contre 15 euros. Enfin, l'UFC-Que Choisir, tout comme la Répression des fraudes, constate une modération parfois biaisée, avec des avis négatifs jamais publiés, supprimés, modifiés ou différés. Parmi les 25 % de consommateurs ayant déjà rencontré des problèmes en postant un avis, trois quarts ont vu leur commentaire - la plupart du temps négatif - être refusé, assure l'association. 

Privilégiez les avis vérifiés

Pour éviter les pièges, elle conseille de plutôt se fier aux avis qui ont été vérifiés. Autrement dit : à ceux qui ne peuvent être postés qu'après un produit acheté ou un service testé. C'est le cas sur Airbnb, Amazon, Booking ou encore Decathlon, mais pas sur Google, Facebook et Tripadvisor.

Autre recommandation : lisez plusieurs avis pour vous faire une idée générale. Méfiez-vous des avis laissés par des personnes qui en écrivent peu. Si tous les avis sont très récents et/ou ont été postés en quelques heures seulement, cela doit aussi vous mettre la puce à l'oreille. Une mauvaise syntaxe, des descriptions trop précises ou des commentaires trop élogieux peuvent aussi vous aiguiller.

Si vous avez des suspicions, signalez-le à la plateforme concernée, ainsi qu'à la Répression des fraudes, via SignalConso. Pour rappel, émettre un faux avis est considéré comme une pratique commerciale déloyale, punie de deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.

(*) Échantillon de 4 895 réponses à un questionnaire diffusé dans une newsletter en septembre 2024.

(**) Le numéro 644 de Que Choisir est disponible en kiosques dès ce jeudi.

 

Tenir bon, c’est le crédo du petit commerce. Entre l'inflation passée, la faiblesse des marges et la baisse de la consommation, les indépendants luttent pour leur survie. Près de 7 000 procédures de redressements judiciaires, de liquidations, ont ainsi été recensées entre janvier et octobre dernier, soit un bond de 14% sur un an, de 26% par rapport au dernier exercice pré-Covid, ceci sans compter la multiplication des fermetures volontaires sans repreneurs derrière. Les racines des difficultés sont en partie structurelles : la montée du e-commerce en fait partie (même dans l’alimentaire), mais la conjoncture n’arrange rien non plus.


Une pression constante sur les marges et des trésoreries sous tension


Les commerçants sont pris entre deux feux : montée des charges d’un côté, stagnation de leurs ventes en volume de l’autre, sans possibilité de se rattraper sur les prix ou pas à proportion de la hausse des coûts. La pression est mise sur les marges. Témoin de cette détérioration, le taux de marge a plié. Replacer cette tendance dans un temps long montre que le mal est chronique depuis le début des années 2000. Plus inquiétant encore, l’excédent brut d’exploitation (c’est-à-dire ce qui reste du chiffre d’affaires une fois payées les factures, le personnel et les impôts) diminue aussi en valeur absolue.


La situation est d’autant plus préoccupante qu’une bonne partie des petits commerçants indépendants doit encore s’acquitter de leurs PGE, les prêts garantis par l’État : les trésoreries s’assèchent. Cet environnement diminue la capacité des établissements à réaliser les investissements nécessaires à leur adaptation : digitalisation, transition écologique ou renouvellement des stocks. Quant à la réduction de l’EBE, elle impacte la valorisation des fonds de commerce, car cet indicateur est un élément clé pour déterminer le prix de cession. Fragilisés, nombre de commerçants se retrouvent contraints de mettre la clé sous la porte. Les fonds perdent instantanément de leur valeur, au moment même où de nombreux locaux se retrouvent sur le marché.


Un moral en berne


Pas étonnant dès lors que les commerçants broient du noir. Le climat des affaires plonge à nouveau et s’éloigne de ses niveaux standards. Depuis la crise de la Covid, il n’a jamais dépassé sa moyenne de long terme. Quant au solde d’opinion relatif aux ventes prévues, il ne laisse entrevoir aucune amélioration d’ici le printemps prochain. Le solde associé au jugement sur les stocks augmente et s’éloigne de sa moyenne de long terme, ce qui provoque des problèmes de financement. Les intentions de commandes stagnent à bas niveau, tandis que celles d’embauche reculent. Bref, les commerçants ont le pied sur le frein, illustrant leur manque de visibilité et de confiance dans l’avenir.


Une consommation à plat


Pour inverser la tendance, la prescription est simple à donner : il faut que les clients retrouvent le chemin des magasins et dépensent. Ils en ont les moyens, pas tous, mais l’effort d’épargne et l’épargne financière accumulée ces dernières années par les Français sont hors normes. Mais rien n’y fait. Le moral des ménages stagne à bas niveau, tout comme l’opportunité de faire des achats importants. L’incertitude politique et fiscale pèse, et elle pourrait même s’amplifier. Dans ce contexte, comment croire que l’état de faiblesse et d’attentisme dans lequel se trouvent actuellement les Français va disparaître ? La consommation des ménages est à plat et le restera à court terme. Rideaux baissés, locaux vides, fermetures de magasins… L’année 2025 s’annonce une nouvelle fois pleine de difficultés pour le petit commerce indépendant.

 
Alexandre Mirlicourtois

Publié le mercredi 15 janvier 2025 .

 

 

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-La-deroute-du-petit-commerce-independant

« Vendeuse de journaux pendant vingt-cinq ans, je dois fermer boutique »

 

 

Isabelle Pélissié, 52 ans, a décidé de vendre la Maison de la presse qu’elle tenait à Paris (19e) depuis 1991. Elle témoigne :

« J’abandonne le métier que j’aimais : vendeuse de journaux. Car ce n’est plus possible. Les clients qui s’en vont, l’impression qu’on me met des bâtons dans les roues, les vols… Vendredi [30 septembre], c’est fini.

Et pourtant, je l’ai aimé ce métier. J’ai aimé les gens qui passaient prendre leur journal de bon matin ; les gamins qui entraient pour regarder un résultat dans L’Equipe et que je laissais faire, à condition qu’ils disent bonjour ; les ­personnes âgées qui viennent causer l’après-midi ; l’écolier à qui il manque une fourniture ; ce jeune que j’ai aidé car il n’avait jamais écrit une lettre ; cet homme qui a appris pour le Bataclan en entrant dans mon magasin… Aujourd’hui, certains me tutoient et sont devenus des amis. D’autres ont pris l’habitude de se livrer, de parler politique. Il y a des enfants que j’ai vu naître, des ados qui ont trouvé refuge chez moi quand ils se faisaient embêter par la petite bande du quartier, des clients âgés dont je me suis inquiétée car je ne les voyais plus.

J’ai ­emprunté 600 000 francs pour l’acheter

Cela fait vingt-cinq ans. J’ai commencé par hasard en travaillant dans la presse en bas de chez moi, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Je faisais l’ouverture, réceptionnais les journaux, les installais, comptais les invendus… J’aimais ça. A cette heure-là passaient les gens de chez Renault, qui venaient prendre leurs journaux avant d’aller à l’usine. Moi aussi, je lisais, comme on nous l’avait conseillé dans mon BTS d’action commerciale. Libération, Le Monde et Le Figaro, chaque jour.

J’ai fini par ouvrir mon propre magasin, avenue Simon-Bolivar à Paris, en 1991. C’était déjà une maison de la presse, mais un peu vieillotte. J’ai ­emprunté 600 000 francs pour l’acheter et je me suis lancée dans les travaux. Ça a marché. J’ai développé le chiffre et pris quelqu’un. C’était les grandes années. Il y avait des gens qui achetaient trois quotidiens par jour, sans problème ! A l’époque, un journal et un café, on en avait pour moins de 10 francs. Les choses ont ­commencé à changer vers 2000. Petit à petit, mes clients ont vieilli, sans être remplacés par la nouvelle génération. A cette époque, j’en ai aussi vu se replier sur leur religion ou leur communauté, et me dire qu’ils n’avaient plus confiance dans les médias.

Il y a eu les augmentations de prix. J’ai vu des gens se mettre à lire Aujourd’hui en France parce qu’il était 20 centimes plus bas que les autres, d’autres ne plus acheter leur quotidien qu’une fois par semaine. Se lasser aussi des magazines et de leurs couvertures à répétition sur les juifs, les francs-maçons, les tops… Je crois aussi que les gens ne veulent plus payer pour la culture. Les jeunes téléchargent gratuitement de la musique, des films, ils ne regardent la presse que d’un œil. Ces derniers temps, les journaux ne représentent plus que la moitié de mon chiffre d’affaires. Le reste, c’est la papeterie et un peu les livres, deux choses sans lesquelles je n’aurais pas pu tenir. J’ai surtout des personnes âgées et quelques enfants qui viennent pour les images Panini ou les gadgets. Je ne fais plus que 500 euros environ par jour, alors qu’avant c’était le double.

Depuis mai, je suis régulièrement volée

Ce qui nous a aussi fait souffrir, c’est les grèves. Notamment celles de fin 2012, début 2013 [contre le projet de restructuration des NMPP, le distributeur de la presse]. Cela me rendait folle, on n’était plus livrés et les journaux n’en parlaient pas ! Là, les gens ont décroché et certains ne sont jamais revenus. J’ai fini par avoir un retard de paiement de trois jours, car les grèves avaient vidé ma trésorerie. Presstalis [ex-NMPP] m’a aussitôt coupé les livraisons. J’ai trouvé ça scandaleux, sachant que je n’avais eu aucun problème en vingt-cinq ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser à arrêter.

Mes relations avec Presstalis ne se sont pas améliorées. On parle à une plate-forme téléphonique avec des gens qui ne savent pas grand-chose du métier. C’est épuisant. On a des stocks qui ne correspondent pas à la demande. J’ai perdu l’envie de les appeler. La cerise sur le gâteau, c’est les vols. Chez moi, il y a un sas entre la porte en verre et le rideau de fer, les ­livreurs y déposent les paquets de journaux pendant la nuit, ça a toujours très bien fonctionné. Mais depuis mai, je suis régulièrement volée. J’ai déposé plainte, écrit à Presstalis, mais ça n’a rien donné. Alors je viens plus tôt, à 6 heures, pour rentrer mes paquets à l’intérieur du ­magasin. Puis, je repars chez moi et ­reviens au magasin pour 7 h 30, jusqu’à 20 heures, six jours sur sept. Je gagne ­environ 1 000 euros net par mois.

J’ai fini par mettre en vente les murs et le fonds de commerce. Aux agences, j’avais donné la consigne que je voulais quelqu’un qui continuerait à faire de la presse. Personne ne s’est manifesté. J’ai mis un an à accepter que ça puisse devenir autre chose. J’ai finalement fait affaire avec un investisseur. J’ai annoncé la fermeture début septembre. J’ai été surprise des réactions. Un monsieur m’a dit : « C’est dommage, c’est vraiment utile ce que vous faites. » Je lui ai dit : « Mais vous, avant, vous achetiez votre journal tous les jours, et vous avez arrêté… » Certains me disent : « Vous savez, vous êtes la seule personne à qui je parle dans la journée. » Il y a des personnes âgées et des enfants qui pleurent. C’est touchant.

Je ne suis pas amère, mais triste pour ce métier

Je ne sais pas ce que je vais faire. J’ai 52 ans, je pars sans dettes. Je vais commencer par ne pas travailler pendant six mois, après n’avoir pas eu de temps pendant trente ans. J’irai au cinéma, je verrai mes amis, la famille en province, je voyagerai. Je ne sais pas si je lirai les journaux. Peut-être Le Parisien le vendredi et un autre journal quand il y aura des sujets que je veux approfondir.

Je ne suis pas amère, mais je suis triste pour ce métier, qui est très beau. Ça devient de l’esclavage moderne avec des gens qui ne comptent pas leurs heures et ne gagnent pas grand-chose. Je ­revois la queue devant le magasin pour le retour de Charlie Hebdo après le 7 janvier 2015. On avait eu 150 commandes et à peine une cinquantaine d’exemplaires livrés… J’arrive une heure plus tôt, je vois une file incroyable, je préviens les gens qu’ils n’en auront pas. Ce jour-là, ils se sont rendu compte que les marchands avaient presque disparu. »

 

 

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