Pays des merveilles et monde réel sont dans un bateau...

Publié le par ottolilienthal



Partisanerie mise à part, j’avais l’impression que les Tories avaient perdu la dernière élection plus que le Labour ne l’avait gagnée. Quoi qu’il en soit, la popularité des travaillistes « lune de miel » a été très brève et s’il y avait une autre élection maintenant, ils seraient susceptibles de perdre, peut-être au profit du Parti réformiste, dont la propre popularité ne durerait pas. On peut dire à peu près la même chose des autres pays européens, notamment de la France et de l’Allemagne.

Comme je le vois, les pays deviennent « ingouvernables » parce qu’aucune administration nouvellement élue ne peut conserver le soutien public pendant plus de quelques semaines ou mois.

Le problème est qu’aucune partie ne peut fournir ce que le public attend.

Le problème essentiel est l’incapacité de gérer une économie en contraction et de redéfinir les attentes en conséquence.

Dans le cadre des paramètres généraux du néolibéralisme, l’Occident a essayé de (a) stimuler la croissance en utilisant l’expansion du crédit permise par la déréglementation, puis (b) maintenir le fardeau de la dette gérable avec des taux réels ultra-bas.

    Étant donné que, selon une proposition générale, les prix des actifs évoluent inversement avec le coût du capital, cela a été clivant, favorable aux propriétaires d’actifs tout en nuisant à ceux qui dépendent des revenus plutôt que du produit de la propriété des actifs.

    Logiquement, cela nécessite un rééquilibrage, mais il n’y a pas de soutien collectif pour ce genre de changement.

    En son absence, aucun gouvernement ne peut conserver le soutien populaire plus d’une courte période.

(commentaire de Tim Morgan sur son site)

un commentaire sur le commentaire :

 « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par l’expansion du crédit. L’alternative est seulement de savoir si la crise devrait arriver plus tôt à la suite d’un abandon volontaire d’une nouvelle expansion du crédit, ou plus tard comme une catastrophe finale et totale du système monétaire impliqué. »

    À chaque étape possible, le système a doublé, car le coût de ne pas doubler a été jugé trop élevé. Tous les gouvernements  ont préféré s’assurer que la crise finale ne se produise pas sous leur mandat."

L'ingénierie mentale.... 

L'un de mes plus beaux souvenirs d'enfance est celui de mon père me racontant des histoires avant de dormir. Mon plus beau souvenir, c'est celui d'une nuit où il me racontait « Le Petit Chaperon Rouge » et, fatigué après une longue journée de travail, m'a raconté comment « Le Petit Chaperon Rouge est tombé dans le concasseur ».

Mon père était ingénieur des mines. Sa spécialité était l'enrichissement. Il a probablement formé des milliers de jeunes ingénieurs pendant près de quatre décennies. Je trouvais son métier le plus incroyablement ennuyeux du monde, même si j'adorais l'odeur des auditoriums où j'étais libre de flâner après la fin des cours à l'institut où il enseignait.

La semaine dernière, de nombreuses personnes exerçant des métiers tout aussi incroyablement ennuyeux ont rallumé les lumières en Espagne et au Portugal avant l'effondrement de la civilisation. À ma connaissance, ils n'ont reçu aucun remerciement de la part des représentants du gouvernement ou d'autres personnalités publiques. Ils ont reçu des remerciements de la part d'autres personnes occupant des emplois incroyablement ennuyeux – le genre d'emplois auxquels nous, les plus intéressants, ne pensons pas vraiment, jusqu'à ce que la civilisation soit au bord de l'effondrement et commence à vaciller.

L'ignorance des générations post-modernes quant à la provenance de leur nourriture et de leur énergie est un fait regrettable que beaucoup d'entre vous ont souligné dans les commentaires. Pire encore, cependant, est l'ignorance de ceux qui détiennent le pouvoir décisionnel quant au fonctionnement du monde physique et à l'importance des ingénieurs pour ce que nous connaissons et aimons comme civilisation moderne. Rien de tout cela, pas un seul aspect de notre confort de vie, ne serait possible sans les ingénieurs.

Ce sont les ingénieurs qui construisent les routes, les maisons, les hôpitaux et tout ce qui est plus grand qu'un abri de jardin, en réalité, même si la construction d'un abri de jardin exige aussi des connaissances en ingénierie. Installer une pompe à eau reliée à un réservoir pour les pannes d'électricité pendant la sécheresse estivale exige des connaissances en ingénierie. Je devrais le savoir, car je n'y arriverais jamais, mais j'ai la chance d'être mariée à un homme qui l'a fait la semaine dernière. Et tout fonctionne parfaitement.

Nous avons la sécurité de l'eau grâce aux ingénieurs qui connaissent le fonctionnement de la physique de l'eau et l'assemblage des tuyaux et des vannes. Nous avons la sécurité alimentaire grâce aux ingénieurs qui conçoivent les tracteurs, les moissonneuses-batteuses et toutes les autres machines qui permettent de cultiver des quantités massives de nourriture, puis de l'acheminer du champ au supermarché où les jeunes d'aujourd'hui croient que la nourriture se matérialise spontanément, ou quelque chose du genre. Et nous avons l'électricité et le carburant pour nos véhicules grâce aux ingénieurs. Et les routes. Et les pipelines. Et les lignes de transmission pour acheminer l'électricité des centrales vers les villes et les villages. Et les voitures. Et tout le reste. Tout cela.

Il y a quarante ans, j'étais fermement convaincu que l'ingénierie était la profession la plus ennuyeuse au monde. Il y a cinq ans, j'ai eu une brève mais terrible dépression nerveuse lorsque j'ai réalisé une dure vérité : je ne pourrais jamais devenir ingénieur pétrolier, ni même géologue, car j'étais tellement nul en maths et il était de toute façon trop tard. Comment avais-je pu être aussi stupide enfant ? Vous savez, ces occasions manquées de la quarantaine – auxquelles j'aurais pu rester parfaitement insensible si je n'avais pas été chargé d'écrire une série d'articles pédagogiques de base sur la production pétrolière et gazière.

Dire que ce fut une expérience révélatrice est un euphémisme, mais je n'ai pas de meilleur mot. La quantité de travail d'ingénierie nécessaire pour produire les produits chimiques qui alimentent cette même civilisation moderne connue et appréciée est stupéfiante, mais probablement pas pour les ingénieurs eux-mêmes, pour qui tout cela fait partie du quotidien, j'imagine. Les ingénieurs, pour la plupart, semblent être des gens humbles, trop occupés à faire fonctionner le monde pour être autre chose.

Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas fiers. Nous avions un ami de la famille qui dirigeait une entreprise d'électronique. Sa carte de visite comportait « Ing.» après son nom. J'ai trouvé ça drôle : à quoi pensait-il, à se dire qu'il était aussi important qu'un médecin ? Ce qui montre à quel point j'avais été stupide et à quel point j'étais arrivé avant d'être assez vieux pour commencer à m'attaquer à ce problème. Il était aussi important qu'un médecin. En d'autres circonstances, il aurait pu se lancer dans la recherche et inventer l'électronique pour les médecins. Parce qu'il était ingénieur électricien.

Nous avons longuement discuté de tous ces problèmes avec nos dirigeants politiques, et l'un d'eux, peut-être le plus important et le plus ignoré, est qu'aucun d'entre eux, du moins à ma connaissance et après quelques recherches superficielles, n'est ingénieur, que ce soit par passion ou par diplôme.

Pire encore, ils ne semblent pas apprécier la présence d'ingénieurs autour d'eux. Les ingénieurs sont invisibles et on ne pense à rien, jusqu'à ce que le réseau électrique tombe en panne. Ou qu'un pipeline se rompe. Ou une pompe à eau tombe en panne. Même dans ce cas, nous les considérons comme de simples agents d'entretien, là pour assurer notre confort et notre sécurité, sans demander la moindre reconnaissance. Pour qui se prennent-ils, des médecins ?

Quand j'étais jeune, dans les années 80, comme vous l'avez peut-être entendu, les voyages internationaux hors du bloc de l'Est étaient limités. Seuls les plus dignes de confiance étaient autorisés à voyager, et/ou ceux qui excellaient dans leur travail au point d'être invités à des événements professionnels en Occident. Pour vous donner une idée de l'importance d'une telle invitation, permettez-moi de vous rappeler que les économies planifiées n'étaient pas, à l'époque, forcément propices à l'innovation. Elles ne la décourageaient pas, mais avec une politique d'emploi à 100 % qui ne correspondait pas toujours aux préférences professionnelles de chacun, il était peu probable que tout le monde devienne ingénieur, enseignant, médecin ou commerçant par choix. Autrement dit, trouver sa vocation et la suivre n'était pas aussi simple qu'aujourd'hui.

Enfant, l'un de mes biens les plus précieux était une boîte de feutres que mon père m'avait rapportée de France où il assistait à une conférence, peut-être sur les concasseurs, les cellules de flottation, ou quelque chose d'ennuyeux du genre. Ils sont désormais un précieux souvenir, agrémenté du regret de ne jamais avoir l'occasion de m'excuser auprès de mon père d'avoir trouvé son métier ennuyeux. J'aimerais maintenant prendre un instant pour dire quel honneur c'est pour moi de faire la connaissance de tant d'ingénieurs, ne serait-ce que virtuellement. Votre présence ici est vraiment précieuse. 

Merci de faire fonctionner le monde.

Irina Slav 9 mai 2025

Le mythe techno-utopique...

 

Je suis stupéfait de voir que les gens n'arrivent pas à comprendre que la technologie est sujette à des rendements décroissants. C'est-à-dire que l'on finit par se heurter à des limites, au-delà desquelles tout investissement supplémentaire devient inutile. Et souvent, à mesure que l'on s'approche de ces limites, on commence à se tromper soi-même, en se cachant les coûts.

Prenons l'exemple de la fusion nucléaire. La première réaction de fusion contrôlée a été produite en 1958 aux États-Unis. Depuis, les chercheurs n'ont cessé de réaliser de nouvelles expériences, dans l'espoir d'atteindre le Saint-Graal de l'énergie gratuite et infinie, en reproduisant une version minuscule du soleil sur Terre.

Il y a quelques jours, les Chinois ont apparemment atteint une durée record de réaction de fusion. Mais ce qui m'étonne, c'est qu'après plusieurs décennies de ces expériences, on continue à y consacrer du temps, des efforts et de l'argent.

Les problèmes restent les mêmes. Les réactions de fusion utilisent un mélange de deutérium et de tritium. Le deutérium est stable, c'est une forme mineure d'hydrogène. Le tritium, en revanche, est instable et donc très rare dans la nature. C'est un produit de nos réacteurs nucléaires.

Les lasers utilisés pour provoquer la fusion consomment déjà à eux seuls environ autant d'énergie que la réaction elle-même en produit. Sans compter le coût du combustible (le tritium coûte 30 000 euros le gramme) et celui de la construction des réacteurs.

Mais vous n'y êtes pas encore, car vous n'avez toujours pas de moyen efficace de capturer l'énergie produite par votre réaction. Environ 80 % de cette énergie est libérée sous forme de neutrons. Ces neutrons se heurtent au bouclier de votre réacteur et, comme les neutrons ont tendance à le faire, ils transforment les éléments en différents éléments qui sont eux-mêmes radioactifs.

C'est le problème suivant que vous rencontrez. Si vous voulez que ces réactions se poursuivent pendant plus de quelques minutes, vous devrez trouver une solution à la transformation radioactive du bouclier.

Tout type de réacteur de fusion commercialement actif aurait besoin d'une source de tritium. Le tritium étant très rare dans la nature et le tritium disponible étant consommé plus rapidement qu'il n'en est produit, puisque les réacteurs qui le produisent sont en train de fermer, nous devrions d'abord construire de nouveaux réacteurs surgénérateurs spéciaux, qui produiraient le tritium pouvant être utilisé par les réacteurs de fusion.

Et pourtant, après soixante-dix ans d'expériences qui n'ont mené nulle part, les gens ne veulent pas abandonner ce rêve d'une énergie infinie et bon marché.

Je me suis souvent demandé pourquoi. Je pense que la fusion nucléaire sert le même objectif que l'intelligence artificielle. Son but est de créer ce genre de type :

On n'est jamais vraiment agacé par quelqu'un, à moins de se reconnaître en lui. Et je l'admets volontiers, c'est ce à quoi j'ai affaire. Tous les garçons intellos, ceux qui sont capables de réfléchir à la situation dans son ensemble, sont obligés d'aller à l'école et, à un moment ou à un autre, se demandent : « Pourquoi faisons-nous cela ? Aucun d'entre nous n'en veut et ça ne marche pas ». Repensez au lycée et vous vous rendrez compte que tous vos professeurs étaient eux aussi malheureux.

Je ne pense pas que je sois aussi effrayante que Beff Jezos, parce que je ne me contente pas d'assembler des mots au hasard (qu'est-ce qu'un « prêtre thermodynamique » est censé être ?). Mais je reconnais une partie de la même pathologie. Je n'arrive pas à apprécier le moment présent, je me retrouve toujours en train de faire un zoom arrière et de me demander : « Vers quoi tout cela est-il censé nous mener ? »

En tant qu'êtres humains, nous sommes censés tirer notre joie, notre objectif et notre sens des petites histoires de la vie : « Comment va ma femme ? Comment vont nos enfants ? Comment se comporte l'équipe de football de notre ville par rapport à celle de la ville voisine ? Le clocher de notre église a-t-il des cloches plus grosses que celui de la ville voisine ? »

Vous pouvez rire, mais ces choses signifiaient quelque chose pour les Néerlandais, les rivalités entre villes étaient réelles. Lorsque ces petites histoires disparaissent, lorsque vous ne vous y intéressez plus, lorsqu'elles cessent d'avoir un sens pour vous, il ne vous reste plus que les grandes histoires.

Enfant, je voulais être garde forestier, mon ami voulait être éleveur de chèvres. Il n'y a pas d'enfants qui veulent travailler dans une startup de « Software as a Service ». Et pourtant, c'est vers cela que le système les pousse. Les gens finissent donc par avoir besoin d'une sorte de grand récit, d'une sorte de motivation idéologique pour la façon dont ils sont forcés de passer leur temps.

Je n'ai jamais eu besoin de ce grand récit sur la colonisation de l'univers et la construction de sphères de Dyson autour des étoiles, parce que je n'ai jamais adhéré aux petits récits qui m'ont été imposés non plus. J'ai toujours considéré que notre société était intrinsèquement dysfonctionnelle et qu'elle n'avait pas besoin du prochain remède technique. On ne répare pas ce mode de vie en renvoyant les personnes brunes dans leur propre pays ou en trouvant comment alimenter un chatbot avec un réacteur à fusion nucléaire. Le mal est bien plus profond.

On n'insiste pas assez sur le fait que nous sommes tous poussés vers les ordinateurs, non pas parce que nous le voulons, mais parce que toutes les alternatives sont détruites. Vous pourriez être parfaitement heureux de jardiner toute la journée, mais si vous vivez dans une maison sans jardin, ce n'est pas une option. Vous pouvez aller au pub du coin, mais il n'y aura probablement pas beaucoup de gens avec qui vous pourrez avoir des conversations perspicaces.

Je pense que c'est au moins en partie ce qui se passe ici. Plus la vie quotidienne devient misérable, plus nous avons besoin de « grands récits ». Le Führer veut que nous fassions X pour le Reich de mille ans, Dieu veut que nous fassions Z, vos camarades veulent que vous fassiez Y pour la glorieuse utopie socialiste, mais maintenant nous avons besoin que vous passiez vos journées à coder pour que nous, en Amérique, soyons les premiers à construire le glorieux chatboy surhumain intelligent Q avant que les Chinois ne nous devancent dans la course. 

Dans les années 1980, les gens ne semblaient pas avoir besoin de ces grands récits.

Mais le plus gros problème à garder à l'esprit est que nous comprenons tous, à un niveau très basique, vers quoi ce chemin nous mène : La mort. Les problèmes sont évidents. La Terre se réchauffe, il y a des microplastiques dans nos cerveaux, nos sols fertiles se déversent dans l'océan, les gens intelligents ont cessé de se reproduire, il ne faut pas être un génie pour voir ces problèmes. Il n'y a pas besoin d'être un génie pour voir ces problèmes. 

Le système est donc confronté au problème de garder les gens motivés pour participer à un système qui ne fonctionne pas, qui ne les rend pas heureux et qui est sur le point de s'effondrer.

Comment y parvient-il ? Au moins en partie en finançant ce mythe techno-utopique. L'objectif de la recherche sur la fusion nucléaire n'est pas de construire un réacteur à fusion nucléaire. L'objectif de la recherche sur la fusion nucléaire est de vous convaincre que nos problèmes peuvent encore être résolus.

C'est aussi la raison pour laquelle des types comme Boyan Slat se retrouvent avec une petite fortune, lorsqu'ils vous proposent des idées à la con sur la manière d'éliminer les plastiques de nos océans, alors que tous les experts ont déjà expliqué que cela ne pouvait pas fonctionner. 

C'est le mythe dont vous avez besoin pour votre bien-être mental : Un jeune Hollandais génial qui a trouvé le moyen d'éliminer à nouveau les plastiques des océans.

La véritable histoire est ennuyeuse, vous la connaissez déjà : « Si nous travaillons tous ensemble et faisons quelques sacrifices, nous pouvons ralentir la vitesse à laquelle tout empire. » Ce n'est pas un message qui motive la majorité de l'humanité à se lever le matin. Vous n'avez pas envie d'entendre : « Vous pouvez réduire votre empreinte carbone en ne prenant plus l'avion. » Vous voulez entendre : « Un petit Hollandais génial a trouvé un moyen d'éliminer les plastiques de nos océans ! ».

Beaucoup d'entreprises modernes n'ont pas pour but de réussir, mais de nous faire croire en un avenir qui ne ressemblera pas à ce que nous voulons. Tesla et OpenAI en sont des exemples. Le krach boursier d'aujourd'hui l'illustre assez bien.

Pour l'essentiel, toutes les grandes figures politiques populistes de droite s'appuient sur ce mythe, sur l'idée qu'une grande époque glorieuse est encore devant nous. Geert Wilders insiste explicitement sur le fait que « les meilleurs jours pour les Pays-Bas sont encore devant nous ». 

Trump colporte cette idée à travers le mythe « Make America Great Again ». Et toute la richesse d'Elon Musk repose sur le mythe techno-utopique.

L'« opposition », pour autant qu'il y en ait une, ne peut pas vraiment répondre à ces idées, parce qu'on ne peut pas se présenter avec un programme qui dit « tout va empirer, mais nous allons essayer de ralentir la vitesse à laquelle tout va empirer pour vous ». Personne ne votera pour cela.

Il semble donc que nous soyons coincés dans des cycles alternés de techno-utopisme maniaque, suivis d'épisodes douloureux au cours desquels les gens se retrouvent confrontés à la dure et froide vérité. 

Aujourd'hui, cette douloureuse vérité est la suivante : Il s'avère que la Chine peut aussi construire des chatbots.

 

https://www.rintrah.nl/the-techno-utopian-myth/

« Les êtres humains vivent et agissent dans la réalité"

    Vraiment ? Je dirais que le pétrole bon marché et la technologie ont largement contribué à rendre cette affirmation fausse. À l'heure actuelle, nous évoluons dans un monde de simples sentiments. Tout ce qui vous permet de vous sentir le mieux dans votre situation doit être vrai !

Les gens se nourrissent de ces mensonges à leur propre détriment, celui qui a la première connaissance en tire le plus grand profit !

Donc, si votre système est défaillant et que vous voulez rester au sommet, il est logique, d'un certain point de vue, de maintenir les gens aussi confus que possible.

(commentaire sur le blog de Tim Morgan)



Supposons que la voiture électrique se développe et nous n’avons pas besoin d’une goutte d’essence.

Les raffineries font faillite en même temps, parce qu’elles ne peuvent pas utiliser l’essence produite par le raffinage et seulement avec le diesel, le kérosène et le fuel, elles ne gagnent pas assez pour continuer l’activité (ou le prix du diesel-kérosène, augmente tellement, que ceux que nous ne pouvons pas continuer à acheter sont les consommateurs).

Il s’agit d’un autre exemple de la complexité que nous avons atteinte en tant que société.

En tout cas, étant donné qu’un baril de pétrole produit la même quantité de dérivés, tous les barils de pétrole (82 millions chaque jour) sont nécessaires pour obtenir les quantités de diesel et de kérosène dont l’industrie a besoin aujourd’hui, même si nous éliminons la demande pour l’un d’eux (essence).

En réalité, si la transition énergétique n’élimine pas 100% des combustibles fossiles, elle ne servira à rien, car elle ne peut réduire la demande d’un seul baril de pétrole.

Essayez de comprendre ceci.

Nous pouvons aussi fermer toutes les raffineries du monde et en créer d’autres qui ne produisent que du diesel et du kérosène, mais c’est "Alice au pays des merveilles".

Le problème que nous ne voulons pas voir, et encore moins accepter, est que la complexité atteinte nous empêche de transformer la société pour la rendre plus simple, sans que la conséquence soit une décroissance féroce. Il n’y a pas de croissance infinie dans un monde plus simple.

(commentaire de Quark sur son blog, 17 11 24)

 

 

Dans notre monde non fictionnel, nous pouvons également être divisés en deux groupes.

1º). 8 milliards de personnes vivent dans une réalité artificielle, soutenue par le monde des « machines » (imprimantes), où la situation économique est relativement bonne, où l'abondance des matières premières est inépuisable et où la technologie est capable de surmonter toutes les difficultés qui se sont présentées au cours de l'histoire. L'argent est inépuisable et donc n'importe quel projet peut être réalisé, moyennant un financement adéquat (puisque les matières premières ne posent pas de problème et que les questions techniques sont facilement surmontables). Pour ce groupe, l'avenir est merveilleux.

2º) Un petit groupe éparpillé sur la planète pense le contraire. L'argent ne sert pas à créer des matières premières et la pénurie de matières premières est arrivée ou est sur le point d'arriver, empêchant la continuité de la croissance, surtout à cause de l'Overshoot (dépassement de la capacité de charge de la Terre). La technologie permet d'atténuer les problèmes, mais ne peut constituer une solution définitive au-delà du temps d'achat. Pour ce groupe, le mot d'ordre est la décroissance à long terme.

Malheureusement, ces groupes sont antagonistes et il n'y a aucune chance qu'ils parviennent à un consensus.

Il est surprenant que, malgré l'utilisation des mêmes données, les conclusions soient si différentes.

(commentaire sur le blog de Quark, 10 11 24)

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Je suis surpris de constater à quel point les événements des premières années de cette décennie sont peu discutés en général  comme s'il s'agissait d'un accord tacite, d'un tabou.

 Je compare cela à une sortie d'entreprise où tout le monde se saoule et où les hommes et les femmes commencent à se mettre en couple. Le lendemain, au bureau, tout le monde reprend sa routine polie comme si rien ne s'était passé.

Tout le monde se rend compte qu'il ne faut plus jamais en parler.

La situation est similaire en ce qui concerne les sujets dont nous discutons ici. Si l'on peut discuter du changement climatique jusqu'à plus soif, l'idée que non seulement la croissance est finie, mais qu'il faut compter avec la fin de la modernité, n'a pas droit de cité.

Les thèmes et les sujets qui remettent en question la société et ses arrangements considérés comme acquis sont supprimés parce que les implications sont trop importantes pour être traitées...

(commentaire sur le blog de Tim Morgan)

Pourquoi les enseignements de l'histoire économique ne sont-ils pas assez retenus ? Vous écrivez que les dirigeants politiques sont « fascinés par le merveilleux »...

Nous sommes dans une phase que j'appelle « la rente de l'imposture », c'est-à-dire la capacité de certains à obtenir du pouvoir en diffusant des contrevérités. La classe politique est fascinée par ces mensonges séduisants qui dispensent de faire des efforts. Tout le monde est toujours victime de tel ou tel événement économique, mais personne n'en est jamais le responsable ! En plus, la classe politique fait souvent preuve d'ignorance. Prenons l'exemple de Mathilde Panot, qui, malgré son diplôme de Sciences Po, ne connaissait pas l'histoire de Léon Blum. Les « oublis », qu'ils soient voulus ou non, font que les événements se répètent sans qu'on se rende compte qu'ils ont déjà eu lieu et souvent mal fini.

Dans quelle mesure l'inculture économique des Français pèse-t-elle dans le débat public ?

L'inculture économique a permis les rentes de l'imposture et la victoire du merveilleux. Une partie des Français vont avoir tendance à croire le merveilleux vendu par les politiques parce qu'ils n'ont pas les armes économiques pour remettre en question leurs propositions. À partir de là, ils adhèrent à ceux qui vont conforter leurs propres présupposés : sentiment inflationniste, sentiment de hausse des impôts…

(extrait)
 
https://www.lepoint.fr/postillon/photo-a-venir-jean-marc-daniel-l-inculture-economique-a-permis-les-rentes-de-l-imposture-18-09-2024-2570535_3961.php
Le jour où l’Espagne heurta le mur de la dette...

En 2011, l’explosion de la bulle immobilière a mis à terre l’économie, qui n’a pu être restaurée qu’au prix de mesures d’austérité sans précédent. Une leçon à méditer pour la France.

Lorsque l'Espagne regarde en arrière, elle a de quoi se dire qu'elle l'a échappé belle. Aujourd'hui, malgré une dette publique encore très élevée (108,8 % du PIB), elle s'en tire plutôt bien avec une légère croissance économique, un taux de chômage contrôlé et une relative santé financière de ses entreprises et de ses banques. Alors que la France voit arriver comme un tsunami les menaces punitives des agences de notation, son voisin du Sud se souvient qu'il est passé par une de ces tempêtes. C'était en 2011, à la suite de la crise financière mondiale déclenchée par la faillite de la banque Lehman Brothers. L'Espagne fut l'un des principaux pays touchés.

Les agences de notation financière avaient bien sonné l'alarme sur le danger de la bulle immobilière espagnole. Mais à l'époque, le président du gouvernement, le socialiste José Luis Zapatero, est dans le déni : « Nous sortirons de cette mauvaise passe » ; « un moment de faiblesse économique », « une décélération provisoire ». Il endosse même les habits du Père Noël en promettant à chaque ménage un « chèque bébé » de 400 euros coûtant la bagatelle de 6 milliards d'euros à l'État. Plus dure sera la dégringolade : la valeur des biens immobiliers a été très surévaluée.

Le système bancaire espagnol s'écroule

Le 18 octobre 2011, Moody's baisse la note de l'Espagne de deux crans, de A1 à Aa2. Supposé être d'une grande stabilité, le système bancaire s'écroule, confronté à une crise de liquidités sans précédent. La banque centrale d'Espagne admet qu'elle a laissé faire sans assumer son rôle de régulateur. Le pays, qui avait fondé sa prospérité sur le boom immobilier, est devenu un château de cartes.

Rattrapé par le réel, le socialiste Zapatero a beau inonder l'économie d'argent public, il ne peut empêcher le désastre et se voit remplacer, à la suite des élections législatives de novembre 2011, par le conservateur Mariano Rajoy. Ce barbu placide de Galice, féru de cyclisme, va pratiquer la résilience face aux institutions internationales (UE, BCE et FMI) qui menacent l'Espagne d'un repêchage total, au même titre que la Grèce, l'Irlande, Chypre et le Portugal auparavant. Mais la dette publique double de volume, la prime de risque du pays franchit la ligne rouge, alors que banques et caisses d'épargne sont en faillite – Bankia en première ligne, que l'État redresse à fonds perdu. Familles et PME n'ont plus accès au crédit.

Le chômage passe en trois ans de 7,8 % à 22 % de la population active. Sur fond de scandales de corruption politique, les médias parlent de « la grande récession espagnole ». En juin 2012, Rajoy ne peut éviter un repêchage bancaire pour lequel l'Espagne demande une ligne de crédit de 100 milliards d'euros à la zone euro. Même si à l'époque le pays utilise 65 milliards de ce prêt, une décennie plus tard cela aura coûté le double aux caisses de l'État.

Le régime sec imposé par Mariano Rajoy

Déjà entamé par les socialistes, le tour de vis donné par le gouvernement conservateur est sévère. Les travaux publics sont stoppés net. Une loi de 2013 fait passer l'âge légal de la retraite de 65 à 67 ans. Les salaires des fonctionnaires sont révisés à la baisse. Une réforme du marché du travail provoque une grève générale, événement rarissime dans le pays.

Le régime sec imposé par Rajoy porte ses fruits. Ce politique, aujourd'hui retiré, reconnaît qu'« assainir la situation financière » de son pays fut l'« obsession » de ces années critiques. Le déficit passe de 11,2 % du PIB en 2009 à 3,1 % en 2017. Une fois passé le gros de la tempête à partir de 2014, il crée 2,7 millions d'emplois et parvient, durant trois années consécutives, à installer une croissance à 3 %. L'austérité a sauvé l'Espagne de la banqueroute. Une relative santé financière a été recouvrée.

L'arrivée au pouvoir de la gauche radicale avec Podemos

Mais à quel prix ? La précarisation et la paupérisation des classes moyennes ont abouti au « 15M », ce 15 mai 2011 de mobilisations sociales inédites qui donnera naissance à Podemos, une gauche radicale qui parviendra à cogouverner l'Espagne en 2020 et 2021 et qui est aujourd'hui déclinante. Le pays a connu jusqu'à 2013 une crise alimentaire inédite, la pire depuis la fin du franquisme, faisant que d'innombrables familles n'avaient pas accès à des aliments de première nécessité. Les expulsions immobilières ont été multipliées par 20 entre 2008 et 2017.

 

Avec le recul, beaucoup d'observateurs jugent positivement le rôle du conservateur Mariano Rajoy. « Un type sensé, tenace, qui a tenu la barre lorsque le navire Espagne et son système financier coulaient. Il a gouverné en faveur des gens, même s'il n'a jamais bénéficié de cette reconnaissance », dit de lui l'analyste Marisa Cruz.

https://www.lepoint.fr/economie/le-jour-ou-l-espagne-heurta-le-mur-de-la-dette-30-06-2024-2564356_28.php

 

La longue descente exige une gestion bien informée et honnête de la question, à commencer par un aveu que notre mode de vie actuel de consommateur ne peut pas continuer trop longtemps. Il y a un monde de différence entre faire croire aux gens que tout ira bien et les préparer activement à un atterrissage forcé. À l'aube d’une crise imminente des combustibles fossiles, qui se traduirait inévitablement par une chute de la production minière et industrielle plus tard, nous aurions besoin d’une coopération plus mondiale, d’une communication honnête et ouverte, et non de diatribes contre quiconque ose remettre en question les politiques actuelles.

Bien sûr, il n'y a absolument aucune garantie que nous survivrions à la perte éventuelle de l'agriculture mécanisée, des engrais, de l'exploitation minière, de l'industrie, de l'infrastructure civile, etc. vers la seconde moitié de ce siècle en nombre supérieur à une fraction de ce que nous connaissons aujourd'hui. Toutefois, si nous nous préparions activement à une réduction d'échelle, nous pourrions au moins allonger la période de transition suffisamment longtemps pour atténuer quelque peu le choc. La dépopulation naturelle (une tendance déjà en cours), combinée à l'augmentation de la capacité des gens à cultiver leur propre nourriture et à la recherche de partenariats internationaux (au lieu de s'opposer à ceux qui pourraient nous aider), pourrait nous épargner une tragédie en cours résultant de la poursuite aveugle d'objectifs idéologiques sans consulter d'abord la réalité. (extraits)

L'honnête sorcier

https://thehonestsorcerer.medium.com/the-net-zero-stragedy-6b3cf4756ff2

Ça ne marche pas vraiment comme ça

L’une des principales caractéristiques du néolibéralisme est l’abandon de l’administration. C’est-à-dire que, dans la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, on reconnaissait de plus en plus que la complexité économique exigeait un plus grand degré d’intervention économique. Au Royaume-Uni, par exemple, il était clair que des secteurs stratégiques (sans lesquels la guerre aurait été perdue) tels que les chemins de fer, l’industrie sidérurgique et l’extraction du charbon, devaient être maintenus malgré l’incapacité des sociétés privées à les exploiter de manière rentable. Et ainsi, l’État était obligé d’employer des gens qui savaient comment faire avancer les choses

Et surtout, le Parlement lui-même était largement composé de politiciens qui avaient travaillé dans l’atelier ou qui avaient dû faire face à une masse salariale. Les politiciens professionnels étaient une infime minorité à l’époque.

Aujourd’hui, le Parlement est rempli de gobshites professionnels qui n’ont aucune expérience de l’exploitation ou de la gestion dans le monde réel. Il en va de même pour les employés à temps plein du gouvernement, qui n’ont plus d’infrastructure publique pour fonctionner, mais qui se contentent de superviser la distribution somptueuse des subventions aux entreprises.

Entre le gouvernement et le monde réel, il y a une cabale de consultants aux prix exorbitants, complétée par des groupes de réflexion et des ONG dociles, qui disent au gouvernement ce qu’il doit penser, puis prennent d’importantes sommes d’argent pour mettre en œuvre la politique. Et le système est supervisé par une pléthore d’organes supranationaux irresponsables comme le FMI, la Banque mondiale, l’OMS, le WEF et la Commission européenne, chacun croyant apparemment que les lois créées par l’homme peuvent inverser les lois de la physique.

Nulle part cela n’est plus évident que dans les politiques de carboneutralité risibles adoptées en Europe et dont le reste du monde se moque. À la base de la farce se trouve la croyance des dirigeants européens  que le progrès technologique peut continuer sur une courbe ascendante exponentielle. Cela semble en partie attribuable à une mauvaise compréhension de la Loi de Moore, selon laquelle le nombre de circuits sur une puce d’ordinateur doublerait tous les deux ans, ce qu’elle a fait… jusqu’à ce qu’on manque d’espace physique.

En partie, il découle du processus commercial de développement de produits dans lequel la technologie s’améliore et les prix baissent à mesure que la production de masse et les économies d’échelle se mettent en place.

Pour l’observateur occasionnel, il semble que l’amélioration technologique soit permanente, voire infinie. En effet, cette croyance a fourni à Big Tech une sorte de mantra pour sortir de prison à chaque fois que la technologie échoue (ce qui est de plus en plus fréquent de nos jours) :

Ce n’est qu’un prototype.
Il est améliorable.
C’est inévitable.

C’est ce genre de raisonnement qui sous-tend la proposition illusoire selon laquelle nous pouvons remplacer les 137236,67 térawattheures annuelles d’énergie que nous consommons à partir du pétrole, du charbon et du gaz, par l’énergie éolienne et solaire qui ne représente actuellement que 6,5 % (8935,84 térawattheures) de cette énergie. Pour ce faire, il faudrait construire un parc éolien offshore à Hornsea (qui a coûté près de 3 milliards de livres sterling et a pris 10 ans à construire) chaque jour d’ici 2050… quelque chose que tout examen sérieux des coûts matériels rend impossible :

La racine du problème est philosophique. La croyance que la technologie peut être améliorée en permanence est tout simplement fausse. Comme l’explique ce cours Open University sur la gestion de l’environnement, le développement technologique suit une courbe « S » :

« La courbe en S montre l’innovation depuis ses débuts lents au fur et à mesure que la technologie ou le processus est développé, jusqu’à une phase d’accélération (une ligne plus raide) à mesure qu’elle mûrit et, enfin, à sa stabilisation dans le temps (la courbe d’aplatissement). avec des augmentations correspondantes des performances de l’article ou de l’organisation qui l’utilise. Au fil du temps, la technologie atteint sa limite technologique d’utilité ou d’avantage concurrentiel. »

Nous voyons ce processus se dérouler dans le développement de locomotives à vapeur du prototype de Trevithick de 1804 au Mallard de Gresley atteignant le record de vapeur de 126 mph en 1938, ou du Wright Flyer de 1904 au Concorde – ce dernier comprenant également un « radical » passer d’un moteur à piston à un moteur à réaction, ce qui pourrait être assimilé au passage au lithium-ion dans la technologie des batteries.

Fait crucial, ces points d’arrivée sont au-delà de la limite économique – les trains de luxe de classe Pacifique et le Concorde étaient des formes de voyages de luxe financés par les contribuables que seuls les riches pouvaient se permettre, de sorte que les deux sont devenus politiquement insoutenables.

Traduit en physique, le coût énergétique et matériel d’une amélioration ultérieure était supérieur aux rendements.

À ce stade, nous pouvons choisir de croire qu’il y avait toute une série d’améliorations technologiques bon marché et faciles que les meilleurs esprits employés n’ont pas remarqué. Et donc, loin d’atteindre – et probablement de dépasser – les limites économiques (énergie et matériaux) à l’amélioration, avec les bonnes incitations financières, les technologies du projet net zéro pourraient être sur le point de subir une sorte de saut quantique qui permettra aux éoliennes de dépasser des turbines à gaz à cycle combiné et des voitures électriques pour parcourir des milliers de kilomètres entre les charges.

Mais avant de parier l’avenir de l’humanité sur cela, nous pourrions arrêter de considérer que les technologies proposées de la transition énergétique existent depuis très, très longtemps. Benjamin Franklin a inventé le terme « batterie » en 1749, bien que le premier dispositif reconnaissable pour stocker et décharger l’électricité ait été développé par Volta en 1800. La première voiture électrique a été développée par l’inventeur anglais Thomas Parker en 1884, avec la première version commerciale développée par l’ingénieur allemand Andreas Flocken en 1888. L’année précédente, 1887, a vu le développement de la première éolienne de production d’électricité par le scientifique américain Charles F. Brush. (Notez également que ce sont des inventions de la fin de l’âge du charbon originaires des trois principales économies du XIXe siècle).

Le fait est que toutes les améliorations faciles et peu coûteuses apportées à ces technologies – qui sont au cœur du projet « vert » – ont été découvertes et déployées il y a longtemps. De plus, chacun a des limites physiques bien comprises. De sorte qu’aucun fantasme technologique néolibéral de la part de Herr Schwab et de ses acolytes, ni aucune législation vide de la part des Marie-Antoinettes dans les parlements européens ne permettra d’atteindre ce qui n’est possible que dans les films de science-fiction.

Pour revenir au cours Open University :

« Dans l’innovation radicale, l’« écart » ou la discontinuité… traduit le sentiment d’une rupture d’une technologie à l’autre, nouvelle technologie radicale. Ainsi, une technologie radicale répond au même besoin, mais repose sur une base de connaissances et de pratiques différentes. Un exemple pourrait être le film photographique étant largement remplacé par des supports de stockage numériques dans les appareils photo numériques. La paralysie du paradigme se produit lorsqu’une organisation résiste au changement d’idée, de processus ou de produit. Un exemple est la société photographique Kodak, traditionnellement une entreprise extrêmement innovante responsable de l’invention de l’appareil photo numérique, mais qui a continué à donner la priorité à son engagement envers le cinéma et l’impression d’images malgré la révolution numérique dans les technologies des appareils photo et des médias. »

Cependant, les plus grandes « innovations radicales » ont eu tendance à suivre un changement dans l’énergie primaire. Les premières technologies industrielles, alimentées par les animaux, le vent ou l’eau étaient faibles par rapport aux technologies qui se sont développées à l’ère de la vapeur. Et ceux-ci à leur tour ont été éclipsés par les technologies de l’âge du pétrole. Mais si les innovations – comme l’appareil photo numérique et la batterie lithium-ion – de la fin de l’ère pétrolière sont impressionnantes en termes de miniaturisation et d’efficacité des ressources, il n’y a guère plus à améliorer.

Il en va de même pour les technologies carboneutres. En effet – comme cela est de plus en plus évident dans les économies européennes – la conséquence du détournement toujours plus important des fonds publics vers des sources d’énergie inefficaces et intermittentes est que l’infrastructure plus large – y compris le reste de l’industrie lourde européenne – s’effondre… Si vous mangez dans une banque alimentaire, c’est parce que le Green-Industrial Complex a mangé votre repas. Pour paraphraser Margaret Thatcher, « le problème du néolibéralisme est qu’il finit par manquer d’argent aux autres ».

Y a-t-il une solution de rechange viable? Probablement pas. L’avenir à court terme le plus probable est que, en commençant au Royaume-Uni et dans toute l’Europe en général, nous sommes sur le point de connaître un effondrement du niveau de vie pire que la Grande Dépression. Et lorsque cela se produira, nous nous retrouverons avec une longue liste de choses que nous savons encore faire, mais qui ne peuvent plus être faites dans la pratique – y compris probablement la production d’électricité à l’échelle du réseau.

À l’échelle mondiale, nous sommes susceptibles de voir la fin du fantasme vert néolibéral actuel en faveur d’une combinaison de nucléaire (car il est potentiellement beaucoup plus dense en énergie que les combustibles fossiles) et de géoingénierie (parce qu’empêcher la lumière du soleil d’atteindre la Terre est le seul moyen, même vaguement viable, d’arrêter le réchauffement planétaire)… et même cela – quelque peu dystopique – l’avenir devra sortir du bloc BRICS, car l’empire occidental néolibéral est tout simplement trop sclérosé et délabré pour changer de cap.

Lorsque vous êtes arrivé à la fin…

vous pourriez envisager de soutenir The Consciousness of Sheep. Il y a six façons de m’aider à poursuivre mon travail. Tout d’abord, et c’est de loin le plus facile, veuillez partager et aimer cet article sur les médias sociaux. Ensuite, suivez ma page sur Facebook. Troisième suivez ma chaîne sur YouTube. Quatrièmement, inscrivez-vous à mon bulletin électronique mensuel pour vous assurer de ne pas manquer mes messages et de rester au courant des nouvelles sur l’énergie, l’environnement et l’économie en général. Cinquièmement, si vous aimez lire mon travail et vous sentez capable, veuillez laisser un pourboire. Sixièmement, achetez une ou plusieurs de mes publications

le syndrome de la reine rouge

par François Roddier

https://www.institutmomentum.org/wp-content/uploads/2013/10/le-syndr%c3%b4me-de-la-reine-rouge.pdf

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article