Haut Conseil pour le Climat

Publié le par ottolilienthal

Alors que vient tout juste de se terminer une alerte rouge canicule sur la quasi-totalité du pays, c'est aujourd'hui que sort le nouveau rapport annuel du Haut conseil pour le climat : https://www.hautconseilclimat.fr/.../rapport-annuel-2025.../
 
Commençons par une bonne nouvelle : notre pays a respecté son budget (celui de la Stratégie Nationale Bas Carbone ou SNBC) pour les émissions brutes (sans compter les puits) de la période 2019 - 2023. Cela est vrai globalement, mais aussi vrai secteur par secteur à l'exception du secteur du traitement des déchets (mais qui est un tout petit secteur comparé aux transports, au bâtiment, à l'énergie, à l'agriculture ou à l'industrie).
 
Les émissions domestiques de notre pays ont été d'un peu plus de 400 millions de tonnes de CO2-equivalent (le CO2 équivalent intègre les gaz qui ne sont pas du CO2 : méthane, protoxyde d'azote, gaz halogénés) en moyenne sur ces 4 années.
 
Mais les puits se sont affaiblis, parce que la forêt française enregistre déjà une mortalité significative. Ces puits auraient du absorber 45 millions de tonnes de CO2 par an, et la réalité est à 36. Et malheureusement la tendance a peu de chances de s'inverser.
 
C'est pour l'avenir que les choses se gâtent. La nouvelle SNBC - dite SNBC 3 - prévoit 50% de réduction des émissions domestiques entre 1990 et 2030 - donc dans 5 ans - alors que la précédente se "contentait" de 42%. Et là, nous avons déjà pris du retard en 2024, et il faut des politiques publiques - notamment sur l'électrification - qui soient plus efficaces.
 
Côté adaptation, le HCC formule 8 recommandations, et insiste à nouveau sur l'importance d'anticiper. Ce qui se passe actuellement montre bien que nous sommes en réaction face aux crises, mais assez peu en anticipation de ces dernières.
 
Or une partie de ce qui va advenir plus tard est déjà écrit. Ne pas s'en préoccuper relève plus du syndrome de l'autruche que de l'ignorance !
 
Il pourrait être tentant de se dire que, dans le contexte actuel (Trump, économie qui patine, crise au Moyen Orient, etc) nous avons autre chose à faire que de nous soucier de climat. Il y a malheureusement une chose à garder à l'esprit : dans une Europe aux ressources de plus en plus contraintes, il ne faut pas croire que ça sera plus facile demain. C'est malheureusement l'exact inverse. Espérons que ce travail du HCC contribuera à remettre le sujet un peu plus sur le dessus de la pile.
 
(par adrien Couzinier)
 
Il est possible de déguster les commentaires à cet article via le lien ci dessous, je vous
propose le premier :
 
"Vous pouvez dire, avec justesse, tout ce que vous voulez, vous pouvez essayer de responsabiliser l'ensemble du peuple, vous pouvez mettre factuellement tout les chiffres que vous voulez.... Depuis des décennies il n'y a qu'un seul polluant .... C'est le profit a l'extrême, le pognon a tout va.... Du moment que ceux qui le détiennent ne risquent rien, ça continuera! Quitte à ce qu'ils se gardent un petit coin bien à eux dans un endroit un peu privilégié.... Ça devrait exister.... Je suis assez convaincu que ça se terminera comme ça ... Ils ne lâcheront rien...."
 
 

 

"Alors que le pays vient de franchir la barre d'un salarié sur deux au chômage partiel dans les entreprises (ce qui signifie, en pratique, que le taux de chômage atteint actuellement 50%), le Haut conseil pour le climat rappelle lui aussi qu'il faudrait que la relance ne se fasse pas "à l'identique", c'est à dire avec la même dépendance aux émissions de gaz à effet de serre.

Ce rapport correspond à une "autosaisine" du HCC : il ne nous a pas été demandé par le gouvernement. C'est peut-être sa conclusion la plus forte, quoi que non écrite..."

 

Jean Marc Jancovici


(publié par Joëlle Leconte)

« Ce n’est pas le moment de soutenir l’aviation coûte que coûte » : le Haut Conseil pour le climat rappelle l’urgence de la transition écologique

L’instance indépendante appelle le gouvernement à conditionner les aides publiques destinées aux secteurs sinistrés à « des plans précis » en faveur du climat.

« Cette catastrophe sanitaire nous rappelle de manière brutale notre fragilité. Elle montre le peu d’attention que l’on prête aux alertes, le manque de préparation et de prévention, mais également les conséquences de choix politiques qui ont conduit, depuis plus de quarante ans, à des transformations écologiques, sociales et économiques majeures produisant ces vulnérabilités », souligne Corinne Le Quéré, la climatologue franco-canadienne qui préside le HCC. Et de rappeler : « La plupart des causes du Covid-19, comme la déforestation ou les énergies fossiles, sont aussi à l’origine du changement climatique. Il faut donc s’attaquer à ces causes profondes, et la transition bas carbone est une réponse. »

Le HCC s’est autosaisi de ce sujet pour « éviter que ne soient reproduites les erreurs de 2008 », indique Corinne Le Quéré, qui rappelle qu’après la crise financière « la France s’était immédiatement remise sur une trajectoire intensément fossile ». De sorte qu’après avoir baissé de 4,2 % en 2009, les émissions nationales de CO2 liées à l’énergie et au ciment avaient augmenté de 3,4 % en 2010. « La façon dont le gouvernement répond à la crise sanitaire actuelle aura un impact de premier rang sur la capacité de la France à remplir ses objectifs climatiques et donc à répondre à l’urgence climatique », prévient la climatologue.

(publié par J-Pierre Dieterlen)

 

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159234440527281

Conclusions du premier rapport du Haut conseil pour le climat et incapacité actuelle de la France à tenir ses propres engagements climatiques

M. André Chassaigne interpelle Monsieur le Premier ministre sur les conclusions du premier rapport du Haut conseil pour le climat et l’incapacité actuelle de la France à tenir ses propres engagements climatiques.
(réponse d'Edouard Philippe en fin d'article)

Ce premier rapport pointe très clairement l’écart entre les ambitions climatiques affichées par la France, la réalité de ses résultats et l’insuffisance flagrante des politiques publiques.

Parmi les points les plus marquants de ce rapport, nous pouvons relever que « les émissions liées aux produits importés et consommés par les Français ne sont pas explicitement prises en compte dans les objectifs nationaux chiffrés » et que « les émissions nettes importées représentent 60 % des émissions nationales en 2015 (271 MtCO2e). » Si la France a diminué ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990 de 15 %, l’empreinte carbone réelle du pays, tenant compte des émissions induites par tous les produits importés, déduction faites des produits exportés, a, elle, augmenté de 20 % sur la même période ! Ce constat est à mettre en relation avec les choix de désindustrialisation du pays et la contradiction permanente de la France qui continue d’accompagner la croissance des échanges internationaux avec la signature de nouveaux accords de libre-échange. Le rapport souligne également « l’attention insuffisante portée à l’impact sur les inégalités des politiques publiques associées à la transition bas-carbone, y compris sur les inégalités géographiques ».

Lien vers le 1er rapport du HCC : https://www.strategie.gouv.fr/…/files/hcc_rapport_annuel_20…

(publié par J-Pierre Dieterlen)

 

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10158690635562281

Version Grand Public du rapport annuel Neutralité Carbone Juin 2019

Jean-Marc Jancovici : «Le premier rapport du Haut conseil pour le climat, "agir en cohérence avec les ambitions", a fait l'objet d'une version vulgarisée, dite "grand public", avec l'espoir qu'il sera ainsi plus lu sans dénaturer le coeur de son message (qui en fait se comprend dès le titre : pour le moment le pays ne se donne même pas les moyens d'instruire correctement la cohérence de l'action climatique avec les autres objectifs que nous poursuivons !).»

 

 

https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2019/09/hcc_rapport_annuel_grand_public_2019.pdf

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