Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Adieu, vieille Allemagne...

Publié le par ottolilienthal

Allemagne...

Indicateur de l’économie : l’acier. L’acier, comme le béton, le plastique et les engrais sont les piliers de l’économie. Je vous parle de ça, car le géant de l’acier Allemand, Thyssenkrupp, va licencier 11'000 collaborateurs sur les 27'000.

Le chancelier Olaf Scholz a viré son ministre de l’Économie et membre de la coalition au pouvoir Christian Linder. Le gouvernement est sur le point de s’écrouler. Ca devrait devenir une réalité avant Noël. L'Economie allemande qui s’enfonce avec la France sur ses épaules et Trump pour mettre le clou, va falloir être motivé pour parler de la grandeur de l'Europe.

Friedrich Merz pourrait être le prochain chancelier.

Le chancelier Olaf Scholz a discuté pendant 1 heure au téléphone avec Poutine. Une première en 2 ans. 

On parle de grève chez Volkswagen qui n’arrive pas à trouver un accord avec les syndicats pour licencier 4'000 employés.

L’incertitude des consommateurs a de nouveau augmenté et l’épargne augmente. Le licenciement est le nouveau truc à la mode outre-Rhin, sans compter que l’industrie automobile, tout comme la chimie sont au fond du trou. Et puis, pour couronner le tout, selon les résultats du dernier sondage de l’IFO, 90% des économistes interrogés estime que l’Allemagne va prendre cher une fois que Trump sera à la Maison Blanche. 

Les Allemands ont bloqué un cargo de gaz liquide Russe au terminal de Brunsbuettel. Pas question de recevoir du méthane Russe. 

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1403-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-novembre-2024.html

Les constructeurs allemands mettent en garde contre le « formidable crash » du secteur...

 

Hans Beckhoff, chef d'entreprise allemand, explique que les fabricants du pays sont en difficulté...

Depuis l'ouverture de Beckhoff Automation il y a 44 ans, le propriétaire Hans Beckhoff affirme qu'il n'a jamais vu une crise économique comme celle-ci.

« En général, on peut s'attendre à une crise tous les cinq à huit ans », déclare M. Beckhoff. « Cette fois-ci, il s'agit d'une crise redoutable, d'une crise très profonde.

Entreprise allemande, Beckhoff Automation fabrique des systèmes de contrôle automatisés pour un large éventail d'industries, notamment l'industrie manufacturière et le secteur de l'énergie.

Elle appartient au célèbre Mittelstand allemand, ces petites et moyennes entreprises souvent très spécialisées qui représentent 99 % des entreprises allemandes, fournissent environ 59 % des emplois allemands et sont considérées comme les « champions cachés » de l'économie allemande.

La capacité du Mittelstand à adopter une vision à long terme des performances de l'entreprise plutôt que de se précipiter sur les dividendes annuels est l'une des raisons pour lesquelles l'industrie manufacturière allemande est si robuste. Toutefois, l'économie mondiale évolue rapidement et la pression monte.

« Nous nous portons toujours bien, même si la situation économique s'est vraiment ralentie », déclare Frederike Beckhoff, responsable du développement de l'entreprise chez Beckhoff Automation et fille de Hans. « Les résultats de cette année ne seront pas à la hauteur de ceux des trois dernières années ».

Les entreprises allemandes ont été touchées par un certain nombre de problèmes ces dernières années. Il s'agit notamment des fortes hausses des prix de l'énergie qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, de l'augmentation de l'inflation générale et de la concurrence accrue de la Chine.

Les entreprises se plaignent également de la vétusté des infrastructures allemandes, telles que le réseau ferroviaire, les ponts et les routes, très critiqués, que la chaîne publique Deutsche Welle qualifie tous trois de « vieillissants et en ruine ».

D'autres entreprises soulignent ce qu'elles considèrent comme un lourd fardeau bureaucratique aux niveaux national et européen, des décisions gouvernementales incohérentes prises depuis Berlin, ainsi que des coûts de main-d'œuvre plus élevés et des pénuries de personnel.

« Les trois dernières années n'ont pas été faciles en Allemagne », déclare Joachim Ley, directeur général de Ziehl-Abegg, fabricant de systèmes de ventilation, de climatisation et d'ingénierie.

« Ce dont nous avons vraiment besoin, c'est d'une prise de décision [gouvernementale] fiable au lieu de virages à 180 degrés. Même si vous n'aimez pas les décisions, vous pouvez au moins planifier et vous adapter si la décision est fiable. Ces allers-retours pèsent lourdement sur les entreprises allemandes ».

Les fabricants allemands disent qu'ils sont confrontés à un certain nombre de problèmes

Le gouvernement de coalition allemand s'est effondré au début du mois et des élections générales sont désormais prévues pour le 23 février, précédées d'un vote de confiance le 16 décembre.

Parmi les revirements opérés par le gouvernement ces dernières années, citons l'annulation des programmes de subvention pour les pompes à chaleur et les véhicules électriques. Cela a eu un impact sur les ventes nationales et sur les objectifs de consommation nette zéro. Berlin n'a pas souhaité faire de commentaires.

Si les volte-face politiques n'ont pas aidé les entreprises allemandes, nombre d'entre elles considèrent la Chine comme la principale source de tension, en particulier pour les constructeurs automobiles allemands, qui ont été frappés par deux problèmes.

La demande intérieure de véhicules s'est refroidie en Chine, et la Chine dispose désormais d'une industrie automobile forte et d'une politique d'exportation agressive.

« Depuis le début de l'année 2021, les exportations chinoises de véhicules électriques ont augmenté de 1 150 % », explique Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank.

« Il ne s'agit que des EV [véhicules électriques]. Si l'on prend toutes les voitures, y compris celles fonctionnant avec des combustibles fossiles, on obtient tout de même une augmentation des exportations chinoises de 600 %. Au cours de la même période, les exportations allemandes ont augmenté de 60 %. Il est donc évident qu'un changement de parts de marché est en train de se produire.

Volkswagen, le plus grand employeur privé d'Allemagne, menace donc de fermer des usines nationales pour la première fois en 87 ans d'existence. Cela pourrait entraîner des dizaines de milliers de suppressions d'emplois en Allemagne.

En octobre, le constructeur automobile a annoncé une chute de 64 % de ses bénéfices au troisième trimestre par rapport à l'année précédente, principalement en raison d'une baisse de la demande en Chine, un marché traditionnellement important pour les marques allemandes de voitures haut de gamme.

Mercedes-Benz a fait état d' une baisse de 54 % au cours de la même période, et BMW a également lancé des avertissements sur les bénéfices, tous deux invoquant une baisse des commandes chinoises.

Mme Beckhoff estime que les constructeurs automobiles et l'ensemble du secteur manufacturier allemand doivent accroître leur compétitivité. « Je pense vraiment que la productivité est une chose que nous devons prendre très au sérieux », dit-elle.

« La richesse dont nous jouissons dans la plupart des régions d'Allemagne et d'Europe, nous ne pouvons pas la considérer comme acquise.

Selon M. Ley, les fabricants allemands qui exigent des marges à bas prix risquent de rencontrer des difficultés, mais il pense qu'il y a de l'espoir pour les produits de haute qualité dotés de caractéristiques innovantes qui reposent sur une ingénierie et une propriété intellectuelle de niveau mondial.

Klaus Günter Deutsch, responsable de la recherche sur la politique industrielle et économique à la Fédération des industries allemandes (BDI), estime que « beaucoup dépendra de notre capacité à augmenter les niveaux d'innovation plus rapidement, mieux et de manière plus cohérente dans toute l'Europe ».

Il ne fait aucun doute que les suppressions d'emplois et les restructurations sur le territoire national seront un processus douloureux pour les fabricants allemands tels que Volkswagen et l'entreprise chimique BASF, qui a également annoncé des réductions d'effectifs.

Toutefois, M. Beckhoff estime que ce retour à la réalité peut être salutaire à long terme. « Je pense qu'il est bon pour l'industrie allemande que Volkswagen ait des problèmes, car cela renforce la motivation », déclare-t-il.

« On comprend enfin que nous devons vraiment faire quelque chose. Que disait Winston Churchill ? Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise !

Les travailleurs de Volkswagen ont récemment manifesté devant l'usine d'Osnabrueck, en Allemagne.

Si l'on peut espérer une transformation positive du secteur manufacturier à long terme, les perspectives à court terme resteront difficiles. Le prochain gouvernement allemand, quel qu'il soit, devra prendre des décisions difficiles.

« Je reste optimiste », déclare l'économiste Dr de la Rubia, qui estime que la nécessité de moderniser les infrastructures allemandes est désormais “tellement évidente” que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, devra prendre des mesures.

Je pense qu'ils diront : « D'accord, la crise est vraiment là et maintenant nous allons faire un grand pas en avant ». C'est ce que j'espère et ce dont je suis convaincu ».

Beaucoup s'accordent à dire que cette crise est peut-être exactement ce dont l'Allemagne a besoin. Dans les années d'après-guerre, le pays a prouvé qu'il était capable de produire un « miracle économique » contre toute attente.

Les circonstances actuelles sont peut-être différentes, mais il n'est pas impensable que, moyennant une action concertée, elle puisse le faire à nouveau.

Carrie King

Business reporterReporting from

Berlin

https://www.bbc.com/news/articles/cvg5kpweqjzo

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

 

Le suicide de l’Allemagne et de l’Europe....




La semaine dernière, l’Allemagne a connu quelques jours de brouillard intense, sans soleil ni vent, ce qui a fait que la production d’électricité à partir de sources renouvelables était presque inexistante. Les centrales au gaz et les importations d’électricité en France ont dû compenser l’absence d’électricité renouvelable. Ce fait ponctuel met en évidence les graves problèmes énergétiques que connaît l’Allemagne.

L’Allemagne a traditionnellement été considérée comme la locomotive de la zone euro en raison de sa forte économie, basée principalement sur une industrie de pointe, compétitive et exportatrice. Aujourd’hui, le moteur allemand semble être en panne, en grande partie à cause des effets retardés de ses propres décisions et de la mise en place de politiques vertes de transition énergétique accélérée. Son économie est en récession et les problèmes rencontrés par certaines de ses principales entreprises ne sont pas de bon augure pour l’avenir sans un changement de cap important.

Sous le mandat d’Angela Merkel (2005-2021) l’Allemagne a pris des décisions en matière de politique énergétique dont les conséquences se font actuellement sentir :



Son gouvernement a adopté la Climate Protection Act, qui impose une réduction des émissions de CO2 de 65 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Il a basé l’approvisionnement en énergie bon marché sur les importations d’énergie de la Russie, développant deux grands travaux d’infrastructure : le gazoduc Nord Stream 1, inauguré en 2012, et le gazoduc Nord Stream 2 achevé en 2021.
Après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, Merkel a décidé de se passer du nucléaire en fermant progressivement les centrales alors en service. La dernière centrale nucléaire allemande a fermé en 2023. L’Allemagne a décidé de mettre fin à son énergie nucléaire sans avoir d’alternative fiable.
Le suivi des politiques de transition énergétique accélérée a conduit à la fermeture de centrales au charbon et à un déploiement important d’énergies renouvelables. Les énergies renouvelables sont intermittentes et ne garantissent pas l’approvisionnement. Ils ont besoin d’une alternative disponible pour les cas où ils ne le sont pas, comme cela s’est produit la semaine dernière.

Avec le début de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, le coût énergétique pour l’industrie allemande a explosé, l’approvisionnement en énergie bon marché provenant de Russie disparaissant. Le patronat industriel allemand (BDI) s’est prononcé à plusieurs reprises de manière très critique sur la politique énergétique menée par le gouvernement allemand.
 


L’effet sur l’industrie allemande de tous les médias commentés est palpable : la production industrielle, à l’exclusion de la construction, a diminué de 17% par rapport aux niveaux de 2017; la production automobile a diminué de 28% de 5,7 millions de véhicules en 2016 à 4,1 millions en 2023; des entreprises comme BASF, le fleuron de l’industrie chimique allemande avec 400 usines dans le monde et 200 en Allemagne, ferme des usines sur le sol allemand et annonce des investissements pour 10 milliards d’euros en Chine; Volkswagen a annoncé son intention de fermer trois usines en Allemagne pour la première fois dans sa longue histoire.

Les représentants de l’industrie allemande se plaignent de la politique énergétique de leur gouvernement. Ils estiment que ni l’approvisionnement énergétique à moyen terme, ni le prix de l’énergie à l’avenir ne sont garantis. Ils affirment que cela les place en position de faiblesse par rapport aux autres marchés développés. Dans cet environnement, il est difficile de prendre des décisions d’investissement, et ils réalisent donc en pratique les grands investissements à l’extérieur de leurs frontières, comme la construction d’une usine de batteries Volkswagen aux États-Unis ou l’usine BASF en Chine. Il est essentiel de garantir l’approvisionnement en énergie à un prix raisonnable pour maintenir la compétitivité industrielle mondiale.

Les réglementations européennes auto-imposées interdisant la vente de véhicules à combustion à partir de 2035, en supposant que la technologie triomphante sera celle du véhicule électrique, ont entraîné un coup de pied dans l’autre puissante industrie automobile allemande. En outre, la concurrence chinoise de véhicules électriques pose un problème sérieux non seulement sur le marché européen lui-même, mais aussi sur le marché chinois, destination de pourcentage élevé des exportations de voitures allemandes.
.

La Chine est passée d’une destination de nombreux biens industriels allemands à un concurrent sur le marché chinois et mondial. La voiture électrique n’est qu’un exemple.

La victoire de Trump aggrave les problèmes de l’Allemagne : devra augmenter ses dépenses de défense; la guerre tarifaire nuira à ses exportations; le laxisme environnemental des concurrents asiatiques, et maintenant des Américains, La compétitivité des produits allemands et européens est encore plus faible.

Le 23 février prochain, il y aura de nouvelles élections en Allemagne. Avec les sondages, il est difficile qu’un gouvernement fort puisse émerger. À moins de grandes surprises, le nouveau gouvernement devra nécessairement être composé de deux ou trois partis, ce qui rend difficile un changement clair de cap.

Le problème de l’Allemagne est le problème de l’Europe. L’Allemagne reste le principal contributeur net à l’UE. L’Europe ne peut pas aller bien si l’Allemagne va mal.

En définitive, les mesures prises par l’Allemagne et l’UE sont à l’origine de la désindustrialisation sans que cela n’entraîne une réduction globale des émissions. Ce qui n’est pas fabriqué en Europe sera fabriqué ailleurs dans le monde avec des considérations environnementales beaucoup moins importantes. Il faudra voir si le nouveau gouvernement allemand changera de cap, ce qui est improbable mais pas impossible.
 
 
https://www.eleconomista.es/mercados-cotizaciones/noticias/13085812/11/24/el-suicidio-de-alemania-y-de-europa.html
L'Allemagne perd un « ami » américain au pire moment : « Si les États-Unis deviennent protectionnistes, c'est fini »...

La victoire électorale de Donald Trump aux États-Unis est le point culminant de la « tempête parfaite » qui plane sur l'économie allemande depuis la pandémie. Si la politique commerciale de droits de douane agressifs que le prochain occupant de la Maison Blanche entend mettre en œuvre inquiète aux quatre coins du monde et, bien sûr, en Europe, l 'Allemagne est le grand point faible. La traditionnelle machine exportatrice européenne a déjà souffert ces derniers temps et les prétentions de Trump menacent d'un coup qui pourrait s'avérer mortel au milieu du marasme économique (croissance plate depuis Covid et frôlement continu de la récession technique) et politique (le faible gouvernement tripartite dirigé par les sociaux-démocrates vient d'être dynamité) que traverse le pays, surnommé par la presse financière internationale - comme il y a 20 ans - « l'homme malade » de l'Europe.

Tout semble avoir joué contre la « locomotive économique » historique du Vieux Continent. La sortie de la pandémie s'est faite avec la fin du gaz russe bon marché en raison de la guerre avec l'Ukraine (essentiel pour le muscle industriel teuton), des taux d'intérêt beaucoup plus élevés (après la vague inflationniste) et un changement de dynamique plus marqué de la part de la Chine (l'« ami » chinois achète déjà moins de valeur ajoutée à l'Allemagne en raison de sa faiblesse après le covid et parce qu'il la produit lui-même).

Voilà pour Berlin, qui traînait déjà des vents structurels contraires et qui voit maintenant comment l'« ami » américain lui lâche la main au sommet de la falaise.

Bien qu'ils soient loin de l'effet de 60 % prévu pour la Chine, les droits de douane américains de 10 % proposés par Trump pour l'Europe constituent une menace claire. Surtout pour une Allemagne qui a vu comment l'« ami » américain susmentionné a continué à acheter chez elle alors que Pékin, son partenaire commercial par excellence au cours des dernières décennies, s'est éloigné. Il s'agit d'une « bouée de sauvetage » transcendantale pour une économie dont les exportations représentent près de 50 % du PIB.

Les exportations vers les États-Unis représentent environ 3,8 % du PIB allemand et 10 % des exportations totales du pays. Comme l'a noté l'économiste Stéphane Colliac dans un rapport de BNP Paribas cet été, la tendance s'est renforcée : « Les exportations vers les États-Unis sont déjà le moteur du commerce extérieur allemand, ce qui a contribué à un changement majeur : le retour de la zone euro en tant que premier fournisseur des États-Unis, devant la Chine. Pour l'Allemagne, les exportations vers les États-Unis représentent un véritable moteur de croissance : +5,6 % en glissement annuel au cours des quatre premiers mois de 2024 vers les États-Unis et +40,4 % par rapport à la même période en 2019 (contre +3,2 % vers la Chine par rapport à 2019). »

Daniel Kral (Oxford Economics) : « Si les États-Unis deviennent protectionnistes, l'Allemagne est finie ».

Face à de telles données, il est normal qu'en Allemagne on retienne son souffle et que les analystes envisagent le pire. Daniel Kral, analyste chez Oxford Economics, a lancé un avertissement providentiel il y a un mois, alors qu'il y avait encore un espoir de victoire démocrate aux États-Unis. « La Chine est remontée dans la chaîne de valeur et n'est plus le moteur de la croissance allemande tirée par les exportations. Si les États-Unis deviennent protectionnistes, l'Allemagne est perdue », a publié l'analyste dans un billet sur X dans lequel il utilise l'expression is cooked, que l'on peut traduire en anglais par “est perdu” ou “fini”.

La rupture pourrait être particulièrement importante pour le secteur automobile en difficulté, qui était autrefois le « joyau de la couronne » de l'industrialisme allemand. « Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour imaginer que les droits de douane américains sur les voitures européennes plongeront l'industrie automobile allemande dans des difficultés encore plus grandes », prédit M. Brzeski. Le fleuron national, Volkswagen, et d'autres firmes historiques comme BMW et Mercedes-Benz ne cessent de faire des titres négatifs dans la presse: réductions successives des prévisions de bénéfices, effondrement constant de la demande chinoise, fermetures d'usines, même sur le sol allemand, chute des ventes face à des modèles chinois moins chers... Le coup commercial de Trump serait le « coup de grâce » et, en prévision, les investisseurs ont déjà pénalisé des marques comme BMW en bourse hier, qui a perdu plus de 7 %.

 

Les conséquences ne tarderaient pas à s'étendre à l'ensemble de l'économie. Les perspectives de croissance ont été revues à la baisse à la suite de l'élection de Trump. Goldman Sachs prévoit désormais que le PIB de l'Allemagne ne progressera que de 0,5 % en 2025 (contre 0,9 % précédemment) et Berenberg a réduit ses prévisions de 0,5 % à 0,3 %.

« L'affaiblissement de la demande extérieure et l'augmentation de l'incertitude à un moment où les marges bénéficiaires se réduisent devraient nuire à l'investissement et assombrir les perspectives d'emploi, en particulier compte tenu de l'importante accumulation de main-d'œuvre après la pandémie », prévient l'équipe d'UniCredit Research dirigée par Daniel Vernazza dans une note destinée aux clients.

L'effet négatif pourrait même se faire sentir dans les poches des Allemands. « Des droits de douane plus élevés détournent la demande américaine des biens produits dans la zone euro et en Allemagne, ce qui réduit l'inflation dans la zone euro. Toutefois, l'augmentation des droits de douane américains entraîne une appréciation du dollar, ce qui rend les importations de la zone euro plus chères. En outre, on peut s'attendre à des tarifs douaniers de rétorsion de la part de l'UE avec un décalage dans le temps à partir de 2026, ce qui augmentera également les prix à la consommation en Allemagne », explique Jörg Krämer de Commerzbank.

Dans un rapport intitulé « Ce que la victoire de Trump signifie pour l'Allemagne », Krämer souligne une autre conséquence négative pour l'Allemagne du retour de Trump, qui n'est autre qu'un nouvel exode des entreprises allemandes vers l'autre rive de l'Atlantique, intensifiant un phénomène qui se produisait déjà : « (Le président élu) a annoncé son intention de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés de 21 % actuellement à 15 %. Après l'expérience de sa première présidence, il est probable qu'il appliquera ce plan dans une large mesure, ce qui mettrait l'Allemagne encore plus sur la défensive.

Le taux effectif de l'impôt sur les sociétés (y compris la taxe professionnelle) est déjà nettement plus élevé qu'aux États-Unis ou chez d'autres concurrents européens. La victoire de Trump est donc susceptible d'intensifier la concurrence fiscale et de soutenir la tendance des entreprises allemandes à délocaliser de plus en plus leur production aux États-Unis. »

Ukraine, OTAN et politique intérieure

Kramer trouve un autre point négatif dans la géopolitique. Bien qu'il s'agisse d'un problème à l'échelle européenne, l'Allemagne est sous les feux de la rampe pour tout ce qui touche à l'Ukraine et à l'avenir de l'OTAN: des critiques adressées au chancelier Olaf Scholz pour avoir vacillé dans son soutien à l'Ukraine aux pressions exercées par l'administration Biden sur la « locomotive » européenne pour qu'elle porte ses dépenses de défense à 2 % de son PIB. Le retour de Trump ouvre de nombreuses inconnues sur ce front, mais l'attitude ambivalente du président à l'égard de l'OTAN est un risque à long terme souvent sous-estimé, note M. Kramer. « Trump est également susceptible de pousser les pays européens à dépenser davantage pour la défense, comme il l'a fait lors de son premier mandat », déclare Vernazza d'UniCredit.

« Ce ne serait pas un problème s'il n'y avait pas de menaces militaires significatives en Europe. Mais la Russie est agressive et les capacités défensives des démocraties européennes sont faibles. Il existe donc un certain risque qu'après une éventuelle victoire sur l'Ukraine dans quelques années, une Russie lourdement armée se retourne contre les États baltes, par exemple. En l'absence de garanties de sécurité illimitées de la part des États-Unis dans le cadre de l'OTAN, les investisseurs pourraient à un moment donné commencer à envisager des conflits militaires en Europe avec une probabilité faible mais non négligeable. Cela aurait un impact négatif évident sur les marchés financiers et le développement économique », poursuit l'économiste allemand.

Chez ING, Brzeski prévient que l'incertitude concernant le soutien des États-Unis à l'Ukraine ne pèsera pas seulement sur les perspectives d'investissement et de consommation, mais qu'elle constitue également un problème politique majeur en Allemagne, conduisant à l'effondrement récent du gouvernement allemand et à ses implications économiques avec le scénario potentiel de nouvelles élections en mars prochain, dont la seule option arithmétique viable qui peut émerger actuellement est la 'énième' grande coalition entre la CDU et les Sociaux-démocrates.

« À court terme, cet effondrement devrait peser sur le sentiment et freiner l'investissement et la consommation. Sur une note plus positive, un nouveau gouvernement pourrait, et j'insiste sur le fait qu'il pourrait et ne le fera pas, mettre enfin fin à la paralysie actuelle de la politique économique en Allemagne et fournir au pays la certitude et l'orientation politique tant attendues sur la façon de restaurer la croissance et la compétitivité ». L'économiste est prudent, reconnaissant que les perspectives de croissance de l'Allemagne dépendront largement de “la capacité d'un nouveau gouvernement à renforcer l'économie nationale dans le contexte d'une éventuelle guerre commerciale et de politiques industrielles encore plus strictes aux États-Unis”.

 
https://www.eleconomista.es/economia/noticias/13072512/11/24/alemania-pierde-al-amigo-americano-en-el-peor-momento-si-eeuu-se-pone-proteccionista-esta-acabada.html

 

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

 

Volkswagen (Audi, Seat, Skoda) prévoit des dizaines de milliers de licenciements et la fermeture de 3 usines, la réduction dans les autres usines et la baisse de tous les salaires d'au moins 10% en Allemagne (imaginez pareille annonce en France). La baisse des ventes, notamment en Chine, souligne une surproduction.

Les dirigeants ont copieusement donné leurs brevets à la Chine et maintenant l'industrie est dans la panade. Le chancelier Olaf Scholz pointe du doigts les anciens managers.

Les prévisions économiques du pays sont mauvaises. Le coût de la main d’œuvre est en hausse, l’industrie chimique et automobile inquiètent, sans parler de problèmes sociaux qui poussent l’Allemagne à verrouiller ses frontières pour empêcher l’afflux de migrants.

Le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance, tablant sur un recul de 0,2% du PIB cette année après une contraction de 0,3 % en 2023. L’Allemagne est en décroissance depuis 2023. 

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1397-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-octobre-2024.html

Les ratés de la Deutsche Bahn, symptômes de la faillite de l’État allemand...

Retards, vétusté, manque de main-d’œuvre… L’état déplorable dans lequel se trouve le système ferroviaire allemand en dit long sur le marasme dans lequel s’enfonce la République fédérale. Car les dysfonctionnements de la Deutsche Bahn sont étroitement liés aux priorités politiques de ces dernières décennies, assure “Die Zeit”...

À l’été 2013 – il y a donc plus de dix ans –, l’Institut allemand de recherche économique (DIW) publiait une étude avec les conclusions suivantes : l’Allemagne devait, selon lui, investir 75 milliards d’euros supplémentaires chaque année. Dans le seul secteur des transports, Berlin accusait un “retard d’au moins 6,5 milliards d’euros annuels”. Si aucune mesure n’était prise pour y remédier, la “viabilité du pays” serait menacée.

Depuis, d’autres rapports aux constats similaires sont diffusés régulièrement. En voici un petit florilège : “Le déficit des investissements publics devrait être comblé avec une plus grande fermeté”, estimait le Fonds monétaire international en 2014. “L’Allemagne doit réaliser davantage d’investissements publics”, recommandait la Commission européenne en 2017. “Il faut agir davantage pour combler le manque d’investissement”, préconisait l’OCDE en 2020.

On pourrait poursuivre encore longtemps cette litanie de mises en garde. Pourtant, elles ne semblent pas avoir eu beaucoup d’effets. Berlin n’a jamais rattrapé son retard d’investissement, et c’est en partie pour cela qu’aujourd’hui seul un train sur deux arrive à l’heure en gare certains jours (pour ceux qui circulent).

Certaines crises sont imprévisibles : les aléas climatiques, les guerres, les pandémies. Mais la crise de la Deutsche Bahn, elle, était annoncée. Elle découle d’une succession de décisions politiques qui se répercutent sur un secteur clé du service public. C’est un exemple typique de défaillance étatique.

Une fonction “quasi régalienne”

Les États tirent leur légitimité de leur efficacité (entre autres). La mise à disposition d’infrastructures publiques est une mission essentielle du gouvernement. Historiquement, c’est même l’un des facteurs qui ont poussé les populations à se regrouper durablement pour former des communautés. Dans l’Égypte ancienne, par exemple, c’est l’aménagement des systèmes d’irrigation qui aurait conduit au développement de structures d’organisation hiérarchiques, selon l’historien Karl August Wittfogel.

Car l’État n’est pas un fin en soi – sa seule raison d’être est de faciliter la vie des citoyens. C’est d’ailleurs l’essence même des infrastructures publiques que de ne pouvoir être gérées de manière autonome par les individus. Sans État, les voitures existeraient peut-être, mais sans doute pas les rues...

(extrait)

https://www.zeit.de/2024/42/deutsche-bahn-krise-staatsversagen-verkehrspolitik-finanzen/komplettansicht

Très lents, anciens et hors de prix: en Allemagne, les réseaux internet et mobile sont loin d'être de bonne «qualität»...

Outre-Rhin, on surfe sur internet deux fois moins vite et dix fois plus cher qu'en France. Il existe pourtant des solutions faciles, mais peu de volonté de les mettre en œuvre.

Lorsque l'on franchit la frontière entre la France et l'Allemagne en voiture, on peut rouler un peu plus vite sur les nationales, à 100 km/h au lieu de 80 ou 90. En même temps, les passagers qui occupent le trajet sur leur portable se sentiront plutôt freinés: les vidéos saccadent, la musique s'arrête, les messages ne peuvent pas être envoyés. L'Allemagne paraît être parsemée de zones blanches. Et quand il y a du réseau, il semble souvent plus lent qu'en France.

Cette vérité ressentie peut être étayée par des faits. D'après une enquête du site de comparaison de prix Verivox, 16% du territoire allemand est encore mal couvert. Dans ces zones, seuls un ou deux opérateurs peuvent proposer un réseau de données mobiles 4G LTE. Dans certaines régions du sud de l'Allemagne en particulier, il n'est même pas possible de passer des appels d'urgence. Au tout début de l'année 2024, en Haute-Bavière, cela a été fatal à un alpiniste qui s'est effondré et n'a pas pu alerter les secours.

Pour les connexions câblées, la situation n'est pas meilleure. Selon le classement de l'indicateur de vitesse de connexion Speedtest, l'Allemagne atteint une vitesse moyenne de 90 mégabits par seconde (Mbps). En comparaison, d'autres pays d'Europe occidentale atteignent des vitesses trois à quatre fois plus élevées (environ 224 Mbps en France et 205 Mbps en Espagne). D'un point de vue purement technologique, il serait très simple d'améliorer les réseaux de télécommunications en Allemagne. Mais cette débâcle n'est pas le fruit du hasard: elle est due à un mélange d'intérêts économiques et politiques puissants. Et dans un avenir proche, il n'y aura probablement pas beaucoup de progrès.

Les câbles en cuivre, un ancien calcul politique toujours d'actualité

En 1981 déjà, le chancelier Helmut Schmidt (1974-1982) avait présenté un plan pour le déploiement de la fibre optique dans toute l'Allemagne. S'il avait été mis en œuvre, ce plan aurait permis au pays de disposer très tôt de l'une des meilleures connexions internet du monde. Mais seulement un an plus tard, le ministre des Postes du gouvernement de son successeur Helmut Kohl (1982-1998) a décidé qu'au lieu de la fibre optique, on installerait partout des câbles en cuivre. Ce sont ces mêmes câbles en cuivre qui freinent encore aujourd'hui la connexion à internet en Allemagne.

L'objectif de cette décision était de donner un coup de pouce à la télévision par câble privée, qui dépendait des câbles en cuivre. Ainsi, le ministre visait à contrebalancer le gauchisme qu'il reprochait au service public de radiodiffusion, dont les émissions critiquaient parfois sévèrement la politique libérale-conservatrice d'Helmut Kohl. Un paramètre secondaire pratique: les câbles en cuivre ne coûtent qu'un tiers du prix de la fibre optique.

Aujourd'hui, tous ces câbles en cuivre, qui sont destinés à la télévision et non à l'internet à haut débit, doivent être remplacés par de la fibre optique, une entreprise longue et coûteuse qui nécessite de défoncer toutes les rues. Par conséquent, l'ombre des décisions des années 1980 en matière d'infrastructures plane encore sur le présent. Selon les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seuls 11,2% de tous les raccordements à l'internet à haut débit en Allemagne sont des raccordements en fibre optique. En France, par contre, ce chiffre est de 66,3%.

Les Allemands paient plus de dix fois plus que les Français pour les données mobiles 

À la lenteur, s'ajoute le fait qu'internet coûte très cher en Allemagne. Selon une étude réalisée en 2023, les utilisateurs français doivent débourser en moyenne 0,18 euro par gigaoctet de données mobiles, les Espagnols 0,43 euro, les Britanniques 0,56 euro et les Allemands… 2,14 euros. Au vu de ce tarif et de la mauvaise réception, il n'est guère surprenant qu'une autre enquête révèle qu'aucun pays européen n'est autant insatisfait de son service de téléphonie mobile (et fixe).

«Le fait que les opérateurs soient si chers s'explique en partie par les dépenses énormes qu'ils ont engagées en 2000, lorsque l'État a mis aux enchères les fréquences pour la norme de téléphonie mobile UMTS/3G, retrace Key Pousttchi, expert en informatique de gestion et professeur de numérisation et de transformation numérique. À l'époque, les six soumissionnaires ont payé un total de 100 milliards de marks allemands à l'État, soit l'équivalent de 50 milliards d'euros.» Aujourd'hui encore, les ventes aux enchères de fréquences se chiffrent en milliards d'euros, des investissements que les fournisseurs répercutent sur les clients.

Une autre raison des prix élevés est qu'il n'y a pas assez de concurrence. Actuellement, il n'y a plus que trois opérateurs de réseau mobile en Allemagne (T-Mobile, O2 et Vodafone), avec des prix et des parts de marché relativement similaires. En France, au moins, ils sont quatre opérateurs classiques (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free mobile). Dans une expertise datant de janvier 2024, l'Agence fédérale des réseaux (Bundesnetzagentur) décrit ces conditions comme une «concurrence efficace»; quand d'autres parlent plutôt d'un oligopole dont l'État et les fournisseurs sont très satisfaits.

«La concurrence ne devrait pas se faire autour des réseaux, mais sur un seul réseau»

Key Pousttchi, quant à lui, est convaincu que ce problème ne peut être résolu que par un changement de paradigme dans la manière de considérer l'infrastructure relative à internet. Il estime que l'Agence fédérale des réseaux devrait appliquer les mêmes lois sur la concurrence qu'aux autres infrastructures de base, c'est-à-dire les autoroutes, les voies ferrées, l'approvisionnement en électricité et en eau. Actuellement, les trois opérateurs mobile allemands exploitent trois réseaux concurrents. C'est l'économie de marché qui est à l'œuvre, au détriment surtout des consommateurs qui vivent dans des régions peu peuplées.

«Si l'on compare cela à l'approvisionnement en eau, c'est comme si les citadins avaient trois robinets de différentes entreprises dans leur maison, alors que dans les régions rurales, les gens doivent encore aller au ruisseau pour puiser de l'eau, illustre Key Pousttchi. Nous aurions une meilleure connexion, des coûts d'exploitation réduits et des tarifs plus avantageux pour les consommateurs, si la concurrence entre les fournisseurs n'avait pas lieu autour de plusieurs réseaux, mais sur un seul réseau.»

L'expert en numérisation suggère que les trois opérateurs devraient créer ensemble une société d'exploitation neutre qui ne fournit qu'un seul réseau. Sur celui-ci, tous seraient en concurrence avec des tarifs différents. La mise en œuvre technique ne serait pas compliquée; Key Pousttchi en est persuadé: lorsque deux opérateurs allemands ont fusionné en 2014 (E-Plus a été absorbé par O2, filiale de Telefonica), l'interconnexion des réseaux n'a duré que trois ans. Cependant, il ne croit pas que les choses vont évoluer dans ce sens. Outre-Rhin, on continuera donc pour l'instant de surfer lentement et à un prix élevé.

Finn Gessert – Édité par Émile Vaizand

https://www.slate.fr/monde/allemagne-internet-lent-cher-ancien-reseaux-mobile-telecommunications-qualite-prix-debit-operateurs-concurrence-economie

La crise européenne...

Non seulement l'Europe ne se développe pas, mais son fleuron (l'Allemagne) est mortellement blessé, car sa politique industrielle a subi les vicissitudes des sanctions contre le gaz russe bon marché.

Certaines données font froid dans le dos.

L'indice GFK mesure la confiance des consommateurs dans l'activité économique. Il prédit les dépenses de consommation et les résultats ne sont pas bons. Même lors de la grande crise de 2008, il n'a jamais été négatif, mais depuis 2020, c'est un véritable désastre, qui reflète le climat en Allemagne

 

(extrait)

https://futurocienciaficcionymatrix.blogspot.com/2024/09/2020-el-ano-del-gran-reset.html

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Les ventes de voitures en chute libre en Allemagne, Volkswagen affirme que la baisse équivaut à deux usines.

Les chiffres des ventes de voitures particulières en Allemagne pour le mois d'août ont été publiés aujourd'hui, ce qui a été un choc pour le pays. Les immatriculations ont chuté de 27,8% à 197.322 unités, selon les informations fournies par l'Office fédéral des véhicules à moteur (KBA) mercredi.


La baisse est particulièrement importante pour les modèles électriques, avec des immatriculations en baisse de 69% à 27.033 unités, soit trois fois moins qu'en août 2023, lorsque les voitures électriques représentaient 31,7% des ventes avec un total de 86.673 livraisons. Un an plus tard, seulement 13,7% des voitures neuves immatriculées en août sont purement électriques et le chiffre pour l'année à ce jour est à peine supérieur à 12%.

(commentaire sur le blog de Gail Tverberg)


https://archive.md/cXiS1#selection-2209.0-2209.81

 

L’Allemagne, boulet de l’Europe...

Le modèle allemand est en lambeaux, mais le chancelier Olaf Scholz n’est pas en position de conduire le nécessaire aggiornamento...

Gouvernement faible, modèle économique dépassé, crise migratoire, incertitude sécuritaire… l'Allemagne est en passe de devenir ingouvernable. Les scores inédits atteints par les partis extrémistes de droite et de gauche lors des deux élections régionales du 1er septembre sont un signal d'alarme non seulement pour la coalition Scholz au pouvoir à Berlin, mais aussi pour la CDU, privée de partenaire pour gouverner localement. En Thuringe, les trois partis extrémistes cumulent ensemble près des deux tiers des suffrages exprimés. En Saxe, ils raflent presque la moitié des voix.

C'est désormais l'Allemagne qui, plus qu'aucun autre pays, incarne la crise de l'Europe. Quel contraste avec l'ère pas si lointaine d'Angela Merkel ! Portée par les réformes libérales léguées par son prédécesseur, la chancelière a incarné pendant seize ans une ancre de stabilité politique sur le continent. Depuis qu'elle a cédé son fauteuil fin 2021 au social-démocrate Olaf Scholz, le voile se lève sur les fragilités du modèle.

L'Allemagne réunifiée après la chute du mur de Berlin s'était enthousiasmée pour la « fin de l'Histoire » prophétisée par le penseur américain Fukuyama. Elle qui avait tellement honte de son passé nazi pouvait enfin paraître comme une puissance du Bien, amie avec tous et aimée de tous, embrassant un avenir de paix et de démocratie. Elle excellait dans son rôle de championne du monde du « doux commerce » cher à Montesquieu.

Rêve brisé

En 2022, le retour de la guerre au cœur de l'Europe a brisé le rêve. Le quadruple pari de la classe dirigeante allemande – compter sur les États-Unis pour la sécurité, sur la Chine pour les exportations, sur la Russie pour l'approvisionnement en énergie et sur l'immigration pour la main-d'œuvre bon marché – a échoué. Moscou est devenu infréquentable ; Pékin importe de moins en moins ; Washington rechigne à financer la défense de l'Europe ; quant aux migrants, la culture de l'accueil incarnée par Merkel n'a pas résisté à la réalité des attentats djihadistes.

Le dernier en date a eu lieu le 23 août. Un demandeur d'asile syrien se réclamant de l'État islamique a poignardé à mort trois personnes et en a blessé huit autres pendant une Fête de la diversité à Solingen, près de Düsseldorf. L'angoisse qui a saisi le pays a joué son rôle dans l'essor de l'extrême droite aux régionales du 1er septembre.

Du côté de l'économie, le tableau n'est pas moins sombre. L'Allemagne traverse sa plus longue période de croissance faible depuis la Seconde Guerre mondiale (+ 0,4 % par an en moyenne sur la période 2018-2024, selon le FMI). L'ex-locomotive de l'Union européenne est devenue son boulet.

Poutinophiles et antieuropéens

Le triptyque d'une puissance de paix, abonnée au succès économique et respectueuse du « vivre ensemble » a façonné l'image que l'Allemagne entretient d'elle-même. Les désillusions sur ces trois fronts nourrissent désormais des interrogations existentielles. Même la construction européenne ne va plus de soi. La conviction que l'intérêt allemand coïncide toujours avec l'intérêt européen est ébranlée. Le Brexit puis les incertitudes françaises ont altéré cet article de foi. Et l'émergence des partis populistes AfD (droite) et BSW (gauche), aussi poutinophiles et antieuropéens l'un que l'autre, ont brisé le consensus.

La déstabilisation du paysage politique s'accompagne d'une polarisation aiguë. Quelque 42 % des Allemands, selon un sondage Ipsos de janvier, se disaient favorables à l'interdiction de l'AfD pour extrémisme. Cinq mois plus tard, le 9 juin, ce parti qui révulse ses opposants arrivait en tête aux européennes… et, le 1er septembre, il faisait de même en Thuringe et ratait d'un point seulement la première marche du podium en Saxe.

Une fois de plus dans son histoire, l'Allemagne va être contrainte de se réinventer. Mais cette tâche ne peut pas être confiée au chancelier Scholz. Sa coalition tripartite, bancale et discréditée, n'est pas en position de conduire le nécessaire aggiornamento. Selon toute probabilité, elle va même avoir du mal à tenir jusqu'à l'échéance normale des élections fédérales, en septembre 2025.

« Quand Paris tousse, l'Europe s'enrhume », affirmait au XIXe siècle le prince Metternich, chancelier de l'empire d'Autriche et grand diplomate. Il voulait dire par là que l'importance de la France sur le Vieux Continent impliquait que ses problèmes contaminaient toujours ses voisins. Deux siècles plus tard, c'est l'Allemagne qui est la puissance dominante. Lorsqu'elle éternue, l'Europe tombe malade.

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/l-allemagne-boulet-de-l-europe-03-09-2024-2569247_32.php?

Allemagne :

Deutsche Bahn annonce des résultats catastrophiques et une perte de €1,2 milliard durant le premier semestre. L’opérateur de train du gouvernement cumule des pertes à plus de €30 milliards. La Deutsche Bahn fait face à un matériel vieillissant et pas d’argent pour les rénovations et la maintenance. Si vous avez pris un train en Allemagne, vous êtes des chances d'etre  arrivés en retard : 40% des trains sont en retard. 

Des tronçons sont tellement hors d'usage, que des bus sont utilisés pour remplacer les trains. C'est dire si la situation est désespérée.

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1385-energies-economie-petrole-peak-oil-la-revue-mondiale-juillet-aout-2024.html

 



 


Les entreprises en faillite en Allemagne explosent et visent un nouveau record depuis 2017...

Malgré cela, la dette estimée par les tribunaux a diminué de 15 % en glissement annuel pour s’établir à 3,4 milliards

Le nombre d’entreprises déclarées insolvables en Allemagne au cours du mois de mai dernier a augmenté de 30,9% par rapport au même mois de l’année précédente, avec un total de 1934 sociétés en faillite, selon les données fournies par l’Office fédéral de statistique (Destatis), qui ouvrent la possibilité de plafonner le chiffre annuel à partir de 2017.

Malgré l’augmentation du nombre d’entreprises insolvables observée au mois de mai, la dette estimée par les tribunaux a diminué de 15% en glissement annuel, pour s’établir à 3,4 milliards d’euros.

En mai, on a enregistré 5,6 cas d’insolvabilité pour 10000 entreprises en Allemagne, le secteur des transports et du stockage ayant enregistré le plus grand nombre de cas pour 10000 entreprises, soit 12,2.

Les secteurs qui ont ensuite enregistré le plus grand nombre d’insolvabilités d’entreprises sont les services économiques, avec 9 insolvabilités, la construction, avec 8,5 cas et l’hôtellerie, avec 7,4 insolvabilités pour 10000 entreprises.

"Les signaux d’alarme sur les défaillances des entreprises sont en hausse", a commenté Marc Evers, expert en PME de la Chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK", après avoir pris connaissance des chiffres de Destatis.
 

"Près d’un tiers de plus d’insolvabilités d’entreprises que l’année précédente montrent la situation économique tendue", a souligné, rappelant que DIHK prévoit que le nombre d’insolvabilités d’entreprises "pourrait dépasser cette année le seuil de 20.000 pour la première fois depuis 2017".

Par ailleurs, l’office statistique allemand a indiqué que le mois de mai ont été comptabilisés un total de 5691 insolvabilités des consommateurs, ce qui représente une augmentation de 0,2% par rapport à mai 2023, bien qu’un frein important par rapport à la hausse de 279% observé en avril.

Les données préliminaires sur le nombre de défaillances ordinaires en Allemagne indiquent également une hausse de 13,5 % en juillet et de 6,3 % en juin 2024, ce qui laisse présager que les faillites déclarées continueront d’augmenter.

  1. elEconomista.es
https://www.eleconomista.es/economia/noticias/12944355/08/24/las-empresas-en-quiebra-en-alemania-se-disparan-y-apuntan-a-nuevo-record-desde-2017.html
Véhicule électrique : quand le ciel tombe sur la tête des Allemands...

Les mauvaises nouvelles s’accumulent outre-Rhin pour des constructeurs qui craignent désormais de perdre leur leadership en raison des règlements européens

En un an, la situation s'est singulièrement effritée. Alors qu'au premier semestre 2023, les ventes de voitures électriques représentaient 18,5 % du marché, le premier semestre 2024 enregistre un effondrement à 13 % seulement du total des immatriculations. Une situation cruelle pour les constructeurs allemands qui se sont lancés à fond sur la voiture électrique en sacrifiant tout leur savoir-faire accumulé en plus d'un siècle sur le moteur thermique

Ce courage n'a pas été récompensé, puisque l'Allemagne a été, l'an dernier, le plus gros producteur européen de modèles électriques avec 995 000 véhicules fonctionnant à 100 % sur batterie sur un total de 1,27 million de véhicules électrifiés. Que s'est-il passé dans l'intervalle ? Le gouvernement allemand, à la recherche d'économies budgétaires, a décidé de cesser toute subvention à la vente des voitures électriques, ce qui a largement contribué à retourner le marché. Cela démontre que la voiture électrique est encore sous perfusion des aides gouvernementales à un moment où la motivation des acheteurs vacille.

Une leçon à méditer par les autres pays producteurs qui seraient tentés de supprimer toute aide. C'est le cas de la France qui, année après année, érode le montant des aides mais a renoncé jusqu'à présent à les supprimer. L'Allemagne, placée face au diktat de l'Europe en faveur de l'électrique, est contrainte de réduire la production de ses usines. Les stocks s'accumulent car, dans le même temps, les ventes en Chine se rétractent en raison d'une crise qui couve mais aussi de la montée de constructeurs nationaux décomplexés face aux prestations germaniques. Une autre ligne défensive consiste à reporter les investissements qui concernent les unités de production de batteries en Europe puisque celles venant de Chine sont taxées.

Électricité à 40 % issue du fossile

Si la situation est contrastée d'une marque à l'autre – BMW avec Mini s'en sort mieux que les autres –, la tendance générale est à la baisse. Elle conduit à réviser les objectifs en conséquence, ce qui ne plaît guère aux investisseurs. Tout cela serait déjà très difficile à surmonter sans qu'une nouvelle annonce ne vienne ébranler la confiance des plus optimistes. En effet, il est question désormais dans le calcul de l'empreinte carbone des voitures électriques d'inclure la façon dont l'électricité consommée est produite.

 

Un calcul indispensable en effet si l'on veut estimer l'impact global sur l'empreinte carbone des véhicules électriques. Si, à ce stade, on évalue la façon dont les batteries sont fabriquées et recyclées, on a négligé jusqu'à présent la qualité de l'électricité consommée. Et dans ce domaine de la production, l'Allemagne est très mal placée avec ses centrales à charbon, comparée à la France et son électricité majoritairement nucléaire.

 

Le dessein de la Commission européenne est de promouvoir une électricité plus propre et de distinguer les pays qui produisent les plus gros efforts dans ce domaine. Pour encourager une économie circulaire, une loi de 2023 encourage cette démarche qui n'arrange pas les Allemands dont l'électricité dépend à 40 % des énergies fossiles. Une solution pourrait être mise sur pied en définissant une « électricité automobile » qui serait issue d'une production plus vertueuse mais qui nécessiterait une distribution séparée. L'Allemagne n'est pas au bout de ses peines avec Bruxelles et se trouve placée à un carrefour stratégique qui pèsera sur son avenir.

https://www.lepoint.fr/automobile/vehicule-electrique-quand-le-ciel-tombe-sur-la-tete-des-allemands-08-08-2024-2567452_646.php

La Deutsche Bahn veut supprimer 30.000 postes...

 

La Deutsche Bahn a enregistré une perte de plusieurs milliards au cours des six premiers mois de l'année. Le groupe veut désormais réagir - et supprimer des dizaines de milliers d'emplois au cours des cinq prochaines années.

La Deutsche Bahn a enregistré une perte de 1,2 milliard d'euros au premier semestre de l'année 2024. Les grèves, les conditions météorologiques extrêmes, les chantiers et l'affaiblissement de la demande ont fortement dégradé le résultat du groupe par rapport à l'année précédente, a indiqué la compagnie ferroviaire. Le groupe veut réagir à ce mauvais bilan en supprimant des postes.

Au total, quelque 30.000 emplois à temps plein devraient être supprimés au cours des cinq prochaines années, a indiqué le directeur financier des chemins de fer, Levin Holle. C'est surtout dans l'administration que des emplois doivent être supprimés, la suppression d'environ 1.500 postes est déjà prévue cette année.

« Nous devons à l'avenir créer plus de trains avec moins de personnes », a souligné Holle. Grâce à la numérisation et à l'automatisation, les processus administratifs devraient à l'avenir être exécutés par moins d'employés.

https://www.tagesschau.de/wirtschaft/deutsche-bahn-verlust-106.html

L’Homme malade de l’Europe: le retour...
 
 

 

Dans un environnement où l’économie allemande est extraordinairement énergivore, alors que la politique dogmatique des Verts pénalise de manière dramatique tous les acteurs de l’économie, les faillites de sociétés atteignent des niveaux records et effrayants dans une Allemagne littéralement en voie de désindustrialisation.

Merkel aura bien des comptes à régler avec l’Histoire

https://michelsanti.fr/crise-europeenne/lhomme-malade-de-leurope-le-retour

La contraction "inattendue" de la croissance économique allemande fait suite à un affaiblissement progressif de la plus grande économie européenne depuis la fin de l'approvisionnement en gaz bon marché en 2022. Au cas où quelqu'un se demanderait comment la chose la moins surprenante qui soit peut être qualifiée de surprenante, c'est parce que les économistes et les analystes ne s'attendaient pas à cette contraction et, comme nous le savons tous, les économistes - et les analystes - ne peuvent jamais se tromper, surtout lorsqu'ils ferment activement les yeux sur des évolutions évidentes telles que la relation de cause à effet entre le coût de l'énergie et la croissance économique.

Je suis sûr qu'à l'avenir, il n'y aura plus de surprises de ce genre, car le recul du deuxième trimestre fait suite à une croissance extrêmement forte du PIB de 0,2 % au premier trimestre, et il ne s'agit probablement que d'un accident de parcours temporaire sur la voie d'une croissance forte et soutenue. Remarque : lorsqu'une économie européenne affiche une croissance de 0,2 %, elle est forte. Si la Chine affichait un tel chiffre, on parlerait de la catastrophe du siècle.

(Irina Slav)

Et si l'Allemagne soutenait l'Ukraine pour des raisons démographiques?...

 

L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique.
 


 

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’irrationalité de la plupart des gouvernements européens, aveuglément alignés sur les intérêts de Washington, saute aux yeux. L’Union européenne est en effet devenue, pour reprendre les mots de Zbigniew Brzezinski, «un protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires» (Brzezinski, Le grand échiquier, 2010, p. 88).

La vassalité, cependant, ne peut être un facteur unique d’explication. L’incapacité allemande, en particulier, à défendre l’approvisionnement en gaz de son industrie après le sabotage du Nord Stream laisse perplexe. La hausse subséquente des prix de l’énergie a plombé l’économie germanique, qui a basculé dans le rouge en 2023.

Malgré ce contexte de crise, Berlin se refuse toujours à rouvrir les vannes du Nord Stream, dont une partie des tubes est encore en état de fonctionner. C’est d’autant plus énigmatique que la nation allemande s’était transformée, depuis sa réunification, en véritable «société-machine» dédiée à la production. En outre, l’Allemagne a massivement soutenu l’effort de guerre ukrainien, débloquant près de 18 milliards d’euros d’aide militaire entre le 24 février 2022 et le 24 janvier 2024. Seuls les Etats-Unis ont fait mieux (voir graphique ci-dessous), mais toujours au bénéfice de leur industrie de l’armement.

L'explication psychologique

Est-il possible de trouver une explication rationnelle au comportement du gouvernement allemand, en dépit de l’imbécillité apparente de ses décisions stratégiques? Deux pistes offrent des perspectives de réflexion intéressantes. La première, évoquée par Emmanuel Todd dans son dernier livre (La défaite de l’Occident, Gallimard, 2023) est d’ordre psychologique.

Le peuple allemand entretiendrait une mauvaise conscience historique due à ses responsabilités durant la Deuxième Guerre mondiale. Sorte de traumatisme national, qui infuse les soubassements de la psyché collective. «Assoiffée d’expiation, l’Allemagne aspire à être désormais du côté du bien: l’évidence de l’agression russe – le Mal en marche, si l’on ne réfléchit pas – facilite une telle posture. Comment ne pas être solidaire avec la petite Ukraine?» (p. 179)

L'axiome migratoire

La seconde explication est de nature démographique. L’Allemagne, comme beaucoup d’autres pays européens (en particulier à l’Est du continent), dispose d’un taux de fécondité extrêmement bas (1,5 enfant par femme en 2021). Trop bas pour que sa population se renouvelle. Elle joue donc sa survie en tant que nation. Seule l’immigration peut actuellement compenser ce déclin. De fait, comme le rappelle là encore Emmanuel Todd dans Où en sommes-nous? Une esquisse de l’histoire humaine (Seuil, 2017): «Dans le cas de l’Allemagne, la recherche, non seulement de main-d’œuvre mais aussi d’une immigration de peuplement, est devenue pour le patronat et le gouvernement une obsession.»

Sans cette immigration, l’industrie allemande, notamment, péricliterait à moyen-long terme. Par conséquent, «nous ne pouvons comprendre la politique extérieure allemande si nous oublions cet objectif démographique: la recherche d’immigrés est désormais l’un des objectifs prioritaires de Berlin. Cet axiome permet de comprendre des comportements difficilement explicables autrement.» (Todd, Où en sommes-nous?, p. 538) 

Ukraine, vivier de main-d'œuvre

Dans ce contexte, l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud sont devenues des viviers de main-d’œuvre pour l’Allemagne, qui n’hésite pas non plus, depuis 2015, à ouvrir grand ses frontières à l’immigration extra-européenne (Turquie et Syrie en particulier). Parmi les ressortissants européens en Allemagne, les Ukrainiens sont les plus nombreux (1'164'200 en 2022, selon les statistiques du Budesamt). A noter que c’était déjà le cas avant le déclenchement de la guerre avec la Russie.

Selon Emmanuel Todd, cet «axiome migratoire» explique sans doute «l’activisme de la République fédérale dans les affaires ukrainiennes, dont la logique est tout à fait indépendante des rêves géopolitiques américains, à la Brzezinski, antirusses et planétaires». De fait, la pression occidentale sur l’Ukraine, loin de stabiliser le pays (contrairement à ce qui est promis) le transforme en pool de main-d’œuvre. Ainsi: «La désintégration de l’Ukraine pourrait assurer à l’Allemagne un approvisionnement abondant en main-d’œuvre et en immigrés. Dans ces conditions, entretenir le désordre ukrainien pourrait bien à nouveau apparaître comme "rationnel".» (Todd, Où en sommes-nous?, p. 542) 

Cette analyse formulée par Todd en 2017 offre une grille de lecture intéressante dans le contexte de la guerre en Ukraine. Depuis le début des hostilités, en effet, plus d’un million d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Allemagne, beaucoup espérant «s’y installer durablement», indique Le Monde. Cet afflux massif a engendré une forte augmentation de la population allemande totale, la plus importante depuis la réunification de l'Allemagne de l'Est et de l'Allemagne de l'Ouest en 1990.

Déstabilisation interne

La politique jusqu’au-boutiste de «soutien» (il faudrait plutôt écrire «accompagnement vers la désintégration») allemand à l’Ukraine pourrait sembler paradoxale, tant elle pénalise l’industrie allemande, qui subit de plein fouet la hausse des prix de l’énergie engendrée par la rupture des approvisionnements russes. Mais l’industrie allemande est historiquement résiliente. Il est donc envisageable que Berlin, pesant les intérêts économiques à long terme de son économie, ait accepté de sacrifier provisoirement son secteur industriel (qu’elle sait résilient) pour favoriser ses intérêts démographiques, qui obéissent à d’autres rythmes. En outre, l’immigration pèse aussi tendanciellement à la baisse sur les salaires, ce qui est susceptible de profiter aux entreprises.

Terminons ce court essai par l’analyse globale d’Emmanuel Todd concernant la politique migratoire allemande:

«La rationalité limitée du système mercantiliste allemand, qui recherche inlassablement la puissance commerciale et monétaire, aggrave le problème jusqu’à le rendre insoluble. Toujours plus d’immigrés, telle est la logique du système, qui inclut en son cœur la vague conscience d’une ultime impossibilité. Le sentiment de vertige qui en découle a fini par suggérer à l’Allemagne, en 2015, un saut dans le vide: l’appel et la porte ouverte à un afflux massif de réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan, mais aussi d’autres pays appartenant à la sphère arabe et musulmane. Croyant affirmer des valeurs universelles, Angela Merkel a en réalité cédé à l’illusion d’un homo economicus abstrait, dépourvu de culture spécifique. 

(…) Nous atteignons ici le terme du paradoxe: l’extraversion de l’économie allemande devrait finalement conduire, comme le choix japonais de l’introversion, à un repli du pays sur lui-même. Le vrai risque est celui du durcissement interne d’une société allemande au sein de laquelle l’anxiété conduirait à une gestion policière de la différence des mœurs. L’autoritarisme et l’esprit de système inhérents à la culture allemande faciliteraient une telle orientation.» (Todd, Où en sommes-nous?, pp. 543-547) 

Martin Bernard

Édition du 31 mai 2024

https://bonpourlatete.com/analyse/et-si-l-allemagne-soutenait-l-ukraine-pour-des-raisons-demographiques

Croissance : l'Allemagne en panne, l'UE à la peine...

Délocalisations, choix contraires à la transition climatique… Les effets de la récession sont multiples.

L'Allemagne était un moteur. Elle est devenue un frein. La première économie de la zone euro, et la troisième mondiale, n'en finit plus de ralentir, entraînant à sa suite le reste de l'Europe, France comprise. Après une année 2023 déjà atone, marquée par une chute de la croissance de -0,3 %, soit la pire performance des dix premières économies de la planète, les perspectives pour 2024 s'assombrissent encore.

Le ministre de l'Économie et vice-chancelier, Robert Habeck, n'a pas mâcher ses mots le 14 février : « L'économie allemande va dramatiquement mal. » À tel point que le numéro deux du gouvernement de coalition (sociaux-démocrates, Verts et libéraux), dirigé par Olaf Scholz, a dû réviser à la baisse ses prévisions de l'activité, de 1,3 % à seulement 0,2 % pour l'année en cours. Et à 1 % en 2025, au lieu de 1,5 % initialement annoncé.

https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/croissance-l-allemagne-en-panne-l-ue-a-la-peine-991914.html

Hécatombe dans l'industrie allemande : après Miele, Bosch va sabrer dans ses effectifs

Face aux difficultés, l'industriel allemand prévoit des coupes sévères dans ses effectifs dans les mois à venir. Empêtrée dans une crise à rallonge, l'économie allemande s'enfonce toujours plus dans la récession.

La vague des plans sociaux déferle en Allemagne. Après le fleuron Miele, l'industriel allemand Bosch prévoit de supprimer 3.500 postes dans le monde d'ici fin 2027, parmi les employés administratifs de sa filiale BSH spécialisée dans l'élelectroménager, a annoncé cette dernière vendredi. "Afin de préserver sa compétitivité et de financer les investissements nécessaires, BSH doit réduire considérablement la complexité et les coûts, compte tenu notamment de l'évolution rapide de la situation du marché et de la situation économique toujours difficile et en déclin", a expliqué BSH dans un communiqué.

Cette annonce est le reflet d'une industrie allemande en plein marasme. L'indice des directeurs d'achat PMI, publié jeudi dernier indique que la production industrielle outre-Rhin poursuit sa longue descente aux enfers. « L'Allemagne a été particulièrement vulnérable car elle comptait beaucoup sur l'énergie bon marché. A cela s'ajoutent les difficultés de l'industrie automobile. Les chocs cycliques s'ajoutent au choc conjoncturel. L'Allemagne est devenue la lanterne rouge en zone euro », a récemment expliqué à La Tribune, l'économiste d'ING Charlotte de Montpellier.

1.000 emplois dès 2024 chez Bosch

Ce fabricant de machines à laver et d'appareils de cuisine vise les postes "indirects", c'est-à-dire en dehors des chaînes de production, précise le communiqué. Parmi eux, 1.000 emplois sont concernés dès cette année, ajoute le communiqué, sans préciser pour le moment les termes du plan social.

La filiale, créée en 1967, qui produit des appareils de plusieurs marques dont Bosch et Siemens, emploie actuellement plus de 60.000 personnes dans le monde, dont 17.000 en Allemagne.

BSH n'a pas parlé de délocalisation, mais son patron, Matthias Metz, trouve "compréhensible", que les entreprises réfléchissent "s'implanter à l'étranger, compte tenu de la réglementation et de la bureaucratie excessives, des coûts énergétiques et d'autres conditions économiques en Allemagne", a-t-il déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung.

2024, année morose pour Bosch

Le groupe Bosch, dont l'essentiel de l'activité concerne l'automobile où il est leader mondial des équipementiers, a déjà annoncé des suppressions de postes dans cette branche. Il a déclaré en janvier supprimer 1.200 emplois dans la vente et le développement de ses systèmes embarqués, dans un contexte de transition délicate vers la mobilité électrique pour ce secteur clé de l'industrie allemande.

En décembre, le groupe de Stuttgart avait annoncé vouloir supprimer jusqu'à 1.500 emplois sur deux sites allemands fabricant des transmissions. Le groupe, qui emploie 427.600 salariés dans le monde s'attend à une année morose en 2024, notamment à cause du marché des voitures électriques, dont la demande n'augmente pas autant que prévu.

 

2.700 postes en sursis chez Miele

Le fabricant allemand d'électroménager haut de gamme Miele va supprimer ou délocaliser jusqu'à 2.700 emplois dans le monde, a-t-il annoncé mardi, invoquant un effondrement de la demande et une hausse des coûts de production.

Le groupe familial de Gütersloh (ouest) dit avoir "ressenti les effets de l'effondrement mondial de la demande" et de "l'augmentation drastique des coûts", le forçant à adopter un plan d'économies affectant près de 12% des effectifs, selon un communiqué.

Chez le fabricant de fours, aspirateurs et autres machines à laver, la majeure partie du plan annoncé repose sur 2.000 suppressions d'emplois en Allemagne et ailleurs, principalement dans les domaines dits "indirects", c'est-à-dire en dehors des services production et des chaînes de montage, explique le groupe.

 (avec AFP)

https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/hecatombe-dans-l-industrie-allemande-apres-miele-bosch-va-sabrer-plus-de-3-000-postes-991429.html

Hit Parade du Mois

Allemagne

Au coeur de la transition énergétique, Berlin est en tête de ce hit parade.

Volkswagen va supprimer des postes de travail en Europe pour améliorer sa rentabilité. On parle de 20% des coûts. A voir combien d'emplois passeront à la trappe.

Le pétrolier-gazier Norvégien a signé un accord à €50 milliards avec Berlin pour livrer 30% des besoins industriels de gaz-méthane (130 milliards m3) d'ici à 2039. On se rappelle que Bruxelles avait interdit des contrats à long terme.

Avec les prix élevés du gaz, l'industrie allemande est en train de fuir le pays.  La production industrielle à forte intensité énergétique en Allemagne est aujourd'hui inférieure de 20% à ce qu'elle était en 2015. Et il ne s'agit pas seulement de produits chimiques, la contagion touche des entreprises métallurgiques, le verre, la céramique, les engrais, le papier et surtout le secteur automobile.

Par manque d'argent, Berlin a supprimé abruptement les subsides pour acheter une voiture électrique ainsi que les subsides pour le diesel pour les agriculteurs. La Cour constitutionnelle a annulé cette "réaffectation de €60 milliards de crédits inutilisés lors du Covid". L'Allemagne espérait mettre sur les routes plus de 15 millions de voitures électriques d'ici à 2030. Les fabricants automobiles Allemands qui ont misé sur des voitures électriques chères et aussi gourmandes que des moissonneuses batteuses, sont en train de se faire dévorer par les Chinois. Pour rappel, VW, Mercedes et Audi s'étaient précipités en Chine pour leur refiler leur savoir-faire en échange de part de marché. Est-ce un effet boomerang?

Les boucliers tarifaires sur l'électricité et le gaz-méthane instaurés en 2023 vont prendre fin au 1er janvier 2024. Les citoyens vont à nouveau payer les tarifs pleins.

Pour les restaurants, la TVA devrait passer de 7 à 19%. Les fast-foods comme McDonalds et les takeaways sont exemptés. Cela ne s'invente pas ! Le secteur compte 1,3 million d'employés. Cette augmentation de TVA devrait servir à remplir les caisses vides de l'Etat.

 

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1363-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-decembre-2023.html

Les prix de l'immobilier allemand vont continuer à chuter ; pas de répit pour la flambée des loyers

Les locataires berlinois sont confrontés à la misère des prix élevés alors que la crise du logement s'aggrave.

 Les prix de l'immobilier allemand vont baisser plus que prévu cette année et l'année prochaine, car les taux d'intérêt élevés sapent la demande, selon les analystes d'un sondage Reuters qui s'attendent à ce que l'offre de logements abordables se détériore et que le nombre de propriétaires diminue dans les années à venir.

Les prix de l'immobilier, autrefois florissants dans la plus grande économie d'Europe, ont baissé de plus de 10 % depuis leur sommet de l'année dernière, alors que la Banque centrale européenne a relevé ses taux d'intérêt de 450 points de base en seulement 15 mois, mettant fin à une période d'une dizaine d'années où les coûts d'emprunt étaient au plus bas.

Ces taux d'intérêt élevés et l'augmentation du coût de la vie due à l'inflation galopante de ces dernières années ont non seulement contraint de nombreux ménages à préférer la location à la propriété, mais ont également entraîné la pire crise que le secteur immobilier allemand ait connue depuis des décennies.

Certains promoteurs immobiliers allemands ayant déposé leur bilan, l'activité de construction a chuté de plus d'un tiers par rapport à l'année dernière.

L'opinion médiane de 14 experts immobiliers interrogés par Reuters du 15 au 23 novembre prévoit une baisse des prix moyens de l'immobilier de 8,0 % cette année et de 2,8 % l'année prochaine, ce qui est plus important que la baisse de 5,6 % en 2023 et l'absence de croissance en 2024 annoncées dans une enquête réalisée en août.

"La hausse des taux d'intérêt a contraint près de la moitié des acheteurs potentiels à quitter le marché du logement... et entraînera donc des baisses de prix sur le marché immobilier allemand cette année et les années suivantes", a déclaré Sebastian Schnejdar, analyste immobilier principal à la BayernLB.

"En outre, les frais généraux liés au chauffage, à l'électricité et aux charges communales ont augmenté de manière significative, ce qui a également entraîné une hausse des coûts du logement pour les propriétaires.
 

Ces sombres perspectives sont apparues malgré l'annonce récente par le gouvernement d'un plan de soutien de 45 milliards d'euros (47 milliards de dollars) pour le secteur de l'immobilier et de mesures visant à encourager la construction de logements, notamment des incitations fiscales.

L'activité économique globale devant rester faible au cours des prochains trimestres, le secteur de l'immobilier pourrait mettre un certain temps à se redresser.


Le secteur de l'immobilier commercial de la zone euro pourrait également être en difficulté pendant des années, ce qui constituerait une menace pour les banques et les investisseurs qui l'ont financé, a récemment déclaré la BCE.

Bien que 11 des 14 analystes ayant répondu à une question supplémentaire aient déclaré que l'accessibilité à l'achat pour les primo-accédants s'améliorerait au cours de l'année à venir, 10 des 14 contributeurs ont déclaré que l'offre de logements abordables se dégraderait au cours des 2 ou 3 prochaines années.

Dans le même temps, de plus en plus de personnes emménagent dans des logements locatifs, ce qui exerce une pression sur le marché, et les loyers augmentent plus rapidement que les salaires.

Dans la capitale, Berlin, où les appartements bon marché étaient nombreux il y a encore dix ans, le taux d'inoccupation est inférieur à 1 %.

L'opinion médiane de 12 experts immobiliers prévoit que les prix moyens de location des logements augmenteront de 4,0 % ou plus jusqu'en 2026.

Néanmoins, la proportion de propriétaires par rapport aux locataires diminuera au cours des cinq prochaines années, selon 11 des 14 analystes. Trois d'entre eux estiment qu'elle augmentera.

"À l'époque des faibles taux d'intérêt, l'accession à la propriété en Allemagne est devenue plus populaire, mais même si on la compare à la plupart des autres pays européens, l'Allemagne reste le pays des locataires", a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING.

"À l'avenir, le nouvel environnement de taux d'intérêt (plus élevés) empêchera un plus grand nombre de personnes d'acheter des biens immobiliers. Par conséquent, la tendance de la dernière décennie à passer du statut de locataire à celui de propriétaire est terminée. En outre, l'immigration devrait faire augmenter la demande de biens locatifs."

Reportage d'Indradip Ghosh ; Sondages de Purujit Arun, Rahul Trivedi et Sarupya Ganguly ; Rédaction de Ross Finley et David Evans

https://www.reuters.com/markets/german-home-prices-plunge-further-no-respite-surging-rents-2023-11-24/#:~:text=Once%2Dbooming%20property%20prices%%2020po,des%20rock%2Dbottom%20emprunt%20co%C3%BBts%20.

l’industrie plombée par l’énergie, la récession inévitable selon l’institut IW

L'Allemagne ne devrait pas échapper à la récession en 2024, toujours empêtrée dans la crise de son modèle industriel, a estimé mercredi l'Institut économique IW qui table à présent sur une baisse du Produit intérieur brut (PIB) de 0,5%.

Selon l'institut basé dans la ville de Halle, «2024 aurait pu être une année de reprise pour l’économie allemande. Mais les conditions générales restent mauvaises». Les experts de l'IW ont considérablement révisé à la baisse leur prévision pour 2024 puisqu'en septembre, ils voyaient encore le PIB allemand progresser de 0,9%. Comme les autres instituts du pays et le gouvernement, ils prévoient pour l'année 2023 une récession, faisant de l'Allemagne l'une des lanternes rouges de la zone euro. L'IW estime que la baisse du PIB sera de 0,5% cette année, soit 0,1 point de moins que les prévisions du gouvernement.

Le modèle économique allemand, reposant sur une forte industrie exportatrice, souffre des prix trop élevés de l'énergie depuis la guerre en Ukraine et la fin des livraisons de gaz russe, des bouleversements géopolitiques et de la montée rapide des taux d'intérêt en zone euro qui pèsent sur le pouvoir d'achat. «Comme si les crises mondiales et les taux d'intérêt élevés ne suffisaient pas : la crise budgétaire actuelle aggrave la situation et plongera l'Allemagne dans une nouvelle année de récession», prédit l'IW.

Un gouvernement en difficulté

Un arrêt choc de la Cour constitutionnelle fédérale mi-novembre a laissé un trou de 60 milliards d'euros dans les plans budgétaires du gouvernement d'Olaf Scholz, désormais confronté à une crise politique pour résoudre ce casse-être financier. «Le conflit sur le budget fédéral est particulièrement perturbant pour les entreprises, dont beaucoup suspendent pour l’instant leurs décisions d’investissement», explique l'institut qui appelle à trouver «une solution rapide». Les prévisions de l'IW pour 2024 sont nettement plus pessimistes que celles du gouvernement, qui table sur une reprise de la croissance à 1,3% l'an prochain. De son côté, le Fond monétaire international (FMI) table sur un rebond de 0,9% pour la croissance allemande.

https://www.capital.fr/economie-politique/allemagne-lindustrie-plombee-par-lenergie-la-recession-inevitable-selon-linstitut-iw-1488531

L’Allemagne vit la diminution de la consommation d’énergie. Son PIB se contracte et le secteur industriel est à la peine. BASF, qui utilise des tonnes de gaz-méthane, annonce une perte de €249 millions pour le dernier trimestre. Les prix du gaz sont trop chers en Europe. L’entreprise va encore fermer plusieurs unités à Ludwigshafen, dont son usine d’ammoniac. Dans le secteur des machines-outils, le marché est en chute libre.

Durant ces derniers mois, Berlin fait face à une désindustrialisation énorme dans les secteurs clés : l’acier et la pétrochimie et engrais gourmands en électricité et énergie. 32% des entreprises industrielles préfèrent un investissement hors d’Allemagne.

Pour stopper la chute de l’industrie, le gouvernement penche sur des subsides, comme en France, ainsi qu’un plafonnement des prix de l’énergie et de l’électricité. Ce bouclier ne va pas s'étendre au-delà de mars 2024.

La cour constitutionnelle a annulé €60 milliards initialement prévus pour le COVID. Le gouvernement voulait rediriger ce montant vers un fonds "climat et transformation" afin de se donner des moyens de financement pour la transition énergétique. Le gouvernement se trouve en difficulté et l'on parle de nouvelles élections

 

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1359-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-novembre-2023.html


Le nucléaire, la transformation narrative et l'activisme climatique

 (interview d'eugyppius)
 

L'Allemagne a fermé ses trois dernières centrales nucléaires dans un contexte de pénurie d'énergie et contre la volonté de plus de 50 % des Allemands. La partie raisonnable du monde veut savoir pourquoi. Sérieusement, pourquoi ?

La réponse courte est que les Verts sont au gouvernement et qu'ils sont un parti antinucléaire plus encore qu'un parti antiémissions. Robert Habeck, le ministre de l'économie des Verts, a réagi à la crise énergétique en réactivant les centrales au charbon, en parcourant le monde pour signer des contrats de GNL et, plus généralement, en prenant des mesures pour maintenir la lumière allumée, ce qui a bien sûr irrité la base irrationnelle des Verts.

Lui et le reste du parti devaient apporter quelque chose à leurs électeurs, et la poursuite de la dernière étape de la sortie du nucléaire mise en place par Angela Merkel était ce quelque chose.

La phobie de l'énergie nucléaire est un phénomène culturel en Allemagne qui s'étend bien au-delà des électeurs verts et qui trouve son origine à Tchernobyl. Un roman de Gudrun Pausewang paru en 1987 et intitulé Die Wolke ("Le nuage") a exercé une influence considérable sur le plan culturel, parce qu'il fait partie intégrante des programmes scolaires.

Il s'agit d'une histoire  sur une catastrophe semblable à celle de Tchernobyl en Allemagne de l'Ouest, et tous les Allemands ont été obligés de le lire à un moment ou à un autre de leur vie. Cette histoire et la propagande associée, via les médias et le système éducatif, ont façonné les opinions de toute une génération d'Allemands, et les sentiments qui en résultent sont l'une des principales raisons pour lesquelles les Verts sont si forts ici. Comme beaucoup de croyances naïves, quasi-religieuses et enfantines, elles sont remarquablement résistantes aux préoccupations pratiques et je ne vois pas beaucoup de chances de les changer.

L'énergie éolienne et l'énergie solaire sont présentées comme des substituts parfaits au pétrole et au gaz (et au charbon), et pourtant RWE a récemment commencé à démanteler un parc éolien pour agrandir une mine de charbon. Le gaz russe acheminé par gazoduc est remplacé par du GNL (y compris en provenance de Russie) malgré les assurances bruyantes que le gaz est en voie de disparition en raison de l'éolien et du solaire. Comment expliquer cette dissonance cognitive ?

 

C'est la même histoire que l'on retrouve partout : On peut développer les énergies renouvelables jusqu'à un certain point ; c'est facile au début. Puis on atteint un plafond, où divers problèmes - surtout des problèmes de gestion de réseau découlant de l'intermittence - rendent toute nouvelle expansion très difficile. L'Allemagne s'approchait depuis longtemps de ce point, mais la crise énergétique a contraint le gouvernement à y faire face plus directement et plus immédiatement qu'il ne l'avait espéré.

De nombreux articles de presse saluent l'augmentation substantielle de la capacité éolienne terrestre installée cette année, tout en soulignant que nous sommes loin d'être sur la bonne voie pour atteindre notre objectif de 150 000 MW pour 2030. Si l'on considère la capacité renouvelable installée au fil du temps, il semble bien que nous approchions d'un plafond.  

L'idéologie des climatologues semble avoir été formée au début du processus de transition, lorsque les énergies renouvelables posaient des problèmes relativement solubles. Nous observons maintenant que cette vision naïve est confrontée à la dure réalité de ses propres limites et à l'absence soudaine de combustibles fossiles, que les Verts - si leur vision avait un tant soit peu de substance - auraient dû saluer.

Je dois dire que je me sens justifié, car certains de mes détracteurs affirmaient que les Verts n'étaient que des fous autodestructeurs qui voulaient réduire l'Allemagne en cendres. En fait, lorsqu'ils se sont trouvés au bord de la destruction politique (ce que des pannes d'électricité non gérées auraient signifié pour eux), ils ont eu recours à une politique énergétique minimalement rationnelle.

Oui, ils voulaient toujours couler le nucléaire, et ils y sont parvenus, mais ils ont aussi oublié leur phobie des combustibles fossiles dans la mesure où c'était nécessaire pour assurer leur survie politique.

L'équipe de la transition énergétique est composée d'institutions  qui existent pour défendre les énergies renouvelables, faire pression en leur nom et publier des loufoqueries scientifiques pour les promouvoir, de sorte qu'elles ne peuvent pas simplement se retirer. Je pense que nous continuerons à voir s'élargir le fossé entre l'orthodoxie du parti et la politique énergétique réelle, jusqu'à ce que quelque chose se brise.

Si les Verts sont capables d'une pensée rationnelle pour survivre, ce clivage que vous mentionnez pourrait-il progressivement conduire à un renversement des politiques actuelles, aussi impossible que cela puisse paraître pour l'instant ? Pourrait-on assister à un scénario dans lequel, dans quelques années, ils diraient : "Qui, nous ? Nous n'avons jamais voulu 100 % d'énergie éolienne et solaire" ?

Il est très difficile de prédire l'avenir, mais nous avons déjà au moins un indice de ce qui pourrait se produire. À la dernière minute, l'Allemagne (et certains pays d'Europe de l'Est) a négocié une exception à l'interdiction européenne des moteurs à combustion interne en 2035, pour les voitures pouvant fonctionner avec des carburants synthétiques.

Oui, ils voulaient encore couler le nucléaire, et ils y sont parvenus, mais ils ont aussi oublié leurs obligations en matière de protection de l'environnement.


Il y a aussi le fait que ces échéances sont délibérément placées juste assez loin dans l'avenir pour :

a) entrer en vigueur après que la plupart des députés européens actuels ne seront plus en fonction

b) permettre aux technocrates actuels de s'appuyer sur les croyances parareligieuses omniprésentes dans le progrès technologique pour trouver des solutions à des problèmes impossibles. La vision est donc déjà équipée non seulement de rationalisations mythologiques, mais aussi d'échappatoires pratiques et personnelles.

Si l'on examine l'histoire plus large de l'activisme climatique, on s'aperçoit qu'il a déjà traversé plusieurs époques et qu'il est en fait assez malléable. Les premières inquiétudes liées à la surpopulation qui ont suivi le baby-boom de la fin des années 1960 ont cédé la place à diverses préoccupations écologiques, les émissions de CO2 ne devenant l'inquiétude dominante qu'après la fin de la guerre froide.

Je pense que l'idéologie connaîtra d'autres transformations et qu'elle pourrait finalement abandonner le CO2 au profit d'une autre mesure, comme les niveaux de méthane dans l'atmosphère. Les premières inquiétudes liées à la "bombe démographique" ont succombé au tiers-mondisme croissant de nombreuses entreprises philanthropiques.

Irina Slav
22 septembre

eugyppius est l'une des plus grandes stars de Substack. En soi, cela ne signifie pas grand-chose à notre époque, mais dans son cas, cette réputation est vraiment bien méritée. Dans une cacophonie de fausses informations et de désinformations, d'émotions à fleur de peau et de problèmes mentaux avidement entretenus, eugyppius est une rare voix de la raison et de la raison tout court, et pas seulement sur les sujets liés à l'énergie. Pourtant, en raison de ma regrettable fixation sur les questions énergétiques, c'est sur celles-ci que je l'ai interrogé.

 


..

 

L’Allemagne adopte une loi controversée sur le chauffage vert qui coûterait à l’économie 1 000 milliards d’euros

Une loi exigerait que les systèmes de chauffage nouvellement installés soient alimentés par au moins 65 % d'énergie renouvelable.

 

Après six mois de débats acharnés, le gouvernement de gauche allemand a adopté la loi controversée sur le chauffage vert, la loi sur l'énergie du bâtiment (GEG). Selon des estimations élevées, cette loi coûtera à l'économie allemande plus de 1 000 milliards d'euros au cours des 20 prochaines années.

Même si les hommes politiques appartenant au trio politique allemand ont applaudi l'entrée en vigueur de la loi sur le chauffage vendredi dernier, les conséquences politiques ne sont probablement pas encore pleinement réalisées.

De nombreux Allemands – déjà aux prises avec l'inflation et un ralentissement de l'économie – ont rechigné à l'obligation d'installer de nouveaux systèmes de chauffage coûteux, la loi ayant été rejetée par la majorité de la population, selon un sondage. Le gouvernement est également accusé d'un processus législatif précipité et de l'absence d'auditions parlementaires, remettant en question le fondement démocratique de la loi dans son intégralité.

La loi exige que les Allemands possédant des systèmes de chauffage plus anciens les remplacent dans un certain délai, bien que le projet de loi final adopté ait édulcoré certaines exigences et prévu quelques exceptions. Néanmoins, le coût final de la facture devrait encore être énorme, les estimations élevées le situant à 1 000 milliards d’euros et les estimations inférieures à 600 milliards d’euros.

De nombreux Allemands ont toutes leurs économies dans leur maison, et pour de nombreuses personnes âgées, leur maison, souvent dotée de systèmes de chauffage plus anciens, a vu sa valeur diminuer à cause de la loi. Dans le même temps, dans les années à venir, ils seront obligés de procéder à des améliorations coûteuses en matière de chauffage – généralement sous la forme d’une pompe à chaleur et des coûts associés pour la faire fonctionner efficacement à l’intérieur d’un bâtiment – ​​pour répondre aux nouvelles normes écologiques. Les experts préviennent également que les propriétaires seront incités à augmenter les loyers en réponse à la loi sur l'énergie du bâtiment.

Le problème est qu'environ les trois quarts des bâtiments anciens en Allemagne ont été construits avant l'entrée en vigueur des premières réglementations en matière d'isolation thermique en 1979. Beaucoup de ces bâtiments devront désormais être rendus économes en énergie, ce qui représente une charge financière énorme à une époque où L’Allemagne a également progressivement abandonné l’énergie nucléaire et le prix de l’énergie, notamment du pétrole et du gaz naturel, a grimpé en flèche.

Par : Junge Freiheit via ReMix

Les importations allemandes d’électricité atteignent un nouveau record alors que la sortie du nucléaire augmente les coûts de production


Malgré la fermeture de ses centrales nucléaires pour se concentrer sur la production d’énergie renouvelable, plus d’un cinquième de l’électricité importée le mois dernier a été produite à partir de l’énergie nucléaire...

L’Allemagne importe plus d’électricité que jamais après avoir acheté un record de 6505 gigawattheures de l’étranger en août, selon l’Agence fédérale des réseaux.

Le gouvernement fédéral a remplacé une grande partie de l’électricité produite par ses centrales nucléaires récemment fermées par de l’électricité importée, dont près de la moitié a été produite ironiquement au moyen de l’énergie nucléaire et des combustibles fossiles.

Cela s’est traduit par un déficit important de la balance commerciale de l’électricité, le pays ayant importé pour 557 millions d’euros d’électricité de plus que ses voisins de l’UE le mois dernier.

Les importations d’électricité se font généralement par la construction de lignes de transport ou de câbles sous-marins qui relient les réseaux électriques au-delà des frontières nationales. L’énergie peut être produite à partir de diverses sources, y compris l’hydroélectricité, le nucléaire, les combustibles fossiles tels que le gaz et le charbon, ou les énergies renouvelables.

Et bien que le gouvernement fédéral allemand cherche à privilégier les sources d’énergie renouvelables pour produire de l’électricité, comme en témoigne sa décision politique de fermer les centrales nucléaires restantes du pays plus tôt cette année, 21 % de l’électricité importée le mois dernier a été produite par l’énergie nucléaire et 28 % par la combustion du charbon et du gaz, selon le journal Bild.

Le chancelier Olaf Scholz a cherché à minimiser les préoccupations concernant la hausse des importations en juillet, affirmant que « chaque année, nous achetons de l’électricité à d’autres pays ».

Cependant, les importations d’électricité en Allemagne ont considérablement augmenté depuis la fermeture des centrales nucléaires du pays le 15 avril.


Comme l’a expliqué Tim Meyerjürgens, directeur général de l’opérateur de réseau de transport Tennet, la hausse des importations n’implique pas nécessairement que l’Allemagne ne soit pas capable de produire suffisamment d’électricité elle-même, mais ils « disent quelque chose sur le prix de la production ». c’est devenu plus cher.

Après l’abandon du nucléaire, une grande partie de l’électricité allemande a été produite au moyen de centrales au gaz naturel et au charbon, alors que la production d’énergie renouvelable n’était pas viable.

« Celles-ci sont souvent plus chères que les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire à l’étranger », a expliqué Meyerjürgens, laissant entendre que le gouvernement fédéral approuve les importations d’électricité produite à partir du nucléaire alors qu’il aurait pu simplement les produire lui-même avec des centrales nucléaires nationales à un taux moins élevé.

 

Écrit par Thomas Brooke via Remix News

Allemagne : l’industrie chute lourdement, lestée par la cherté de l’énergie

La production industrielle allemande a plongé de 1,5% en juin. Les coûts élevés de l'énergie et la demande atone du secteur ont fait plonger les estimations.

Le recul est plus fort qu'attendu. La production industrielle en Allemagne a plongé en juin, pour le deuxième mois consécutif, sur fond de coûts élevés de l'énergie et de demande atone pour le secteur, qui plombent depuis plusieurs mois la première économie européenne. Elle a baissé de 1,5% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, après une baisse révisée de 0,1% en mai, a indiqué lundi l'office de statistique Destatis dans un communiqué.

Le recul est beaucoup plus fort qu'attendu par les experts de l'outil d'analyse financière Factset, qui tablaient sur une baisse de 0,5%. Sur un an, la production recule de 1,7%, toujours selon Destatis.

Dans le détail, la production de biens d’équipement a diminué de 3,9%. Une baisse qui n'est pas compensée par la hausse pour les biens de consommation (+1,8 %) et de biens intermédiaires (+0,4 %), selon Destatis. L'automobile voit sa production reculer de 3,5% sur un mois. L'industrie allemande, pilier de la première économie européenne, souffre depuis plusieurs mois.

Elle est plombée par une nette chute de la demande intérieure, en raison de l'inflation, qui reste à des niveaux élevés -à 6,2% sur un an en juillet-, et par les hausses de taux menées tambour battant par la Banque centrale européenne (BCE).

Les prix de l'énergie restent en outre relativement élevés pour la branche, et certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d'avant la guerre en Ukraine. "La crise énergétique a probablement causé une perte permanente de capacité dans ces secteurs", explique Franziska Palmas, experte pour Capital Economist.

Les exportations, essentielles pour le secteur, sont moins dynamiques, sur fond de ralentissement de la demande en produits allemands en Chine et aux États-Unis, deux marchés cruciaux pour le secteur. Les commandes sont certes reparties à la hausse depuis deux mois, mais ce rebond est "largement lié à des contrats importants" dans le domaine de aéronautique notamment, ce qui gonfle artificiellement les chiffres, a indiqué le ministère de l’Économie dans un communiqué. "Les perspectives pour la conjoncture industrielle sont toujours sombres", a-t-il résumé.

L’Allemagne est entrée en récession au premier trimestre, avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB (produit intérieur brut), dont une baisse de 0,4% entre janvier et mars. Pour le deuxième trimestre, Destatis a certes fait état d'un PIB en stagnation (+0,0%). Mais ces chiffres sont provisoires.

 

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/allemagne-lindustrie-chute-lourdement-lestee-par-la-cherte-de-lenergie-1476149

“L’Allemagne est-elle redevenue l’homme malade de l’Europe ?”

Si elle ne veut pas redevenir le vilain petit canard du Vieux Continent, la première économie européenne doit changer de modèle, affirme “The Economist”. Mais les décideurs allemands semblent frileux vis-à-vis des changements radicaux à mettre en œuvre.

Près de vingt-cinq ans après avoir qualifié l’Allemagne d’“homme malade de l’Europe”, The Economist reprend la même expression pour décrire la crise qu’elle traverse actuellement.

Sur sa une du 19 août, le journal britannique affiche l’image d’un “Ampelmann”, l’emblématique homme à chapeau des feux de signalisation est-allemands. Mais, contrairement à ce que pourrait laisser penser son pas déterminé, celui-ci est représenté sous perfusion. “L’Allemagne est-elle redevenue l’homme malade de l’Europe ?” peut-on lire en lettres blanches sur fond noir, au-dessus de l’illustration vert néon.

“Autrefois réputée pour ses bonnes performances en matière de croissance, la première puissance économique du Vieux Continent est désormais à la traîne”, développe le journal libéral londonien. Des réformes menées au début des années 2000 avaient permis au pays de surmonter les difficultés de la réunification, de faire baisser le chômage et de dépasser ses partenaires européens sur le plan économique. Mais ce “miracle” touche à sa fin.

Le pays est entré en récession en début d’année et “pourrait bien être la seule grande puissance économique à se contracter sur l’année 2023”. Dans le même temps, son manque d’investissements dans des secteurs stratégiques, comme la défense, les transports ou encore les nouvelles technologies, commence à se faire sentir. D’autant que le poids de son administration l’empêche de changer rapidement d’orientation.

“Ajoutez à cela la dégradation de la situation géopolitique, les difficultés à éliminer les émissions de carbone, et les défis associés à une population vieillissante”, et vous obtenez un pays en grandes difficultés.

La tentation de l’immobilisme

“S’il veut prospérer dans ce monde plus divisé, plus écologiste et plus vieillissant que jamais, Berlin devra adapter son modèle économique”, estime The Economist.

Selon l’hebdomadaire, l’Allemagne doit encourager l’innovation, attirer de nouveaux talents pour combler son manque de main-d’œuvre qualifiée, s’éloigner de son obsession de l’austérité et investir davantage. Dans le même temps, il faudrait repenser la transition énergétique, et anticiper les conséquences d’une éventuelle rupture avec la Chine, premier partenaire commercial du pays d’outre-Rhin.

Mais les divisions au sein de la coalition tripartite d’Olaf Scholz et la montée de l’extrême droite dans les sondages favorisent l’immobilisme. Le journal d’outre-Manche s’inquiète :

“Dans les années 1990, le fort taux de chômage avait forcé la coalition de Gerhard Schröder à agir, mais, aujourd’hui, il est plus facile pour le gouvernement de fermer les yeux sur les signaux d’alerte.”

“Certes, la situation n’est pas aussi inquiétante [qu’à l’époque]”, précise le titre. Le taux de chômage allemand reste peu élevé, et le pays européen demeure l’un des plus riches au monde. Mais cela pourrait ne pas durer éternellement. Les Allemands eux-mêmes ne sont pas dupes : “Ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer un pays qui ne fonctionne pas aussi bien qu’il le devrait.”

 


Le plus vert des verts

 
        
    
La semaine a été riche en événements sur le front de la transition. Si vous ne l'avez pas remarqué, tant mieux pour vous, mais si vous lisez cet article, c'est que les choses sont sur le point de changer.

Tout d'abord, les mauvaises nouvelles. C'est avec le cœur lourd que je dois vous informer qu'après avoir fait bouillir, cuire, rôtir et nous être fait cuire de toutes les manières possibles en juillet, nous avons connu des températures plus fraîches que d'habitude en août. Il semble que le mois qui est traditionnellement au moins aussi chaud que juillet se soit allié aux négateurs du climat pour saper les appels de plus en plus pressants à "stopper le changement climatique"..

Passons maintenant aux bonnes nouvelles. Cette semaine, l'Allemagne a approuvé un plan d'investissement vert d'une valeur de 57,6 milliards d'euros pour 2024. Cela représente environ 63 milliards de dollars et l'argent servira à subventionner tout un tas de choses.

Il s'agit notamment de la rénovation et de la construction de bâtiments, de l'énergie éolienne et solaire, ainsi que de l'extension de l'infrastructure de recharge des véhicules électriques du pays.Ce dernier point est particulièrement judicieux. Les Allemands ne peuvent pas tolérer que les conducteurs abandonnent leur VE à mi-parcours parce qu'il n'y a pas de chargeur en état de marche dans les environs.C'est exactement ce qui est arrivé à un malheureux Canadien, propriétaire d'une Ford F-150 Lightning, qui a tenté de se rendre du Manitoba au Wisconsin sans y parvenir. L'investissement total de cet homme dans un véhicule électrique s'est élevé à 131 000 dollars. C'est dire si la situation est délicate.

Quoi qu'il en soit, revenons à l'Allemagne, dont le budget de subventions vertes pour 2024 fait partie d'un budget quadriennal plus important de 212 milliards d'euros. Baptisé "Fonds pour le climat et la transformation", ce trésor de guerre comprend également un soutien financier aux capacités locales de fabrication de semi-conducteurs, "aux matières premières et aux technologies de transformation telles que les composants de l'énergie solaire". Nous venons d'apprendre un nouvel euphémisme pour désigner l'éolien et le solaire.

Face à des sommes aussi importantes, on peut raisonnablement se demander d'où viendra l'argent. Si l'on a déjà passé un certain temps dans la tourbière de la transition, on ne se posera pas la question car on le saura. L'argent proviendra des impôts, directs et indirects.

Les prix locaux des émissions de carbone seront augmentés, ce qui devrait permettre au gouvernement d'empocher quelque 10,93 milliards d'euros, tandis que l'augmentation des recettes attendues du système européen d'échange de quotas d'émission devrait rapporter 8,19 milliards d'euros supplémentaires.

L'augmentation des prix des émissions de carbone se traduit par une hausse des factures pour les personnes qui ont la malchance d'avoir un système de chauffage au fioul ou au gaz dans leur maison, ainsi que pour les automobilistes. Mais cette hausse n'est pas trop importante. Reuters indique que, selon les calculs de l'industrie, l'augmentation du prix du carbone (40 euros, contre 30 euros par tonne actuellement) n'entraînera qu'une hausse de 0,04 euro par litre de carburant.Un petit prix à payer pour une Allemagne plus verte."Nous devons faire preuve d'un sens de la mesure lorsque nous fixons le prix du CO2, en particulier au vu de la faiblesse actuelle de la croissance", a déclaré le ministre des finances, Christian Lindner, dans un rare moment de lucidité de la part d'un membre de la classe politique allemande.

Ce sens des proportions devrait permettre aux recettes des taxes sur le CO2 d'augmenter de 27 % en 2024 par rapport à cette année, ce qui, selon moi, se traduit par "Toute personne qui génère du CO2 autrement qu'en respirant verra sa facture augmenter de 27 %".

Mais d'où viendra le reste de l'argent ? Même si les deux chiffres ci-dessus concernant le CO2 et le système d'échange de quotas d'émission sont des revenus escomptés pour l'année prochaine seulement, il reste encore 40 milliards d'euros à trouver, en quelque sorte. Le rapport Reuters détaillant les plans ne mentionne pas cela et je ne parle pas allemand, donc cela restera un mystère pour l'instant.

Ce qui n'est pas un mystère, c'est ce rapport du Handelsblatt, qui m'apprend, grâce à Google Translate, que les faillites en Allemagne ont augmenté de 23,8 % le mois dernier par rapport à juillet 2022. Et non seulement les entreprises déclarent des faillites, mais certaines ferment tout simplement leurs portes. Une "faiblesse de la croissance" en effet.

Dans ce contexte, l'ampleur du budget de transition pour une seule année devient encore plus impressionnante. Il est encore plus impressionnant lorsqu'on apprend qu'il s'agit d'une augmentation de 60 % par rapport au budget de cette année.L'Allemagne ne joue pas avec la transition. L'Allemagne aura une transition même si elle doit mourir pour cela. Le mot "mourir" est peut-être trop fort. Le FMI s'attend en effet à ce que le PIB du pays diminue de 0,3 % cette année.

Alors que l'Allemagne s'efforce de résoudre son problème énergétique tout en prétendant qu'il n'y a pas de problème du tout, sa coalition au pouvoir a un autre problème. Le "greenlash" qui s'empare de l'ensemble de l'Europe. Ainsi que les États-Unis, apparemment.

Selon Reuters, "alors que les décideurs politiques cherchent à traduire les objectifs de consommation nette zéro en mesures qui vont au-delà de la production d'électricité pour s'étendre à des domaines tels que les bâtiments et les transports, ils se heurtent à une résistance croissante de la part des citoyens qui luttent contre la crise du coût de la vie".

N'est-ce pas absolument inattendu, choquant et incroyable ? Je veux dire, ce n'est pas comme s'il y avait des gens qui avertissaient depuis des années que les Européens allaient devoir payer pour la transition par le nez et peut-être aussi par d'autres orifices. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une prévision simple à faire à la lumière de l'équilibre entre l'offre et la demande de matières premières, du problème d'intermittence de l'éolien et du solaire, et d'autres détails mineurs.

Mais ce qui effraie vraiment les pouvoirs en place, c'est le fait que les partis anti-transition prennent leurs positions. Les médias, bien sûr, font leur part en qualifiant ces partis d'extrême droite, mais cela pourrait ne pas suffire cette fois-ci.

Les nouveaux gouvernements conservateurs de Suède et d'Italie repensent leurs engagements en matière d'émissions nettes zéro. La Pologne, qui a déjà un gouvernement conservateur, poursuit l'UE pour son interdiction des voitures, et ici, dans mon petit coin du monde, des groupes libéraux appellent à bannir le seul parti conservateur du parlement. Pourquoi ? Parce que beaucoup pensent qu'il est à deux élections rapides d'une majorité complète et que nous ne pouvons pas tolérer cela.

De nombreuses autres élections nationales sont prévues en Europe l'année prochaine, ainsi qu'une élection du Parlement européen. Ce sera intéressant. Elles risquent également d'être encore plus hystériques que cette année, et ce dans les deux sens du terme.

Prenons par exemple ce titre : Opinion : alors que l'Europe brûle, le centre-droit se détourne de l'action climatique. Pourquoi ce titre ? Il s'agit essentiellement d'une plainte d'un seul homme sur l'écologisme en Europe et sur les raisons pour lesquelles les gens sont si stupides de s'inquiéter de leurs factures d'électricité "alors que l'Europe brûle". Il faut lui reconnaître qu'il est capable de battre Guterres sur des affirmations non fondées et démesurées à n'importe quel moment.

Toutefois, ce que les deux articles "greenlash" disent essentiellement, c'est que, sentant leur portefeuille s'amenuiser, les gens commencent à se poser des questions. Les partis conservateurs ne gagnent pas en popularité dans la forteresse du libéralisme qu'est l'Europe par le plus grand des hasards. Ils gagnent en popularité grâce à un soutien populaire croissant. Il se pourrait bien que le vent tourne en Europe.

La réalité semble se réaffirmer aux États-Unis également. Selon Reuters, "les propriétaires de centrales électriques américaines ont averti mardi l'administration Biden que son vaste plan de réduction des émissions de carbone du secteur de l'électricité est irréalisable, car il repose trop sur des technologies coûteuses qui n'ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle".

Je sais, n'est-ce pas ? Qui l'aurait cru ? Eh bien, ceux qui l'ont cru sont ceux qui savent de quoi ils parlent et ceux qui savent que si le plan Biden est mis en œuvre, nombre d'entre eux risquent de faire faillite car leur électricité devient prohibitive parce qu'elle est punie pour sa pollution alors que les alternatives "propres" reçoivent tout l'amour financier qu'elles peuvent avaler.

Je termine par la meilleure nouvelle de la semaine. Siemens Gamesa a résolu son problème de turbine et les nouvelles turbines qu'elle vend à ses clients ne tomberont pas en panne. Il ne reste plus qu'à réparer celles qui sont déjà installées. Cela ne lui coûtera que 1,6 milliard d'euros.

 

Irina Slav
11 août

l’industrie chute lourdement, lestée par la cherté de l’énergie

La production industrielle allemande a plongé de 1,5% en juin. Les coûts élevés de l'énergie et la demande atone du secteur ont fait plonger les estimations.

Le recul est plus fort qu'attendu. La production industrielle en Allemagne a plongé en juin, pour le deuxième mois consécutif, sur fond de coûts élevés de l'énergie et de demande atone pour le secteur, qui plombent depuis plusieurs mois la première économie européenne. Elle a baissé de 1,5% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, après une baisse révisée de 0,1% en mai, a indiqué lundi l'office de statistique Destatis dans un communiqué.

Le recul est beaucoup plus fort qu'attendu par les experts de l'outil d'analyse financière Factset, qui tablaient sur une baisse de 0,5%. Sur un an, la production recule de 1,7%, toujours selon Destatis.

Dans le détail, la production de biens d’équipement a diminué de 3,9%. Une baisse qui n'est pas compensée par la hausse pour les biens de consommation (+1,8 %) et de biens intermédiaires (+0,4 %), selon Destatis. L'automobile voit sa production reculer de 3,5% sur un mois. L'industrie allemande, pilier de la première économie européenne, souffre depuis plusieurs mois.

Elle est plombée par une nette chute de la demande intérieure, en raison de l'inflation, qui reste à des niveaux élevés -à 6,2% sur un an en juillet-, et par les hausses de taux menées tambour battant par la Banque centrale européenne (BCE).

À LIRE AUSSI Allemagne : le PIB a lourdement chuté au quatrième trimestre 2022

Les prix de l'énergie restent en outre relativement élevés pour la branche, et certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d'avant la guerre en Ukraine. "La crise énergétique a probablement causé une perte permanente de capacité dans ces secteurs", explique Franziska Palmas, experte pour Capital Economist.

Les exportations, essentielles pour le secteur, sont moins dynamiques, sur fond de ralentissement de la demande en produits allemands en Chine et aux États-Unis, deux marchés cruciaux pour le secteur. Les commandes sont certes reparties à la hausse depuis deux mois, mais ce rebond est "largement lié à des contrats importants" dans le domaine de aéronautique notamment, ce qui gonfle artificiellement les chiffres, a indiqué le ministère de l’Économie dans un communiqué. "Les perspectives pour la conjoncture industrielle sont toujours sombres", a-t-il résumé.

L’Allemagne est entrée en récession au premier trimestre, avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB (produit intérieur brut), dont une baisse de 0,4% entre janvier et mars. Pour le deuxième trimestre, Destatis a certes fait état d'un PIB en stagnation (+0,0%). Mais ces chiffres sont provisoires.

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/allemagne-lindustrie-chute-lourdement-lestee-par-la-cherte-de-lenergie-1476149

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article