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Publié le par ottolilienthal

Penser à un monde de rareté

Alors que la rareté devient de plus en plus un problème pour de nombreuses ressources clés, l’appel à l’intervention du gouvernement augmente. C’est parce que le marché est défaillant face à la rareté provoquée par les limites géologiques et le changement climatique

Il est maintenant de plus en plus à la mode de parler de pénurie. Les puces d’ordinateur ont été en pénurie puis en surabondance au cours des dernières années. Après la guerre en Ukraine, l’Europe a connu une grave pénurie de gaz naturel et le sabotage des pipelines a fait baisser les approvisionnements de la Russie. Ensuite, les efforts héroïques de conservation et d’obtention de livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe ont entraîné une réduction spectaculaire des prix. Mais la semaine dernière, le potentiel de grèves parmi les travailleurs du GNL en Australie, un important exportateur de GNL, a encore fait grimper les prix européens.

Le monde semblait si bien approvisionné en tout dans la décennie précédente que les pénuries de cette décennie semblent choquantes pour ceux qui ont des souvenirs qui ne remontent pas plus loin que 2010.

Mais de mémoire récente, nous avons des exemples. C’est au milieu des années 2000 que les prix des aliments ont monté en flèche. Maintenant, ils sont à nouveau à la hausse. Il nous a aussi permis d’obtenir le prix le plus élevé jamais enregistré pour un baril de pétrole. Maintenant, les prix du pétrole sont à nouveau élevés. Les prix des métaux ont augmenté. Maintenant, ils le sont encore.

L’opinion générale est que les pénuries et les prix élevés sont le remède aux pénuries et aux prix élevés. Et, il y a une certaine vérité dans cela parce que les prix élevés incitent plus de gens à produire plus de choses qui portent un prix élevé. Mais lorsque les prix augmentent en général, il est difficile pour les mineurs, les producteurs et les fabricants de s’attaquer aux prix partout à la fois. Il n’y a pas beaucoup de capitaux pour l’investissement. C’est pourquoi les périodes de hausse des prix peuvent durer un certain temps avant d’être résolues.


Mais que se passe-t-il si certaines ressources critiques ne cèdent pas à la logique de l’économie moderne? Et si cette logique ne fonctionne que dans un monde d’extraction croissante de ressources bon marché ? Et si le prix de l’extraction de métaux de plus en plus maigres, la récolte de plus en plus de céréales et de fibres dans les champs agricoles perdaient la terre végétale qui est déjà saturée avec autant d’engrais que les plantes peuvent absorber, pomper toujours plus d’eau à partir des nappes phréatiques et des cours d’eau et réservoirs qui s’amenuisent — et si nous ne pouvions tout simplement pas nous permettre tout cela à grande échelle? La réponse est que l’extraction quelque part ne pourra pas suivre le rythme de ce que les gens exigeraient autrement, puis le niveau de vie chutera.

En 2009, j’ai laissé entendre que le monde se dirigeait vers une grave pénurie d’hélium. Certes, le marché mondial de l’hélium était dominé à l’époque par le gouvernement des États-Unis et son Programme fédéral d’hélium, qui réunissait les sources d’hélium les plus riches du monde. Le gouvernement a décidé dans les années 1920 que l’hélium était une ressource si essentielle qu’il la gérerait pour des raisons de sécurité nationale. (Pour comprendre pourquoi il est difficile de trouver des substituts à l’hélium, voir mon article de 2009.) Puis, en 1996, le Congrès américain a décidé que le gouvernement fédéral devrait se retirer du secteur de l’hélium et laisser le marché fixer les prix et chercher de nouveaux approvisionnements.

Le processus de sortie du marché de l’hélium est presque terminé. Le gouvernement a cessé de vendre de l’hélium. Aujourd’hui, les entreprises privées se pressent pour trouver et produire l’hélium dont le monde a besoin. Il y a des entreprises qui le font.

Les prix de l’hélium grimpent en flèche et l’hélium devient de plus en plus difficile à sécuriser. Le problème est tellement aigu que les scientifiques qui ont besoin d’hélium pour toutes sortes de recherches ont du mal à l’obtenir. Et certains demandent au gouvernement des États-Unis de rester dans le secteur de l’hélium afin de s’assurer que des fournitures sont disponibles pour les installations de recherche, y compris la sienne.

 

Le marché du riz est un autre exemple de modèle émergent. Dans de nombreux pays, les approvisionnements en denrées alimentaires de base sont gérés par les gouvernements pour éviter les pénuries alimentaires. En Asie, les prix du riz ont atteint ou presque atteint des sommets. L’Inde, premier exportateur mondial de riz, a déjà imposé certaines restrictions à l’exportation du riz. On craint que d’autres pays ne suivent. La raison est simple : il n’y a pas de meilleur moyen de s’assurer que le parti au pouvoir sera chassé du pouvoir que les pénuries alimentaires. Garder plus de nourriture à la maison maintient les prix bas.

Les problèmes de production du riz s’expliquent en partie par le fait qu’El Niño a nui aux conditions météorologiques des producteurs asiatiques. Et le fort El Niño commence lorsque les températures océaniques mondiales sont déjà élevées, ce qui signifie que l’effet du El Niño sera grandement renforcé par les changements climatiques par rapport aux décennies précédentes.

L’hélium et le riz sont deux exemples de pénuries qui ne peuvent pas être réglées simplement par « le marché » (j’ai mis « le marché » entre guillemets parce qu’il y a très peu de véritables marchés libres. La plupart des marchés sont gérés avec soin par les plus grands acteurs.) Une combinaison d’actions gouvernementales et privées est coordonnée pour des objectifs qui prennent en compte les priorités sociales comme c’est le cas avec le riz ou comme cela est demandé dans le cas de l’hélium.

Si nous nous concentrons uniquement sur la rentabilité, les ressources seront soumises à des pressions croissantes et accélérées, et c’est ainsi que nous en sommes arrivés là aujourd’hui. Plus de la même chose ne résoudra pas les problèmes à long terme liés aux limites des ressources clés.

August 13, 2023

FNSEA : “On parle de blé, de lait, de sucre, qui pourraient manquer cet hiver” à cause de la pénurie d'essence

La pénurie de carburant a lourdement pénalisé la filière agricole pendant ces dernières semaines. Dans un contexte déjà tendu par la hausse des prix de l’énergie, Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, alerte sur un risque de chaos alimentaire à venir.

Après les sécheresses historiques de ces derniers mois, les agriculteurs ont été touchés de plein fouet par le manque de carburant. Car la pénurie affecte également le GNR (gazole non routier) qui alimente les machines agricoles. Et on ne pouvait pas imaginer un pire timing. En effet, l’automne est le temps des semis (la mise en terre des semances), une période charnière pour la filière. C’est aussi le moment des récoltes de betteraves et de pommes de terre. Des opérations impossibles à réaliser sans tracteur et d’autres machines qui nécessitent du carburant… Et les agriculteurs ne peuvent pas se permettre d’être en retard, face aux pluies hivernales et au gel qui arrivent. Comme l’a tweeté cet agriculteur de l’Yonne, “il n’y a pas de bouton pause avec la nature”.

Le travail d’aujourd’hui permet les récoltes de demain. Et c’est ce qui inquiète Luc Smessaert, agriculteur et vice-président du syndicat agricole FNSEA, qui avait réclamé lundi 17 octobre sur BFMTV un geste de l’État en faveur des agriculteurs afin d’éviter “le chaos”.

Capital : Quel est l’impact du manque de carburant sur la filière agricole ?

Luc Smessaert : Un tracteur consomme entre 20 et 30 litres de carburant par heure, soit 500 voire 600 litres par jour. Les livraisons, quand elles ne sont pas reportées, sont insuffisantes. Les fournisseurs n’assurent en général que la moitié des commandes. Le plus dur, c’est le stress dû au manque de visibilité. On ne sait pas quand on sera livré, ni en quelle quantité, et il faut qu’on se débrouille chaque jour pour tenir un jour de plus. Dans un métier qui subit déjà les aléas météorologiques, les incertitudes sur le carburant s’ajoutent encore au manque de visibilité sur la situation de cet hiver, avec d’éventuelles coupures à venir.

Dans certaines régions particulièrement touchées par la pénurie – les Hauts-de-France, le Grand-Est, l’Île-de-France, le Centre-Val de Loire – c’est plus d’un agriculteur sur deux qui s’est retrouvé bloqué par le manque de gasoil. Pour tenir, il a fallu se débrouiller et s’entraider, se prêter du carburant les uns aux autres. Pour ma part, j’ai dû puiser dans les réservoirs de mes moissonneuses batteuses pour pouvoir travailler une journée supplémentaire.

Quinze jours de retard dans les semis en céréales, c’est plus de 10% de potentiel perdu. C’est compliqué économiquement pour les agriculteurs, mais surtout cela fait peser un risque sur l’ensemble de la production agricole. On a manqué de moutarde récemment, mais ce n’est qu’un condiment. Là on parle de blé, de lait, de sucre, qui pourraient manquer cet hiver !

Capital : La situation semble s’améliorer, on a échappé au pire ?

Luc Smessaert : Avec l'essoufflement de la mobilisation dans les raffineries, on espère un retour à la normale en début de semaine prochaine. Mais il ne s’agit pas d’en rester là, car cette crise révèle la grande fragilité du secteur : l’agriculture française est très vulnérable puisqu’elle est extrêmement dépendante du pétrole. La situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés ne doit plus arriver. Avec la crise énergétique qui se profile, on n’a pas d’autre choix que de gagner en souveraineté énergétique et alimentaire, et pour cela, on ne peut pas se permettre d’être défaillant en première ligne. Pour les exploitations agricoles, le prix de l’énergie s’est multiplié par 7. Pour les endives, c’est x10. Face à cette flambée des coûts qui ne leur permet parfois plus d’être concurrentiels, de nombreux agriculteurs décident de ne plus mettre en production certains produits. Tout cela va avoir rapidement des répercussions sur le consommateur.

Capital : Quelles solutions pour sortir de cette situation ?

Luc Smessaert : Si ces risques ne sont pas pris très au sérieux rapidement, la situation va vite devenir dramatique. En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. Il existe de nombreuses solutions qu’il s’agirait de développer : gagner en autonomie grâce au photovoltaïque, produire du biogaz avec les méthaniseurs, utiliser le B100 (un biocarburant issu du colza) pour le transport…

On entre dans une période de transition agro-écologique. L’enjeu aujourd’hui est de passer la crise de cet hiver, et de trouver des solutions pour le long terme. Et pour cela, l’État doit faciliter les investissements et réduire les contraintes administratives, afin de sécuriser la production agricole sur toute la chaîne - depuis la vache jusqu’à l’arrivée dans le rayon. Notre métier, c’est de nourrir les gens. On n’a plus le droit d’être des amateurs sur ce terrain, cette souveraineté énergétique et alimentaire doit devenir une priorité de l’État.

 

 

https://www.capital.fr/conso/fnsea-on-parle-de-ble-de-lait-de-sucre-qui-pourraient-manquer-cet-hiver-a-cause-de-la-penurie-dessence-1449820

Les rayons de riz pourraient se vider dans les supermarchés

Les approvisionnements en riz pourraient devenir compliqués, alerte le Syndicat de la rizerie française (SRF), alors que les récoltes ont été mauvaises et que les coûts des matières premières et de l'énergie ne cessent de flamber.

Le Syndicat de la rizerie française (SRF) tire la sonnette d'alarme. Comme le rapporte LSA, l'organisme qui regroupe des industriels français fabriquant des produits à base de riz a prévenu qu'une pénurie pourrait bien se profiler. La raison ? Les changements climatiques. Les fortes chaleurs, puis les fortes pluies enregistrées en Inde et au Pakistan ont eu raison des récoltes. Ainsi, au moins 250.000 tonnes de riz seraient perdues.

À cela s'ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine et les dernières annonces du gouvernement indien : l'interdiction d'exporter de la brisure de riz et l'instauration d'une taxe de 20 % sur l'exportation du riz. Dès l'annonce de ces mesures, le prix du riz a immédiatement flambé. Sans oublier la hausse, le 1er septembre dernier, des droits de douane à l’importation dans l’UE (de 30 à 65 €/T).

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Du côté des pays européens cultivateurs de riz (Italie, Espagne, Grèce), le manque d'eau a lourdement pesé sur les récoltes. Alors que du côté des industriels, une hausse des prix semble également inéluctable. Outre la flambée des prix de l'énergie et des matières premières, ils se heurtent également à une hausse des coûts des emballages plastiques et papier. Seul le transport maritime semble s'être stabilisé, note LSA

Pour les consommateurs et distributeurs, cela pourrait donc se traduire par des ruptures d'approvisionnement et des hausses de prix sur plusieurs produits : les riz basmati, les étuvés et les risottos principalement. La culture des riz étuvés étant plus énergivore que celle des riz naturels.

 

https://www.capital.fr/economie-politique/les-rayons-de-riz-pourraient-se-vider-dans-les-supermarches-1448911

La filière des endives, acculée par les prix de l'électricité, appelle l'État à la rescousse

Avec des factures d'électricité multipliées parfois par dix, de nombreuses exploitations d'endives pourraient décider de cesser leurs activités. La Région des Hauts-de-France, où se trouve la majorité des entreprises, demande un soutien de l'État.

Y aura-t-il encore des endives produites en France l'année prochaine ? La question se pose depuis la réunion, vendredi 16 septembre, des représentants de la filière, dont 95% des champs se trouvent dans les Hauts-de-France, rapporte LilleActu, samedi 17 septembre. La Région nordiste demande, dans un communiqué du 16 septembre, à Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, de soutenir les producteurs, afin que ces derniers ne mettent pas la clef sous la porte. Car près de la moitié d'entre eux (entre 40 % et 50%) doit renouveler, dans les prochains mois, ses contrats d'électricité. "Les prix de l’énergie sont multipliés par huit à dix. Une facture de 80.000 euros sur une exploitation type en 2022 passerait à 800.000 euros début 2023, ce qui est tout simplement insupportable économiquement", explique la Région

Elle demande aussi à la grande distribution de prendre en compte l'explosion des charges pesant sur les producteurs d'endives. "Les charges des producteurs, qui atteignent des niveaux jamais connus, si elles ne sont pas répercutées au niveau du prix d’achat au producteur, risquent d’être fatales", plaide-t-elle. Le 8 septembre dernier, TF1 rapportait le cas de ce producteur qui a préféré acheter un groupe électrogène fonctionnant au gazole pour faire fonctionner son usine, plutôt que de continuer à consommer de l'électricité dont le coût a été multiplié par dix.

Une production très énergivore

Produire des endives nécessite beaucoup d'électricité, entre le stockage des racines dans d'immenses réfrigérateurs, et la ligne de tri et d'emballage. Dans un communiqué du 12 septembre, l'Association des producteurs d’endives de France (APEF) expliquait que face à la hausse des prix de l’énergie, le modèle économique de la filière était bel et bien en péril. L'Hexagone est le premier producteur mondial de ce légume.

Sans soutien, qui pourrait être "un bouclier tarifaire", "un soutien dans la négociation des prix avec les distributeurs", un "allégement des critères d’accès à l’aide aux énergo-intensifs du plan de résilience", ou encore un "soutien pour la transition énergétique de la filière", le cap ne pourra pas être passé, explique Philippe Bréhon, président de l’Union des endiviers, à nos confrères de Réussir. Une réunion est prévue la semaine prochaine entre Marc Fesneau et la filière, qui compte 350 entreprises et 4.000 salariés.

 

https://www.capital.fr/economie-politique/la-filiere-des-endives-acculee-par-les-prix-de-lelectricite-appelle-letat-a-la-rescousse-1446467

Pourquoi la pénurie nous est devenue intolérable

Pour la première fois, c’est toute la planète qui est concernée par ces pénuries. Dans un monde persuadé que tout lui était accessible, immédiatement.

En raison de la guerre en Ukraine, le fantôme bien réel des pénuries vient hanter le monde. C'est une nouveauté dans l'histoire. Jusque-là, celles-ci avaient pu concerner des produits isolés, le pétrole en 1973, certains pays pour cause de conflits – l'Allemagne soumise durant la Première Guerre mondiale à un terrible blocus, de lendemains de guerre difficiles – l'Europe après 1945 –, de politiques étatiques criminelles – l'Ukraine sous Staline, la Chine durant la Révolution Culturelle – ou des zones géographiques comme l'Afrique où ces pénuries se transformaient vite en famines. Mais ce n'était que des portions de continents et il subsistait toujours de grands pourvoyeurs en mesure d'approvisionner. Jamais la planète n'avait été concernée globalement par la perspective du manque de produits aussi divers que le blé, les engrais, le gaz, l'huile de tournesol, le pétrole…

Scandale au pays du Deliveroo et d'Uber

Or, il suffit de regarder autour de nous pour comprendre que nous avons chassé de notre quotidien, comme de notre imaginaire, l'idée même de privation. L'ubérisation, le modèle libéral, la société du Deliveroo et du room service reposent sur l'axiome rigoureusement inverse, des ressources illimitées, et un accès dérégulé à ces ressources. C'est parce que tout est disponible à tout moment que nous pouvons choisir, en consommateur rationnel, la voie la plus rentable pour acquérir toutes sortes de biens, dans le plus court délai. Un objet devenu le prolongement de nous-mêmes résume notre terre de surabondance : nos portables. Ces petits appareils à jouissance immédiate, qui ont fait de nous des oies en permanence gavées, sous perpétuelle perfusion, ont fini par nous convaincre en sous-main que le temps des vaches maigres était définitivement révolu. Parce qu'ils font venir le monde à nous sans que nous n'ayons à fournir le moindre effort, ils ont chassé à jamais l'idée du rare, de l'unique et du précieux. Manquer, chose inconcevable, relève du scandale, de l'intolérable.

La fin des grandes routes

L'Occident, ce territoire de la satiété et du luxe, est particulièrement touché par ces graines qui ne germent plus, ces conteneurs qui ne partent plus. Ce qu'il croyait réservé à des pays rangés jadis dans le tiers-monde l'a rattrapé, l'ébranlant davantage encore dans son leadership déjà si contesté. Il n'y a plus de « tiers » ni de « quart », il n'y a qu'un « monde » qui atteint ses limites. Il y a deux ans à peine, on n'en avait que pour ces Routes de la soie appelées à irriguer à profusion un monde comparable à un organisme suralimenté. Les routes, et pas seulement celles de la soie, sont coupées.

Deuxième ralentissement de la planète

Après le Covid, la planète est confrontée pour la seconde fois à une suspension de ce qui la caractérisait, la circulation. Les bénéfices de la mondialisation s'inversent : c'est précisément parce que ce monde est mondialisé, parce que nous dépendons tant de la Russie et de l'Ukraine, que les pénuries s'invitent à notre table. L'ironie de l'Histoire tient à ce que cette question touche ces deux pays, fleurons de l'ex-URSS qui aux temps de la guerre froide entendait démontrer sa supériorité à l'aune de ressources inépuisables.

Un avant-goût de l'épuisement des ressources
 

Il est surprenant de ne guère entendre les défenseurs de l'urgence climatique, prompts en temps ordinaire à dénoncer le saccage de la planète. Car ce Blitzkrieg des pénuries nous confronte brutalement à ce que sera une planète rattrapée par la finitude et l'insuffisance de ses productions au regard de sa population et de ses crises climatiques. La crise géopolitique nous en donne, de manière inattendue, un premier aperçu.

Les prix des vêtements vont eux aussi augmenter

Le cours du coton s’envole, faisant flamber les coûts de production des vêtements fabriqués avec cette fibre naturelle. Le rapatriement des productions de grandes marques de Chine en Europe est également en cause.

Vous l’avez peut-être remarqué ces derniers mois : les prix des vêtements en coton sont de plus en plus élevés dans les magasins de prêt-à-porter. Un simple T-shirt d’une enseigne à bas prix a, par exemple, augmenté de trois euros en un mois, a constaté le 20 heures de TF1, dimanche 24 avril. Cela est d’abord dû à la hausse des prix de cette fibre naturelle. Selon TF1, le cours du coton a flambé de 65 % en un an, faisant par conséquent augmenter les coûts de production de deux euros par article dans certaines entreprises. Dès le mois d’octobre 2021, Capital avait alerté sur cette flambée des prix du coton et sur ses répercussions inéluctables sur les tarifs des vêtements.

Il y a plusieurs explications à cette flambée du coton. D’abord, il faut savoir que cinq pays concentrent 80 % de la production mondiale : l’Inde, la Chine, les Etats-Unis, le Brésil et l’Ouzbékistan. Or, comme beaucoup de matières premières, le coton a subi une demande exponentielle depuis la reprise économique post-Covid. Sauf que, comme l’explique TF1, la sécheresse aux Etats-Unis a fortement impacté les récoltes de coton dans ce pays qui est le troisième producteur mondial. D’autre part, il y a eu des problèmes d’approvisionnement depuis Xinjiang, province chinoise grosse pourvoyeuse de coton.

Rapatriement des productions

Cette dernière a été boycottée par de grandes marques et par le gouvernement américain pour protester contre le travail forcé de la minorité ouïghoure. "Pour se donner une meilleure image de leur maison", explique Alexandra Broussaud, représentante de l’Union des industries textiles interrogée par TF1, "beaucoup de grandes marques, qui fabriquaient jusque-là leurs vêtements en Chine, font le choix de rapatrier leurs productions en Europe ou en Afrique du Nord". Mais "les coûts de production en Europe sont bien supérieurs à ceux de la Chine", rappelle-t-elle.

Il n’y a pas que les vêtements qui subissent ces hausses de prix. Sur le linge de maison 100 % coton, celles-ci se constatent tout particulièrement. Une marque vosgienne interrogée par TF1 assure que ses prix ont augmenté de 35 % en un an sur toutes les références. Selon les professionnels du secteur, cette flambée ne devrait pas s’arrêter là, ils attendent entre 5 et 15 % de hausse dès juin prochain.

 

https://www.capital.fr/conso/les-prix-des-vetements-vont-eux-aussi-augmenter-1434667

Guerre en Ukraine : “les prix des travaux des particuliers pourraient flamber de 10 à 30%”, selon la Capeb

Acier, verre, aluminium… la guerre en Ukraine provoque déjà des tensions, si ce n’est déjà des pénuries de matériaux sur les chantiers de rénovation. Pour Jean-Christophe Repon, le président de la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), la hausse des devis va devenir inévitable si la crise perdure. Entretien.

Capital : Jean-Christophe Repon, avec la guerre en Ukraine, les artisans du bâtiment doivent-ils craindre des pénuries de matériaux sur les chantiers ?

Jean-Christophe Repon : Oui. Nous observons d’ailleurs déjà chez nos fournisseurs de fortes hausses de prix sur les matériaux. Par exemple, les verres ont connu au minimum une hausse de 10 ou 15 % depuis le début de l’année. Les prix des produits en terres cuites, tuiles ou briques, ont augmenté de 25 %. Les armatures en acier de +15 %. Les ronds à béton, +25 %. Les treillis soudés, +25 %. Les garde-corps, +7,5 %. Les ferrures, profilés et les tubes, +15 %. Les panneaux soudés, +15 %... Mais surtout, ces tarifs évoluent très vite, parfois en moins de 48 heures. Les industriels préfèrent arrêter leurs fours, car l’énergie coûte trop cher pour fabriquer des matériaux.

Plusieurs fournisseurs nous disent qu’ils ne peuvent pas livrer de matériaux, d’autres effacent les commandes afin de réévaluer le prix de vente ! On en voit désormais certains qui exigent d’être payés comptant lorsqu’on leur passe une commande. Je peux donner l’exemple d’un maçon qui a appelé l’un de ses fournisseurs en acier, le 9 mars dernier. Ce dernier lui a demandé de régler immédiatement la facture s’il souhaitait obtenir la livraison, sous peine de la lui refuser… Habituellement, le paiement de ces factures s'échelonne plutôt sur 90 jours. C’est évidemment un problème pour nos petites entreprises.

Ces pénuries auront-elles des conséquences sur les devis des particuliers ?

D’évidence oui. Il faut savoir que depuis plus d’un an, suite à la reprise de l’activité du bâtiment après les confinements, les prix des matériaux n'ont cessé d’augmenter de façon exponentielle. Or, nous estimons que 55 % des entreprises artisanales que nous représentons n’ont pas répercuté ces hausses de prix sur leurs devis. À un moment donné, les entreprises seront obligées de répercuter ces coûts.

Les prix augmentent tellement vite que lorsque l’on signe un devis aujourd’hui, on s’engage parfois sur des coûts que l’on ne pourra pas tenir. Or on ne peut pas réviser le montant des contrats que l’on signe avec les particuliers, au motif que les prix des matériaux augmentent ! Selon la nature des travaux, et le coût des matières premières qui sont utilisées, je pense donc que les devis pourraient augmenter de 10 à 30 % pour les particuliers. Il est toutefois quasiment impossible de faire des estimations précises, puisque les prix évoluent pratiquement tous les jours.

Quels types de travaux seront les plus impactés par ces hausses de prix ?

L’ensemble des métiers du bâtiment vont être impactés, car les pénuries touchent de nombreux matériaux. Il est difficile de distinguer des travaux plus que d’autres. Heureusement, un devis de chantier ne prend pas en compte que le coût des matériaux, mais aussi de la main-d'œuvre. La hausse de prix dépendra donc de la part que représentent les matières premières sur le coût du chantier.

Notre problème est que si les devis augmentent trop, alors les particuliers n’engageront peut-être pas leurs travaux. Il faut donc vraiment que les artisans et leurs clients engagent un dialogue en transparence sur les prix, et se préparent à ce que les devis puissent être réévalués régulièrement. J’ai peur que toutes ces problématiques aient un impact sur notre activité et sur l’emploi.

 

 

https://www.capital.fr/immobilier/guerre-en-ukraine-les-travaux-de-renovation-des-particuliers-pourraient-flamber-de-10-a-30-selon-la-capeb-1431339

Ukraine : l’arrêt de la production de néon inquiète le monde de l’informatique

Le gaz rare est crucial pour la fabrication des semi-conducteurs, ce qui pourrait empirer la crise d’approvisionnement des ordinateurs, TV et smartphones.

Les deux principaux fabricants ukrainiens de néon, Ingas et Cryoin, ont stoppé leur production, qui représente la moitié de l'approvisionnement mondial. Ce gaz rare est essentiel au fonctionnement des lasers qui équipent les usines de semi-conducteurs, à partir desquels sont fabriqués les composants des ordinateurs, smartphones, téléviseurs et autres objets électroniques.

Au-delà des conséquences humaines terribles, l'invasion de l'Ukraine a déjà ébranlé certains marchés mondiaux comme celui des hydrocarbures après la série de sanctions prises contre la Russie, et pourrait donc aussi renforcer la crise mondiale des semi-conducteurs. Celle-ci avait débuté en 2020 avec la pandémie de coronavirus et l'arrêt temporaire de la production en Asie, notamment en Chine (aussi productrice de néon), à Taïwan, en Corée du Sud, aux États-Unis et en Allemagne. Les fabricants dans ces pays peuvent avoir constitué des stocks, mais il est probable que ceux-ci, s'ils existent, soient taris dès le mois d'avril.

« Stocks de sécurité » à Taïwan

À Taïwan, le ministre de l'Économie et la banque centrale se sont toutefois montrés rassurants en évoquant des « stocks de sécurité » constitués par le pays et permettant d'éviter les ruptures d'approvisionnement « à court terme ». Sur les marchés internationaux, le prix du néon avait déjà quadruplé fin février, par rapport à son prix d'octobre 2021. Après l'annexion de la Crimée en 2014, le prix du néon avait été multiplié par sept avant de retrouver son cours.

 

L'entreprise Ingas est installée à Marioupol, l'une des villes les plus durement touchées d'Ukraine, avec une situation humanitaire jugée « catastrophique » début mars par Médecins sans frontières. Cryoin a son siège à Odessa, moins durement touchée jusqu'à présent, et avait fermé préventivement ses usines dès l'annonce de l'invasion par Vladimir Poutine le 24 février.

Guerric Poncet

"Je fais ce métier depuis 30 ans et je n'ai jamais vu des marchés comme celui-ci. C'est une crise des molécules. Nous n'avons plus rien, que ce soit du pétrole, du gaz, du charbon, du cuivre, de l'aluminium, tout ce que vous voulez, nous n'en avons plus. Le sous-investissement dans l'offre a contribué à l'étroitesse du marché" Jeff Currie, global head of commodities research, Goldman Sachs.

 

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1255-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-fevrier-2022.html

Pénuries d’aluminium à venir alors que « l’offre de magnésium se tarit »

Cette semaine, le plus grand producteur américain de billettes d’aluminium utilisées pour la fabrication d’automobiles et de matériaux de construction a informé ses clients et ses associés que sa capacité de production pourrait être réduite en 2022 en raison d’un manque d’approvisionnement en magnésium.

« Au cours des dernières semaines, la disponibilité du magnésium s’est tarie et nous n’avons pas été en mesure d’acheter les unités de magnésium dont nous avions besoin pour toute l’année 2022″, a déclaré le président de Matalco Inc. Tom Horter, président de Matalco Inc., a déclaré dans la lettre obtenue par S&P Global Platts.

Les difficultés d’approvisionnement en matières premières et la flambée des prix de l’énergie ne font que renforcer ces vents contraires, a ajouté M. Horter dans sa lettre.

« L’objectif de cette note est d’avertir à l’avance que, si la pénurie se poursuit, et surtout si elle s’aggrave, Matalco pourrait devoir réduire sa production en 2022, ce qui entraînerait des allocations à nos clients », a-t-il déclaré.

M. Horter a déclaré que son entreprise se procurerait autant de magnésium que possible et d’autres matières premières, telles que le silicium, afin de maintenir la production prévue pour 2022. Cet avertissement intervient alors qu’il a demandé à ses clients de prévoir des plans d’urgence en cas de resserrement des approvisionnements.

Les billettes d’aluminium ne peuvent être produites sans magnésium, qui est un agent de renforcement et lui permet d’être suffisamment solide pour être utilisé dans des applications structurelles, telles que les châssis d’automobiles, les blocs moteurs et les panneaux de carrosserie.

« Nous ferons le point dans quelques semaines », a déclaré M. Horter. « Dans l’intervalle, vous pourriez envisager d’informer votre clientèle de cette crise de disponibilité du silicium et du magnésium et lui faire savoir que d’autres produits ou intrants nécessaires à la fabrication de billettes ou de brames pourraient également atteindre un point de crise. »

M. Horter ajoute que d’autres défis, tels que le coût de l’énergie, de la main-d’œuvre et du transport, sont de plus en plus importants.

Alcoa est un autre grand producteur d’aluminium américain qui a également mis en garde contre les pénuries de magnésium et de silicium. Sans ces deux ingrédients, les deux fabricants ne peuvent pas produire de billettes d’aluminium. Une réduction de la production américaine resserrerait encore davantage l’offre mondiale.

La toile de fond macroéconomique de l’industrie de l’aluminium est complexe. Tout d’abord, un coup d’État militaire en Guinée le mois dernier a suscité des inquiétudes quant à l’approvisionnement en bauxite, une roche sédimentaire à forte teneur en aluminium. Ensuite, la fermeture de fonderies à forte intensité énergétique en Asie et en Europe a resserré l’offre mondiale et poussé les prix du LME à des niveaux record.

Tyler Durden pour Zero Hedge,

 

 

 

https://www.aubedigitale.com/penuries-daluminium-a-venir-alors-que-loffre-de-magnesium-se-tar

Les pénuries touchent les magasins de vêtements et chaussures
 
 

Après les magasins de bricolage, de jouets et de meubles, c'est au tour des boutiques d'équipement de la personne de craindre le manque de produits. Certains magasins n'ont reçu que 30 % à 40 % de leurs commandes. En cause : l'engorgement du transport maritime mondial, mais aussi la moindre production des usines en Asie.

Les pénuries frappent, un à un, de plus en plus de secteurs. Après les magasins de bricolage qui manquent de perceuses et d'étagères, les spécialistes du jouet qui attendent les futurs cadeaux de Noël, Ikea qui affiche en France un taux de 20 % d'articles manquants , c'est au tour des boutiques de vêtements et de chaussures de s'alarmer.

Jeudi dernier, les membres de l’Alliance du commerce, qui représente 760 enseignes et plus de 26.000 points de vente, se sont réunis pour aborder ce sujet sensible. Alors que la saison d’hiver débute, les grosses pièces, manteaux et doudounes pourraient manquer. Dans des réseaux comme Don’t call me Jennyfer , la chaîne des adolescentes, ou Etam, la marque de lingerie, la question se pose, même si c’est, pour l’heure, de façon feutrée« .

Publié le 6 oct. 2021 à 06:15Mis à jour le 7 oct. 2021
Pénurie de matières premières : la flambée des prix touche le secteur alimentaire

La hausse des prix se confirme dans le secteur alimentaire. Jeudi 16 septembre, les patrons des grandes enseignes de supermarché alertent les consommateurs. Pourquoi une telle augmentation des prix des fruits, légumes, des œufs ou des pâtes ? 

Le panier de courses pourrait-il bientôt coûter plus cher ? L'augmentation des prix est déjà visible sur les marchés "sur tous les produits, patates, oignons, carottes, tomates"selon un consommateur. Un autre client constate l'augmentation du prix des pommes, dont le kilo chez un marchand est passé d'1,80 euro à 2,50 euros. Les commerçants, eux, constatent une hausse des prix chez leurs fournisseurs. "L'aubergine est passée de 2,50 à presque 4 euros, donc on est quasiment à 50% d'augmentation et on ne sait pas pourquoi", lance l'un d'entre eux sur le marché. 

Des matières premières plus chères

À l'origine de cette flambée des prix, la demande mondiale qui explose, avec la reprise économique, et les aléas climatiques qui ont affecté les récoltes. Le prix des matières premières s'envole : le sucre a pris 45%, et le blé 32%, par exemple. Cela se répercute sur les produits transformés, ou sur les coûts de production des éleveurs. Résultat, le prix de la volaille a augmenté de 23% et celui des œufs de 10%. Pour le moment, en rayon, l'impact est limité, mais cela pourrait bientôt se faire ressentir sur le ticket de caisse. 

G.de Florival, D.Basier, K.Lempereur, N.Ramaherison, P.Wursthorn, A.Locascio, P.Caron, S.Fel, C.Berbett-Justice - France 2
France Télévisions

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/penurie-de-matieres-premieres-la-flambee-des-prix-touche-le-secteur-alimentaire_4773441.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210918-[lesimages/image0]

Grandes surfaces : une pénurie de matière première menace les magasins

Les pénuries de matières premières menacent désormais les magasins comme les commerces de meubles. Des magasins de bricolage connaissent des ruptures de stock.

Certains magasins commencent à manquer de produits. Dans une grande enseigne d'ameublement, les ruptures de stock sont frappantes. Il y a une pénurie de tables basses, de chaises, de bureaux, de matelas et de cuisines. Des dizaines de références manquent à l'appel. Sur le site internet, l'enseigne s'explique : "Nous rencontrons des problèmes d'approvisionnement, nous mettons tout en œuvre avec nos partenaires pour qu'ils soient disponibles dès que possible."

Un sujet sensible pour les marques concernées

D'autres magasins sont concernés par ces ruptures de stock. C'est un sujet sensible pour les marques contactées par la rédaction du 20 Heures, qui ne souhaitent pas communiquer. Dans une enseigne de bricolage, ce sont les perceuses qui manquent à cause de la pénurie de composants électroniques. Dans d'autres magasins comme les magasins de jouets, la pénurie de plastique s'ajoute au manque de conteneur pour transporter les marchandises venant d'Asie.

J.Van Hove, B.Poulain - France 2
France Télévisions

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/grandes-surfaces-une-penurie-de-matiere-premiere-menace-les-magasins_4765851.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20210911-[lespluspartages/titre5]

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