Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

big data, 5G, intelligence artificielle : illusions

Publié le par ottolilienthal

La consommation excessive d'eau de l'IA menace d'étouffer ses contributions environnementales...

 

L'eau est nécessaire au développement, à la production et à la consommation, mais nous surutilisons et polluons une ressource et un système non substituables.

Huit limites sûres et justes ont été identifiées pour cinq domaines (climat, biosphère, eau, nutriments et aérosols), au-delà desquelles l'homme et la nature subissent des dommages importants et le risque de franchir des points de basculement augmente. L'homme a déjà franchi les limites sûres et justes du système terrestre pour l'eau.

À ce jour, sept des huit limites ont été franchies et, bien que la limite des aérosols n'ait pas été franchie au niveau mondial, elle l'a été au niveau des villes dans de nombreuses régions du monde.

En ce qui concerne l'eau, les limites sûres et justes précisent que le débit des eaux de surface ne doit pas fluctuer de plus de 20 % par rapport au débit naturel sur une base mensuelle, tandis que le prélèvement d'eau souterraine ne doit pas être supérieur au taux de recharge. Ces deux limites ont été franchies.

Ces seuils ont été franchis alors même que les besoins minimaux des plus pauvres en matière d'accès à l'eau et aux services d'assainissement n'ont pas été satisfaits. La satisfaction de ces besoins exercera une pression encore plus forte sur des systèmes d'approvisionnement en eau déjà soumis à des contraintes.

Le potentiel de l'IA

Les optimistes technologiques affirment que l'intelligence artificielle (IA) pourrait résoudre les problèmes d'eau dans le monde. Les partisans de l'IA affirment qu'elle peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) environnementaux et sociaux, par exemple en concevant des systèmes permettant de remédier à la pénurie d'enseignants et de médecins, d'accroître les rendements agricoles et de gérer nos besoins énergétiques.

Au cours de la dernière décennie, la recherche dans ce domaine a connu une croissance exponentielle, avec des applications potentielles telles que l'augmentation de l'efficacité et de la surveillance de l'eau dans l'agriculture, la sécurité de l'eau et l'amélioration du traitement des eaux usées.

Les biocapteurs alimentés par l'IA peuvent détecter les produits chimiques toxiques dans l'eau potable avec plus de précision que les pratiques actuelles de contrôle de la qualité.

Le potentiel de l'IA pour modifier l'utilisation de l'eau dans l'agriculture est évident grâce à la construction de machines intelligentes, de robots et de capteurs qui optimisent les systèmes agricoles.

Par exemple, l'irrigation intelligente automatise l'irrigation grâce à la collecte et à l'analyse de données afin d'optimiser l'utilisation de l'eau en améliorant l'efficacité et en détectant les fuites.

En tant que chercheurs en développement international qui étudient la relation entre l'eau, l'environnement et l'inégalité mondiale, nous sommes curieux de savoir si l'IA peut réellement faire la différence ou si elle exacerbe les défis existants. Bien qu'il existe une littérature évaluée par des pairs sur l'utilisation de l'IA pour la gestion de l'eau et les ODD, il n'y a pas d'articles évalués par des pairs sur les implications directes et indirectes de l'IA sur l'utilisation de l'eau.

L'IA et l'utilisation de l'eau

Les premières recherches montrent que l'IA a une empreinte hydrique importante. Elle utilise de l'eau à la fois pour refroidir les serveurs qui alimentent ses calculs et pour produire l'énergie qu'elle consomme. Au fur et à mesure que l'IA s'intègre dans nos sociétés, son empreinte hydrique augmentera inévitablement.

Le développement de ChatGPT et d'autres modèles d'IA similaires a été salué commele"nouveau Google". Mais alors qu'une seule recherche sur Google nécessite un demi-millilitre d'eau en énergie, ChatGPT consomme 500 millilitres d'eau pour chaque groupe de 5 à 50 questions.

L'IA utilise et pollue l' eau en raison de la production de matériel connexe. La production de matériel d'IA implique l'extraction intensive de ressources rares telles que le silicium, le germanium, le gallium, le bore et le phosphore. L'extraction de ces minéraux a un impact significatif sur l'environnement et contribue à la pollution de l'eau.

Les semi-conducteurs et les micropuces nécessitent de grandes quantités d'eau lors de leur fabrication. D'autres matériels, tels que les divers capteurs, ont également une empreinte hydrique.

Les centres de données fournissent l'infrastructure physique nécessaire à la formation et au fonctionnement de l'IA, et leur consommation d'énergie pourrait doubler d'ici à 2026. Les entreprises technologiques qui utilisent de l'eau pour faire fonctionner et refroidir ces centres de données pourraient avoir besoin de prélever entre 4,2 et 6,6 milliards de mètres cubes d'eau d'ici à 2027.

À titre de comparaison, les centres de données de Google ont utilisé plus de 21 milliards de litres d'eau potable en 2022, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2021.

L'entraînement d'une IA au niveau de calcul d'un cerveau humain pendant un an peut coûter 126 000 litres d'eau. Chaque année, la puissance de calcul nécessaire pour former l'IA est multipliée par dix, ce qui nécessite davantage de ressources.

La consommation d'eau des centres de données des grandes entreprises technologiques est largement sous-estimée. Par exemple, la consommation d'eau du centre de données néerlandais de Microsoft a été quatre fois supérieure aux prévisions initiales. La demande d'eau pour le refroidissement ne fera qu'augmenter en raison de la hausse des températures moyennes due au changement climatique.

Des besoins contradictoires

La demande en eau du secteur technologique est si élevée que les communautés protestent car elle menace leurs moyens de subsistance. Le centre de données de Google, situé à The Dalles (Oregon), une ville sujette à la sécheresse, suscite des inquiétudes car il utilise un quart de l'eau de la ville.

Taïwan, qui assure 90 % de la production mondiale de semi-conducteurs de pointe, a eu recours à l'ensemencement des nuages, au dessalement de l'eau, aux transferts d'eau entre bassins et à l'arrêt de l'irrigation de 180 000 hectares pour répondre à ses besoins en eau.

À lire aussi : L'industrie des micropuces imploserait si la Chine envahissait Taïwan, et cela affecterait tout le monde

Localisation des centres de données

L'eau devenant de plus en plus chère et rare par rapport à la demande, les entreprises placent désormais leurs centres de données de manière stratégique dans les pays en développement - même dans l'Afrique subsaharienne aride, les investissements dans les centres de données augmentent.

Le projet de centre de données de Google en Uruguay, qui a récemment connu sa pire sécheresse en 74 ans, nécessiterait 7,6 millions de litres par jour, ce qui a suscité de nombreuses protestations.

Il en ressort une image familière d'inégalité géographique, les pays en développement se trouvant pris dans un dilemme entre les avantages économiques offerts par les investissements internationaux et la pression qu'ils exercent sur la disponibilité des ressources en eau locales.
Nous pensons qu'il existe suffisamment de preuves pour craindre que l'adoption rapide de l'IA ne risque d'exacerber les crises de l'eau au lieu de contribuer à les résoudre. Il n'existe pas encore d'études systématiques sur l'industrie de l'IA et sa consommation d'eau. Les entreprises technologiques sont restées très discrètes sur l'empreinte hydrique de leurs nouveaux produits.
La question qui se pose est la suivante : les contributions sociales et environnementales de l'IA seront-elles éclipsées par son énorme empreinte hydrique ?

Joyeeta Gupta Professeur, Sciences sociales et comportementales, Université d'Amsterdam

Hilmer Bosch Chercheur postdoctoral à la Commission mondiale sur l'économie de l'eau, Université d'Amsterdam

Luc van Vliet Chercheur, Géographie humaine, Université d'Amsterdam

La technologie et l’innovation sont surestimées – Conséquences pour l’IA....

La technologie et l’innovation sont surestimées. Ils sont les messies jumeaux qui sont censés nous sauver de nous-mêmes si nous croyons et prions assez fort.

Ils ne le feront pas et il y a peu de preuves qu’ils ont fait une grande différence au cours des 50 dernières années.

Je sais. C’est une hérésie. Cela ne peut pas être vrai—mais c’est le cas.

La plupart des gens croient au récit du progrès, à savoir que presque toutes les avancées de la société sont attribuables à la technologie et à l’ingéniosité humaine. Des machines intelligentes ont augmenté la productivité humaine bien au-delà de ce qui était possible il y a une génération ou deux.

Une partie de cela doit être vrai, mais il est difficile de soutenir avec des données de productivité. J’ai été surpris de constater que les écarts par rapport à la moyenne de productivité à long terme étaient étonnamment modestes et qu’ils n’ont pas duré très longtemps.

Les ordinateurs personnels, Internet et les progrès connexes n’ont entraîné qu’une augmentation d’environ 0,5 % de la croissance de la productivité américaine à la fin des années 1990 et au début des années 2000 (figure 1). Cela explique peut-être pourquoi la technologie et la bulle internet ont éclaté au tournant du siècle.

Une augmentation antérieure dans les années 1950 et 1960 était plus importante (0,7 %). Elle n’était pas liée à la technologie mais à la plus grande période historique de croissance de la production pétrolière. Les autres écarts de productivité positifs sont principalement attribuables à la reprise après la récession.

Greatest departures from long-term productivity average were +0.5% and +0.7%. Other positive departures were recoveries from recession.

Figure 1. Les écarts les plus importants par rapport à la moyenne de la productivité à long terme ont été de +0,5 % et de +0,7 %. Les autres écarts positifs ont été les reprises après la récession. Source : University of Groningen & Labyrinth Consulting Services, Inc.

Les données sur la productivité totale des facteurs pour ces observations sont disponibles auprès de l’Université de Groningue et de la Banque fédérale de réserve de St. Louis.

La figure 2 montre que les variations de la croissance de l’offre mondiale de pétrole expliquent adéquatement la plupart des départs positifs de la productivité aux États-Unis sans la technologie et l’innovation comme facteurs.

 

Figure 2. Les variations de la croissance de l’offre mondiale de pétrole expliquent adéquatement les écarts de productivité positifs aux États-Unis
Source : University of Groningen, OWID & Labyrinth Consulting Services, Inc.

Cela ne veut pas dire que la technologie n’a pas d’importance—simplement que c’est probablement moins important que l’énergie, et que c’est probablement beaucoup moins important que ce que laisse entendre le récit des progrès.

Cela ne devrait pas être surprenant. Une économie fonctionne sur le travail et le travail vient de l’énergie. La technologie et l’innovation organisent les chaises longues.

Les énergies fossiles représentaient 82 % de l’approvisionnement énergétique mondial en 2022 (l’éolien et le solaire n’y ont contribué que de 6 %). La productivité est donc proportionnelle à la quantité de travail qui peut être exploitée à partir de l’énergie fossile, du moins pour l’instant.

Figure 3. Les combustibles fossiles représentaient 82 % de l’énergie en 2022. L’énergie éolienne représentait 4 %, l’énergie nucléaire 4 % et l’énergie solaire 2 %. Source : Energy Institute & Labyrinth Consulting Services, Inc.

La technologie et l’innovation sont secondaires. Elles sont bonnes pour optimiser l’énergie, mais aucune des deux ne produit d’énergie. Leur fonction principale est d’augmenter le taux d’extraction et d’utilisation de l’énergie. La technologie crée une paille plus grosse.

Cela m’amène à parler d’intelligence artificielle. Dans un rapport récent, McKinsey and Company affirme que l’intelligence artificielle pourrait stimuler la productivité américaine de 0,5 % à 0,9 % par année.

    « L’IA générative a le potentiel d’augmenter la productivité du travail aux États-Unis de 0,5 à 0,9 point de pourcentage par an jusqu’en 2030 dans un scénario d’adoption à mi-parcours… En combinant l’IA générative avec toutes les autres technologies d’automatisation, le potentiel de croissance pourrait être encore plus important. Tous les types d’automatisation pourraient contribuer à faire passer la croissance de la productivité aux États-Unis à 3 à 4 % par an dans un scénario d’adoption à mi-parcours. »
    McKinsey & Company

Goldman Sachs va encore plus loin et s’attend à ce que l’IA augmente la croissance de la productivité américaine de 1,5 % par an.

Ces prévisions laissent entendre que dans deux ans, l’IA dépassera toutes les périodes précédentes de productivité. Cela ne semble pas raisonnable.

Un autre problème avec les prévisions de McKinsey et Goldman est leur orientation étroite. Ils ignorent largement les boucles de rétroaction introduites par les nouvelles couches de complexité que l’IA introduira dans la société.

Par exemple, Elon Musk a récemment averti que l’IA et les véhicules électriques (véhicules électriques) produiront une pénurie d’électricité d’ici 2025.

    « Le monde fera face à des problèmes d’approvisionnement en électricité et en transformateurs l’année prochaine… Quelle que soit la quantité d’électricité dont vous pensez avoir besoin, plus que ce qui est nécessaire. »
    Elon Musk

Comment répondre à cette demande accrue d’électricité? Le gaz naturel est la réponse évidente pour le producteur de gaz EQT Corp qui a annoncé une acquisition de pipeline de 5,5 milliards de dollars la semaine dernière.

« La ferveur pour tout ce qui touche l’IA s’est finalement étendue à un secteur dont la phase de démarrage a débuté il y a environ 160 ans : les pipelines… Nvidia Corp., le fabricant de puces dont la montée fulgurante incarne le battage médiatique de l’IA, vaut environ quatre fois la capitalisation boursière de l’ensemble du secteur nord-américain de l’énergie intermédiaire. Mais sans électricité, tous ces centres de données ne sont que de grands hangars. »
Liam Denning

Qu’en est-il de la croissance du PIB? Goldman Sachs s’attend à une augmentation progressive de 0,1 % aux États-Unis d’ici 2025 en raison de l’IA seulement. Cela peut sembler peu, mais par rapport à leur niveau de référence de 1,9 p. 100, c’est une augmentation de 5 p. 100. Les économistes de Goldman prévoient une hausse de 0,4 % pour les États-Unis par rapport à l’IA d’ici 2034 — 20 % par rapport à l’année de référence. Leur prévision pour les autres marchés développés est de 0,3 % d’ici 2034 et de 0,2 % pour les marchés émergents.

La hausse du PIB nécessitera plus d’énergie, dont la majeure partie proviendra du pétrole d’ici 2034.

On s’attend à ce que l’IA transforme l’industrie pétrolière. Déjà, l’IA est utilisée pour concevoir des méthodes de fracturation plus efficaces, trouver des moyens de réduire le temps de forage et même de mieux interpréter les données souterraines.

« Au cours des cinq dernières années, les entrepreneurs ont réduit d’un jour les deux semaines nécessaires pour forer un puits et de trois jours la moyenne de 11 jours pour la fracturation hydraulique… Maintenant, l’IA promet des gains encore plus importants. »
Kimberlite International Oilfield Research

Cela correspond aux allégations d’amélioration spectaculaire de la productivité des puits.

    « La production de pétrole brut aux États-Unis s’est établie en moyenne à 13,3 millions de barils par jour (b/j) en décembre 2023, à la suite d’augmentations soutenues de la productivité des nouveaux puits, selon notre plus récent Petroleum Supply Monthly (PSM). La production de pétrole brut aux États-Unis a atteint des sommets depuis 2010 et a augmenté encore plus rapidement au cours des derniers mois. Ces sommets sans précédent ont été atteints malgré le déclin des activités de forage aux États-Unis parce que les nouveaux puits sont plus efficaces. »
    U.S. Energy Information Administration

La croyance populaire selon laquelle les gisements de schiste ont entraîné des gains de productivité ne peut toutefois pas être étayée par des données, bien au contraire.

La productivité de l’industrie a atteint un sommet en 2003 (figure 4). Le gisement de gaz de schiste de Barnett a commencé à peu près au même moment et les gisements de pétrole de réservoirs étanches ont commencé quelques années plus tard. Pendant la période du schiste, la productivité a chuté d’environ 25 %. En même temps, l’indice des prix à la production — le coût réel du forage — a doublé.

Figure 4. La productivité des combustibles fossiles aux États-Unis a atteint un sommet en 2003 avant le début des zones de schiste. La croyance populaire selon laquelle les gisements de schiste ont entraîné des gains de productivité ne peut être étayée par des données. En fait, le contraire était vrai : la productivité a chuté et l’indice des prix à la production a augmenté. Source : BEA, BLS, St Louis Fed & Labyrinth Consulting Services, Inc.

Il semble que plus nous regardons de près, plus le récit de progrès devient faible.

    « Il faut remettre en question et exposer le récit de la technologie, du progrès égal, pour ce qu’il est : un mythe commode propagé par une énorme industrie et ses acolytes au sein du gouvernement, des médias et (occasionnellement) du milieu universitaire. »
    Les économistes américains Daron Acemoglu et Simon Johnson

Si tout continue de s’améliorer, pourquoi y a-t-il tant de mouvements populistes dans le monde qui veulent rendre les choses encore meilleures comme elles l’étaient il y a quelques générations ?

J’imagine que l’IA se traduira par de nouvelles réalisations. Ses effets sur la productivité seront-ils plus importants que les ordinateurs et Internet? Peut-être mais ces avancées antérieures ont eu moins d’impact que je ne m’y attendais avant de faire la recherche pour ce post et leur impact incrémental n’a duré qu’environ une décennie.

Quels que soient les avantages futurs de l’IA pour nous, il est probable qu’ils nous coûteront beaucoup plus d’énergie qu’aujourd’hui. L’IA élargira certainement la croissance de l’entreprise humaine qui confondra les efforts pour limiter les effets négatifs du changement climatique et de la destruction de la biosphère. Appelez-moi sceptique, mais je doute que ces problèmes soient en haut de la liste des projets d’IA.

Je vois peu de preuves que la technologie fournira plus que des pansements pour ces problèmes tant que la société se concentre sur la croissance et son partenaire de consommation d’énergie.

    « L’IA agira comme une paille sur notre humanité. Les gens seront capturés par l’IA au détriment de notre humanité. »
    Nate Hagens

Beaucoup d’entre nous ont été capturés par la technologie il y a longtemps. Le monde n’a plus d’émerveillement ni de magie pour beaucoup. On ne les trouve que dans les gadgets électroniques, les jeux vidéo et la réalité augmentée. Peu d’entre nous pensent aux implications psychologiques et énergétiques de ce changement dans la société humaine.

    « Les écrans illuminent le flot de mots. Des millions de personnes affluent pour se gaver de leurs émissions de télévision préférées, pour diffuser de la pornographie en continu ou pour entrer dans les mondes tentaculaires de jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs…

    « Le nuage a maintenant une empreinte carbone supérieure à celle de l’industrie du transport aérien. Un seul centre de données peut consommer l’équivalent en électricité de 50 000 foyers. »

Steven Gonzalez Monserrate

La surconsommation d’énergie endommage la terre. Cela comprend la destruction des forêts, le génocide du règne animal, la pollution des terres, des rivières et des mers, l’acidification des océans et la perte des pêches et des récifs coralliens.

Nous ne reconnaissons pas cette réalité parce qu’elle cause trop de dissonance cognitive et nous choisissons donc de ne pas la voir.

J’ai récemment été accusé d’être anti-humain pour avoir attiré l’attention sur ces problèmes.

Au contraire, il est pro-humain de suggérer que notre épanouissement dépend de la santé de l’écosystème de la planète — la véritable base de la richesse qui constitue le fondement de la prospérité humaine.

À un moment donné, nous devrons prendre du recul par rapport aux changements sacrés de la technologie et commencer à travailler sur notre propre comportement si nous voulons continuer à prospérer. Si nous ne le faisons pas, la nature le fera pour nous et ce sera un traumatisme qui modifiera la civilisation.

L’énergie est ce qui compte. La technologie et l’innovation sont comme de minuscules passagers clandestins sur le super pétrolier de l’entreprise humaine qui s’attribuent le mérite du voyage sans reconnaître les énormes moteurs à combustibles fossiles qui tournent dans la salle des machines

Art Berman.

L’IA d’aujourd’hui donne souvent des réponses absurdes. Cela ne fonctionne pas bien.

Si l’on ajoute à cela le manque d’électricité pour alimenter les centres de données, il est assez clair que le développement de l’IA à grande échelle est voué à l’échec.

(Gail Tverberg)

Nos amis Meta, Microsoft, Google utilisent de plus en plus d’eau pour refroidir les data center nécessaires à l’intelligence artificielle. La demande en eau pourrait passer de 4,2 milliards de m³ à 6,6 d’ici à 2027. Pour comparaison, l'Europe consomme annuellement 220 milliards m3 d'eau qui viennent des cours d'eau et des nappes phréatiques.

En Europe, un citoyen consomme en moyenne 128 litres d'eau par jour.

https://2000watts.org/index.php/energies-fossiles/peak-oil/1368-energies-economie-petrole-et-peak-oil-revue-mondiale-fevrier-24.html

 

 

Etats-Unis : la 5G près des aéroports, les compagnies aériennes craignent le "chaos"

Selon les compagnies aériennes américaines, le déploiement de la 5G à proximité des aéroports pourrait provoquer des interférences et endommager le réseau. Sa mise en place est prévue ce mercredi 19 janvier.

Depuis de longs mois, l'installation de la 5G est un véritable casse-tête sur le territoire américain. Les patrons de dix compagnies aériennes américaines ont mis en garde, ce lundi 17 janvier, les autorités des Etats-Unis du potentiel "chaos" que représenterait le déploiement ce mercredi comme prévu de la technologie d'internet mobile ultrarapide 5G autour des aéroports. "Une intervention immédiate est nécessaire pour empêcher une importante perturbation opérationnelle pour les passagers, les transporteurs, les chaînes d'approvisionnement et la livraison de fournitures médicales essentielles", écrivent-ils à deux jours de l'entrée en service prévue de la 5G.

Les acteurs du secteur aérien aux Etats-Unis s'inquiètent des conséquences de la 5G sur les avions en raison de possibles perturbations sur les instruments de bord. "Sur une journée comme hier (dimanche), plus de 1.100 vols et 100.000 passagers seraient sujets à des annulations, détours, ou retards", redoutent notamment les patrons des compagnies American Airlines, Delta, ou encore Southwest, mais également ceux des divisions aériennes des géants de la logistique FedEx et UPS. "Pour être franc, le commerce de la nation s'arrêtera net", ont-ils déclaré

La demande d'un déploiement restreint

"Compte tenu du faible temps restant et de l'importance de cette calamité économique complétement évitable, nous demandons respectueusement que vous souteniez et preniez toutes les actions nécessaires pour que la 5G soit déployée sauf quand les tours sont trop proches des tarmacs des aéroports", demandent-ils au gouvernement américain, à l'agence de sécurité aérienne, la FAA, et au gendarme des télécoms, la FCC. Ils souhaitent ainsi une pause, "jusqu'à ce que la FAA puisse déterminer comment ce déploiement peut être accompli en toute sécurité sans perturbation catastrophique".

 

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/etats-unis-la-5g-pres-des-aeroports-les-compagnies-aeriennes-craignent-le-chaos-1425715

Boycottons la 5G !


"Alors que les fournisseurs d’accès et les industriels communiquent déjà sur l’absolue nécessité des futurs objets connectés liés à cette technologie énergivore, plus de 500 scientifiques appellent les citoyens à dire «non» à tous les produits liés de près ou de loin à la 5G et son monde."


Commentaire de Jean-Marc Jancovici : "500 scientifiques signent une tribune appelant à boycotter la 5G. On peut y lire que "à l’heure où il nous reste sept ans de budget carbone pour rester en dessous de 1,5°C de réchauffement climatique, il paraît tout à fait déraisonnable de déployer une technologie énergivore, prédatrice en ressources naturelles et humaines, ne répondant à aucun de nos besoins fondamentaux".

C'est bien cela l'argument central : quand nous avons un montant donné à dépenser, commencer par en investir une partie dans du superflu nous privera par construction du nécessaire. Le CO2 émis dans l'atmosphère pour regarder une série ou du porno en un peu plus haute définition (sur un terminal qui le plus souvent n'en profitera même pas) ne pourra plus être émis - du moins si on veut limiter la dérive climatique à un niveau donné - pour construire des pistes cyclables ou des digues, faire des vélos électriques, adapter l'agriculture, planter des arbres, isoler des bâtiments ou construire des usines d'un genre nouveau à la place des anciennes.

Il ne s'agit donc pas d'être "anti-technologies", mais "pro-respect d'une enveloppe globale en hiérarchisant dans le bon ordre".

Et les signataires d'appeler leurs concitoyens à faire preuve d'une cohérence que l’État n'a pas eue. Espérons que cela soit entendu !"


(posté par Joëlle Leconte)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10160227978597281

Course au progrès et transition écologique : place à l’innovation réellement utile !

Commentaire de Jean-Marc Jancovici :

« Fabrice Bonnifet, directeur du développement durable du groupe Bouygues, et président du Collège des directeurs du développement durable, se joint à la liste croissante des personnes qui se demandent si nous serions beaucoup plus malheureux si nous devions ne jamais connecter au réseau nos chaussettes, nos oreillers, nos poelles à frire, et renoncer à une partie des vidéos de petits chats que la 5G permettra de continuer à s'envoyer sans risquer la congestion des réseaux.

Ce qui est intéressant dans cette tribune, c'est surtout l'auteur. Bouygues possède un des 4 opérateurs de téléphone nationaux, directement concerné par les propos, ainsi qu'un groupe de media (TF1), qui l'est aussi indirectement (car le streaming vidéo en 4K concerne aussi les programmes télé).

Le rôle le plus attendu pour une personne comme Fabrice serait de précisément soutenir ce progrès technique, ce qui correspond à la parole publique la plus fréquente, et de loin, de cadres dirigeants d'entreprise. Qu'il se permettre de questionner publiquement la pertinence de mettre des milliers de milliards de dollars dans la course aux gadgets, alors que les moyens font défaut pour "sauver notre maison commune", est un intéressant signe des temps. »

(posté par J-Pierre Dieterlen)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159965998297281

5G en France : une rentrée sous haute tension


Commentaire de Jean-Marc Jancovici sur l'article :


"Dans cet article sur la 5G, la rédactrice emploie un argument souvent utilisé pour justifier de se mettre à quelque chose : que d'autres l'ont déjà fait.

Mais cet argument est paresseux. On pourrait l'utiliser pour inciter l'ensemble de la population à fumer au motif qu'un tiers l'a déjà fait, à boire, puisqu'il existe déjà des alcooliques, à tuer son prochain, puisqu'il existe des meurtriers, à ne pas payer ses impôts puisqu'il y a des fraudeurs, etc.

Ce que l'on devrait discuter, en pareil cas, c'est si la 5G est utile pour faire venir la pluie qui nous fait défaut (ce n'est pas sur), pour avoir des gens en meilleure condition physique (c'est l'inverse qui est à peu près sur, pas à cause des ondes mais à cause de l'incitation à la sédentarité, et à l'immersion prématurée dans le numérique des enfants), pour faire baisser le CO2 (pour le moment c'est l'inverse qui est certain), bref si c'est prioritaire pour mieux affronter la période troublée qui s'annonce.

Mais s'y mettre parce que d'autres s'y sont mis, ce n'est pas un argument. Nous sommes souvent très contents que la France fasse "bande à part" pour la qualité des fromages, du vin, ou la longueur de nos congés : vite, que l'on supprime tout ça puisque les autres ne l'ont pas !"


(publié par Joëlle Lecont

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159630804747281

l'article en question :

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/5g-en-france-une-rentr%c3%a9e-sous-haute-tension/ar-BB182rVV?ocid=sl2

Le coût écologique de la 5G en 4 questions


Commentaire de Jean-Marc Jancovici :


"Le trafic vidéo sur réseaux mobiles augmente actuellement de 30% par an. Les français regardent plus de séries, de vidéos Youtube, de porno, et les exploits de leurs proches qui sont ravis d'envoyer sous forme animée tout ce qui leur arrive dans la journée.

De là, on peut gérer la situation de deux manières :


- la première, et qui est celle vers laquelle vont collectivement le gouvernement (qui a intérêt à pousser au crime car la vente des fréquences 5G lui ramènera quelques milliards) et les consommateurs (car nous sommes tous des gamins devant les nouveaux gadgets, en règle générale), est de dire qu'il faut augmenter les débits pour que nous puissions continuer à consommer de plus en plus d'images animées, puis après nous pleurerons collectivement parce que cela amène des nuisances environnementales augmentées (et une balance commerciale un peu plus déficitaire - nous importons tous nos téléphones et l'essentiel de nos composants de réseaux)


- la seconde, qui serait la voie de la sagesse, serait de se dire que l'augmentation indéfinie de la définition sur les écrans, et la quantité d'images animées que nous utilisons, ne nous rendra pas plus heureux, mais contrariera un peu plus nos ambitions de durabilité. Mais nous n'en prenons pas le chemin..."


(publié par Joëlle Leconte)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10159591446797281

Plouf! Si j'ai la 5G...
 

Jean-Marc Jancovici : «Avoir les honneurs du Canard Enchaîné est toujours un exercice périlleux, parce que d'habitude le but du jeu est que la personne citée y perde quelques plumes.

Mais là, Hugues Ferreboeuf et votre serviteur sont tombés du bon côté de la barrière, avec la mention de notre récente tribune invitant à ne pas foncer tête baissée dans la 5G avant d'avoir fait un bilan avantages-inconvénients sérieux.»

(publié par J-Pierre Dieterlen)

L’image contient peut-être : texte
 
 
https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10158917942707281

5G et météo : l'avertissement des spécialistes de l'étude atmosphérique

Près d'un mois de tractation, mais pas de mesure à même de protéger les prévisions météorologiques : la conférence mondiale des radiocommunications, close le 22 novembre 2019 à Sharm el-Sheikh, laisse un goût amer aux scientifiques.

Une dégradation "de l'ordre de 30%"

Or le sujet phare du WRC* de 2019, c'était la 5G. Oui, la 5e génération de téléphonie mobile, qui nous promet un débit 10 fois supérieur à celui de la 4G. Et un temps de latence inférieur à celui que prend le cerveau pour réagir. Une vraie révolution technologique, pour "connecter des objets - au sens générique, que ce soit voitures, trains, avions ou petits capteurs - plus que des gens", comme le disait en 2016 dans un entretien filmé par Sciences et Avenir Rahim Tafazolli, professeur à l'Université du Surrey (Royaume-Uni). Mais cela se fera-t-il... au prix de nos bulletins météo ?

C'est en effet la crainte des scientifiques oeuvrant dans cette discipline. Ainsi, Neil Jacobs, l'un des responsables de la NOAA (l'agence américaine d'étude de l'atmosphère et des océans), expliquait que la 5G pourrait dégrader les prévisions météo "de l'ordre de 30%". Le problème vient de l'une des fréquences d'émission des antennes 5G, la bande des 26 gigahertz. En effet, celle-ci s'étale dans une fourchette plus large - entre 24,25 et 27,5 gigahertz - ce qui la rend dangereusement proche de la fréquence de 23,8 gigahertz : elle correspond à celle à laquelle émet la vapeur d'eau dans l'atmosphère. C'est donc celle que scrutent les spécialistes du ciel pour anticiper les états d'âme des cieux via les satellites d’observation, les radiosondes, les aéronefs ou les radars.

*World Radiocommunication Conference

(publié par J-Pierre Dieterlen)

https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/posts/10158874263087281

Le «big data» ne sauvera pas la planète

De nombreuses recherches scientifiques prétendent pouvoir résoudre la crise écologique à l'aide des algorithmes. Cet engouement pour les données est illusoire quand la situation actuelle nécessite une transformation profonde de nos modes de vie.

Les 3 et 4 octobre, se tenait à Paris la conférence «Climate Informatics», accueillie cette année par la très prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm. On y présentait des travaux scientifiques pointus mêlant apprentissage automatique (1) et préservation de la nature. Cette conférence, dont le public grandit chaque année, est représentative d’un large mouvement auquel il nous semble urgent de s’opposer.

Il se trouve en effet que pour sauver le climat avec des données et des algorithmes, les idées ne manquent pas. Optimiser la production et la distribution d’énergie, améliorer l’efficacité des bâtiments, optimiser la gestion des forêts, améliorer les prévisions du climat, conseiller des individus pour réduire leur empreinte carbone, analyser les impacts économiques du changement climatique… La liste est longue et les possibilités semblent infinies (2). Mais cela n’a rien de spécifique à la sauvegarde de la planète, c’est simplement la déclinaison pseudo-écologique d’un engouement général pour le «big data». Depuis les succès récents de l’apprentissage automatique, toutes sortes de disciplines scientifiques s’y sont essayé. L’expression «big data» a su capter un imaginaire de la machine capable de tout, devenant le mot magique qu’un chercheur n’avait plus qu’à prononcer pour obtenir un financement.

 

Les bénéfices promis par l’intelligence artificielle ne sont que superficiels pour ce qui est du climat et de la protection de la nature en général (3). Ils ne permettront que d’optimiser ce qui se fait déjà. Pourtant, la situation actuelle nécessite des pas de géant, des transformations profondes de nos modes de vie et d’organisation sociale. Il nous faut changer notre rapport à la nature, au temps, à l’espace, au progrès technologique. Le paradigme du capitalisme exigeant, entre autres, une croissance économique inéluctablement couplée à des ravages environnementaux, il doit être dépassé. Les liens systémiques entretenus par le capitalisme entre technostructures étatiques et corporatistes doivent être correctement identifiés puis démantelés si nous voulons atténuer l’extermination du vivant qui est en cours d’achèvement. L’urgence est à la reconnaissance de la nécessité de ces révolutions dont l’écologie ne saurait se passer.

Une œuvre intéressée

L’idée que les données seraient en mesure d’inverser la courbe du désastre écologique est saugrenue, mais séduisante pour certains. Ainsi, les géants du numérique financent de nombreux programmes de recherche (4) et sponsorisent des conférences (5) liant sciences des données et environnement. Le relais systématique par la presse des applications vertes des algorithmes permet, entre autres, de contrebalancer les nombreux articles pointant la croissance de la consommation énergétique des centres de données détenus par les Gafam.

Les Nations unies sont tout aussi pressées d’agiter des données pour simuler l’effort écologique. Le programme «United Nations Global Pulse» (6) souhaite montrer que les sciences des données peuvent contribuer à chacun de leurs 17 «Objectifs de développement durable» incluant la faim dans le monde, la santé, l’éducation, l’égalité des genres, la paix, la justice… Et il comporte bien sûr un volet intitulé «Data for Climate Action».

Malgré la bonne volonté affichée de ces objectifs, ils restent volontaristes et ouverts à toutes formes d’incohérence. Ainsi, un serveur informatique dont les calculs seraient destinés à réduire la faim dans le monde – comme s’il s’agissait d’un problème purement algorithmique – pourrait tout à fait être alimenté par une centrale à charbon et éligible à une notation «ODD» certifiée par l’ONU. Il s’agit d’ailleurs plus généralement du principal écueil que l’on peut adresser aux «obligations vertes» émises par les banques privées, prétendant à la labellisation «durable» sans la moindre forme d’évaluation des externalités négatives des projets que ces obligations financent.

L’intelligence artificielle devient gage de sérieux et de respectabilité quel que soit le domaine, y compris en matière de régulation bancaire. Ainsi, des groupes de travail appuyés par les banques centrales, superviseurs et régulateurs (7), faisant allègrement référence aux travaux de l’ONU dans leurs recommandations, peuvent se targuer d’utiliser de l’IA dans leur méthodologie en admettant être incapables de faire appliquer la moindre mesure contraignante. Qu’importe le résultat pourvu qu’il y ait l’IA.

Ravages environnementaux
 

L’apprentissage automatique n’est pas un outil du peuple, qui ne contribue au big data qu’en tant que fournisseur de données, en particulier par ses activités sur Internet. L’analyse des données, leur interprétation et les prises de décision qui en découlent sont laissées aux experts. Le mythe du big data volant au secours de la nature est une énième stratégie de la classe dirigeante pour entretenir l’illusion qu’elle seule détient les clés pour résoudre les crises écologiques qu’elle a amenées.

L’intelligence artificielle a par ailleurs des applications bien sombres, à commencer par la surveillance de masse. En France, l’installation agressive des compteurs Linky, malgré une forte opposition populaire, a montré combien la collecte de données s’impose de manière autoritaire. Les villes «intelligentes» qui collectent des informations afin d’optimiser énergie, transports, bâtiments et autres sont un prétexte pour mieux construire des villes «sûres». Reconnaissance faciale, détection de comportements déviants, anticipation des mouvements sociaux, surveillance des activistes assimilés à des «terroristes». Le big data n’est plus ici un levier de la lutte contre le changement climatique mais bien un frein à l’ensemble des transformations sociétales aujourd’hui nécessaires.

Enfin, le monde des objets connectés et de la 5G entraînera son lot de ravages environnementaux de par la prolifération de nouveaux gadgets et de centres de données énergivores. Un rapport de la banque HSBC (8) estime que l’alimentation de la révolution des données nécessitera deux fois plus d’électricité d’ici à 2030, et que «le risque de consommation d’énergie lié à une utilisation croissante des données est sous-exploré». Comme souvent en matière d’innovation technologique, l’augmentation totalement marginale du confort pour – une infime partie de – l’espèce humaine se couple à une augmentation beaucoup moins marginale de pression sur l’environnement. Ces marginalités de confort et leurs conditions matérielles de réalisation sont respectivement modérées et occultées par leurs créateurs, fantasmées et ignorées par les autres.

Nous affirmons ici que les sciences des données ne nous protégeront en rien des bouleversements écologiques en cours. Il nous semble clair à la fois que les promesses du big data en matière d’écologie sont insignifiantes, et qu’une gestion de la crise «par les données» ne ferait que freiner les profondes transformations sociales qui s’imposent. Le big data n’est pas en mesure de sauver l’écologie, et il est nécessaire que l’écologie s’oppose au monde que le big data prépare.

(1) L’apprentissage automatique (machine learning) est ce qui permet à un ordinateur d’apprendre à effectuer une tâche particulière en analysant de grosses quantités de données (big data), c’est un élément du monde de l’intelligence artificielle (IA).

 

(2) Rolnick, David, et al. «Tackling Climate Change with Machine Learning.» arXiv preprint arXiv:1906.05433 (2019).

(3) Yoshua Bengio introduit sa présentation à Climate Informatics par : «Il n’est pas garanti que l’apprentissage automatique aidera la gestion de la crise [climatique], mais il peut aider.» (sites.google.com/view/climateinformatics2019/invited-speakers). Emmanuel Bacry déclare, lors de l’atelier «les données au service du développement durable» du colloque Réflexions sur le développement durable de l’Ecole polytechnique (7 juin 2019) : «L’impact carbone du "cloud" informatique est extrêmement élevé. Nous devons organiser ces nuages, optimiser la chaîne d’approvisionnement numérique, sachant que, dans un an, 80% du trafic internet proviendra du streaming. Il serait insensé de dire non à l’IA, parce qu’elle peut aider, mais surtout parce qu’elle DOIT être réglementée.»

(4) Par exemple, le programme «Causality 4 Climate» est financé par Amazon.

(5) sites.google.com/view/climateinformatics2019

(6) www.unglobalpulse.org/about-new

(7) Task Force on Climate-related Financial Disclosure www.fsb-tcfd.org/publications/tcfd-2019-status-report.

(8) www.sustainablefinance.hsbc.com/reports/powering-the-data-revolution.

Paul Platzer doctorant à l'Institut Mines-Télécom Atlantique, participant à la conférence Climate Informatics , Jeremy Desir ingénieur des Mines spécialisé en Science des données, ex-analyste quantitatif en trading algorithmique chez HSBC.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article