grippe aviaire...

Publié le par ottolilienthal

Risque de propagation du virus de la grippe aviaire H5N1 aux vaches hors des États-Unis, selon l’OMS...

 Un responsable de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré mardi qu’il y avait un risque de propagation du virus de la grippe aviaire H5N1 aux vaches dans d’autres pays que les États-Unis par les oiseaux migrateurs.

Les autorités américaines cherchent à vérifier l’innocuité du lait et de la viande après avoir confirmé le virus H5N1 dans 34 troupeaux de bovins laitiers dans neuf États depuis fin mars, et dans une personne au Texas.

« Avec le virus transporté dans le monde entier par les oiseaux migrateurs, il y a certainement un risque pour les vaches d’autres pays d’être infectées », a déclaré Wenqing Zhang, chef du Programme mondial de l’OMS contre la grippe, lors d’un point de presse à Genève.

Elle a réitéré que l’agence des Nations Unies estime que le risque global pour la santé publique posé par le virus est faible, mais a appelé à la vigilance.

Invité à évaluer la transparence des États-Unis sur l’épidémie jusqu’à présent, Zhang a déclaré que l’organisme mondial avait reçu des mises à jour régulières et a salué la décision de partager la séquence génétique du virus rapidement.

« Je pense que la collaboration avec le CDC américain (Centers for Disease Control and Prevention) et les informations que nous avons reçues jusqu’à présent nous permettent de surveiller la situation et de mettre à jour les mesures de préparation », a-t-elle déclaré.

https://english.alarabiya.net/News/world/2024/04/30/risk-of-h5n1-bird-flu-virus-spreading-to-cows-outside-us-says-who

L’OMS s'inquiète d’une propagation chez l’homme...

Les autorités redoutent que le virus du H5N1 s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain...

Les cas de transmission à un humain restent pour l’instant très rares. Mais cela peut arriver comme cette personne qui a été testée positive à la grippe aviaire après avoir été infectée par une vache laitière au Texas ou cet enfant de neuf, porteur de la souche H5N1, qui est décédé au Cambodge en février. L’Organisation mondiale de la santé suit en tout cas la situation de près, exprimant ses craintes face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, dont les humains.

« Cela reste, je pense, une énorme inquiétude », a déclaré Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’agence de santé des Nations Unies, lors d’un point de presse ce jeudi à Genève. Les autorités craignent surtout que le virus du H5N1, particulièrement mortel chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés, s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain mais s’il n’y a pour l’heure aucune preuve de cette transmission.

Un taux de létalité élevé chez les personnes infectées

Entre le début de l’année 2023 et le 1er avril 2024, l’OMS a recensé un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %. Au-delà de la surveillance des humains infectés par des animaux, « il est encore plus important de comprendre combien d’infections humaines surviennent sans que vous en ayez connaissance, car c’est là que se produira l’adaptation » du virus, a expliqué Jeremy Farrar.

« C’est tragique à dire, mais si je suis infecté par le H5N1 et que je meurs, c’est fini. Si je fais le tour de la communauté et que je le transmets à quelqu’un d’autre, alors vous démarrez le cycle », a-t-il expliqué, estimant que les systèmes de surveillance et de détection des infections « ne sont jamais suffisants ».

20 Minutes avec AFP

https://www.20minutes.fr/sante/4087120-20240418-grippe-aviaire-enorme-inquietude-oms-affole-propagation-chez-homme

 

La pandémie de grippe aviaire pourrait être "100 fois plus grave" que le COVID, avertissent les scientifiques...

Une pandémie de grippe aviaire susceptible d'être "100 fois pire que le COVID" pourrait se profiler à l'horizon après la découverte d'un rare cas humain au Texas, ont averti des experts.

La grippe aviaire H5N1 s'est rapidement propagée depuis qu'une nouvelle souche a été détectée en 2020, touchant des oiseaux sauvages dans tous les États, ainsi que des volailles commerciales et des troupeaux de basse-cour.

Mais elle a même été détectée chez les mammifères, des troupeaux de bovins ayant été infectés dans quatre États. Lundi, les autorités sanitaires fédérales ont annoncé qu'un employé d'une laiterie du Texas avait attrapé le virus.

"Ce virus est en tête de liste des pandémies depuis de nombreuses années, voire des décennies", a déclaré le Dr Suresh Kuchipudi, chercheur sur la grippe aviaire à Pittsburgh, lors d'un récent débat sur la question, selon le Daily Mail.

"Aujourd'hui, nous nous rapprochons dangereusement du moment où ce virus pourrait provoquer une pandémie.

Il a noté que le virus H5N1 a déjà été détecté chez des espèces du monde entier et qu'il "a montré sa capacité à infecter toute une série de mammifères hôtes, y compris l'homme".

"C'est pourquoi je pense qu'il s'agit du virus qui présente la plus grande menace de pandémie, à la vue de tous et à l'échelle mondiale", a déclaré M. Kuchipudi.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, environ 52 % des humains ayant contracté le virus H5N1 depuis 2003 sont décédés.

À titre de comparaison, le COVID tue actuellement moins de 0,1 % des personnes qu'il infecte, alors qu'au début de la pandémie, le taux de mortalité était d'environ 20 %.

Les symptômes de la grippe aviaire sont similaires à ceux d'autres grippes, notamment la toux, les courbatures et la fièvre.

Certaines personnes peuvent ne pas présenter de symptômes visibles, mais d'autres peuvent développer une pneumonie grave, potentiellement mortelle.

Le travailleur laitier du Texas qui a été infecté a signalé comme seul symptôme une "rougeur oculaire (correspondant à une conjonctivite)", ont indiqué les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

"On a demandé au patient de s'isoler et il est traité avec un médicament antiviral contre la grippe", ont indiqué les CDC.

L'agence et "l'ensemble du gouvernement américain prennent cette situation très au sérieux", a déclaré Mandy Cohen, directrice du CDC, au Washington Post.

Elle a maintenu que le virus ne représentait pas un risque important pour le grand public, notant que le travailleur laitier était en contact direct avec du bétail infecté, et que le ministère américain de l'agriculture a déclaré qu'il n'y avait actuellement aucun changement qui rendrait le virus plus transmissible à l'homme.

"Bien que des cas soient possibles parmi les humains en contact direct avec des animaux infectés, cela indique que le risque actuel pour le public reste faible", a déclaré le ministère dans un communiqué au cours du week-end.

Toutefois, le fait que le virus ait été découvert chez le bétail pourrait signifier qu'il commence à muter, a déclaré M. Cohen au Washington Post.

"Nous n'avions pas vu de grippe aviaire chez le bétail avant la semaine dernière. C'est nouveau", a-t-elle déclaré. "C'est un réservoir qui permet au virus de circuler et d'évoluer.

Si le virus mute suffisamment pour infecter l'homme, il pourrait se propager rapidement, a averti mercredi l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), selon Fox News.

"Si les virus de la grippe aviaire A [H5N1] acquièrent la capacité de se propager efficacement parmi les humains, une transmission à grande échelle pourrait se produire en raison de l'absence de défenses immunitaires contre les virus H5 chez les humains", a déclaré l'Autorité européenne de sécurité des aliments.

Afin de prévenir toute propagation potentielle, les États-Unis testent déjà les composants utilisés pour créer un vaccin contre le virus, et deux virus candidats semblent bien adaptés pour protéger contre le H5N1, selon le Washington Post.

La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a également déclaré que l'administration Biden surveillait la menace.

"Nous prenons au sérieux la santé et la sécurité du peuple américain", a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse de mercredi. "C'est très important pour le président.

"Notre priorité absolue est de maintenir les communautés en bonne santé, en sécurité et informées.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

https://nypost.com/2024/04/04/us-news/bird-flu-pandemic-could-be-100-times-worse-than-covid-scientists-warn/

Depuis que des épidémies touchant les animaux ont lourdement frappé le pays ces dernières années, les maladies respiratoires liées aux volailles (influenza aviaires) sont surveillées de près en France. Dans le Sud-Ouest, 900 000 animaux ont été abattus au mois de mai. "Le niveau de circulation des influenza aviaires observé en France ces deux dernières années est inédit. C'est vraiment très important", confirme Harold Noël.

La principale crainte des experts est que ces virus passent la barrière des espèces, via autre animal comme le cochon, et finissent par affecter l'homme. Ce phénomène, appelé zoonose, est favorisé par la proximité entre les humains, les animaux d'élevage et les animaux sauvages, et serait moins prononcé si les activités humaines n'exerçaient pas une pression aussi forte sur les écosystèmes.

Dans ce tableau, une famille de virus inquiète plus que d'autres. "Les virus de la grippe sont particulièrement équipés pour être des virus émergents. Leur capacité à adapter leur génome pour infecter des hôtes est sans commune mesure", soulève Harold Noël. Hélène Soubelet partage cette inquiétude : "Dans tous les plans de prévention des émergences graves, il y a l'hypothèse qu'un virus aviaire s'hybride avec un virus grippal humain", expose la directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité.

 

"Le problème, c'est que le virus aviaire est très mortel et que le virus humain est très transmissible. Si vous avez la combinaison des deux, cela démultiplie les problèmes que l'on a eus lors de la pandémie de Covid-19."

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité

à franceinfo

 

"Nous y sommes préparés. D'ailleurs, nous n'avions pas prévu le Covid-19 mais la grippe aviaire humaine", remarque Hélène Soubet. "C'est quelque chose qui va arriver. La probabilité est quasiment de 100%. Nous avons seulement du mal à savoir quand", avance-t-elle.

La menace est " tangible", abonde Harold Noël. "C'est pourquoi un programme est en train d'être mis en place pour pouvoir au maximum limiter le risque aviaire, et détecter au plus vite de possibles transmissions aux personnes qui sont les plus proches des animaux, c'est-à-dire en général les éleveurs", explique-t-il. Si un tel foyer n'apparaissait pas en France, il n'est pas du tout exclu que ce virus puisse passer les frontières. Tous les ingrédients pour une nouvelle pandémie.

(extrait)

https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/comment-les-crises-environnementales-placent-la-france-sous-la-menace-de-nouvelles-maladies_5930153.html

le spectre d'une pandémie

Par son ampleur inédite, le virus H5N1 qui se répand sur la planète fait craindre une adaptation du virus à l’homme, et donc une nouvelle pandémie.

« C'est d'une ampleur sans précédent. Des nouveaux foyers apparaissent quasiment tous les jours. Ce qui est nouveau, c'est cette circulation globale du virus. Désormais tous les continents sont touchés », alerte Sylvie van der Werf, professeure à l'université Paris-Cité et virologiste à l'Institut Pasteur. Cet envahisseur qui inquiète les autorités sanitaires, en France et dans le reste du monde, n'est autre que H5N1, un virus de la grippe aviaire.

Depuis octobre 2021, il est responsable de « l'épizootie – épidémie chez les animaux – d'influenza aviaire hautement pathogène, la plus dévastatrice qu'ait jamais connue l'Europe », prévient Santé publique France. Si plusieurs vagues ont touché les élevages de volailles depuis 2015, celle qui a commencé à l'automne 2021 se distingue : « Elle n'est pas vraiment finie puisqu'il n'y a pas eu d'interruption pendant l'été, contrairement aux années précédentes », note Gilles Salvat, directeur général délégué du pôle recherche et référence de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentaire, de l'environnement et du travail (Anses).

Habituellement, le virus est actif entre novembre et janvier. Puis sa survie étant moins bonne dans un environnement chaud et sec, il a tendance à disparaître progressivement des radars avec l'arrivée des beaux jours. Pas cette fois. Le microbe a poursuivi son œuvre sans relâche, toute l'année. Cette persistance est à mettre sur le compte d'une forte contamination des oiseaux sauvages devenus source d'infection de nouveaux élevages, eux-mêmes pouvant encore favoriser la dispersion dans l'environnement. Et ainsi de suite.

« Nous observons une grande variété des séquences génétiques des virus. On retrouve celles typiques de l'épizootie précédente et de nouvelles, introduites par l'avifaune sauvage dans différentes zones. Nous sommes face à une multiplicité de sources virales qui marque le succès de ce virus en termes de diffusion au niveau international et au niveau de la diversité des espèces touchées », analyse Nicolas Eterradossi, directeur du laboratoire national de référence sur l'Influenza aviaire à Anses de Ploufragan-Plouzané-Niort.

Des millions de volailles abattues

Le pathogène fait un carnage dans les exploitations de volailles. Des millions de poulets, dindes et autres canards ont été abattus pour tenter de freiner cette progression. Depuis août 2022, plus de 300 foyers ont été détectés rien qu'en France, pays européen le plus touché, devant le Royaume-Uni (152) et la Hongrie (118). Le virus, comme on l'a dit, n'épargne pas non plus l'avifaune sauvage qu'il foudroie massivement, laissant au sol des milliers d'oiseaux raides morts : goélands, mouettes, cygnes, oies, rapaces, fous de Bassan, hérons, corbeaux, pélicans, etc. Il ne fait pas bon avoir des plumes ces derniers temps. Des oiseaux, rien que des oiseaux. C'est triste, mais pas de quoi s'affoler donc… Sauf que les mammifères aussi dérouillent : renards, chats, lynx, loutres, grizzlis, lions et même des dauphins. Avec par endroits des vagues de mortalité massive. Au Pérou, c'est plus de 700 otaries qui ont été retrouvées mortes sur les plages en février. Toutes infectées par H5N1.

Et chez l'homme ? Pour le moment, seulement 6 cas dans le monde ont été officiellement déclarés. Aucune de ces personnes n'est décédée. L'infection peut être « asymptomatique ou provoquer une maladie, allant de la conjonctivite ou de symptômes pseudo-grippaux légers à une maladie respiratoire aiguë sévère, ou même à la mort », rappelle l'OMS. Le dernier cas, détecté en Équateur en janvier, concernait une fillette de neuf ans qui a dû être hospitalisée en soins intensifs, en isolement et sous ventilation mécanique. C'était la première infection humaine en Amérique latine, signe que le virus gagne encore du terrain. « Six cas, ce n'est pas beaucoup, mais avec Santé publique France, cela nous met en alerte, notamment sur l'adaptation de nos systèmes de surveillance. C'est pour cela que nous observons particulièrement la mortalité des mammifères dans la faune sauvage. Est-ce que le virus n'est pas en train d'évoluer ? » s'interroge Gilles Salvat.

La question est cruciale. Car ce que les scientifiques redoutent le plus, c'est l'apparition d'un nouveau virus qui aurait acquis la capacité d'une transmission interhumaine. Il serait alors en mesure de se propager rapidement dans les populations. Les prémices d'une pandémie. Fort heureusement, nous n'en sommes pas là : « Les preuves épidémiologiques et virologiques actuellement disponibles suggèrent que les virus de la grippe A(H5) – dont fait partie H5N1 – n'ont pas acquis la capacité de se transmettre durablement entre humains, de sorte que la probabilité de propagation interhumaine est faible », indiquait l'OMS à la suite de la découverte du cas de la fillette en Équateur.

Pour le moment, l'humanité est donc préservée du pire, les cas déclarés étant sporadiques et tous liés à un contact étroit avec des animaux infectés.

Un virus adapté à l'homme

Autre bonne nouvelle : le virus est « optimisé » pour se répandre chez les oiseaux. « Pour qu'un virus fonctionne bien au sein d'un autre hôte, il y a trois types de critères : il faut qu'il se fixe sur les bons récepteurs pour infecter les cellules. Une fois qu'il est entré, il doit contrôler les défenses immunitaires pour ne pas être éliminé. Enfin, il doit avoir la capacité de se multiplier dans ce nouvel hôte, à sa température corporelle », résume Nicolas Eterradossi.

Pour ce qui est du premier critère, la fixation, H5N1 s'accroche en priorité sur des récepteurs de type aviaire. Mais chez les mammifères, et chez l'homme en particulier, ces récepteurs sont présents. Ils sont juste plus difficiles d'accès car concentrés au niveau des voies respiratoires inférieures, c'est-à-dire au fin fond des poumons. Cela rend l'infection plus difficile, mais pas impossible. Comme le virus est désormais largement présent dans l'avifaune sauvage, il parvient, au hasard des rencontres, à s'incruster chez des mammifères.

Concernant le deuxième critère, celui de l'adaptation aux défenses immunitaires du nouvel hôte, il n'y a pour le moment pas de bouleversements. « Nous n'observons pas de grandes différences entre les virus qui circulent chez les oiseaux et ceux qui circulent chez les mammifères. Donc ils ne sont pas encore bien adaptés pour contrôler les défenses immunitaires des mammifères », précise Nicolas Eterradossi.

La crainte d'une circulation

Il en est tout autrement pour le troisième critère, celui de l'adaptation à la température corporelle de l'hôte. Elle concerne le gène PB2 codant pour une polymérase, protéine indispensable à la réplication du virus. « Une mutation sur ce gène permet à la polymérase de fonctionner, non pas à environ 40 °C, la température des oiseaux, mais à 35-37 °C, celle des mammifères », explique Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, membre du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars). Lorsque H5N1 parvient à infecter un mammifère, cette mutation est rapidement sélectionnée. Elle s'est aujourd'hui répandue dans le génome des virus qui infectent les mammifères.

Ce type de mutation ne signifie pas qu'un nouveau virus, hautement pathogène, capable de se transmettre au sein des populations humaines, va émerger rapidement et donner naissance à la nouvelle grippe espagnole. « Par contre, plus il y a d'événements de passages chez les mammifères, plus on augmente la probabilité qu'il puisse y avoir acquisition de mutations favorables à une transmission d'un mammifère à un autre, rappelle Sylvie van der Werf. L'introduction du virus dans un élevage de visons, comme cela s'est produit en Espagne en octobre dernier, est potentiellement préoccupante si un tel événement n'est pas vite détecté et bloqué. »

Autre crainte, un réassortiment génétique entre deux virus dont l'un est déjà adapté à l'espèce humaine. « Ils mélangent leurs génomes et ce réassortiment peut entraîner une adaptation à l'homme, assez rapide. Là, c'est vraiment un événement brutal », assure Gilles Salvat.

Les prochaines semaines seront décisives. Est-ce que l'arrivée du printemps va enfin bloquer la progression du virus ? Ou bien, H5N1 va-t-il encore, comme l'an passé, continuer de s'étendre durant tout l'été ? Du côté des scientifiques, on espère la fin de ce cycle infernal, car une chose est sûre : plus un virus circule, plus il mute et plus il parvient à s'adapter à de nouveaux hôtes… comme l'homme.

 
Grippe aviaire : le vison dans le viseur

La sonnette d'alarme est tirée. Si un virus de grippe aviaire déclenche une épidémie dans un élevage de visons en Espagne, la propagation à l'homme est à craindre. Lorsque, à l'automne 2022, des visons d'Amérique ont commencé à mourir de pneumonie dans une ferme du nord-ouest du pays, les autorités sanitaires espagnoles ont d'abord songé au SARS-CoV-2, déjà repéré dans plusieurs fermes dans le monde ces dernières années.

Les tests de laboratoire ont finalement révélé que le coupable était le H5N1, un virus de grippe aviaire. Près de 52 000 animaux ont été abattus. D'ordinaire, ce virus se répand facilement chez les oiseaux sauvages, notamment les goélands argentés. Étant donné que les récepteurs auxquels ce dernier se lie dans les voies respiratoires supérieures des oiseaux sont moins courants que ceux que l'on trouve chez des mammifères, normalement le H5N1 épargne ceux-ci. Cependant, quelques cas ont été rapportés chez des renards, des chats ou des phoques, vraisemblablement à la suite d'un contact avec des oiseaux infectés.

Cette fois, en passant des volatiles aux visons d'élevage, le H5N1 a développé des mutations lui permettant de se transmettre bien plus efficacement entre petits mammifères. Une mutation en particulier inquiète les scientifiques. Il s'agit de celle déjà présente sur le virus de la grippe H1N1 ayant provoqué une pandémie en 2009.

« C'est incroyablement préoccupant. Il s'agit d'un mécanisme clair pour qu'une pandémie H5N1 commence », a déclaré Tom Peacock, virologue à l'Imperial College de Londres dans Nature. Aucun ouvrier agricole n'a été infecté en Espagne, mais la facilité avec laquelle le virus pourrait infecter les humains - ou se propager parmi la population - est inconnue.

Néanmoins, prévient le laboratoire chargé de l'étude par le ministère de l'Agriculture espagnol, le vison pouvant être porteur à la fois des virus de grippe aviaire et des virus de grippe humaine, il est le shaker idéal pour former un cocktail grippal détonant… Si jusqu'à présent quelques cas de transmission entre visons avaient été documentés en Chine, jamais une épidémie de grippe d'une telle ampleur n'avait été observée sur le sol européen. (Eurosurveillance)

 
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