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Publié le par ottolilienthal

Chouchoute du peloton, la caféine excite-t-elle les esprits?...

Rituel d’avant-course et coup de boost nécessaire sur l’étape pour certains, le café est responsable de la nervosité du peloton pour d’autres. Tour d’horizon en bord de route du Tour de Romandie.

Personne n’échappe à la pause-café, la fameuse «coffee ride» très populaire dans le milieu de la petite reine. Elle permet aux coureurs de socialiser lors de leurs sorties d’entraînement, donne parfois aussi un but à l’escapade. Au sein du peloton, le café a la cote. Sur le Tour de Romandie, on le savoure avant la course, comme Antoine Debons. «Un en me levant, un autre juste avant le départ, ce n’est pas excessif, sourit le grimpeur valaisan. Mais j’évite la caféine pendant la course sur des épreuves par étapes comme ici, de peur qu’elle ne perturbe mon sommeil.»

«Je ne consomme pas de café avant la course pour bénéficier du maximum d’effet possible en course»

Yannis Voisard, actuel 9e du Tour de Romandie

Le Jurassien Yannis Voisard, actuel meilleur Suisse sur le Tour de Romandie (9e), a une autre stratégie caféinée. «Je n’en consomme pas avant la course pour bénéficier du maximum d’effet possible en course, explique le coureur de la formation Tudor. Pendant l’étape, je prends juste un gel, qui représente environ 180 milligrammes, ce qui est assez selon moi. Et j’avale ça environ une heure avant l’arrivée.»

Interdite jusqu’en 2004

La boisson doit aussi sa popularité au fait qu’elle dope la performance. Elle était d’ailleurs interdite au-dessus d’un certain seuil jusqu’en 2004 par l’Agence mondiale antidopage et a mis hors-jeu l’Italien Gianni Bugno, convaincu de dopage à la caféine en 1994. Les bienfaits du café sont notamment reconnus pour les activités d’endurance et pour éviter que le cerveau ne se mette en veille.

Un coup de boost dont certains autres coureurs raffolent. En gel ou même en gommes à mâcher. La surconsommation de café laisse un goût amer à ses détracteurs. Elle serait responsable d’une certaine nervosité dans le peloton et pourrait être l’une des raisons des chutes qui ont marqué plusieurs épreuves ces dernières semaines.

«Avoir une bande d’excités au milieu du peloton, ça peut générer des chutes»

Guillaume Martin, coureur français

«Quand certains commencent à prendre des gélules de caféine à haute dose, ça devient problématique, estime Guillaume Martin, au départ de la 2e étape à Fribourg. C’est un excitant, donc avoir une bande d’excités au milieu du peloton, ça peut générer des chutes.» Le coureur français ne déroge pourtant pas à la tradition: un ristretto avalé dans le bus avant de se lancer sur l’étape du jour.

«Mais j’ai entendu parler de chiffres impressionnants dans le peloton, certains consommeraient plus de vingt espressos, s’inquiète le cycliste. Évidemment qu’on ne va pas interdire le café et la caféine, mais on peut peut-être essayer de penser à mettre une limite!» 

«Ça peut paraître surprenant que la caféine ne soit plus interdite par l'AMA (ndlr: l’Agence mondiale antidopage) car elle est reconnue pour améliorer les performances, jugeait récemment Xavier Bigard, le directeur médical de l'UCI dans l’Equipe. Mais c'est parce que sa détection pose problème si on veut éviter les faux positifs ou les faux négatifs, d'ailleurs. Il y a une très grande variabilité entre les individus dans l'assimilation de la caféine. On est incapable de déterminer un seuil admissible pour tout le monde.»

Ou quand le café donne du grain à moudre aux instances.

 
Pierre Bordry, figure de l'antidopage, est décédé

Ancien patron de l'Agence nationale de lutte contre le dopage, Pierre Bordry, qui aura contribué à faire tomber Lance Armstrong, est décédé à l'âge de 84 ans.

Il aura eu une vie bien remplie. Décédé lundi dernier à l'âge de 84 ans, Pierre Bordry aura notamment œuvré en politique, ce haut fonctionnaire assurant entre autres la porte-parole de la présidence de la République à deux reprises, alors qu'il a aussi longtemps été l'un des proches collaborateurs du président du Sénat. Dans le milieu du sport, il s'est fait surtout connaître en tant que président de l'Agence nationale de lutte contre le dopage (AFLD), de 2006 à 2010. Un poste où il est devenu célèbre en contribuant à la chute de Lance Armstrong, qui a fini par se faire retirer ses sept victoires consécutives sur le Tour de France deux années après son départ de l'instance.

 

Les difficultés avec Armstrong

Bordry avait raconté les difficultés à contrôler le coureur américain. "En 2005, les préleveurs devaient demander de multiples permissions avant d'accéder à lui, toujours entouré de gardes du corps. Et on sait tout ce qu'il peut se passer entre le moment de la demande et celui où le préleveur arrive...", confiait-il au Figaro, regrettant l'attitude du Texan lorsque des traces d'EPO avaient été retrouvées a posteriori dans ses urines de la Grande Boucle 1999 : "Il nous dit que l'analyse a été mal faite, que les échantillons sont de mauvaise qualité, que ce ne sont peut-être pas les siens mais il ne veut pas venir les voir, ni même envoyer un expert indépendant, ce qui est très surprenant..."

En conflit avec le ministère

Et alors qu'Armstrong, finalement épinglé en 2012, saluait ensuite ironiquement le départ du patron de l'AFLD, ce dernier, en conflit avec la Fédération internationale de cyclisme, mais aussi avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui lui reprochait de se plaindre publiquement du manque de moyens financiers mis à sa disposition, avait donc jeté l'éponge après cinq années. "La lutte antidopage va mal en France", avait lâché Bordry avant de s'en aller.

https://sports.orange.fr/cyclisme/article/pierre-bordry-figure-de-l-antidopage-est-decede-exclu-CNT000002bL6aU.html

Cyclisme : "J'ai gagné dans les conditions de l'époque", affirme Jan Ullrich dans un documentaire sur ses affaires de dopage et sa descente aux enfers
Un documentaire sur l'ancien champion de cyclisme, Jan Ullrich, sort mardi sur Amazon. Son parcours, sa chute et ses problèmes de dopage… L'Allemand avoue notamment pour la première fois s'être dopé avant de remporter le Tour de France 1997.
 

Jan Ullrich est le premier Allemand à avoir remporté le Tour de France, en 1997. Pour la première fois, l’ancien cycliste professionnel reconnaît s’être dopé avant cette victoire. Adulé dans son pays, il était considéré comme un athlète d’exception jusqu’à sa chute et les affaires de dopage. Un documentaire, qui sort mardi 28 novembre sur Amazon, fait le récit de la vie du champion déchu qui s’apprête à fêter ses 50 ans. 

Quand il rejoint l'équipe Deutsche Telekom en 1995, Jan Ullrich s'étonne de voir ses coéquipiers si performants. "J'ai d'abord pensé que je devais m'entraîner encore plus dur. J'ai cherché la faute chez moi", confie le cycliste. Ullrich, 22 ans, va vite comprendre que pour décrocher des podiums, il doit faire comme les autres : il prend de l'EPO pour la première fois en 1996.

"Je suis entré dans le système. Ma carrière aurait été terminée si je ne l'avais pas fait"

Jan Ullrich, ex-coureur cycliste

dans le documentaire qui lui est consacré

Pour défier son grand rival Lance Armstrong, Ullrich manipule son corps et ses performances. En 2006, c'est la chute sportive avec les premiers soupçons de dopage et bientôt, physique, le coureur est alors exclu de son équipe. C'est là que débute une longue descente aux enfers. "J'ai commencé à boire de l'alcool, explique-t-il. Puis j'ai ajouté du whisky à des alcools légers comme le vin. Et quand ça ne suffisait plus, j'ai ajouté de la cocaïne. La prochaine étape aurait été la mort".

Jan Ullrich va longtemps garder le silence sur ces années de dopage. Sur la chaîne ARD, il dit sa peur d'être banni du monde du cyclisme : "J'ai tellement aimé le cyclisme que je ne voulais en aucun cas passer pour un traître en faisant des aveux. Qui aurais-je aidé ? Est-ce que j'aurais pu renverser ce système ?"

Aidé par une thérapie, Jan Ullrich se dit soulagé de livrer sa vérité. Avec sa confession, redoute-t-il d'être privé de son titre dans le Tour de France 1997 ? Il se considère comme le vainqueur légitime. "J'ai gagné dans les conditions de l'époque", estime l'ancien coureur cycliste.

 

« Cocaïne en masse », « whisky comme de l'eau »... Jan Ullrich revient sur sa descente aux enfers

Alors que Jan Ullrich fêtera ses 50 ans en décembre, une série documentaire revient sur son parcours, disponible fin novembre sur Prime Video.

« J'ai pris de la cocaïne en masse, j'ai bu du whisky comme de l'eau, jusqu'à être proche de la mort » : dans un documentaire d'Amazon Prime disponible fin novembre, l'ancien cycliste Jan Ullrich revient sur sa descente aux enfers il y a cinq ans.

 

La série de quatre épisodes consacrée à Jan Ullrich, vainqueur du Tour de France en 1997, et intitulé « Der Gejagte » (« La proie »), sera disponible sur Amazon Prime le 28 novembre, quelques jours avant les 50 ans du cycliste, le 2 décembre.

« Une immense chute »

Ullrich y évoque son « immense chute », il y a cinq ans, et son « chemin de Compostelle personnel ». « C'était la vie ou la mort. Je n'allais vraiment pas bien. J'ai pris de la cocaïne en masse, j'ai bu du whisky comme de l'eau, jusqu'à être proche de la mort », reconnait-il.

Désormais, « le plus important pour moi, c'est de ne plus vouloir aller rechercher les limites pour le reste de ma vie, mais au contraire de trouver le bon équilibre », a expliqué le natif de Rostock lors de la présentation du documentaire à Munich, pour sa première apparition en public jeudi.

Il a estimé avoir « suffisamment testé les limites, autant vers le haut que vers le bas. Je n'ai plus besoin de ça ». « Vingt ans plus tard, on reconnait les erreurs que l'on a faites », a-t-il affirmé.
Pour le documentaire, le cycliste est remonté sur le vélo et est revenu sur les théâtres de ses grands exploits à la fin des années 1990 et au début des années 2000.

« L'objectif était que je replonge dans le passé, que je revienne sur les lieux où j'ai gagné des grandes courses, mais aussi là où j'ai fait des erreurs, qui m'ont fait grandir », explique Ullrich, qui livre ainsi toute son histoire.

L'ombre du dopage

L'Allemand a vu la fin de sa carrière assombrie par le dopage. Exclu de la Grande Boucle en 2006 à la veille du départ, il a été convaincu de dopage un an plus tard par le Tribunal arbitral du sport (TAS) et l'ensemble de ses résultats obtenus après mai 2005 ont été annulés. Il finira par reconnaître en 2013 avoir eu recours à des produits dopants. « Ce serait faux de dire que je n'ai trompé personne. Pour moi, j'étais concentré sur mes adversaires, mais les fans en font évidemment partie », dit-il.

Ullrich espère ainsi que « les spectateurs, les supporters, les personnes qui verront cela, pourront un peu se mettre à ma place ». « Je me sens plus léger et j'ai fait la paix avec mon passé », a ajouté Ullrich, qui a confié avoir retrouvé le plaisir de faire du vélo avec ses enfants.

La rédaction avec AFP

 

https://www.lejsl.com/sport/2023/09/08/cocaine-en-masse-whisky-comme-de-l-eau-jan-ullrich-revient-sur-sa-descente-aux-enfers

Lance Armstrong avoue s'être dopé dès le début de sa carrière, en 1992

Lance Armstrong en dit plus. Déchu de ses sept victoires sur le Tour de France, l’Américain avait reconnu s’être dopé en 2013. Dans un documentaire intitulé « Lance » et diffusé sur ESPN les 24 mai et 1er juin prochains, il raconte quand tout cela a débuté, et pourquoi. Dans un extrait publié par la chaîne américaine, Armstrong – ainsi que de nombreux anciens coéquipiers comme Hincapie, Hamilton ou Vaughters – répond à la question « La première fois que vous vous êtes dopé, quel âge aviez-vous ? ». « J’avais probablement 21 ans », confie-t-il. Ce qui nous ramène à 1992, sa première année en tant que coureur professionnel, chez Motorola.

Dans ce documentaire de quatre heures, Armstrong explique aussi avoir eu recours à partir de 1995 aux services du docteur Michele Ferrari (médecin exclu à vie) pour utiliser de l'EPO. « Nous avions déjà essayé la cortisone, un carburant peu puissant, mais l’EPO était d’un tout autre niveau, explique-t-il. Les avantages en termes de performances étaient si importants que le sport est passé d’un dopage assez léger, qui a toujours existé, à ce carburant de fusée. C’était la décision que nous devions prendre. J’en avais besoin et j’en ai pris. Ce fut toujours ma propre décision. »

 

Lance Armstrong se lâche: «Je ne changerais strictement rien à ce que j'ai fait si c'était à refaire»

 

 

Ç’a au moins le mérite d’être clair. L’Américain Lance Armstrong, roi déchu du cyclisme professionnel après avoir reconnu s’être dopé, a assuré qu’il n’avait aucun regret et qu'il referait tout ce qu'il a fait pour gagner sept éditions du Tour de France.

« Je ne changerais strictement rien à ce que j’ai fait si c’était à refaire, je ne changerais pas tout ce qu’il m’est arrivé », a déclaré Armstrong, dans un entretien qui sera diffusé le 29 mai par la chaîne américaine NBC Sports. « En premier lieu, je ne changerais pas tout ce que j’ai appris. Je n’aurais rien appris si je n’avais pas agi comme je l’ai fait. Il n’y aurait pas eu d’enquête et pas de sanctions si je n’avais pas agi comme je l’ai fait », a poursuivi l’ancien leader des équipes US Postal et Discovery Channel qui avait déjà tenu des propos similaires par le passé.

« Si je me dope et si je ne dis rien, rien de tout cela ne serait arrivé, rien du tout. C’est comme si c’était ce que je voulais, je voulais qu’on m’attrape, j’étais une proie facile », a souligné Armstrong.

Le « système de dopage le plus sophistiqué »

L’Américain qui a fait la loi sur le cyclisme professionnel dans les années 2000, a remporté sept éditions consécutives du Tour de France de 1999 à 2005. Mais il a été dépossédé de ses victoires après avoir écopé d’une suspension à vie en 2012 à la suite d’une enquête ouverte par l’Agence américaine antidopage (Usada) qui a établi qu’il était à la tête du « système de dopage le plus sophistiqué, le plus professionnel et le plus efficace de l’histoire du sport ».

En 2013, il a reconnu s’être dopé durant toute sa carrière dans un entretien très suivi accordé à la star de la télévision américaine Oprah Winfrey. « Nous avons fait ce que nous devions faire pour gagner, ce n’était pas légal, mais je ne changerais rien de ce qu’il s’est passé, que ce soit perdre un sacré paquet d’argent ou passer du statut de héros à celui de zéro », a conclu Armstrong, aujourd’hui âgé de 47 ans.

 

M.D. avec AFP

Le sulfureux juge de l'affaire Festina retrouvé mort
 
 

 

L’ancien magistrat Patrick Keil, connu pour avoir instruit l’affaire Festina, l’un des plus gros scandales du dopage dans le cyclisme, a été retrouvé mort par les sapeurs-pompiers chez lui à Roubaix (Nord) samedi à l’âge de 55 ans.

Pas de caractère suspect "a priori"

Les secours ont indiqué avoir été alertés vers 15h30 par des personnes qui s’inquiétaient de ne pas réussir à le joindre et l’ont retrouvé mort à son domicile.

Il ne répondait plus aux appels et il s’agirait "a priori" d’une "mort naturelle". Il n’y a "visiblement pas de caractère suspect en premier lieu", selon les enquêteurs.

Patrick Keil était le juge d’instruction dans l’affaire de dopage Festina, pour laquelle il avait renvoyé dix prévenus devant le tribunal, dont la star du cyclisme Richard Virenque.

Après ce succès, Patrick Keil devient substitut du procureur à Carcassonne. Mais il n’est plus le même.

Corrompu puis condamné

Ainsi, en 2008, devenu substitut du procureur à Montpellier, il accepte d’informer, contre rémunération, un dentiste de l’avancement d’une procédure le concernant, un contentieux avec la Sécurité sociale.

Il est révoqué de la magistrature en 2009 et le tribunal correctionnel de Paris le condamne en 2012 dans cette affaire à un an de prison avec sursis pour corruption passive de magistrat et de violation du secret professionnel.

Lors de son procès en 2012, il avait raconté comment il était tombé dans l’alcoolisme, fragilisé par un manque de valorisation dans son travail, des difficultés financières et surtout la séparation d’avec son épouse.

"Clochardisé" et isolé

Pris à la gorge par une pension alimentaire à verser et ses propres dépenses, il "se clochardise". Au sein de la magistrature, personne ne lui "tend la main", avait-il aussi expliqué à ce procès. Une chute dont il avait aussi fait le récit dans son livre "Du barreau aux barreaux", paru en 2009.

L'explosive affaire Festina

L’affaire Festina éclate en 8 juillet 1998, lorsque les douanes interceptent une voiture siglée Festina à la frontière franco-belge de Neuville-en-Ferrain (Nord), conduite par un soigneur de l’équipe, Willy Voet, et découvrent un stock de produits dopants.

Deux jours plus tard, une information judiciaire est ouverte, confiée à Patrick Keil.

L’affaire ne connaîtra son épilogue judiciaire qu’à la fin de l’année 2000. Avec la relaxe pour Virenque, le seul coureur poursuivi qui a fini par avouer le dopage devant le tribunal de Lille, après des dénégations obstinées durant l’instruction.

Et la condamnation à des peines de prison avec sursis pour le directeur sportif Bruno Roussel et Willy Voet.

Bruyneel, ancien directeur sportif d'Armstrong suspendu à vie
 
 

 

 
 

Le Belge Johan Bruyneel, ex-directeur sportif de la star déchue du cyclisme Lance Armstrong, a écopé mercredi d'une suspension à vie de toute activité sportive par le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour son rôle dans le système de dopage mis en place autour de l'ancien leader des équipes US Postal et Discovery Channel.

Bruyneel, complice d'Armstrong lorsque l'Américain a remporté ses sept victoires consécutives dans le Tour de France (1999-2005) qui lui ont été retirées après sa chute pour dopage, avait écopé en 2012 d'une suspension de dix ans par l'Association américaine d'arbitrage qui prononce les sanctions dans les affaire de dopage.

L'Agence mondiale antidopage avait fait appel de cette sanction et réclamait une suspension à vie.

Dans son jugement, le TAS indique que "il ne voyait aucune raison pour laquelle cette sanction (à vie) ne soit pas prononcée dans cette affaire en raison de l'implication active de M. Bruyneel dans le dopage systématique dans le cyclisme sur plusieurs années".

Le TAS a également accru les sanctions visant deux complices espagnols de Bruyneel et d'Armstrong, un médecin Pedro, Celaya Lemaza, et un soigneur, Pepe Marti, respectivement suspendus à vie et pour quinze ans.

Dans une lettre ouverte publiée sur son compte Twitter, Bruyneel a "reconnu et complètement accepté les nombreuses erreurs faites dans le passé".

"Il y a beaucoup de choses que j'aimerais avoir fait différemment et il y a certains actes que je regrette profondément. La période que j'ai vécue comme coureur puis comme directeur sportif était très différente de ce qui se passe maintenant", a-t-il expliqué.

- "Aider mon sport" -

"Nous étions tous des enfants de notre époque face aux pièges et tentations qui faisaient partie de la culture de ce temps-là, nous ne prenions pas toujours les bonnes décisions", s'est défendu Bruyneel, âgé de 54 ans.

Celui qui a remporté durant sa carrière de coureur, sous la conduite du sulfureux Manolo Saiz deux étapes dans le Tour de France et a porté pendant une journée le célèbre maillot jaune, a toutefois tenu à régler ses comptes avec l'USADA, l'agence américaine antidopage qui l'a fait tomber avec Armstrong en 2012.

"En dépit de la décision du TAS, je maintiens avec vigueur ma position selon laquelle l'USADA n'a aucune autorité légale sur moi (...) et de fait n'a aucun pouvoir pour lancer une procédure contre moi et par conséquent ne peut pas me suspendre", a-t-il estimé.

Et Bruyneel de conclure de façon incompréhensible au regard de sa suspension: "Mon but et mon désir restent toujours de contribuer et d'aider mon sport à grandir et de le rendre meilleur dans les années à venir".

L'AMA a salué par la voix de son directeur général Olivier Niggli la décision du TAS: "Les sanctions prononcées par l'AAA n'étaient pas assez fortes et nous réclamions plus au nom du sport propre et pour protéger le cyclisme".

Le patron de l'USADA Travis Tygart, à l'origine de la chute du système Armstrong, a rappelé qu'il avait fallu "faire des efforts difficiles pour que la vérité éclate totalement".

"Notre rôle est de rechercher la justice même quand la route est longue et exposée aux vents, car c'est exactement ce que les sportifs propres attendent de nous et méritent", a-t-il noté, tout en regrettant que Bruyneel et ses complices "avaient tiré toutes les ficelles possibles pour éviter la vérité".

"C'est encore un exemple puissant qui montre qu'il est important de respecter les règles et que le dopage n'est jamais justifié et toujours inexcusable", a conclu Tygart.

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«La lutte antidopage tue de nombreux cyclistes»
Il y a vingt ans, Christophe Bassons était rejeté par le peloton en raison de ses prises de position contre le dopage. Depuis, il voit les cadors de l’époque, comme Jan Ullrich, sombrer les uns après les autres. Retrouvez ici notre interview parue dans Le Matin Dimanche.
Même si le temps lui a donné raison, Christophe Bassons ne nourrit aucun sentiment de vengeance envers ceux qui l’avaient rejeté. (DR)

Même si le temps lui a donné raison, Christophe Bassons ne nourrit aucun sentiment de vengeance envers ceux qui l’avaient rejeté. (DR)

 

 

 
  
 
 
 
 
 
 

Tour de France 1999. Le cyclisme tangue, secoué par la tempête de l’affaire Festina qui a éclaté un an plus tôt. Dans la tourmente, un coureur brise l’omerta: Christophe Bassons. Son nom ne ronfle pas. Pourtant, l’ensemble du peloton se ligue contre lui. Vingt ans plus tard, les stars de l’époque font toujours l’actualité. Mais celle des faits divers.

Il y a quelques jours, l’Allemand Jan Ullrich a été interné après une tentative d’homicide sur une prostituée. Avant lui, d’autres cadors ont dévissé, comme Marco Pantani et Frank Vandenbroucke, morts dans des chambres d’hôtel glauques, au milieu de stupéfiants. «Le Matin Dimanche» a demandé à celui que le milieu appelait «Monsieur Propre» quel regard il portait sur ces destins tragiques. Étonnantes confidences.

 

Comment avez-vous appris l’arrestation de Jan Ullrich?

J’ai lu la nouvelle sur Facebook. Elle a été souvent partagée. Mais je n’ai pas cherché de détails.

Cela ne vous fait ni chaud ni froid?

Au contraire! Cette affaire m’a replongé dans mes réflexions sur le dopage. Je me bats depuis des années pour que l’on arrête d’affirmer que le dopage est dangereux pour la santé. Le danger, c’est la célébrité. Qui est mort de dopage? Mis à part Simpson, très peu de coureurs. Par contre, beaucoup sont morts de la lutte antidopage. De nombreuses vedettes, contrôlées positives, ont été rejetées, puis ont sombré dans la dépression et la toxicomanie. Ces gens étaient adulés et, d’un coup, ils ne valent plus rien. Voilà d’où viennent les dégâts. Le comble, c’est que l’on est incapable de les anticiper.

Mais ne sont-ils pas responsables?

Le rejet n’est pas la solution. Il faudrait plutôt profiter de leurs expériences négatives et, après les avoir sanctionnés, les revaloriser, car ils ont beaucoup à apporter en termes de prévention. Cela permettrait aussi de les protéger. À l’époque des aveux d’Armstrong, le public a été surpris que je ne sois pas vraiment content. La vérité est que je craignais que Lance nous fasse une «Pantani». Qu’il se pende dans une chambre, parce qu’il était en dépression.

Pourquoi cette compassion?

Ça me touche d’autant plus que c’est lié à ce qui m’a permis de résister à une époque où tout le monde se dopait.

Expliquez-nous!

Même si tout le monde se dopait, j’étais persuadé d’avoir raison. Je savais que j’avais contre moi des cyclistes qui avaient besoin de gagner pour exister, ce qui est malheureux. Ils avaient besoin d’argent, d’être aimés, de prouver qu’ils pouvaient réussir, etc. Il y a toute une série de bonnes raisons de se doper. Le dopage est toujours la solution à un problème. J’avais la chance d’être heureux sans avoir besoin de gagner. Donc, je me sentais plus avantagé que victime du système. Pour moi, les victimes, c’était eux. Déjà. C’est pour cela que ces drames me touchent.

Cette succession de drames pourrait-elle se répéter avec la génération actuelle?

Totalement. Parce que ces drames ne découlent pas de la prise de produits, mais de la starisation. La réussite vous apporte une reconnaissance générale. Le jour où vous arrêtez, vous n’êtes plus rien. Le dopage ne fait qu’accentuer la chute, car il vous permet de vivre dans un monde anormal.

C’est-à-dire?

Un monde au-dessus des lois, hyperprotégé, qui rend dépendant. Quand les athlètes se retrouvent seuls, leur vie vole en éclats. Ils se retrouvent coincés dans une maison avec leur épouse. La plupart se séparent, car ils sont insupportables. C’est une situation compliquée à vivre qui n’est pas due au dopage, mais à la starisation.

Il n’y a vraiment aucune dépendance aux substances?

Peut-être, mais pas aux substances dopantes! Le vrai dopage, comme l’EPO ou les hormones de croissance, ne se prend pas sans intérêt sportif. Vous ne devenez pas «addict» à ces produits.

Alors auxquels?

La première fois que l’on m’a proposé des produits interdits, c’était un jour de l’an, dans un sous-sol. On m’a tendu la seringue de pot belge (ndlr: mélange d’amphétamines, d’antalgiques, de caféine, d’héroïne, de cocaïne, etc.) et on m’a dit: «Allez Babasse, ce soir, tu vas enfin entrer dans la famille.» Cela signifie que pour faire partie du groupe, tu dois te droguer. Le pot belge mélangé au Stilnox (ndlr: somnifère) auxquels étaient accros Vandenbroucke, Gaumont et les autres, c’était pour la fête. Le mélange les menait dans une euphorie totale. Mais ce n’était pas pour être performant.

Ce besoin d’appartenance est-il spécifique au cyclisme des années 90?

Ce showbiz existe partout autour du sport de haut niveau. Ces rites d’appartenance, tu les retrouves par exemple dans le rugby et ses troisièmes mi-temps. À un moment, si tu ne bois pas d’alcool avec les autres, tu vas à l’encontre de ce fameux esprit d’équipe. C’est aberrant.

Il n’y a pas de choix?

Non. Si tu ne suis pas, tu es rejeté. Je n’ai jamais voulu être formaté. Je suis resté fidèle à mes convictions, parce que je souhaitais ne rien cacher à mon épouse. D’ailleurs, pour le sexe, c’était pareil! On vous rejetait si vous ne couchiez pas avec des miss ou des prostituées. Vous passiez pour le petit saint anormal. C’est une culture qui engendre une bonne part des problèmes observés plus tard.

Le peloton vous a volé une carrière prometteuse. Ne vous sentez-vous pas vengé par le destin?

Pas du tout. Tous ces pauvres types qui m’ont volé des victoires m’ont rendu plus fort. Je ne serais pas la personne que je suis si je n’avais pas été dans ce monde. Le fait d’évoluer dans un milieu où les gens trichaient, ne respectaient pas les jeunes, mentaient, n’assumaient pas, tout cela ne pouvait que m’aider à m’aimer. Leurs actes m’ont permis de réfléchir. Je n’ai jamais critiqué ceux qui se dopaient. J’ai voulu chercher à comprendre pourquoi ils agissaient ainsi. Je me suis rendu compte qu’ils comblaient un manque. Je ne peux donc pas nourrir un sentiment de vengeance. Au contraire. Parfois, je culpabilisais de dénoncer, parce que je leur faisais du mal. Quand je parlais, ils voyaient leur face sombre. Ils avaient fait un choix. Ce n’était peut-être pas le bon, mais leurs actes étaient nécessaires pour, par exemple, faire vivre une famille. Et moi, j’en remettais une couche en leur faisant comprendre qu’ils n’étaient pas forcément heureux.

Vous êtes sérieux?

Oui! Je me suis toujours considéré comme chanceux dans cette histoire. Évidemment sur le coup, c’est dur. Vous le vivez mal. J’ai fait de la dépression. Mais avec le recul, je me dis que j’ai fait le bon choix. Certes, j’aurais connu plus de succès dans un cyclisme sans dopage. Mais que m’auraient apporté les résultats comparés à la richesse de ce vécu, de ces moments où vous défendez des valeurs. Vous grandissez beaucoup quand vous défendez des idées. Ne pas se doper n’est pas si compliqué. Cela le devient quand vous vous engagez pour vos valeurs à l’encontre de celles d’un milieu. (nxp)

Greg LeMond : "Armstrong m'a fait perdre 12 ans de ma vie"

 

 

C'était en juillet dernier, à Pau. Greg LeMond, 54 ans, né à Lakewood, en Californie, nous a reçus à son hôtel, lors du premier jour de repos du Tour de France où il animait pour la deuxième année consécutive l'émission LeMond on Tour sur Eurosport. Un exercice aux débuts difficiles. « J'étais nerveux. Je n'avais jamais fait de télévision avant, et je n'aimais pas entendre ma voix. » Lemond semblait heureux. Simplement d'être là, sur ce Tour qu'il a gagné trois fois (1986,1989,1990), la deuxième fois, de 8 secondes devant Laurent Fignon au terme d'un duel homérique sur les Champs-Élysées (cf vidéo plus bas). Un Tour qu'il a boudé pendant les années Armstrong, son ennemi juré. « Ma femme suivait la course à la télé, mais moi je ne pouvais pas. Il y a eu l'affaire Festina, l'EPO, et là, Armstrong : je n'avais plus ma place dans ce sport », explique-t-il, encore marqué par la très longue bataille médiatico-judiciaire qu'il a livrée pendant douze ans avec Lance Armstrong dont il dit « qu'il a tenté de l'écraser ». Il revient sur cet épisode douloureux et, bien sûr, sur sa cohabitation tumultueuse avec Hinault. Et nous livre un diagnostic sans complaisance sur son sport.

Le Point.fr : Vous avez fait votre retour sur le Tour l ' année dernière après des années d ' absence. Est-ce simplement Armstrong qui vous a tenu éloigné de cet événement ?

 

Greg LeMond : Parce qu'après l'épisode Armstrong, je ne sentais plus en moi la passion du vélo. Rien n'avait changé après l'affaire Festina. Et comme rien n'avait changé, je n'ai pas voulu participer à tout ça. Après 2013, Laurence Schirrecker et Éric Boyer d'Eurosport cherchaient un ambassadeur du cyclisme. Ils ont voté et mon nom est arrivé en premier. Pendant six mois, ils ont essayé de me convaincre d'accepter. Je n'arrêtais pas de dire non, je ne voulais pas en être. Il faut dire que la NBC m'avait déjà offert un poste en janvier 2012 alors qu'Armstrong faisait encore l'objet d'une enquête criminelle. J'avais mis le producteur en garde : il renoncerait à sa proposition à la minute où Armstrong en prendrait connaissance. Il m'a répondu : « Oh, mais ils sont déjà venus nous voir ! » J'avais décidé d'accepter pour revenir tout doucement, mais ils ne m'ont jamais rappelé. J'ai compris qu'Armstrong avait réussi à les influencer.

Armstrong se considère toujours comme septuple vainqueur du Tour de France. Selon vous, a-t-il déjà remporté une étape ou un Tour de France ?

Non. Selon l'UCI et le Tour de France, il n'a rien remporté du tout. Ils ont des preuves contre lui. Moi, je considère que si un coureur termine 20e d'une course en étant propre à 100 % alors que les dix-neuf qui le précèdent ont pris des substances dopantes, alors c'est lui le vainqueur.

Que s'est-il passé exactement avec Armstrong ?

 

Armstrong est allé chez Oakley, Giro… des entreprises que j'avais aidées à démarrer, à devenir célèbres. Il a même embauché mon mécanicien ! Quand j'ai pris ma retraite, en 1994, le jour où j'ai arrêté le Tour après seulement six jours de course, Armstrong a appelé ma femme et lui a dit qu'il souhaitait louer notre maison. Kathy a répliqué qu'elle n'était pas à louer et il a répondu : « Greg est foutu. Il est cuit. Il ne courra plus jamais. » C'était effrayant. Il est obsédé par moi. Je continue de penser que je n'aurai jamais la paix ! (rires). Je ne le comprends pas. J'adorerais pouvoir le comprendre. Je crois que ce serait intéressant pour moi. Ça pourrait l'aider, aussi. Si je devais lui donner des conseils, je lui recommanderais d'arrêter de faire ce qu'il fait en ce moment. Je veux dire, son comportement n'est pas défendable. Un jour, peut-être que je lui parlerai, que j'essayerai de résoudre ce problème. Mais je ne sais pas s'il est capable de changer. Je garde un goût amer de la fin de ma carrière. Il a essayé de m'enlever tout ce que j'avais. Mon business, entre autres. Mais il n'a pas réussi. Il a essayé pendant douze ans. J'ai perdu douze années de ma vie à cause de lui.

Pourquoi Armstrong est-il si obnubilé par vous ?

 

Je crois qu'il a une sorte de complexe vis-à-vis de son père. Il n'a pas eu de père. On peut parler de relation d'amour-haine. Il veut être comme moi, mais il me déteste à la fois. En 1986, quelqu'un m'a envoyé une vidéo dans laquelle on voit Armstrong vêtu d'un maillot La Vie Claire [l'ancienne équipe cycliste de Greg et ancêtre de l'équipe Toshiba], d'une casquette Oakley, exactement comme moi. Je l'ai rencontré trois ou quatre ans plus tard, je l'ai peut-être insulté sans le savoir, je ne sais pas. Quand il est passé pro, on lui a dit qu'il était le nouveau LeMond, il s'est énervé. « Au diable LeMond, je suis le nouveau Armstrong. » Je crois qu'il a vu à la fois la gloire et l'argent à travers ma victoire du Tour de France. Et il s'est dit que c'est ce qu'il voulait être, et qu'il ferait n'importe quoi pour y arriver. Moi je crois qu'il n'en avait pas le talent. En 2001, je me souviens qu'il m'avait dit : « Oh, c'est bon, tu as pris de l'EPO, tout le monde en prend ! » Il avait ajouté que sa victoire en 1999 était un miracle, comme la mienne. J'avais répondu que la mienne n'en était pas un, puisque j'avais gagné avec huit secondes d'écart et que si j'avais pris de l'EPO, j'aurais gagné avec huit minutes. Il m'a avoué qu'il se dopait. Mais je crois qu'il s'est autopersuadé que je me dopais aussi. Il était dans l'équipe américaine Motorola, et je crois que son attitude trahissait une grande jalousie. Tout ça dépasse l'entendement. Il ne m'aimait pas, et puis il a voulu que l'on se rapproche juste avant de remporter son premier Tour de France. En 1998, il savait qu'il allait gagner. Il a voulu que l'on devienne amis juste pour me manipuler.

Et Hinault, c ' était toujours facile de le comprendre ?

 

Croyez-le ou non, Hinault était un bon coéquipier. Je me souviens de la fois où il s'est rendu chez moi avec [Cyrille] Guimard en novembre 1980. J'avais 19 ans, je venais de signer mon contrat chez Renault, j'étais encore un amateur, et le meilleur coureur du monde, le Mohammed Ali du vélo, allait jusque dans le Nevada pour me voir : c'était exceptionnel ! On allait courir ensemble. Il traitait très bien ses coéquipiers. Il était loyal avec eux. Je me souviens de lui partageant les gains des prix qu'il avait remportés avec le reste de l'équipe. Son attitude m'a surpris sur le Tour 1986 - où LeMond remporte le Tour malgré Hinault, NDLR) parce qu'il était comme mon frère. Mais je ne lui en veux pas du tout. Je me dis surtout qu'il était sous l'influence de Tapie et qu'il subissait la pression de son sponsor. Je crois qu'Hinault aurait été très bien influencé par une personne comme Guimard cette année-là. Après tout, il avait remporté cinq Tour, une sixième victoire l'aurait fait entrer dans le livre des records. Mais je l'aime bien. Je n'ai jamais eu de problèmes avec les coureurs en général.

À propos d ' Hinault, il s ' est dit sceptique au sujet des vélos à moteur dans le peloton. Et vous ?

J'étais comme lui. Et puis j'en ai essayé un. Je sais que ça existe puisque je l'ai testé. Dans les journaux, on lit parfois que personne ne les utilise dans le peloton. Mais on pensait aussi que personne ne se dopait ! Moi aussi j'ai été choqué quand tout le monde a dit que [Fabian] Cancellara avait gagné le Tour des Flandres grâce à un moteur dans son vélo en 2010. Je me souviens avoir pensé : « N'importe quoi ! » je n'y croyais pas. Et puis, j'ai couru sur un vélo électrique classique, d'une vingtaine de kilos. J'étais sidéré. J'allais plus vite qu'avec le plus léger des vélos. Si on s'y connaît en physiologie, ce qui est un peu mon cas, on sait que les avantages liés à l'utilisation de ces vélos sont trop grands pour prendre le sujet à la légère. Je suis convaincu qu'on se sert de ces vélos dans le peloton. Et je pense que tout le monde doit prendre ce problème au sérieux : de l'UCI au Tour de France en passant par la police. Pour moi, si un seul coureur utilise un vélo à moteur, c'est déjà trop. Il arnaque tous les autres. C'est comme avec le dopage : si un coureur se dope et s'en sort sans problème, les autres se demandent pourquoi ils ne le feraient pas aussi. C'est comme ça qu'on se retrouve avec un peloton entièrement motorisé. D'autant que c'est très simple à contrôler. Et même si la machine nécessaire aux contrôles coûte 2, 5 voire 10 millions de dollars : ça vaut le coup ! Il faut une tolérance zéro. L'UCI a déclaré que si un coureur se faisait prendre avec un moteur dans son vélo, l'amende s'élèverait à un million d'euros plus six mois de suspension. À l'avenir, il faudrait mettre en place une sorte de dépôt de garantie. S'ils se font prendre : c'est 10 millions d'euros.

Comment en finir avec la triche dans le cyclisme ?

Dans le passé, quand un cycliste avouait qu'il était dopé, il était banni du cyclisme. Ce qui n'encourageait pas les coureurs concernés à se confier et engendrait une omerta. Il faut du courage à un coureur pour avouer qu'il s'est dopé ou qu'il circule sur un vélo motorisé. Si on se replonge dans l'histoire du cyclisme, c'est toujours les mêmes médecins, les mêmes directeurs… Je crois que les « repentis » devraient bénéficier d'une deuxième chance. Pour que l'on évince les personnes corrompues de ce sport et que les coureurs puissent revenir après six mois ou un an d'absence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

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