Mémoire et faux souvenirs.. David Hamilton, victime de « l’amnésie traumatique »

Publié le par ottolilienthal

- L'amnésie traumatique ou le danger des faux souvenirs


Il y a, enfin, le délire de la théorie de l’amnésie traumatique. Qui prétend que la survenance d’un traumatisme peut affecter la mémoire de l’événement qui ressurgira ainsi parfois des dizaines d’années plus tard. Un certain nombre d’études ont été menées grâce aux progrès considérables des sciences cognitives dotées aujourd’hui des outils comme l’IRM. Aucun scientifique ne peut prendre ces thèses au sérieux. Et ce d’autant plus que la question était particulièrement sensible aux États-Unis, qui ont connu il y a près de 30 ans maintenant ce que l’on a appelé « la guerre des souvenirs ». Un certain nombre de pratiques sectaires ont permis de populariser cette théorie en France, et à des gourous sans scrupule de gagner de l’argent. La pratique des souvenirs induits, qui consiste à convaincre que les problèmes que l’on rencontre dans sa vie sont dus à un traumatisme, en général un viol dont on ne se souvient pas, a provoqué un nombre très important de tragédies dans des familles. Nous en avons eu un exemple récent avec l’épisode ou l’animatrice de télévision Flavie Flament a prétendu s’être brusquement souvenue d’avoir été violée par le photographe David Hamilton. Celui-ci âgé de 83 ans n’ayant pas supporté le lynchage médiatique dont il a alors été victime s’est suicidé. Ce drame terrible où l’honneur d’un homme a été jeté aux chiens sur la simple accusation d’une personne la faisant reposer sur une théorie non scientifique, n’a pas beaucoup ému Laurence Rossignol alors ministre qui lui a confié une mission d’étude sur la prescription en matière d’infractions sexuelles ! Cette soumission à la société du spectacle ayant pour but de mettre à bas des principes fondamentaux qui gouvernent la procédure pénale, comme celui de la prescription, l’infraction sexuelle devenant imprescriptible à l’égal de la Shoah.

 

Florence Rault  10 janvier 2018

(extrait d'un article avec d'autres sujets, cf le lien)

 

.. elle a bon dos l’amnésie traumatique!…

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L’affaire David Hamilton, ou la non affaire David Hamilton, a mis à la mode une grosse opération que j’appellerai de publicité pseudo-scientifique liée à la « mémoire traumatique » – et aux souvenirs induits.

N’existe-t-il pas d’ailleurs bien des exemples, tant chez des individus que dans des collectivités, de croyances (éventuellement exposées avec sincérité) d’événements certes plus ou moins dramatiques mais aussi, parfois ou souvent, plus ou moins faux?

Si des hommes de science, ou de pseudo-science, proposent à des personnes fragiles voire déséquilibrées  de faux souvenirs explicatifs, ces personnes risquent de les saisir comme une véritable aubaine, avec des conséquences catastrophiques pour autrui.

Peut-on vraiment sacrifier des réputations, ou des existences de qualité, au nom de l’audience d’émissions pipoles de téloche sur des nullités pipoles?

Chacun sait – chacun devrait savoir – que l’on peut PAR EXEMPLE induire de faux souvenirs chez des soldats. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est (grands Dieux!) « Le Monde » :

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/06/05/des-chercheurs-creent-de-faux-souvenirs-de-guerre-chez-des-soldats/

L’amnésie traumatique, c’est à la mode? Oui, je n’en disconviens nullement.

Mais c’est aussi très simpliste. Et, souvent, fort peu scientifique.  Il faudrait ABSOLUMENT peser le risque monstrueux des faux souvenirs et des manipulations.

Voyez et LISEZ ABSOLUMENT cet article: http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2355

 

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