les chroniques de l'intelligence

Publié le par ottolilienthal

Le sarcastique Pierre Desproges disait que l'intelligence, c'est comme les parachutes, quand on n'en a pas, on s'écrase. C’est intéressant mais que se passe-t-il pour ceux qui en auraient trop ? Ont-ils une chance de revenir un jour sur terre ou bien sont-ils condamnés à planer au-dessus des foules ?

La question se pose lorsque la préférence pour occuper les plus hautes fonctions vont prioritairement aux « meilleurs d’entre-nous ». Mais qui sont ces meilleurs d’entre-nous ? Force est d’admettre que ce sont souvent ceux qui sont dotés de cette intelligence vénérée par les parcours scolaires, qui ouvre les portes des meilleures écoles à travers le monde et augmente sérieusement les chances d’être sélectionné dans la vie professionnelle.

C’est une intelligence de type « sachante » qui a tous les charmes de l’érudition et une incomparable capacité à raisonner selon des schémas appris. Mais l’érudition se nourrit surtout de savoirs de type encyclopédiques davantage accumulés que hiérarchisés entre eux. Ils savent tout, mais c’est tout disait Georges Clémenceau à propos des Polytechniciens.

Quant au raisonnement, il fait trop souvent un usage immodéré de la pensée logico-déductive et de son principe de déduction rationnel opéré à partir de quelques faits saillants et d’une poignée de données quantitatives.

Cette appétence pour le factuel et le catégorique confère à la pensée logico-déductive un caractère rigoureux et objectif. D’ailleurs l’utilisation de l’expression « belle mécanique intellectuelle » illustre bien la chose. Mais le savoir ce n’est pas de la connaissance et en sciences sociales une telle pensée génère ses propres biais et angles morts.

C’est ainsi que les meilleurs d’entre-nous ont tendance à surestimer les effets du déterminisme social et à sous-estimer la complexité de la vie en société. Ils ne connaissent pas Balzac et préfèrent étudier les comportements humains à partir de méthodes explicatives inspirées des sciences de la nature telles que la physique ou la chimie et cela quitte à simplifier le réel et à refuser d’admettre certains aspects irrationnels et imprévisibles de la nature humaine.

Lorsque l’intelligence « sachante » est prépondérante chez un individu en situation d’exercer un leadership à hautes responsabilités, ce dernier peut facilement entretenir un sentiment de supériorité intellectuelle et une sorte d’autisme social de nature à favoriser l’outrecuidance et la mise en place de systèmes autocratiques. Cette personne se retrouve ainsi coupée de l’expérience vécue d’un très grand nombre de ses contemporains.

Voilà pourquoi les meilleurs d’entre-nous sont parfaitement capables de se tromper en toute confiance et donnent ainsi raison à l’adage selon lequel l’intelligence supérieure est une qualité nettement surévaluée.

 

D'après une étude américaine, le pic de l'intelligence humaine a été atteint entre 2 000 et 6 000 années auparavant et depuis, nos facultés n'auraient cessé de se réduire.

On entend souvent dire que la jeune génération s'abrutit devant la télévision et les heures passées à surfer sur internet. Mais d'après des scientifiques, cela ferait 2 000 ans que notre intelligence s'amenuise. En effet, ce serait environ entre l'an 0 et – 4 000 ans que l'Humanité aurait atteint son pic d'intelligence, d'après une étude de l'Université de Standford. Depuis, les gênes qui régissent nos capacités intellectuelles ont subi de nombreuses mutations qui aurait entraîné une réduction de nos facultés cérébrales.

 

Comme l'expliquent les chercheurs, notre mode de vie actuel favoriserait la mutations des gênes. "Cette transformation s'est probablement produite dans un monde où chaque individu était exposé aux mécanismes sélectifs bruts de la nature, en fonction des critères", a expliqué le Pr Crabtree. Mais ces pressions ne s'appliqueraient plus aujourd'hui. Le chercheur continue ainsi son argumentaire : "Un chasseur-cueilleur qui ne concevait pas correctement une solution pour fournir de la nature ou un abri mourrait probablement, avec sa progéniture, alors qu'un cadre moderne de Wall Street qui fait une erreur conceptuelle similaire recevra un bonus substantiel et sera un partenaire plus attirant. Clairement, la sélection extrême appartient au passé".

 

D'après cette étude, d'ici 3 000 ans, soit environ 120 générations, nous aurons tous acquis deux voire davantage de mutations supplémentaires et nuisibles à notre stabilité intellectuelle et émotionnelle.  "Je parierais que si un citoyen moyen de l'époque d'Athènes de 1 000 av. J.-C venait à apparaitre soudainement parmi nous, lui ou elle figurerait parmi les plus brillants et les plus vifs intellectuellement de nos collègues et compagnons, avec une bonne mémoire, un large éventail d'idées et une vue perspicace des questions importantes".

Une théorie discutée

 

Mais qu'est-ce qui définit l'intelligence ? D'après les définitions, elle correspond à l'ensemble des facultés mentales qui nous permettent de comprendre les choses qui nous entourent, les faits qui se produisent, et les relations qui peuvent exister entre les deux. On pourrait alors croire que l'Homme ne peut que s'améliorer.

 

D'ailleurs, la théorie du Pr Crabtree est largement discutée. D'après l'un de ses compères, le Pr Robin Dunbar, "cette théorie part du principe que notre intelligence est conçue pour nous permettre de construire des maisons et de jeter des lances vers des cochons dans les buissons, mais ceci n'est pas le véritable conducteur de la taille de notre cerveau. En réalité ce qui a conduit l'évolution du cerveau de l'homme et du primate c'est la complexité de notre monde social [et] ce monde complexe n'est pas sur le point de disparaître". Ainsi, la civilisation actuelle ne ferait pas forcément de l'Homme un être plus bête. La vie aujourd'hui n'est pas si simple, d'autres problèmes sont à régler. Qui plus est, un autre chercheur explique que la science aura suffisamment évolué d'ici à ce que cette mutation génétique ait lieu pour pallier cette hypothétique baisse de capacités.

 

 

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