"Le PS est dans une logique d'auto-destruction"
Pour la troisième fois en trois mois, le PS a renoncé à l’inauguration de ses nouveaux locaux, prévue le 15 décembre...
Il existe, en France, un parti dont le but est, tout à fait officiellement, de socialiser les moyens de production et d’échange pour transformer la société capitaliste en société collectiviste. Et bien qu’en pleine agonie, ce parti peut légitimement prétendre avoir atteint son but. Question agonie, difficile de faire plus clair, même si l’aspect éminemment rigolo des claquements de portes fait oublier la situation catastrophique du Parti Socialiste...
..« Il est vrai cependant que le dossier du Ceta a illustré la difficulté des socialistes français à suivre un cap déterminé sur un sujet essentiel », estime cet universitaire de 47 ans dans l'entretien accordé au Monde. « Le parti n'est pas parvenu à réaliser une synthèse sur ce dossier, contrairement à ses homologues allemand ou autrichien », relève-t-il en pointant par ailleurs « ce drame bien français du poids excessif des personnalités », responsable, selon lui, en partie du déclin du PS français...
Le PS ne fait plus vendre - La voix de nos maîtres
L'info ne vaut que ce qu'elle rapporte. Si le Parti Socialiste est vraiment en train de mourir, c'est un événement. Ce n'est pas tous les jours que l'on assiste au crépuscule d'une formation ...
https://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres/le-ps-ne-fait-plus-vendre-00737.html
PS dans le cortège: "Ils s'attendaient à être accueillis avec des roses?"
Le passé dure longtemps. Jeudi, en tout début d'après-midi, une délégation du Parti socialiste se pointe aux alentours de la gare de l'Est pour soutenir les cheminots. Le prochain chef du part...
...« La triche était avérée en 2008. La fédération des Bouches-du-Rhône a eu le malheur d’envoyer ses résultats favorables à Ségolène Royal avant la fédé du Nord, ce qui leur a permis d’ajuster leurs chiffres pour que Martine Aubry repasse en tête », rappelle un permanent de fédération...« Cela permet d’éviter ce qu’on appelle les "militants alimentaires", quand les barons locaux paient à la place des militants n’étant pas à jour de cotisation », assure un mandataire parisien d’Emmanuel Maurel....
L’histoire prouve que les partis politiques ont besoin de quelques années de convalescence pour se remettre d’un échec à l’élection présidentielle et de la dépression qui s’ensuit. Souvent, la rémission complète nécessite un quinquennat, voire deux. Toutefois lorsqu’il s’agit non plus d’une défaite mais d’une déroute, le pronostic vital devient beaucoup plus incertain...
Najat Vallaud-Belkacem ne briguera pas la tête du Parti socialiste. « Je n’ai jamais voulu d’une vie réduite à la politique », assure-t-elle dans L’Obs. Bien sûr, personne n’est obligé de la croire, elle qui, depuis ses 25 ans, a été sans discontinuer militante du PS, collaboratrice d’élus PS, cadre du PS, candidate PS, élue PS. Personne, et surtout pas ses « camarades » qui, il y a quelques semaines, faisaient élégamment savoir que, si elle hésitait à postuler, c’était surtout parce que le poste de premier secrétaire n’était pas rémunéré. Elle-même a aussi la lucidité de le souligner : « Nous avons été désavoués » par les électeurs. De fait, même si elle n’a pas été seulement personnelle, sa défaite aux législatives ne l’aurait pas placée en position de force pour porter la voix de sa formation ; pas plus que la popularité de son successeur au ministère de l’Education, qui détricote avec application une bonne partie de ses mesures. Enfin, « mener une expérience dans le privé » – comme elle le dit – n’est jamais inutile, surtout quand on se garde de fermer la porte d’un retour ultérieur en politique – comme elle le fait...
Nord : il était une fois le PS
Guerres intestines, ralliement à En marche, éloignement de la base, hémorragie de militants... Autrefois place forte du parti et fief de figures tutélaires comme Pierre Mauroy, le département ...
http://www.liberation.fr/france/2017/12/29/nord-il-etait-une-fois-le-ps_1619604
La dégringolade du PS, de Jaurès à Vallaud-Belkacem
Jusqu'où la gauche française va-t-elle aller dans la division cellulaire ? Avec les 6 à 8 % recueillis par le Parti socialiste (PS) aux premiers tours des élections présidentielles et législa...
https://www.contrepoints.org/2017/12/19/305752-degringolade-ps-de-jaures-a-vallaud-belkacem
Il y a ceux qui ont claqué la porte, déchiré leur carte ou envoyé un courrier – parfois vengeur, souvent blasé – à leur fédération. Et puis il y a ceux, plus nombreux, qui se sont effacés, ne donnant plus de nouvelles et désertant les réunions de section
Au lendemain des élections régionales, le chercheur Rémi Lefebvre dépeint un Parti socialiste qui ne séduit plus les milieux populaires, enfermé dans des “luttes stériles” et un “entre-soi groupusculaire”.
Rémi Lefebvre, Professeur de Sciences politiques à l’université Lille 2 et chercheur au CNRS, revient sur le “déclin du PS”, pris dans une “logique d’autodestruction”. Spécialiste du Parti socialiste et militant depuis 1995 dans ce mouvement, il a notamment écrit Les Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011).
A l’issue du premier tour, le Parti socialiste arrive troisième au niveau national mais obtient de meilleurs scores qu’aux élections européennes et départementales. Comment expliquer cette situation paradoxale, entre défaite et soulagement ?
Rémi Lefebvre – Le PS a une sociologie électorale très particulière. Il conserve des régions où il est très fort (Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.), et qui constituent aujourd’hui le cœur de l’électorat du Parti socialiste. Mais dans ses terres d’implantation historique comme le Nord-Pas-de-Calais ou dans les milieux populaires, il s’effondre. Le PS est devenu un parti de bobos, de diplômés, d’urbains, de fonctionnaires ouverts sur la mondialisation. Le rôle du FN est intéressant à scruter. Il y a des endroits où le FN condamne le PS (et donc où il s’effondre) et d’autres endroits où le FN le favorise, en condamnant au contraire la droite.
Face à ses résultats en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Nord, et à l’Est, le PS a-t-il perdu le contact avec les classes populaires dont il se veut le représentant ?
Ça fait bien longtemps ! Ça ne cesse de se dégrader. Ça fait 15 ans que cette dynamique est en route. Le PS n’est plus du tout un parti des milieux populaires. On est aujourd’hui arrivé au stade ultime de cette fracture.
Comment expliquer le déracinement territorial de la gauche, en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Est-ce la liquidation définitive de l’héritage de Gaston Defferre et de Pierre Mauroy ?
Oui, ça fait longtemps. C’est la conjonction dans le Nord d’un contexte économique très favorable (augmentation du chômage, un territoire qui souffre terriblement) et du drame des migrants, qui a terriblement joué à Calais. Au-delà de cette toile de fond, le personnel politique n’est pas du tout à la hauteur. Il se replie sur ses postes. Des bisbilles entre Martine Aubry et Patrick Kanner à la catastrophe du dernier congrès à Poitiers, les élus socialistes ont donné une image lamentable. Enfin, le modèle partisan est complètement épuisé : il n’y a plus de militants, il n’y a plus de travail politique ; les milieux populaires sont abandonnés.
Le PS se désiste dans trois régions. Ne pas avoir de conseillers régionaux pendant six ans, est-ce un danger pour le maillage territorial du PS ?
Evidemment. C’est une spirale, une logique d’auto-destruction. Mais le PS ne peut pas faire autrement. Il n’y a que des mauvaises solutions, des dilemmes. Se maintenir est impossible car cela favoriserait le FN mais se retirer c’est également prendre le risque d’une catastrophe sur le long terme. La situation est tragique pour le PS.
Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, refuse de se retirer. Il déclare que la stratégie du barrage républicain est une “stratégie dénuée de résultats : quand on se retire, le FN est plus fort”. Qu’en pensez-vous ?
Il n’a pas tort. Le piège du FN est en train de se refermer sur le PS. Vous vous retirez, vous empêchez à court terme la victoire du FN, mais au long terme vous l’amplifiez.
Alors que les résultats du PS sont meilleurs qu’attendus, le reste de la gauche a de faibles résultats. Comment expliquer cette défaite des écologistes et de l’extrême-gauche ?
Le reste de la gauche ne tire pas du tout profit du déclin du PS et de sa droitisation. L’aile gauche du PS a à peu près les mêmes syndromes que le PS: repliée sur des stratégies et des luttes stériles, dans un entre-soi groupusculaire. Ce sont aussi des partis très déconnectés de la société. Ils ne sont pas du tout représentatifs sociologiquement. Ce qui est dramatique, c’est qu’ils tiennent un discours radical qui ne séduit plus du tout les milieux populaires. La seule rupture qui marque les esprits, c’est le Front National. Aujourd’hui, ce qui est terrible, c’est que l’extrême-gauche et l’aile gauche du PS ne peuvent plus imputer uniquement la faute à François Hollande. C’est la question de l’utilité politique de la gauche de manière plus générale qui est posée.
Propos recueillis par Gaëlle Lebourg
Les Inrocks - "Le PS est dans une logique d'auto-destruction"
Au lendemain des élections régionales, le chercheur Rémi Lefebvre dépeint un Parti socialiste qui ne séduit plus les milieux populaires, enfermé dans des "luttes stériles" et un "entre-soi ...