le coin des politiques : le bal des incompétents...
“Il y a trois sortes d'hommes politiques : ceux qui troublent l'eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux, plus doués, qui troublent l'eau pour pêcher en eau trouble.” Arthur Schnitzler, Relations et solitudes
Emmanuel Macron et François Bayrou frôlent des records d’impopularité, selon un sondage Odoxa-Mascaret ce mardi pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale....Les trois quarts des Français (75 %) estiment qu’Emmanuel Macron est un mauvais président. Sa popularité continue de s’éroder avec un point de moins depuis le mois dernier
Une enquête du Cevipof et de l’institut OpinionWay montre que seulement 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique, contre 47 % en Allemagne et 39 % en Italie...
Cet article a été initialement publié sur The Conversation.
Selon l’enquête annuelle du Cevipof (Sciences Po) et de l’institut Opinion Way, la confiance de la population dans son personnel politique et dans les institutions se dégrade fortement, et l’option « illibérale » semble gagner du terrain avec 73 % des Français qui demandent « un vrai chef pour remettre de l’ordre ». Le politiste Bruno Cautrès analyse ces phénomènes et plaide pour une remise à plat de nos institutions. Entretien.
Comme chaque année, le Centre d’études sur la vie politique française (Cevipof) propose un baromètre de la confiance politique. Avez-vous été surpris par les résultats de 2025 ?
Bruno Cautrès : Oui, nous avons été particulièrement surpris, après 16 ans d’enquête annuelle. Il s’agit d’un avertissement très sérieux sur l’état de notre démocratie. Nous ne nous attendions pas à arriver, cette année, à un tel niveau de défiance envers la politique et les institutions. Celle-ci est aussi forte que lors de la crise des gilets jaunes. Seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique, contre 47 % en Allemagne et 39 % en Italie. C’est un véritable effondrement.
Concernant la confiance dans les acteurs de la politique, on constate que 79 % des sentiments sont négatifs, et 16 % des Français ont confiance dans les partis. La confiance dans l’Assemblée nationale est à son niveau le plus bas, atteignant péniblement 24 %. Le président de la République souffre d’un niveau de confiance qui ne cesse de plonger. Quant au Premier ministre, son action est déjà dépréciée avec une côte de 27 %. Il ne dispose d’aucun état de grâce. Un tiers seulement des personnes interrogées nous disent que le gouvernement et que François Bayrou sont légitimes ! Le personnel politique est perçu comme enfermé dans sa bulle, incapable de comprendre le pays et de régler les problèmes qui minent la cohésion nationale.
Vous faites le lien entre crise de la confiance politique et sentiment d’injustice sociale…
B.C. : Effectivement, nous constatons qu’il existe une corrélation forte entre ces deux sujets. Ainsi 36 % des salariés français estiment être dédaignés à cause de leur absence de diplômes (contre 29 % en Allemagne), de l’insuffisance de reconnaissance de la diversité des parcours de vie, estimant que tout est indexé sur le diplôme.
Une part majoritaire de la population française a le sentiment que le pouvoir ne simplifie pas sa vie quotidienne, qu’il ne fait pas assez confiance à la société civile et prend des décisions qui créent de la souffrance sans apporter de solutions.
À cette dimension très structurelle, vient s’ajouter l’effet de la dissolution et de ses conséquences. Ainsi, 56 % font porter la responsabilité de la situation politique actuelle à Emmanuel Macron. Les conséquences de cette décision furent perçues comme le retour à l’instabilité de la IVe République, à une situation où l’on ne comprend plus rien, ni les objectifs ni les priorités. Les données de notre enquête montrent cet extrême sentiment de confusion.
Est-ce que ce manque de confiance envers la classe politique se retourne contre le système démocratique, avec une tentation « illibérale » ?
B.C. : C’est une question complexe. Depuis plusieurs années, notre enquête montre une mise en tension de la question démocratique. Aucun autre pays n’a vécu une crise aussi violente que celle des gilets jaunes, il faut le rappeler. L’attachement aux principes démocratiques reste important, mais, en même temps, la démocratie est accusée par beaucoup d’être un système inefficace.
L’une des demandes, c’est un besoin d’autorité : 73 % souhaitent « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre », contre 60 % en Allemagne et en Italie. Elle se double d’une volonté marquée de mise en œuvre d’une démocratie directe avec un fort soutien des Françaises et des Français aux référendums et à une démocratie plus horizontale et participative.
En ce qui concerne la demande d’autorité, l’élément le plus important, c’est la demande d’efficacité qui est sous-jacente. Mais la demande d’un chef, d’une personnalité forte qui « remette de l’ordre » dans le pays, est indéniable. Près d’un quart des personnes interrogées affirme aspirer à ce que l’armée dirige le pays. C’est un chiffre qui doit inquiéter. Cette injonction était auparavant située entre 15 et 17 %. Lors de la crise sanitaire liée à la Covid, 27 % des Français souhaitaient voir l’armée prendre la tête de la nation. Aujourd’hui, nous sommes à 24 %, c’est considérable.
On pourrait attendre de la classe politique, et peut-être des citoyens, une réflexion sur les moyens d’atteindre un fonctionnement démocratique plus sain. Or, cette question est la grande absente des débats…
B.C. : Je plaide, depuis plusieurs années, pour que la France s’engage dans une démarche comme le Royaume-Uni, l’Australie, ou la Nouvelle-Zélande avec une démarche d’audit démocratique. Les Anglais ont créé des commissions électorales à la suite du gros scandale lié à des notes de frais des députés. Désormais, vous avez, au niveau local, nombre de consultations citoyennes au Royaume-Uni ; lors de l’installation d’une infrastructure ou d’un site industriel par exemple.
Remarquons certaines initiatives intéressantes au plan démocratique en France, comme les conventions citoyennes, le grand débat national, les cahiers de doléances, etc. Le problème, c’est que nos institutions ne disposent pas de dispositifs suffisamment solides susceptibles de relayer ces innovations vers le Parlement.
À la fin de la conférence citoyenne sur le climat, les personnes tirées au sort ne comprenaient plus leur rôle : était-il législatif ou purement consultatif ? Ou simplement était-ce celui d’une force de proposition ? Le chef de l’État a promis de « reprendre sans filtre leurs propositions », donnant le sentiment de défier le Parlement ou de le mettre de côté sur un sujet essentiel. Nous avons besoin de modalités renouvelées pour ces nouveaux outils de la concertation démocratique.
Pourquoi ne pas réfléchir à une nouvelle autorité indépendante dont la mission serait de consulter sur le fonctionnement de notre démocratie, hors du champ du débat politique ? Cette instance devrait rendre des comptes régulièrement. Son périmètre d’action et ses missions seraient précis, à la différence du conseil national de la refondation, dont on ne sait pas ce qu’il est devenu. Quant au Haut-Commissariat général au plan de François Bayrou, son utilité était tellement floue que le Parlement l’a supprimé d’un trait de plume en mettant son budget à zéro !
Notre enquête rappelle la présence de problèmes extrêmement lourds. Il est impossible de continuer ainsi. Nous devons arrêter de nous complaire dans l’idée selon laquelle la Ve République serait indépassable. Un très important effort doit être fait pour tirer des conclusions des multiples crises politiques et sociales traversées ces dernières années. Il faut espérer que le débat de la présidentielle de 2027 sera l’occasion d’un grand débat sur notre démocratie.
Alors que l'État français emprunte déjà plus cher que la Grèce sur les marchés financiers, la crise politique avec le vote de la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier a coûté 12 milliards d'euros.
Instabilité gouvernementale, absence de majorité, budget 2025 renvoyé... L'impact de ces événements a été chiffré. Michel Barnier et son gouvernement avaient été censurés par les députés le 4 décembre dernier. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, sur lequel le Premier ministre a activé l’article 49.3 avait été rejeté. Le gouvernement de Michel Barnier est devenu le plus court de l’histoire de la Ve République. Mais sa censure a coûté cher. Invité vendredi 17 janvier sur BFMTV, Éric Lombard, ministre de l'Économie a déploré les conséquences de la chute du gouvernement Barnier qui aurait coûté 12 milliards d'euros à l'économie française.
La censure a entraîné «une baisse de la croissance» d'environ 0,3 point de PIB «parce que l'incertitude génère un arrêt des investissements, des recrutements, et cela on pense que c'est de l'ordre de 6 milliards d'euros». Le ministre a également évoqué «6 milliards d'euros de perte de recettes, de mesures qui n'ont pas pu être prises». La ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, Catherine Vautrin, avait expliqué que «la censure coûte 175 euros par Français, c'est 12 milliards d'euros». Michel Barnier avait alerté sur les conséquences d’un vote d’une motion de censure et sur les impôts des Français qui allaient augmenter. En raison de la non-indexation des impôts sur l'inflation, il avait indiqué que les impôts de près de 18 millions de Français allaient augmenter.
La non-censure va permettre «de relancer l'économie plus vite»
Le Premier ministre, François Bayrou a déjà affronté une motion de censure déposée par La France insoumise et soutenue par des députés communistes et écologistes. Si son adoption était improbable, François Bayrou a multiplié les concessions auprès des socialistes, qui ont finalement décidé de ne pas voter le texte. Éric Lombard a assuré que «le fait que le PS n'ait pas voté la censure permettra de relancer l'économie plus vite».
alentin Dechambre Publié le
https://www.capital.fr/economie-politique/decouvrez-combien-de-milliards-a-coute-la-censure-du-gouvernement-barnier-a-la-france-1508167
Là aussi, Marine Le Pen aura cherché à s'affranchir de son père, mais sans programme sérieux...
Dans le domaine économique aussi, Marine Le Pen a tenu à se démarquer de son père. Avec son goût pour les formules chocs et provocatrices, ce dernier aimait se dire « socialement à gauche, économiquement à droite ». Cherchant à surfer sur la vague libérale « reagano-thatchérienne » des années 1980, il s'était même fait le chantre de la désétatisation de l'économie française et de la lutte contre le « fiscalisme ». Prônant des privatisations tous azimuts et une réduction massive du nombre de fonctionnaires, plaidant pour l'abolition des droits de succession, la baisse à 10 % du taux d'imposition des PME-PMI, la suppression de la taxe sur le foncier non bâti, de l'ISF et, de façon progressive mais emblématique et radicale, de l'impôt sur le revenu.
Dès son accession à la tête du FN, en janvier 2011, c'est un virage idéologique à 180 degrés que Marine Le Pen a opéré en matière économique. Afin de partir à la conquête de l'électorat populaire, elle a cherché très vite à débarrasser le parti de l'image ultralibérale, « probusiness » et « proriches » laissée par son père. Alors que, d'après le décompte effectué par le sociologue Gilles Ivaldi, 82 % des mesures socio-économiques défendues par Jean-Marie Le Pen se situaient résolument à droite, 68 % de celles contenues dans la plateforme présidentielle de Marine Le Pen en 2012 pouvaient être classées à gauche.
Une tradition protectionniste
Parmi lesquelles une hausse de 200 euros net pour tous les salaires allant jusqu'à 1,4 smic, la réindexation des salaires sur l'inflation, la baisse de 5 % des tarifs du gaz et de l'électricité et de 20 % de la TIPP, l'arrêt des privatisations, le refus de l'ouverture à la concurrence dans le secteur ferroviaire, sans oublier, mesure phare de son programme, le retour à 60 ans de l'âge légal de départ à la retraite.
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S'il se prétendait économiquement libéral sur le plan intérieur, Jean-Marie Le Pen ne l'était guère en revanche en matière de commerce international. Fervent protectionniste, il dénonçait avec fougue ces « libre-échangistes » et ces « mondialistes [qui] prétendent organiser le monde selon leurs vues utopiques et fondamentalement antinationales, antireligieuses, inhumaines ». Et vitupérait contre « l'Europe de Bruxelles, cheval de Troie du mondialisme », mais aussi contre l'euro, « une faute économique, une faute sociale, une faute politique [...], un crime contre la nation ».
La détestation de l'euro comme point commun
Marine Le Pen a longtemps partagé avec son père cette détestation de la monnaie unique, qualifiée par elle de « boulet total pour notre économie », réclamant à cor et à cri son abandon. Avant de comprendre que le projet aventureux et fumeux de retour au franc et à l'ECU, qu'elle défendait encore lors de la présidentielle de 2017, lui coûtait électoralement cher. La privait du vote de retraités inquiets pour leur épargne et leur assurance-vie, effrayait une droite conservatrice et aisée séduite par le discours sécuritaire et identitaire du RN mais également très soucieuse de la valeur de son portefeuille boursier.
D'où sa conversion monétaire de 2019, avec son renoncement officiel à sortir de l'euro. D'où ses efforts répétés pour tenter de se dédiaboliser économiquement et afficher un esprit de sérieux financier. Après avoir milité pour que la dette publique soit directement financée par la Banque de France et se libère des créanciers étrangers, Marine Le Pen a sur ce point-là également changé d'avis du tout au tout.
Des virements de bord incessants
Pour expliquer en février 2021, dans une tribune du journal L'Opinion, que « oui, une dette doit être remboursée. Il y a là un aspect moral essentiel ». Un coup de barre à gauche, un coup de barre à droite, des virements de bord incessants, rien de surprenant avec un père natif de La Trinité-sur-Mer, la Mecque, si l'on ose, de la voile sportive.
Dans la famille Le Pen, l'incompétence en économie, considérée comme un sujet secondaire, se transmet de père en fille. La préférence nationale y a toujours revêtu une importance bien plus grande que la compétitivité des entreprises et ce ne sont pas les convictions mais l'opportunisme et la démagogie qui ont toujours dicté, sans le moindre souci de cohérence et de réalisme budgétaires, les programmes économiques du FN, puis du RN. Ce qui n'était pas bien grave avec un Jean-Marie Le Pen qui, au fond, ne souhaitait pas exercer le pouvoir, mais est devenu hautement problématique et anxiogène avec sa fille, aux portes de l'Élysée.
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/le-pen-pere-le-pen-fille-l-incompetence-economique-en-heritage-16-01-2025-2580146_32.php
Le meilleur comme le pire. La France est capable de reconstruire la charpente d’une cathédrale médiévale en cinq ans, mais pas de prendre des mesures fiscales pertinentes pour sortir de la spirale de la dette...
La France n'est pas celle que vous croyez : au moment où la cathédrale Notre-Dame de Paris est rendue à elle-même, cinq ans après l'incendie, comme promis, notre pays a donné, à l'Assemblée nationale, le spectacle d'un pays divisé comme jamais, rongé par les haines et les chimères comme par des puces.
Nous autres Français venons de donner une nouvelle preuve que nous sommes meilleurs et pires qu'on le pense. Alors que 2 000 artisans du bois, du métal et de la pierre avaient fini de reconstruire la cathédrale à l'identique dans le temps qui leur était imparti, une prouesse inouïe, les 577 députés avaient échafaudé un projet de budget qui ressemblait à une pièce montée, le gâteau de mariage de l'impéritie et de la honte.
À croire qu'il n'y a plus rien à attendre de la classe politique et encore tout, en revanche, de ce qu'on appelle les « forces vives », incarnées par ces artisans qui adorent leur métier et vivent en dehors du moelleux carcan des 35 heures, du télétravail et des congés maladie, ces trois maux qui font, chez certaines catégories de salariés, dans la fonction publique notamment, la joie des bistrots de France.
Pardon de troubler la fête et de rappeler ces vérités. Ce sont des choses qu'il ne faut pas dire dans un des pays où, selon les statistiques de l'OCDE, n'en déplaise à la gauche victimaire, l'on travaille le moins dans le monde. Malgré les quelques bénéfices des différentes réformes du marché du travail, la France reste, parmi les grandes nations développées, au bas du tableau : 664 heures travaillées par habitant et par an, contre une moyenne européenne de 770 heures.
Si la France travaille moins, elle produit forcément moins mais, au lieu d'en tirer les conséquences, elle continue à dépenser toujours plus. Emmanuel Macron est l'exact portrait inversé du génial Turgot, qui écrivait au roi Louis XVI – qui le remercia – qu'il fallait « réduire la dépense au-dessous de la recette ». Notre président devra, un jour, rendre des comptes devant l'Histoire pour sa gestion calamiteuse des finances publiques : sa légèreté nous aura coûté plus de 1 000 milliards d'euros d'endettement, à ajouter aux 2 262 dont il avait hérité en arrivant à l'Élysée. Et on continue à emprunter !
Il n'y aurait aucune raison de s'affoler si la classe politique récusait d'une même voix les solutions à courte vue pour y remédier. Mais non. De même qu'elle continue de croire, contre l'évidence, qu'il faut dépenser plus pour soutenir la croissance – on a vu le résultat –, elle s'imagine qu'elle peut assainir les comptes en taxant toujours plus, en particulier les entreprises, dans un pays qui bat déjà des records mondiaux en matière de prélèvements obligatoires. La leçon n'a toujours pas été retenue de la catastrophe de la taxe à 75 % sur les revenus de plus de 1 million d'euros, instaurée sous la présidence de François Hollande, qu'il fallut supprimer, faute de recettes.
Thomas Sowell, le grand économiste afro-américain, a tout dit sur ce phénomène dans son célèbre manuel, « Économie basique » (1), enfin paru cette année en France. Dans cet ouvrage de vulgarisation, celui qui fut le penseur de Reagan montre, exemples à l'appui, qu'un taux d'imposition plus élevé ne se traduit pas nécessairement par une hausse des recettes fiscales. Quant aux baisses d'impôts, elles peuvent, elles, contrairement à la légende, rapporter gros. « En Irlande, observe ainsi Sowell, lorsque le taux d'imposition sur les sociétés a été progressivement ramené de 45 % à 18 % entre 1991 et 2001, les recettes fiscales ont triplé. » Pour être contre-intuitif, ça n'en est pas moins établi.
Dans un pays où l'économie est souvent ravalée au rang de sous-idéologie marxiste niveau maternelle, ce sont des choses qu'on ne peut pas entendre ni comprendre. À moins de les parquer derrière des barbelés, les patrons ou les riches sont mobiles, ils changent de pays, de type de placement, pour échapper au fisc. La fiscalité doit anticiper les réactions des contribuables. Puisse la droite oser un jour rompre, sur ce plan, avec la gauche punitive et réinventer une fiscalité intelligente, sans semelles de plomb.
1. Économie basique. Guide de bon sens en matière économique, de Thomas Sowell (Valor, 900 p., 32,90 €).
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Le syndrome du canard sans tête
L'ÉDITO DE FOG. Le meilleur comme le pire. La France est capable de reconstruire la charpente d'une cathédrale médiévale en cinq ans, mais pas de prendre des mesures fiscales pertinentes pour s...
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La partie de poker entre Matignon, le RN et désormais le PS n’est pas seulement affligeante, elle est aussi incompréhensible...
Depuis cette folle soirée de juin où Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale, les Français savent qu'ils doivent être prêts à tout endurer : une gauche délirante qui croit pouvoir imposer au pays son programme – en fait celui de LFI – et une Première ministre sortie de nulle part ; un président qui procrastine pendant des semaines alors que le besoin de réformes est plus criant que jamais ; des députés qui, loin de prendre au sérieux le recentrage du pouvoir vers le Parlement, se comportent comme des enfants capricieux, sèchent la séance publique parce qu'ils ne sont pas majoritaires pour ceux du socle commun, votent des dizaines de milliards d'impôts supplémentaires pour la gauche, parfois alliée à l'extrême droite contre laquelle elle a pourtant réinventé, cet été, le « front républicain ».
Et puis soudain, c'est la fin de la récré. Et c'est ce lundi que la cloche sonne, avec le retour du PLFSS dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Ce lundi aussi qu'expire l'ultimatum fixé par Marine Le Pen à Michel Barnier, comme dans les films de gangsters où la rançon doit être remise dans un délai imposé par les ravisseurs.
Comme dans les films de gangsters
Privée de sa victoire par la nullité de nombreux candidats frontistes, mais aussi par l'efficacité du « front républicain », la présidente des députés RN tient sa revanche. Elle est, comme jamais, au centre du jeu, en mesure de faire danser le chef du gouvernement à la baguette de la censure.
Elle assure que ses « lignes rouges » n'ont pas changé, mais réclamait ces derniers jours de petits suppléments pour ne pas voter, dès cette semaine, la motion de censure que ne manquera pas de déposer LFI au cas probable où, ce lundi, Michel Barnier utilise une première fois l'article 49.3 de la Constitution.
Elle jouait encore la grande mystérieuse, dimanche matin, dans les colonnes de La Tribune : « La censure n'est pas inéluctable. Il suffit que M. Barnier accepte de négocier. » Mais dans la journée, le tempo s'est accéléré. Dans une interview au Parisien, toujours ce dimanche, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin assure que le gouvernement ne peut plus bouger sur le budget de la Sécurité sociale : « Le compromis n'est pas le chantage : il ne peut y avoir d'ultimatum. Nous avons été responsables, à chacun maintenant de l'être. »
Marine Le Pen s'est appuyée sur ces déclarations pour décréter que le gouvernement « a mis fin à la discussion ». Fin de partie ? Censure inéluctable, votée mercredi ou jeudi prochain ?
Une hypothèse très probable, parce que le RN s'est enfermé tout seul, par sa surenchère publique, dans l'obligation de se montrer intraitable.
Une motion de rejet pour sauver Michel Barnier ?
Mais rien n'est absolument certain, d'autant que le député socialiste Jérôme Guedj a évoqué la possibilité de déposer une motion de rejet préalable dès demain. Si celle-ci était adoptée, le texte ne serait même pas discuté, Michel Barnier se trouverait dans l'impossibilité de le faire adopter par 49.3, et toute la discussion parlementaire repartirait à zéro. Mais les socialistes, et avec eux l'ensemble de la gauche, sont-ils prêts à sauver Michel Barnier d'une première menace de censure, pour le plaisir de tirer le tapis sous les pieds de Marine Le Pen ? Cela reste à prouver.
Il est d'ores et déjà certain, en revanche, que le feuilleton de la censure, avec ses misérables rebondissements et ses petites trouvailles institutionnelles, ne peut qu'éloigner un peu plus les Français de la politique.
Seul élément compréhensible dans ces batailles d'ego et de procédures absconses : les combattants, pour la plupart, ne semblent pas exactement animés par l'intérêt général.
Sophie Coignard 2 12 24
Les soutiens de Marine Le Pen n’ont pas tort lorsqu’ils s’indignent d’un acte inédit qui peut « exclure de la vie politique » la triple candidate à l'élection présidentielle et ses 13,3 millions de voix. Mais le procureur n’a pas tort non plus lorsqu’il rappelle que si la décision judiciaire percute la vie démocratique, c’est bien en application de la volonté du législateur. Les réquisitions du parquet dans le procès des assistants parlementaires européens du FN révèlent l’affrontement de ces deux légitimités, démocratique et judiciaire. Une opposition hystérisée par les cinq ans d’inéligibilité requis contre la leader et par la possible exécution provisoire de la peine.
Il faudra attendre début 2025 pour savoir si les juges suivront les procureurs. D’ici là, les débats s’envenimeront sur le respect de la volonté populaire, le principe de proportionnalité, la partialité de la justice, la défiance des Français envers leurs institutions... Chacun piochera dans cet argumentaire pour défendre ses intérêts. Mais personne ne dira qu’au fond, une bonne part de la classe politique récolte aujourd’hui ce que, par démagogie ou faiblesse d’esprit, elle a semé hier. Pas le bon grain, mais l’ivraie, épandue par le RN au son du « tous pourris ».
Car si l’inéligibilité est devenue peine complémentaire obligatoire, c’est que les parlementaires ont choisi d’introduire dans la loi cette automacité si sensible pour le suffrage universel – pour sauver leur peau en réponse à des scandales ; pour séduire une opinion avide de transparence. Et si l’extrême droite ne l’a pas votée, elle ne s’est pas privée de multiplier les attaques, pour le coup, disproportionnées sur ses adversaires au nom d’une exemplarité qui lui revient comme un boomerang. Comment s'étonner à présent que le pays se prépare à une nouvelle séquence politique à haut risque ?
Rémi Godeau
https://www.lopinion.fr/politique/requisitoire-contre-marine-le-pen-le-piege-de-lineligibilite?
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Dérapage des comptes publics : faut-il juger les responsables ? | Or.fr
https://or.fr/actualites/france-derapage-comptes-publics-juger-responsables-3437
Faut-il juger les responsables ? Le dérapage des comptes publics – de l’ordre de 100 milliards d’euros – a sciemment été caché afin de ne pas nuire au pouvoir en place durant les campagnes des élections européennes et législatives. Certains émettent même l'hypothèse que cette dissolution surprise a été imposée au président Emmanuel Macron, qui ne savait pas comment gérer ce budget insoutenable et les risques de crise financière qu'il engendre...
Je soupçonne qu’ils n’ont aucun plan, au-delà du contrôle des entreprises sur tout et sur les guerres....Imaginer qu’ils ont quelque chose de plus intelligent dans leur manche, c’est probablement trop leur donner du crédit.
L’état exécrable des politiciens (et « leaders » en général) est dû au système, qui récompense la psychopathie, la pensée à court terme, l’obéissance, la cupidité, etc.
La créativité, l’imagination, la gentillesse, la sagesse, etc. – les traits naturels « humains » sont tous des anathèmes pour le système technocratique (et pour l’état d’esprit de l’entreprise), qui ne fait qu’empirer au fil du temps à mesure que les traits négatifs sélectionnés se renforcent.
Ce que nous avons fini par avoir est une tyrannie mondiale, une tyrannie d’entreprise, détruisant toute vie (y compris les humains) sur la planète, alors qu’elle perfectionne la prison technologique qu’elle construit pour ses esclaves humains.
(commentaire de James sur le blog de Tim Morgan, 30 09 24)
La demande de naturalisation de Pavel Dourov, le patron de la messagerie Telegram, impulsée au plus haut niveau de l’État, malgré des alertes..dans le cas de Pavel Dourov, la demande est venue du plus haut niveau de l’État : la présidence de la République. "Emmanuel Macron avait rencontré le patron de Telegram et il y avait la volonté des deux côtés qu’il acquière la nationalité française"
Lucie Castets, le François Pignon de Matignon - Causeur
https://www.causeur.fr/lucie-castets-le-francois-pignon-de-matignon-289558
Lucie Castets, le François Pignon de Matignon ....Une énarque de gauche, voire d’extrême-gauche, essaie depuis quelques semaines de s’imposer comme Première ministre de la France, prétextant la « victoire » du NFP aux législatives. Quel est ce personnage prétentieux et que représenterait sa nomination, si jamais cela advenait?
Dans la crise de la vie politique française, tous les partis sont gravement atteints. Le Rassemblement national est plein « d’il-n’y-a-qu’à » mais vide d’idées applicables et plus encore de personnels qualifiés.
La droite républicaine est divisée sur tout, le social, l’Europe, la dette, les mœurs. Le macronisme, désarçonné depuis la rébellion des Gilets jaunes, n’est pas compris et encore moins aimé. Les écologistes devenus idéologues sont rejetés par l’opinion.
Mais sur ce navire sans boussole, le bord le plus malade est le gauche. Les partis Verts, socialistes et insoumis se sont unis autour d’idées bricolées, rustres et critiquées dans leurs propres rangs, à commencer par leur théoricien en chef Thomas Piketty. Cette gauche, voilà le plus grave, abandonne de tout ce qu’elle a appris du temps où elle a été au gouvernement, pour se complaire dans un pur simulacre de « la rupture » avec le capitalisme.
La gauche française a choisi d’habiter l’utopie et, croyant renouer avec « le Socialisme », se trouve fière d’être bête...
Eric le Boucher
https://www.lopinion.fr/politique/le-vrai-probleme-de-la-france-cest-la-gauche-par-eric-le-boucher?-Rt5Zu3kB4uQrF2ddkuXrm94lEDEiSJQ%3D&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=510471
Selon un sondage Odoxa, 82% des Français ont une mauvaise image des partis politiques et six Français sur dix souhaite la mise en place de coalitions pour voter des textes..
La défiance des Français à l'égard des partis politiques s'est renforcée après les récentes élections législatives anticipées, 82% d'entre eux ayant une mauvaise image de leurs représentants, indique un sondage Odoxa mis en ligne Le Figaro.
« Pas utiles » pour 69% des sondés
Réalisée du 17 au 18 juillet pendant que les députés se réunissaient pour attribuer les postes les plus importants à l'Assemblée nationale, cette enquête révèle que 82% des Français ont une « mauvaise image » des partis politiques et estiment très largement qu'ils ne sont ni honnêtes (89%) ni crédibles (88%).
Plus de deux tiers d'entre eux (69%) jugent également que les formations politiques « ne sont pas utiles ».
Avec une Assemblée nationale sans majorité, 61% des Français ne comprennent pas que « les partis politiques ne parviennent pas à mettre en place des coalitions pour proposer et voter des textes », souligne l'enquête.
La moitié des personnes interrogées (54%) estiment que le président Emmanuel Macron ne doit pas confier les clés de Matignon à un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, contre 43% qui pensent l'inverse.
Cette enquête d'opinion a été réalisée auprès d'un échantillon de 1 005 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 2,5 points.
https://www.leprogres.fr/politique/2024/07/21/82-des-francais-ont-une-mauvaise-image-des-partis-selon-un-sondage
Madame ou Monsieur le futur Premier ministre, quelle que soit la famille politique dont vous serez issu(e), une réalité brutale s’imposera dès votre arrivée à Matignon : vous serez à la tête d’un Etat en faillite.
A la mi-année, le déficit de l’Etat dépasse déjà les 120 milliards. C’est colossal. A titre de comparaison, deux ans plus tôt, le même déficit semestriel était de 76,1 milliards d’euros. Cinq ans auparavant, c’est le déficit public dans son ensemble (Etat, Sécu et collectivités locales) qui pesait 75 milliards... sur l’année, pas sur six mois.
Le noeud coulant du surendettement commence à se resserrer
Madame ou Monsieur le futur Premier ministre, cette fuite en avant budgétaire est restée indolore tant que nous profitions de l’argent gratuit de la Banque centrale européenne. Mais cette parenthèse enchantée s’est refermée début 2023. Depuis, les taux français ont pris trois points. Cela signifie que dans dix ans, la charge annuelle de la dette aura augmenté de plus de 100 milliards. Deux fois le budget de l’Education nationale. Le noeud coulant du surendettement commence à se resserrer.
Redressement. Madame ou Monsieur le futur Premier ministre, c’est dans ce contexte exigeant qu’il vous reviendra de déterminer les voies et moyens à emprunter pour assurer le redressement des comptes publics. Pour revenir sous les 3% en 2027, un effort de 100 milliards d’euros sur trois ans sera nécessaire. Deux voies sont alors possibles : réduire les dépenses - unique levier pleinement à votre main - ou augmenter les impôts.
Sachez cependant que les rentrées fiscales sont plus difficilement pilotables et que surtout, l’impôt a toujours été en France l'étincelle mettant le feu aux colères populaires. Or vous n'êtes pas sans savoir que cette colère est aujourd’hui au même niveau que celui des prélèvements obligatoires : au plus haut.
Dans l’attente de votre nomination, veuillez agréer, Madame ou Monsieur le futur Premier ministre...
Raphael Legendre
https://www.lopinion.fr/economie/lettre-au-futur-premier-ministre-a-la-tete-dun-etat-en-faillite?
L'effarante médiocrité de notre classe politique...Notre classe politique est désespérante de bêtise. Elle n'entend rien aux demandes des Français. Son manque d'intelligence l'amène à se comporter comme si nous vivions des temps ordinaires. Ce n'est pas le cas. L'heure est à la mobilisation générale, à la nécessité de faire cause commune, à se comporter enfin comme des adultes
Comme dans l’Argentine de Milei, “le poison de la revanche sociale” fait basculer la France Pour ce chroniqueur du journal espagnol “La Vanguardia”, l’économie française a “été mise KO par la mondialisation”, provoquant une paupérisation généralisée alliée à un recul des services publics dans les territoires. Une situation qui rappelle celle de l’Argentine, qui, après avoir tout essayé, a cédé au populisme de Javier Milei.
L'économie fantaisiste de l'extrême droite et de la gauche françaises....
L'extrême droite et la gauche vantent toutes deux des politiques populistes et non chiffrées.
La semaine qui s'est écoulée depuis qu'Emmanuel Macron a convoqué des élections anticipées a mis en évidence l'importance des enjeux, non seulement pour lui et pour l'avenir de la démocratie française, mais aussi pour la prospérité du pays. Alors que l'alliance centriste du président est à la traîne dans les sondages, les groupes de droite radicale et de gauche qui font la course en tête vantent tous deux des politiques économiques populistes et pour la plupart non chiffrées qui risquent de faire exploser le déficit budgétaire et la dette de la France. Dans le pire des cas, elles menacent de mettre Paris en conflit avec l'UE et de déclencher une crise du marché qui aurait des conséquences sur l'ensemble de la zone euro.
Bien que M. Macron ait réussi à ramener le chômage à son niveau le plus bas depuis près de vingt ans, à faire de la France un lieu d'investissement attractif pour les entreprises et à réformer les retraites, son bilan en matière de finances publiques n'est pas son point fort. Comme ses voisins, la France a dû faire face à la Covid, à l'inflation et à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les gouvernements de M. Macron n'ont toutefois pas pris suffisamment au sérieux l'assainissement des finances publiques. L'année dernière, le déficit budgétaire de la France s'élevait à 5,5 % du produit intérieur brut, la dette publique atteignant 110 % du PIB.
Mais le Rassemblement national d'extrême droite de Marine Le Pen et le Nouveau Front populaire de gauche qui s'est constitué pour le défier promettent aujourd'hui un dangereux mélange d'économies largement fantaisistes que la France ne peut pas se permettre. Le risque est que l'Assemblée nationale soit dominée par des blocs qui sont à la fois favorables à d'énormes augmentations de dépenses et prêts à déchirer les engagements de la France envers Bruxelles en matière de déficits et de dettes.
Le RN étant en tête des sondages, on ne sait pas exactement dans quelle mesure il conservera cette fois-ci son programme de l'élection présidentielle de 2022, qui, selon les estimations du groupe de réflexion Institut Montaigne, aggraverait le déficit de 100 milliards d'euros, soit 3,7 % du PIB, par an. Ses chefs de file, Mme Le Pen et M. Jordan Bardella, ont adopté un ton pragmatique, affirmant qu'ils devront donner la priorité à certaines mesures en fonction de leur marge de manœuvre budgétaire.
Interrogé la semaine dernière sur le fait de savoir si un gouvernement RN tiendrait sa coûteuse promesse de revenir sur l'augmentation de l'âge de la retraite à 64 ans décidée par M. Macron, M. Bardella s'est contenté de répondre : "Nous verrons bien". Il procédera toutefois à des réductions de la TVA sur l'énergie, les carburants et les denrées alimentaires. Ces mesures à elles seules creuseraient un trou important dans le budget, et le RN n'a présenté aucun plan significatif pour augmenter les recettes.
L'alliance de gauche, qui regroupe l'extrême gauche, les socialistes et les Verts, a dévoilé un programme radical comportant de vastes engagements en matière de dépenses, notamment l'abandon de la réforme des retraites de M. Macron et l'augmentation des salaires dans le secteur public. Elle promet quelques mesures pour augmenter les recettes, notamment la réintroduction de l'impôt sur la fortune et la suppression des allègements fiscaux qui favorisent souvent la classe moyenne supérieure. Mais il est illusoire de penser qu'un programme d'une telle ampleur puisse être financé uniquement en ponctionnant les riches.
Le danger pour la France est que ses perspectives budgétaires sont déjà assombries ; Standard & Poor's a abaissé la note de sa dette le mois dernier. L'un ou l'autre programme risquerait de provoquer le premier conflit avec l'UE depuis que celle-ci a adopté de nouvelles règles budgétaires. Toutefois, contrairement à la crise de la dette de la zone euro, ce conflit impliquerait la deuxième économie de l'UE et un État fondateur.
En dépit de l'effondrement de la semaine dernière, qui a porté les écarts de rendement des obligations allemandes à leur niveau le plus élevé depuis 2012, les obligations françaises sont toujours très demandées et, dans le pire des cas, la Banque centrale européenne dispose d'un nouveau pouvoir d'achat d'urgence d'obligations. Lundi, un haut responsable de la BCE a minimisé la nécessité d'activer ces pouvoirs. Mais il y a un manque inquiétant de conscience des dangers le long des flancs politiques de la France et dans le pays en général. L'alliance de M. Macron établit des parallèles avec la débâcle provoquée par les réductions d'impôts non financées de l'ancien premier ministre britannique Liz Truss en 2022, afin d'éveiller les électeurs aux risques. Malheureusement, ses arguments ne semblent pas faire mouche.
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
https://www.ft.com/content/90f12e3a-afff-4d85-87ba-f93d2539e2b8
Quel que soit le vainqueur des législatives, une cure d'austérité incontournable ?...La France et 6 autres pays ont été mis ce mercredi en procédure par la Commission européenne à cause d'un déficit public trop important. Si les belles promesses fusent dans le cadre de la campagne des élections législatives, sont-elles vraiment réalistes ? Réponse avec Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos. Ecorama du 20 juin 2024, présenté par David Jacquot sur Boursorama.com
Malheureusement, si peu de gens sont même faiblement alphabétisés scientifiquement (les politiciens étant généralement les plus analphabètes) cela sera compréhensible par très peu de gens – et encore moins par ceux qui détiennent les leviers du pouvoir. Les politiciens sont soumis à l’influence de divers groupes de pression et semblent avoir peu de capacité de penser de manière indépendante.
Ils considèrent ces groupes comme des « experts » plutôt que comme des propagandistes.
L’argent de la recherche est offert uniquement à ceux qui sont d’accord avec le consensus, donnant ainsi un biais intégré au système.
De plus, quel politicien serait élu s’il disait à tout le monde qu’ils allaient s’appauvrir à l’avenir et que rien ne pouvait être fait à ce sujet?
(commentaire internaute)
En 2015, alors ministre de l’économie, Macron avait bradé le groupe Alstom à l’américain General Electric. Aujourd’hui, Macron a demandé à l’une des entreprises les plus endettées au monde, EDF, de racheter les activités nucléaires de General Electric et notamment les parties de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle.
En 2015, GE avait racheté le tout pour €13 milliards et licencié plus de 1'000 employés. Les turbines Arabelle sont essentielles à l’industrie nucléaire. La question n’est pas de savoir si oui ou non il faut acheter cette division d'entreprise, mais comment et pourquoi Macron l’a vendue et quels étaient les intérêts derrière la transaction de 2015. De plus, ça tombe assez bien car le Russe Rosatom fait partie de la transaction.
Ce genre de décision souligne avec délicatesse le flair de Macron dans les décisions stratégiques.
https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1379-energies-economie-petrole-peak-oil-la-revue-mondiale-mai-2025.html
Car de deux choses l’une. Soit le pouvoir cache la vérité parce qu’il a fermé les yeux, acceptant un « quoi qu’il en coûte catégoriel », pour ne pas dire un hold-up consenti sur le dos des contribuables, au nom de la sacro-sainte paix sociale avant les Jeux olympiques. Soit il n’avait pas été informé des manigances des rentiers déconnectés de la SNCF, démontrant par là même sa négligence ou son incompétence – nos bureaucrates si fiers de leur supposée omniscience choisiront l’option...
Quoi qu’il en soit, la convocation par Bruno Le Maire du PDG de la SNCF, aussi théâtrale qu’illusoire, paraît bien fragile pour étouffer le scandale. Comment l’Etat impécunieux peut-il laisser hors de contrôle une entreprise à capitaux 100 % publics qui aura été renflouée en 2022 de 20 milliards d’euros – dont 3,2 milliards pour les seules pensions ? Et comment le gouvernement, autorité et justice en bandoulière, peut-il demander aux Français du privé, les seniors en première ligne, de travailler davantage tout en autorisant les employés du rail à partir de 9 à 18 mois plus tôt, tout en conservant une part de leur rémunération ? Est-ce un « dysfonctionnement » ? Non, c’est un reniement honteux.
Rémi Godeau
https://www.lopinion.fr/politique/retraite-de-la-sncf-irresponsabilite-au-sommet-de-letat?utm_campaign=Edition_de_7h30&utm_medium=email&utm_source=newsletter&actId=ebwp0YMB8s3YRjsOmRSMoKFWgZQt9biALyr5FYI13OrzvX4JyQgixkaJzpCEBODB&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=509493
« J'ai l'impression que la classe politique se contente de gérer le déclin, en alternant entre la purge et le chèque. Ça va très mal se finir. La France peut connaître une énorme crise des finances publiques, ou une révolte sociale à côté de laquelle les Gilets jaunes et les agriculteurs sont des gâteaux apéritifs. »
(David Djaïz, major de Normale sup, énarque, inspecteur des Finances, enseignant à Sciences Po, coprésident d'une agence de conseil, et ancien conseiller du président de la République.)
On a appris cette semaine que l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, neurologue de formation, secteur en pénurie de médecins, suivait une formation à la très chic clinique des Champs-Elysées pour se reconvertir dans la médecine esthétique, tout en restant député !
Il fait absolument ce qu'il veut de sa vie professionnelle, mais ce n'était pas le meilleur service à rendre aux responsables politiques au moment où leur image est si dégradée dans l'opinion. Le danger, c'est d'accréditer l'idée que la politique, ce n'est plus une mission au service du bien commun mais une ligne prestigieuse sur un CV, un booster de notoriété pour partir ensuite « faire du fric », comme disait Nicolas Sarkozy.
Attention aux symboles donc, surtout quand, comme Olivier Véran, on prétend lutter contre le Rassemblement national...
La macronie l’a échappé belle : elle a failli prendre un sacré coup de vieux en imposant à son gouvernement un grand bond en arrière de trente ans, retour à l’époque où le ministère de l’Education était cogéré avec les syndicats, produisant les résultats sur le long terme que l’on admire tant. Mais tout est sauf : François Bayrou ne sera pas ministre de l’Education. Il ne sera pas davantage ministre d’Etat, ni détenteur d’aucun portefeuille ministériel au titre plus ronflant que la réalité de son pouvoir.
Gabriel Attal l’a échappé belle : il n’aura pas, lui le jeunot, le gandin, de père la morale dans les pattes, pas de donneur de leçon sur la façon de gouverner le pays, d’écouter les Français, de conduire les affaires publiques. Pas d’ennemi de l’intérieur, en somme, même s’il devra compter avec cet adversaire de l’extérieur. Mais il l’était déjà, rien de nouveau sous le soleil de Pau.
Emmanuel Macron l’a échappé belle : il voit désormais clairement qu’il ne faut plus accorder au Béarnais « le bénéfice du doute ». Adepte des petits marchandages et de la petite phrase, François Bayrou va ainsi retrouver, au sein des dépouilles de la majorité, la posture qu’il a toujours affectionnée, celle de la corde qui soutient le pendu. Bien entendu, ce rétrécissement programmé des marges de manœuvre du gouvernement est une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui croient en l’urgente nécessité de l’action publique. Mais peut-être faudra-t-il qu’Emmanuel Macron perde un à un ses alliés pour qu’il accepte l’idée qu’il est empêché et se résolve à reconstruire, vraiment, une majorité d’alliances.
Nicolas Beytout
https://www.lopinion.fr/politique/ouf-francois-bayrou-ne-sera-pas-ministre?utm_campaign=Edition_de_7h30&utm_medium=email&utm_source=newsletter&actId=ebwp0YMB8s3YRjsOmRSMoKFWgZQt9biALyr5FYI13OrzvX4JyQgixkaJzpCEBODB&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=508719
La justice s’intéresse de près à la gestion du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes présidé par Laurent Wauquiez. Emplois potentiellement détournés, recrutement d’un proche venu de LR pour superviser la distribution des subventions, dîners somptueux... Deux enquêtes sont en cours...Le lundi 27 novembre 2023 au matin, cinq officiers de police judiciaire pénètrent dans les locaux de l’association Régions de France (RDF), quai de Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris. RDF représente les régions auprès des pouvoirs publics
Le chef de l’État, qui vient de perdre son premier grognard, Gérard Collomb, n’a pas su construire autour de lui un cercle de fidèles.
Un proche d'Emmanuel Macron, aujourd'hui en froid avec lui, avait coutume à son propos d'énoncer la sentence suivante : « On ne comprend rien au président si on n'intègre pas qu'il ne déteste personne et qu'il n'aime personne, à part Brigitte, côté cœur, et Alexis Kohler, pour la partie boulot. » Chef de l'État, animal froid ? Est-on condamné, après quelques années au sommet du pouvoir, à voir l'oxygène se raréfier et les fidèles s'égayer ?
La disparition ce 25 novembre de Gérard Collomb, qui fut l'un des premiers grognards d'Emmanuel Macron, l'un des tout premiers à croire en ce jeune homme venu de nulle part, a fait rejaillir l'image d'un chef de l'État solitaire qui peine à entretenir ses fidélités politiques, faute de temps comme de volonté. L'ancien ministre de l'Intérieur et maire de Lyon, qui avait claqué la porte du gouvernement en octobre 2018, avait, sur la fin de sa vie, pris ses distances avec lui. C'est aussi le cas de plusieurs autres anciens « premiers de cordée » de la macronie qui s'avouent désormais amers, sous le couvert bien sûr de l'anonymat, après l'avoir porté au pinacle et révéré.
« Pour Macron, les gens sont interchangeables »
L'appât du gain, si l'on ose dire, n'explique pas tout, tant s'en faut. Certes, certains de ces déçus n'ont pas obtenu les postes qu'ils convoitaient, mais c'est surtout le sentiment d'avoir été négligé qui transpire de leurs propos. C'est cet historique du mouvement En marche, rebaptisé Renaissance, qui avait tout plaqué pour le suivre et qui lâche aujourd'hui, comme dégrisé : « Je crois qu'on s'est trompé sur ce mec. »
Ou cet autre qui s'est plié en quatre, espérant entrer un jour au gouvernement – Emmanuel Macron avait tout fait pour entretenir cet espoir – et qui, depuis, n'a presque plus de nouvelles. C'est cet ancien ministre de premier plan dont le portable n'a plus affiché le nom d'Emmanuel Macron depuis des lustres. Ou cet ami déçu, qui nous met au défi : « Vous devriez tenter de dresser la carte du tendre d'Emmanuel Macron ! Il n'y a ni carte, ni tendresse. Pour lui, les gens sont interchangeables… Il a fait sa campagne présidentielle de 2017 avec des demi-soldes, ce qui était normal pour quelqu'un qui débarquait en politique. Mais qu'il n'y ait pas eu de poids lourds à ses côtés pour celle de 2022 signifie une chose : c'est qu'il n'en veut pas ! »
Le président a-t-il seulement le choix ? Lucide sur le fait que ceux qu'il a construits politiquement depuis 2017, les portant au sommet, n'hésiteront pas à lui tourner le dos, bien qu'ils lui doivent tout, lorsque sonnera l'heure de la présidentielle de 2027, si tel est leur intérêt.
La leçon de Louis XII
Certains de ses proches l'assurent toutefois, le président est un animal à sang froid qui ne sait pas « traiter » les gens, selon l'expression consacrée en politique, comme savaient si bien le faire un Jacques Chirac ou un Nicolas Sarkozy. Lorsqu'il était président de la République, ce dernier, immense affectif, ne manquait jamais de fêter l'anniversaire d'un ami ou d'un allié et célébrait les siens, entouré de ses éternels copains, les Pierre Charon et Brice Hortefeux, autour de grandes tablées. Politiquement, Emmanuel Macron est sur ce point le digne héritier de François Hollande. Un ami de l'ancien président socialiste, agacé que la garde rapprochée passe souvent au dernier plan durant son quinquennat, avait coutume de dire : « Quand on a un souci, il ne faut pas compter sur François ! Il peut nous regarder comme une tortue retournée sur le dos pour voir combien de temps on va mettre à se remettre tout seul sur nos pattes… »
Le rôle de Brigitte Macron
Susceptible et un brin rancunier, Emmanuel Macron n'apprécie pas qu'on lui dise ses quatre vérités. Comme Gérard Collomb l'avait fait en le mettant en garde contre la dangereuse image d'arrogance que renvoyait le pouvoir macroniste à l'entame du premier mandat. En septembre 2018, quelques semaines avant que n'explose la révolte des Gilets jaunes, le « premier flic de France » avait suggéré que, « peut-être, les uns ou les autres, nous avons manqué d'humilité ». « En grec, il y a un mot qui s'appelle hubris, c'est la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, vous pensez que vous allez tout emporter », avait-il poursuivi, déclenchant l'ire présidentielle, au point qu'un dîner d'explication à trois avait été organisé à l'instigation de Brigitte Macron.
Dans la galaxie présidentielle, c'est elle qui met du liant, qui réconforte les déçus. Si bien que certains des « Mormons », ces conseillers de la première heure, la surnommaient parfois, ironiquement, « le bureau des pleurs ». « Et pourquoi Macron n'a-t-il jamais pardonné à Manuel Valls, qui était si facile à récupérer ? » s'agace un ex-fidèle, en citant cette tirade prêtée à Louis XII au nom de la réconciliation : « Le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans. »
Moderne, le président préfère envoyer des textos que recevoir. Question de gain de temps et d'époque. « Et parce qu'il répugne à la confrontation intellectuelle ! » pique un déçu. De grands élus se plaignent ainsi de ne l'avoir jamais rencontré, à commencer par les présidents de région, jamais reçus collectivement et qui se perdent en conjectures. La maire de Paris elle-même souligne qu'elle n'a été conviée qu'une fois en six ans. « Il ne se comporte pas bien. Il ne nous a jamais appelés pour nous remercier, alors qu'on a passé des nuits à effacer les tags d'insultes qui le visaient sur l'Arc de triomphe », maugréait un proche d'Anne Hidalgo il y a peu, avant « l'affaire Tahiti ».
Si bien que le président apparaît comme un monarque condamné à l'isolement en son palais, où sévit une guerre des clans. Comme dit l'un de ses anciens affidés, froissé : « Il n'est pas darwinien, c'est juste qu'il n'aime pas manager les gens. Ça l'emmerde, profondément ! »
Un conseiller scientifique pour le gouvernement ?
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2023/10/09/un-conseiller-scientifique-pour-le-gouvernement/
Un conseiller scientifique pour le gouvernement ? Comment gouverner en tenant compte des savoirs existants ? Comment les scientifiques doivent-ils conseiller les pouvoirs politiques ? A cette question ancienne, un collège de 31 sociétés savantes viennent d’apporter une réponse précise et argumentée. Avec des propositions concrètes. Elle viennent s’opposer, frontalement, à une conception plutôt légère et obsolète
En réponse à la question au gouvernement d’une députée publiée ce mardi 10 octobre, le gouvernement revient sur le détail de la prise en charge des frais des anciens présidents de la République.
419 055 euros. C’est ce qu'ont coûté, à deux, les anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy, à l’Etat en 2022. Dans une réponse à une question de la députée socialiste, Christine Pires Beaune, datant du 4 juillet dernier, le gouvernement revient sur les moyens matériels et humains alloués aux ex-chefs de l’Etat.
Le décret n° 2016-1302 du 4 octobre 2016 prévoit notamment la mise à disposition de «locaux meublés et équipés» aux anciens chefs de l’Etat. Dans le détail, le loyer, les charges et les frais généraux sont pris en charge. En revanche, ces locaux doivent être utilisés comme des «bureaux professionnels» précise la réponse à la question au gouvernement. Dans le cadre de cet avantage, 169 646 euros ont été dépensés par Nicolas Sarkozy en 2022. François Hollande a, quant à lui, dépensé 153 903 euros en loyers et taxes.
Les anciens présidents de la République peuvent également bénéficier de la mise à disposition d’un cabinet de sept membres et de deux agents de service, et ce, pour une durée de cinq années à compter de la fin de leur mandat. Une fois ce délai passé, le dispositif est réduit à trois collaborateurs et un agent de service. Depuis 2017, Nicolas Sarkozy ne bénéficie plus que de cette prise en charge réduite. C’est le cas également pour François Hollande depuis mai 2022.
Plus d’un million d’euros de frais de protection
La rémunération de ces collaborateurs est déterminée par la grille statutaire de leur corps comme les autres agents de la fonction publique. Pour les contractuels, le niveau de rémunération varie selon la «qualification, la technicité et les compétences requises par le poste» précise la réponse. Ils peuvent aussi bénéficier d’indemnités de sujétions spéciales (ISS), soit des primes, dans le cadre du décret n° 2001-1148 du 5 décembre 2001. La moyenne de rémunération de ces collaborateurs était de 6 392 euros net pour le cabinet de Nicolas Sarkozy et de 5 448 euros net pour François Hollande en décembre 2022.
L’Etat prend aussi en charge les frais de réception et de déplacement pour l’ancien Président et un collaborateur pour les activités liées à leur mandat. Un véhicule et des conducteurs sont d’ailleurs mis à disposition par le ministère de l’Intérieur dans le cadre du dispositif de protection du Président. Ces frais ne sont pas pris en compte dans le total des dépenses de Nicolas Sarkozy et François Hollande. En 2022, ils s’élèvent à 1 303 050 euros pour le premier et 1 210 286 euros.
L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie fait face à des accusations de détournement de fonds au Parlement européen. Elle risque de devoir rembourser 600 000 euros pour un emploi fictif présumé de son neveu.
L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie se trouve aujourd'hui au centre d'une controverse qui pourrait avoir d'importantes conséquences financières. Selon des informations révélées par Le Monde le 11 septembre dernier, elle risque de devoir rembourser près de 600 000 euros au Parlement européen. Cette somme fait suite à des allégations selon lesquelles elle aurait employé son neveu, Florimond Olive, en tant qu'assistant parlementaire entre 2014 et 2019, sans que les missions correspondantes aient été effectivement réalisées. Michèle Alliot-Marie a une carrière politique riche, ayant occupé des postes ministériels sous trois présidents différents, ainsi que des fonctions de députée européenne à plusieurs reprises. Cependant, c'est son mandat de députée européenne qui est aujourd'hui au centre de la polémique. Les accusations portent sur l'utilisation de fonds parlementaires pour rémunérer son neveu, un emploi qui est désormais qualifié d'"emploi fictif".
Les révélations autour de cette affaire sont survenues dans le sillage de l'enquête sur les assistants parlementaires européens fictifs du Rassemblement national. Cette enquête a mis en lumière un système d'emplois fictifs au sein du parti politique dirigé par Marine Le Pen, anciennement connu sous le nom de Front national, en 2016. Le préjudice financier estimé à l'époque était de 7 millions d'euros. L'Office européen de lutte antifraude (OLAF) avait principalement visé le FN, mais l'attention s'est rapidement portée sur une vingtaine d'eurodéputés français, dont Michèle Alliot-Marie. Les journaux à l'origine de ces révélations affirment que l'OLAF avait recommandé au Parlement européen de réclamer 600 000 euros à l'ancienne ministre, qui a depuis pris sa retraite politique.
Cependant, cette recommandation n'a pas encore été validée par le Parlement européen, qui mène actuellement d'autres vérifications pour déterminer s'il y a d'autres sommes à rembourser. Le neveu de Michèle Alliot-Marie a répondu à ces allégations en affirmant que son travail d'assistant parlementaire avait été effectif, et il a également mentionné un long congé en 2017, qu'il avait pris pour participer au début de la campagne présidentielle de Michèle Alliot-Marie, campagne qui avait finalement échoué faute de signatures suffisantes. La décision finale repose désormais sur Michèle Alliot-Marie et son neveu, qui doivent prouver que le travail d'assistant parlementaire européen a été réalisé conformément aux règles en vigueur. L'issue de cette affaire pourrait avoir un impact significatif sur la carrière politique et la réputation de l'ancienne ministre.
Ce qui change ce 1er août montre que rien ne change en France. Prenez la hausse du tarif réglementé de l'électricité. Ce qui change : 22 millions de foyers français vont voir leur facture s’alourdir de 10 %. Ce qui ne change pas : l’Etat, donc les contribuables, va continuer de subventionner à crédit, pour des milliards d’euros, le coût de l'énergie, n’hésitant pas à financer par la dette des dépenses courantes.
Ce qui ne change pas : tétanisé par la menace de révoltes sociales, le gouvernement gaspille à tout-va puisque le «bouclier» ne sera toujours pas ciblée sur les plus démunis, qu’elle brouillera toujours le signal-prix dans un contexte de transition énergétique forcément inflationniste et qu’elle instillera toujours l’idée folle d’une administration protectrice partout et en tout, dans une société à irresponsabilité illimitée.
Ce qui ne change pas : il est quasi impossible de renoncer à des aides, sauf à se faire traiter l’ultralibéral ou d’austéritaire. Depuis 1974, les ménages modestes reçoivent ainsi à partir d’août une allocation de rentrée scolaire censée favoriser l'égalité des enfants devant l’accès à l'école, mais devenue un simple coup de pouce au pouvoir d’achat. Distribuez, distribuez, il en restera quelque chose...
Ce qui change, objecteront les Finances, c’est que l’exécutif va engager des économies sans précédent dans le budget pour 2024. Ce qui ne change pas : Bercy présente comme un exploit la baisse de dépenses exceptionnelles pour mieux camoufler son incapacité à redresser les comptes publics, un cas unique au sein de l’Union européenne. Ce qui ne change pas : la France étatiste et centralisée ne parvient pas à sortir d’un demi-siècle de déficits successifs, au prix d’un déni sur sa perte de souveraineté et sur son appauvrissement généralisé. Oui, le 2 août, rien n’aura changé.
Rémy Godeau
Ingérences étrangères : comment se tirer des balles dans les pieds - Vu du Droit
https://www.vududroit.com/2023/06/ingerences-etrangeres-comment-se-tirer-des-balles-dans-les-pieds/
comment se tirer des balles dans les pieds...il existe plusieurs expressions métaphoriques dans le langage familier pour qualifier ce qui arrive aux imprudents qui ont initié une action qui tourne à leur désavantage...Les jeunes loups du rassemblement national viennent d’en faire douloureusement l’expérience.
Fonds Marianne : "Mentir devant une commission, d'autant plus quand on est ministre, ce n'est pas admissible", l'avocate de la famille de Samuel Paty charge Marlène Schiappa...Le rapport des sénateurs sur le Fonds Marianne, le fonds créé après l'assassinat de Samuel Paty visant à financer la promotion de la laïcité, accable Marlène Schiappa qui de son côté, assure ne pas être intervenue. "Evidemment qu'elle est intervenue. C'est complètement établi"
La Commission d'enquête du Sénat a dénoncé "le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture" du Fonds Marianne, qui ont conduit à son "fiasco", lors d'une conférence de presse, jeudi 6 juillet.
Des conclusions accablantes. "Le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco" du Fonds Marianne contre le séparatisme, mis en place en 2021 par Marlène Schiappa, a conclu, jeudi 6 juillet, la Commission d'enquête du Sénat consacrée à ce dispositif controversé. "Le constat est sans appel sur la dérive de ce que nous appelons 'un coup politique' ", a asséné lors d'une conférence de presse le rapporteur de la commission, le sénateur (LR) Jean-François Husson.
Ce fonds doté de 2,5 millions d'euros avait été créé par en avril 2021 par Marianne Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, quelques mois après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty par un jeune radicalisé, pour financer sur internet des "contre-discours" à l'islam radical. "Nous avons le sentiment que le Fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication" par la ministre, a encore observé M. Husson.
La "promesse" inhérente à ce dispositif, "n'a pas été tenue, ce qui relève pleinement de la responsabilité politique de la ministre", a-t-il poursuivi. "Nous l'avons longuement auditionnée (...) je ne l'ai jamais vue proposer à notre commission d'enquête des éléments tangibles. Elle a eu beaucoup de pertes de mémoire, il y a certaines prises de parole qui sont consternantes de mon point de vue, et affligeantes", a étrillé le sénateur. Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds "ont effectué un vrai travail", mais ce n'est pas le cas des deux principales d'entre elles. Au final, le "label" du Fonds Marianne "devient un véritable fardeau", voire "un boulet attaché à l'allégorie de la République", selon lui.
Capital avec AFP
https://www.capital.fr/economie-politique/fonds-marianne-un-fiasco-la-lourde-charge-de-la-commission-denquete-du-senat-1473524
L'affaire du fonds Marianne, la honte de la démocratie française
https://www.slate.fr/story/248596/commission-enquete-senat-fonds-marianne-incompetence-schiappa
L'affaire du fonds Marianne, la honte de la démocratie française...Tout semble osciller entre naïveté, amateurisme ou incompétence, connivence et un brin d'autofiction. En ce sens, le fonds Marianne apparaît comme un précipité ou un miroir grossissant de notre vie publique et de l'action politique dans notre pays.
Les relocalisations : plus un fantasme politique qu’une véritable stratégie industrielle...Relocaliser . Les responsables politiques n’ont que ce mot à la bouche . Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour confirmer ce choix . Tantôt sur les batteries , tantôt sur la pharmacie. Le projet politique n’engage que celui qui l’écoute.
C’est le thème de communication du président des deux dernières semaines, entre interviews, déplacements sur le terrain, sommet avec les investisseurs et annonces triomphalistes. Mais si la plupart des médias ont relayé la propagande de l’exécutif docilement, la réalité, comme souvent avec Macron, n’a rien à voir avec la fable communiquée, quel que soit l’angle d’analyse pris.
Entre Orwell et Pravda
Mais comment les média peuvent relayer les éléments de langage de la présidence, sans les remettre en perspective par des faits pourtant basiques ? Service du pouvoir, incompétence : aucune des explications n’est vraiment rassurante… Car la réalité n’a vraiment rien à voir avec le conte sur papier glacé raconté depuis Versailles lundi. Un simple fait devrait disqualifier tout le discours de la majorité sur la réindustrialisation : notre déficit commercial sur les produits industriels, qui a battu un nouveau record en 2022, à 78,5 milliards d’euros, quatre fois plus qu’il y a 10 ans ! Pire, pour qui prend la peine d’étudier les statistiques, ce déficit a doublé en 3 ans, puisqu’il a augmenté de 15 milliards en 2022, après avoir augmenté de 7 en 2021 et 21 en 2020. Comment peut-on parler de réindustrialisation alors que notre déficit est passé de 35 à 78 milliards d’euros de 2019 à 2022 ? En fait, la situation s’aggrave…
D’ailleurs, la construction automobile en France a atteint un plus bas depuis 60 ans en 2022 ! Et, assez logiquement sur l’emploi, la situation n’est pas brillante non plus. La France comptait près de 5 millions d’emplois industriels dans les années 1970. Nous sommes tombés depuis à 2,7 millions, et ce chiffre semble être un plancher depuis quelques années. Cependant, avec la légère augmentation de la population active, cela revient à une légère baisse de la part des emplois industriels dans la population active, comme l’avait pointé Aurélie Trouvé. D’ailleurs, sur le front de l’emploi, les annonces faites à l’issue du sommet sont très modestes : à peine huit mille emplois, sur plusieurs années, 0,3% du total… Nous sommes dans l’épaisseur du trait. Pourtant, on imagine que ce total ratisse assez large, et ne comporte pas seulement les nouvelles discussions issues du sommet. Une réindustrialisation taille XXS.
Et c’est bien le problème de toutes ces annonces, comme l’a très timidement pointé Gilles Bouleau face à Macron lundi soir : chaque projet génère peut d’emplois en France, une trentaine en moyenne, bien moins qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne. Martial You, sur RTL pointaint il y a peu que les projets espagnols génèrent dix fois plus d’emplois. Voilà pourquoi la macronie ne rapporte que le nombre de projets pour raconter que nous serions les plus attractifs… Si nous comptions en nombre d’emplois créés, la position de la France serait beaucoup moins glorieuse. Comme toujours, la macronie manipule les statistiques grossièrement pour isoler le chiffre qui lui est le plus favorable, au mépris d’une représentation juste de la réalité. Pire, cette comptabilité omet les faillites, en forte augmentation.
Pire, ce faisant, les commentateurs à la mémoire courte, ou biaisés, oublient de mentionner la poursuite des soldes de nos actifs industriels, lourd passif du ministre Macron (Alcatel, Alstom, Technip), qui continue malheureusement malgré le discours sur la souveraineté et la réindustrialisation. Mais pourquoi la France a laissé filer Exxelia cette année, une pépite industrielle qui fournit Dassault, Airbus et Boeing ? En effet, nous savons trop bien que la prise de contrôle par des intérêts étrangers peut être le prélude à une délocalisation des activités. Voilà un autre point que Gilles Bouleau aurait dû mentionner. Idem sur le coût exorbitant des baisses de taxes destinées à améliorer notre compétitivité depuis 10 ans (autour de 100 milliards par an), qui n’a eu aucun effet positif sur notre balance commerciale…
Il n’y aura pas de réindustrialisation sans protectionnisme et politique industrielle, impossibles dans l’UE. Et si quelques usines ouvrent, il n’y a pas de véritable réindustrialisation, ni même de véritable politique mise en place pour le faire depuis dix ans. Il y a juste un exercice effarant de communication relayé trop servilement par la plupart des médias. Rappel utile que rien de ce que dit Macron ne peut être cru.
https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/reindustrialisation-la-nouvelle-248539
Il y a quarante ans, la France entamait le virage de la rigueur. Jean Peyrelevade, alors directeur adjoint du cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy entre mai 1981 et mars 1983 en fut l’un des principaux architectes. Reconverti par la suite en banquier, à la tête de Suez, de la banque Stern, de l‘UAP et du Crédit lyonnais, il livre aujourd’hui dans un essai, Réformer la France, paru récemment aux éditions Odile Jacob, une photographie sans concession de cette période vécue encore comme un traumatisme par une grande partie de la gauche. Son analyse de la politique économique d’Emmanuel Macron est tout aussi féroce.
L’Express : L’agence de notation Standard & Poor’s n’a finalement pas modifié la note de la dette française, une victoire pour le gouvernement ?
Jean Peyrelevade : L’agence Standard & Poor’s a maintenu au même niveau la notation de la France, en disant explicitement que sa décision était due à la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement. Les promesses de Bruno Le Maire ont donc été prises au sérieux. Que se passera-t-il d’ici deux ou trois ans, quand Standard & Poor's s’apercevra qu’elles ne sont pas tenables ? Du temps gagné ne veut pas dire que le problème est résolu, sauf à pratiquer un déni de réalité au profit du verbe…
Justement, vous avez été au cœur du virage de la rigueur de 1983. Depuis cette époque, on a l’impression que le mot rigueur est devenu tabou, même à droite de l’échiquier politique. Comment l’expliquez-vous ?
Le concept de rigueur a toujours été minoritaire à gauche. Encore aujourd’hui, ce courant politique est dominé par sa composante radicalisée, utopique pour ne pas dire démagogique. Jean-Luc Mélenchon en est la parfaite incarnation. La gauche réformiste, à laquelle j’appartiens, a été cachée, vilipendée, accusée de haute trahison pour avoir amorcé ce fameux tournant de 1983. Mais votre remarque est fondée : ce qui me surprend aujourd’hui, c’est que la droite, qui a longtemps porté la rigueur budgétaire comme l’une de ses valeurs cardinales, a abandonné ce combat. Il n’y a plus aucun discours économique structuré à droite. Pire, ce déni de réalité, qui a toujours dominé la gauche, s’est installé à droite et au sein même du gouvernement. J’ai retenu une chose fondamentale de mon éducation scientifique : la solution de tout problème est dans son énoncé. La première chose dont on a besoin pour construire un raisonnement structuré, c’est d’un diagnostic. J’estime qu’il n’y a plus aucun homme politique d’envergure nationale qui porte un discours de raison, de rationalité et de rigueur.
Bruno Le Maire défend pourtant la fin du "quoi qu’il en coûte"…
Je n’ai jamais vu un ministre des Finances aussi laxiste. Il pratique la fiction dans tous les domaines, même dans le champ professionnel ! Quant à Emmanuel Macron, il incarne le déni de réalité à lui seul.
Pourtant, pour une grande partie de l’opinion publique, Emmanuel Macron entraîne le pays dans une dérive néolibérale… On est très loin de la vérité, non ?
Selon moi, son problème principal est son inaptitude à bâtir un vrai diagnostic sur l’ensemble des sujets qu’on a à résoudre et, en même temps, une incapacité totale à se projeter dans l’avenir. C’est-à-dire à engager des opérations de long terme. Que reste-t-il de son action ? Des paroles parfois maladroites ou ressenties comme telles par une large partie du peuple. De ce point de vue, la manière dont il a supprimé l’ISF et simultanément diminué les allocations logement est lourde d’enseignements. Pour le peuple, il est donc un homme de droite. Pour moi, c‘est un homme de nulle part.
Regardez le dernier acte : celui du rapport commandé par la Première ministre à l’économiste Jean Pisani-Ferry sur le financement de la transition énergétique. L’analyse est déjà, de mon point de vue, assez hors sol et très optimiste puisque Jean Pisani-Ferry propose de résoudre le problème avec 25 points de PIB de dette en plus et un impôt de seulement 5 milliards d’euros par an sur le patrimoine financier des 10 % les plus riches. Et immédiatement, le gouvernement ferme les deux portes entre-ouvertes : pas de nouvel impôt et pas de dette supplémentaire. Donc, il ne nous reste rien pour financer notre part du problème n° 1 de la planète !
En parlant de réforme, il y a celle des retraites qui vient d’être adoptée. Vous êtes sévère : vous dites à la fois que le diagnostic du Conseil d’orientation des retraites est faux et que le report de l’âge à 64 ans est insuffisant. En même temps, vous avez soutenu la retraite à 60 ans en 1981…
Je reconnais que nous avons fait une erreur en 1981 sur les retraites, sans doute notre seule grave erreur. En réalité, l’âge de départ est un très mauvais concept. Le meilleur, c’est celui de la durée de cotisations. Avec l’outil du nombre d’annuités, vous pouvez jouer sur des incitations négatives ou positives pour conduire les gens à travailler plus longtemps sans casser le totem de l’âge. Mais sur le fond de l’affaire, on a, là encore, besoin d’un vrai diagnostic : en réalité, le déficit n’est pas d’une dizaine de milliards d’euros mais d’une trentaine car le déficit du régime de la fonction publique est volontairement masqué. De ce fait, la mesure adoptée du recul de l’âge à 64 ans couvre moins de la moitié des vrais besoins de financement de la retraite par répartition. Enfin, je regrette que le débat sur l’ajout d’une strate de retraite par capitalisation collective n’ait même pas été abordé.
Vous dites que les Français ont un rapport particulier au travail et vous affirmez même qu’ils sont "paresseux" en comparaison de leurs voisins européens. Un peu osé pour un homme de gauche, non ?
Quand je parle de paresse, je prends comme point de départ un fait statistique. C’est en France que les salariés travaillent le moins de tous les pays de l’OCDE. Dans l’imaginaire de gauche, l’idée selon laquelle le travail salarié est une forme de servage est très ancrée. Jean Jaurès l’exprime dans ces termes. Je pense que l’organisation du pouvoir économique en France, et notamment dans les entreprises de plus de quelques centaines de salariés, est telle que, inconsciemment ou pas, les salariés la ressentent comme une forme de servage. Cette paresse relative a donc des causes.
De fait, le conflit capital-travail est encore prédominant dans l’organisation de la société française, dans le fonctionnement du monde du travail, dans l’imaginaire politique. Les responsabilités sont partagées. Depuis des années, j’essaie d’expliquer la nécessité de développer une forme de capitalisme rhénan avec un vrai système de codécision des salariés. Résultat ? Nul ! Le syndicat le plus ouvert sur la question, la CFDT, ne veut pas entrer dans cette discussion. Car d’une certaine manière, le conflit capital-travail leur convient puisque, lorsqu’un vrai conflit s’installe, la CFDT est la plus à même de trouver un compromis. J’en ai parlé aussi avec le Medef, et notamment avec Pierre Gattaz, il y a quelques années. Il m’a répondu : "Moi jamais !". C’est pourtant une réforme fondamentale. Dans tous les pays du nord de l’Europe, la gouvernance impose une stricte distinction entre conseil de surveillance et directoire, et le premier n’est pas aux ordres des actionnaires.
Diriez-vous que les conseils d’administration ne jouent pas leur rôle en France ?
Mais ils ne le peuvent pas. Comment voulez-vous qu’un PDG rende des comptes au conseil d’administration qu’il préside ! Il y a un conflit d’intérêts évident. Qui s’est opposé aux fantaisies de Carlos Ghosn lorsqu’il était à la tête de Renault-Nissan ? Quelles conclusions le conseil en a tirées ? Rien… Dans les pays nordiques, le conseil de surveillance est là pour faire respecter l’intérêt social de l’entreprise. Il n’est soumis ni aux actionnaires, ni au management. C‘est une réforme assez facile à faire. L’invention du PDG est une invention de Vichy. Napoléon III, dictateur en politique mais avec de bonnes idées en économie, a écrit la première gouvernance des entreprises : il avait imaginé un pouvoir dualiste.
Or, en France, on déteste les structures duales, dans l’entreprise comme en politique. Le refus du dualisme est un facteur de division de la société française. Et donc une forme d’encouragement à la radicalité. Il faut s’attaquer à la question du pouvoir dans l’entreprise. Et c’est un ancien PDG qui vous le dit ! Autre exemple très parlant mais très symbolique : aujourd’hui le comité social et économique, qui rassemble les représentants des salariés et qui n’a d’ailleurs aucun réel pouvoir, est présidé par le chef d’entreprise, lequel délègue souvent son DRH. Dans les pays nordiques, ce comité est présidé par un représentant des salariés élu. Vous voyez la portée symbolique d’une telle décision !
Pour la transition climatique, vous proposez d’augmenter les prélèvements - TVA, impôt sur le revenu ou sur le patrimoine -, alors que la France est déjà championne d’Europe en la matière…
Premier point : si on augmentait le taux d’emploi des Français en le mettant au niveau des Allemands, il n’y aurait plus de problème de déficit budgétaire. Cela permettrait de dégager 10 points de PIB de plus, et donc 5 points de PIB de recettes publiques sans augmentation de la pression fiscale. Une économie dans laquelle les Français acceptent de travailler davantage, car ils ont un vrai pouvoir et peuvent participer aux décisions de leur entreprise, changerait tout.
Deuxième point : tout le monde s’accorde à dire que les dépenses de l’Etat doivent augmenter dans l’éducation, l’armée, l’hôpital, la justice et maintenant la transition écologique. Le problème, c’est que nous faisons aujourd’hui face à un déficit gigantesque.
Troisième point : les dépenses publiques sont vertueuses dès lors qu’il s’agit d’un investissement. Mais quel est le niveau d’investissement de l’Etat français ? Environ 1,5 % du PIB. Tous les gouvernements successifs, embêtés par la dérive des finances publiques, ont coupé dans les investissements pour financer des dépenses courantes. C’est une situation absurde et grave, à laquelle Emmanuel Macron n’a apporté aucun remède.
Pour la transition climatique, la première chose à faire est donc d’augmenter le taux d’emploi. Ensuite, je pense que nous serons obligés d’augmenter les impôts. Notre impôt sur la TVA, autrement dit sur la consommation, est l’un des plus faibles d’Europe, alors qu’on sait bien que la transition écologique demande d’investir beaucoup et de consommer moins. Qui le dit ?
Mais la réforme la plus nécessaire, et la plus délicate, c’est un impôt sur le patrimoine. En France, les inégalités de revenus restent stables. En revanche, les inégalités de patrimoine se sont creusées. Le patrimoine des ménages représente plus de cinq fois le PIB annuel. Depuis vingt ans, il a plus que doublé et progressé beaucoup plus vite que la richesse nationale. Les 10 % de ménages les mieux dotés possèdent un patrimoine de plus de 600 000 euros, alors que celui des plus modestes est inférieur à 3 800 euros, soit 160 fois moins. Un impôt modéré sur la totalité du patrimoine est, à mes yeux, un facteur incontournable pour restaurer une certaine cohésion sociale. Un impôt annuel sur le patrimoine de 0,1 à 0,2 % prélevé sur les 50 % des Français les plus riches, éventuellement progressif, rapporterait entre 0,5 et 1 % du PIB en recettes annuelles.
Dans le livre, vous épinglez l’inculture économique, l’illusion monétaire, voire l’anticapitalisme primaire de nombreuses figures de la gauche. Jean-Pierre Chevènement, par exemple, en prend pour son grade…
Chevènement, fondamentalement, a toujours été nationaliste et antieuropéen. Sa radicalité vient de là. J’ai toujours été étonné que des hommes politiques de réputation nationale, attachés à la grandeur du pays, puissent considérer que la dévaluation monétaire, aussi forte que possible, représente un acte de souveraineté. D’autant plus que Chevènement prétend comprendre l’économie mieux que tout le monde…
Heureusement, l’opinion publique française est largement devenue pro-européenne, même s’il y a des menaces venant de l’extrême droite, de l’extrême gauche, mais aussi désormais de la droite classique. L’Europe est le seul sujet sur lequel la gauche réformiste, sociale-démocrate, l’a emporté sur la gauche radicalisée. Aujourd’hui, la gauche est majoritairement pro-européenne, et on voit bien que le sujet est un caillou dans la chaussure de Jean-Luc Mélenchon. L’homme décisif, à cet égard, reste quand même François Mitterrand. Forcé par le tournant de la rigueur, il a eu l’habileté de s’en servir pour engager une vraie politique européenne.
Mais, hélas, sur tous les autres sujets, la gauche réformiste n’a pas osé s’affirmer et s’est laissé dominer. Pierre Mauroy a été un grand homme d’Etat, malheureusement pas reconnu comme tel, car trop discret. Mais même lui n’a jamais osé dire : "Je suis social-démocrate". Jamais ! Ma déception est, qu’après son départ de Matignon en 1984, il ne s’est pas engagé dans ce combat de l’affirmation du réformisme. Pourtant, il était libre et avait toutes les qualités pour le faire. Mais il se pensait minoritaire au sein du Parti socialiste et il était fatigué par les luttes intestines.
Et Jacques Delors ou Michel Rocard ?
Jacques Delors a renoncé lui-même à se présenter à l’élection présidentielle en 1995, alors qu’il était en tête des sondages. Le Parti socialiste venait à nouveau de céder à ses vieux démons et de basculer dans la radicalité verbale sous la conduite d’Henri Emmanuelli. Delors a cité la probable absence de majorité à gauche pour conduire ses réformes comme cause principale de son renoncement. C’était peut-être un défaut de caractère, ou un excès de lucidité…
Michel Rocard a lui a été tué par François Mitterrand, avec l’appui de Bernard Tapie qui a conduit aux élections européennes de 1994 une liste radicale provoquant l’échec de la liste socialiste.
Vous jugez sévèrement le rôle de Lionel Jospin, qui, Premier ministre, a selon vous bénéficié d’une conjoncture exceptionnelle en matière de croissance, mais n’en a rien fait…
Jospin est un ancien trotskiste. Pour lui, la seule chose qui compte est la politique. Toute décision n’est jugée que par son impact politique. Il a dit être en faveur de "l’économie de marché", tout en imposant, avec les 35 heures, à la totalité du patronat français le mode de gestion des entreprises. S’il avait fait une loi favorisant la réduction du travail avec des avantages fiscaux, on aurait pu comprendre. Mais là, il a imposé de façon arbitraire, sans préavis ni discussion, une hausse soudaine de 11 % du salaire horaire sur la totalité de l’appareil productif ! Les hôpitaux français ne s’en sont, par exemple, jamais remis. Et Jospin fait ça alors que la France entre dans l’euro. C’est-à-dire au moment même où n’importe quel économiste sérieux sait qu’on ne pourra plus régler nos problèmes de compétitivité par de la dévaluation.
Non seulement les ménages vont travailler moins pour un même salaire, mais Jospin a aussi diminué la TVA et le poids de l’impôt sur les revenus. Alors qu’il bénéficie d’une croissance exceptionnelle grâce à la conjoncture internationale, Jospin a utilisé la "cagnotte fiscale" pour faire de la démagogie à court terme plutôt que de restaurer l’équilibre des finances publiques. Rappelons aussi qu’il a mis un terme brutal au nucléaire de quatrième génération en fermant la centrale expérimentale Superphénix, une décision politique pour plaire à ses alliés Verts, et que nous payons chèrement aujourd’hui.
Quand vous regardez les chiffres, vous voyez que la désindustrialisation s’accélère énormément à partir du début des années 2000. La balance des paiements, jusqu’alors équilibrée, ne cesse depuis de se dégrader. Surtout, les grandes entreprises françaises sont celles qui ont le plus externalisé leurs activités. Mais je me mets à la place d’un industriel : si vous prenez soudain dans la figure une augmentation de 11 % du coût horaire décidée par l’Etat, vous ne construisez pas votre nouvelle usine en France.
Vous rappelez que les deux grandes icônes de la gauche, Jean Jaurès et Léon Blum, étaient très radicales sur le plan économique…
Il y a eu un écrasement horrible des classes ouvrières par la IIIe République. Clemenceau a par exemple envoyé l’armée contre les mineurs grévistes. Face à cela, Jaurès et Blum sont deux philosophes de formation qui n’ont aucune connaissance économique. Tous deux s’affirment comme anticapitalistes, souhaitant la disparition des patrons. Mais, à la différence d’un Jules Guesde, ils veulent prendre le pouvoir par la démocratie et non par la révolution. Jaurès a disparu trop vite, mais il appelait de ses vœux le collectivisme. Blum est au départ un marxiste encore plus orthodoxe, adhérant pleinement à l’idée de la lutte des classes. Mais il réalise qu’il ne peut prendre le pouvoir qu’à travers une coalition. Comme il est honnête intellectuellement, il tempère sa rigueur doctrinale, en centrant le Front populaire sur la résolution des seuls problèmes sociaux. En même temps, son gouvernement fragilise les petites et moyennes entreprises, le tissu économique de l’époque, ce qui lui vaut d’être lâché par le parti radical. Cependant, pendant la Seconde Guerre mondiale où il est fait prisonnier, Blum réfléchit aux échecs du Front populaire et nuance ses positions antérieures. Après la guerre, il essaie, avec Daniel Mayer, d’éloigner la SFIO de sa radicalité, mais c’est Guy Mollet, personnage opportuniste et médiocre, qui va dominer le parti pendant près de vingt-cinq ans, sans rien céder sur le plan doctrinal.
On répète souvent que la social-démocratie a disparu. En réalité, elle n’a chez nous jamais existé, toujours dominée, étouffée, par la gauche originelle, celle de la radicalité.
Aujourd’hui, l’anticapitalisme n’est-il pas à nouveau dominant à gauche, entre les Insoumis et une partie des écologistes ?
L’immense majorité des Insoumis et une forte proportion des Verts proclament que la disparition du capitalisme est un préalable au sauvetage écologique de la planète. Mais je constate qu’une gauche réformiste est en train de se recomposer et de s’affirmer en tant que telle. Les sondages montrent que pour la prochaine élection européenne, si chaque formation se présente, leur résultat global sera meilleur que celui de la Nupes réunie. Insoumis, écologistes et PS sont tous aux alentours de 10 %. Au sein même du PS, Nicolas Mayer-Rossignol a failli l’emporter. Je pense que la prochaine fois, Olivier Faure va tomber.
Je vois ainsi naître un début d’alliance, informelle, entre vrais sociaux-démocrates et réformistes non macroniens, qu’ils soient au PS ou pas, comme Mayer-Rossignol, Carole Delga ou Bernard Cazeneuve. Des macroniens venant de la gauche commencent eux à se demander ce qu’ils vont faire en 2027. Et il y a un dialogue possible avec une partie des écologistes, comme Yannick Jadot. Un travail de fond est en train d’être fait pour essayer de monter un programme de gouvernement, qui soit clairement réformiste. Il est plus que temps.
source : l'Express
L’ancien conseiller de Pierre Mauroy à Matignon dénonce dans un essai la folie de la « pensée magique économique », de Mitterrand à Macron. Percutant.
Diplômé de Polytechnique, où il a longtemps enseigné l'économie, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy sous le premier septennat de François Mitterrand puis banquier, Jean Peyrelevade a atteint l'âge (83 ans) auquel on ne retient plus ses coups. Son dernier livre*, à la fois docte et fluide, est un objet hybride passionnant. Mi-Mémoires, mi-vade-mecum pour sortir notre pays de sa torpeur. Jacques Attali, Laurent Fabius, Jean-Pierre Chevènement et, bien sûr, François Mitterrand… les principales figures tutélaires de la gauche de gouvernement en prennent pour leur grade. L'ex- conseiller des puissants n'épargne pas non plus Emmanuel Macron. Le président le lira-t-il ?
Le Point : Vous commencez votre livre par un avertissement : « Tout laisse à penser qu'à un horizon assez court nous sommes exposés au risque d'un retour d'une forme autoritaire, voire dictatoriale, de l'exercice du pouvoir. » Pourquoi ?
Jean Peyrelevade : Malheureusement, quand on regarde l'histoire des réformes en France, on se rend compte que la plupart d'entre elles ont été réalisées en dehors du cadre démocratique. C'est-à-dire sous la Révolution, Napoléon Ier, Napoléon III, ou à la Libération, avec le programme du Conseil national de la résistance. À deux exceptions près : les gouvernements de Léon Blum et de Pierre Mauroy. Ces derniers ont d'ailleurs un point commun : Blum a explicitement renoncé à son idéologie anticapitaliste ; Mauroy était un vrai social-démocrate, même s'il ne l'affichait pas. Certes, à droite, le président Valéry Giscard d'Estaing a essayé de régler un certain nombre de sujets, notamment sociétaux, mais il a fini par se faire trahir par ses alliés. On voit donc que le bilan est mince. Cette impuissance historique de la démocratie française à fabriquer de la réforme m'inquiète. Et elle me conduit à penser que nous sommes à nouveau dans l'une de ces périodes, nombreuses dans notre histoire, qui précèdent l'arrivée au pouvoir d'un personnage providentiel, ce qui est rarement compatible avec le cadre démocratique.
Votre ouvrage raconte notamment votre passage à Matignon, sous Pierre Mauroy. En résumé, c'est l'arrivée d'un homme des chiffres dans la jungle des utopistes…
À l'époque, la gauche était sous l'emprise d'une idéologie radicalisée et anticapitaliste. Au congrès de Metz, en 1979, les modérés, Pierre Mauroy et Michel Rocard, s'étaient fait balayer. Ce contexte explique le programme économique complètement déconnecté de François Mitterrand. Il consistait à faire de la relance keynésienne par la consommation au moment même où le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Paul Volcker, lançait la remontée des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation mondiale. La recette parfaite pour aller droit dans le mur. À cette époque-là, je cesse de militer et m'éloigne du Parti socialiste. Mais quand Pierre Mauroy, devenu le Premier ministre de François Mitterrand après l'élection présidentielle de 1981, m'appelle pour me proposer de le rejoindre à Matignon comme directeur adjoint de son cabinet et conseiller économique, j'ai une telle relation de confiance avec lui que j'accepte.
En quoi Pierre Mauroy était-il différent des autres socialistes ?
C'était un homme sérieux, attaché au principe de réalité. Dès la dévaluation du franc d'octobre 1981, soit six mois après l'entrée en fonction du président Mitterrand, il sait que le retour à l'équilibre économique est nécessaire. Pour lui, c'est la condition indispensable pour installer la gauche durablement au pouvoir. Il dit alors à François Mitterrand : « Monsieur le Président, si vous ne faites pas le tournant de la rigueur, vous allez terminer votre mandat sous les tomates. » Et, alors que sa pensée économique est tout à fait minoritaire, voire clandestine, chez les socialistes, il impose le retour au sérieux. Les opposants étaient nombreux dans nos rangs. Notamment Jean-Pierre Chevènement, qui a ensuite accusé Mauroy de trahison dans ses Mémoires. On nous a reproché d'avoir fait passer le pays du bonheur à l'austérité. On nous a fait des procès en « complicité avec le capitalisme ». Or, ce virage était nécessaire. Il faut se rendre compte de l'ambiance de l'époque. En mars 1983, Mitterrand dit ceci à Mauroy : « Je vous garde comme Premier ministre, mais on sort du Serpent monétaire européen (SME). » Ce à quoi Mauroy lui répond cette phrase formidable pour un non-économiste : « Je ne sais pas conduire sur verglas. » Si Mauroy avait obtempéré à cette demande du président, la France aurait eu une monnaie flottante, et probablement un destin semblable à celui du Venezuela ou de l'Argentine. C'est-à-dire un défaut monétaire, suivi d'un déclassement économique et d'une marginalisation sur la scène internationale. Mitterrand n'aurait certainement pas fait deux mandats. Et nous aurions été dans l'impossibilité de créer l'euro.
Pierre Mauroy est celui qui a abaissé l'âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans. Une mesure généreuse en principe, mais aux lourdes conséquences économiques. À l'époque, vous y étiez opposé. Avez-vous échoué à le convaincre ?
C'est la seule faute économique que je m'attribue. Il faut préciser que la situation démographique était bien différente : on ne voyait pas de problème à court ou à moyen terme à passer cette réforme. Le problème était à long terme, et je n'étais pas assez expert du sujet pour élaborer un argumentaire convaincant. Jacques Delors, alors ministre de l'Économie et des Finances, avait, lui aussi, ses doutes. Mais, de toute façon, nous étions minoritaires. A posteriori, il est clair que le passage à 60 ans a été une erreur. Ce que nous aurions dû faire, c'est raisonner non pas en âge de départ mais en nombre d'annuités, ce qui est plus facile à modifier dans le temps et plus souple pour les Français. On a d'ailleurs vu que la réforme portée par Marisol Touraine est passée bien plus facilement que celle d'Élisabeth Borne.
À vous lire, on comprend que François Mitterrand n'entendait rien à l'économie…
François Mitterrand n'avait aucune culture économique. Et il était entouré d'opportunistes et d'incompétents aux opinions multiples. Jacques Attali, alors conseiller spécial du chef de l'État, passait son temps à dire que la croissance économique mondiale allait revenir très vite et que les autres pays allaient suivre la politique française. Or, rien n'était plus faux ! Je me rappelle aussi le ministre délégué au Budget, Laurent Fabius, qui a milité jusqu'à la dernière minute pour la sortie du SME. Il y avait en outre les « conseillers du soir » du président, tous nuls en macroéconomie, comme l'industriel Jean Riboud, l'homme de presse Jean-Jacques Servan-Schreiber ou encore le financier Lucien Pfeiffer. Certains disaient : « Nul besoin de rétablir la balance commerciale ! » D'autres affirmaient : « Il suffit d'interdire les importations ! » Il faut enfin mentionner les fanatiques de l'endettement, dont faisaient partie Jean-Pierre Chevènement mais aussi, ce qui peut sembler plus surprenant, Michel Rocard. Ce dernier nous poussait à dévaluer le franc et à continuer, en même temps, la relance keynésienne, alors que nous étions dans un moment où l'inflation était gigantesque. En somme, il nous conseillait de mettre de l'huile sur le feu. Finalement, c'est Pierre Mauroy qui a sauvé le pays de toutes ces folies. Avec pour unique allié au gouvernement Jacques Delors. Les autres étaient tous dans la pensée magique économique. Le paradoxe étant que les socialistes l'étaient plus encore que les quatre ministres communistes, car ces derniers avaient quand même des liens avec le monde du travail, et en particulier l'industrie.
Ce déni de réalité économique reste-t-il d'actualité ?
Bien sûr. On entend le même type de discours fantaisiste aujourd'hui dans les rangs de la Nupes. De fait, à gauche, le déni est revenu deux ans à peine après le tournant de la rigueur. Et, depuis, il n'a fait que s'accroître, avec en outre une droite silencieuse et perdue. Le problème, c'est que la situation économique actuelle de la France est bien plus sombre que celle que nous avons eu à redresser il y a quarante ans. Notre pays est aux prises avec un déséquilibre budgétaire structurel et profond, alors même qu'il a devant lui un défi climatique immense à relever.
La part de la France dans les exportations de marchandises est passée de 5,1 % à 2,7 % depuis 2000, notre dette se situe autour de 3 000 milliards d'euros, ce qui nous classe parmi les mauvais élèves en Europe. Enfin, notre pression fiscale, à 45 % de la richesse nationale, est la deuxième plus forte du continent, malgré des services publics peu performants…
C'est exact. Et je voudrais ajouter deux autres points. En premier lieu, l'État français est débiteur net vis-à-vis de l'étranger. Autrement dit, nous avons plus de dettes que de créances vis-à-vis de l'étranger. Cela pose un problème de souveraineté. En second lieu, nous sommes, de tous les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), celui qui a le plus externalisé sa production (62 %). Cela veut dire que nos entreprises françaises préfèrent réaliser leurs investissements à l'international plutôt que sur notre sol. On n'en parle quasi jamais. Pourtant, c'est très préoccupant.
Comment expliquez-vous ces délocalisations ?
D'abord, on a détruit notre appareil productif, en le surtaxant par rapport à ses concurrents étrangers (impôts de production, cotisations sociales, etc.) : les prélèvements sociaux seuls pèsent pour 10 % du produit intérieur brut (PIB), contre de 7 à 8 % pour la moyenne européenne. Ensuite, il y a le problème de la relation au travail. Par comparaison, les Français sont paresseux. Ils travaillent moins que les autres, et ils sont nombreux à penser que le travail est un enfer. Cela plaide pour un changement du mode de fonctionnement du dialogue social en entreprise, avec moins de verticalité. Mais ce sera difficile, car on a fabriqué un conflit artificiel « capital contre travail », qui est lié à la radicalité de la gauche française et au mauvais comportement historique de la grande bourgeoisie du pays. Cette vision des choses est un fléau auquel il faut mettre fin.
Que pensez-vous de l'action d'Emmanuel Macron en la matière ?
Emmanuel Macron n'a aucune vision de long terme. Pour lui, la politique, c'est la prise du pouvoir. Mais pour faire quoi ? Ça n'a pas l'air d'avoir beaucoup d'importance à ses yeux. Il semble résoudre les problèmes uniquement quand ils se présentent à lui, sans vision longue. Chez lui, la parole paraît remplacer l'action. Il parle beaucoup, mais se soucie peu de déterminer un plan clair, et encore moins de veiller à son exécution. Or, tout dirigeant doit d'abord avoir une vision longue, et définir ensuite clairement les moyens de la déployer. À part la réforme du chômage et de l'apprentissage, je ne vois pas quelle mesure il faudrait mettre à son crédit. Six ans pour faire une mauvaise réforme des retraites, il fallait le faire ! D'autant que celle qui vient d'être adoptée ne suffira pas à équilibrer le système. On devra y revenir.
Vous écrivez : « Le pouvoir politique se vante de plus en plus bruyamment de l'attractivité de la France alors que nos entreprises, beaucoup plus qu'ailleurs, la fuient. » Vous soutenez aussi que notre pays masque sciemment la réalité de ses chiffres aux Français comme aux investisseurs. On nous ment ?
Oui, la France ment sur la réalité de ses chiffres. J'ai commencé à dénoncer la désindustrialisation française dès 2005. On la voyait très bien dans les données. Pourtant, personne n'en parlait. Aujourd'hui, aucun ministre ne parle du déficit de la balance commerciale. Tous les mauvais chiffres sont masqués aux Français. Avez-vous entendu le chef de l'État dire qu'il va falloir investir deux ou trois points de PIB de plus par an pour régler la question du réchauffement climatique ? Non. Pourtant tous les économistes spécialistes du sujet le savent. Et tous les conseillers de Bercy aussi. Qui le dit aujourd'hui dans l'espace politique ? Personne. Autre exemple : le gouvernement vient d'indiquer à la Commission européenne, dans un document qui l'engage, qu'il fera seulement +0,6 % de dépenses publiques en moyenne d'ici à 2027. Or, tout le monde sait qu'il n'y parviendra pas.
À vous entendre, il faut que le gouvernement s'attelle au désendettement s'il veut pouvoir répondre à la question climatique. Mais le Parlement comme la population semblent rétifs à tout retour au sérieux budgétaire. Comment procéder ?
Le gouvernement a barré tous les sujets qui pourraient rétablir l'équilibre : le premier est la relation des Français au travail. Si nous avions le même taux d'emploi que les Allemands, nous serions en excédent budgétaire. Qui s'en occupe ? Personne, semble-t-il. Deuxième sujet : les impôts. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, affirme qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts, après en avoir baissé, parfois inutilement. Donc cela veut dire un rétablissement des équilibres par la diminution de la dépense publique puisque l'on sait que la croissance ne sera pas suffisante. Je suis curieux : dans quoi coupe-t-on ? Pour le moment, le gouvernement n'apporte aucune réponse convaincante. Bruno Le Maire, décidément, préfère la fiction à la réalité.
« Réformer la France », de Jean Peyrelevade (Odile Jacob, 288 p., 22,90 €).
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L'atout majeur de Macron, c'est la médiocrité de ses opposants
https://www.slate.fr/story/245873/anti-macronisme-programme-mediocrite-opposition-nupes-republicains
L'atout majeur de Macron, c'est la médiocrité de ses opposants...L'anti-macronisme ne fait pas un programme....Rarement un président avait été tant encalminé. Plus précisément, tous les leviers que met à sa disposition la Ve République semblent hors d'usage
L'environnementalisme du roi Canute de Joe Biden
Sommes-nous en train d'assister à une relecture du roi Canute ordonnant aux vagues de se retirer ? Cette pensée m'est venue à l'esprit en lisant la dernière mesure prise par l'administration Biden pour faire avancer l'objectif fixé par le président en 2021, à savoir que la moitié des nouvelles voitures soient électriques d'ici à 2030.
L'analogie n'est pas exacte : la pensée actuelle est que Canute savait que ses courtisans se trompaient lorsqu'ils affirmaient qu'il pouvait arrêter la marée montante. Le roi était apparemment âgé d'une trentaine d'années et ne présentait aucun signe de déficience cognitive à ce moment-là, au bord de la mer. Mais considérons tout de même l'analogie.
L'analogie a été suscitée par l'ordonnance prise la semaine dernière par l'Agence de protection de l'environnement pour réglementer les émissions de dioxyde de carbone à l'échappement des voitures, des SUV et des camionnettes des années modèles 2027 à 2032. L'objectif était clairement de forcer les constructeurs automobiles à produire des véhicules électriques afin qu'ils représentent les deux tiers des ventes en 2032, soit environ 10 fois la part de 6 % qu'ils représentaient en 2022.
Le conseiller climatique de la Maison Blanche, Ali Zaidi, se dit convaincu que "l'ingéniosité des travailleurs et de l'industrie américains" peut produire cette énorme transformation de la fabrication et de la chaîne d'approvisionnement - ce qui ressemble à la confiance des courtisans dans la capacité de Canute à dominer les vagues
Le chef du principal lobby des constructeurs automobiles est manifestement sceptique. "La question de savoir si nous disposons des conditions nécessaires sur le marché et dans la base industrielle", a-t-il déclaré au Wall Street Journal, est "une question cruciale que nous devons continuer à examiner".
L'une de ces conditions est de savoir si les constructeurs automobiles peuvent se procurer les matières premières nécessaires à la production d'un si grand nombre de véhicules électriques. Selon l'analyste et historien de l'énergie Daniel Yergin, il faut environ deux fois et demie plus de cuivre que pour les véhicules à essence. Ce ne sera pas facile.
Près de la moitié du cuivre mondial est produit au Pérou et au Chili, deux pays politiquement instables. La nouvelle grande mine qui s'ouvre en Mongolie est enclavée entre la Chine et la Russie. Les batteries des voitures nécessitent du cobalt, dont quelque 70 % sont produits en République démocratique du Congo dans des conditions de travail que vous ne voulez pas connaître.
Enfin, il y a le petit détail qui consiste à savoir où les propriétaires de voitures électriques vont se procurer l'électricité nécessaire pour faire rouler leur véhicule. Il n'y a pas beaucoup de stations de recharge disponibles aujourd'hui. Même si c'était le cas, l'Amérique aurait besoin de beaucoup plus d'électricité qu'elle n'en produit actuellement pour alimenter un parc de véhicules électriques aussi important. De plus, l'approvisionnement en électricité des États-Unis est de moins en moins fiable.
Grâce aux écologistes, l'Amérique a progressivement abandonné les centrales nucléaires et les centrales au charbon, qui peuvent augmenter leur production de manière fiable pour répondre à une forte demande. Le pays dépend de plus en plus de l'électricité éolienne et solaire, qui n'est fiable que lorsque le vent souffle et que le soleil brille, ce qui n'est pas toujours le cas dans la majeure partie de l'Amérique du Nord.
D'ailleurs, les États qui bénéficient du plus grand soutien politique en faveur des énergies renouvelables n'ont malheureusement pas beaucoup de vent et de soleil fiables. La production éolienne actuelle est la plus élevée dans les Grandes Plaines, y compris au Texas. L'énergie solaire ne fournit que 16 % de l'électricité californienne, tandis que l'énergie hydraulique est limitée en dehors du nord-ouest du Pacifique.
Et ne comptez pas sur la construction de nouvelles centrales électriques pour accueillir tous ces véhicules électriques. Les progressistes excellent dans l'utilisation des procès environnementaux pour arrêter les nouvelles constructions - un point soulevé récemment par de jeunes libéraux réfléchis tels que Derek Thompson de l'Atlantic ("nous sommes à la traîne pour construire ce que nous avons inventé") et Ezra Klein du New York Times (qui déplore "une avalanche de règles et de normes bien intentionnées qui ralentissent les projets publics à San Francisco - et à l'échelle du pays"). Cet état d'esprit BANANA ("ne rien construire à proximité de qui que ce soit") menace de bloquer les centrales électriques, les lignes de transmission et les stations de recharge nécessaires à l'augmentation considérable du nombre de véhicules électriques ordonnée par l'administration Biden.
Mais les gens achèteront-ils ces voitures ? Même avec des subventions, les véhicules électriques coûtent plus cher que les véhicules à essence. Il faut beaucoup plus de temps pour recharger un véhicule électrique que pour remplir un réservoir d'essence. Les voitures électriques peuvent se transformer en briques si leurs batteries sont vidées par les climatiseurs ou les chauffages, souvent nécessaires presque partout en Amérique du Nord. Comme le rapporte Josh Kraushaar d'Axios, Gallup constate que seuls 12 % des Américains veulent un nouveau véhicule électrique, et 41 % disent qu'ils n'en achèteront jamais. Pew constate que 55 % des Américains s'opposent à l'élimination progressive des voitures à essence en 2035.
"La décarbonisation complète de l'économie mondiale d'ici 2050 est désormais concevable", écrit le grand historien des technologies Vaclav Smil dans son livre "How the World Really Works" (2022), "uniquement au prix d'un recul économique mondial impensable, ou à la suite de transformations extraordinairement rapides reposant sur des avancées technologiques quasi-miraculeuses".
Il semble que l'administration Biden se soit fixé un objectif qui ne peut être atteint qu'au prix d'un coût exorbitant et d'une résistance surdéterminée, ce qui conduit à soupçonner que l'administration Biden a émis cet ordre, comme l'ordre du roi Canute aux vagues, pour apaiser un groupe d'intérêt, en s'attendant à ce qu'il soit annulé par les tribunaux.
Michael Barone est analyste politique principal au Washington Examiner, chercheur résident à l'American Enterprise Institute et coauteur de longue date de l'Almanach de la politique américaine.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
https://www.realclearpolitics.com/articles/2023/04/21/joe_bidens_king_canute_environmentalism_149132.html
Post de Jean-Marc Jancovici sur LinkedIn ce matin, qui fait un carton monumental.
"Comme un certain nombre de personnes dans notre pays (et même au-delà !), j'ai écouté le discours d'Emmanuel Macron d'hier soir. Et comme beaucoup de français(es) qui en profitent pour devenir des animateurs de radio bistrot, cela m'inspire quelques commentaires .
Le premier est que notre président affirme que travailler plus va permettre de produire plus. Cela serait exact si c'était le travail humain disponible qui était le premier facteur limitant de notre production économique. Mais, en Europe et en France, ce n'est pas le cas. Depuis que nous vivons dans un monde de machines, c'est le parc de machines au travail - chez nous et chez les autres, car une partie de notre PIB consiste en des valeurs ajoutées "physiques" créées à l'étranger et rapatriées chez nous par des sociétés ou des activités financières - qui est le premier facteur limitant.
Cela explique pourquoi depuis 2007, année où l'Europe est passée par le maximum de son approvisionnement énergétique propre, le PIB n'augmente quasiment plus (son augmentation résiduelle provient pour partie d'artefacts comptables, de dette et d'une mauvaise correction de l'inflation des actifs), et la production industrielle plus du tout en volume (en tonnes).
Deuxième point très brièvement abordé (et qui a un lien avec le précédent) : le climat. La planification écologique a certes été évoquée, mais aucune annonce précise n'accompagnait cette déclaration d'intention, alors que juste après notre ministre de l'intérieur d'un soir a annoncé le nombre de brigades de gendarmerie qui va être créé en zone rurale, puis notre ministre de la santé d'un soir a annoncé des chiffres très précis sur le nombre de patients qui vont bénéficier d'un médecin traitant.
Or le réchauffement climatique a lui aussi - comme d'autres limites planétaires - le pouvoir de contrarier nos plans pour l'avenir (dont le "sauvetage des retraites"). Il est donc dommage que le lien ne soit toujours pas fait - du moins en apparence - entre le cadre physique dans lequel nos sociétés évoluent, et les projets que nous pouvons faire ou pas.
S'il ne veut pas lire "The Limits to Growth" (https://bit.ly/2HkwcIl ) parce que ça le déprime trop, peut-être que l'on pourrait conseiller à notre président de lire ou relire "De l'inégalité parmi les sociétés" (https://bit.ly/3KOtLjA ) de Jared Diamond (que j'ai trouvé bien plus intéressant que "Effondrement"). Cela lui rappellerait opportunément que l'économie est un système de représentation qui n'a pas beaucoup de capacité prédictive, et qui en aura de moins en moins à mesure que les ressources naturelles (dont un climat stable) seront de plus en plus difficiles d'accès.
La planification écologique, qui doit permettre de concilier limites physiques et projets pour l'avenir, il me semble urgent de s'y coller pour de vrai à tous les échelons de la société (à commencer par l'Elysée), et pas juste d'en parler !"
Lien vers le post :
https://www.linkedin.com/…/urn:li:activity:705397560077181…/
(publié par Cyrus Farhangi)
https://www.elysee.fr/emmanuel-mac…/…/adresse-aux-francais-2
La réforme des retraites tombe sous le sens, assure cet hebdomadaire conservateur britannique. Mais l’entêtement de président français se révèle contre-productif, en particulier pour ses ambitions internationales.
La “dernière aventure” d’Emmanuel Macron a tout d’une vraie galère, raille The Spectator. Grimé en Tintin à la une de l’hebdomadaire conservateur britannique, le chef de l’État français slalome entre les manifestants, les poubelles et les incendies dès l’entame de son second mandat à l’Élysée.
“À chaque génération, ou presque, la vie politique française se décide dans la rue”, constate le chroniqueur Jonathan Miller, dans ce numéro à paraître samedi 1er avril. Après 1968 et 1995, 2023 vient compléter la liste. “L’esprit révolutionnaire est tellement ancré dans la société française qu’il existe une force de police spécialisée dans la gestion des foules en colère”, raille le Britannique, résident du sud de la France, en référence aux CRS, unité sans équivalent outre-Manche.
Sur la question des retraites, pourtant, Emmanuel Macron a mille fois raison, assène Miller. La France vit “au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps”. Sa réforme, utile et nécessaire, vise à “sauver le système” par répartition. “Et ne sera sans doute même pas suffisante pour y parvenir”, prédit l’auteur de France, a Nation on the Verge of a Nervous Breakdown (“La France, une nation au bord de la crise de nerf”, non traduit en français). Les manifestants et les grévistes, de leur côté, se comportent “comme si on pouvait dépenser sans compter puis s’énerver au moment de payer l’addition”.
Les Français sont tout aussi entêtés
Mais l’approche inflexible du chef de l’État, dans le même temps, suscite le malaise. “Il a peut-être fait un très mauvais calcul.” Au point de s’enfoncer “dans le déni”, lâché même par “les journalistes qui l’adulaient” et des membres de son gouvernement aux ambitions à peine dissimulées :
“Il n’y a pas si longtemps, Macron espérait gouverner la France, mais aussi l’Europe de l’après-Merkel. Aujourd’hui, il se retrouve piégé par son manque d’intérêt pour les affaires courantes. Il est apparemment bien plus attiré par la scène internationale que par la tâche ingrate de diriger le pays.”
“S’il compte tenir tête à son pays, il va vite se rendre compte que les Français sont tout aussi entêtés”, annonce Miller. Sondage après sondage, une majorité significative de personnes interrogées assure soutenir le mouvement. Malgré les violences, contrées de “la seule manière enseignée dans les écoles de police française : avec des gaz lacrymogènes et des matraques”. Macron pensait, “à juste titre”, pouvoir réformer la France radicalement. “Mais tout ce qu’il a réussi à faire pour l’instant, c’est de liguer le pays tout entier contre lui.”
“Le Spectateur” est une institution de la presse britannique. Fondé en 1828, c’est le journal de référence des intellectuels et dirigeants conservateurs, mais aussi des eurosceptiques : The Spectator a soutenu la sortie de l’Union européenne lors du référendum de 2016. Réputé pour ses analyses et son ton incisif, il appartient depuis 1989 au même groupe que The Daily Telegraph.
"Qui aurait pu prédire la crise climatique ?" : la petite phrase d'Emmanuel Macron agace les scientifiques...cette sortie présidentielle est une maladresse de communication – le discours a été relu et enregistré – révélatrice : "Que personne n'ait relevé cette phrase, cela montre que les enjeux ne sont pas compris"...."C'est un discours qui rate le sens de l'histoire. Il aurait pu être tenu dans les années 1980, pas en 2022"
Macron et les coupures d'électricité: les ravages d’une reconversion tardive... ces années de méfiance vis-à-vis de la technologie nucléaire et de soumission à la doxa des Verts se payent et se paieront encore pendant longtemps. Manque d’attrait de la filière, absence de projets d’investissement
Enième polémique au sein du parti LR qui fait la démonstration des incohérences de son vote électronique. Le JDD a fait voter deux chats... et révèle la supercherie. Signe que les élections internes du parti LR sont arrivées à un stade comique, la révélation du JDD ce dimanche, qui annonce avoir fait voter sans contrôle deux chats. Oui.. oui deux chats.. A se demander qui parmi les adhérents à jour de cotisation ont des chats à faire voter, histoire de soutenir leurs candidats.
La Ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher est entrée dans l’album collector. Agnès est liée à une société pétrolière détenue par son père et ses enfants mineurs. Baptisée Arjunem, l’entreprise familiale partage des intérêts financiers avec Perenco, numéro 2 du pétrole en France, et détient plus de €1 million dans des paradis fiscaux.
Donc la ministre de la transition est assise sur un pactole créé par une entreprise pétrolière qui a évité les impôts en passant par un paradis fiscal.
Ainsi la ministre dont l’objectif affiché est de "sortir la France des énergies fossiles" baigne dans le pétrole. Est-il possible de placer la barre encore plus haut ?
https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1310-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-novembre-2022.html
«Agriculture, nucléaire: comment l’exécutif a mené la France vers le désastre»..« Il existe un parallèle incontestable entre ce qu’a subi la filière nucléaire et ce que connaît aujourd’hui l’agriculture française»....A la grande surprise de nombre de nos concitoyens, la France connaît aujourd’hui une incertitude concernant son approvisionnement en électricité pour cet hiver. Alors que notre pays s’est doté d’un considérable parc nucléaire faisant de la France le champion mondial de l’atome
Par peur des coupures d'électricité, c'est la ruée sur les groupes électrogènes
https://fr.businessam.be/coupure-electricite-ruee-groupes-electrogenes/
le discours de la Première ministre Elisabeth Borne sur l’état énergétique du pays, le 14 septembre dernier, n’a guère réussi à rassurer la population et les entreprises...Par peur des coupures d’électricité, c’est la ruée sur les groupes électrogènes...on ne parle pas de « petits » groupes électrogènes, mais d’installations capables d’alimenter tout un grand magasin...
Recharger le réseau EDF avec les batteries des voitures électriques… L’idée d’un ministre français. Si, si…Notre Ministre Pannier Runacher nous fait régulièrement des sorties pour le moins surprenantes. Certains disent qu’elle est « perchée », je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais je crois comprendre que ce n’est pas très aimable vis-à-vis de la ministresse.
"La France n'est pas prête aux événements actuels et d'autant plus ceux à venir". C'est en substance le message délivré, mercredi 31 août, par la climatologue Valérie Masson-Delmotte au gouvernement. Cette coprésidente du Giec, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, était l'invitée du séminaire gouvernemental consacré à l'écologie. Une intervention qui arrive à point nommé, après l'été caniculaire qu'a connu la France.
Dans sa présentation, une vingtaine de pages de graphiques que franceinfo s'est procurées, la scientifique insiste d'abord sur le fait que "cet été 2022 en France" est "emblématique de conséquences du changement climatique qui s'aggravent". Elle cite "un été le plus chaud derrière 2003", une "sécheresse plus généralisée qu'en 1976 et 2003" ainsi que des "incendies majeurs", des "vagues de chaleur marines" et "le recul des gaciers".
Des émissions de gaz à effet de serre record
Celle qui est également membre du Haut Conseil pour le climat, un organisme indépendant chargé d'évaluer la politique climatique française, rappelle ensuite que "malgré une action pour le climat qui monte en puissance", les émissions de gaz à effet de serre battent des records dans le monde. Elle explique que 100% du réchauffement aujourd'hui observé est le fait de l'activité humaine et qu'il a déjà atteint 1,7 °C en France et 1,1 °C à l'échelle globale.
La climatologue souligne que le niveau de réchauffement sera déterminé par les émissions à venir. "Chaque incrément de réchauffement supplémentaire intensifie des risques majeurs, dans chaque région du monde" et "intensifie la dégradation des écosystèmes et les risques de perte de biodiversité", résume Valérie Masson-Delmotte.
"Chaque décision compte"
Face à cette situation, "c'est le moment d'agir, chaque décision compte", a martelé aux ministres la climatologue, qui rappelle que l'enjeu pour la France est de doubler son rythme de réduction des émissions, actuellement insuffisant. Elle relève que "des leviers d'actions sont disponibles dans chaque secteur", "y compris les stratégies favorisant des styles de vie sobres en carbone".
Au-delà des mesures prises pour limiter le réchauffement à venir, Valérie Masson-Delmotte a évoqué devant le gouvernement la nécessité de prendre des mesures pour s'adapter aux effets déjà constatés. "Les écarts se creusent entre les mesures d'adaptation nécessaires et celles qui sont réellement mises en œuvre", constate-t-elle. A la fin de sa présentation, la scientifique liste toute une série d'obstacles à surmonter, où figurent notamment "la perception de l'urgence à agir", les "enjeux d'équité et de transition juste" et... la "volonté politique, l'exemplarité et le leadership des institutions, la dynamique collective".
https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/c-est-le-moment-d-agir-face-a-la-crise-climatique-ce-qu-a-dit-la-climatologue-valerie-masson-delmotte-aux-ministres_5335474.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20220902-[lestitres-coldroite/titre5]
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Planification écologique: quand c'est flou...
https://www.lopinion.fr/politique/planification-ecologique-quand-cest-flou
Planification écologique: quand c’est flou...le chantier est inédit. Il aurait pu avoir été enclenché à froid, il y a des années..Puisque ces mystères la dépassent, la technostructure feindra donc d’en être l’organisatrice : on comprend que les dirigeants d’entreprise restent sur leurs gardes.
Post de Jean-Marc Jancovici sur Linkedin :
"La quasi-totalité des départements français sont en restriction d'eau après une année de déficit et un mois de juillet historiquement sec et chaud (https://bit.ly/3BrhuPj ). Nous avons eu une vague de chaleur puis une autre, sur terre (https://bit.ly/3vsUziG ) et dans la Méditerranée (https://bit.ly/3zdDZEo ). La végétation brûle ou dépérit, les animaux meurent de chaud ou de soif, les bâtiments se fissurent, le niveau des cours d'eau est bas à très bas (https://bit.ly/3JgUF2H), et les récoltes diminuent (https://bit.ly/3QckfrT ).
Les Saoudiens viennent d'annoncer que leur pic de production de pétrole était en vue (https://bloom.bg/3SpBCYa ), après les russes qui l'ont passé (plus d'un quart du pétrole mondial à eux deux). Le gaz va manquer, et il est fort possible que nous ayons à relativement bref délai un problème sur le cuivre (https://bit.ly/3PSTmJF ).
Mais en fait tout va bien. Les décrets d'attribution des nouveaux ministres - ou des ministres aux compétences remaniées - du gouvernement Borne 2 viennent de sortir. Ces textes donnent aux ministres leur "feuille de route", et, même si nous ne sommes pas dans le "juridiquement contraignant", ils reflètent les priorités.
Résultat des courses : ces décrets continuent à être rédigés comme s'il n'y avait toujours pas de limites planétaires. Ces dernières n'existent donc pas pour notre gouvernement.
Par exemple, le décret concernant Bruno Le Maire ne mentionne pas les mots climat, pétrole, ressources, métaux, décarbonation : https://bit.ly/3vwvLpZ . Ce décret ne mentionne pas plus la résilience à développer face au changement climatique. Par contre notre ami doit "promouvoir la croissance", ce qui laisse entendre que ca ne dépend que de nous (on verra...).
Ces mots - climat pétrole etc - ne figurent pas plus dans les attributions de Pap Ndiaye (Education Nationale ; https://bit.ly/3zo3va3), Clément Beaune (transports ; https://bit.ly/3zhydlr), Olivier Klein (ville et logement ; https://bit.ly/3vq51Yo), Carole Grandjean (formation professionnelle ; https://bit.ly/3oFTQqz), et j'en passe.
La promotion de l'usage durable des ressources échoit à Christophe Béchu (https://bit.ly/3vQJBnx) alors qu'il n'a quasiment pas autorité sur les utilisateurs desdites ressources (les entreprises). Et le mot décarbonation n'apparaît pas plus dans sa feuille de route.
Dans "Collapse", Jared Diamond tente une nomenclature des facteurs qui peuvent amener une société à s'effondrer. L'un d'entre eux est "une réponse politique ou culturelle inadaptée" à des problèmes externes ou internes. Il me semble que nous sommes malheureusement en plein dans ce cas de figure."
(posté par Joëlle Leconte)
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/pfbid02XDhjhrHVUA1opLjjGdgGG8mf9zPHy8KHLwmFnRePnhB7ZB6DfC8679JGTcpVszGjl
Avec beaucoup d'humour, Jean Lassalle raconte son premier acte officiel en tant que Maire de Lourdios-Ichère après son élection en 1977 : l'enterrement d'un ancien adjoint qui tourne vite à la catastrophe...
Pour le patron des chasseurs, la canicule est une « manipulation » de la Nupes...Nouvelle sortie lunaire pour Willy Schraen. Selon le patron des chasseurs, parler autant de la canicule en France revient surtout à pousser les candidatures de la Nupes.
Environnement : pourquoi le défi que doit relever le gouvernement est titanesque...Le défi environnemental qui est devant Emmanuel Macron est un défi totalement titanesque et pour lequel certains ont même dit qu'il fallait se mettre en économie de guerre. ..
Élisabeth Borne taxée d’« ultralibérale », Pap Ndiaye attaqué sur sa personne… les anti-Macron s’opposent par anticipation. Un spectacle affligeant.
Dans quelques jours, les Français choisiront une majorité pour gouverner le pays. Ils feront aussi le choix de l'opposition qui ferraillera contre elle. En ces temps inquiets, éruptifs, le besoin de bretteurs intelligents, précis, utiles se fait sentir. De ceux qui élèvent le débat sans l'esquiver, et critiquent le pouvoir tout en se mettant à sa place.
L'opposition à Macron n'en prend pas le chemin, c'est un euphémisme. Caricaturale, elle s'oppose désormais par anticipation. Elle ne juge plus sur les actes, et encore moins sur les discours : par avance, elle décrète. C'est la critique a priori. Le jugement hors-sol.
À peine la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon était-elle connue que mélenchonistes et lepénistes affublaient cette dernière des pires qualitatifs. Dans leurs éléments de langage de plus en plus communs, ainsi que dans le répertoire de quelques socialistes et républicains, on retrouvait les mêmes adjectifs outrés et outranciers : antisociale, (ultra)libérale…
La même ultralibérale Élisabeth Borne qui a annoncé ce week-end le maintien du blocage des prix de l'énergie, un chèque alimentation, la revalorisation des retraites et minima sociaux, le triplement de la prime Macron… Un programme fort éloigné du thatchérisme dénoncé par les antimacronistes primaires.
Zemmour et Le Pen, eux, suivis par une partie de la droite, n'ont pas même attendu le discours du nouveau ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, pour le dépeindre comme un héraut de l'indigénisme et du racialisme.
Qu'il ne soit pas sur la même ligne que son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, c'est l'évidence même. Quelle est donc la conviction réelle d'Emmanuel Macron concernant un sujet aussi crucial que l'Éducation nationale ? Remplacer un républicain laïque, pourfendeur de l'islamo-gauchisme, par un chantre du multiculturalisme à l'anglo-saxonne : le président changerait-il de politique éducative comme de chemise ?
Parmi ceux qui tirèrent les premiers sur Pap Ndiaye, combien l'avaient seulement lu ou écouté ? S'opposer nécessite parfois de se plonger dans les écrits de son adversaire. Cela exige un effort. Disons-le tout net : certains, planqués ou non derrière l'anonymat des réseaux sociaux, le jugèrent à sa seule couleur de peau. Senghor, réveille-toi, ils sont devenus fous !
Dans les commentaires au sujet de Pap Ndiaye, il y a pourtant matière à divergences. Et il ne faudra pas se priver de le critiquer. Pourquoi serait-il intouchable ? Mais c'est sur le terrain des idées qu'il faut rester. Et juger sur les actes. Est-ce trop demander aux oppositions dans ce pays ? Quand ce n'est pas l'idéologie qui pense à leur place, c'est le réflexe pavlovien qui les fait tirer sur tout ce qui bouge. L'époque n'est pas à la foire. Il est temps de sortir les baltringues.
"Le premier raté écologique de Macron.🤦
« Le prochain mandat sera écologique ou ne sera pas » disait le président entre les deux tours.
Ça n’a pas fait long feu.
Les députés européens issus de la majorité (groupe Renew) ont voté contre l’interdiction du #chalutage de fond dans « toutes les aires marines protégées » (AMP), proposé par les verts. A la place, ils ont préféré une version peu ambitieuse et trop floue pour réguler efficacement cette activité qu’un député français de Renew Europe a proposé.
Car ces aires marines protégées ne le sont pas vraiment en réalité. Moins de 30% de leur surface est réellement protégée. Autrement dit, sur tout le reste de leur surface, la #pêche était « autorisée ».
Préférant les intérêts court termistes d’un secteur particulièrement impacté par les activités humaines, le parlement européen par le vote entre autres de nombreux députés français de Renew Europe a refusé de s'aligner avec la stratégie biodiversité adoptée en 2020 et qui vise à protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030. Évidemment la droite et l’extrême droite ont également voté contre.
Autant vous dire que ce n'est pas vraiment le début de quinquennat auquel on s'attendait.
Mais en quoi le chalutage de fond est-il un vrai problème ?
Tout d’abord parce que cette technique de pêche est incapable d’être sélective. Elle attrape sans distinction tout ce qu’elle peut, même si certaines des espèces peuvent être protégées.
Ensuite parce qu’en raclant le fond marin, des écosystèmes qui ont pu mettre des milliers d’années à se former sont détruits, arrachés. Les panaches de sédiments engendrés nuisent également cette #biodiversité.
En détruisant certaines espèces et en perturbant cette biodiversité, c’est tout l’écosystème marin qui est perturbé, déréglé. A commencer par les #ressources piscifères et en terminant par la capacité de nos océans à absorber une partie du CO2 que nous émettons (et qui l’asphyxie déjà par ailleurs).
L’argument avancé pour porter la version affaiblie du texte est celui de la brutalité des #changements socio-économiques engendrés par une mesure trop engagée. Mais ce n’est pas servir les pêcheurs que d’épuiser les ressources dont ils dépendent et de permettre la destruction d'un écosystème dont nous avons besoin !
Crédit à BLOOM Association pour le visuel!"
(publié par Cyrus Farhangi)
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/pfbid0wpVAnb9t1vuMYQhbkVJBzYtrKLVJUsyvH9zsv8HATfegLbeKhq8M4X67UNmRmcHrl
Derrière la dédiabolisation : le terrible programme de Marine Le Pen...Quel est le programme de Marine Le Pen ? À quoi ressemblerait la France si elle était présidente ? Décryptage. Et "spoiler alert" : Oui, Marine Le Pen est d'extrême droite.
L'office européen de lutte antifraude accuse Marine Le Pen et des proches d'avoir détourné quelque 600.000 euros de fonds publics, d'après des informations révélées samedi 16 avril.
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, et des proches, sont accusés d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen, au cours de leurs mandatures en tant qu'eurodéputés. L'accusation émane de l'office européen de lutte antifraude, selon un nouveau rapport révélé samedi 16 avril par le site français d'information Mediapart et remis à la justice française. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir reçu le 11 mars ce rapport, en cours d'analyse.
"Je m'étonne du timing toujours fort à propos de la révélation" et de son "instrumentalisation", a réagi auprès de l'AFP Me Rodolphe Bosselut, l'avocat de Marine Le Pen, en campagne pour le second tour de l'élection présidentielle, qui aura lieu le 24 avril, et où elle affrontera le président sortant Emmanuel Macron. Me Bosselut se dit par ailleurs "consterné par la façon dont agit l'Olaf (office européen de lutte antifraude), sans caractère contradictoire" et sur des "faits anciens de plus de dix ans" pour certains.
Marine Le Pen "n'a pas été convoquée par quelque autorité judiciaire française que ce soit", a-t-il ajouté, déplorant par ailleurs que ni lui ni sa cliente n'aient été destinataires du rapport final. Selon lui, l'enquête de l'Olaf est ouverte depuis 2016 et Mme Le Pen a été interrogée par courrier en mars 2021. Le nouveau rapport de l’Olaf, dont Mediapart publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches de son parti, le Rassemblement national (RN) et du groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL).
L'Olaf met en cause Marine Le Pen, trois autres anciens députés européens, son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN, et l'ENL. L'office les accuse d'avoir détourné environ 600.000 euros, dont il préconise le remboursement. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d'argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017. Depuis juin 2017, Marine Le Pen est par ailleurs poursuivie dans l'enquête menée à Paris sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen d'assistants du parti. Elle est mise en examen pour "détournement de fonds publics" et "complicité" de ce délit dans le cadre de cette enquête.
Capital avec AFP
https://www.capital.fr/economie-politique/marine-le-pen-accuse-de-detournement-de-fonds-publics-dans-un-rapport-europeen-de-lutte-contre-la-fraude-1434097
« Le dessein de Marine Le Pen est aux antipodes des discours unificateurs et pacifiques de la candidate »...En prévoyant d’ériger la discrimination et la xénophobie en principes constitutionnels, la candidate du RN à l’élection présidentielle rompt avec les principes républicains, explique dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».
Le panthéon de la naïveté politique compte de nombreux politiciens occidentaux...Comment la longue politique de concessions occidentales a fini par transformer un méchant en monstre..." ne pas faire des affaires avec des voyous'
INTERVIEW. Dans un essai au vitriol, le directeur de la publication de « Charlie Hebdo » met en garde contre la toxicité démocratique des Gafa.
Qu'est-ce qu'un bon président de la République ? La gauche va-t-elle disparaître ? Faut-il faire rendre gorge aux Gafa ? Comment faire de la France le pays le plus fabuleux du monde ? C'est sous une pluie battante de questions que Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, s'est attelé à la rédaction de sa longue Lettre au futur locataire de l'Élysée (Les échappés). Dans une missive acide et spontanée, le journaliste dresse un inventaire sans détour des problèmes que devra gérer – ou tout au moins tenter de gérer – le prochain président de la République. Qu'il s'agisse de questions de souveraineté, de spiritualité ou d'espoir collectif, le diagnostic de Riss ne transpire pas forcément l'optimisme. Qu'importe. L'humour restant la dernière politesse du désespoir, le lecteur pourra toujours s'amuser devant le reflet de son propre naufrage. Interview.
Le Point : Certains ont cru que les Gafa allaient nous aider à bâtir la nouvelle Athènes et une démocratie revivifiée. Que n'avons-nous pas vu venir ?
Riss : On n'a rien vu venir parce que la classe politique n'a aucune imagination. Elle suit ce qu'on lui met sous le nez. Zuckerberg veut faire du métavers ? Alors Macron dit à son tour que la France doit faire du métavers. Les politiques sont des suiveurs, ils n'ont aucun plan pour organiser la société et ne se fient qu'aux tendances qu'ils voient autour d'eux. Sans vision et sans ambition, pourquoi voter pour eux ?
Estimez-vous que la classe politique est dépassée dans son approche de la science et du progrès ?
Je pense que la classe politique n'a pas de culture scientifique. Ils craignent que s'ils se montrent suspicieux à l'égard d'innovations technologiques, on les accuse d'être obscurantistes ou passéistes. Alors, pour ne pas passer pour des ringards ou des réactionnaires, ils suivent tout ce qui leur semble vaguement innovant en se disant qu'ils passeront pour des gens innovants. Mais ce n'est pas ça, la modernité ! On attend de la classe politique qu'elle porte un jugement sur les développements des technologies et de la société. On a le droit, le devoir même, de porter un jugement moral sur ces développements ! Mais ils ne le font pas, par trouille de passer pour des vieux cons ou des boomers.
Vous pensez à quelqu'un en particulier ?
Quand Mélenchon parle des technologies ou d'Internet, on sent que c'est le candidat le plus vieux de tous et qu'il a peur de passer pour un ringard. Il en fait des tonnes sur l'innovation et la jeunesse… Lors de son meeting à Nantes, il tenait des discours à la Jules Verne en disant qu'on créera des machines qui prendront les courants froids au fond de l'eau et qui ramèneront les courants chauds vers le haut et que c'est la jeunesse qui fabriquera ces machines… Bref, on voit bien qu'il court, comme beaucoup d'autres, après une modernité qu'il ne comprend pas. Quand c'est nécessaire, un politique doit oser dire que certaines technologies ne sont pas adaptées à la société, car sa légitimité politique lui en donne le droit, et même le devoir.
Vous dites que les Gafa sont devenus des ennemis politiques…
Ce sont au moins des forces politiques dotées d'une puissance de diffusion qui dépasse allègrement la puissance de la cellule communication de l'Élysée… Les Gafa ont une puissance de communication mondiale, à la mesure de leur puissance économique. Le problème, c'est qu'ils ne sont soumis à aucun contrôle de la souveraineté populaire. Aux trois pouvoirs traditionnels de Montesquieu, on peut considérer qu'un quatrième pouvoir s'est ajouté, celui des Gafa. Or, le principe dans une démocratie, c'est que dès qu'un pouvoir émerge, il faut un contre-pouvoir. S'il n'y a pas de contre-pouvoir, apparaît alors une forme d'arbitraire.
La question est de savoir comment on rééquilibre l'exercice de ce pouvoir des Gafa. Aux États-Unis, Zuckerberg a récemment comparu devant le Sénat. Il était comme un petit élève qui n'en menait pas large. Les politiques ont fait les gros yeux, mais c'est tout. On ne peut pas compter uniquement sur le hasard d'une ancienne cadre de Facebook qui démissionne et révèle des dysfonctionnements de cette entreprise pour que l'on sache ce qui se passe réellement dans ces boîtes. Je pense que la classe politique mondiale devrait exiger que les gouvernements puissent faire partie des conseils d'administration de ces entreprises, pour au moins savoir ce qu'il s'y passe.
On peut quand même reconnaître des vertus aux réseaux sociaux. Depuis qu'ils existent, la communication n'a jamais été si facile, l'accès à la connaissance n'a jamais été aussi simple. Les réseaux sociaux sont imparfaits, mais ils contribuent à une forme d'émancipation, non ?
Moi, je ne pense pas. Une récente étude de l'Ifop* montre que le niveau de connaissance que les gens ont de certains événements liés au terrorisme depuis 10 ans suit le critère de l'âge… Plus les gens sont âgés, plus ils sont informés. Seulement 12 % des 18-24 ans affirment connaître l'affaire Illan Halimi ou l'assassinat de Mireille Knoll. Ce chiffre est hallucinant. Cela signifie que cette nouvelle génération qui ne voit le monde qu'à travers Internet n'a pas accès à l'évidence. L'accès à la connaissance ne peut donc pas se limiter à Internet.
Ceux qui lisent des journaux, des livres, écoutent la radio et regardent la télé ont beaucoup plus d'outils de compréhension du monde que ceux qui se contentent d'Internet. On peut s'émerveiller de voir des gamins de 12 ans utiliser Internet comme si c'était quelque chose de naturel, mais au final, les informations qu'on y trouve sont les mêmes et tournent en boucle : c'est de l'écume de connaissance. Ce n'est pas parce qu'il y a énormément d'informations sur Internet que ces informations sont énormément pertinentes… Trop souvent, les sites se copient les uns les autres. Internet donne l'illusion de posséder la totalité des connaissances humaines, alors qu'à vue de nez, je dirais qu'on n'y trouve pas plus de 15 % des informations dont on a besoin pour faire des citoyens bien instruits et bien construits.
Alors que faut-il faire ?
Je pense qu'il faut fédérer les pays d'Europe et les États-Unis pour exiger que les États puissent exercer la souveraineté populaire sur ces structures. Car, pour le moment, ces entreprises sont avant tout au service de leurs actionnaires, et pas de la souveraineté populaire. On pourrait imaginer créer des sociétés d'économie mixte de manière à ce que les États aient un droit de regard minimum sur les activités des Gafa. Ces entreprises sont tellement énormes qu'elles ne peuvent pas être gérées avec l'opacité du privé. Ces entreprises ne fabriquent pas des charpentes métalliques ou des fromages au lait cru, elles fabriquent de la connaissance, de la communication. Ce sont des secteurs stratégiques pour l'avenir des démocraties.
Est-ce que vous ne nous vendez pas un peu ici une réflexion de boomer ?
Boomer ou pas, j'en ai rien à foutre. Les milléniaux d'aujourd'hui sont les boomers et les vieux cons de demain. Aujourd'hui, ils se croient modernes, mais dans 50 ans, ils seront à leur tour dépassés, dévorés par ce qu'ils auront contribué à créer ! Ce qui est important, c'est de savoir ce que l'on peut faire pour qu'ils soient structurés politiquement et culturellement capables de faire des choix politiques qui aient du sens. Ce n'est pas Internet et les messages que les gens diffusent sur Instagram qui vont remplacer tout ce qu'ils n'ont pas lu depuis 20 ans. Rien ne compense rien. Je suis frappé quand je discute avec des collégiens ou des lycéens qui souvent me disent : « Oui, c'est vrai, je ne sais pas ça, mais je sais autre chose, ça compense. » Ben non. Ce n'est pas parce que tu connais tous les vainqueurs du Tour de France ou de Koh-Lanta que ça remplacera ton ignorance des tables de multiplication ou de l'Histoire de France. Ce n'est pas parce qu'on est un virtuose des réseaux sociaux que cela dispense de lire des classiques de la littérature ou des bouquins de géopolitique.
Vous dirigez un journal plutôt classé à gauche. Où va la gauche dans cette élection présidentielle ?
Quand on lit le vieux Charlie Hebdo des années 1970, on retrouve une gauche qui était dans le désir d'accéder au pouvoir et qui y consacrait toute son énergie militante. Elle cherchait réellement et sincèrement à conquérir le pouvoir. Cette énergie a commencé à décliner au soir du 10 mai 1981. Dans les années qui ont suivi l'élection de Mitterrand, les militants ont commencé à moins militer. Ils avaient atteint leur but, le pouvoir, et ils ont commencé à ressentir une forme d'autosatisfaction un peu paresseuse qui les conduira à le perdre à nouveau. Pour conserver le pouvoir, il faut en faire un usage ambitieux et sans arrêt mobiliser ses troupes. Il faut réexpliquer les combats et reconquérir les âmes à chaque génération…
Comment expliquez-vous que la gauche française soit à ce point divisée sur des sujets fondamentaux comme le nucléaire, la politique internationale, la laïcité ? On a l'impression qu'elle n'est plus d'accord sur rien.
Je pense qu'elle n'a jamais été d'accord sur rien, tout comme la droite d'ailleurs. Un leader de gauche, s'il veut entraîner derrière lui, doit être capable de définir ce qu'est l'intérêt général au-delà de son camp, c'est-à-dire pour le pays tout entier. On ne remporte pas une élection sans développer une vision qui bénéficie à tout le monde. Aux discours très marqués et parfois bornés de la conquête du pouvoir succèdent, de manière un peu magique, des discours d'unité. Le président est celui de tous les Français, y compris de ceux qui ne l'aiment pas.
Il faudrait à gauche une personnalité capable de voir au-delà de son camp afin de parler aussi aux gens qui ne sont pas de gauche. Ce qu'on voit aujourd'hui, à gauche comme à droite, ce sont des boutiques tenues par des boutiquiers. Chacun vise les législatives et non la présidentielle, d'où l'absence de vision. Les partis de gauche sont trop souvent dans une logique de IVe République. C'est un peu le même problème à droite aussi… Zemmour affirme qu'il veut réunir la droite, mais on voit bien qu'elle est totalement fracturée.
À gauche comme à droite, on a des candidats extrêmes qui prétendent devenir le barycentre de leur camp…
Oui, dans leurs rêves ! Zemmour a beau dire que son modèle est le RPR, il ne cherche absolument pas à rassembler son camp. Même chose pour Mélenchon, qui n'est pas un rassembleur, mais un orateur de la IVe ou de la IIIe République. Après, il y a le fond. Pendant longtemps, être de gauche, c'était croire au clivage de la lutte des classes. Mais après l'expérience Mauroy, la gauche s'est convertie au libéralisme et a cessé de proposer des choses innovantes. Elle a simplement montré qu'elle pouvait gérer comme la droite… Le dernier marqueur reste le sociétal. Là, on vire dans l'outrance pour cacher la misère. Quant aux propositions économiques, elle ne propose que de prélever davantage d'impôts sur une économie capitaliste… histoire de compenser les inégalités créées par le système capitaliste. C'est sans fin cette affaire. Cela revient à espérer que le capitalisme produise davantage, ce qui n'est, vous l'admettrez, pas vraiment au cœur d'une pensée de gauche…
(*Risque terroriste, antisémitisme : le regard des Français 10 ans après les attentats de Montauban et Toulouse. Étude Ifop pour le Crif, mars 2022.)
Dernier ouvrage paru :Lettre au futur locataire de l'Élysée (éd. Les échappées).
Propos recueillis par Clément Pétreault
Analyse de Jean-Marc Jancovici : "Le gouvernement a présenté hier son "plan de résilience économique et sociale" qui constitue la réponse de l'Etat à la situation tendue sur l'énergie créée dans notre pays par la guerre en Ukraine : https://www.gouvernement.fr/…/dossier_de_presse_-_plan_de_r…
La "gros du plan" vise à soulager les trésoreries : subvention des carburants (particuliers et professionnels), garantie par l'Etat de diverses catégories de prêts, ou décalage des paiements de la TVA (ou des charges sociales).
Mais ces mesures ne diminuent en rien notre dépendance aux importations de combustibles fossiles (au contraire la subvention aux consommateurs la pérennise). Nous ne serons pas en meilleure posture "physique" après ces mesures qu'avant.
Ce qui contribuerait à résoudre "physiquement" le problème à l'horizon de la semaine ou du mois serait la baisse immédiate de la consommation à ces mêmes échelles de temps. On peut songer (exemples illustratifs) :
- à la limitation de la vitesse sur autoroute
- à la mise en place à très bref délai d'un plan de covoiturage entreprises (domicile - travail = 1/3 de la mobilité en voiture)
- à l'optimisation du taux de remplissage des transporteurs routiers (obligation de remplissage minimum pour pouvoir rouler)
- à la baisse de la température de consigne dans tous les bâtiments chauffés au fioul ou au gaz (et même pour l'électricité dans la mesure où une partie de cette dernière est produite au gaz)
- à la baisse immédiate et réglementée du nombre de vols autorisés à décoller (avant covid 10% du carburant utilisé en France concernait l'aviation).
Le plan propose aussi une accélération des investissements "décarbonants" (bâtiments, mobilité, ENR). Outre que certains sont plus décarbonants que d'autres, ces mesures sont à moyen et long terme. Leur appliquer le terme de "résilience" à court terme est donc à nuancer.
En matière d'agriculture, le plan consiste à subventionner les éleveurs exposés à la hausse du prix des céréales, et à s'assurer que toute hausse sera bien passée au consommateur final via la distribution. A nouveau pas d'incitation à procéder autrement.
Enfin le plan évoque la diversification des débouchés pour les exportateurs (en 2021, la France a exporté 6,5 Mds € de biens vers la Russie) et la sécurisation des importations. Mais à court terme ces mesures sont partielles. Trouver de nouveaux clients est parfois rapide (forte demande et chaines logistiques faciles à modifier), mais pas toujours.
Et surtout pour les importations de métaux critiques (tungstène, palladium, platine...) la diversification des approvisionnements est un problème de moyen et long terme.
Après le covid, la guerre en Ukraine est une nouvelle forme de "démondialisation accidentelle" : rupture des approvisionnements ou des débouchés.
Ce que révèle ce plan, c'est que nous n'avons toujours pas pensé le 21è siècle très différemment du 20è."
(publié par Cyrus Farhangi)
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/519728809510673
"Dans son allocution aux français(es) effectuée ce soir, Emmanuel Macron a demandé au premier ministre, dans un contexte d'inflation énergétique renforcée par les événements en Ukraine, de "préparer un plan de résilience économique et sociale" pour répondre à la situation (à 10' dans la vidéo : https://lnkd.in/e7yp9g_p ). Le président a aussi indiqué qu'il fallait "augmenter l'indépendance du pays" afin de mieux maîtriser notre destin énergétique.
Vous savez quoi ? Ce cahier des charges est exactement celui du plan de transformation de l'économie française : https://lnkd.in/esiqHkbf
Notre pays utilise 4 fois plus de gaz que d'électricité pour le chauffage des bâtiments. 15% du pétrole est aussi utilisé pour le chauffage. Gaz et pétrole sont importés en totalité dans notre pays (et la Russie fournit un tiers du pétrole et du gaz communautaires en ordre de grandeur). Quelle meilleure occasion que les événements actuels pour décider de remplacer en 30 ans pétrole et gaz importés par de l'isolation et des pompes à chaleur ?
Nous souhaitons une agriculture moins consommatrice d'engrais azotés et plus riche en emplois. Les engrais azotés sont faits avec du gaz et la moitié des engrais azotés est importée.
Nous souhaitons une économie plus sobre en matériaux de base (acier, plastique et ciment). L'acier est aujourd'hui fait avec du charbon importé (en l'espèce plus souvent d'Australie que de Russie mais il est importé quand même !), le plastique avec du pétrole et du gaz importés, et le ciment avec des combustibles souvent importés.
Nous souhaitons des transports plus sobres. Les transports fonctionnent essentiellement au pétrole... importé.
Et il se trouve que ce plan répondrait aussi à une "petite" actualité du moment : la publication par le GIEC du rapport du groupe 2, qui explique que le rouleau compresseur du changement climatique est en marche.
A l'évidence, la population acceptera beaucoup mieux les décisions courageuses à prendre pour le climat si elles sont aussi les décisions à prendre pour diminuer rapidement notre dépendance à des ressources largement importées de Russie. De fait, c'est pour partie notre argent qui finance l'armée russe actuellement...
A quelque chose malheur est bon, l'occasion est probablement inespérée pour enclencher un tel plan de décarbonation accélérée.
Alors, M. Le président, chiche ?"
JM Jancovici
https://ilnousfautunplan.fr/
(posté par Joëlle Leconte)
Si la campagne présidentielle s’enlise dans la médiocrité, c’est qu’elle témoigne de l’appauvrissement de la classe politique....les chefs d’entreprise considèrent dans leur majorité que la campagne présidentielle tourne en rond et ne traite pas les vrais problèmes de la France. ..
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, était l'invité du Grand entretien de France Inter
Commentaire de Jean-Marc Jancovici : «Bruno Le Maire a fait quelques affirmations sur l'énergie sur France Inter qui m'ont semblé mériter quelques précisions.
Il a dit "L'Europe doit être indépendante du point de vue énergétique". L'Union importe actuellement 96% de son pétrole (dont 35% de Russie), 80% de son gaz (un tiers russe aussi) et 35% de son charbon. Elle importe 100% de son uranium, quasiment 100% de ses panneaux solaires, une fraction de ses éoliennes, 100% de son cuivre (nécessaire aux réseaux et appareils électriques), 100% des métaux pour batteries, et j'en passe. Ne pas dépendre de pays tiers pour des denrées indispensables à notre système énergétique sera hélas impossible. De quelle indépendance parle-t-on ?
Bruno Le Maire impute la hausse des prix de l'énergie à la "demande plus forte que prévue" en pétrole et en gaz à cause de la reprise. Il ne faudrait pas oublier ce qui a joué encore plus (sans jugement de valeur sur la pertinence de la hausse des taxes) : la mise de l'électricité dans le marché (qui cale les prix spot pour tous sur le mode de production le plus onéreux), le prix des quotas qui atteint pas loin de 100 euros la tonne de CO2 et qui renchérit le MWh au gaz, la hausse des taxes sur les carburants (notamment le diesel) et enfin la fiscalité (d'abord affectée aux ENR, puis non affectée) qui a augmenté sur l'électricité.
Il espère que d'ici la fin 2022 les prix vont baisser. Que disent "les marchés" ? Le prix du gaz pour livraison dans un an et dans deux ans est à peu près le même que le prix pour demain. Un peu plus loin il a parlé de "sortie de crise". Mais si le gaz reste proche de 100 euros le MWh (et donc l'élec pas loin de 250 avec le rendement des centrales et le prix du CO2) pendant 2 ans, ca n'est plus vraiment "une crise", c'est plutôt un nouvel état de fait....
Bruno Le Maire explique que l'Etat a imposé une charge de 8 milliards à EDF (dont une partie financera une filiale de Total !) "parce que c'est une entreprise publique" et "sous le contrôle de l'Etat". Cela veut-il dire que l'on ne peut pas, au nom de l'intérêt général, imposer une charge à une entreprise privée ? Que l'Etat n'a aucun contrôle sur le secteur privé ?
Le ministre qualifie EDF de "service public". Objection votre honneur : si on a voulu un marché concurrentiel il n'y a plus de service public. Il y a des concurrents, et si on fait les poches de l'un d'eux on doit faire les poches de tous. Cela n'empêche pas l'invité de dire un peu plus loin que pour les pétroliers "c'est à eux de faire des propositions" (aucune obligation !). Amusant...
Enfin notre ministre déclare que "nous avons des besoins en électricité décarbonés infiniment supérieurs à ce à quoi nous nous attendions". Pour ce que j'en ai vu depuis 20 ans, la question de la disponibilité physique future de l'électricité décarbonée n'a jamais fait l'objet d'une "attente" quantifiée du monde politique : elle a fait l'objet de certitudes d'une absence de difficultés fondées sur... rien.»
https://www.franceinter.fr/…/l-invite-de-8h20-le-grand-entr…
(posté par J-Pierre Dieterlen)
Retour à la case prison pour les époux Balkany ? ils "passaient leur temps à jouer avec le feu" et qu'ils ont montré une "absence totale d'efforts pour apurer leur dette fiscale". .."propos véhéments (...) souvent outranciers voire outrageants tant à l'égard du personnel de l'administration pénitentiaire "
Gaston Flosse définitivement condamné pour détournement de bien public...La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi de l’ancien président de la Polynésie française, Gaston Flosse, rendant définitive sa condamnation pour abus de confiance et détournement de bien public.
Quand Rama Yade réclamait salaire et voiture de fonction à l’UMP Dans son livre à paraître début janvier, Jérôme Lavrilleux raconte une anecdote cinglante concernant l’ancienne secrétaire d’Etat, relate Le Point, jeudi 30 décembre.
Le grand prix de l’humour politique 2021 décerné à Marlène Schiappa Comme chaque année, les prix de l’humour politique récompensent les meilleures répliques des hommes et femmes qui font la France.
Bilalian : « Beaucoup de politiques font un clafoutis avec une cerise »...L'ancien présentateur du 20 heures livre pour « Le Point » son analyse sur le traitement médiatique de ce début de campagne.
Le gouvernement Castex est « le plus cher de la Ve République » Avec un nombre record de conseillers, le gouvernement actuel est le plus cher depuis 1958. Une étude réalisée par René Dosière, ex-député PS et président de l'Observatoire de l'éthique publique, recense 559 conseillers ministériels au 1 er août 2021. Soit 79 % de plus que celui d'Edouard Philippe en 2019
Dans « C’était écrit, la chute de la maison Balkany », le journaliste Félix Seger retrace l’histoire de ce couple emblématique de la scène politique française depuis quarante ans, condamné récemment pour fraude fiscale et encore mis en examen dans diverses affaires..ils sont sous bracelet électronique et peuvent sortir de chez eux seulement quatre heures par jour...
Fraude fiscale : Après le retrait de sa Légion d’honneur, Isabelle Balkany dénonce une « humiliation »...Le code de la Légion d’Honneur prévoit pour les Français qu’un « comportement contraire à l’honneur » peut conduire à un blâme, une suspension ou une exclusion de l’ordre
« Les politiques parlent tout le temps, mais ils n’ont rien à dire ».... Les deux figures de LCI Arlette Chabot et Élizabeth Martichoux analysent la défiance et le désamour des Français pour la politique....
Evènement « arrangé ».....Vous vous souvenez de l’histoire de l’auto-stop ?..Le problème d’Edouard Balladur premier ministre de l’époque c’est son manque de capacité à « faire peuple »....Il fallait donc combler le déficit d’image qu’avait Edouard Balladur.
Six partis politiques en déficit, dont le PS et le RN.....le Rassemblement national de Marine Le Pen apparaît comme le parti le plus endetté, selon l’examen annuel de la Commission nationale des comptes de campagne.
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C'est gratuit, c'est le père Noël qui paye
https://www.contrepoints.org/2020/12/24/387240-cest-gratuit-cest-le-pere-noel-qui-paye
C’est gratuit, c’est le père Noël qui paye......... L’État aime jouer au père Noël. Souvenez-vous juste que sa besace, c’est votre porte-monnaie, ....parfois, nous agissons et pensons comme si des phénomènes similaires à la distribution de cadeaux de Noël étaient possibles.
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Les dangers de l'inculture technique de nos gouvernants
https://www.contrepoints.org/2020/12/13/386466-les-dangers-de-inculture-technique-de-nos-gouvernants
Une étude internationale classe les collégiens français parmi les moins bons de l’Union européenne, en maths et en sciences. Apparemment cette faiblesse n’est pas nouvelle et l’inculture technique de nos gouvernants en est la triste et flagrante illustration...
René Dosière a estimé le coût salarial du gouvernement de Jean Castex à 185 millions d'euros par an. Une somme élevée, mais pas excessive, selon l'ancien député, désormais président de l'Observatoire de l'éthique publique.
Les archives du Conseil constitutionnel qui viennent de s’ouvrir racontent, 25 ans après, comment l’institution a manoeuvré pour valider les comptes de campagne de Jacques Chirac et d’Édouard Balladur en 1995. Les deux candidats avaient pourtant largement dépassé le plafond des dépenses autorisées et commis de nombreuses irrégularités.
Après l'élection présidentielle de 1995, le Conseil constitutionnel a validé les comptes de campagne de Jacques Chirac et Édouard Balladur en dépit des nombreuses irrégularités qu’ils comportaient. En droit, les deux comptes auraient dû être rejetés avec des conséquences financières et politiques incommensurables pour les deux hommes. C’est ce qui ressort des archives de l'institution, qui viennent d’être rendues publiques 25 ans après leur rédaction, et que la Cellule investigation de Radio France a pu consulter.
Tout au long des trois mois qu’a duré l’examen de leurs comptes, les "Sages" ont minoré, dissimulé, effacé les infractions commises par les deux candidats, malgré les constats clairs et circonstanciés des rapporteurs chargés de l’examen des comptes. Ces éléments étaient déjà partiellement connus. En 2010, une fraction de ces archives avaient été saisies par la justice dans le cadre de l’instruction sur le volet financier de l’affaire Karachi. Un an plus tard, un conseiller constitutionnel de l’époque, Jacques Robert, rompt en partie son serment de secret en donnant quelques détails sur ce qui s’était dit dans le huis-clos de la rue de Montpensier.
Mais à ce jour, la preuve qu’un président de la République a pu être élu en France malgré des infractions majeures dans le financement de sa campagne n’était toujours pas établie. Pas plus qu’il n’était certain que les garants de la Constitution avaient bafoué le droit. Ces faits sont désormais irréfutables.
Le plafond des dépenses de campagne largement dépassé par Jacques Chirac et Édouard Balladur
Les candidats à la présidentielle de 1995 ont déposé leur compte de campagne début juillet au Conseil constitutionnel, comme le prévoyait la loi en vigueur à l’époque (aujourd’hui, c’est la commission des comptes de campagne qui remplit ce rôle). Une équipe de rapporteurs - de jeunes conseillers d’État ou de la Cour des comptes - a été constituée pour les examiner. Après trois semaines de travail, ils présentent aux "Sages" leurs premières conclusions, les 28 et 29 juillet. Laurent Touvet, le rapporteur principal du compte d’Édouard Balladur donne le ton : "Il nous est vite apparu que le souci de l’association de financement de M. Balladur a été de maintenir les dépenses du candidat sous le plafond de 90 millions (...). D’ailleurs, les factures sont d’autant plus rares que les manifestations sont proches du scrutin", explique-t-il.
Parmi les bizarreries repérées par les rapporteurs, le candidat Balladur n’a déclaré que trois permanences de campagne, alors qu’ils en ont identifié 86 sur tout le territoire. Ils ont également recensé des dizaines de meetings pour lesquels on ne leur a fourni aucune facture. Édouard Balladur a clôturé son compte à 83 millions de francs, ce qui est assez proche du plafond de dépenses du premier tour, fixé à 90 millions. Après avoir écouté le rapporteur, le conseiller Jacques Robert conclut : "Donc si vous en ajoutez, on dépasse le plafond."
Le lendemain, c’est au tour du rapporteur principal du compte de Jacques Chirac de faire part de ses interrogations. Le président élu a arrêté son compte à 116,6 millions de francs, tout près du plafond de 120 millions autorisés au second tour. Or, là aussi, il semble que de nombreuses factures manquent à l’appel. "Il sera demandé au représentant du candidat des explications sur certaines anomalies", précise le rapporteur François Loloum.
À leur retour de vacances, en septembre, les conseillers constitutionnels retrouvent sur leur bureau les nouvelles conclusions des rapporteurs qui, eux, ont travaillé tout l’été. Cette fois-ci, le doute n’est plus permis. Édouard Balladur et Jacques Chirac ont bien "explosé" le plafond des dépenses de campagne et omis d’intégrer de nombreux éléments dans leur comptabilité. Pour quel montant ? D’après les rapports annexés dans les archives du Conseil constitutionnel, on découvre que, selon les rapporteurs, Édouard Balladur a dépassé le plafond de six millions de francs et Jacques Chirac de cinq millions. Ces estimations sont une fourchette basse, comme l’admettent d’ailleurs les Sages dans leurs débats. De nombreuses dépenses n’ont pas été retenues, faute de documents et de réponses des candidats.
Des versements en liquide suspects chez les deux candidats de la droite
Les hauts fonctionnaires ont également découvert d’importants dépôts en espèces suspects sur les comptes des deux candidats. Chez Jacques Chirac, 31 personnes se sont présentées à la banque Rivaud le même jour, le 6 mai, veille du deuxième tour, pour déposer un total de 3,5 millions de francs en liquide. Pour Édouard Balladur, 10,25 millions de francs ont été versés en une fois au Crédit du Nord, trois jours après le premier tour. Interrogée, la banque précise : "en quatre sacs de billets de 500 francs".
Interrogés sur ces importantes recettes en liquide, les deux candidats ont livré la même explication : elles sont le fruit de collectes dans les meetings et de vente de t-shirts et gadgets divers. L’explication n’a manifestement pas convaincu les Sages. "Chacun sait très bien d’où venait cet argent", lance ainsi le conseiller Maurice Faure, évoquant probablement les fonds secrets du gouvernement dans lesquels les partis politiques ont largement puisé à l’époque. Concernant Édouard Balladur, il est possible que ces fonds soient provenus de rétrocommissions sur des marchés de ventes d’armes. Certains conseillers s’en agacent. "Ce qui me gêne dans le compte de M. Balladur, c’est l’attitude du candidat face aux questions qu’on lui pose, déplore l’ancien professeur de droit Jacques Robert. Soit il nous répond qu’il n’y a pas de dépense, (...) soit que les dépenses figurent au compte et qu’on l’a mal lu, soit encore que les dépenses ont été réalisées en sa qualité de Premier ministre, soit enfin qu’elles ont été effectuées sans son accord". Et Roland Dumas de surenchérir : "Et si on demande des preuves, on nous dit que les documents ont été détruits !"
Le rejet des comptes de Jacques Chirac n’a jamais été envisagé
La lecture des près de 300 pages de compte-rendus et d’annexes des 13 séances qui se sont déroulées entre le 27 juillet et le 11 octobre 1995 ne laisse pas de doute. Aucun conseiller ne semble avoir envisagé le rejet du compte de Jacques Chirac. Le 7 septembre, après une longue discussion sur les dépenses n’apparaissant pas dans les comptes, Étienne Dailly lâche : "Je ne me sens pas en mesure de rejeter un compte de campagne." Deux semaines plus tard, il se fait encore plus précis.
Je ne me verrais pas rejeter le compte du président élu. Et je serais très gêné s’il y avait un élément décisif.en septembre 1995
Le 3 octobre, c’est Noëlle Lenoir (qui sera par la suite ministre sous la deuxième présidence de Jacques Chirac) qui affirme : "On ne va pas rejeter un compte avec les conséquences politiques que l’on sait."
Quelles conséquences d’ailleurs ? Le rejet du compte entraîne le refus du remboursement par l’État des dépenses de campagne. En revanche, la loi ne prévoit pas explicitement l’invalidation de la présidentielle, contrairement à toutes les autres élections. Même sanctionné, Jacques Chirac aurait pu - en théorie - rester à l’Élysée. Mais la crise politique majeure était plus que probable.
Les conseillers constitutionnels n’en ont pas voulu. Tout au long de la journée du 4 octobre 1995, réunis en l’absence des rapporteurs, ils vont donc "raboter" les comptes du candidat Chirac jusqu’à les faire passer sous le plafond. Quand ils y parviennent, Maurice Faure lance un cri, retranscrit tel quel sur le compte-rendu de séance : "Il est sauvé !" Dans les faits, pour réussir leur "sauvetage", les Sages vont devoir ensuite faire plier les rapporteurs pour qu’ils rédigent des conclusions conformes à leurs aspirations. Pour cela, les fonctionnaires devront accepter de fermer les yeux sur de nombreuses dépenses.
À contrecoeur, ils vont accepter une interprétation très laxiste de la loi qui leur a été imposée par les Sages : toutes les dépenses non expressément autorisées par le candidat ne doivent pas figurer au compte. Ils ont ainsi dû tirer un trait sur des millions de francs de frais d’autocars qui servaient à transporter les militants dans les meetings au prétexte qu’ils auraient été affrêtés par les sections locales du RPR, et non par l’association de campagne du candidat. De la même façon, les meetings de soutien d’Alain Juppé ou Philippe Séguin ont été considérés comme des initiatives personnelles qui n’auraient pas recueilli l’assentiment de Jacques Chirac... Les rapporteurs ont néanmoins tenté de résister aux membres du Conseil. L'un d’eux, Rémi Frentz, semble perdre patience le 3 octobre et lance aux neuf Sages : "Qu'est-ce qui empêche le Conseil de se borner à constater que certaines dépenses ont été engagées, certains avantages en nature accordés, pour constater le dépassement du plafond et rejeter le compte ?" Les rapporteurs ont dû revoir leur copie à plusieurs reprises avant de présenter des projets de décision conformes aux volontés des Sages.
Un profond désaccord autour du cas d’Édouard Balladur
Une fois le "cas Chirac" réglé dans une belle unanimité, la discussion autour du compte d’Édouard Balladur est nettement moins sereine et fracture le Conseil en deux camps. D’un côté, ceux qui estiment que les 10 millions d’euros déposés en liquide sans justificatifs sur le compte du candidat sont une faute inexcusable. De l’autre, ceux qui pensent qu’ils doivent également fermer les yeux sur cette irrégularité. Ne serait-ce que parce que le compte de Jacques Chirac avait lui même été abondé avec des versements d’espèces suspects et qu’il était difficile de rejeter un compte sur ce motif sans faire de même pour l’autre.
Les conséquences personnelles pour Édouard Balladur auraient été terribles. Elles sont écrites noir sur blanc dans un document rédigé par les rapporteurs : "Monsieur Balladur reversera au Trésor public la somme de 6 350 776 F, conformément à l’article L52-15 du code électoral". Cette somme correspond au montant du dépassement du plafond évalué par les fonctionnaires. En outre, l’ancien Premier ministre n’aurait pas eu droit aux 32 millions de francs de remboursement de l'État alors qu’il s’était personnellement porté caution sur un emprunt bancaire de 31 millions. La ruine personnelle se profilait pour le candidat.
Pendant une partie de l’après-midi du 4 octobre, les neuf membres du Conseil vont s’entredéchirer. "On peut être indulgent sur les dépassements de dépenses mais si on laisse passer cela [le versement suspect de 10 millions en liquide], le Conseil perd sa crédibilité !", lâche ainsi Jacques Robert. Georges Abadie lui répond : "Moralement, je partage les mêmes sentiments de fond. Mais (...) chez M. Chirac aussi il y a un versement unique de trois millions de francs. Où place-t-on la barre ?" Au final, quatre conseillers (Michel Ameller, Noëlle Lenoir, Jacques Robert et Marcel Rudloff) votent pour le rejet du compte. Les cinq autres, dont le président Roland Dumas, sont contre. Le compte est validé.
Les comptes de deux autres candidats entachés d’irrégularités
Outre ceux de Jacques Chirac et d’Édouard Balladur, deux autres comptes ont donné du fil à retordre aux rapporteurs : ceux de Jean-Marie Le Pen et de Jacques Cheminade.
Aujourd’hui, un compte de campagne tel qu’était présenté celui de Jean-Marie Le Pen en 1995 serait probablement rejeté. Factures en vrac, comptabilité truffée d’erreurs, justificatifs manquants… Le compte du leader du Front national était un capharnaüm dans lequel les rapporteurs ont dû naviguer à vue pendant des semaines avant d’en avoir une vision à peu près claire. Ils soupçonnent que certaines dépenses ont été "gonflées" afin d’augmenter le montant du remboursement de l’État au candidat. Ils ont aussi découvert que les ristournes accordées par certains fournisseurs du candidat FN étaient excessives et pouvaient être qualifiées d’avantages en nature consentis par des entreprises, ce qui est interdit. Malgré l’importance de ces remises (3,4 millions de francs au total), le Conseil constitutionnel a choisi de ne pas relever l’infraction. Les comptes de Jacques Chirac et Édouard Balladur présentaient eux aussi ce genre de problème.
À l’arrivée, Jacques Cheminade a été le seul candidat dont le compte a effectivement été rejeté cette année-là. Son examen a révélé que des factures, établies par des sociétés dont il était proche, semblaient fictives. Dans le même temps, un prêt d'1,4 million de francs lui avait été accordé par un couple de particuliers, officiellement au chômage. L’argent provenait notamment d’un compte en Suisse et avait été versé via un chèque anonyme. Pour les rapporteurs, le candidat du parti "Solidarité et progrès" (qui réunit 0,28% des voix en 1995) aurait tenté "d’inventer" des dépenses et des recettes fictives pour augmenter le remboursement de l'État auquel il pouvait prétendre. Mais ils n’en avaient pas la preuve absolue. Alors qu’ils ont régulièrement plaidé que "le doute doit profiter au candidat" dans le cas des comptes Chirac et Balladur, les Sages ont donc décidé de sanctionner le "petit" candidat. Pour cela, ils ont dû trouver un biais juridique. Ils ont considéré que l’absence d’intérêts sur un prêt d’1,4 millions de francs pouvait être assimilé à un don illégal.
Quel rôle a joué Roland Dumas ?
La lecture des compte-rendus de séance ne semble pas montrer que Roland Dumas ait eu du mal à convaincre ses collègues de la nécessité d’éviter une crise politique en fermant les yeux sur les irrégularités commises durant cette campagne. Maurice Faure ou Étienne Dailly ont parfois ouvertement exprimé leur parti-pris devant les rapporteurs. À tel point que Roland Dumas a dû les rappeler à l’ordre le 3 octobre : "Ce matin (…) la séance a dérapé et nous avons commencé à délibérer en présence des rapporteurs, en commentant leurs conclusions. Ils ont été 'froissés' et me l’ont fait savoir." Ce à quoi Étienne Dailly répondit plus tard : "Savoir ce que les rapporteurs pensent de moi m’est égal. Je ne leur dois aucun compte. Nous, nous avons prêté serment, pas eux." Malgré ce serment qui prévoit que les Sages exercent leurs fonctions "en toute impartialité dans le respect de la Constitution", le Conseil a décidé à l’unanimité de "sauver" le président élu. Concernant le cas d’Édouard Balladur, les conseillers étaient divisés, 4 contre 4, et la voix de Roland Dumas a été déterminante.
En revanche, les relations avec les rapporteurs ont été beaucoup plus tendues. Lors d’une séance, Roland Dumas interrompt l’un d’eux alors qu’il s’apprête à lire son projet de décision de rejet du compte de Jacques Chirac. "Nous avons compris", lui dit-il... On peut noter qu’à plusieurs reprises, Roland Dumas suspend les séances pour se réunir avec les rapporteurs dans son bureau. Que s’est-il dit lors de ces apartés ? Aucun d’entre eux n’a jamais trahi publiquement son serment de secret. Certains sont encore en fonction aujourd’hui en tant que préfet, conseiller d'État ou président de chambre à la Cour des comptes. À la fin de ces trois mois de procédure, Roland Dumas a souhaité les inviter à déjeuner pour les féliciter de leur travail. Tous ont décliné.
Des neufs conseillers constitutionnels qui ont participé à ces délibérations, cinq sont aujourd’hui décédés : Georges Abadie, Jean Cabannes, Étienne Dailly, Maurice Faure et Marcel Rudloff. Michel Ameller est âgé de 94 ans, Roland Dumas de 98, Noëlle Lenoir de 72 et Jacques Robert de 92.
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Gouverner, est-ce encore prévoir ?
https://www.sauvonsleclimat.org/fr/base-documentaire/gouverner-est-ce-encore-prevoir
Fessenheim, fermée prématurément pour des raisons purement politiciennes, auraient permis d’éviter le démarrage des centrales à charbon..Prévoir fait-il encore partie des capacités des gouvernants actuels ? Ou les utopies à la mode ont-elles rendu la réalité optionnelle ?
LE MELON DE DARMANIN..... J'ai suffisamment de griefs contre les décisions des Gouvernements de Monsieur Macron pour commenter le dernier casting de l'équipe remodelée...
Les services du Premier ministre ont communiqué le montant des moyens consacrés aux anciens présidents de la République en 2019. Toujours un peu bling-bling, Nicolas Sarkozy ? Huit ans après son départ de l’Elysée, l’ancien président peine à réduire le coût global des avantages liés à son statut.
Quelques pas de danse en pleine rue un soir de Fête de la musique. La scène n’aurait rien de surprenante si l’homme qui les esquissait n’était pas Patrick Balkany. Vêtu d’un pull rose, la mine réjouie, l’ancien édile de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, semble avoir bien récupéré de ses problèmes de santé..
L'absence de mandat de dépôt et les délais de recours en cassation permettent au couple d'élus de rester, pour l'instant, en liberté.
«"Cinq et quatre ans de prison ferme, sans incarcération immédiate", ça veut dire quoi ?» nous demandez-vous en citant un article de l’Obs concernant la condamnation, ce mercredi 27 mai en appel, d’Isabelle et Patrick Balkany, à respectivement quatre et cinq ans de prison ferme pour blanchiment de fraude fiscale. Dans la dépêche AFP sur laquelle s’appuie ce papier, on lit en effet qu’il n’y a «pas d’incarcération immédiate» pour les anciens édiles de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Cela signifie notamment que la cour d’appel de Paris n’a pas prononcé de mandat de dépôt à l’endroit des deux condamnés. L’avocat d’Isabelle Balkany, Pierre-Olivier Sur, s’en est d’ailleurs réjoui sur Twitter. Un mandat de dépôt désigne l’ordre d’un magistrat à la direction d’une prison pour qu’elle accueille, dès la sortie de son audience, une personne condamnée (ou mise en examen).
Outre l’absence d’un mandat de dépôt, un deuxième élément explique que les Balkany ne soient pas en prison actuellement : il leur est toujours possible de se pourvoir en cassation.
Or, «pendant les délais du recours en cassation et, s’il y a eu recours, jusqu’au prononcé de l’arrêt de la Cour de cassation, il est sursis à l’exécution de l’arrêt de la cour d’appel», dispose l’article 569 du Code de procédure pénale. C’est pourquoi on dit, dans une affaire pénale, que le pourvoi en cassation est suspensif.
«Nous avons 10 jours pour former un pourvoi en cassation et sommes en train de réfléchir, nous fait savoir l’avocat de Patrick Balkany, Romain Dieudonné. Le délai habituel de 5 jours, mais il est aujourd’hui doublé compte tenu de la période d’état d’urgence sanitaire. Un pourvoi est possible voire probable.»
Comme Libé le fait remarquer dans son article sur le sujet, cette condamnation n’est pas la première des anciens édiles de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) : «Les peines infligées, identiques à celles prononcées en première instance, s’ajoutent à celles déjà prononcées en mars par la même cour d’appel sur le seul volet fraude fiscale : trois ans ferme chacun.»
Notons qu’en première instance dans le volet fraude fiscale, Patrick Balkany avait été condamné à quatre ans ferme, avec mandat de dépôt. Il avait donc été incarcéré, à la prison de la Santé.
Cette peine a ensuite été allégée en appel, au mois de mars 2020. Surtout, les juges n’avaient pas renouvelé le mandat de dépôt contre Patrick Balkany «en raison de l’état de santé actuel de l’intéressé». Il avait d’ailleurs été remis en liberté pour motif médical peu de temps avant son procès en appel.
La santé du couple est le dernier élément qui l’éloigne de la case prison : il est vraisemblable qu’Isabelle et Patrick Balkany puissent, si la peine acquiert un caractère définitif (par exemple s’il n’y a pas de pourvoi en cassation), obtenir un aménagement de cette peine. C’est d’ailleurs ce qu’écrivait Libé à la suite de l’arrêt de la cour d’appel : «Vu les certificats médicaux fournis par l’un et l’autre des époux Balkany, il est loin d’être certain qu’ils les purgeront un jour.»
Federica Mogherini, rectrice du Collège d'Europe: copinage accompli ....le conseil académique a validé la nomination de l’ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Union...Un cas consternant de copinage...
Hésitations sur le confinement, non-dits sur les masques, appui aléatoire sur les scientifiques, gaffes et surmoi des ministres, dissensions entre Macron et Philippe… Depuis la mi-mars, la gestion et la communication au sommet de l’Etat ont souvent vacillé.
Le confinement touche à sa fin… pour le gouvernement. Pendant deux mois, confronté à une catastrophe médicale, humaine et économique sans précédent, l’exécutif ne s’est pas vraiment sublimé en termes de communication. En commençant par faire disparaître le manque de masques de protection derrière l’énoncé d’une doctrine bancale et difficilement tenable pendant une pandémie, pour finir par se marcher sur les pieds dans les annonces sur le déconfinement. «J’ai connu dans un autre mandat des gouvernements qui se sont illustrés par leurs couacs à répétition. Ça n’a jamais été le cas avec celui-ci. La machine est bien huilée», a pourtant osé le ministre de la Santé, Olivier Véran, le week-end dernier. Retour en trois temps sur une gestion et une parole officielle pas totalement confinée.
Au départ, c’est un mot banni du vocabulaire du pouvoir en public : «confinement». Début mars, le nouveau coronavirus Sars-Cov-2 est déjà présent en France, il a fait de premiers dégâts dans des «clusters» isolés - l’Oise, le Morbihan, le Haut-Rhin - mais, compte tenu de ce qui se passe en Chine et en Italie, les éléments de langages envoyés aux responsables et conseillers de la majorité ont de quoi étonner. Le message en résumé : quand le virus «circulera librement» dans la population - le «stade 3» de l’épidémie de Covid-19 -, cela ne signifiera pas la mise en place d’un confinement. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, multiplie alors les passages télé et radio, appliquant la consigne à la lettre. «Au stade 3 de l’épidémie, on ne va pas arrêter la vie en France», assure-t-elle ainsi le 4 mars. «Une fois que l’épidémie est installée sur tout le territoire national, ça ne sert plus à rien d’empêcher les enfants d’aller à l’école ou autre»,poursuit-elle le lendemain. Déjà, celle qui a géré la communication du candidat Macron pendant la campagne puis les premiers temps à l’Elysée s’appuie sur les «scientifiques» pour justifier les décisions de l’exécutif : «Ce n’est pas nous qui allons décider du moment où la France sera dans une telle situation épidémique, ce sont des faits scientifiques.»
A LIRE AUSSIA l’Assemblée : «On a été plus que confinés, on a été confits !»
C’est aussi le 5 mars qu’Emmanuel Macron met en scène les infectiologues pour la première fois dans cette crise. A l’Elysée, il reçoit 30 spécialistes des épidémies pour «faire un point collectif sur l’état des lieux du virus et des solutions». «Il était nécessaire de s’appuyer sur la parole scientifique, approuve Thierry Herrant, professeur de communication publique à Sciences-Po. Car depuis l’affaire du sang contaminé et les multiples crises sanitaires, la parole politique est décrédibilisée en France.» Parmi ces spécialistes conviés par le président, le professeur Jean-François Delfraissy, immunologue et président du Comité consultatif national d’éthique.
Quelques jours plus tard, ce dernier sera propulsé par Emmanuel Macron à la tête de son «conseil scientifique» qui permettra d’étayer ses premiers choix de crise. Y compris les plus difficiles. Le 12 mars, dans sa première allocution télévisée liée au coronavirus, le chef de l’Etat prend appui sur le conseil pour maintenir le premier tour des municipales prévu trois jours plus tard. «Ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes», assure Macron devant près de 22 millions de Français. «Il aurait dû interrompre les municipales même si les professionnels de santé lui disaient que ce n’était pas dangereux, analyse Stéphane Rozès, président de la société Conseils, analyses et perspectives (CAP) et ex-dirigeant de l’institut de sondages CSA. Dire aux personnes âgées qu’elles peuvent voter et en même temps les inviter à rester chez elles, ça ne pouvait pas être compris.»
C’est aussi «selon les scientifiques» que Macron justifie la fermeture «jusqu’à nouvel ordre» des crèches et lieux scolaires, l’instauration du confinement en France et le choix de «réserver les masques en priorité pour l’hôpital». Sauf que cette décision est liée à l’absence de stock et à la difficulté de s’en procurer à l’étranger compte tenu de la demande mondiale. Un choix pragmatique qui s’est imposé à l’exécutif. Pas une recommandation scientifique. «Il fallait assumer bien plus tôt et dire qu’on n’avait pas assez de masques, déplore un communicant ministériel. Il fallait en appeler à tout le monde et à la solidarité du pays bien avant.» Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste en communication politique et président de MCBG Conseil, abonde : «En com de crise, tout le monde sait qu’il faut être transparent. Il faut dire toute la vérité ou a minima ne pas mentir. Là, ils ont adopté la pire des stratégies : ils ont un peu dit la vérité et un peu menti. Je pense qu’ils ont paniqué.»
A la décharge du gouvernement, même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a changé de doctrine en cours de pandémie sur les masques. Ce qu’Edouard Philippe ne se privera pas de répéter pendant deux mois. Mais pour Franck Louvrier, ancien conseiller communication de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, c’est un peu court : «Vous pouvez ne pas dire certaines choses, mais en situation de crise, vous êtes obligés de tout dire parce que vous êtes sous pression médiatique.» D’autant, pointe le professeur de communication publique Thierry Herrant, «que les Français comme les ministres ont découvert au fil de cette pandémie sans précédent que tous les scientifiques n’étaient pas d’accord entre eux, que la parole scientifique est diverse. Et aujourd’hui, on ne sait plus trop où on en est du point de vue scientifique».
Ce paravent scientifique va cependant jouer son rôle à plein pendant un bon mois. Car à mesure que le confinement produit ses effets catastrophiques sur le monde du travail, ce ne sont plus seulement les statistiques médicales qui guident le politique mais davantage les courbes économiques. Qui plongent… Résultat, quand le conseil scientifique préconise de ne rouvrir les écoles qu’en septembre dans l’espoir d’épargner au pays une deuxième vague épidémique, l’exécutif va garder pour lui l’avis de ces experts pendant plusieurs jours. Le ministère de la Santé se targuait pourtant jusque-là de les publier en toute «transparence». Le 13 avril, Emmanuel Macron annonce donc que les écoles rouvriront le 11 mai, date du début du déconfinement. Les raisons sociales et économiques ont pris le dessus sur les préventions scientifiques. Dans cette allocution présidentielle, le mot «scientifique» n’est d’ailleurs jamais prononcé par le chef de l’Etat.
«Flegmatique mais ravageur.» Voilà comment un membre du gouvernement qualifie le «coup de gueule» d’Edouard Philippe à ses ministres le 27 mars par visioconférence. Cela fait deux semaines que la parole gouvernementale part dans tous les sens. Il est temps pour le chef du gouvernement de recadrer tout le monde. Ordre est donné de s’en tenir aux «EDL» (les éléments de langage) de l’Elysée et Matignon. Car un jour, c’est le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, moqué pour son appel à «l’armée de l’ombre» pour aller ramasser fraises et asperges. Un autre, c’est la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui évoque un Tour de France à huis clos. Sans parler de Jean-Michel Blanquer, qui annonce tout seul dans son coin la date du 5 mai pour une reprise possible de l’école, ou encore de Sibeth Ndiaye qui évoque des «professeurs qui ne travaillent pas» alors qu’ils se sont mis à l’enseignement à distance au prix d’importantes contorsions professionnelles et personnelles. «Dans une crise, il faut centraliser les messages et limiter le nombre d’interlocuteurs sinon on risque la distorsion,rappelle Franck Louvrier. Là, tous les matins on avait un ministre qui venait parler de son domaine. Ça ne rassure pas les Français, au contraire.»
D’où le choix du chef du gouvernement de resserrer les boulons et de monter en première ligne médiatique. Le 28 mars, un samedi après-midi, Edouard Philippe se lance dans une très longue séance de questions-réponses, à coups d’explications scientifiques, de statistiques et de dates. «Je veux parler clair, énonce-t-il. Je veux vous dire ce que nous savons et ce que nous ne savons pas, ce que nous préparons et ce que nous réussissons, parce qu’il y a des choses que nous réussissons, et ce qui nous inquiète.»Conférence de presse, 20 heures de TF1 : le retour aux fondamentaux va fonctionner… une semaine. Car le surmoi de certains ministres reprend vite le dessus. L’aile droite du gouvernement n’a plus l’air très à l’aise avec le«quoi qu’il en coûte» présidentiel pour sauvegarder l’économie. Pour s’en sortir, «il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant», lance ainsi la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, totalement raccord avec les messages insistants envoyés par le Medef depuis la mi-mars. Son ministre de tutelle, Bruno Le Maire, a beau expliquer par la suite qu’il s’agit là d’une «drôle d’idée», il a lui-même allumé la mèche en lançant qu’«à la sortie de cette crise, il faudra faire des efforts».
Deux semaines plus tard, c’est au tour du ministre de l’Education nationale de reprendre ses mauvaises habitudes. Devant la commission des affaires culturelles, Blanquer détaille un plan de retour des élèves en classe… qui n’est pas encore totalement arbitré par l’étage du dessus et qui sera démenti une semaine plus tard par le Premier ministre. «Une annonce ne devrait être faite que quand l’exécutif est bien sûr de ce qu’il veut dire, insiste Philippe Moreau Chevrolet. Là, les ministres lancent des ballons d’essai. On ne peut plus se permettre de demi-annonces ou des off. Faut arrêter les conneries.»
«Une crise n’est pas une compétition sur qui passera à la télé : c’est une communication ordonnée, recentrée autour d’un porte-parole unique», s’agace à son tour Franck Louvrier. Qui verrait bien dans ce rôle… Jean Castex. Le nouveau «Monsieur déconfinement» du gouvernement est aussi un ancien conseiller élyséen de l’ère Sarkozy. C’est surtout un énarque ayant choisi la préfectorale qui est aujourd’hui maire d’une petite commune dans les Pyrénées-Orientales. «Avec lui c’est le terrain qui parle, le bon sens paysan», vante Louvrier. «La mission propose, le pouvoir politique dispose»,temporise mercredi Jean Castex. Du coup jeudi, lorsqu’il s’agit de livrer les derniers détails de la sortie du confinement, prévue pour le 11 mai, ce n’est pas Castex qui apparaît à l’écran mais Edouard Philippe. Qui fait défiler six ministres au pupitre pour détailler sous bonne garde leur partie de la délicate opération.
La petite phrase a dû faire très plaisir à Edouard Philippe. Appuyé sur le bureau d’un instituteur dans une salle de classe de Poissy (Yvelines), mardi, Macron répond aux deux journalistes de TF1 et de France Télévisions qui lui font face. «Non, je n’ai pas ces grands mots.» Lui, président de la République, ne reprend pas à son compte le terme d’«écroulement» utilisé une semaine plus tôt par son Premier ministre pour qualifier le risque qu’encourt la France si le confinement devait se prolonger. La petite pique du chef de l’Etat en direct ne plaide pas dans le sens des entourages des deux hommes, qui martèlent qu’il y a un «alignement complet» entre la Rue du Faubourg-Saint-Honoré et la Rue de Varenne. Interrogé jeudi sur le sujet, Philippe, visiblement agacé, défend face caméra une «fluidité […] qui a peu de précédents» entre lui et Macron, s’agaçant contre les «journalistes politiques» et jurant que les Français se «contrefichent» de leurs articles.
Pourtant, rarement depuis 2017 les journalistes n’auront autant eu vent des désaccords entre les deux hommes. Avant même l’annonce du confinement par Macron le 16 mars, leur mésentente au sujet des municipales atteint les oreilles des conseillers et responsables de la majorité. «Macron doute, mais ne pas reporter cette élection c’était une demande expresse du Premier ministre et de tous les vieux crocodiles de droite qui viennent aujourd’hui nous faire la leçon», s’agace l’entourage d’un ministre de poids. Cet épisode fondateur annonce un confinement compliqué pour les deux hommes. Au départ, pourtant, les places de chacun sont respectées : à Macron les déclarations solennelles - empruntant un étrange registre guerrier - et au Premier ministre les explications pratiques et la mise en œuvre de la politique du gouvernement. «Ses interventions mettent en lumière un défaut du ministère de la Santé : [le directeur général de la santé, Jérôme] Salomon s’est un peu paumé en route en lisant le même communiqué macabre tous les soirs sans faire de pédagogie,analyse un ministre. Philippe a donc assumé le rôle de super-ministre de la Santé.»
La tonalité choisie - assumer de dire qu’«on ne sait pas tout» - devient même celle du Président. Le 13 avril, Emmanuel Macron abandonne la rhétorique martiale, qui a atteint son apogée lors de son discours de Mulhouse devant les tentes kakis de l’hôpital de campagne installé par l’armée sur le parking du CHU. Un registre jamais endossé par un Premier ministre qui joue plus rationnel et moins passionnel. «L’allocution présidentielle du 13 avril est très bonne, juge Philippe Moreau Chevrolet. Macron sort alors de sa posture de chef de guerre et va sur le quotidien, mais il donne aussi l’impression de ne pas savoir quel rôle jouer : d’abord il fait du Clemenceau puis refait du Macron 2017 qui bouscule la technostructure et impose un rythme. Mais ça ne marche pas car l’administration s’est cabrée et le chef de l’Etat n’a pas de maîtrise sur son Premier ministre.»Stéphane Rozès analyse : «On a l’impression que le Président fait de la com, dit ce qui est souhaitable, et que le Premier ministre, lui, dit le réel, le possible. La répartition des rôles n’est pas bonne car il n’y a pas de "en même temps" en crise sanitaire : le Président doit trancher entre le souhaitable et le possible.»
Résultat, les deux plus hauts rouages du pouvoir se grippent vite. Le 13 avril, Emmanuel Macron annonce le déconfinement pour le 11 mai, suscitant une attente exponentielle chez des Français enfermés depuis des semaines. Sauf qu’Edouard Philippe ne centre pas du tout sa deuxième conférence de presse sur le sujet six jours plus tard. «C’est humiliant pour le Président, souligne Philippe Moreau Chevrolet.Si le chef de l’Etat parle et que l’agenda c’est le déconfinement, alors la conférence doit porter sur le déconfinement. Ou alors on se tait. Quand on a parlé à 36,5 millions de personnes de tarte à la fraise, que tout le débat de la semaine porte sur comment on fait la tarte à la fraise et que le dimanche vous arrivez en disant qu’on va plutôt faire des crêpes, c’est qu’on se fout de votre gueule.»
En réalité, la question du déconfinement est bien plus compliquée à vivre pour les deux têtes de l’exécutif que celle du confinement. Macron a choisi cette date du 11 mai et «il a eu raison de prendre le risque», fait valoir Franck Louvrier : «Il décide de la date, maintenant il doit décider de la com.» Il voit son Premier ministre appuyer sur le frein et intervient pour confirmer la «nouvelle étape» enclenchée. On est plus dans le «si», mais le «comment». Nuance de taille.
Plutôt que de laisser Philippe en première ligne - et le laisser prendre les risques en mode paratonnerre -, Macron a finalement été omniprésent dans cette dernière semaine de confinement. Son Premier ministre parle au Sénat pour redonner les grandes lignes de son plan de sortie ? Le chef de l’Etat intervient quelques minutes plus tard pour livrer, depuis l’Elysée, sa propre vision des choses et efface totalement son Premier ministre des médias du jour.
Rebelote le lendemain à Poissy, avec sa sortie sur les «grands mots» de son Premier ministre. «Macron est en train de se transformer en Hollande avec des petits calculs politiciens pour nuire à son Premier ministre, regrette Moreau Chevrolet. Sa com est aussi peu maîtrisée qu’avant 1974.» Pour lui, cette séquence école à Poissy est même «un désastre»: «Il met du temps à mettre un masque et ne comprend pas les gestes barrières. C’est anxiogène de voir le Président se mettre en danger.» Un peu comme sa visite pas du tout incognito à Pantin fin mars, qui avait provoqué un attroupement de curieux en dépit de toutes les recommandations de distanciation physique.
Quant à sa vidéo du 1er Mai, où le chef de l’Etat évoque, bronzé et en costume trois-pièces, les cortèges «chamailleurs» des syndicats alors que les manifestations de 2018 et 2019 ont été émaillées de violences avec la police, c’est carrément «de l’amateurisme» pour le communicant. «Le Premier ministre a trouvé son registre : il a les mains dans le cambouis, se pose en exécutant avec une forme d’humilité. Mais le Président donne le sentiment de ne pas trouver sa place dans le dispositif», constate Chloé Morin, de la Fondation Jean-Jaurès. Ou de vouloir occuper le centre de l’image coûte que coûte. Manches de chemise retroussées, cheveux ébouriffés, débit de mitraillette, Emmanuel Macron a appelé mercredi des acteurs du monde de la culture à «enfourcher le tigre»,comprendre se bouger, face à un Etat qui ne pourra pas tout. Le tout est filmé sans filtre, passe en direct sur les chaînes info. Vingt-quatre heures plus tard, Edouard Philippe apparaîtra dans une sobriété extrême, de décor et de mots, pour présenter les détails de la «reprise».
A Matignon, on fait mine de ne pas prêter attention à ces différences. «C’est le problème des journalistes politiques, ironise-t-on dans l’entourage de Philippe. Vous aimez Schönberg, la musique atonale… Tout ce qui est un peu harmonieux vous emmerde.» La mélodie des sondages, elle, ne trompe pas : on compte les points dans l’opinion et le Président est de nouveau moins populaire que son Premier ministre. Avec 40 % d’opinions favorables, Macron enregistre une perte de 6 points en un mois dans le dernier baromètre Ifop pour Paris-Match quand Philippe, lui, gagne 3 points et se retrouve à 46 %. «Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron s’est fait élire comme un Bonaparte, mais ce sont les orléanistes qui tiennent le sommet de l’Etat à Matignon et Bercy», conclut Rozès. Tant qu’ils ne pensent pas à la Restauration.
8 mai 2020
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'La crise frappe à un moment où nos dirigeants ne sont manifestement pas à la hauteur' - Business AM
‘La crise frappe à un moment où nos dirigeants ne sont manifestement pas à la hauteur’...de nombreux politiciens ne sont tout simplement pas fiables...les politiciens comprennent bien moins le monde qu’ils n’aiment à le penser et à le faire paraître. Ils ignorent également sa complexité..
Retour sur le discours de Macron du 13 avril
Commentaire de Jean-Marc Jancovici :
"Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir", a déclaré hier soir notre premier magistrat dans son allocution télévisée, où l'on sentait bien l'envie de rappeler De Gaulle, avec l'évocation du nom du programme du Conseil National de la Résistance (les Jours Heureux).
Il n'est pas totalement certain que notre ami ait bien compris les contreparties majeures qui vont implicitement avec cette promesse (entre autres la divergence frontale que cela crée avec le fonctionnement actuel de l'Europe, du commerce mondial, de la finance, et d'autres champs où les acteurs n'ont que les mots "marché" et "suppression des contraintes" en tête), mais à tout le moins le fait d'en avoir parlé permettra à tous ceux qui sont convaincus que le court termisme a vécu de donner de l'écho à leurs propositions concrètes en ce sens.
The Shift Project se félicite donc de cette déclaration, et fera tout (même si c'est peu !) pour qu'elle ne reste pas des mots en l'air."
(publié par Joëlle Leconte)
/https%3A%2F%2Fwww.contrepoints.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2020%2F02%2FBenjamin_Griveaux-by-NickKCC-BY-SA-4.0.jpg)
Derrière Griveaux, les dangereux incompétents
https://www.contrepoints.org/2020/02/17/364493-derriere-griveaux-les-dangereux-incompetents
..Cette affaire illustre fort bien une tendance générale : les élus que le peuple choisit sont trop souvent des imbéciles dont on confond la témérité complètement irréfléchie avec une audace et une prise de risque calculée, pour lesquels on confond leur aplomb dans l’idiotie avec la détermination réfléchie de ceux qui ont un plan..
Le couple comparaît en appel après avoir été jugé coupable de fraude fiscale en septembre. Patrick Balkany a été condamné à quatre ans de prison avec incarcération immédiate, sa femme à trois ans ferme.
« J’ai 72 ans et je n’ai jamais rempli de déclaration d’impôt, [et] Patrick non plus. » Seule à la barre, lundi 16 décembre, Isabelle Balkany a réduit la fraude fiscale reprochée au couple à une erreur « en toute bonne foi », devant la cour d’appel de Paris.
Les débats, ouverts mercredi dernier, ont repris en l’absence de Patrick Balkany, hospitalisé depuis quatre jours. Debout devant le box vide, la première adjointe au maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) ferraille avec les magistrats, alternant sourires, indignations et « petites plaisanteries ».
Avec un aplomb désarmant, elle prend la parole quand bon lui semble, demande une précision à l’un de ses avocats, rectifie une question « colimaçonnesque » de l’accusation, boit une gorgée d’eau, balaie les interrogations précises de la cour en plaidant une « ignorance totale » des choses fiscales, puis interrompt l’audience pour « rappeler l’hôpital ».
Comme son mari, qui avait affronté seul le premier procès alors qu’elle se remettait d’une absorption massive de médicaments, Isabelle Balkany sidère par son culot et son énergie.
« Personne ne nous a dit de refaire des déclarations communes »
Dans ce dossier de fraude fiscale, elle a été condamnée en septembre à trois ans ferme, son époux à quatre ans avec incarcération immédiate et tous deux à dix ans d’inéligibilité, une sanction pour une « délinquance fortement rémunératrice ».
Ils sont poursuivis pour n’avoir pas payé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d’euros annuels, mais également d’avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014.
La présidente, Sophie Clément, demande pourquoi les Balkany, mariés depuis 1976, ne remplissaient pas de déclaration commune de revenus – les sommes éludées sont estimées à 4 millions d’euros ; un montant vigoureusement contesté par la défense.
Sur le ton de la confidence, Isabelle Balkany revient sur l’épisode de sa « séparation avec Patrick » entre « 1995 et 1997 ». Il avait alors quitté le domicile conjugal du moulin de Cossy à Giverny (Eure) et ils faisaient des déclarations séparées.
« Nos déclarations ont été faites tous les ans par un expert-comptable et une ancienne receveuse des impôts à la retraite – une de nos élues, 80 ans, que je croise encore sur les marchés », dit-elle. « Quand Patrick est revenu, personne ne nous a dit de refaire des déclarations communes. »
La présidente laisse poindre son étonnement, fait remarquer qu’une adresse à Levallois figure sur la déclaration de M. Balkany. « Mais il avait un appartement », rétorque la première adjointe. « Ce n’était pas sa résidence », relève la cour.
« L’ISF, ce merveilleux impôt » qui « a été supprimé »
Isabelle Balkany ne désarme pas : « C’est incontestablement une erreur, mais en toute bonne foi. » Elle se tourne vers ses avocats : « Les avantages n’étaient pas si importants, non ? »
Elle reconnaît elle-même l’inverse quelques minutes plus tard : « Si on avait fait des déclarations communes, on aurait déclaré l’ISF. » L’évaluation la plus basse du seul moulin normand – 3,2 millions d’euros selon le fisc et 1,3 million selon la défense – les aurait contraints à s’acquitter de cet impôt sur la fortune.
« L’ISF, ce merveilleux impôt qui est tellement formidable qu’il a été supprimé », ironise Isabelle Balkany. « Pas tout à fait », rectifiera la présidente.
Tout cela agace la prévenue. Les déclarations, « il y a des gens qui s’en occupent bien et d’autres pas, regardez M. Delevoye », lance-t-elle, en référence au haut-commissaire aux retraites démissionnaire, qui avait omis de déclarer dix mandats.
Concernant la villa Pamplemousse de Saint-Martin et le luxueux riad de Marrakech, la position des édiles n’a pas varié : Isabelle Balkany a reconnu posséder la villa antillaise – payée par de l’argent familial venu de Suisse, a-t-elle affirmé – mais elle a nié fermement être propriétaire du riad marocain.
Alors que les Balkany sont en contentieux avec le fisc, notamment sur l’évaluation des propriétés, Isabelle Balkany a remarqué que sa villa antillaise n’avait « pas vue sur la mer » à cause des palmiers des voisins, contrairement à celle de Donald Trump.
L’audience reprend mardi après-midi.
..."Le plus éprouvant pour moi, lorsque j'étais ministre, c'était les séances à l'Assemblée nationale où l'on avait l'impression que tout le monde se détestait, alors que sur ces enjeux de climat et d'écologie, il faut faire preuve de maturité et d'intelligence collective"..
"Il est désolant que les politiques disent souvent le contraire de ce qu'ils pensent. (..)
Ce qui est dommage en politique, c'est qu'il faut plaire aux cons !"
(extrait d'un entretien de Laurent Ruquier par Nathalie Mauret, 13/01/2013, "Le Progres")
Le budget de la présidence Macron a été passé au crible par L'Obs et le constat est sans appel : Emmanuel Macron est bien plus dépensier que son prédécesseur François Hollande....
L’ancien ministre socialiste de la Justice a été condamné à un mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende.....
« En décembre 2002, un conseil de défense se réunit pour faire le point sur ce que nous racontaient les Américains au sujet des armes de destruction massive de Saddam Hussein. Nous étions alors presque convaincus qu’il n’y avait rien. Le président Chirac prend la parole et nous dit que les Américains vont faire la guerre et que ce sera catastrophique pour toute la région....
Sylvie Goulard : un choix risqué et contestable
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2019/09/02/sylvie-goulard-un-choix-risque-et-contestable/
....Une affaire pour le moins gênante pour celle qui clamait en octobre 2014, après avoir bataillé contre la nomination de Pierre Moscovici comme commissaire aux Affaires économiques et monétaires au motif qu’«il ne faut accepter que des personnalités incontestables, sinon les opinions publiques nous le reprocheraient». Nul doute que les eurodéputés s’en souviendront........
Face aux grandes innovations technologiques, face aux accords internationaux, nos élites politiques ne manquent pas de courage mais manquent surtout d’intelligence politique pour s’enfermer à ce point dans un conservatisme bête..........
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François Fillon : sans caractère, pas de destin - Vu du Droit
https://www.vududroit.com/2019/04/francois-fillon-sans-caractere-pas-de-destin/
...François Fillon apparaît comme un homme très orgueilleux souhaitant vivre dans le luxe, mais ne disposant pas du caractère qui fait les grands fauves, celui qui permet de mener les batailles politiques pour arriver au sommet. François Fillon n’aime pas se battre, et c’est la seconde leçon du livre qui décrit un monde politique complètement corrodé, où n’existe plus l’idée d’intérêt national, un monde réduit à une arène où s’affrontent des egos finalement très médiocres....
Pour Alain Duhamel, journaliste, membre de l’Académie des sciences morales et politiques (1) et grand témoin de la vie politique française, nous vivons une période de rupture, marquée par l’effacement des professionnels de la politique.
La Croix : Comment interprétez-vous l’arrivée de nouveaux visages comme têtes de liste aux européennes ?
Alain Duhamel : La juvénilité du président et l’arrivée de la génération En Marche à l’Assemblée ont poussé les autres partis à un renouvellement de l’offre d’autant plus marquant que, dans la tradition française, les européennes sont souvent l’occasion de recycler des personnalités sur le déclin, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays. Le fait de mettre en avant des jeunes comme Jordan Bardella (RN) ou Manon Aubry (LFI) manifeste aussi l’intention de toucher la jeunesse, qui d’ordinaire se mobilise très peu pour cette élection.
Vit-on un moment de rupture ?
A. D. : La vie politique est jalonnée de renouvellements tous les vingt ou trente ans. Il y a eu la génération politique née de la rupture de 1958, celle issue de 1981. Sans aucun doute assiste-t-on avec la génération 2017 à un tel moment de renouvellement, bénéfique.
Que dit la présence de nombreuses figures hors partis ?
A. D. : La politique a longtemps attiré les plus ambitieux et les plus talentueux, passés par les grandes écoles. Mais aujourd’hui, les élites se détournent de la politique, perçue comme un repoussoir.
Le pouvoir réel des responsables publics s’est réduit au profit de celui des décideurs économiques, des acteurs internationaux. Dans le même temps, quoi qu’en pense l’opinion publique, la classe politique a vu son niveau de vie baisser, avec la fin de certains avantages et du cumul des mandats. S’ajoute à cela l’extrême brutalité des alternances qui rend caduque la perspective d’une carrière assurée. Les partis ont donc du mal à attirer des talents.
Que vous inspire cette remise en cause de la « profession » politique ?
A. D. : Je regarde cette évolution avec intérêt et circonspection. Peut-être va-t-on vers un système à l’anglo-saxonne dans lequel des personnalités venues du privé consacrent une partie de leur vie à la chose publique ? Mais il ne faudrait pas que la politique devienne une occupation d’amateurs. Je suis pour le renouvellement générationnel, pas pour l’appauvrissement du personnel politique. Il s’agit de trouver le bon équilibre.
L’arrivée de philosophes vous surprend-elle ?
A. D. : Ce n’est pas du tout un hasard si ce sont les deux grands partis d’alternance au pouvoir qui ont choisi pour tête de liste de jeunes philosophes. Les formations de gouvernement n’ont plus de projet de société. Les grands partis ont besoin de retrouver des idées, des hommes porteurs de valeurs pour formuler de nouveaux projets ambitieux.
Bellamy et Glucksmann réussiront-ils à rester des philosophes en politique ou deviendront-ils des politiciens ex-philosophes ? Pour l’instant, je suis dubitatif. Les propos de François-Xavier Bellamy en tant que tête de liste font systématiquement écho à ceux de Laurent Wauquiez. Et quand il se range parmi ceux qui refusent de sanctionner Viktor Orban, je me demande si le « porteur de valeurs » pourra résister à la politique politicienne.
Concernant Gluksmann, j’entends une petite polémique monter. Certains se demandent si c’est un socialiste sincère ou un libéral reconverti…
Au regard de l’histoire, reconnaissons que les philosophes n’ont jamais fait de grands politiques. C’est vrai de Barrès à droite comme de Lamartine à gauche. Lequel a été l’homme politique le plus populaire de France… durant trois mois !
"Méfiance" et "dégoût" sont les premiers mots qui viennent à l'esprit des Français lorsqu'ils pensent à la politique. Selon le baromètre annuel Cevipof-OpinionWay, la confiance des Français dans les institutions politiques et leurs dirigeants n'a jamais été aussi basse....
"L’État est là": Macron s'efforce de rassurer Saint-Martin, un an après Irma
Sommes-nous au coeur du centre de la contradiction (pour ne pas dire de la schizophrénie) où nous enferme actuellement notre modèle de croissance ? Emmanuel Macron souhaite relancer le tourisme à Saint-Martin pour aider les habitants de l'île à surmonter le passage dévastateur de l'ouragan Irma. Mais le tourisme contribue fortement au réchauffement climatique.
Jean-Marc Jancovici : "Il est hélas très répandu qu'une "solution" à un problème causé par le changement climatique, ou destiné à le limiter... aggrave le problème. Cela concerne aussi le dessalement de l'eau de mer avec du gaz, la climatisation - logements et véhicules - pour lutter contre la hausse des températures, la déforestation induite pour produire des "biocarburants", l'électricité au charbon pour remplacer le pétrole des voitures... Comme
disait l'autre, nous ne sommes pas sortis de l'auberge !"
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Patrick Balkany s'offre une généreuse augmentation de salaire
Patrick Balkany a fait voter une hausse de 56% de son indemnité de maire de Levallois-Perret., Le conseil municipal de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a tranché cette semaine en faveur de ...
Ce qui compte pour François de Rugy, c’est que maintenant, il est ministre, et ce qui compte pour Macron, c’est que ce ministre lui doit tout. ..
« L'administration s'est vidé de ses compétences. Il n'y a plus aujourd'hui un ingénieur de qualité qui a envie de travailler au ministère de l'Ecologie. Plus un seul ! (...) Contrairement à Bercy où il reste des talents, au ministère de l'Ecologie, il y a un énorme problème de talent. Il se vide jour après jour » a analysé Matthieu Courtecuisse, PDG de SIA Partners...
Démissionnaire surprise ce 28 août du ministère de l'Écologie, Nicolas Hulot semblait agacer ses collègues, explique Le Parisien. Des sautes d'humeur qui minaient même toutes ses équipes.
De bonne humeur, de mauvaise humeur...
les collaborateurs de Nicolas Hulot ne savaient pas sur quel pied danser. Le Parisien révèle en effet que l'année passée au ministère de la Transition écologique a été pénible à plus d'un titre pour beaucoup, du fait des sautes d'humeur du ministre. Pour un membre du gouvernement, Nicolas Hulot « n'a jamais pris de plaisir là où il était ». Un autre élu LRM que cite Le Parisien, dézingue l'ancien animateur, qu'il décrit comme systématiquement ronchon.
"Il était torturé, c'est un insatisfait. Il a obtenu Notre-Dame-des-Landes, l'interdiction du glyphosate sous trois ans, la réduction du nucléaire... Qu'est-ce qu'il lui faut de plus ? Hulot, il a un problème personnel, pas de fond", dit-il.
Mais c'est bien avec ses équipes que l'ex-ministre aurait été le plus dur. S'il répétait "tous les quinze jours qu'il allait démissionner" (plus personne ne s'inquiétait donc), d'autres le décrivent comme "colérique", "égoïste" ou "caractériel".
Des accès de colère
Des témoignages conséquents, à l'image de cet épisode le soir de l'annonce d'Édouard Philippe du démantèlement de Notre-Dame-des-Landes. Un collaborateur explique la furie du ministre quand il apprend que l'une de ses secrétaires d'État, en l'occurrence, Brune Poirson, doit faire une matinale avant lui le lendemain. "C'était humiliant pour elle. Il était incontrôlable", raconte-t-il.
Pour d'autres qui l'ont croisé, le constat est le même. Roselyne Bachelot, à la tête de l'écologie sous Jacques Chirac, décrit un homme "fragile et immature". "Il laissait éclater sa colère avec un ton très agressif", précise-t-elle.
Enfin, dernier aspect de ce portrait peu élogieux, son travail. Pour un conseiller ministériel, il ne mettait "pas assez les mains dans le cambouis", s'octroyant même son vendredi après-midi. Enfin, Nicolas Hulot n'appréciait pas les déplacements et se plaignait des tonnes de dossiers qu'il avait à gérer. De quoi cristalliser les tensions dans ses équipes, et même jusque dans le gouvernement ?
6Medias, publié le mardi 28 août 2018
Rapport Borloo : beaucoup d'argent public pour rien
https://www.contrepoints.org/2018/04/28/315108-rapport-borloo-beaucoup-dargent-public-pour-rien
Le rapport Borloo visant à aider les quartiers prioritaires ne propose qu’une seule chose : multiplier les dépenses publiques pour dynamiser des solutions politiques qui n’ont jamais marché...
Emmanuel et Brigitte Macron s'acquittent eux-mêmes de la quasi-totalité de leurs dépenses courantes...
Conçue et commercialisée par le magasin branché parisien Merci, cette montre mécanique est vendue à 400 euros...
C'était l'une des promesses de campagne électorale d'Emmanuel Macron visant à assainir l'image du politique. Mais l'exécutif a fait marche arrière par crainte de voir la mesure déclarée anticonstitutionnelle.
D'un côté on nous vend toujours plus d'assainissement des pratiques politiques et de l'autre la réalité des faits. L'Assemblée Nationale entre les mains d'une majorité d'élus de la République En Marche a finalement fait machine arrière toute, évoquant une crainte d'anti-constitutionnalité. Bref... l'une des mesures phares qui aurait pu permettre de tirer un trait définitif sur des cas de plus en plus courants sera donc remisée.
"L'Emission politique": Laurent Wauquiez obtient la pire audience
Moins de 7% des téléspectateurs ont regardé le nouveau président des Républicains sur France 2 ce jeudi...
La justice va enquêter sur le patrimoine de l'ancien député David Douillet
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) vient d'épingler le double champion olympique et ex-député UMP des Yvelines. L'ancien ministre des Sports (2011 -2012) aurait ...
Le président de la République revient à peine de Chine, avec une méga-commande d'Airbus, que les chiffres du commerce extérieur pour l'année 2017 marquent une nouvelle aggravation, encore.
Quand Cécile Duflot enjolive la vérité sur son "retrait" de la vie politique - Causeur
Madame Duflot ose tout. Invitée le 13 décembre par le duo Toussaint-Apathie, sur Franceinfo, elle s'est livrée à un exercice de communication, que seule la bienveillance de ses interlocuteurs l...
https://www.causeur.fr/cecile-duflot-aphatie-retrait-politique-148509
Hulot et ses "9 véhicules motorisés" : le ministre se défend
Vendredi soir, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique révélait le patrimoine des ministres du gouvernement d'Edouard Philippe. On apprenait alors que celui de Nicolas Hulot ...
Le patrimoine des ministres dévoilé : qui est le plus riche?
Vendredi soir, les déclarations de patrimoines des ministres du gouvernement ont été dévoilées par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Qui est le mieux loti? Et le moin...
http://www.lejsl.com/actualite/2017/12/16/le-patrimoine-des-ministres-devoile-qui-est-le-plus-riche
La députée européenne était une habituée des bas de classement de ce type de sondage récurrent. Elle était jusque là d'une grande constance dans le flop 5 (à prononcer à l'anglaise; "flop five", c'est plus chic), mais c'est la première fois qu'elle chope le pompon ! ..
Une députée LREM payée 5000 euros par mois se plaint de manger "pas mal de pâtes"
"Je vais moins souvent au restaurant, je mange pas mal de pâtes, j'ai ressorti des vêtements de la cave et je vais devoir déménager!". C'est l'étrange déclaration faite par une députée de L...
Emmanuel Macron a tout réussi sauf sa rencontre avec l'opinion, ce qui va rendre difficile la suite de son programme. Sa cote de popularité a perdu près de 20 points depuis son élection, presqu...
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« Le gars de la Haute-Loire »
Et cette image rurale, à laquelle il tient tant, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes la cultive dans les moindres détails. Selon L’Express, citant un proche de Laurent Wauquiez, ce dernier « faisait exprès d’arriver à Paris sans avoir ciré ses chaussures, histoire de montrer qu’il avait les pieds dans la glaise, lui, le gars de la Haute-Loire ».
Toujours pour peaufiner son image, Laurent Wauquiez s’était même adjoint les services d’un coach vocal pour retrouver son accent de Haute-Loire, avait révélé Le Monde en septembre.
Alors que la dette de la SNCF s'élève à quarante-deux milliards d’euros cette année et grimpera peut-être jusqu’à 63 milliards en 2026...Elle est sur la première marche du podium des ministres les mieux payés en 2016 et 2017. Florence Parly, ministre des Armées et ex-directrice générale chargée de SNCF Voyageurs, a touché sur les six premiers mois de l'année pas moins 52.569 euros mensuels, soit plus de 300.000 euros, révèle Marianne.
Pour Emmanuel Dockès, spécialiste du droit du travail, la réforme détruit les protections des salariés français sans adopter celles du modèle allemand.
Professeur de droit du travail à l’université Paris-Nanterre, Emmanuel Dockès estime que la réforme engagée par le gouvernement éloigne le modèle social français du modèle allemand.
Non. Le modèle allemand contient au contraire de fortes protections contre les licenciements qui se font, notamment, en concertation avec les représentants du personnel qui ont souvent un rôle de codécision ou de codétermination dans les entreprises. Le modèle allemand est un modèle de concertation très fort. La réforme du code du travail en France affaiblit considérablement le rôle des représentants du personnel et le contrôle des licenciements. C’est très rude. Et ça nous éloigne encore du droit allemand.
En Allemagne, il n’y a pas de négociation collective possible sans syndicat. La loi date de 1949 et a été très peu modifiée depuis. Alors qu’en France, on ne cesse d’ouvrir des possibilités de négociation dérogatoire.
Oui. Notamment en matière de droit du licenciement, nous étions déjà bien moins protecteurs que nos voisins allemands. Et l’écart s’accroît.
On se rapproche très nettement de la situation américaine où il est très facile, sans guère de justification, de licencier. C’est l’image de la personne, dans les séries télé, à qui on dit, sans motif, «prenez la porte», la personne remplit son carton et s’en va… Le licenciement à l’américaine va devenir possible en France.
Pourtant, les comités d’entreprise de nos voisins sont bien plus développés que les nôtres. La différence avec la France est peut-être dans l’importance de la loi, qui est inférieure là-bas. Corrélativement, il y a une plus grande inégalité de situation selon les différentes entreprises. Jusqu’ici, le modèle français se caractérisait par l’existence d’un socle de protection égal pour tous, plus développé que ce qu’on peut connaître en Allemagne. Mais cette réforme du code du travail réduit ce socle et donc l’égalité entre salariés.
Parce qu’en Allemagne, beaucoup plus de décisions se prennent au niveau de la branche et de l’entreprise, et moins au niveau de la loi. Les Allemands sont sur un modèle d’entreprise mais, et c’est une grande différence avec la France, avec des partenaires sociaux très forts, notamment du fait de l’histoire syndicale du pays. En France, on décide de ramener le niveau de négociation et des décisions au niveau des branches et de l’entreprise mais, dans le même temps, on affaiblit les représentants du personnel. C’est une grande différence ! Tout ce qui est proposé pour aider les syndicats, ce sont des mesurettes. En sens inverse, les ordonnances restreignent la possibilité de recourir aux experts pour les comités d’entreprise, on réduit les informations dont ils peuvent bénéficier… Au final, on détruit les protections du modèle français sans adopter les protections du modèle allemand.
Près de 26 000 euros en trois mois : la petite polémique sur les factures de la maquilleuse d’Emmanuel Macron, dévoilées par Le Point, fait le bonheur de la presse étrangère. “Tout est hilarant dans cette histoire”, commente le site américain Slate. L’actuel locataire de l’Élysée n’est pourtant pas le premier à coûter cher pour son look, rappelle The Guardian. Son prédécesseur, François Hollande, dépensait près de 10 000 euros par mois pour son coiffeur personnel, avait révélé Le Canard Enchaîné ; à en croire Vanity Fair, la maquilleuse de Nicolas Sarkozy touchait quelque 8 000 euros par mois...
Ça sent la fin de l’état de grâce. A peine est-il en marche pour fêter ses 100 premiers jours de pouvoir que le président de la République se retrouve confronté à une opinion publique déçue et à une majorité qui bégaie La fin du mois de juillet s’est terminée de façon assez désastreuse pour le président de la République. Les sondages le créditent d’une dégringolade sévère. Sa cote de popularité a baissé dans la dernière semaine àun niveau que ses prédécesseurs n’avaient jamais atteint. Nicolas Sarkozy et même François Hollande étaient mieux cotés que lui au début du mois d’aout de leur première année...
..Pas si mal, c’est vrai. Mais malheureusement, ce ne sont pas les vrais chiffres. Alors, attachons les ceintures, parce que la réalité est moins idyllique...
Le procès en amateurisme des députés La République en marche ne s’atténue pas avec le temps, plus d’un mois après leur élection. Bien au contraire. Alors que les premiers jours de débat sur le projet de loi pour la confiance dans la vie publique ont été marqués par du grand n’importe quoi, plusieurs élus de l’opposition ont laissé éclater leur colère....
900 postes supprimés chez Danone : Muriel Pénicaud a touché un million d'euros
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a été interpellée ce jeudi au Sénat à propos d'une plus-value boursière d'un million d'euros... réalisée lorsqu'elle était patronne des ressources h...
..les APL coutent très cher. La facture a dépassé les 18 milliards d'euros en 2015. Et elles ont, selon des experts, beaucoup d’inconvénients. La Cour des comptes a dénoncé la complexité du barème, générant erreurs de versement et fraudes, et des frais de gestion très élevés, de l'ordre de 600 millions d'euros par an ! Sans compter le rôle inflationniste qu’elles ont sur les loyers...Le premier gouvernement Macron a donc eu l’idée toute simple de baisser de 5 euros par mois le montant de l’APL. 5 euros, même pas le prix d’un paquet de cigarettes. Mais la mesure permettait de récupérer 1 milliard..Le gouvernement va donc abandonner cette mesure d’austérité et la remplacer par une réduction des aides à la transition énergétique. En bref, il va taper dans toutes les aides et les subventions qui sont octroyées pour favoriser l'isolation des logements....
Affaire Pénicaud : de nouvelles révélations enfoncent la ministre
En pleine bataille de la réforme du code du Travail, la ministre Muriel Pénicaud apparaît de plus en plus fragilisée. Le Canard enchaîné publie en effet dans son édition de ce mercredi de no...
"Le Canard enchaîné" s'est penché dans son édition de ce mercredi sur les différentes sociétés du nouveau ministre de la Transition écologique.
Alors que les révélations se multiplient sur les ministres du gouvernement, le dernier en date pointé du doigt est Nicolas Hulot, le nouveau ministre de la Transition écologique. En effet, selon les informations du journal Le Canard enchaîné, la fondation Nicolas Hulot, rebaptisée Fondation pour la nature et l'homme depuis qu'il a passé la main à Audrey Pulvar, aurait profité de larges rémunérations depuis plusieurs années. Le journal revient en effet sur les mécènes de la fondation. Ainsi, EDF aurait versé 460 000 euros par an à la fondation jusqu'en 2012, puis 100 000. Des finances qui posent problème étant donné que le nouveau ministre de la Transition écologique va prochainement devoir prendre position sur l'EPR de Flamanville, détenu par EDF.
Par ailleurs, Veolia a quant à lui versé 200 000 euros par an entre 2012 et 2017 et Vinci, désigné pour construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a financé la fondation à hauteur de 30 000 euros en 2014 et en 2015.Le Canard enchaîné a également tenu a rappeler que l'ancien présentateur de l'émission Ushuaïa avait créé en 1990 une société, Éole Conseil, principalement alimentée par les royalties touchées sur les ventes de shampoings et de gels douche de la marque Ushuaïa, et les comptes annuels sont juteux selon l'hebdomadaire. « À partir des années 2000, Éole Conseil a dégagé entre 480 000 et 715 000 euros de chiffre d'affaires par an. Une machine à cash pour l'écolo. »
De plus, le quotidien a tenu à rappeler que 60 Millions de consommateurs a épinglé le mois dernier trois produits de la marque Ushuaïa en raison de la présence de colorants allergènes ou d'une substance « soupçonnée d'être un perturbateur endocrinien ». Nicolas Hulot a quant à lui indiqué au Canard enchaîné : « Tout sera déclaré à la Haute Autorité, c'est elle qui appréciera s'il y a conflit d'intérêts. »
Par 6Medias