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Tueur du Zodiaque: comment des cryptographes ont réussi à déchiffrer ses messages codés...Il a fallu plus de cinq décennies pour les décrypter....À la fin de l'année 2020, trois détectives amateurs déclaraient être parvenus à décoder un des quatre cryptogrammes que le fameux tueur du Zodiaque (qui a sévi en Californie dans les années 1960 et 1970)
Tueur du Zodiac : un polytechnicien franco-marocain décrypte deux cryptogrammes...À la fin des années 60, le tueur du Zodiac semait la terreur en Californie. Il aurait au moins tué cinq personnes. Son identité reste un mystère que des enquêteurs amateurs tentent de découvrir grâce à des cryptogrammes
Trois siècles avant la NSA et les renseignements généraux, Louis XIV épluchait déjà la vie privée de ses courtisans.
Dès son plus jeune âge, Louis XIV maîtrise l'art subtil du mensonge, de la comédie et de la dissimulation. Après la mort de son père, l'enfant est élevé par son parrain, le cardinal Mazarin. Ce dernier s'est illustré au service de la papauté, menant des campagnes placées sous le sceau du silence le plus absolu –un trait qui va déteindre sur le futur souverain. Abreuvé de machiavélisme, Louis est un marmot discret et taciturne, «assez prudent pour ne rien dire, de peur de ne pas bien dire», observe Madame de Motteville.
Couronné en 1654 –lorsque son règne commence en 1643, il n'a que 5 ans–, le jeune roi procède à des coupes claires au sein des assemblées politiques, s'entourant de seulement quelques conseillers. Il se méfie du nombre: son règne exceptionnellement long –soixante-douze ans– marque l'âge d'or des absolutismes, et les affaires qui l'incriminent sont étouffées. Celui qui s'est autoproclamé «plus grand roi du monde» resserre son emprise sur le continent, non seulement par son mécénat des arts et les nombreuses campagnes militaires qu'il dirige, mais aussi par un service de renseignement étonnamment moderne.
Il a de qui tenir: le cardinal Richelieu, qui servait feu son père, avait constitué un réseau secret d'agents au service de la Couronne. Louis XIV le remobilise à son compte, dépêchant ses «aventuriers» qui le renseignent quotidiennement sur la santé des monarques étrangers, les mouvements de troupes, l'issue de tractations diplomatiques, les mariages, les funérailles… Dans le plus grand secret, les nouvelles de Vienne, Londres, Venise, Bruxelles ou Lisbonne remontent inlassablement jusqu'à la salle du trône.
Ces agents de l'ombre n'ont rien à envier aux espions modernes. Faux moines, voyageurs anonymes, séductrices, aristocrates, ambassadeurs rivalisent d'ingéniosité pour transmettre leurs rapports au Grand Louis. «Il s'en trouve dans les conseils des princes, dans les bureaux des ministres, parmi les officiers des armées, dans les cabinets des généraux, dans les villes ennemies, dans le plat pays, et même dans les monastères», s'étonne le marquis de Feuquières. Chaque matin, des centaines de dépêches lourdes de «l'intime de chacun» affluent à Versailles.
Comble de la modernité: les messages sont cryptés, quelques fois avec de l'encre sympathique, le plus souvent par l'intermédiaire du Grand Chiffre, un code secret développé par Antoine et Bonaventure Rossignol à la fin du XVIIe siècle. Réputé incassable, ce code contribuera grandement à la diplomatie nébuleuse de Louis XIV et ne sera pas déchiffré avant la fin du XIXe siècle. Alors que son règne mûrit, le Roi-Soleil est parvenu à centraliser l'information autour de sa personne. Il en a le monopole exclusif. Sous son commandement autoritaire, l'État est devenu un organe de surveillance ultra secret.
Au centre de la toile d'informateurs que Louis XIV tisse jusqu'aux empires voisins, il y a Versailles, point de convergence des missives secrètes. Si le quotidien du roi est réglé comme une horloge, cette prédictibilité n'est qu'une façade. Car derrière les sourires suspendus aux visages de la cour, il y a des murmures, des confidences que lui rapportent ses «rabatteurs»: valets, gardes suisses, maîtresses loyales et espions hantent également les corridors de Versailles. Les murs ont des oreilles.
Contrôlant avec fermeté le service des postes, Louis XIV fait éplucher les lettres de son entourage. Le fameux «cabinet noir» est chargé de leur interception, de leur décodage, de leur éventuelle traduction –certaines proviennent de l'étranger–, et de leur recopiage. Personne n'est épargné: la correspondance personnelle de la princesse Palatine –la belle-sœur du roi– ou celle de Madame de Maintenon –sa future épouse– sont également lues avec attention. La première, autrice de quelque 90.000 lettres, s'amuse de l'indiscrétion des espions: elle conclut ainsi une missive bourrée de détails scatologiques par «une belle histoire, assurément, digne de retenir l'attention du secrétaire d'État, et je pense bien que M. de Torcy en fera son rapport au roi».
En pilotant un organe de renseignement qui viole, en toute impunité, le secret des vies privées, le Roi-Soleil ébauche un Big Brother d'avant-garde, pernicieux et totalitaire. Un mal nécessaire, selon lui, indissociable de l'art de gouverner. «C'est en un mot, mon fils, avoir les yeux ouverts sur toute la Terre; apprendre à toute heure les nouvelles de toutes les provinces et de toutes les nations, le secret de toutes les cours, l'humeur et le faible de tous les princes et de tous les ministres étrangers; être informé d'un nombre infini de choses qu'on croit que nous ignorons; pénétrer parmi nos sujets ce qu'ils nous cachent avec le plus de soin», écrira-t-il dans ses Mémoires.
Malgré la colère que ce genre d'incivilités suscite, les gouvernements qui lui succéderont s'engouffreront dans la brèche ouverte par le Roi-Soleil. D'abord Louis XV, friand de potins, puis Louis XVI. Le vent de la Révolution promet d'abolir ce règne de surveillance: «La nation s'élève avec indignation contre la violation du secret de la poste, l'une des plus infâmes inventions du despotisme» proteste le comte de Clermont-Tonnerre en 1789. Des mots sages, en vérité, mais dénués de la moindre sincérité: les correspondances continueront d'être épiées jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Nicolas Méra — Édité par —
Trois geeks ont réussi à craquer l’un des quatre codes utilisés par le mystérieux tueur en série qui a terrorisé les Etats-Unis dans les années 1960
C’est l’un des cold case qui passionne les Américains depuis des décennies... Une équipe d'amateurs passionnés en cryptographie a annoncé avoir réussi à déchiffrer un des messages codés envoyés voici plus de cinquante ans par le mystérieux « Tueur du Zodiac », qui avait terrorisé le nord de la Californie à la fin des années 1960, et qui reste non identifié à ce jour.
Ce message avait été envoyé en novembre 1969 au quotidien San Francisco Chronicle par le tueur en série présumé. Son code, constitué d’une série de lettres et de symboles énigmatiques sous forme de tableau, tenait en échec les autorités et les enquêteurs amateurs depuis lors.
Quelques phrases pour « se vanter » et « défier les autorités »
Les passionnés du « Tueur au Zodiac » espéraient que ce message codé contenait l’identité du criminel, qui a commis au moins cinq meurtres authentifiés entre 1968 et 1969 mais en a revendiqué 37 au total et a inspiré d'autres tueurs en série.
Selon le trio de passionnés qui a « cassé » le code, il ne s’agit que de quelques phrases dans lesquelles le tueur se vante, défie les autorités et semble délirer sans réellement éclairer ses motivations ni dévoiler qui il est. « J’espère que vous vous amusez bien à essayer de m’attraper (…) Je n’ai pas peur de la chambre à gaz car elle va m’envoyer au paradis très bientôt parce que j’ai maintenant assez d’esclaves pour travailler pour moi », dit ainsi le message.
Un système de codage qui figure dans un manuel de l’armée américaine
Il aura fallu plusieurs programmes informatiques et des années de travail pour que David Oranchak, un concepteur de sites web américain âgé de 46 ans, puisse décrypter ce code complexe sur lequel il a commencé à travailler en 2006. Il a été aidé par Sam Blake, un mathématicien australien, et Jarl Van Eykcke, logisticien belge, a-t-il expliqué au San Francisco Chronicle, qui a confirmé la découverte auprès du FBI, la police fédérale chargée de l’enquête.
« Dans la communauté de décodeurs du Zodiac, nous pensions tous qu’il y avait une étape supplémentaire après avoir trouvé quelle lettre correspondait à quel symbole, et c’était bien le cas », a expliqué David Oranchak. Le message 340 [baptisé ainsi parce qu’il contient 340 caractères, soit 17 colonnes de 20 signes], se lit en diagonale, en partant du coin supérieur gauche et en décalant à chaque fois d’une case vers le bas et de deux cases vers la droite. Il faut revenir au coin opposé en arrivant en bas de cette diagonale, explique l’expert dans une vidéo mise en ligne sur sa chaîne YouTube. Selon lui, ce système de codage figure notamment dans un manuel de cryptographie de l’armée américaine datant des années 1950.
Un premier message envoyé à des journaux californiens avait déjà été décodé par un instituteur et son épouse en 1969 : « J’aime tuer parce que c’est amusant », disait notamment le criminel, faisant là encore référence à des « esclaves » qu’il prétendait réunir pour le servir dans l’au-delà. Mais le code utilisé dans ce premier message était beaucoup plus simple que celui du « message 340 ».
12/12/20
Un universitaire britannique a annoncé être parvenu à "percer" le langage utilisé dans le Voynich, un célèbre manuscrit vieux de 600 ans, considéré comme l’un des plus mystérieux textes au monde.

Gros plan sur une page du Manuscrit Voynich.
Crédits: Bristol UniversityLe manuscrit de Voynich est un puits d'énigmes envoûtantes
http://www.slate.fr/story/142934/mysterieux-manuscrit-voynich
Entre livre de recettes, herbier et versets cryptiques, voilà plusieurs siècles que le manuscrit de Voynich passionne et trouble les grands esprits de ce monde… Arriverez-vous à déchiffrer ses secrets?...