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la grande faille du Rift..

Publié le par ottolilienthal

Il y a 1,5 million d’années, deux ancêtres de l’Homo sapiens coexistaient dans la vallée du Rift...

Grâce à l’étude de traces de pas fossilisées découvertes dans le nord du Kenya, les scientifiques ont la preuve directe de la coexistence pacifique de plusieurs espèces humaines anciennes dans la vallée du Rift.

“Il y a un million et demi d’années, au milieu des cigognes géantes et des ancêtres des antilopes”, deux ancêtres de l’Homo sapiens “marchaient le long d’un même rivage boueux” du lac Turkana, dans ce qui est aujourd’hui le nord du Kenya, raconte le New York Times.

Une équipe de paléontologues “a découvert quatre séries d’empreintes de pas conservées dans la boue du bassin de Turkana, un site qui a permis d’importantes avancées dans la compréhension de l’évolution humaine”, poursuit le quotidien américain.

La découverte, annoncée jeudi dans un article de la revue Science, “est la preuve directe que différents types d’humains, avec des anatomies et des démarches distinctes, ont habité le même endroit au même moment”.

Régimes alimentaires différents

Des études antérieures, “basées principalement sur des fossiles, ont suggéré que différentes espèces d’hominidés vivaient côte à côte. Mais les fossiles sont souvent dispersés sur des zones très vastes et leurs datations estimées s’étendent sur des milliers d’années”, observe Nature. Il était donc difficile de savoir si ces espèces “se croisaient ou non”, explique Tracy Kivell, paléoanthropologue à l’Institut d’anthropologie évolutive de Leipzig, en Allemagne.

La découverte de ces empreintes, laissées dans la boue, change complètement la donne. Les deux individus – appartenant probablement aux espèces Homo erectus, un ancêtre de l’homme moderne, et Paranthropus boisei, son parent plus éloigné – “ont traversé la zone du lac à quelques heures ou quelques jours d’intervalle, laissant ainsi la première trace directe de différentes espèces d’hominidés archaïques coexistant au même endroit”, note la revue.

“C’est le premier instantané dont nous disposons de ces deux espèces vivant dans le même paysage immédiat, potentiellement en interaction l’une avec l’autre”, déclare Kevin Hatala, coauteur de l’étude et paléoanthropologue à l’université de Chatham à Pittsburgh, en Pennsylvanie.

Les empreintes ont en outre “conservé des détails sur les individus, notamment la hauteur de la voûte plantaire, la forme de leurs orteils et leurs façons de marcher”. Elles suggèrent enfin que “les deux espèces ont probablement vécu côte à côte pendant longtemps et qu’elles n’étaient pas en concurrence directe pour les ressources”, probablement en raison de régimes alimentaires différents, relève le New York Times.

Une certaine ressemblance

Le Pr Hatala ne peut s’empêcher de se demander comment les deux espèces se considéraient l’une l’autre et “à quoi cela ressemblait de vivre dans le même habitat qu’une autre espèce semblable à l’homme, partageant une certaine ressemblance mais pourtant si différente”.

“Paranthropus boisei avait un cerveau plus petit ainsi qu’un visage large et plat, des dents énormes et des muscles masticateurs ; Homo erectus, considéré comme notre ancêtre direct, ressemblait davantage aux proportions humaines modernes”, remarque le New York Times.

L’époque à laquelle nous vivons aujourd’hui, où l’Homo sapiens domine le paysage, “est en fait extrêmement rare”, souligne le Pr Hatala. “C’est seulement depuis une toute petite période récente que nous n’avons qu’une seule espèce humaine sur la planète”.

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