Internet chronique

Publié le par ottolilienthal

Des sabotages des câbles sous-marins par les houthis pourraient provoquer des pannes géantes d'internet

Vous avez apprécié la flambée des prix engendrée par les attaques en mer Rouge contre les navires de commerce de la part des rebelles yéménites houthis soutenus par l'Iran? Alors vous allez adorer les pannes géantes d'internet qui pourraient bien arriver bientôt près de chez vous.

Pas de panique, pour le moment votre box n'est pas directement menacée. Mais des offensives houthis contre les câbles sous-marins, «épine dorsale» de l'internet mondial, sont envisageables, prévient le groupe de réflexion américain Gulf International Forum.

Sur Telegram, les houthis ainsi que d'autres alliés de Téhéran –le Hezbollah libanais et des milices irakiennes pro-Iran– ont menacé de s'en prendre à ces fameux câbles internet en mer Rouge, publiant au passage une carte indiquant les emplacements de ces derniers.

e-Talon d'Achille

«Le Yémen se trouve à un emplacement critique, analyse le Gulf International Forum. Tout comme le détroit de Bab el-Mandeb pour le trafic maritime, la région représente l'un des trois seuls goulots d'étranglement de câbles sous-marins au monde, ce qui rend les menaces qui pèsent sur cette infrastructure particulièrement préoccupantes.»

Une telle action pourrait déclencher des coupures d'internet dans des régions entières, avec de graves conséquences économiques, mais aussi perturber une éventuelle riposte militaire.

«Les câbles [sous-marins] sont le seul matériel doté d'une bande passante suffisante pour accueillir les téraoctets de données de capteurs militaires qui informent les opérations en cours», détaille le Gulf International Forum.

Les houthis ne possèdent certes pas de sous-marins, mais disposent de nageurs de combats et de mines sous-marines. Largement suffisant, d'autant plus que les eaux du Golfe sont peu profondes (une centaine de mètres). Des plongeurs égyptiens étaient d'ailleurs parvenus à endommager un câble sous-marin en 2013. Si les houthis réitèrent la performance, il sera alors inutile de redémarrer la box internet.

Camille Lemaître -

L'intelligence artificielle à grandes eaux

En pleine crise mondiale liée à l'accès à l'eau, voici un document injustement passé inaperçu : Google a publié le 24 juillet son "rapport environnemental" (sic). Cette étude interne du géant du numérique révèle sa consommation d'eau et ses besoins futurs en ressources aquifères. De quoi nous laisser la gorge sèche !

Premier constat : en 2022, Google a prélevé la bagatelle de 28,765 milliards de litres d'eau (7,599 milliards de gallons), dont près des deux tiers ont servi à refroidir ses data centers. Des brumisateurs très, très gloutons !

Deuxième enseignement : en dépit des promesses du géant de Mountain View, cette consommation n'est pas du tout près de ralentir : entre 2018 et 2022, les prélèvements de flotte ont bondi de 82 %. La pépie vient en pompant !

Mais le plus accablant figure dans les annexes du rapport : 98 % de l'eau consommée pour éviter un coup de chaud aux data centers est..de l'eau potable. A la bonne vôtre !

La course à l'intelligence artificielle entre géants du numérique ne risque pas d'arranger la tendance. Microsoft, avec ChatGPT (qu'il a intégré à son moteur de recherche Bing), Google, avec Bard et Meta, la maison mère de Facebook, avec Llama 2, vont avoir besoin de data centers de plus en plus nombreux et de plus en plus performant...donc de quantité d'eau toujours plus importantes...

L'intelligence artificielle, c'est bien la mer à boire !

"Le Canard enchainé", 23/08/2023

si l'internet était un pays, il serait le quatrième émetteur mondial de CO2.

 

https://www.tameteo.com/actualites/actualite/coupe-du-monde-2022-le-qatar-est-champion-du-monde-co2-par-habitant-pollution.html

La blockchain nous pend au nez

 

La blockchain est un gouffre énergétique. Le protocole de consensus nécessaire à la validation d'un bloc exige des serveurs informatiques ayant une grande puissance de calcul, donc extrêmement voraces en énergie. Cette consommation est amplifiée avec la multiplication des "fermes de minage", où les ordinateurs tournent jour et nuit pour valider les blocs. Pour l'instant, il n'existe en France qu'une poignée de serveurs, dont le plus important se trouve à Orvault, près de Nantes. Ce n'est qu'un début : "Le Canard" (28/2) a déjà raconté comment l'Islande consommait désormais plus d'énergie pour la production de bitcoins que pour chauffer et éclairer la totalité de ses 340 000 habitants. Dans un rapport daté du 20 juin, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opcest) estime que l'ensemble  des blockchains publiques consommeraient entre 45 et 200 TWh par an. A titre de comparaison, la consommation électrique de la France s'élève à 530 TWh par an.

 

(extrait d'un article du "Canard enchaîné", 26/12/2018)

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