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retraites...

Publié le par ottolilienthal

Taxer les retraités : une piste, évoquée par la ministre du Travail, de moins en moins taboue...
Politiquement, c’est très risqué mais c’est dans l’atmosphère : l’hypothèse de faire contribuer les retraités au budget de la France et à la protection sociale fait débat...
 
Les retraités vont-ils, à plus ou moins court terme, participer davantage au redressement des coupes de la Nation et au financement de la protection sociale ? Toucher au porte-monnaie des retraités était un tabou, mais il devient de moins en moins intouchable. Plusieurs exemples dans l’actualité le montrent.
 
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a elle-même évoqué ce mardi une contribution d’une partie des retraités au financement de la protection sociale. Rien n’est décidé mais elle assume que la protection sociale ne doit pas reposer sur les seuls travailleurs et sur les entreprises.

« Équité générationnelle »

Le patron du Medef, Patrick Martin, a lui aussi mis cette idée dans l’atmosphère il y a quelques jours : il propose de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions de retraites. Cet abattement, dont bénéficient les actifs, est destiné à l’origine à compenser les frais professionnels.

Le patron des patrons reprend ainsi un amendement du Sénat déposé en novembre dernier par la sénatrice du groupe Les Républicains Christine Lavarde (Hauts-de-Seine), qui proposait justement la suppression de l’abattement pour les retraités les plus aisés, recalé par la gauche. « C’est pour moi une question d’équité générationnelle », assume la sénatrice pour qui « le niveau de vie des retraités s’améliore ou ne baisse pas par rapport aux actifs ».

Les retraités votent davantage

Ce sujet, hautement explosif, divise les élus qui s’expriment. Hors micro, il y a un relatif consensus, dans tous les groupes parlementaires, pour reconnaître que les retraités les plus aisés pourraient être mis à contribution. Mais jusqu’ici, l’idée de les imposer davantage n’a jamais dépassé le stade du ballon d’essai car ce sont ceux qui votent le plus.

Rappelons que Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée, était venu sur le plateau du JT de 20 heures de TF1 l’automne dernier pour expliquer que les retraites seraient revalorisées. Le gouvernement de Michel Barnier avait envisagé de différer de six mois l’indexation des pensions sur l’inflation pour gagner quatre milliards d’euros et avait dû faire machine arrière devant la pression.

Nathalie Mauret

https://www.leprogres.fr/politique/2025/01/21/taxer-les-retraites-une-piste-evoquee-par-la-ministre-du-travail-de-moins-en-moins-taboue

Ce sont les retraités, et non les immigrés, qui détruisent la France...

Voici une déclaration provocatrice - écrit John Lichfield - le problème économique central de la France n'est ni les immigrés cupides, ni les jeunes sans cervelle. Ce sont les gens comme moi : les vieux, les baby-boomers, les retraités.
 

Quelle est la principale cause du déficit budgétaire français ? Les vieux. Un tiers du déficit budgétaire annuel - plus de 50 milliards d'euros - provient des subventions versées par les contribuables au système de retraite des fonctionnaires, censé s'autofinancer.  

Quelle est la principale raison de la faible croissance et du chômage élevé en France ? Les retraités. Le coût du maintien du généreux système de retraite français est la principale raison des charges sociales élevées qui étouffent les entreprises et suppriment des emplois. Un tiers de l'ensemble des dépenses publiques en France est consacré aux retraites.

Pourquoi le système éducatif français peine-t-il à payer des salaires décents aux enseignants et à construire de nouvelles écoles malgré la baisse du nombre d'élèves ?  Les personnes âgées prennent l'argent destiné aux jeunes. Près d'un cinquième du budget de l'éducation nationale, qui s'élève à 63 milliards d'euros, sert à subventionner le coût des pensions des enseignants retraités.

Depuis des années, un petit groupe d'économistes tente d'alerter sur les excès et les absurdités du système de retraite français. Sylvain Catherine, professeur d'économie à l'université de Wharton en Pennsylvanie, a appelé dans Le Tribune Dimanche à un gel des pensions de retraite des plus aisés.

Bonne chance. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase du gouvernement de Michel Barnier le mois dernier a été une modeste proposition visant à supprimer l'augmentation liée à l'inflation prévue cette année pour les retraités les plus aisés.

Hakim El Karoui, de l'Institut Montaigne, estime que le poids écrasant et l'injustice générationnelle du système de retraite de l'État sont devenus le « débat interdit » de la politique française. Si le tabou n'est pas levé, il sera impossible pour la France de résoudre son problème de déficit et d'investir dans son avenir.

Un « débat interdit » ? Certainement pas. La détermination du président Emmanuel Macron à faire passer l'âge de la retraite de base de 62 à 64 ans a provoqué des émeutes dans les rues il y a seulement deux ans.

Sa décision d'imposer cette loi malgré l'opposition d'une majorité de députés à l'Assemblée nationale est l'une des principales raisons de son impopularité. Elle a conduit directement ou indirectement à sa décision de convoquer des élections législatives en juin dernier, ce qui a conduit à l'impasse actuelle à l'Assemblée.

Pourtant, Hakim El Karoui a raison. Les retraites parviennent à être à la fois une bataille permanente dans la politique française et un non-débat.

En 2023, tout le bruit et la fureur se sont concentrés sur la décision prétendument « brutale » de Macron de relever l'âge de la retraite de base à 64 ans (alors que d'autres pays européens sont déjà passés à 66 ou 67 ans). Il n'y a guère eu de débat médiatique ou politique sur les déséquilibres cachés et insoutenables du système de retraite français.

Explications : L'impact des changements apportés par Macron sur l'âge de la retraite en France

Premier exemple. Quelque 56 milliards d'euros par an, soit un tiers du déficit, sont nécessaires pour sauver les régimes de retraite insolvables des fonctionnaires. La plupart des Français paient non seulement leurs propres retraites, mais aussi celles des anciens fonctionnaires et des anciens cheminots, dont certains peuvent encore prendre leur retraite à 52 ans.  

Deuxième exemple. L'injustice du système actuel n'est pas seulement une affaire de public contre privé. Il s'agit également d'un scandale générationnel.

Les personnes de ma génération - les baby-boomers nés jusqu'en 1964 - se sont octroyé des pensions supérieures à ce qu'elles ont cotisé et qui ne pourront pas être maintenues. Selon l'INSEE, ils reçoivent en moyenne 1,40 euro pour chaque euro cotisé.

Les personnes nées dans les années 1980 ne recevront que 1,10 € pour 1 €, et les plus jeunes encore moins, si tant est que le système survive...

 

John Lichfield - news@thelocal.fr
Publié : 8 Jan, 2025

https://www.thelocal.fr/20250108/opinion-pensioners-not-immigrants-are-wrecking-france

Retraites : le président du COR tombe à bras raccourcis sur la com’ du gouvernement

Silencieux alors que pro et antiréformes citent son rapport à tour de bras, le patron du Conseil d’orientation des retraites Pierre-Louis Bras s’est finalement exprimé, jeudi 19 janvier. Et cela ne fait pas franchement le jeu de l’exécutif.

Voilà des semaines que le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) est cité à tour de bras par le gouvernement, les oppositions et les économistes qui, décidant de lui faire dire ce qui les arrange le plus, lui font fatalement dire tout et n’importe quoi. La «faute» aux différents scénarios prédictifs d’évolution du financement du système présentés dans ce rapport, chacun en privilégiant un plutôt qu’un autre. C’est en partie sur cette base que le gouvernement affirme que sa réforme est indispensable sauf à laisser mourir le système, contrairement à ses opposants qui expliquent qu’elle est totalement inutile. Une seule voix manquait dans ce concert cacophonique d’interprétations du rapport : celle du COR lui-même. Son président, Pierre-Louis Bras, s’est finalement expliqué jeudi 19 janvier, en audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Et ce qu’il a dit, en ce premier jour de mobilisations massives partout en France, n’était pas franchement à l’avantage de l’exécutif.

 

«Les dépenses ne dérapent pas»

 

Le patron du COR a notamment expliqué : «Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans 3 hypothèses sur 4. Dans l’hypothèse la plus défavorable [celle retenue par le gouvernement, ndlr], elles augmentent sans augmenter de manière très, très importante [...]. Donc les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées. Dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme et dans l’hypothèse retenue par le gouvernement, elles diminuent très, très peu mais un peu à terme.» Voilà qui devrait légèrement freiner les ardeurs ministérielles à se prévaloir des conclusions de son institution, mais pas celles de la gauche : l’Insoumis Manuel Bompard ou le socialiste Olivier Faure ont évidemment sauté sur l’occasion de diffuser cette vidéo.

 

Pierre-Louis Bras a également longuement développé l’idée suivante : «Les dépenses de retraites ne dérapent pas mais elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique économique et de finances publiques du gouvernement.» A savoir : faire des économies et réduire le déficit, mais sans augmenter les impôts. Sous-entendu : l’exécutif choisit de réformer les retraites pour coller à ses objectifs, mais il pourrait également jouer sur les autres paramètres de son équation. Ce à quoi il se refuse, décrétant donc sa réforme (rejetée par une large majorité de Français et la totalité des syndicats) comme la seule voie de salut possible.

 

par Etienne Baldit et Chez Pol

 

Extrait de Chez Pol

 
Retraite complémentaire Agirc-Arrco : faut-il avoir peur pour le versement de vos pensions ?

A l’unanimité, le bureau de l’Agirc-Arrco a voté une demande de 8 milliards d’euros d’avance de trésorerie au gouvernement. Une démarche de sécurité qui ne fait pas peser de risque sur le versement des pensions.

 

L’équation est simple : avec le chômage partiel qui n’amène pas de cotisation pour la retraite mais aussi le report de versement de cotisations patronales, les caisses de l’Agirc-Arrco, organisme paritaire géré par les syndicats et le patronat, commencent à se tarir. La décision a donc été prise de faire une demande de trésorerie à l’État de 8 milliards d’euros. “Même si pour le moment le manque à gagner est difficile à chiffrer nous avons décidé de prendre une mesure de sécurité”, souligne Pascale Coton de la CFTC. “Mais cela ne veut pas dire que le régime est en difficulté et que les pensions vont arrêter d’être versées”, tient-elle à rassurer. Même son de cloche du côté de l’administration de l’Agirc-Arrco qui indique que des discussions sont en cours avec les services de l’État et qu’il “n’y a pas de risque de non-versement des retraites”. La confirmation de cette avance de trésorerie n’est pas encore officielle.

Pourquoi, alors que pour la première fois depuis 9 ans le régime complémentaire des salariés du privé était dans le vert, demande-t-il un soutien de l’État ? Autre interrogation, ne peut-il pas puiser dans ses réserves financières qui avoisinent les 65 milliards d’euros. “Nous ne voulons pas utiliser ces réserves n’importe comment. Là il s’agit d’un problème de trésorerie et non de solvabilité. L’idée est de sécuriser notre trésorerie”, répond Frédéric Sève de la CFDT. Surtout que, stratégiquement, utiliser aujourd’hui les réserves peut être un calcul perdant. “Nos réserves sont plus ou moins liquides, détaille Éric Chevée, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Or, l’État nous déconseille de vendre nos obligations et si nous décidons de vendre certains titres aujourd’hui ,comme les cours sont dégradés, nous serions perdants. C’est pourquoi la meilleure solution est l’avance de trésorerie”, ajoute-t-il.

 

Cette avance de 8 milliards doit permettre d’assurer le paiement des pensions de juin et de juillet. Mais pour les suivantes, le paiement est-il garanti pour les retraités actuels et les futurs ? Là encore, les syndicats comme le patronat se veulent rassurant. Les 65 milliards de réserves permettant d’assurer le versement de six mois de pension même si pas un seul centime de cotisation n’entre dans les caisses. Et il est difficile de prévoir quel sera précisément le montant des cotisations versées. En moyenne, elles représentent 7 milliards d’euros par mois. “Sur l’échéance d’avril nous nous attendions à collecter 3,5 milliards d’euros et finalement ce fut 4,5 milliards. Donc, nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise”, espère Éric Chevée.

https://www.capital.fr/votre-retraite/retraite-complementaire-agirc-arrco-faut-il-avoir-peur-pour-le-versement-de-vos-pensions-1369501

Roux de Bézieux : « Il faut dire la vérité aux Français sur les retraites »

Le Medef réclame de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans en huit ans à partir de 2020 puis de l'indexer sur l'espérance de vie. Décryptage.

 
 
Retraite : le magot de 165 milliards d'euros qui aiguise les appétits
 
 

+ VIDEO. Plusieurs régimes de retraite ont constitué des provisions pour les temps difficiles. Le débat commence déjà à monter pour savoir s'il faut confier ces réserves au futur régime universel, et selon quelles modalités.

Demain, grâce au régime universel de retraite que le gouvernement entend créer , le système sera censé être plus juste car chaque euro cotisé vaudra les mêmes droits pour tous les assurés. Mais faudra-t-il pour cela confisquer et redistribuer les dizaines de milliards d'euros de réserves que certains des 42 régimes de retraite par répartition ont amassés en prévision des jours difficiles, avec les cotisations de leurs affiliés ?

C'est la logique d'un régime universel. Cependant, cette perspective fait blêmir les gestionnaires de caisse les plus prévoyants. Ils craignent d'être spoliés par les « cigales » du système : le régime de base des salariés du privé (Cnav), la fonction publique d'Etat, la SNCF ou la RATP, qui ne disposent d'aucune réserve. « Les efforts consentis par les entreprises et les salariés du privé au sein de l'Agirc-Arrco ne doivent pas bénéficier au laxisme d'autres régimes »,  a ainsi déclaré le négociateur du Medef Claude Tendil . Le régime complémentaire des salariés du privé, géré paritairement, a multiplié les réformes douloureuses et accumulé 71 milliards d'euros de réserves, presque un an de pensions versées à ses adhérents, parce qu'il ne peut pas compter sur l'Etat pour le renflouer en cas de pépin.

VIDEO. Dans quel état financier est le système de retraite en France ? (Et que propose Macron pour le réformer ?)
 
 

Mais il n'est pas le seul. Les indépendants au RCI ont stocké l'équivalent de neuf ans de pensions (16 milliards) et les libéraux à la CNAVPL complémentaire, plus de sept ans (22 milliards). Fin 2016, les réserves accumulées par les régimes par répartition se montent en tout à 129 milliards d'euros. De plus,  le fonds de réserve des retraites , que tout le monde a oublié, est encore assis sur 36 milliards. Soit 165 milliards au total.

Retraite : le magot de 165 milliards d\'euros qui aiguise les appétits

Le débat sur le sort des réserves s'ouvrira au second semestre avec les partenaires sociaux, dans l'enceinte du Haut-Commissariat à la réforme des retraites. Vu les montants en jeu, il risque de virer à la foire d'empoigne. D'autant plus que l'effort contributif des assurés devrait demeurer variable selon la profession :  relever d'un coup les cotisations des indépendants au niveau de celles des salariés du privé semble malaisé.

 

Le futur régime devra à la fois reprendre l'actif et le passif : « Ca va être compliqué de participer au régime si tout le monde ne met pas au pot commun, explique Frédéric Sève, négociateur CFDT. Mais si on transvase les réserves, on doit aussi transvaser les engagements. » A priori, les cotisations au régime universel seront prélevées jusqu'à 10.000 à 13.000 euros de revenu mensuel, alors que l'Agirc a ouvert des droits jusqu'à 26.500 euros de salaire. Pas question que ces suppléments de pension pour les cadres soient écrêtés, explique le syndicaliste.

Une gouvernance « non-technocratique »

Enfin, il y a la question du pilotage. « Notre souci, c'est plutôt de savoir qui gère les réserves, et d'assurer une gestion socialement responsable », souligne Frédéric Sève. La CFDT souhaite que ce trésor de guerre ne tombe pas dans les mains de Bercy : qu'il soit géré « dans l'intérêt des assurés », avec une gouvernance « non-technocratique ». Cela permettrait aux partenaires sociaux et aux représentants professionnels de revenir dans le jeu.

Un système des retraites plutôt riche

Il est souvent question des déficits et des dettes du système de retraite. Mais le Conseil d'orientation des retraites a calculé que les 165 milliards de réserves des régimes par répartition faisaient plus que couvrir les engagements passés du système : en soustrayant les 52 milliards d'euros de dette « retraite » confiés à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) et en ajoutant les 3 milliards mis de côté pour équilibrer la fonction publique d'Etat, « la situation patrimoniale nette du système de retraite obligatoire en répartition s'élève à 116,1 milliards d'euros, soit 5,2 % du PIB, à fin 2016 ».

Solveig Godeluck 
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