Outre-mer...
"Chers patients, je vous annonce à regret que je vous quitte" : la Nouvelle-Calédonie se vide de ses soignants, traumatisés par les émeutes de l'an dernier...Après le flot de violences de ces douze derniers mois, plusieurs dizaines de médecins et d'infirmiers ont fait leurs valises. Des départs qui déstabilisent encore un peu plus le système de santé de l'archipel
"Aucun projet n’a pu recueillir de consensus" : Manuel Valls, ministre des Outre-mer, explique qu'il n'y a pas eu d'accord après trois jours de discussions en Nouvelle-Calédonie..Le ministre des Outre-mer a pris la parole depuis le haut-commissariat de la Nouvelle-Calédonie, après les discussions sur l'avenir institutionnel. Le "conclave" qui se tenait à Bourail depuis lundi s'est achevé mercredi 7 mai, tard dans la soirée, avec l'ensemble des partenaires politiques calédoniens. Aucun accord n'a été signé.
derrière la crise en Nouvelle-Calédonie, le retour discret mais salué de Manuel Valls aux affaires....En première ligne dans les négociations sur l'avenir de l'archipel néo-calédonien, Manuel Valls parvient depuis décembre à s'épargner les critiques frontales de la gauche, qui l'a jadis vilipendé.
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MAYOTTE ET PIC PETROLIER - LA CHUTE - LA CHRONIQUE DE L'EFFONDREMENT
http://lachute.over-blog.com/2024/12/mayotte-et-pic-petrolier.html
Mayotte, c'est un trou qui n'a aucune économie et vit de transferts de l'état. 511 millions d'importations et 11 millions d'exportations. Sa seule activité locale réelle, c'est un peu d'agriculture d'autosubsistance. 2 %, donc, de couverture des importations. Moralité, quand le Sultan avait vendu l'ile aux français, pour une rente de 1000 piastres et l'éducation de ses enfants...
Révolte dans les Antilles françaises...
Du beurre ? 8,50 euros - comment la vie est devenue un enfer dans la belle Martinique...
En moyenne, les produits alimentaires y sont 40% plus chers qu'en France métropolitaine. C'est l'histoire d'une évolution fatale...
Lorsque la vie est si chère qu'on ne peut plus se la permettre, même le paradis n'est plus agréable. En Martinique, l'île française des Caraïbes, également connue sous le nom d'« île aux fleurs », destination de vacances de nombreux Européens, certaines choses de la vie sont devenues tellement chères, grotesquement beaucoup plus chères qu'en France métropolitaine, que les Martiniquais ne peuvent plus se les offrir - et protestent donc : bruyamment, violemment.
Depuis un mois et demi, des voitures et des postes de police brûlent au Paradis, chaque nuit, malgré le couvre-feu. « La vie chère » est un formidable moteur de colère. Et injuste.
Les frais de transport vers la Martinique n'expliquent pas tout.
Voici une petite sélection de prix étonnants, tels que les médias français les ont recueillis ces jours-ci dans les supermarchés de Fort-de-France, le chef-lieu du territoire d'outre-mer. Un paquet de lessive en poudre coûte parfois 22 euros en Martinique. Gel douche : 10 euros. Beurre : 8,50 euros. Un pack de six d'eau minérale : 14 euros. Papier toilette, quatre rouleaux : 6 euros.
Dans un premier réflexe, on pourrait penser : pas étonnant, la plupart des produits dans les rayons sont importés de la « Métropole », comme disent encore les Français, comme à l'époque coloniale, quand ils parlent de la France continentale. La marchandise est donc expédiée par exemple au Havre et fait ensuite la moitié du tour du monde. Rien que les frais de transport sont élevés.
Mais ensuite, il y a des facteurs qui échappent à la simple logique. En effet, une myriade d'intermédiaires, privés et publics, interviennent sur le chemin des clients martiniquais, chacun prélevant un peu de son côté. Sur l'île même, quelques entreprises règnent sur l'ensemble du commerce, et ce de manière assez arbitraire. Leurs marges, leurs bénéfices ? Elles n'ont même pas voulu s'expliquer devant le parlement national qui les avait convoquées à Paris. Secret des affaires !
La Martinique importe même des poissons
Un droit d'importation, appelé « Octroi de mer », s'y ajoute depuis les débuts de la colonisation. Celui-ci devait autrefois protéger l'économie locale, y compris les paysans. Mais après une évolution fatale, la Martinique n'est presque plus du tout autosuffisante et dépend presque entièrement des importations.
Cela s'explique aussi par le fait que les habitudes alimentaires des Martiniquais se sont adaptées à celles des Européens. La moitié des fruits et légumes viennent désormais de loin, principalement de France métropolitaine. Pour la volaille et le poisson, c'est même quatre-vingt-dix pour cent. Le bilan commercial n'est positif que pour deux produits : Les bananes et le sucre de canne.
Avec les recettes de l'Octroi de mer, la France finance les salaires des fonctionnaires en Martinique, qui sont plus élevés qu'en Métropole grâce à une indemnité de sujétion. Il y a donc sur l'île des gens qui peuvent se permettre ces prix fous. Et cela énerve encore plus les nombreux pauvres parmi les 360'000 Martiniquais, cela déchire la société.
Cette protestation contre la vie chère n'est pas la première. Il ne s'est jamais rien passé, les commerçants continuent de proliférer. Et c'est ainsi que les Martiniquais, lorsqu'ils sont à Paris et qu'ils repartent, remplissent leurs valises de produits des supermarchés parisiens, de fromage et de poudre à laver par exemple. Des prix dérisoires, du moins pour eux...
https://www.tagesanzeiger.ch/martinique-auf-teure-importe-aus-frankreich-angewiesen-225214109763
La reconstruction de l'économie du Caillou, durement frappée par les émeutes de mai, n'a pas commencé. Les entreprises ne tournent pas, un tiers des salariés est au chômage, les finances locales sont exsangues. Les acteurs économiques craignent désormais des émeutes de la faim avant la fin de l'année...
Garder espoir. Eric Vlaeminck estime qu'il n'a pas vraiment le choix. « Si on se couche avec la boule au ventre, on ne tiendra pas… », souffle depuis Nouméa ce patron d'une entreprise spécialisée en isolation thermique. Sous-traitant des usines métallurgiques de la Nouvelle-Calédonie, la société souffrait déjà de la crise du nickel lorsque les émeutes de mai dernier ont violemment précipité la chute de son activité.
Trois mois plus tard, il craint la liquidation pure et simple. « Il me reste 26 salariés, contre 85 équivalents temps plein l'an dernier, dit-il. J'ai déjà dû me séparer de compétences précieuses. Mais aujourd'hui les rentrées financières ne suffisent plus à couvrir les amortissements et les frais fixes. »
Eric Vlaeminck n'est que l'un des milliers de patrons à envisager le pire sur le Caillou. Certains ont déjà tout perdu. « 1.200 entreprises ont été pillées ou incendiées pendant les émeutes, c'est énorme ! avance Pierrick Chatel, secrétaire général de la CPME Nouvelle-Calédonie. Il y a une immense détresse chez nos adhérents, qui constituent l'essentiel du tissu économique de l'île. Tous les secteurs ont été touchés ! Et beaucoup sont démunis. »
Depuis trois mois, la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie n'a pas commencé. L'ordre et la sécurité n'ont toujours pas été totalement rétablis. De nouveaux affrontements ont encore fait un mort le 15 août, portant à 11 le nombre de victimes depuis mai. « Il n'y a plus de transports en commun, une route reste coupée par des manifestants indépendantistes au niveau de Saint-Louis, bloquant 12.000 personnes chez elles ainsi que l'accès à l'usine métallurgique du sud… L'économie ne peut pas fonctionner dans ces conditions ! », se désole Pierrick Chatel.
Pour les entreprises, les aides financières promises n'arrivent qu'au compte-goutte. « Sur les 17.000 dossiers déposés au titre du fonds de solidarité, plusieurs milliers n'ont toujours pas obtenu de réponse », avance Xavier Benoist, président de la Fédération des industries locale. Selon Bercy, 12.100 ont été traités à ce jour et 23,4 millions d'euros versés. (1) De même, alors que l'Etat a versé fin juillet 100 millions d'euros pour financer le chômage partiel, seuls 40 millions ont été débloqués à ce jour par le gouvernement local, explique de son côté David Guyenne, président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI).
Eux-mêmes en difficulté, les assureurs tardent aussi à rembourser les entreprises frappées. « Sur 3.300 sinistres déclarés pour plus d'un milliard d'euros , à peine 1.200 expertises ont été finalisées, qui ont permis de débloquer 120 millions d'euros », indique David Guyenne. Selon le gouvernement calédonien, le montant total des dégâts liés aux exactions de mai atteint 2,2 milliards d'euros.
Les acteurs économiques locaux estiment que le Caillou a perdu en trois mois entre 20 % et 30 % de son PIB (8 milliards d'euros par an en temps normal). « Aujourd'hui 25.000 salariés sont touchés par le chômage, total ou partiel, ou vont l'être dans les semaines à venir », estime David Guyenne. Soit, plus du tiers des 68.000 personnes employées par le secteur privé sur le Caillou (qui compte 270.000 habitants).
« Je ne connais pas une entreprise du secteur privé qui ne soit pas touchée. Or ici, les indemnités légales liées au chômage partiel, c'est 70 % du salaire minium », témoigne Eric Vlaeminck. Ceux qui le peuvent cherchent déjà à partir. La CCI estime que 6.000 à 10.000 personnes quitteront le territoire cette année.
A Paris, on bombe le torse avec les Jeux Olympiques, et nous ici on crève…
Nicolas Metzdorf Député
Conséquence : la consommation plonge, entraînant avec elle la chute de la TVA. Faute de recettes fiscales, les finances publiques locales sont exsangues. Selon les dernières estimations du gouvernement local, le déficit atteindra 271 millions d'euros (17 % des recettes fiscales), mais certains estiment le chiffre largement sous-évalué. « L'Etat local est ruiné. Il ne peut déjà plus payer l'aide médicale gratuite, bientôt ce sera le cas des salaires et des retraites des fonctionnaires… La situation est désespérée ! », avance Nicolas Metzdorf, député loyaliste (Ensemble pour la République) de Nouvelle-Calédonie.
« On voit aujourd'hui la face émergée de l'iceberg, mais pas ce qui arrive », alerte Eric Vlaeminck. Dans une tribune publiée la semaine dernière dans « Les Echos », la CPME évoque même sa crainte de voir le territoire bientôt confronté à des émeutes de la faim. « Et cela en France, en 2024 », insistent les dirigeants de l'organisation patronale.
Ils ne sont pas les seuls à pronostiquer une telle issue, faute d'intervention rapide de l'Etat. Celui-ci a déjà débloqué 300 millions d'euros d'aides , essentiellement sous forme de prêts. Rappelant que les finances locales étaient déjà en grande difficulté avant les émeutes, Bercy fait valoir que «sans l'appui massif de l'Etat depuis le début de la crise, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et ses institutions publiques auraient été en défaut de paiement». (1)
Cette somme n'en est pas moins jugée largement insuffisante par les acteurs locaux. « Il faut réinjecter au plus vite entre 2 et 3 milliards d'euros dans l'économie, estime Xavier Benoist. Paris nous dit que le développement économique relève des compétences locales, mais les pertes ont été causées par une défaillance de l'Etat, censé assurer la protection des biens et des personnes sur le territoire ! »
L'attente du nouveau gouvernement complique encore la donne. Nicolas Metzdorf ne masque pas son amertume : « A Paris, on bombe le torse avec les Jeux Olympiques, et nous ici on crève… »
(1) Cet article a été mis à jour le 22 août à 10h45 avec les précisions et réponses apportées par le Ministère de l'Economie et des Finances.
Anne Feitz
L’effondrement économique de l’archipel, miné par la violence et abandonné par l’État, le rapproche un peu plus de l’abîme...
Alors que Paris se trouve en état de siège, quadrillée par 45 000 policiers et gendarmes ainsi que 10 000 militaires déployés pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, une tragédie se joue à l'autre bout du monde, où la Nouvelle-Calédonie s'enfonce dans le chaos, la misère et la violence dans l'indifférence générale.
Depuis le début des émeutes, le 13 mai, l'ordre public n'a jamais été rétabli. Pire, le transfert et l'incarcération en métropole de sept des responsables de la CCAT ont provoqué un nouvel embrasement. Il a été marqué par un mort supplémentaire, à la suite d'échanges de coups de feu entre des militants indépendantistes et le GIGN, suivi de l'incendie des églises – dont celle de Saint-Louis, surnommée le « petit Vatican » en raison de son rayonnement spirituel dans le Pacifique. Les barrages se reconstituent en permanence et bloquent les principales routes, dont celle vitale de l'aéroport de la Tontouta, qui doivent être réouvertes, non sans risques, chaque matin. Les incendies se poursuivent alors même que la plupart des infrastructures publiques et privées ont été dévastées.
La différence majeure avec la crise des années 1980 provient de l'effondrement complet de l'économie en raison de la mise à sac du Grand Nouméa. Le coût des destructions est estimé à 2,2 milliards d'euros, hors pertes d'exploitation des entreprises, alors que le PIB de l'archipel, peuplé de 270 000 habitants, s'élève à 8 milliards d'euros. Avec 650 entreprises sinistrées, plus du tiers du capital productif a disparu. Sur les 68 000 salariés du territoire, 24 000 sont au chômage. Les dommages sont donc équivalents à ceux provoqués par une guerre de haute intensité.
L'impasse est aujourd'hui complète. Impasse économique puisque s'ajoutent à la crise structurelle de l'industrie du nickel l'arrêt durable du tourisme, deuxième activité de l'archipel qui génère 5 000 emplois et qui se trouve rayée de la carte par les agences et les compagnies maritimes ou aériennes, ainsi que la destruction des infrastructures et des entreprises, sans perspective de reconstruction compte tenu de l'insécurité.
Impasse financière, car le gouvernement local, en raison des pertes de recettes fiscales et douanières évaluées à 380 millions d'euros, se trouvera en cessation des paiements fin août, quand il aura consommé l'intégralité des aides de l'État (250 millions d'euros, dont 100 millions de prêts), donc dans l'incapacité de payer les fonctionnaires, les prestations sociales et les allocations de chômage. Impasse sociale avec la paupérisation massive de la population et les ruptures d'approvisionnement qui pourraient conduire à des émeutes de la faim et déchaîner les violences. Impasse politique puisqu'il n'existe plus d'interlocuteur à Paris depuis la démission du gouvernement de Gabriel Attal et que la mission de dialogue installée par Emmanuel Macron, le 24 mai, est mort-née.
En bref, il ne peut y avoir de reconstruction et de relance de l'économie sans sécurité ; il ne peut y avoir de sécurité sans accord politique ; il ne peut y avoir d'accord politique sans un gouvernement légitime et stable à Paris.
Les conséquences de ce blocage sont majeures. Les parties en présence, indépendantistes et loyalistes, ne cessent de se radicaliser, ce qui rend de plus en plus difficile une sortie de crise par un accord politique. Les premiers encouragent les jeunes Kanaks à recourir à la violence, sont les têtes d'affiche du Congrès des colonies françaises organisé en Azerbaïdjan et recherchent le soutien de la Chine et de la Russie. Les seconds, par la voix de Sonia Backès, n'hésitent pas à plaider pour une partition de l'île et la mise en place d'un apartheid qui viole ouvertement les principes et les lois de la République.
Pendant ce temps, l'effondrement de l'économie et l'installation d'une violence endémique entraînent un puissant mouvement d'exil de la population européenne. Le rééquilibrage du corps électoral au profit des Kanaks ne s'effectue ainsi pas par la négociation et par la loi mais par la peur et par la force, ouvrant de fait la voie à l'indépendance. Elle marquerait la fin de la présence française dans le Pacifique ainsi que la mainmise de la Chine sur un territoire hautement stratégique.
Emmanuel Macron porte l'entière responsabilité de cette tragédie. Il a laissé se dégrader la situation de l'archipel depuis des années, transférant sa gestion de Matignon au ministère de l'Intérieur. La nomination de Sonia Backès au gouvernement a cristallisé le ressentiment, symbolisant l'absence d'impartialité de l'État. Le passage en force sur le dégel du corps électoral a rompu tout dialogue avec les indépendantistes, sans qu'aucune mesure ait été adoptée pour garantir le maintien de l'ordre public alors que des troubles majeurs étaient inévitables. Depuis, ce n'est pas seulement le gouvernement mais l'État qui a démissionné, se montrant aussi incapable de rétablir la paix civile que de promouvoir une solution politique.
La débâcle de la Nouvelle-Calédonie est exemplaire de la faillite d'Emmanuel Macron dans la conduite des affaires régaliennes, alors même qu'elles sont plus que jamais décisives pour tracer une issue à la crise existentielle que traverse notre pays. Le même écroulement de l'ordre public peut être constaté à Mayotte, qui a basculé dans l'anarchie et se trouve livrée à la loi des gangs sous la pression de l'immigration clandestine, comme en Corse, où le projet d'autonomie masque la dérive mafieuse de l'île.
La contagion de la violence
Ainsi, l'État, au lieu de garantir la cohésion de la nation, favorise par sa faiblesse la contagion de la violence qui mine la démocratie et l'archipélisation du territoire qui menace la République. Tout ceci alimente une dynamique de quasi-guerre civile, dont Gérard Collomb, lors de sa démission du gouvernement, avait à juste titre pointé la réalité et les risques.
Benjamin Constant, en vrai libéral, soulignait que « l'État ne peut être présent hors de sa sphère, mais dans sa sphère, il ne saurait y avoir trop d'État ». Emmanuel Macron fait l'inverse : il a systématiquement projeté l'État hors de sa sphère, surendettant au passage la nation de 1 000 milliards d'euros qu'il a dilapidés ; il l'a méthodiquement retiré de sa sphère, à savoir les missions régaliennes qui constituent sa raison d'être, jusqu'à compromettre la paix civile, la sécurité extérieure et la souveraineté de la France.
En Nouvelle-Calédonie, quelque 1200 salariés de l’usine de nickel Koniambo Nickel Solutions (KNS) vont être licenciés collectivement pour motif économique. L’Usine du Nord, lâchée par son actionnaire Glencore, est en veille depuis mars 2024...Seule une cinquantaine de personnes pourraient être maintenues en poste afin de maintenir l’usine en «veille froide».
Expatriée en Nouvelle-Calédonie depuis trois ans, Audrey vient de perdre son travail à l'hôpital de Nouméa où elle était infirmière. Les scènes de violences qui ont débuté en mai continuent de fragiliser le pays et poussent les métropolitains vers le départ...L'économie de l'archipel s'écroule Si les tensions sont moins fortes par endroits, l'économie de l'archipel est à terre....On a aussi la sensation d'être mis dehors et de devoir tout laisser sur place : nos voitures, notre appartement
Quasiment le tiers des 108 escadrons de gendarmes mobiles dont dispose la France sont engagés en Nouvelle-Calédonie. En ajoutant la Guyane et Mayotte, c’est même plus de la moitié. « Et dire qu’il y a quelques mois, le ministère de l’Intérieur nous répétait que l’organisation des Jeux olympiques ne serait possible que si 17 unités de forces mobiles étaient mobilisées dans tout l’outre-mer », soupire un acteur impliqué dans la préparation des évènements...
Sous couvert d’anonymat, un haut fonctionnaire expérimenté juge sévèrement la responsabilité du chef de l’Etat dans le regain de tensions en Nouvelle-Calédonie ces 72 dernières heures. Malgré les 35 unités de force mobile présentes sur place, les violences lui semblent hors de contrôle...
En Nouvelle-Calédonie pas plus qu’ailleurs, le retour au calme ne se décrète pas du jour au lendemain. Depuis la visite éclair d’Emmanuel Macron dans l’archipel le 23 mai, les opposants au projet de réforme du corps électoral n’avaient jamais vraiment désarmé. Une décision de justice vient de raviver la colère des Kanak : le déferrement en métropole de onze militants indépendantistes, tous liés à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). « La température n’avait pas baissé, mais avec les transferts des mis en examen vers la métropole ça repart de plus belle », souffle un professionnel de la sécurité intérieure.
L’un des nœuds du problème, estime Vincent*, entrepreneur dans le secteur de la maintenance industrielle, c’est que les indépendantistes ont tenté de faire croire à leurs sympathisants qu’une éventuelle indépendance de l’archipel serait sans conséquences, financièrement, pour la population locale.
Lorsque l’on arrive en Nouvelle-Calédonie, au début des années 2000, on est émerveillé par la beauté et la richesse des paysages et des gens, auxquels s’ajoute leur gentillesse. Les sourires sont partout. On apprend la coutume et on vit ensemble. Vingt ans plus tard, on se retrouve à la tête d’entreprises employant plusieurs dizaines de personnes. Les origines et les ethnies se mélangent, les accents diffèrent et certaines expressions aussi. Mais quand on rigole, ça ne s’entend pas. Aujourd’hui, nous venons de nous rendre compte que nous partageons autre chose : la couleur que l’on a quand on saigne. Car on saigne, et fort. Le « vivre ensemble », on l’a fait, on l’a construit, dans les écoles et les entreprises, et il vient de se briser sur l’autel d’un mensonge de trente ans.
Il faut rétablir certaines vérités, on entend sur les chaînes d’information que l’origine du problème est l’organisation à marche forcée du troisième référendum, ce qui est une ineptie. Ayant assisté impuissant, car depuis plus de vingt ans je ne peux pas voter, à tout ce qui s’est passé sur le territoire, je me dois de réagir.
L’origine du problème se situe au lendemain du deuxième référendum, quand les résultats montrent une progression du score en faveur de l’indépendance qui ne garantit pas son aboutissement, certes, mais laisse entrevoir une position plus dominante que celle initialement espérée afin de redéfinir un nouveau statut et de nouvelles institutions.
Mensonges. Le camp indépendantiste est alors à la tête du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de son gouvernement, ainsi que de deux provinces sur les trois que l’archipel comporte. D’ailleurs, il est curieux de constater que les discours et regards extérieurs considèrent la Calédonie comme un territoire toujours colonisé, alors que les quatre cinquièmes de ses institutions sont contrôlés par les indépendantistes.
Ainsi, ce camp indépendantiste veut surfer sur la vague de la progression de son score et demande l’organisation « au plus vite » d’un troisième référendum. C’est le point de départ de la situation actuelle.
Alors qu’ils prétendaient, en cas d’indépendance, que la France continuerait à irriguer financièrement l’archipel, il appartenait aux indépendantistes d’expliquer clairement les choses. Ce qu’ils omirent bien de faire
Cette demande fait réagir les personnalités de tous bords. Les indépendantistes eux-mêmes demandent à l’Etat, qui l’accepte, de produire un document détaillant ce que serait la Calédonie le jour d’après. Celui-ci est réalisé à l’initiative d’Edouard Philippe, alors Premier ministre. Il est important qu’il puisse sortir avant la tenue du référendum, prévu initialement en milieu d’année 2021.
Les neuf dixièmes sont consacrés aux conséquences du « Oui ». Ils indiquent, contrairement à ce que les indépendantistes ont affirmé pendant trente ans, que si le « Oui » l’emportait, il appartiendrait à la Calédonie, pendant une période transitoire, de définir sa monnaie, son fonctionnement, sa défense, sa justice, son éducation, sa santé... Bref, toutes les compétences régaliennes qui s’ajoutent à celles déjà aujourd’hui transférées au territoire, mais avec une nuance non négligeable : sans subvention supplémentaire de la France que celles accordées à un quelconque pays ami.
Alors qu’ils prétendaient, en cas d’indépendance, que la France irriguerait financièrement l’archipel comme aujourd’hui, il appartenait aux indépendantistes d’expliquer clairement les choses à leurs électeurs. Ce qu’ils omirent bien de faire. Raison pour laquelle ils demandèrent d’annuler et reporter l’organisation du troisième référendum. Ce que le Président n’a pas fait, et il a eu raison. Les indépendantistes l’ont boycotté ce qui leur a permis, depuis, d’en discuter la légitimité.
Coup d’Etat. Le « Non » l’ayant emporté, il fallait donc, en conclusion des accords de Nouméa, « observer la situation ainsi créée » pour organiser l’avenir. Mais rien n’a été fait.
Deux ans et demi plus tard, la mandature correspondant aux élections provinciales arrive à son terme et il est juridiquement très compliqué d’en organiser de nouvelles sur les bases transitoires et temporaires d’un accord désormais révolu. Les indépendantistes se sont retrouvés dans une impasse, et ils ont choisi l’insurrection pour en sortir.
Quel formidable pays nous pourrions faire, si toute cette organisation et cette énergie étaient mises au service de l’économie. Comment allons-nous travailler et avancer ensemble dans nos entreprises, demain ?
La plupart des émeutiers sont mineurs, les autres n’ont pas la trentaine. La très grande majorité n’est donc pas en activité, beaucoup ne sont pas ou plus scolarisés et pourtant, on assiste à une organisation méthodique, préparée, organisée, ciblée ; une communication dans plusieurs langues, très bien préparée, avec des références soignées ; la logistique elle-même est impressionnante.
En face, les riverains ont assisté, impuissants, à l’incendie de leurs entreprises, de leurs outils de travail, des écoles, des supermarchés, des médiathèques – il ne s’agit pas de voler, il faut casser et brûler. Alors ils se sont organisés quartier par quartier, en dressant des barricades. Tous, nous étions terrorisés.
Et je m’interroge. Quel formidable pays nous pourrions faire, si toute cette organisation et cette énergie étaient mises au service de l’économie.
Comment allons-nous travailler et avancer ensemble dans nos entreprises, demain ? Mes salariés sont pour moitié Kanak, et en plein cœur des émeutes, je me suis organisé pour leur verser leur acompte afin qu’ils ne subissent pas au-delà de la honte qu’ils éprouvent, les conséquences d’une guerre qu’ils ne veulent pas. Ils m’ont appelé pour me remercier. Comme toujours, comme avant.
« Vivre avec ». On a essayé d’interroger leurs meneurs, mais ils restent à ce jour introuvables et muets. Imaginez un pays comme la France, attaqué par une partie de sa population avec le représentant de la première institution qui ne réalise aucune prise de parole au bout de cinq jours et cinq nuits, et qui reste à ce jour introuvable.
La discussion est indispensable et incontournable. Pour qu’elle aboutisse, il faut un médiateur car la confiance est rompue ; cela va prendre beaucoup de temps. Et pour pouvoir le faire, il est indispensable que nous soyons placés sous la tutelle de l’Etat
C’est un coup d’Etat. Car ce qui vient de se passer n’est pas qu’une attaque contre l’économie calédonienne (comme la CCAT l’a écrit et annoncée). C’est bien plus grave. Sans une reprise en main, la Calédonie ne s’en relèvera pas. Elle a besoin de l’aide de l’Etat. De son Etat. Pas de celle d’un autre.
Nous venons de passer de la volonté de « vivre ensemble » à l’obligation de « vivre avec ». La discussion est indispensable et incontournable. Pour qu’elle aboutisse, il faut un médiateur car la confiance est rompue ; cela va prendre beaucoup de temps. Et pour pouvoir le faire, il est indispensable que nous soyons placés sous la tutelle de l’Etat qui, lui seul, peut nous apporter les moyens financiers et opérationnels pour nous permettre de repartir.
Notre contrat social vient d’être brisé. Il ne peut repartir sur les mêmes bases ni avec les mêmes acteurs ou le même équilibre que ceux qui l’ont établi.
Vincent * (le prénom a été modifié pour garantir l’anonymat et la sécurité de l’auteur de la tribune) dirige en Nouvelle-Calédonie une entreprise de maintenance industrielle, employant plusieurs dizaines de salariés.
En Nouvelle-Calédonie, une éruption de violence “prévisible” Ce 15 mai, Emmanuel Macron a déclaré l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie à l’issue d’un conseil de défense et de sécurité nationale. Trois personnes sont mortes après deux nuits d’émeutes. Dans les îles voisines du Pacifique, des voix s’élèvent pour appeler à sortir de la crise sans perdre de vue la volonté de souveraineté du peuple kanak.
C’est en tout cas une dangereuse mèche que viennent d’allumer les indépendantistes kanak, ligués contre la réforme constitutionnelle en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Son but ? Donner enfin à tous les habitants de plus de 18 ans et présents sur le « Caillou » depuis au moins dix ans, le droit de vote aux élections provinciales, celles qui déterminent la composition du gouvernement local et la conduite de l’autonomie à venir du territoire. Les différents accords passés depuis 40 ans entre ce bout de France et Paris ont, en effet, figé le corps électoral, expulsant de facto des listes près d’un quart de la population nouvelle à qui est refusé le droit de s’exprimer politiquement. Sous prétexte, naturellement, que ce ne sont pas des locaux.
Emmanuel Macron sera-t-il tenté de tergiverser ? Il a déjà affirmé être prêt à reprendre le dialogue, sur un sujet pourtant déjà totalement balisé. Il a également indiqué qu’il pourrait faire traîner les dernières étapes du processus de la réforme. Mais attention à ne pas reculer. L’île est en mauvaise posture économique et sociale, ses ressources sont en crise, c’est là que devrait être la priorité du moment.
Cette affaire des listes électorales à géométrie variable est en réalité une obscénité démocratique. Céder aux indépendantistes, qui ont déjà perdu trois référendums sur l’indépendance du territoire, céder à la violence et au « racisme anti-Blancs » dénoncé par l’ancienne secrétaire d’Etat Sonia Backès, une élue locale, serait un aveu de faiblesse, et un cadeau politique idéal à Marine Le Pen.
Nicolas Beytout
https://www.lopinion.fr/politique/nouvelle-caledonie-pas-de-recul-face-a-une-obscenite-democratique?utm_campaign=Edition_de_7h30&utm_medium=email&utm_source=newsletter&actId=%7EaPJ3oXDoG-ITRzW7IBOaGogXPVFh9VnykHix7rU8De_vq0crC-CV4cvw63q0bzIv8i9I1DBM4Zi-GPjn41QvtvdYaSd7pExZEN9vztwpEwAbmlPKbttQ%3D&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=509560
La crise à Mayotte, bien plus qu’une “tragédie insulaire”...La crise à Mayotte “pose une question simple, mais insoluble : comment la France peut-elle, en 2022, gérer une frontière si lointaine, y déverser des milliards indispensables, y exercer sa puissance en ‘Indo-Pacifique’, cette région qu’Emmanuel Macron a fixé comme priorité pour son pays lors des récents sommets du G20, en Indonésie
Violences à Mayotte : "On est au bord de la guerre civile", alerte la députée Estelle Youssouffa La députée de Mayotte dénonce "la passivité du gouvernement, c'est de la non-assistance à population française en danger"...."Des maisons ont été incendiées, des personnes ont été agressées et certaines amputées à la machette, alerte la députée. On découpe des gens qu'on dépose en morceaux sur les routes pour effrayer la population. Et ça marche ! La population veut prendre les armes pour se défendre."
Que se passe-t-il à Mayotte, où le Raid est envoyé ? Attaques à la machette, barrages, incendies, conflits entre jeunes de quartiers rivaux... Les violences se multiplient à Mayotte après le meurtre d'un jeune homme la semaine dernière. Le ministère de l'Intérieur a décidé d'envoyer sur place des renforts du Raid.
Tensions en Nouvelle-Calédonie : Des habitants, inquiets, observent la montée « des camps, de la haine et du racisme »....« comment tout a pu revenir en arrière alors qu’on avait réussi à s’entendre et à former un pays en paix »
Les contribuables français pourraient être ponctionnés de quelques dizaines de milliards d’euros en raison de la “guerre du nickel” actuellement en cours en Nouvelle-Calédonie, juge notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant et écrivain.
Nickel et Dîme… Au moment où nous sommes empêtrés dans la Covid 19, masqués, assignés à résidence, peut-être bientôt isolés, cantonnés de force, sous perfusion des fonds de l’Etat, qui a soudain ressuscité Nicolas Flamel et trouvé l’alchimie de l’argent magique (celui même qui n’existait pas pour les gilets jaunes et les blouses blanches), il y a un endroit en France, où, sans être masqués, ni confinés, une autre guerre fait rage. Cette France-là, elle se trouve à 18.000 km de Paris, et la guerre en cours c’est celle du Nickel.
La Nouvelle-Calédonie, c’est 300.000 Français (en gros, l’équivalent de deux arrondissements parisiens), sur une île, dernier vestige du Gondwana primordial, qui se trouve être la deuxième réserve de Nickel au monde (et aussi la deuxième biodiversité). Et comme le Nickel c’est le ”carburant” de la transformation énergétique et de la révolution écologique et digitale en cours (les batteries, les éoliennes, les smartphones, les smart cities, l’Intelligence Artificielle, 5 G, etc...), forcément ça excite les convoitises. Et là, on ne parle pas de Nickel and Dime, comme nos alliés américains le disent pour désigner la menue monnaie (le Nickel étant la pièce de 5 cents et la dime étant celle de 10 cents)... Mais plutôt de milliards.
Et bien sûr, pour compliquer le tout et “tendre” la situation, cette guerre du Nickel se joue sur fond de troisième et ultime référendum d’indépendance, qui doit prendre place en 2022. Le deuxième, tenu en 2020, s’étant soldé par une préférence du peuple calédonien (enfin pour ceux qui ont eu accès aux urnes) pour rester dans la République, mais avec une relativement faible marge 53% contre 47%.
De quoi s’agit-il ?
De manière très schématique, il existe sur l’île 3 usines d’extraction et de traitement de Nickel. L’une historique, aujourd’hui la plus petite, appartient à la SLN, dont l’usine principale de transformation se trouve à Nouméa, la capitale. Une autre usine, se situe dans le Nord de l’île et exploite principalement le gisement de Koniambo, dans la région de Koné, Voh. Cette usine est relativement récente et est le fruit d’un montage complexe entre la Province Nord, des intérêts privés et fonctionne en partenariat avec des intérêts coréens. La troisième usine, se situe au Sud de l’ île, vers Prony, Goro et a été créée par le géant minier brésilien Vale. Cette dernière utilise un procédé de raffinage chimique, source d’une menace de pollution intense. Or les 3 opérateurs font des pertes et portent un fardeau de dettes abyssales (que l’Etat français, absorbe, consolide, éponge ou garantit à intervalle régulier : la paix sociale, etc...).
Il y a beaucoup de raisons à ces pertes, mais la principale est qu’aucun de ces opérateurs n’a intégré, valorisé, verticalisé la chaîne de valeur. Tous se sont contentés d’extraire et de raffiner, a minima, le nickel, pour le vendre comme matière première brute, s’exposant ainsi à 100 % aux aléas des fluctuations des cours à la bourse des métaux, dont on sait que ce sont des marchés très cycliques sujets à de violentes variations. De même, pour des raisons assez obscures, la Nouvelle Calédonie n’a jamais constitué de “fonds Nickel” ce qui aurait permis de jouer un rôle d’amortisseur afin d’absorber et lisser ces fluctuations, à l’instar de ce qu’on fait les Norvégiens avec leur pétrole ou l’Arabie Saoudite, et bien d’autres encore.
Or, Vale vient de jeter l’éponge, pour se reconcentrer sur d’autres segments d’activités stratégiques, et cherche un repreneur pour son usine, faute de quoi, l’usine du sud (Goro) sera mise en sommeil, voire à l’arrêt.
Et c’est là où tout se complique et où le sujet industriel et managérial devient un enjeu politique.
Depuis quelques mois, tous les repreneurs potentiels pressentis se sont récusés. L’incertitude croissante quant au destin et la stabilité de la Nouvelle Calédonie n’étant pas particulièrement propice à investir quelques dizaines, voire centaines (si on y inclut les dettes à reprendre) de milliards d'euros.
L’opérateur de l’usine du Nord fait une offre de manifestation d’intérêt, d’intention. Elle est classée sans suite. Or l’usine du Nord, via sa holding, et associée à un opérateur industriel de Nickel coréen, est contrôlée par la Province Nord, quasiment à 100 % indépendantiste. Et la reprise de l’usine du Sud permettrait aux indépendantistes du Nord de posséder directement ou indirectement toute la ressource minière du Territoire. Une belle prise industrielle, et surtout un positionnement politique majeur, décisif peut-être, en vue du 3ème et dernier référendum.
C’est alors qu’un projet présenté comme celui de la “dernière chance”, combinaison d’un (L ?)MBO (ou management buy out, rachat d'une entreprise par ses dirigeants ou par ses salariés, NDLR), d’un tour de table local et d’un partenariat avec un négociant de matières premières basé en Suisse voit le jour, activement supporté par la Province Sud (il faut savoir que la ressource minière n’appartient pas à l’Etat Français, mais, au regard du statut très particulier de la Nouvelle Calédonie, relève de la compétence des Provinces - le fameux code minier, résultant de la loi organique -). Or, la province Sud étant dans son immense majorité “loyaliste”, il s’agit de ne pas laisser filer le Nickel : le “nerf de la guerre”. S’en suit une situation de heurts et de blocages et d’invectives. Pendant ce temps la montre tourne, et Vale va fermer son usine vers la fin de l’année.
Et maintenant ? En quoi cela nous concerne-t-il ?
Jusqu’à présent, rien de nouveau sous le soleil, on a vu ces scénarios se dérouler, en Afrique, en Asie, en Amérique Latine. Ce qui est particulier ici, c’est que les deux opérateurs, l’Usine du Nord ET l’Usine du Sud, celle qui est à vendre et dont Vale veut se débarrasser, sont des machines à pertes (dues essentiellement à des business models obsolètes) et chargées de dettes. Dettes plus ou moins directement, couvertes, reprises, garanties par… L’ Etat français….
Et, comme de juste, il est à parier qu’à nouveau, l’Etat français, c’est à dire le contribuable métropolitain, sera “sollicité”, in fine, pour mettre un peu d’huile dans les engrenages, ”faciliter” les process, et le “dialogue” à l’aide de quelques dizaines de milliards (supplémentaires), sous une forme ou sous une autre, de manière plus ou moins opaque… comme à chaque fois.
Et là ce n’est plus de “Nickel and Dime”, c’est à dire de “petite monnaie” que l’on parle mais de “Nickel and Dîme” , c’est à dire de Nickel et… d’impôt (la dîme ancienne)… toujours et encore. Or, en ces temps de Covid-19, d’augmentation violente de la dette et des déficits qui vont obérer, pour longtemps, les générations futures, il conviendra d’être extrêmement vigilant quant aux deniers publics consentis ou engagés ou même gagés. Et un débat public transparent ne serait pas de trop, sur ce sujet, certes loin des yeux de la métropole, mais si proche du porte-monnaie.
Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, International Corporate Governance, Le temps des turbulences, Wanamatcha !, La prophétie des pétroglyphes).
Parce qu’elle n’a comptabilisé que 18 cas de Covid-19 depuis le début de l’épidémie, la Nouvelle-Calédonie est devenue il y a une semaine le premier territoire français à sortir du confinement. « 20 Minutes » a cherché à comprendre cette « exception calédonienne »...
En Guadeloupe, la gestion budgétaire des communes, régulièrement critiquée par la Chambre régionale des comptes, qui déplore des déficits abyssaux, est au cœur de la campagne municipale, obligeant les élus à s’expliquer ou à prendre des engagements...
Ce dispositif, mis en place en 2015, est épinglé dans un rapport de la chambre régionale des comptes...........
Sur l’île, près d’une femme sur cinq affirme avoir été victime d’agressions physiques au cours des douze derniers mois....« Ici, la violence est débridée, décomplexée. En audience, des auteurs ne cessent de nous décontenancer par la facilité avec laquelle ils avouent sans exprimer le moindre remord », s’alarme le procureur de la République.....Le tribunal correctionnel est chaque semaine le théâtre de récits glaçants, évoquant des entailles au sabre, des coups de pied avec des chaussures de sécurité ou des bras cassés au marteau.....
A la surprise générale, Roch Wamytan, l’une des figures emblématiques de la lutte indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a été élu ce vendredi à la présidence du Congrès du territoire. Une élection d’autant plus surprenante qu’elle arrive six mois seulement après le résultat du référendum qui avait dit « non » à l’indépendance. 20 Minutes a interrogé Christiane Rafidinarivo, politologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) pour mieux comprendre ce mouvement indépendantiste....
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Nouveau coup d'arrêt pour la route à 2 milliards d'euros de la Réunion
Cette route de 12 km doit relier Saint-Denis au port de La Possession. Mais faute d'autorisation pour l'ouverture d'une carrière indispensable au projet, le chantier est au point mort. , C'est un ...
En Martinique, la filière canne-sucre-rhum, qui génère 3.500 emplois directs et indirects, est en souffrance. Des années de mauvaises récoltes, de retard dans le versement des aides européennes, de restrictions administratives et de concurrence étrangère mettent les professionnels en grande difficulté....
Lucette Michaux-Chevry quitte la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbes avec une facture de 55 millions d'euros d'impayés. ...........................
Record absolu de chaleur à la Réunion
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Avant la dégradation orageuse de ce week-end, une chaleur remarquable a concerné la Réunion la semaine passée avec à la clé des records absolus de température sur quelques stations. Le 25 janvier, on a ainsi relevé 37,0 °C à la pointe des Trois-Bassins (ancien record à la station : 36,3 °C le 21/01/2009) ce qui constitue un record absolu de température maximale pour l'ensemble de l'île ! Le précédent record de chaleur datait du 6 mars 2004, où le mercure était monté jusqu'à 36,9 °C au Port...
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Très chers Outre-mers... ou ces gabegies financières que ne voient pas les Gilets jaunes
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L’argent qui ne manque pas à tout le monde : les retraites à Mayotte, une version tropicale du Tonneau des Danaïdes...
Si le “non” a gagné lors du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, de nouveaux votes pourraient avoir lieu. A l’approche de la réunion du "comité des signataires", notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, imagine le destin d’une île sortie du giron tricolore...
ANALYSE. La Nouvelle-Calédonie a choisi de rester française. Mais la progression des indépendantistes contraint les non-indépendantistes à agir vite.
C'est donc le « non » à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie qui l'a emporté. Dans le calme, comme s'en est félicité Emmanuel Macron, juste après le scrutin. Sur le fond, ce n'est pas une surprise. Les sondages prédisaient depuis plusieurs semaines un écart très large, le score des non-indépendantistes étant évalué dans une fourchette de 60 % à 70 %. Selon les résultats définitifs publiés par le Haut-Commissariat, le « non » a plafonné à 56,40 %, le « oui » atteignant un 43,6 % inattendu.
Ce rapport de force est dans la lignée des scrutins précédents, qui ont affiché des résultats similaires en moyenne lors de l'ensemble des quatre élections provinciales qui se sont tenues de 1999 à 2014. Sauf surprise, il en sera de même pour la prochaine consultation qui désignera les trois assemblées provinciales en mai 2019. Autre constante : les ruptures locales. Dans la province Nord, l'indépendance recueille 75,8 % des voix, et 82,2 % dans la province des îles Loyauté.
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Les deux camps ont chacun des raisons de se réjouir. La dynamique des indépendantistes est nette et leur score, bien meilleur qu'attendu. Bien que les Kanaks soient minoritaires en Nouvelle-Calédonie, où les statistiques sur l'origine ethnique sont licites, et que ce mouvement s'accentue (44,83 % de la population en 1989 et 39,05 % en 2014), leur score est numériquement supérieur. C'est le signe qu'ils ont réussi leur mobilisation tardive mais intense ces dernières semaines. C'est aussi une preuve que l'exigence sur la constitution du corps électoral qu'ils avaient formulée en 1998 a été payante. Ils avaient en effet obtenu de haute lutte que les électeurs non kanaks admis à participer au scrutin d'autodétermination soient exclusivement ceux vivant sur le sol calédonien avant 1994. Aucune personne arrivée dans la péninsule après cette date, présumée non indépendantiste, n'a été inscrite sur la liste électorale spéciale. Dans le cas contraire, le résultat aurait été différent.
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Les indépendantistes avaient également négocié une double « revoyure », à savoir deux nouvelles consultations référendaires en 2020 et en 2022, si un tiers des 54 membres du Congrès en décidait ainsi. Le camp non indépendantiste estime que l'avance de ses partisans est si forte que de tels scrutins ne renverseraient pas la tendance. Dans le camp d'en face, on pense le contraire ! Alosio Sako, membre de la communauté wallisienne et président du Rassemblement démocratique océanien, membre de la coalition FLNKS, estime que « les Kanaks ont pris conscience que c'était à eux de montrer leur détermination à être enfin libres. On est à deux doigts de la victoire, et il nous reste deux consultations à venir. » Le directeur de campagne du FLNKS Gérard Regnier a concédé que « le “non” a gagné ce soir. Mais nous on dit : le “oui” est là, c'est un acquis sur lequel nous allons continuer à construire. » Il a ajouté sur le plateau de la chaîne Calédonie Première : « Nous portons l'Histoire parce que nous savons où nous voulons aller. »
Du côté des non-indépendantistes, le score du « non », bien que flatteur, n'est pas à la hauteur des attentes. Les 70 %, voire plus espérés en secret, se révèlent utopiques. La victoire va avoir un prix. Il devient urgent de régler les problèmes économiques de la Nouvelle-Calédonie, dont l'« économie de comptoir », anachronique survivance coloniale, est aux mains d'une demi-douzaine de familles oligarchiques. Le coût de la vie est excessivement élevé et les inégalités s'aggravent.
L'institut d'études statistiques calédonien note que « l'écart entre provinces demeure considérable : la part de ménages vivant sous le seuil de pauvreté est 4 à 6 fois supérieure dans le Nord et aux îles Loyauté qu'en province Sud ». Ce sont donc les populations kanakes qui en souffrent le plus. Les défis économiques pour la Nouvelle-Calédonie sont énormes.
Les meilleurs cours du nickel (37 % de mieux au premier trimestre 2018 que l'année précédente) devraient arranger les choses. Mais l'emploi privé régresse tandis que les postes de fonctionnaires sont les seuls à progresser. À défaut de prendre ces défis à bras le corps, les non-indépendantistes, qui tiennent déjà les manettes de la Nouvelle-Calédonie, feraient face à de sérieuses difficultés. Un bon thème de discussions pour le Premier ministre Édouard Philippe, qui entamait dimanche soir une visite officielle à Nouméa et dans la province Nord.
Par Jean Guisnel
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Les ultramarins devront payer leur rhum beaucoup plus cher
Le gouvernement va étaler sur dix ans et à partir de 2020 l'alignement à la hausse de la fiscalité des spiritueux en Outre-mer sur celle de la métropole. , C'est une mesure qui risque de susci...
Quel gâchis ! Alors que l'Outre-mer accumule de gros retards en matière de services publics (eau, déchets, santé... ), de nombreux élus investissent dans des projets hasardeux. Voici exemples de milliards engloutis (pour rien ?) dans les Dom-Tom.
A n'en pas douter, les DOM-TOM (aujourd'hui appelés officiellement DROM-COM) ont besoin d'argent frais. En plus des difficultés structurelles - le taux de chômage y dépasse les 20%, 30 à 75% des jeunes sont illettrés, le système de santé est à bout de souffle et de nombreuses collectivités n'ont plus un sou pour investir -, d'énormes problèmes ont émergé ces derniers mois. Après l'ouragan Irma, qui a dévasté Saint-Martin et Saint-Barthélemy en septembre, et l'incendie qui a ravagé le CHU de Pointe-à-Pitre en novembre (il accueille, depuis, des malades dans des tentes !), voilà que Mayotte s'enflamme contre l'insécurité et l'afflux croissant de Comoriens. Pourtant, contrairement aux apparences, la métropole ne délaisse pas financièrement l'Outre-mer. Rien que pour 2018, le gouvernement a annoncé plus de 2 milliards d'euros de budget, en hausse de 4,4% sur un an. Alors ? “Il y a beaucoup d'argent gâché parce que chaque élu veut son investissement, et qu'il n'y a aucune mutualisation !”, déplore un journaliste local. La preuve avec notre enquête.
Antilles : pourquoi deux cyclotrons ?
Encore une affaire d'ego. Les Antillais ayant besoin, comme les autres, d'être mieux équipés pour détecter et traiter les cancers, tout le monde était d'accord pour qu'ils disposent d'un cyclotron, une machine permettant de fabriquer un produit radioactif nécessaire au suivi de l'évolution des tumeurs cancéreuses - il en existe une vingtaine en France. Deux rapports commandés sur le sujet avaient même conclu que cet équipement devait être installé en Martinique - la substance produite aurait pu être exportée, avec un potentiel de développement régional au-delà de la France. Lors de sa visite dans l'île en mai 2015, François Hollande confirme donc le projet. Mais, surprise ! Quand, peu après, il débarque en Guadeloupe pour inaugurer le musée sur l'esclavage (lire ci-dessous), il promet... un deuxième cyclotron.
L'élu guadeloupéen Victorin Lurel, qui a été son ministre des Outre-mer entre 2012 et 2014, aurait fait du chantage : “Ou tu soutiens mon projet de cyclotron ou je ne descends pas pour l'inauguration.” “C'est totalement absurde d'un point de vue économique, soupire Patrick Bourguet, l'auteur d'un des deux rapports. Certes, deux petits cyclotrons ne coûteront pas plus cher à construire qu'un gros. Mais les coûts d'exploitation, eux, seront bien plus élevés !” Et pour cause : grâce aux économies d'échelle, un équipement plus important aurait permis de faire baisser le prix du produit vendu aux hôpitaux antillais. Au lieu de quoi ces derniers, déjà lourdement endettés, devront payer plein pot. Sans compter qu'il faudra aussi installer, tôt ou tard, un autre appareil en Guyane.
Guadeloupe : un musée sur l’esclavage à 83 millions !
Le Mémorial ACTe, le plus grand musée jamais construit sur la mémoire de l'esclavage, laisse un goût amer en Guadeloupe. Porté par Victorin Lurel, cet immense édifice de 240 mètres de long (il est composé de deux bâtiments en forme de serpent), érigé en bord de mer au sud de Pointe-à-Pitre, a coûté une petite fortune : 83 millions d'euros, presque deux fois la dette du CHU local ! D'autant plus difficile à digérer pour les contribuables que le site, inauguré par François Hollande en mai 2015, n'attire pas les foules. La direction n'a pas répondu à nos sollicitations mais, d'après les derniers chiffres disponibles, les expositions permanentes accueilleraient à peine 150.000 visiteurs par an, un chiffre deux fois inférieur aux prévisions !
La Réunion : la médiathèque n’ouvrira jamais ses portes
Malgré les importants besoins locaux, la grande médiathèque construite à Saint-Paul n'ouvrira jamais ses portes. Estimant que le projet était trop coûteux, la nouvelle majorité de la ville a en effet préféré revendre à la région (pour 18 millions d'euros) le bâtiment de 2.100 mètres carrés érigé sur six étages et entouré d'une carcasse de fer. Moyennant 4 millions de travaux supplémentaires, la région va transformer l'édifice en conservatoire de musique et de danse. En attendant la fin des travaux, d'ici un an, elle y a placé quelques-uns de ses services, mais le bâtiment reste en grande partie vide. “C'est une incroyable gabegie financière”, dénonce le collectif citoyen Cimendef, qui milite pour le maintien de la médiathèque.
Guadeloupe : 87 millions pour agrandir un port… qui continue de végéter
L'idée, a priori, est judicieuse. Inquiets de se retrouver marginalisés par l'élargissement du canal de Panama, les Guadeloupéens ont décidé d'agrandir le port de Jarry pour se donner une chance d'attirer les gros bateaux qui transitent dans la région. En 2015, ils ont donc accru la profondeur du chenal (de 11 à 16,20 mètres) et ont au passage transplanté 4.150 colonies de coraux et recréé 13.000 mètres carrés d'herbiers. En tout, cette première phase de chantier, qui s'est terminée fin 2015, a coûté pas moins de 87,2 millions d'euros (dont 70% à la charge de la collectivité), sur un total de 130 millions. L'ennui, c'est que le trafic espéré n'est pas au rendez-vous. “Pour l'instant, on ne constate pas d'augmentation de l'activité dans le port”, assure un bon connaisseur du dossier. Ce n'est pas une surprise ! “Les perspectives d'évolution du port sont étroitement liées à celles du marché intérieur, avait prévenu la Cour des comptes en 2013. Or ces dernières sont limitées.”
Guyane : 420 millions pour une mine d’or privée
Vu le niveau de chômage en Guyane (23% de la population active), les élus locaux appuient tous ce projet de mine d'or (surnommé Montagne d'or) mené par le consortium russo-canadien Nordgold-Columbus Gold. D'après les exploitants, qui prévoient de creuser une fosse équivalente à trente-deux fois le Stade de France au sud de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, en pleine forêt amazonienne, la future mine devrait permettre à terme la création de 750 emplois. Mais à quel prix !
Selon WWF France, non seulement l'ouvrage présente des risques écologiques majeurs, mais la rentabilité du projet ne tient qu'aux subventions. D'après les calculs de l'association, le montant total de ces dernières atteindra au minimum 420 millions d'euros. Même en supposant que la construction de la piste menant au site (34 millions) soit finalement prise en charge par le consortium, comme il le promet, la facture s'élèvera à 386 millions. Soit, pour chacun des emplois directs annoncés, un coût total supérieur à 500.000 euros sur douze ans (42.900 par an), plus de trois fois le prix d'un emploi d'avenir ! “C'est un gouffre pour l'argent des contribuables”, dénonce WWF, convaincu qu'on pourrait créer six fois plus d'emplois avec quatre fois moins de subventions publiques.
Martinique : deux lignes de bus attendent d’être inaugurées depuis 2015
Ubuesque. Cela fait deux ans et demi que les deux nouvelles lignes de bus construites à Fort-de-France pour 400 millions d'euros - elles comprennent 13,9 kilomètres de voies réservées, dix-huit stations et quatorze bus flambant neufs - attendent leur mise en service. Le président de la collectivité territoriale, l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, refuse en effet de valider la facture que lui présente le prestataire. Il faut dire que le coût d'exploitation annuel, estimé au départ par ce dernier à 13,5 millions, a été revu à la hausse entre 14 et 15 millions. “Le dossier est extrêmement politique. S'il n'y avait pas eu de changement de majorité, les bus rouleraient déjà…”, persifle un observateur local. En attendant de trouver un compromis, pour éviter que le climat tropical n'abîme les bus, le prestataire est contraint de les faire tourner en rond dans le centre de maintenance, lui aussi tout neuf. Pas étonnant que la Commission européenne, qui a déboursé 61 millions d'euros dans cette affaire, commence à s'énerver.
La Réunion : 185.000 euros gaspillés par le CHU
La direction du CHU de La Réunion ne s'en cache pas. C'est pour “des raisons pratiques, mais aussi symboliques”, que ce centre hospitalier et universitaire issu de la fusion des hôpitaux de Saint-Denis et de Saint-Pierre, distants de 80 kilomètres, a décidé d'implanter son siège entre les deux. Malgré un déficit de 30 millions d'euros en 2017 (contre 20 en 2015), l'établissement loue 500 mètres carrés de bureaux à Saint-Paul, et débourse pour cela 185.000 euros de loyer par an (ménage et entretien des espaces verts compris). “On aurait pu transformer la blanchisserie, qui va être externalisée, en bureaux, mais cela aurait coûté près de 400 000 euros”, justifie-t-on en interne. L'explication ne passe pas auprès des syndicats, qui ont calculé que le loyer représentait l'équivalent de deux postes d'infirmier.
>> À lire aussi - Martinique et Guadeloupe, régions les plus "fonctionnarisées" de France
Outre-mer : des sureffectifs en pagaille dans le public
Non seulement les élus d'Outre-mer investissent dans des projets pas toujours pertinents, mais ils maintiennent - quand ils n'alimentent pas à gros jets - d'incroyables sureffectifs. A Saint-Louis de Marie-Galante, en Guadeloupe, par exemple, “les emplois pour l'entretien de l'école élémentaire représentent six fois les besoins réels”, dénonce la Cour des comptes dans un rapport de 2017. Au total, le taux d'administration de la fonction publique territoriale atteignait, en 2014, 34,9 pour 1.000 habitants en Guadeloupe, et même 39,5 pour 1.000 en Martinique, contre 25,1 en métropole (hors Ile de-France). Du coup, les charges de personnel des collectivités locales flambent (lire ci-dessus).

Outre-mer : des fonctionnaires grassement payés
C'est l'un des sujets les plus tabous dans les DOM-TOM. D'après la Cour des comptes, les fonctionnaires d'Outre-mer touchent, par rapport à ceux de métropole, des “surrémunérations” allant de 40% (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Mayotte) à plus de 100% en Polynésie française. Ces compléments de salaire, qui concernent près de 160.000 agents publics, coûtent plus de 1 milliard par an. Officiellement, ce bonus permet de compenser le surcoût de la vie, mais personne n'est dupe. “Le niveau de majoration de traitement dans la fonction publique ne correspond pas à des contraintes réelles”, affirme la Cour des comptes. Cela dit, que les fonctionnaires d'outre-mer se rassurent : avant d'être élu, Emmanuel Macron a promis qu'il ne reviendrait pas sur ce privilège.
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Mansour Kamardine: "A Mayotte, ce sont les Français qui ont peur" - Causeur
https://www.causeur.fr/mansour-kamardine-mayotte-immigration-comores-148341
... à Mayotte, il y a aujourd’hui un tiers de Français, un tiers d’immigrés réguliers et un tiers de clandestins...
Vu du directeur général de la gendarmerie, la situation dans les outre-mer est extrêmement tendue, notamment à Mayotte et en Guyane. Le général Richard Lizurey se montrait pessimiste sur la violence dans ces territoires et a d'ores et déjà renforcé ses effectifs pour enrayer tout engrenage...
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Ouragan Irma. "À Saint-Martin, la France et les Pays-Bas ont fait cavalier seul"
Stefan de Vries, correspondant à Paris de la chaîne de télévision néerlandaise RTL Nieuws, revient sur la gestion de la crise à Saint-Martin après le passage de l'ouragan Irma, le 6 septembr...
1780 : le Grand Ouragan ravage déjà les Antilles
Irma, José, Katia : les trois ouragans qui se suivent dans les Antilles ont déjà causé la mort d'une vingtaine de victimes et détruit une large partie des bâtiments et des infrastructures. Si...
http://blog.francetvinfo.fr/deja-vu/2017/09/09/1780-le-grand-ouragan-ravage-deja-les-antilles.html
Grand Ouragan de 1780 - Wikipédia
Le Grand Ouragan de 1780 est le plus meurtrier des ouragans qui se sont produits dans l' Atlantique Nord. Plus de 22 000 personnes sont mortes lors du passage de l'ouragan sur les Petites Antilles ...