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Publié le par ottolilienthal

le pollinarium de Sainte-Feyre est désormais opérationnel

 

Situé au centre médical MGEN de Sainte-Feyre près de Guéret (Creuse), le pollinarium est un jardin constitué uniquement de plantes allergisantes, étudiées au quotidien pour prévenir les émissions de pollen. Il va donner ses premiers résultats cette saison.

Le pollinarium est enfin opérationnel. Ce nom plutôt scientifique désigne un jardin sur les hauteurs du centre médical de Sainte-Feyre. Il est composé de différentes plantes prélevées dans un périmètre de 20 kilomètres autour du centre.

"On a rassemblé des plantes sauvages d'une liste de plantes allergiques dressée par les allergologues. Donc il y a du bouleau, châtaignier, aulne, saule pour les arbres, et principalement des graminées fourragères pour les plantes herbacées", explique le botaniste Claude Figureau.

Le but est d'observer les émissions de pollen en temps réel pour en informer immédiatement les personnes allergiques. L'Anses estime qu'en France, environ 30% de la population adulte est concernée.

Les résultats sont communiqués gratuitement sur un site internet. On peut le consulter simplement ou s'inscrire à une alerte que l'on reçoit ensuite par courriel. 

Le pollinarium présente un avantage indéniable par rapport aux capteurs, système classique de surveillance des pollens : il permet de prévenir les allergiques avant l'apparition des premiers symptômes.

"Le capteur placé sur un toit d'immeuble capte des pollens qui volent dans l'air. Sauf que l'information apparaît trop tard. Les patients sont déjà gênés", précise Claude Figureau.

Le pollinarium devrait présenter ses premiers résultats au printemps 2018. 

 

Margot Delpierre, France Bleu Creuse

 

Ambroisie...

Les concentrations dans l'air du pollen de cette herbe vivace très allergisante pourraient quadrupler d'ici à 2050 en raison du changement climatique.

 

 

 

 

C'est un "cadeau" américain qui remonte au milieu du XIXe siècle, dont on se serait bien passé et surtout dont on n'arrive pas à se débarrasser : l'ambroisie, une herbe au pollen redoutablement allergisant, continue de prospérer en Europe, et évidemment en France, principalement à la faveur du réchauffement climatique. Conséquence : les concentrations de l'air en pollen d'ambroisie pourraient avoir quadruplé d'ici à 2050. Cette estimation, réalisée par des chercheurs* du CNRS, du CEA, de l'Ineris et du Réseau national de surveillance aérobiologique, montre la nécessité de mettre en place une gestion coordonnée de cette plante invasive au niveau européen. Leur travail est publié aujourd'hui dans la revue Nature Climate Change.

Ambrosia artemisiifolia est une plante d'origine nord-américaine, qui pousse dans les terrains vagues et les jachères. Ses pollens provoquent des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et des crises d'asthme souvent graves. En France, elle a déjà colonisé la Bourgogne, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes, et aucun allergique ne peut ignorer son pic de pollinisation, qui a lieu en août et en septembre. Selon l'Observatoire régional de la santé, le nombre de personnes allergiques à l'ambroisie a augmenté de plus de 70 % entre 2008 et 2011. Et cette progression risque de continuer puisque cette mauvaise herbe gagne 800 hectares de plus chaque année (elle en infeste actuellement 40 000).

L'évolution géographique de la contamination de l'air par les pollens dépend de la capacité de la plante à atteindre de nouveaux territoires, via différents phénomènes de dispersion de ses graines et du changement climatique, précise le CNRS. Pour prédire l'effet du climat et des différents modes de dispersion des graines, les chercheurs ont utilisé plusieurs types de modèles numériques. Leur conclusion est sans appel : "Le facteur d'augmentation des concentrations du pollen d'ambroisie serait en moyenne de quatre, d'ici à 2050."

Une loi remise aux calendes grecques

Selon eux, "la dispersion des graines, qu'elle soit d'origine naturelle, avec l'eau de ruissellement et les cours d'eau, ou humaine, via le transport routier, les voies ferrées et les pratiques agricoles, est responsable d'un tiers de l'augmentation de la concentration du pollen. Le changement climatique est, quant à lui, responsable des deux autres tiers. D'une part, il favorise l'expansion de l'ambroisie au nord et au nord-est de l'Europe notamment. D'autre part, son effet se traduit principalement par l'augmentation de la production de pollen induite par l'augmentation du CO2 et son effet favorable au développement de la végétation".

En France, "voilà bientôt trente ans que les pouvoirs publics sont sensibilisés à ce problème, qu'une loi est promise mais remise aux calendes grecques. Le temps passe et l'ambroisie continue de proliférer. Avec des densités de pollen qui ont doublé en vingt ans", peut-on lire dans Le Livre noir des allergies**. C'est pourquoi ses auteurs plaident pour la promulgation d'une loi pour contrôler l'ambroisie au niveau national. Avant 2025...

* Du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ), du Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/Ecole Polytechnique/UPMC/ENS Paris), appartenant tous deux à l'Institut Pierre Simon Laplace, du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/EPHE), et de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) en collaboration avec l'université de Vienne, l'International Center For Theoretical Physics et l'Institut de recherche de Rothamsted.** Le Livre noir des allergies, par les Dr Pierrick Hordé, Isabelle Bossé et le journaliste Guy Hugnet, L'Archipel, 188 pages, 17,95 euros

 

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