le fromage sans lait
Le rêve végétal prend l’eau. Alors que les substituts de fromage sans lait sont nombreux dans les rayons, les consommateurs, eux, décrochent. Résultat : le groupe Bel vient de stopper Nurishh, sa marque 100% végétale...
Tranches de «fromage» à l'huile de coco, tartinables au lait d’amande, râpés à la protéine de tournesol… Les «faux-mages», l’alternative végétale aux fromages laitiers, devaient faire fondre de plaisir les consommateurs. Mais selon une étude Xerfi publiée fin mai, le marché de l’alimentation végétale et végane est en train de sérieusement s'essouffler. Après une hausse des ventes de 5% en 2024, à 750 millions d’euros, la tendance serait en train de s'inverser, et le virage pourrait être brutal d’ici 2030. La raison ? La défiance de la clientèle envers des produits trop transformés, dont la liste d’ingrédients est sans fin et les prix très élevés. En France, les adeptes des produits végans ou végétaux représentent à peine 2% de la population. Un chiffre figé depuis 10 ans. «Sur ce marché, les investissements au niveau mondial sont tombés à 175,5 millions d’euros en 2024 contre 1,75 milliard d’euros en 2021», indiquent les experts Xerfi.
C’est dans ce contexte que le groupe fromager Bel (3,74 milliards d’euros en 2024, en progression de 3,4%), a annoncé l’arrêt de l'activité de sa filiale All in Foods, dédiée à sa gamme de substituts végétaux au fromage vendus sous la marque Nurishh. Tranches, râpés, blocs et tartinables… tout va passer à la trappe. Et faute de repreneur, l’usine de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pourrait fermer ses portes d’ici fin 2025, laissant sur le carreau une trentaine de salariés.
Nurishh n'a pas trouvé son public
Pour Bel, qui avait racheté All in Foods en 2020 avec l’ambition de croquer une part du gâteau végé, le constat est sans appel : la mayonnaise n’a pas pris. Nurishh n’a pas trouvé son public, surtout face à des concurrents bien installés comme Violife (40% du marché), loin devant les 24% de parts de Nurishh, avance le magazine spécialisé LSA.
Pourtant, lors d’une interview accordée en mars 2025 à Capital, la directrice générale de Bel, Cécile Beliot, nous avait indiqué que le groupe souhaitait donner la priorité aux alternatives végétales, qui devraient peser, à terme, la moitié de son activité. «À notre jambe laitière, on a ajouté une jambe non laitière qui inclut le fruit (avec le rachat du groupe Mont Blanc-Materne en 2016, NDLR) et les alternatives végétales», avait-elle rappelé. En plus de ses marques phares déclinées en version végétale comme Boursin, Babybel, ou encore La Vache qui rit, Bel a investi dans des start-up de biotechnologies comme Climax, spécialisée dans la data des protéines végétales. L’échec de Nurishh est-il un cas isolé ou le début d’une nouvelle stratégie chez Bel ?
Camille Harel
https://www.capital.fr/entreprises-marches/trop-chers-trop-transformes-bel-remballe-ses-fromages-vegetaux-nurishh-1514586
Pour remplacer le célèbre emballage aluminium qui entoure le fromage Kiri, le groupe Bel, notamment installé à Sablé-sur-Sarthe, a passé les quatre dernières années à développer un nouvel emballage plus écologique, en papier recyclé. Il sera testé dans certains magasins en 2025...
Comment remplacer les emballages plastiques et aluminium dans l'alimentation ? Pour remplacer les célèbres emballages en aluminium des fromages kiri, la fromagerie Bel à Sablé-sur-Sarthe travaille sur un produit en papier recyclé, a appris France Inter. Une phase test sera lancée dans certains magasins courant 2025, pour une mise sur le marché en 2026-2027.
Comment remplacer les emballages plastiques et aluminium dans l'alimentation ? Pour remplacer les célèbres emballages en aluminium des fromages kiri, la fromagerie Bel à Sablé-sur-Sarthe travaille sur un produit en papier recyclé, a appris France Inter. Une phase test sera lancée dans certains magasins courant 2025, pour une mise sur le marché en 2026-2027.
Le projet a demandé plusieurs millions d'euros d'investissement et quatre années de recherche et développement, car emballer du fromage crémeux dans du papier nécessite quelques innovations, plusieurs phases de tests. Il faut cocher des cases comme la conservation du produit, la préservation du goût et des qualités nutritionnelles, détaille Delphine Chatelain, directrice de Recherche du groupe Bel. "On va mettre tout ce qu'il faut en place pour que ce matériau puisse être renouvelé, c'est-a-dire biosourcé de la nature, et renouvelable, explique-t-elle. On aura des forêts gérées pour assurer le renouvellement de la ressource."
Répondre à une attente sociétale
"On sait que c'est une vraie préoccupation des consommateurs : de s'assurer que tout ce qu'ils mettent dans leur assiette est respectueux de l'environnement et bon pour leur santé, poursuit Delphine Chatelain. C'est inévitable, car on sait qu'on atteint le limites planétaires. Il y a une prise de conscience globale." Et c'est pour cela que les autres fromages du groupe comme la Vache qui rit ou le Boursin doivent, à terme, suivre le même chemin.
Quelque 4,5 millions de portions de Kiri sortent de l'usine de Sablé-sur-Sarthe chaque jour pour alimenter le marché français, mais aussi mondial. Près de 70 pays en importent, en particulier le Japon, client numéro un du site sabolien.
France Bleu
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/fini-l-aluminium-pour-les-kiri-la-fromagerie-bel-a-sable-sur-sarthe-teste-un-nouvel-emballage-plus-ecologique-6698370
La première portion végétale de Vache qui rit, produite exclusivement à Lons-le-Saunier, est commercialisée sur le marché anglo-saxon, aux États-Unis, mais aussi en Angleterre et au Canada depuis début décembre. Une petite révolution dans une entreprise qui travaille dans le monde du lait depuis plus de 150 ans.
Le groupe français d'agroalimentaire, qui possède notamment BabyBel, Boursin ou Cousteron, a mené un partenariat avec une start-up américaine pour exploiter une nouvelle matière première.
C'est peut-être une petite révolution dans le monde du fromage. Le groupe français Bel, dont le chiffre d'affaires annuel avoisinait les 3,5 milliards d'euros en 2020, se lance dans un fromage… sans lait. L'idée peut paraître étrange, voire hasardeuse, mais c'est le fruit d'un travail avec une start-up californienne, décryptent Les Échos. Bel et Perfect Day vont en effet lancer une gamme de fromage à tartiner à base de protéines issues des biotechnologies. Pas de lait donc ni de protéine animale. "Perfect Day a mis au point une protéine laitière, avec les mêmes apports et les mêmes qualités nutritionnelles, mais ne provenant pas du lait", explique, à nos confrères, la directrice générale du groupe français, Cécile Béliot, nommée en mai de cette année.
Pour elle, il s'agit d'une vraie "révolution" dans la mesure où la start-up est parvenue à retranscrire le "goût et l'onctuosité, sans les mêmes impacts environnementaux qu'un lait classique". À partir de microflore, Perfect Day a créé des protéines à l'aide d'un processus de fermentation. Si Bel s'est tourné vers les États-Unis, c'est que le marché du fromage vegan ou végétal est très développé. Outre-Atlantique, 15% du marché du lait est végétal et déjà 10 à 15% pour les yaourts et cela devrait même s'accélérer dans les années à venir, partout dans le monde, selon Cécile Béliot qui évoque la "demande de nouvelles générations".
Seulement aux États-Unis
Mais si Bel va aux États-Unis, c'est aussi pour des questions réglementaires. À l'heure actuelle, il serait impossible de vendre ce formage à tartiner en Europe. Mais aux États-Unis, la Food and Drug Administration a autorisé la vente de poudre issue de fermentations, soulignent Les Échos, et déjà, des produits sont commercialisés avec depuis cet été, comme des barres sans lactose ou des glaces sans protéines animales. Cependant, les lignes pourraient bouger, car certains pays sont sensibles à ces produits dans le nord de l'Europe comme en Allemagne, les pays nordiques ou encore le Royaume-Uni. Le produit commercialisé aux États-Unis sera un "cream cheese", avec trois références : à la ciboulette et oignon, à la fraise et nature
Le produit sera fabriqué là-bas, et Bel assure qu'il a les mêmes qualités nutritionnelles que d'autres formages. Le géant de l'agroalimentaire, qui a dans son giron de nombreuses marques connues en France et dans le monde, comme les Apéricubes, BabyBel, Boursin, Cousteron, Mont Blanc, ou encore Port-Salut, s'était déjà lancé dans ce segment ces derniers mois. En février, il avait annoncé la commercialisation aux États-Unis de son BabyBel vert, vegan et certifié sans OGM. Mais aussi un Boursin végétal. Selon la directrice générale du groupe, ils fonctionnent très bien, malgré leur prix 30% plus élevé. Ils sont pour l'instant fabriqués en France, mais le seront aux États-Unis à l'avenir. Enfin, selon Les Échos, le groupe travaille avec une autre start-up française pour la production de caséines d'origine non animale et une autre américaine pour des protéines issues de la fermentation de la biomasse.
https://www.capital.fr/entreprises-marches/bel-va-commercialiser-des-fromages-sans-lait-1454369
Le groupe Bel élargit sa gamme de fromages végétaux en annonçant la commercialisation du Babybel vegan aux États-Unis.
Ces dernières années, les produits alimentaires vegan ne cessent de se développer. C’est au tour désormais du fromage, et plus précisément du célèbre Babybel, de s’y mettre. Déjà commercialisé au Royaume-Uni, il s’apprête à faire son entrée sur le territoire américain. Dans un communiqué publié le 1er février, le groupe Bel a dévoilé son tout nouveau fromage à base de plantes. Ce Babybel vegan, qui a troqué son rouge signature pour un emballage vert, serait disponible en rayon dès le mois de mars aux États-Unis.
"Nous pensons que nous pouvons donner le ton pour l'avenir de l'industrie fromagère grâce à une approche de l'innovation centrée sur le consommateur et le client, qui se concentre sur des produits qui répondent à l'évolution des demandes", a déclaré Shannon Maher, directrice du marketing de la filière américaine de Bel. Ce tout nouveau Babybel aura exactement le même goût que la version originale, mais sera uniquement composé de plantes, certifié végétalien et sans OGM d’après le communiqué.
Un autre fromage emblématique aura bientôt sa version végane
Pour être certain que le goût et la texture du produit original soient bien conservés, le groupe Bel a travaillé en étroite collaboration avec les consommateurs. Le but étant de s’adapter le plus possible à "tous les régimes alimentaires", tout en ayant un impact positif sur l’environnement. Cette nouvelle production est d’autant plus un succès qu’il est extrêmement difficile de travailler sur cet ingrédient : "Ce n'est un secret pour personne dans l'industrie laitière que le fromage est l'un des espaces les plus difficiles techniquement pour les alternatives laitières en raison de sa complexité", a confié Katie Halgerson, responsable de la plateforme de développement Babybel.
Le Babybel n’est pas le seul produit de Bel à proposer une gamme végétale aux Américains. Les tranches de fromage Nurishh entièrement fabriquées à base de plantes rencontrent déjà un franc succès auprès des consommateurs. Prochainement, le groupe agroalimentaire devrait sortir une version également végétale de La Vache qui rit. "Elle offrira un bon goût et le délice crémeux que les consommateurs connaissent et adorent", peut-on lire dans le communiqué. Cette nouvelle édition devrait faire son apparition dans les rayons américains d’ici 2023.
https://www.capital.fr/conso/bel-annonce-la-commercialisation-de-son-babybel-vegan-aux-etats-unis-1427596
Du fromage sans lait, c'est la voie suivie par le fabricant centenaire du Boursin ou de La Vache qui rit. En misant sur des ingrédients végétaux. Pour répondre au marché croissant des consommateurs flexitariens.
Peut-être rit-elle des surprises qu'elle prépare en toute discrétion… A plus de 100 ans, La Vache qui rit opère une incroyable révolution. Un véritable pied de nez à son image et à son histoire. Cette marque iconique de fromage industriel en portions et sa maison mère, le Groupe Bel - qui possède aussi d'autres stars des linéaires tels que Kiri, Babybel, Boursin et Apéricube -, produisent désormais des fromages partiellement, voire totalement végétaux, c'est-à-dire élaborés sans une goutte de lait. Une évolution dictée par le marché qui permet à Bel de prendre, sur ce sujet, une longueur d'avance sur ses concurrents Lactalis et Savencia.
Rachat du roi du houmous
Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à devenir flexitariens parce qu'ils se soucient du bien-être des animaux d'élevage et s'inquiètent du réchauffement climatique causé, notamment, par les élevages de bovins. Sans aller aussi loin que Bel sur le fromage sans lait, le groupe français Savencia (Tartare, St Môret…) s'est ainsi offert, en octobre, l'entreprise américaine Hope Foods, championne des produits de tartinage végétal (houmous).
Cette mutation de l'industrie agroalimentaire montre que le phénomène est de moins en moins anecdotique. Selon plusieurs études indépendantes, 39% des Français déclarent limiter leur consommation de viande et 24% se disent flexitariens (étude Ifop pour FranceAgri-Mer). Plus spectaculaire encore, 40% des foyers du pays comptent au moins une personne flexitarienne (Kantar Worldpanel). On n'en dénombrait que 25% en 2015. L'entreprise jurassienne, contrôlée par la famille Bel, puis Fiévet depuis un siècle, est très fière de sa longévité. Mais pour durer cent ans de plus, elle ne pourra se contenter de regarder les trains passer.
La production laitière est dans l'œil du cyclone même si la France a refusé les fermes de 1.000 vaches, et si elle conserve un modèle où les bêtes passent une grande partie de l'année en pâturages. Bel a donc fait ses choix. "Le système alimentaire actuel est dépassé et nous considérons que nous avons une responsabilité pour le changer, affirme Cécile Béliot, la directrice générale du groupe fromager. Nous voulons être des pionniers!"
Premier signe de changement, un nouveau nom. En 2019, les Fromageries Bel, sont devenues le Groupe Bel. Rien de spectaculaire vu de l'extérieur, mais l'amorce d'une transformation profonde symbolisée par un logo de couleur verte. Et en mai dernier, le groupe a aussi parachevé l'acquisition de MOM, entreprise spécialiste des fruits transformés avec ses marques Materne, Pom'Potes et les crèmes dessert Mont Blanc.
Cap sur le "snacking sain"
Ce nouveau Bel réalise près d'un quart de ses ventes totales dans des produits non laitiers. Déjà, la maison mère de La Vache qui rit avait redéfini son métier comme celui d'un fabricant de "snacking sain".
Les bouchées fromagères riches en protéines et pauvres en matières grasses vendues sous ses différentes marques étaient inspirées de la tendance diététique venue des Etats-Unis. Idem pour les petites gourdes de purée de fruits Pom'Potes connues sous le nom de GoGo squeeZ à l'international. Un produit qui s'est imposé comme une alternative peu transformée aux aliments de snacking tels que les barres chocolatées ou les chips.
Autre grande décision stratégique, l'acquisition, en 2020, de l'entreprise innovante All In Foods, implantée à Saint-Nazaire. Cette start-up bien française était en train de lever des fonds pour développer sa production d'alternatives végétales aux fromages râpés destinées à la fois à la grande distribution, à la restauration et à l'industrie agroalimentaire. Bel en a profité pour acquérir 80% de son capital. De quoi alimenter très vite sa nouvelle marque, Nurishh, au nom très international et consacrée à 100% aux fromages sans lait. "C'est un marché de niche en France, avec moins de 1% des ventes totales de fromages, mais sa taille a été multipliée par 2,5 en un an et pèse 174 tonnes et 2,6 millions d'euros de ventes", révèle la firme. La croissance de ce marché est estimée à 30% par an au niveau mondial, jusqu'en 2025. "Les ventes de fromages laitiers n'en pâtissent pas encore, mais c'est bien ce qui se profile. Un basculement va avoir lieu!", affirme Patrick Asdaghi, entrepreneur dans la foodtech.
Economies d'échelle
Pour autant, les Français ne sont pas prêts à renoncer au roquefort et au saint-nectaire. Si le Cœur fleuri végétal de la marque Nurishh est présenté dans une boîte ronde en bois comme un camembert, il ne fait pas illusion. En revanche, la tranchette de cheddar qui se trouve dans les burgers, la mozzarella de la pizza ou les dés de fromages dans la salade peuvent être remplacés demain par des succédanés végétaux.
Mieux encore, à terme, les fromages végans pourraient devenir moins coûteux à produire que leurs illustres modèles laitiers. "A ce stade, la production de nos spécialités végétales ne coûte pas moins cher que celle de nos fromages classiques, mais on peut penser qu'avec une montée en puissance des ventes, on fera des économies d'échelle", explique Joël Guais, directeur de l'usine Boursin de Croisy-sur-Eure (Eure), qui a produit 13.300 tonnes de Boursin laitier en 2020 (en hausse de 3%) et prévoit d'écouler de 150 à 200 tonnes de Nurishh à tartiner et de Boursin végétal en 2021. "On table sur une production de 450 à 500 tonnes d'ici deux ou trois ans, mais on peut être plus rapides." Ces deux produits ne sont pas encore commercialisés en France, mais déjà exportés en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
L'essentiel de la gamme Nurishh fabriquée à Saint-Nazaire (Cœur fleuri, râpés et tranches) est expédié dans une quinzaine de pays et vendue en France depuis le printemps. Et des innovations arrivent: un Ba-bybel végan à croûte verte, un Kiri Hybrid et des Vache qui rit Blends, mixant ingrédients végétaux et animaux.
Le bovidé peut continuer à se réjouir.