François Hollande, l'homme qui tente d'exister

Publié le par ottolilienthal

François Hollande, ex-président normal au vote anormal...

 

Il pose avec Emmanuel Macron samedi à Notre-Dame, après avoir mêlé ses voix à celles de ses pires adversaires mercredi. Incohérent !...

Trois jours ! Trois jours seulement séparent le vote de la censure par François Hollande de son arrivée très républicaine à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame. Accompagné de son épouse Julie Gayet samedi 7 décembre au soir devant la cathédrale, il est accueilli par le couple Macron, poignée de main avec son successeur, embrassades des épouses, pose tous les quatre pour une photo immortalisant ce moment.

Cette attitude, parfaitement conforme à ce que l'on peut attendre d'un ancien chef de l'État, cadre mal avec celle qu'il a adoptée mercredi dernier en votant la censure du gouvernement de Michel Barnier avec le Rassemblement national et les Insoumis.

Cela n'a donc pas gêné celui qui a été, cinq années durant, le garant des institutions de précipiter le pays dans une incertitude qui sera forcément dommageable à maints égards.

Pas gêné, non plus, de mêler sa voix à celle de Marine Le Pen, alors qu'il entend combattre l'extrême droite depuis toujours avec la plus grande vigueur.

Mais admettons qu'il ne soit pas comptable du ralliement du RN à une motion de censure qui insultait ouvertement ses électeurs, accusés d'être animés de « viles obsessions ». Une hypothèse généreuse puisque Marine Le Pen et ses lieutenants avaient très nettement fait part de leurs intentions. Admettons, donc !

Les petites marionnettes

Toutefois, cela n'a pas posé un problème de conscience – et d'image – insurmontable à François Hollande de se comporter aussi comme une docile créature de Jean-Luc Mélenchon. Il a pourtant forcément remarqué – il était difficile de l'ignorer – le manège du gourou des Insoumis, venu dans la tribune de l'Assemblée nationale jouir du spectacle et s'assurer que les petites marionnettes du Nouveau Front populaire (NFP) exécutaient correctement le numéro qui était prévu de longue date.

Comment a-t-il fait, par exemple, pour voter avec Sébastien Delogu, député LFI de Marseille coutumier des propos délirants, et qui s'est encore illustré ce vendredi au micro de France Bleu : « Est-ce que je vais devoir respecter un président de la République qui cause des décès à travers tout le pays ? Il y a des gens qui meurent au travail », a-t-il déclaré. Être le petit camarade d'un olibrius de ce genre n'est-il donc pas si embarrassant qu'il y paraît ?

Pas embarrassant, non plus, de mêler son suffrage à celui d'Élisa Martin, députée LFI de l'Isère, qui a crié en plein hémicycle « on s'en fout » tandis que Michel Barnier rendait hommage, mardi dernier, à l'ancien député René Couanau, récemment décédé ?

En vérité, si ! Tout cela a gêné l'ex-président. Comment expliquer autrement l'extrême discrétion dont il a fait preuve entre son vote fatal de mercredi et son arrivée sur l'île de la Cité samedi ? D'autant qu'il est impossible d'attribuer cette attitude de censeur à un manque de finesse dans l'analyse politique. « Les 66 députés PS ont la capacité de faire vivre ou d'interrompre le gouvernement », a-t-il déclaré en réunion de groupe au lendemain du vote de la censure, rapportait hier La Tribune dimanche. Tout le monde le sait, en effet, puisqu'il suffit d'une calculette pour le constater. C'est donc tout sauf une circonstance atténuante.

Sophie Coignard

https://www.lepoint.fr/politique/francois-hollande-ex-president-normal-au-vote-anormal

François Hollande, la rancœur en héritage

« Transmettre, telle est la mission qui incombe à toute personne dont l’expérience peut offrir une chance de plus pour la génération qui vient ». C’est la ligne de conduite que François Hollande dit s’être assignée pour sa vie d’ex-président de la République, mission qu’il s’applique donc à accomplir tout au long des 400 pages de son dernier livre : Affronter.
Transmettre, oui, mais transmettre quoi ? La bile, le ressentiment, les petites mesquineries à l’adresse de ceux qui l’ont remplacé dans les différents postes qu’il a occupés ? Ou les grandes méchancetés à l’égard de ceux qui l’ont défait, la rancœur d’avoir fini avec 15% de popularité, la jalousie éprouvée envers son remplaçant à l’Elysée et l’amertume de le voir en position de se faire réélire ? Transmettre les sarcasmes commodes dont il écrase la droite, et le fiel dont il couvre ses anciens petits camarades du Parti socialiste auxquels il impute la déliquescence du mouvement, faisant mine de ne pas se rendre compte qu’il en fut le grand ordonnateur ?

Un ancien Président ne devrait pas se laisser aller à dire ça. Lui qui, tout en revendiquant au fil des pages solennité et hauteur de vue, se complaît dans la petite chronique, montre à quel point l’histoire ne s’est pas trompée sur lui.

Tout, dans ce livre, démontre que l’ancien chef de l’Etat n’assume pas son bilan et gomme allègrement ses erreurs. Ce travail n’est ni une catharsis ni un repentir. Alors quoi, quel est son but ? Réinventer le socialisme, peut-être, puisque François Hollande soutient que « cette promesse demeure ». Y reprendre sa place, probablement. Répondant à une question sur l’éventuel retour d’une ambition présidentielle, l’ancien chef de l’Etat répondit : « Il y a une candidature aujourd’hui au Parti socialiste, et c’est celle d’Anne Hidalgo ». Tout est dans le « aujourd’hui ».

Brigitte Ayrault règle son compte à François Hollande

Il y a plus inconnu que le soldat inconnu: sa femme. Brigitte Ayrault, épouse combattante de l’ex-maire de Nantes et ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, conte joliment ses années d’engagement et d’élévation. Il y a des roses et beaucoup d’épines dans son livre Un chemin de femme (éd. Coiffard). Fille d’agriculteur et de couturière, elle y raconte ses batailles contre la droite et les hautains d’en haut, et ses rôles sacrificiels d’épouse. Elle a assuré, en soutien vigilant, heureuse de la réussite de Jean-Marc et de celle de leur famille, mais souffrant de la violence des échecs. Elle s’est notamment imposé le silence quand le président François Hollande, "par manque de courage politique", a refusé à son mari les moyens de gouverner. Après l’avoir "plombé", il l’a "viré sans aucun sentiment ni humanité".

 

(extrait du lien ci dessous)

Il était pourtant bien placé pour le savoir, mais Emmanuel Macron ne s'attendait sûrement pas à des comptes aussi désastreux et une situation aussi dégradée.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article