monde tribal
Notre cerveau a évolué pour chercher la cohésion du groupe, pas la vérité. Une faille qu’exploitent les populistes, de gauche comme de droite.
Ces dernières années, nous aurons assisté à la préoccupante montée des mouvements populistes de gauche et de droite, autant dans le monde développé que dans des pays aux traditions démocratiques fragiles. Si experts et politologues ne sont pas tous d'accord sur la définition précise du « populisme », on admet que le terme peut généralement s'appliquer à tout mouvement opposant « le peuple » aux « élites ». En divisant la société en groupes et en rejetant la souveraineté de l'individu, le populisme est une résurgence atavique de l'ancestrale psychologie du tribalisme. Et en tant que tel, il traduit l'un des nombreux assauts historiques contre les valeurs des Lumières.
En tant qu'ancien réfugié de la tyrannie communiste, j'ai probablement un intérêt personnel plus profond dans ces évolutions que beaucoup de mes collègues universitaires. J'avais 22 ans lorsque j'ai quitté la Hongrie et le souvenir de son oppressante atmosphère mélangeant autoritarisme, suspicion, autocensure, mensonges et peur dans une culture politique monolithique m'est encore vif.
Le « parti » contrôlait tout, et en tant qu'individu, il n'y avait nulle part où aller pour trouver du secours. Vous aviez des problèmes à cause de vos opinions ? Vous pouviez perdre votre emploi, être interdit d'études, être mis sur liste noire. On vous ôtait le droit de voyager et les représailles pouvaient même s'étendre aux membres de votre famille. Dans les lieux publics, les gens avaient peur de parler, le marxisme et le russe étaient des matières obligatoires, et la discussion libre et ouverte inimaginable. En poursuivant ma carrière académique en Australie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis, je n'ai jamais cessé d'être étonné par tous les marxistes que j'ai pu croiser et qui persévéraient dans leur idéologie utopique, malgré toutes les preuves de son caractère totalement délirant.
En tant que psychologue social, je reste fasciné par la facilité avec laquelle les gens peuvent tomber sous le charme de mouvements politiques fermés d'esprit et autoritaires. Quels sont les mécanismes psychologiques favorisant une loyauté tribale aussi inconditionnelle ? La montée des mouvements populistes de gauche (Black Lives Matter, la cancel culture) et de droite (Trump, Orban, les Proud Boys…) nous a opportunément rappelé combien la pensée humaine a été façonnée par les impératifs tribaux issus de notre héritage paléolithique.
Pour comprendre le populisme, il est utile d'examiner des variables telles que l'inégalité économique, les identités de groupe menacées et les élites déconnectées. Autant de facteurs pouvant contribuer, et contribuant effectivement, au ressentiment populiste. Mais, en fin de compte, toute explication du phénomène nécessite également une compréhension psychologique de la manière dont les humains se représentent mentalement leurs réalités politiques.
L'idée selon laquelle la psychologie humaine façonne les systèmes politiques ne date pas d'hier. On peut en retracer l'origine chez Platon et des philosophes creusent ce sillon depuis des siècles. L'application de la psychologie à la politique est précieuse, car, à elles seules, les privations économiques, sociales ou raciales ne suffisent pas à faire prospérer le populisme. Tout au long de leur histoire, les humains ont le plus souvent vécu dans des conditions absolument effroyables, mais les révoltes populistes ont été pourtant relativement rares. Il est également essentiel de comprendre comment les récits psychologiques sont à même de transformer le mécontentement et le ressentiment en puissantes forces politiques.
En termes de nature humaine, la démocratie et le populisme reposent sur des postulats aux antipodes. Alors que la démocratie est un credo fondamentalement individualiste, étayé par l'aptitude humaine à prendre des décisions rationnelles, le populisme est une idéologie collectiviste subordonnant l'individu au groupe. Les récits populistes appellent à une lutte entre l'« endogroupe » et ses ennemis, et bien que l'identité précise des « opprimés » et les « oppresseurs » peut fluctuer, la superstructure sous-jacente tend à rester la même.
S'ils diffèrent par le contenu de leurs récits, les mouvements populistes de gauche comme de droite partagent des stratégies psychologiques similaires et affichent les mêmes tendances tyranniques. Le plus souvent, le populisme de droite invoque des récits nativistes, faisant la part belle aux notions d'ordre, de structure, de prévisibilité et de conservatisme. Les populistes de gauche se focalisent pour leur part sur les inégalités économiques, ethniques et raciales. Jusqu'à présent, la démocratie libérale a su résister aux défis collectivistes posés par le romantisme, le fascisme et le communisme – mais son actuelle vulnérabilité au populisme a de quoi inquiéter.
En substance, le populisme fait appel à la mentalité tribale du paléolithique, lorsque le maintien de la cohésion du groupe était une condition essentielle de survie. Dans nos environnements ancestraux, les individus qui ne coopéraient pas avec les autres ou qui étaient mis à l'écart de leur tribu ne se reproduisaient et ne survivaient pas. Du fait de ces pressions, une efficiente coopération de groupe a façonné le cerveau humain pendant des milliers de générations, à l'inverse des valeurs individualistes du siècle des Lumières, qui ne sont apparues qu'au cours des quelques dernières centaines d'années. Il se peut très bien que notre courte époque de démocratie libérale se révèle une brève aberration face aux millénaires de tribalisme. Si les mouvements populistes sont psychologiquement si séduisants, c'est parce que, contrairement aux complexités et aux incertitudes de la démocratie libérale, ils offrent un enivrant cocktail de simplicité, d'absolus moraux et d'identité positive face à l'incertitude et les angoisses qu'elle génère.
Confrontés à des demandes cognitives complexes et souvent ingérables, les humains ont tôt fait de préférer les explications simples, mais incorrectes aux explications complexes, mais exactes – surtout s'ils les voient massivement partagées par autrui. Des habitudes cognitives simplificatrices, comme la catégorisation, favorisent l'efficacité cognitive, et les récits populistes répondent naturellement à notre appétit de simplification, en divisant le monde en catégories élémentaires : les « nous » et les « eux », les « gentils » et les « méchants », le « bien » et le « mal ».
En outre, la propagande populiste exploite les effets de la « fluidité cognitive » et de « l'heuristique de disponibilité » – la tendance humaine à surestimer la fiabilité, l'importance et la véracité d'une information du moment qu'elle est simple, facile à traiter et à retenir. Les humains sont enclins à surestimer la véracité des propos qui se trouvent être faciles à lire et à comprendre – soit une caractéristique commune de la communication populiste.
Les théories du complot populistes doivent leur prospérité au fait qu'elles offrent la simplicité et le sentiment d'une connaissance exclusive. Paradoxalement, moins quelqu'un en sait sur un sujet, plus il a tendance à conserver ses croyances erronées (le fameux effet Dunning-Kruger). Les gens mal informés ignorent l'étendue de leur manque d'expertise et s'accrochent à des croyances erronées avec une confiance excessive. Les exemples abondent : de nombreux partisans de Trump croient encore que leur champion a remporté les élections de 2020, tandis que bien des populistes de gauche affirment que toute disparité entre les groupes démographiques est ipso facto la preuve d'un racisme systémique.
Les récits populistes offrent une certitude épistémique en exploitant les défaillances courantes du raisonnement inductif, comme le biais de confirmation. Soit la tendance humaine à préférer les informations soutenant nos croyances préexistantes, que favorisent une capacité cognitive limitée et la nécessité de maintenir un système de croyances cohérent. Maintenir une vision consensuelle de la réalité, plutôt que rechercher la vérité, avait probablement tout d'une entreprise adaptative dans notre environnement ancestral, mais cela nous rend aujourd'hui vulnérables à la désinformation populiste.
Parfois, plus une affirmation est invraisemblable, plus les gens sont susceptibles de la croire (c'est l'effet dit du « gros mensonge »), car on se dit qu'un truc aussi farfelu n'a pas pu être inventé. L'histoire regorge de croyances absurdes perdurant pendant des décennies, voire des siècles. Dans le passé, nous avons assisté à des chasses aux sorcières et à des accusations de meurtre rituel ; plus près de nous, tout un tas d'Américains ont cru à l'existence de sectes sataniques violant et sacrifiant des enfants.
Certaines bonnes vieilles idéologies populistes, comme le marxisme, promettent une fausse certitude épistémique en proposant des récits économiques et historiques infalsifiables. Les idéologies postmodernistes vont encore plus loin en sapant complètement la notion de vérité objective. En rejetant la valeur de l'empirisme, des affirmations infalsifiables et anecdotiques tirées d' « expériences vécues » servent à soutenir des concepts non scientifiques – le « privilège blanc », la « masculinité toxique » ou encore la « fragilité blanche ». Ces notions simplifient des phénomènes sociaux complexes en explications unidimensionnelles et faciles à appréhender qui n'ont aucune utilité explicative ou critique évidente, et ne servent que de cris de ralliement tribaux.
Si le populisme est dangereux, c'est précisément parce qu'il séduit ceux qui cherchent des certitudes et non pas la vérité. La certitude épistémique rend superflu le discours rationnel et, à un niveau collectif, des illusions largement répandues sont à même de supplanter la réalité. Des marxistes restent convaincus que la révolution prolétarienne, toujours et encore retardée, finira bien par advenir. D'autres trouvent refuge dans le postmodernisme ou la « théorie critique » pour se préserver de réfutation. Et certains croient que les résultats des élections américaines de 2020 seront bientôt annulés.
Le populisme exploite notre propension évolutionnaire au tribalisme en offrant à ses adeptes une appartenance, un statut et une signification, créant ainsi des groupes cohésifs souvent définis par des systèmes de croyances partagés et des récits fictifs. Il est même outrageusement facile d'amener les humains à s'identifier à des groupes complètement absurdes, comme le montre le paradigme des groupes minimaux conceptualisé à l'origine par Henri Tajfel, lui-même survivant de l'Holocauste. Dans ses études, des participants étaient répartis au hasard dans des « groupes » arbitraires, par exemple en tirant à pile ou face. Et lorsqu'on leur demandait de distribuer des récompenses (de l'argent, etc.) entre deux étrangers anonymes, uniquement désignés comme membres de l'endogroupe ou de l'exogroupe, cela suffisait pour tout de suite produire un biais de parti pris pour les membres de l'endogroupe, et d'hostilité envers ceux de l'exogroupe.
C'est ainsi que la haine des « élites » est souvent mobilisée pour alimenter le ressentiment tribal. Comme l'ont fait valoir Roger Scruton et Douglas Murray, certaines « élites » occidentales sont de facto devenues les captives de l'idéologie gauchiste, déclenchant des réactions populistes droitières en Allemagne, en Autriche, en France, en Grande-Bretagne et en Italie. Toutefois, l'anti-élitisme s'estompe une fois que les populistes eux-mêmes acquièrent le pouvoir et deviennent la nouvelle « élite ». Le mouvement survit alors grâce aux allégeances tribales et à la ferveur morale de ses seuls adeptes.
Une fois le succès atteint, les leaders populistes deviennent généralement l'incarnation symbolique de leur cause. Hitler, Mussolini et Staline ont tous démontré comment les cultes de la personnalité sont au cœur des régimes populistes, tant ils mobilisent la tendance humaine à personnaliser les questions et les idées complexes. Afin de satisfaire le besoin de simplicité et de certitude de leurs partisans, il faut que les leaders populistes se montrent forts, cohérents et intransigeants.
Le tribalisme peut se révéler particulièrement séduisant quand une absence de réussite personnelle ou des expériences collectives traumatisantes sont en manque d'explication narrative. Dans la pensée populiste, les thématiques narcissiques d'injustice, de trahison, d'impuissance et de mentalité victimaire abondent. Le fait de faire valoir des griefs exigeant réparation et celui d'entretenir la nostalgie d'un passé idéalisé sont autant de caractéristiques narratives récurrentes, tant elles alimentent l'identité de groupe toujours chancelante des adeptes. La recherche, y compris nos propres travaux, confirme que le narcissisme collectif est un prédicteur de premier plan des préférences politiques populistes, que ce soit aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Pologne et en Hongrie.
De séduisantes prétentions de supériorité morale sont monnaie courante dans les mouvements populistes de gauche comme de droite – quoi de plus vertueux que de représenter « le peuple » et « la justice » ? Aux yeux des militants wokes, il y a de la vertu à attaquer ceux qui ne sont pas d'accord, tout comme les fascistes et les communistes ont commis d'innombrables atrocités pour ce qu'ils croyaient être leur « noble » cause. La certitude morale nie la légitimité de toute opposition, rendant toute discussion superflue. D'ailleurs, les adeptes des mouvements populistes ne cessent de se tirer la bourre et de jouer à qui démontrera le mieux sa ferveur morale.
Au sein de la droite politique, les revendications morales sont souvent fondées sur la défense de l'identité nationale, religieuse ou ethnique. Après avoir perdu une élection, le Hongrois Orbán avait affirmé que la patrie « ne peut pas être dans l'opposition ». On retrouve des postures morales similaires chez une Hillary Clinton qualifiant les électeurs de Trump de « panier de déplorables », ou chez un Trump désignant les journalistes critiques à son endroit comme des « ennemis du peuple ». À gauche, les mouvements de justice sociale revendiquent également l'absolutisme moral, et les militants perçoivent une vertu particulière dans l'attaque de ceux qui ne partagent pas leurs opinions.
Actuellement, l'absolutisme moral sert à justifier des pratiques autoritaires coercitives dans bien des universités, organisations et institutions. Comme l'a noté Niall Ferguson, les comportements tyranniques sont désormais susceptibles de prospérer même en l'absence d'une dictature à parti unique. Pensez au slogan absurde « le silence est une violence » que l'on a pu voir lors des manifestations Black Lives Matter – même le fait de ne pas exprimer son opinion peut être jugé détestable par les vrais croyants. Étrangement, alors que le fascisme compte désormais peu d'adhérents crédibles, la théorie critique et le postmodernisme conservent leur déroutant attrait chez de nombreux intellectuels.
L'absolutisme moral est souvent lié aux récits utopistes et millénaristes, augurant d'un avenir parfait justifiant tous les sacrifices. Les poignantes promesses d'un « Reich de mille ans » (nazisme) ou d'une utopie communiste parfaite (marxisme) possèdent un attrait émotionnel puissant que les idéologies libérales progressistes ont bien du mal à égaler. Ici, le populisme exploite la quête millénaire par trop humaine d'un paradis terrestre, loin des contraintes des règles et des processus ayant fait leurs preuves pour réaliser un progrès graduel.
Les états affectifs influent tous azimuts le comportement social humain, et des émotions comme la colère, la peur, le dégoût ou l'envie jouent également un rôle crucial dans les penchants populistes. La peur est souvent exploitée dans les récits populistes, déclenchant une tendance évolutionnaire à rechercher la sécurité dans des normes, du contrôle et des sanctions pour les déviants. Les sociétés « rigides » dominées par des idéologies populistes (fascisme, communisme) ont des normes répressives et des sanctions très strictes pour la non-conformité, tandis que les sociétés « souples » (démocraties libérales) ont des normes flexibles et permettent une plus grande liberté individuelle. Des travaux menés sur différentes cultures montrent que la peur et la perception de menaces sont source de « rigidité » et que le soutien aux normes autocratiques, tout comme la peur déclenchée par la maladie, produit des demandes de règles et de sanctions strictes, comme l'illustre la récente pandémie de Covid-19.
La colère est également une caractéristique essentielle des mouvements populistes de gauche et de droite. Contrairement à la peur, la colère génère une concentration cognitive réduite et une vision en tunnel, stimulant d'ordinaire l'agressivité. Les récits populistes focalisés sur les griefs du passé sont généralement source de colère et d'exigences de châtiment.
Il arrive que la peur, le ressentiment et la colère mènent à leur tour au dégoût – une puissante émotion qui, dans notre passé évolutionnaire, signalait la présence de contaminants et la nécessité d'un nettoyage et d'une purge. Le dégoût sous-tend souvent les agressions populistes et légitime la violence ethnique et le génocide en dépeignant les opposants comme des pathogènes sous-humains à éliminer.
Si le populisme représente un danger pour la démocratie libérale, c'est parce qu'il a une profonde affinité avec des caractéristiques archaïques de l'esprit humain, sélectionnées par l'évolution pour servir les exigences de la coopération de groupe et non pas la découverte rationnelle de la vérité. Les mouvements politiques réussissent ou échouent selon leur capacité à mobiliser les besoins psychologiques fondamentaux, et le populisme de gauche comme de droite exploite le besoin tout à fait humain d'identité positive, de certitude épistémique, de simplicité, de vertu morale, d'appartenance et de signification. Les mouvements populistes, qu'ils soient marginaux, en plein essor ou au pouvoir, tirent tous profit de la manipulation de ces vulnérabilités évolutionnaires.
Que la « nature humaine », telle qu'elle a été façonnée par l'évolution, puisse ne pas être adaptée aux exigences psychologiques de la démocratie libérale fait écho aux antiques préoccupations de Platon. Reste qu'il y a de quoi être optimiste en voyant que les démocraties libérales survivent maintenant depuis quelques centaines d'années, en dépit de nos instincts paléolithiques primaires.
Mais il se peut aussi que l'individualisme et le sécularisme forcenés notre époque, ainsi que la disparition d'authentiques expériences collectives, aient rendu les gens particulièrement vulnérables aux sirènes des idéologies tribales. Le développement d'Internet et des réseaux sociaux contribue également à affaiblir la voix, autrefois dominante, du libéralisme issu des Lumières. Aujourd'hui, tout un chacun peut trouver sa « tribu » dans le métavers et y promouvoir les illusions consensuelles que sont les fake news, les théories du complot et les idéologies collectives fermées sur elles-mêmes.
Comment pouvons-nous répondre au mieux au défi populiste ? L'argumentation rationnelle a une utilité limitée pour convaincre les « vrais croyants » qui rejettent la valeur de la discussion. Une minorité d'idéologues totalitaires acquiert une influence indue sur des institutions autrefois libérales, qu'il s'agisse des universités, des médias, du droit, de l'éducation ou des entreprises. Cela n'est possible que tant que la majorité silencieuse reste silencieuse. Comprendre le fonctionnement du populisme devrait être la première étape pour s'opposer à la tyrannie populiste. Nous devons garder à l'esprit que les démocraties libérales ont su relever le défi du fascisme et du communisme, et que de nouvelles menaces extérieures, comme l'autoritarisme chinois, peuvent encore entraîner une réaffirmation de nos valeurs fondamentales. Mais pour combattre les dangers du populisme, nous avons certainement besoin d'une compréhension plus approfondie des processus psychologiques sous-tendant le soutien au populisme.
Par Joseph Paul Forgas* pour Quillette** (traduction par Peggy Sastre)
*Joseph Paul Forgas est un psychologue social australien. Il enseigne à l'université de Nouvelle-Galles du Sud et est l'auteur de nombreux ouvrages, dont The Psychology of Populism: Tribal Challenges to Liberal Democracy.
L'Occident ne tient guère compte du tribalisme afghan. Pourtant, les Afghans vivent bel et bien dans un monde tribal, où les perspectives d'avenir de chacun sont liées à l'honneur de ses proches...Une société de ce type a dominé notre planète pendant la majeure partie des 12.000 dernières années, écrit Matthew Syed dans le Sunday Times. Chez nous, le tribalisme n’a disparu qu’avec l’interdiction catholique des mariages entre cousins..