retraites...
« Équité générationnelle »
Le patron du Medef, Patrick Martin, a lui aussi mis cette idée dans l’atmosphère il y a quelques jours : il propose de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions de retraites. Cet abattement, dont bénéficient les actifs, est destiné à l’origine à compenser les frais professionnels.
Le patron des patrons reprend ainsi un amendement du Sénat déposé en novembre dernier par la sénatrice du groupe Les Républicains Christine Lavarde (Hauts-de-Seine), qui proposait justement la suppression de l’abattement pour les retraités les plus aisés, recalé par la gauche. « C’est pour moi une question d’équité générationnelle », assume la sénatrice pour qui « le niveau de vie des retraités s’améliore ou ne baisse pas par rapport aux actifs ».
Les retraités votent davantage
Ce sujet, hautement explosif, divise les élus qui s’expriment. Hors micro, il y a un relatif consensus, dans tous les groupes parlementaires, pour reconnaître que les retraités les plus aisés pourraient être mis à contribution. Mais jusqu’ici, l’idée de les imposer davantage n’a jamais dépassé le stade du ballon d’essai car ce sont ceux qui votent le plus.
Rappelons que Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée, était venu sur le plateau du JT de 20 heures de TF1 l’automne dernier pour expliquer que les retraites seraient revalorisées. Le gouvernement de Michel Barnier avait envisagé de différer de six mois l’indexation des pensions sur l’inflation pour gagner quatre milliards d’euros et avait dû faire machine arrière devant la pression.
https://www.leprogres.fr/politique/2025/01/21/taxer-les-retraites-une-piste-evoquee-par-la-ministre-du-travail-de-moins-en-moins-taboue
Ce sont les retraités, et non les immigrés, qui détruisent la France...
Voici une déclaration provocatrice - écrit John Lichfield - le problème économique central de la France n'est ni les immigrés cupides, ni les jeunes sans cervelle. Ce sont les gens comme moi : les vieux, les baby-boomers, les retraités.
Quelle est la principale cause du déficit budgétaire français ? Les vieux. Un tiers du déficit budgétaire annuel - plus de 50 milliards d'euros - provient des subventions versées par les contribuables au système de retraite des fonctionnaires, censé s'autofinancer.
Quelle est la principale raison de la faible croissance et du chômage élevé en France ? Les retraités. Le coût du maintien du généreux système de retraite français est la principale raison des charges sociales élevées qui étouffent les entreprises et suppriment des emplois. Un tiers de l'ensemble des dépenses publiques en France est consacré aux retraites.
Pourquoi le système éducatif français peine-t-il à payer des salaires décents aux enseignants et à construire de nouvelles écoles malgré la baisse du nombre d'élèves ? Les personnes âgées prennent l'argent destiné aux jeunes. Près d'un cinquième du budget de l'éducation nationale, qui s'élève à 63 milliards d'euros, sert à subventionner le coût des pensions des enseignants retraités.
Depuis des années, un petit groupe d'économistes tente d'alerter sur les excès et les absurdités du système de retraite français. Sylvain Catherine, professeur d'économie à l'université de Wharton en Pennsylvanie, a appelé dans Le Tribune Dimanche à un gel des pensions de retraite des plus aisés.
Bonne chance. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase du gouvernement de Michel Barnier le mois dernier a été une modeste proposition visant à supprimer l'augmentation liée à l'inflation prévue cette année pour les retraités les plus aisés.
Hakim El Karoui, de l'Institut Montaigne, estime que le poids écrasant et l'injustice générationnelle du système de retraite de l'État sont devenus le « débat interdit » de la politique française. Si le tabou n'est pas levé, il sera impossible pour la France de résoudre son problème de déficit et d'investir dans son avenir.
Un « débat interdit » ? Certainement pas. La détermination du président Emmanuel Macron à faire passer l'âge de la retraite de base de 62 à 64 ans a provoqué des émeutes dans les rues il y a seulement deux ans.
Sa décision d'imposer cette loi malgré l'opposition d'une majorité de députés à l'Assemblée nationale est l'une des principales raisons de son impopularité. Elle a conduit directement ou indirectement à sa décision de convoquer des élections législatives en juin dernier, ce qui a conduit à l'impasse actuelle à l'Assemblée.
Pourtant, Hakim El Karoui a raison. Les retraites parviennent à être à la fois une bataille permanente dans la politique française et un non-débat.
En 2023, tout le bruit et la fureur se sont concentrés sur la décision prétendument « brutale » de Macron de relever l'âge de la retraite de base à 64 ans (alors que d'autres pays européens sont déjà passés à 66 ou 67 ans). Il n'y a guère eu de débat médiatique ou politique sur les déséquilibres cachés et insoutenables du système de retraite français.
Explications : L'impact des changements apportés par Macron sur l'âge de la retraite en France
Premier exemple. Quelque 56 milliards d'euros par an, soit un tiers du déficit, sont nécessaires pour sauver les régimes de retraite insolvables des fonctionnaires. La plupart des Français paient non seulement leurs propres retraites, mais aussi celles des anciens fonctionnaires et des anciens cheminots, dont certains peuvent encore prendre leur retraite à 52 ans.
Deuxième exemple. L'injustice du système actuel n'est pas seulement une affaire de public contre privé. Il s'agit également d'un scandale générationnel.
Les personnes de ma génération - les baby-boomers nés jusqu'en 1964 - se sont octroyé des pensions supérieures à ce qu'elles ont cotisé et qui ne pourront pas être maintenues. Selon l'INSEE, ils reçoivent en moyenne 1,40 euro pour chaque euro cotisé.
Les personnes nées dans les années 1980 ne recevront que 1,10 € pour 1 €, et les plus jeunes encore moins, si tant est que le système survive...
John Lichfield - news@thelocal.fr
Publié : 8 Jan, 2025
https://www.thelocal.fr/20250108/opinion-pensioners-not-immigrants-are-wrecking-france
L’homme qui a réformé le système de retraite suédois alerte Emmanuel Macron...En Suède, le report de l'âge de départ à 65 ans a paupérisé les retraités. Vingt ans plus tard, son instigateur déconseille à Macron de suivre son exemple.
Silencieux alors que pro et antiréformes citent son rapport à tour de bras, le patron du Conseil d’orientation des retraites Pierre-Louis Bras s’est finalement exprimé, jeudi 19 janvier. Et cela ne fait pas franchement le jeu de l’exécutif.
Voilà des semaines que le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) est cité à tour de bras par le gouvernement, les oppositions et les économistes qui, décidant de lui faire dire ce qui les arrange le plus, lui font fatalement dire tout et n’importe quoi. La «faute» aux différents scénarios prédictifs d’évolution du financement du système présentés dans ce rapport, chacun en privilégiant un plutôt qu’un autre. C’est en partie sur cette base que le gouvernement affirme que sa réforme est indispensable sauf à laisser mourir le système, contrairement à ses opposants qui expliquent qu’elle est totalement inutile. Une seule voix manquait dans ce concert cacophonique d’interprétations du rapport : celle du COR lui-même. Son président, Pierre-Louis Bras, s’est finalement expliqué jeudi 19 janvier, en audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Et ce qu’il a dit, en ce premier jour de mobilisations massives partout en France, n’était pas franchement à l’avantage de l’exécutif.
«Les dépenses ne dérapent pas»
Le patron du COR a notamment expliqué : «Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans 3 hypothèses sur 4. Dans l’hypothèse la plus défavorable [celle retenue par le gouvernement, ndlr], elles augmentent sans augmenter de manière très, très importante [...]. Donc les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées. Dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme et dans l’hypothèse retenue par le gouvernement, elles diminuent très, très peu mais un peu à terme.» Voilà qui devrait légèrement freiner les ardeurs ministérielles à se prévaloir des conclusions de son institution, mais pas celles de la gauche : l’Insoumis Manuel Bompard ou le socialiste Olivier Faure ont évidemment sauté sur l’occasion de diffuser cette vidéo.
Pierre-Louis Bras a également longuement développé l’idée suivante : «Les dépenses de retraites ne dérapent pas mais elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique économique et de finances publiques du gouvernement.» A savoir : faire des économies et réduire le déficit, mais sans augmenter les impôts. Sous-entendu : l’exécutif choisit de réformer les retraites pour coller à ses objectifs, mais il pourrait également jouer sur les autres paramètres de son équation. Ce à quoi il se refuse, décrétant donc sa réforme (rejetée par une large majorité de Français et la totalité des syndicats) comme la seule voie de salut possible.
par Etienne Baldit et Chez Pol
Extrait de Chez Pol
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La vérité sur les retraites par répartition - EconomieMatin
https://economiematin.fr/news-retraite-repartition-analyse-formule-verite-bichot
La vérité sur les retraites par répartition ... les caisses de retraite « par répartition » ont recours à une formule qui, selon le droit « ordinaire », relève de l’arnaque et fait l’objet d’une interdiction légale. Les cotisations que les actifs versent de facto pour que les retraités aient de quoi vivre sans travailler sont de jure assimilées à des investissements, en contradiction avec les principes de base de la comptabilité, et sans le moindre bon sens
“Notre système de retraites est une pyramide de Ponzi… mais qui va payer ?”...à l’instar du système Madoff qui s’est effondré lorsque les nouveaux cotisants n’étaient plus suffisamment nombreux pour payer les anciens, le système de retraite par répartition à la française est voué à l’explosion
Bernard Madoff et ses cousines : les retraites par répartition.... des systèmes de Ponzi-Madoff publics ont été créés par les législateurs eux-mêmes, ce qui évite à leurs initiateurs et gérants de subir le sort de Bernard Madoff.
Le ministre de l'Economie a réaffirmé que lorsque la crise liée au Covid-19 sera terminée, il faudra accepter que "l'on travaille tous davantage"...".la situation actuelle n'est pas tenable et les Français le savent."
Comment l’État s’apprête à faire les poches des retraités Il semble que l’État s’apprête, notamment sur les conseils du Comité de Suivi des Retraites, à faire une nouvelle fois la poche des retraités, et ce pour deux raisons mensongères.
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Agirc-Arrco vers le gel des pensions complémentaires - Insolentiae
https://insolentiae.com/agirc-arrco-vers-le-gel-des-pensions-complementaires/
L’Agirc-Arrco envisage un gel des pensions complémentaires. Les pensions complémentaires des retraités du secteur privé risquent d’être gelées au 1er novembre pour un an . Cette préconisation du bureau de l’Agirc-Arrco sera soumise jeudi 8 octobre..
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Retraites : la pandémie de tous les dangers
https://www.contrepoints.org/2020/07/13/375954-retraites-la-pandemie-de-tous-les-dangers
On peut craindre que la pandémie ne fournisse un excellent prétexte à ce gouvernement pour imposer au secteur privé et à ses retraités des sacrifices injustes que, sinon, il n’aurait jamais pu exiger d’eux...
Agirc et Arrco, obligées d’emprunter pour payer les pensions ou de se réformer. Les régimes de retraite ont perdu 30 millions d’euros de ressources avec le Covid 19. ..
A l’unanimité, le bureau de l’Agirc-Arrco a voté une demande de 8 milliards d’euros d’avance de trésorerie au gouvernement. Une démarche de sécurité qui ne fait pas peser de risque sur le versement des pensions.
L’équation est simple : avec le chômage partiel qui n’amène pas de cotisation pour la retraite mais aussi le report de versement de cotisations patronales, les caisses de l’Agirc-Arrco, organisme paritaire géré par les syndicats et le patronat, commencent à se tarir. La décision a donc été prise de faire une demande de trésorerie à l’État de 8 milliards d’euros. “Même si pour le moment le manque à gagner est difficile à chiffrer nous avons décidé de prendre une mesure de sécurité”, souligne Pascale Coton de la CFTC. “Mais cela ne veut pas dire que le régime est en difficulté et que les pensions vont arrêter d’être versées”, tient-elle à rassurer. Même son de cloche du côté de l’administration de l’Agirc-Arrco qui indique que des discussions sont en cours avec les services de l’État et qu’il “n’y a pas de risque de non-versement des retraites”. La confirmation de cette avance de trésorerie n’est pas encore officielle.
Pourquoi, alors que pour la première fois depuis 9 ans le régime complémentaire des salariés du privé était dans le vert, demande-t-il un soutien de l’État ? Autre interrogation, ne peut-il pas puiser dans ses réserves financières qui avoisinent les 65 milliards d’euros. “Nous ne voulons pas utiliser ces réserves n’importe comment. Là il s’agit d’un problème de trésorerie et non de solvabilité. L’idée est de sécuriser notre trésorerie”, répond Frédéric Sève de la CFDT. Surtout que, stratégiquement, utiliser aujourd’hui les réserves peut être un calcul perdant. “Nos réserves sont plus ou moins liquides, détaille Éric Chevée, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Or, l’État nous déconseille de vendre nos obligations et si nous décidons de vendre certains titres aujourd’hui ,comme les cours sont dégradés, nous serions perdants. C’est pourquoi la meilleure solution est l’avance de trésorerie”, ajoute-t-il.
Cette avance de 8 milliards doit permettre d’assurer le paiement des pensions de juin et de juillet. Mais pour les suivantes, le paiement est-il garanti pour les retraités actuels et les futurs ? Là encore, les syndicats comme le patronat se veulent rassurant. Les 65 milliards de réserves permettant d’assurer le versement de six mois de pension même si pas un seul centime de cotisation n’entre dans les caisses. Et il est difficile de prévoir quel sera précisément le montant des cotisations versées. En moyenne, elles représentent 7 milliards d’euros par mois. “Sur l’échéance d’avril nous nous attendions à collecter 3,5 milliards d’euros et finalement ce fut 4,5 milliards. Donc, nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise”, espère Éric Chevée.
https://www.capital.fr/votre-retraite/retraite-complementaire-agirc-arrco-faut-il-avoir-peur-pour-le-versement-de-vos-pensions-1369501
...Dans un système de retraite par points, la valeur du point ne peut pas être garantie...Le monde de Bisounours proposé aux Français n’existe pas. Une crise économique profonde n’épargne personne.
Ce qui va vraiment pénaliser les futurs retraités.....Pour les générations à venir, c’est donc la quadruple peine : des pensions en baisse dans le prolongement de la tendance qui se dessine depuis 30 ans, des revenus du capital en repli compte tenu des difficultés à se constituer un patrimoine et de la baisse des taux d’intérêt, un nombre d’annuités en hausse et un départ plus tardif. On comprend mieux ainsi certains mouvements sociaux....
Leur retraite trop faible ne leur permet pas de vivre dignement. ...Selon une estimation non officielle, il y aurait entre 200 et 300 000 retraités sur les 13 millions que compte notre pays, qui ont été obligés de reprendre une activité pour boucler leurs fins de mois.....
..Pour capitaliser, il faut avoir du rendement, sinon, la capitalisation ne sert strictement à rien. Et c’est exactement ce qui arrive à des millions de retraités néerlandais. Ils seront confrontés à une réduction substantielle de leur revenu de retraite pour la première fois l’année prochaine...
... Michel Husson, dans l’article que nous publions, rappelle la contribution de Michel Rocard au Livre blanc sur les retraites. Un rappel d’une orientation politique. (Rédaction A l’Encontre)...
La réforme des retraites voulu par Emmanuel Macron fait basculer le système par répartition vers un système individualisé, à points. Chacun vivra dans l’illusion qu’il reste maître du niveau de sa future pension, mais exercer un métier pénible ou précaire, connaître des périodes de chômage, se retrouver en invalidité sont autant de facteur qui feront baisser les points accumulés. Entretien avec l’économiste Michaël Zemmour...
Il y aura toujours des retraites versées. Vraiment ? - Insolentiae
https://insolentiae.com/il-y-aura-toujours-des-retraites-versees-vraiment/
....Il est donc assez vrai de dire qu’il y aura vraisemblablement toujours une forme de retraite minimale versée, mais rien ne dit que les pensions futures soient aussi généreuses que les pensions actuelles.....
Emmanuel Grimaud, président de Maximis Retraite, s’insurge contre les discours pessimistes sur les retraités. Car les pensions augmentent mécaniquement chaque année................................................
Le Medef réclame de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans en huit ans à partir de 2020 puis de l'indexer sur l'espérance de vie. Décryptage.
Le Medef appelle le gouvernement à une véritable opération transparence sur les retraites. « À un moment, il faut dire la vérité aux Français », a lancé son président, Geoffroy Roux de Bézieux, jeudi lors d'une conférence de presse au cours de laquelle l'organisation patronale a dévoilé ses propositions pour la réforme préparée par le haut commissaire Jean-Paul Delevoye, qui doit encore, officiellement, être bouclée à la fin de l'année.
Alors que l'ex-chiraquien s'est engagé, en octobre 2018, après un premier round de concertation avec les organisations syndicales et patronales, à maintenir l'âge légal de la retraite à 62 ans conformément à la promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le patronat le prend à contre-pied. Quitte à braquer la population. Pour assurer l'équilibre financier du système, le Medef juge indispensable de reculer l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans en huit ans à partir de 2020, à raison d'un trimestre par an, compte tenu de l'augmentation de l'espérance de vie et de la dégradation continue du nombre de cotisants par rapport au nombre d'actifs. De quoi rapporter 17 milliards d'euros à cette échéance, et donc financer les besoins croissants de la prise en charge de la dépendance. Ensuite, à partir de 2028, l'âge légal serait indexé en fonction de l'évolution de l'espérance de vie.
Lire aussi Dépendance : le trou béant du financement
Pourquoi vouloir absolument repousser l'âge légal de départ, alors que le système de retraite par points construit par Jean-Paul Delevoye prévoit justement de donner plus de liberté à chacun pour choisir son âge de départ en fonction de sa préférence individuelle entre une pension plus faible et un départ plus tardif avec une pension augmentée ? « Si on travaille plus, quelles que soient les modalités qui le permettent, cela crée de la croissance. L'équilibre des retraites est atteint si on atteint un âge de départ d'équilibre de 64 ans. Que ça se fasse par l'âge légal, par une contrainte, par une incitation, l'important, c'est d'y arriver », reconnaît Claude Tendil, le président de Generali France, et négociateur du Medef sur le sujet des retraites.
Mais l'organisation patronale estime que le gouvernement doit sortir de l'ambiguïté : s'il ne touche pas à l'âge légal de retraite, la valeur du point au moment de liquider la pension sera forcément plus faible, si l'objectif du nouveau système est d'être équilibré financièrement à long terme. Il n'y aura donc pas de miracle : les Français devront donc collectivement travailler plus longtemps, sauf à toucher des pensions plus faibles. D'autant que dans le nouveau système à points, la référence à la durée de cotisation va disparaître. Il n'y aura donc plus de durée minimale de cotisation exprimée en trimestres, laquelle, en pratique, contraint de plus en plus de personnes ayant atteint l'âge légal à continuer de travailler pour toucher leur pension « à taux plein ». Depuis la réforme des retraites de 2010 sous Nicolas Sarkozy, un actif doit ainsi attendre 67 ans pour toucher une retraite à taux plein lorsqu'il n'a pas cotisé suffisamment de trimestres.
On endort un peu la population en disant que le régime par points ne change rien
« Il ne faut pas mentir aux Français. Si Jean-Paul Delevoye était arrivé en disant : je fais une retraite par points, mais en partant à 62 ans vous aurez une forte décote sur votre retraite et on encouragera ceux qui vont jusqu'à 64 ans, notre position aurait été différente. Ce qui compte au final, c'est l'âge effectif moyen. Mais comme on endort un peu la population en disant que le régime par points ne change rien et qu'on garde l'âge légal, ça ne va pas, décrypte Geoffroy Roux de Bézieux. Jean-Paul Delevoye ne le dit pas, mais il va être forcé, en jouant avec les points (…) de mettre une très grosse décote sur les points. Nous, on pense que c'est le mauvais système pour deux raisons : c'est une sorte de mensonge de garder ce totem de 62 ans alors que plus personne ne pourra partir à 62 ans. La deuxième raison, c'est qu'il faut une très grosse décote pour que ça marche. » On ne saurait être plus clair.
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En octobre, Jean-Paul Delevoye avait assuré qu'il n'y aurait pas de décote au sens propre du terme. Cela signifie qu'il n'y aura pas de malus pour les personnes partant à 62 ans ou même avant. L'incitation à travailler plus longtemps passerait uniquement par une surcote, si la personne décide de prolonger sa carrière. En échange, la valeur des points en général devra être plus faible au moment de leur conversion en retraites, afin d'équilibrer financièrement le système, ce qui doit inciter les actifs à travailler plus longtemps. « Notre décote est explicite, celle de Jean-Paul Delevoye est implicite », clarifie Claude Tendil en référence à la retraite complémentaire par points des salariés du privé qui prévoit une décote sur les points en cas de départ à 62 ans. Pour le Medef, le risque dans le système imaginé par le haut commissaire à la réforme des retraites est que de trop nombreuses personnes fassent le choix d'une pension plus faible pour ne pas prolonger leur carrière avant de se rendre compte qu'ils ont fait une erreur.
Le débat sur l'intérêt de repousser l'âge légal agite jusqu'au sein du gouvernement. D'où les déclarations contradictoires tenues par différents ministres sur le sujet ces dernières semaines. Certains veulent dire clairement aux Français qu'il faut retarder cet âge légal, d'autres pensent qu'il faut laisser le système par points agir.
Une chose est sûre, si l'âge de la retraite est repoussé, les entreprises devront garder les seniors plus longtemps sauf à en faire de futurs chômeurs. Le Medef estime que le simple recul de l'âge de départ fait mécaniquement augmenter le taux d'emploi des seniors. En dix ans, de 2007 à 2017, ce taux d'emploi est passé de 55,5 % à 72,4 % au-dessus de la moyenne de l'OCDE, preuve, selon l'organisation, que la réforme de 2020 qui a repoussé l'âge légal de 60 à 62 ans a été efficace. Le taux d'emploi des 60-64 ans, lui, reste en revanche faible même s'il a fortement progressé de moins de 16 % en 2007 à plus de 29 % en 2017. Il reste de 17 points en dessous de la moyenne de l'OCDE.
Pour améliorer l'emploi des seniors, le Medef propose de favoriser le cumul emploi-retraite. Aujourd'hui, les cotisations retraite prélevées sur les revenus d'activité du retraité ne génèrent pas de nouveaux droits à pension. Le Medef veut que cela permette à l'avenir d'accumuler de nouveaux points.
Il propose d'étendre le système de retraite progressive qui permet aujourd'hui aux salariés du privé, sauf ceux au forfait jour, de cumuler dès 60 ans une activité professionnelle à temps partiel avec une fraction de la future pension de retraite, tout en continuant à acquérir des droits retraite jusqu'à la liquidation. À l'heure actuelle, il n'y a que 11 500 bénéficiaires, déplore le Medef. Enfin l'organisation patronale suggère la création d'une aide de Pôle emploi pour combler l'écart de rémunération des demandeurs d'emploi seniors lorsqu'ils acceptent un emploi moins bien rémunéré. Il propose de lancer une négociation dans les branches professionnelles à ce sujet, mais rejette évidemment toute idée de sanction en cas de manque de progrès en la matière.
La concertation commencée par Jean-Paul Delevoye en avril 2018 touche à sa fin. Le haut commissaire prévoit de dévoiler ses propositions en juin, après une ultime séance à venir avec les syndicats et les représentants patronaux.
Nombre de sujets épineux doivent encore être tranchés, comme la prise en compte de la pénibilité et des carrières longues, la durée de transition vers le nouveau système, la traduction des mécanismes de solidarité existants et leur financement dans le régime à points, etc., etc. « On est en fin de ce cycle de concertation, on va entrer dans une phase de préparation du texte législatif. Beaucoup vont s'en mêler, l'Assemblée, le Sénat. (…) L'objectif d'avoir un projet de loi en fin d'année me paraît très ambitieux », juge Claude Tendil. Une façon de dire que l'adoption pourrait être, une nouvelle fois, repoussée. À 2020, cette fois.
Par Marc Vignaud
....Le déficit des régimes de retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des salariés du privé (Arco) a rechuté en 2018 avec 1,8 milliard d'euros, selon des premiers résultats publiés vendredi 15 mars, comme l'indique l'AFP.................
...Sur la réforme des retraites, le haut-commissaire à la réforme du système, Jean-Paul Delevoye vient de dévoiler, via l’AFP, un document qui révèle des pistes de réformes dont certaines sont explosives parce qu’elles vont beaucoup plus loin que ce sur quoi les partenaires avaient accepté de discuter.....
Avec Emmanuel Macron, les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour les retraités. Le montant des retraites était déjà revalorisé en fonction de l’inflation et celui de salaires en fonction de la productivité : comme cette dernière croît plus vite que les prix, on assistait déjà à un décrochage progressif des revenus des retraités par rapport à ceux des actifs..
Le décalage entre les déclarations de l'exécutif de notre pays et la pratique, pour ne pas dire la «vraie vie», s'accentue au gré des décisions de l'administration. Le dernier épisode en date concerne la retraite des 320 000 indépendants et auto entrepreneurs et le jugement rendu par la Cour d'appel de Versailles condamnant la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance vieillesse (CIPAV). L'affaire débute avec un autoentrepreneur qui a cotisé avec constance en consacrant 22% de ses revenus pour assurer sa retraite. Il constate un différentiel conséquent entre ce qu'il perçoit et le montant correspondant à ses calculs....
La réforme des retraites, ce sera la grande réforme du quinquennat, si elle se fait. Il ne faut pas si tromper. Il y a certes une sur-communication sur l’activisme réformateur du gouvernement. Et pour beaucoup, le gouvernement a frappé vite et fort avec les ordonnances travail...
+ VIDEO. Plusieurs régimes de retraite ont constitué des provisions pour les temps difficiles. Le débat commence déjà à monter pour savoir s'il faut confier ces réserves au futur régime universel, et selon quelles modalités.
Demain, grâce au régime universel de retraite que le gouvernement entend créer , le système sera censé être plus juste car chaque euro cotisé vaudra les mêmes droits pour tous les assurés. Mais faudra-t-il pour cela confisquer et redistribuer les dizaines de milliards d'euros de réserves que certains des 42 régimes de retraite par répartition ont amassés en prévision des jours difficiles, avec les cotisations de leurs affiliés ?
C'est la logique d'un régime universel. Cependant, cette perspective fait blêmir les gestionnaires de caisse les plus prévoyants. Ils craignent d'être spoliés par les « cigales » du système : le régime de base des salariés du privé (Cnav), la fonction publique d'Etat, la SNCF ou la RATP, qui ne disposent d'aucune réserve. « Les efforts consentis par les entreprises et les salariés du privé au sein de l'Agirc-Arrco ne doivent pas bénéficier au laxisme d'autres régimes », a ainsi déclaré le négociateur du Medef Claude Tendil . Le régime complémentaire des salariés du privé, géré paritairement, a multiplié les réformes douloureuses et accumulé 71 milliards d'euros de réserves, presque un an de pensions versées à ses adhérents, parce qu'il ne peut pas compter sur l'Etat pour le renflouer en cas de pépin.
Mais il n'est pas le seul. Les indépendants au RCI ont stocké l'équivalent de neuf ans de pensions (16 milliards) et les libéraux à la CNAVPL complémentaire, plus de sept ans (22 milliards). Fin 2016, les réserves accumulées par les régimes par répartition se montent en tout à 129 milliards d'euros. De plus, le fonds de réserve des retraites , que tout le monde a oublié, est encore assis sur 36 milliards. Soit 165 milliards au total.

Le débat sur le sort des réserves s'ouvrira au second semestre avec les partenaires sociaux, dans l'enceinte du Haut-Commissariat à la réforme des retraites. Vu les montants en jeu, il risque de virer à la foire d'empoigne. D'autant plus que l'effort contributif des assurés devrait demeurer variable selon la profession : relever d'un coup les cotisations des indépendants au niveau de celles des salariés du privé semble malaisé.
Le futur régime devra à la fois reprendre l'actif et le passif : « Ca va être compliqué de participer au régime si tout le monde ne met pas au pot commun, explique Frédéric Sève, négociateur CFDT. Mais si on transvase les réserves, on doit aussi transvaser les engagements. » A priori, les cotisations au régime universel seront prélevées jusqu'à 10.000 à 13.000 euros de revenu mensuel, alors que l'Agirc a ouvert des droits jusqu'à 26.500 euros de salaire. Pas question que ces suppléments de pension pour les cadres soient écrêtés, explique le syndicaliste.
Enfin, il y a la question du pilotage. « Notre souci, c'est plutôt de savoir qui gère les réserves, et d'assurer une gestion socialement responsable », souligne Frédéric Sève. La CFDT souhaite que ce trésor de guerre ne tombe pas dans les mains de Bercy : qu'il soit géré « dans l'intérêt des assurés », avec une gouvernance « non-technocratique ». Cela permettrait aux partenaires sociaux et aux représentants professionnels de revenir dans le jeu.
Il est souvent question des déficits et des dettes du système de retraite. Mais le Conseil d'orientation des retraites a calculé que les 165 milliards de réserves des régimes par répartition faisaient plus que couvrir les engagements passés du système : en soustrayant les 52 milliards d'euros de dette « retraite » confiés à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) et en ajoutant les 3 milliards mis de côté pour équilibrer la fonction publique d'Etat, « la situation patrimoniale nette du système de retraite obligatoire en répartition s'élève à 116,1 milliards d'euros, soit 5,2 % du PIB, à fin 2016 ».
Le système français de retraites à bout de souffle - EconomieMatin
http://www.economiematin.fr/news-systeme-retraites-france-pension-argent-vieillesse-verhaeghe
Le système français de retraites est à bout de souffle. Les polémiques qui surviennent sur l’ampleur des dégâts causés par la hausse de la CSG devraient être nourries par les prochains versements en début de mois de février. Elles illustrent la difficulté de réformer un système insoutenable, et incompris par ses bénéficiaires. Les travaux du Conseil d’Orientation des Retraites de ce mercredi sur la mise en place d’un système par points s’ouvrent donc sous de sombres auspices....
Et si les retraités français n'étaient pas si mal lotis ? C'est le point de vue de l'OCDE qui vient de publier son traditionnel panorama des retraités dans les pays développés. Pourtant, entre la baisse de leur pouvoir d'achat et la politique fiscale d'Emmanuel macron, les raisons de la colère ne manquent pas. Ont-il tort ? L'analyse de la journaliste Emilie Chaussier. Ecorama du 8 décembre présenté par David Jacquot...
C’est des millions d’Anglais, 3 pour être précis qui pourraient voir leurs retraites fondre comme neige au soleil et ne pas du tout atteindre le montant prévu initialement. En cause? Une réforme envisagée qui consiste à rapprocher les petites entreprises de retraites, qui n’arrivent plus à financer la retraite des salariés qui dépendent d’elles, de plus grosses structures pour éviter la faillite totale du système. Au passage, on va évidemment moyenner à la baisse les retraites de tout le monde. J’attire votre attention sur l’absence de débat désormais entre retraite par capitalisation et par répartition. Même les grandes compagnies financières savent qu’avec des taux à 0 ou même négatifs il leur est totalement impossible de vendre des produits privés d’épargne pour une retraite future, encore moins de promettre des rentes. Bref, amis seniors, ou en fin de vie active, préparez-vous à la Bérézina des pensions, et cette catastrophe sera mondiale. Parce que le problème démographique est insoluble, les retraités seront sacrifiés. Charles SANNAT...
Dans son dernier rappport annuel, le Conseil d'orientation des retraites (COR) alerte sur la dégradation du système de financement des retraites. Comment expliquer un tel revirement ? Ces déficits mettent-ils en danger nos futures pensions ?...
Retraites : les voyants passent au rouge - EconomieMatin
http://www.economiematin.fr/news-retraites-les-voyants-passent-au-rouge
...Pire encore, un scénario prévoit que le système des retraites ne sorte jamais du rouge : il faudrait alors combler les déficits du système tous les ans dans des proportions colossales. A la fin de la décennie, il faudra ainsi mettre près de 10 milliards d’euros par an sur la table pour pouvoir honorer les retraites....
A quelle retraite ont droit les épouses ou ex-épouses, en cas de décès de leur mari ou ex-mari retraité ? Ce droit d'obtenir le reversement d'une partie de la retraite du défunt, appelée pension de réversion, dépend de règles et conditions variées. L'enjeu est pourtant crucial pour 4,2 millions de bénéficiaires d'une retraite de réversion, dont 90% sont des femmes...