Tronche niouzes : la société du paraître
« Plus de ce temps »… Le concours de beauté « Miss Pays-Bas » est supprimé après 35 ans d’existence...Le concours de beauté Miss Pays-Bas s’arrête après 35 ans pour devenir une nouvelle plateforme consacrée « à la santé mentale et au partage d’histoires positives », ont annoncé, jeudi 12 décembre 2024, ses organisateurs. « Les temps ont changé et nous évoluons avec eux »
Comment vous habillez-vous pour aller travailler ?
Bien sûr, il y a la solution de Steve Jobs, ou de Barack Obama, qui est de s’habiller exactement de la même manière tous les jours. Mais si vous vous demandez parfois comment vous habiller avant un rendez-vous professionnel important, la recherche en gestion peut peut-être vous aider.
L’impact de nos vêtements sur le jugement de l’autre
D’abord, et somme toute assez logiquement, nos vêtements influencent la manière dont nous sommes perçus par autrui. Des chercheurs ont comparé, par exemple, l’impression que font des hommes portant un costume sur mesure et l’impression que font les mêmes hommes vêtus d’un costume prêt-à-porter. Les sujets jugent plus favorablement les hommes portant un costume sur mesure sur la plupart des dimensions (mais pas, chose intéressante, sur leur capacité à inspirer confiance.)
Une autre étude montre qu’on peut jouer de son habillement de manière plus subtile. Là, on teste des scénarios où les codes vestimentaires sont intentionnellement transgressés : par exemple, une cliente entre en jogging dans un magasin de luxe, ou un professeur qui porte des baskets rouges pour une conférence importante. Dans tous ces cas, l’auteur de la transgression est perçu plus favorablement. Le fait qu’il ne se plie pas aux normes est perçu comme un indice de statut et de compétence. Les auteurs de l’étude rattachent cet effet à la théorie des signaux : notre comportement envoie un signal à notre entourage ; et plus ce signal est coûteux, plus il est interprété comme significatif. Ceux qui s’habillent de manière non-conforme prennent un risque : ce risque est perçu comme un indice de leur position. L’auditoire se dit, en quelque sorte : « S’ils enfreignent les conventions, c’est qu’ils peuvent se le permettre ». D’ailleurs, d’autres expériences montrent que cet effet ne fonctionne que quand la norme sociale qui est transgressée est réellement forte. N’allez pas vous imaginer, messieurs, que le simple fait de ne pas mettre de cravate va faire de vous un courageux original.
Nos propres habits nous influencent
Enfin, il y a un autre effet de l’habillement qui est plus étrange encore : ce que vous portez vous influence aussi, vous. Imaginez par exemple qu’on vous fait passer un test d’attention difficile. Si on vous a demandé d’enfiler, avant le test, une blouse blanche de médecin, vous allez être nettement plus attentifs : vous ferez presque deux fois moins d’erreurs. La blouse n’affecte pas seulement la perception que les autres ont de vous : elle affecte aussi votre performance.
Ce n’est pas de la magie : c’est de la simple psychologie. Le simple fait d’être exposé à une idée nous influence ; et quand nous pensons « médecin », nous pensons « rigoureux, concentré ». D’ailleurs, si on nous fait enfiler la même blouse blanche, mais en nous disant que c’est une blouse de peintre, l’effet sur l’attention disparaît totalement. Et la suggestion a intérêt à être compatible avec la tâche à accomplir : le fait de porter une blouse de médecin améliore la concentration, mais a plutôt un effet négatif sur les tâches qui demandent de la créativité...
Ce qui est sûr, c’est que la question du vêtement n’est finalement pas aussi anodine qu’il y paraît. Comme le concluent les auteurs de cette dernière étude, « Les vêtements ont un effet profond et systématique sur la psychologie et le comportement de ceux qui les portent ». Finalement, vous avez peut-être raison d’hésiter longuement devant la glace le matin…
Olivier Sibony Professeur HEC
https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Olivier-Sibony-L-impact-de-votre-habillement-sur-les-autres-et-vos-performances_3746055.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=XC060924&utm_medium=email
Pour se faire embaucher, il faut avoir la tête de l’emploi...L’apparence compte-t-elle lorsqu’on postule en ligne pour un emploi ? Des chercheurs américains ont découvert que certains accessoires ou caractéristiques physiques donnaient aux candidats un avantage pour décrocher le poste convoité.
En matière de visioconférence, certains se filment chez eux sans filtre tandis que d’autres utilisent des fonds pour que leurs interlocuteurs ne soient pas tentés d’analyser leur intérieur. Mais dans ce dernier cas de figure, la prudence est de mise. Des universitaires britanniques ont découvert que l’arrière-plan que vous choisissez peut changer l’image que vos collègues ont de vous.
Des chercheurs de l’université de Durham ont constaté que certaines images d’arrière-plan confèrent davantage une impression de sérieux et de compétence que d’autres. Pour arriver à cette conclusion, ils ont demandé à 167 volontaires de donner leur avis sur une sélection d’images montrant des hommes et des femmes, avec des expressions faciales neutres ou joyeuses, devant plusieurs arrière-plans. Ces derniers étaient humoristiques, ternes (fond de couleur) ou réalistes (photo d’un salon, d’une bibliothèque ou de plantes). Les clichés montrés aux participants de l’étude donnaient l’illusion qu’ils avaient été pris durant une réunion en visioconférence.
Evitez l'excentricité mais souriez !
Ce détail a toute son importance. Les réunions à distance favorisent la comparaison entre collègues étant donné que les visages des intervenants sont affichés côte à côte. On peut être tenté de se focaliser sur certains détails comme l’apparence physique, la tenue vestimentaire ou encore l’environnement au lieu de prêter attention aux points abordés durant ce moment d’échange. C’est un comportement naturel mais assez contre-productif sur le long terme. Surtout si l’on se sert de l’arrière-plan choisi par un collègue pour déterminer sa valeur professionnelle.
Le Docteur Paddy Ross, professeur adjoint de psychologie à l’université de Durham, et ses confrères ont remarqué que beaucoup évaluent le sérieux et le savoir-faire d’autres professionnels en fonction du fond qu’ils utilisent pendant leurs visioconférences. Ainsi, les participants de l’étude ont eu une meilleure première impression des personnes photographiées devant un arrière-plan représentant une bibliothèque ou des plantes que ceux devant un fond plus original.
Ils ont aussi été plus critiques vis-à-vis des modèles devant une image représentant un salon vide, qu’elle soit floue ou non.
Les scientifiques ont également observé des réactions contrastées en fonction du genre des modèles pris en photo devant différents arrière-plans, comme ils l'expliquent dans une étude parue dans la revue PLOS One. Les femmes étaient, dans l’ensemble, jugées comme étant plus dignes de confiance et plus compétentes que les hommes, quel que soit le fond devant lequel elles apparaissaient.
Le sourire est aussi un facteur important à prendre en considération. Les personnes souriantes faisaient une meilleure impression que les autres durant une visioconférence professionnelle. Autant d’éléments à garder en tête pour votre prochaine réunion Zoom.
Le pouvoir et la beauté : le physique et l'apparence en politique...« on voit immédiatement que la majesté, vient de la perruque, des chaussures à talons hauts et du manteau [...] Ainsi coiffeurs et cordonniers fabriquent-ils les dieux que nous adorons »
"Plus attractifs", plus beaux : réduire la vision d'une partie du visage par les masques, attirerait plus l'attention. Après deux ans de Covid-19, de nouvelles études montrent que notre cerveau idéalise la partie du visage qu’on ne voit pas.
Cette semaine, on a commencé à abandonner le masque à l’extérieur. Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon, nous parle aujourd'hui d'un double phénomène, agissant sur le regard des autres à notre égard, quand nous portons un masque.
franceinfo : Des psychologues prouvent que ces masques avaient tendance à nous rendre plus beaux ?
Mathilde Fontez : Pas sûr que ça nous incite à le garder exprès, on en a sans doute trop marre. Mais oui : pour reprendre les mots des psychologues de l’université de Cardiff qui ont mené l’étude, "le masque nous rend plus attractifs". Ce que montrent ces chercheurs, c’est qu’il y a deux effets qui se cumulent : l’effet du visage caché, et l’effet du masque médical en lui-même.
Le premier est assez contre-intuitif : qu’est-ce qui se passe quand on regarde une personne masquée ? On imagine automatiquement, sans même s’en apercevoir, la partie manquante. Or, les chercheurs ont longtemps pensé que ça pouvait être négatif simplement parce que ça nous demande un effort : l’information du visage est plus difficile à traiter – puisqu’elle est en partie manquante. Du coup, c’est moins agréable de regarder ce visage. Et par association, on pensait qu’il serait jugé moins agréable tout court : moins beau.
Sauf que ce n’est pas le cas…
Non. Ce n’est pas ça qui prend le dessus. Ce qui prime, c’est le processus même de reconstruction de la partie cachée du visage par le cerveau. Et ce que les chercheurs voient, c’est que quand on fait ça, on n’invente pas de défauts : on construit spontanément une image aux propriétés optimales.
On idéalise la configuration du visage qu’on ne voit pas. En gros, notre cerveau construit la partie masquée sur une hypothèse, une extrapolation parfaite : un joli nez, une symétrie, un menton aux proportions idéales.
Pourtant le masque chirurgical, ça n’a rien d’anodin, c’est associé à la maladie…
Oui, et c’est le deuxième effet. On pensait que d’afficher comme ça un symbole de la maladie sur son visage, ça pourrait avoir un effet négatif sur la perception, et nous rendre moins attrayant. Cela avait même été testé dans des études précédentes. Sauf que ces études ont été reproduites après deux ans de Covid-19 : et tout s’est inversé.
Dans les expériences, les visages cachés par un masque chirurgical, ou même en tissu, ont été perçus plus beaux que ceux qui étaient cachés par exemple par un livre. Les chercheurs interprètent ça comme un changement de nos normes sociales : le masque chirurgical était associé avant à une peur, à un rejet de la maladie. Et aujourd’hui, il évoque plutôt – sans qu’on en soit vraiment conscients – la lutte contre la maladie : le médecin, l’infirmier, qui sont devenus des icônes avec la pandémie, des icônes positifs.
Bref, avec le masque, on est doublement plus beaux ! Alors c’est sûr, c’est un détail, mais c’est tout de même assez renversant de s’apercevoir tout ce que la pandémie de Covid a changé, jusqu’à notre perception...
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-sciences-du-week-end/le-masque-nous-rend-plus-beaux_4926517.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220208-[lespluspartages/titre1]
À l'occasion de la journée internationale du sport féminin, franceinfo: sport s'est intéressé au phénomène de sexualisation et d'hypersexualisation des athlètes féminines.
"Lorsque j'étais jeune, j'étais assez forte et j'avais un corps 'atypique'. Le plus dur a été d'entendre les critiques venant des compères : 't'es trop grosse', 'regarde tes cuisses'", se souvient tristement Charlotte Lembach, vice-championne olympique en sabre féminin par équipes. "Mes surnoms étaient 'gros jambon' ou 'cuisses de poulet'. Je suis souvent rentrée chez moi en pleurs. Mais ça m'a donné encore plus de force pour travailler et être meilleure que les autres."
Charlotte Lembach n'est pas la seule athlète à avoir subi de tels commentaires sur son physique. Le corps des sportives n'échappe pas au phénomène de sexualisation, voire d'hypersexualisation déjà présent dans l'ensemble de la société.
Par ces termes, on entend "la mise en avant de caractéristiques qui ne sont pas liées au sport à proprement parler, mais à des considérations esthétiques, voire sexuelles. Il s'agit de rendre la sportive conforme aux stéréotypes de genre liés à la femme, c'est à dire tout ce qui va 'l'objectifier' et la rendre disponible pour l'homme", explique Béatrice Barbusse, sociologue et vice-présidente de la fédération française de handball (FFH).
Plaire aux sponsors
Outre des remarques et commentaires qui peuvent être dégradants et difficiles à vivre pour l'athlète, cette sexualisation peut avoir un impact réel sur la carrière sportive. Lorsque qu'elles ne correspondent pas aux normes de beauté et de féminité standards - silhouette longiligne, visage bien maquillé,etc... - définis et imposés par la société actuelle, elles peuvent éprouver de réelles difficultés à trouver des sponsors. Et tout simplement, à être visibles.
Or, ce sont ces mêmes sponsors qui leur permettent de vivre et de disposer des ressources financières nécessaires pour participer aux différentes compétitions. "Il faut d'abord que la sportive gagne et montre qu'elle est performante. Après, il est encore mieux pour elle de correspondre aux canons de beauté", fait remarquer Béatrice Barbusse.
Un constat partagé par Charlotte Lembach. Malgré son titre de vice-championne olympique aux Jeux de Tokyo, l'escrimeuse peine à trouver des sponsors pour Paris 2024. "Quand je vois que je galère alors que d'autres sportives très jolies, qui n'ont pas mon palmarès, ont plus de visibilité et se font carrément démarcher par des marques sur les réseaux sociaux, ça m'amène à me poser des questions...", lâche en toute franchise celle qui a un projet de maternité avant Paris 2024.
"Chez les hommes, je trouve que la performance est davantage mise en avant. Chez les femmes, il faut se battre si l'on ne rentre pas dans les critères de beauté prédéfinis par la société."
Charlotte Lembach, vice-championne olympique en sabre féminin par équipeà franceinfo: sport
Une tendance également éprouvée par Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique aux Jeux de Rio, en 2016, et vingt fois championne de France. Son brillant palmarès parle de lui-même. Pourtant, la spécialiste du lancer de disque rencontre elle aussi une difficulté à trouver des sponsors. "La performance est plus importante chez les hommes, alors que le physique a une part plus importante chez les femmes", raconte celle qui a conscience d'être "un peu plus charpentée que la moyenne".
"Les équipementiers préfèrent travailler avec des filles bien foutues, qui passent bien à l'écran, même si elles n'ont rien fait de spécial. Il y a quelques années, ils n'avaient pas peur de nous le dire directement. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins politiquement correct, alors ils trouvent d'autres excuses. Il faut arrêter de se cacher, cette vision est encore présente."
Mélina Robert-Michonà franceinfo: sport
Et le phénomène va encore plus loin. Selon plusieurs chercheuses interrogées, certaines athlètes vont aller jusqu'à se "recréer une féminité". L'objectif ? Attirer les sponsors et poursuivre leur carrière dans de meilleures conditions.
"Celles qui n'ont pas des physiques s'apparentant aux stéréotypes féminins vont mettre du vernis, des bijoux ou encore sur-investir les robes pour essayer de donner des gages qui ramènent à une féminité", expose Sandy Montanola, maîtresse de conférences à l’Université Rennes 1 et spécialisée dans les questions de sport, de genre et de médias. "Les athlètes ont anticipé le fait que les sponsors attendent des représentations sociales assez stéréotypées."
Mal dans son corps, mal dans son sport
Des normes de féminité bien ancrées, même chez les partenaires, qui peuvent empêcher certaines jeunes sportives de se sentir bien dans leur corps, notamment au moment de l'adolescence. "Les représentations médiatiques ont une influence sur la façon dont on se perçoit, dont on s’identifie. Chacun, chacune, construit aussi son identité par rapport à ça", insiste Natacha Lapeyroux, sociologue des médias du genre et du sport.
Mélina Robert-Michon se souvient : "J'ai été grande très tôt. L'adolescence est un moment où l'on veut passer inaperçues, et finalement on ne voit que nous. Je savais que j'avais plus d'épaules que les autres, des cuisses plus marquées. Pas besoin d'en rajouter. De telles remarques peuvent faire peur à certaines jeunes filles, au moment où le corps change et où on a un rapport à lui qui est plus difficile."
Les critères de beauté et de morphologie imposés implicitement par certains sports sont aussi facteurs de troubles chez l'athlète. La patineuse Maé-Bérénice Méité a fait l'objet de lourdes réflexions quant à son physique et son poids, sous prétexte qu'elle ne correspondait pas à la figure fine, élancée et longiligne de la patineuse artistique.
"Ta robe, ton maquillage, ta coiffure, ton visage, ton physique, vont être scrutés en détails, car ta ligne va jouer sur la note finale (...). Il faudrait connaître et comprendre tous les types de morphologie, au lieu de vouloir transformer chaque athlète en un prototype prédéfini", revendique avec fermeté la sextuple championne de France. Cet épisode a malheureusement laissé des traces sur sa carrière. "Depuis, je souffre de dysmorphie corporelle. Dans le miroir, je me vois un peu grosse, pas suffisamment tonique et affûtée. Heureusement, j'en ai conscience donc je travaille dessus."
Le diktat des tenues
Les stéréotypes de genre ne se limitent pas qu'au physique. Ils se reflètent également dans les tenues, qui font partie entière du processus de sexualisation. Parfois jugées trop courtes ou trop échancrées, nombreuses sont les sportives à s'en être déjà offusquées. Peu à peu, les langues se délient et les athlètes ne masquent plus leur malaise.
Des joueuses de beach handball ont refusé la sélection tricolore à cause du port obligatoire du bikini. Et encore, ça ressemble plutôt à un string. Elles étaient mal à l’aise, c'est une réalité", déplore Béatrice Barbusse. "Le sport doit être inclusif. Ce n’est pas via ce genre de tenues qu’on va faciliter la démarche."
De nombreuses disciplines ont déjà fait face à une telle problématique. La handballeuse française Allison Pineau évoluait à Nîmes, en 2013, lorsqu'il a été décidé que les joueuses disputeraient les matchs en jupe. "Nous ne nous sommes pas senties super à l’aise avec ce changement, car nous ne connaissions pas très bien les motivations qu'il y avait derrière", confesse sans langue de bois la championne olympique. "Ok, il y a une volonté de féminiser les tenues. Mais pourquoi la jupe ? Avec la jupe, on parle d'un genre, on rentre dans les stéréotypes. C'est aussi plus court... N'y a-t-il pas une autre manière de féminiser ?"
"Psychologiquement, nous ne sommes pas prêtes à ce changement. Nous sommes plus à l'aise dans un short pour bouger. Nous avons toutes des corps différents. Le but est que chacune se sente bien dans ses vêtements, dans son maillot. Et pas, à l'inverse, créer des complexes."
Allison Pineauà franceinfo:sport
Dans un essai publié cet été, l'heptathlète britannique médaillée d'or aux Jeux de Londres en 2012, Jessica Ennis-Hill, avait pris position sur le sujet des tenues. Celle qui avait l'habitude de courir en slip au début de sa carrière a admis avoir été terrifiée à l'idée de subir "un souci gênant avec sa tenue" pendant une compétition.
Dans une logique similaire, les gymnastes allemandes avaient pris part aux Jeux de Tokyo en "académique", un uniforme qui couvre le corps des bras jusqu'à la cheville, au lieu du justaucorps habituel. "Nous voulions montrer que chaque femme doit décider ce qu'elle porte", avait alors insisté Elisabeth Seitz.
Contactée par franceinfo: sport, la directrice des équipes de France de gymnastique artistique féminine, Véronique Legras, se veut rassurante : selon elle, les tenues sont discutées avec les gymnastes elles-mêmes, en adéquation avec leurs souhaits.
Si les académiques sont désormais autorisés par la fédération internationale, la France n'a pas encore franchi le pas. "Nous sommes actuellement en pleine réflexion, car la réglementation de la gymnastique fédérale n'a pas encore validé les académiques en France. C'est un sujet qui va être traité", détaille-t-elle. "Il faut évoluer avec notre temps et nous sommes à l'écoute du bien-être des gymnastes."
"Nous ne devons pas freiner des gymnastes à vouloir pratiquer leur sport, simplement car elles ne sont pas à l'aise dans leur corps et dans leur tenue."
Véronique Legras, directrice des équipes de France de gymnastique artistique féminineà franceinfo:sport
Mais quelles sont les raisons avancées à une telle sexualisation des corps ? "On en revient toujours au même : attirer les sponsors et les partenaires", rétorque Béatrice Barbusse.
"Quand les athlètes ne répondent pas aux stéréotypes féminins ou qu'elles sont trop musclées, comme les boxeuses ou les rugbywomen par exemple, il va y avoir une sanction médiatique. Nous les apercevons très peu en photo ou dans les médias", complète Sandy Montanola.
"Un éveil des consciences de genre"
"Il y a tout un écosystème avec les médias, les sponsors, les fédérations, les athlètes et les agents. Ces acteurs ont besoin de vendre, il y a une recherche de profit. Pour y répondre, ils vont se valoriser par rapport à ce qu’ils pensent être attendu. Les médias vont faire pareil, les sponsors aussi, ce qui fait qu’on a ici tout un système d’entretien."
Mais que faut-il faire pour mettre un point final au phénomène de sexualisation des sportives ? "Un éveil des consciences de genre", propose Béatrice Barbusse. "Il faut que de plus en plus de sportifs et sportives s’éveillent à ce qu'est le féminisme et se rendent compte que l'on est enfermé dans des représentations stéréotypées, qui sont autant de pressions à être comme ci ou comme ça. Les athlètes seraient plus performantes et épanouies en se libérant de ça."
"Il faut évidemment que les femmes soient bien davantage représentées dans les instances dirigeantes et qu'elles fédèrent autour de ces questions", poursuit la sociologue. Mais la parité, ce n'est pas pour tout de suite. Le 18 janvier, le Sénat a rejeté l’instauration de la parité dans les instances dirigeantes du sport à partir de 2024. Pour rappel, seules 18 femmes sont à la tête d’une des 113 fédérations sportives en France.
Publié
https://www.francetvinfo.fr/sante/sport-et-sante/sportives-de-haut-niveau-quand-le-diktat-de-la-beaute-physique-reste-un-critere-de-visibilite-et-donc-de-performance_4922249.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220126-[lespluspartages/titre3]
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L'apparence physique, cette discrimination négligée
http://www.slate.fr/story/128933/discriminations-apparence-physique
Dans «La société du paraître», Jean-François Amadieu attire l'attention sur le rôle de l'apparence physique (beauté, poids, taille, âge, etc.) dans la réussite sociale..