éloge du ventilateur...

Publié le par ottolilienthal

Plaidoyer pour un appareil simple, écologique et plus efficace qu’il n’y paraît pour refroidir le corps humain par ces temps de grosse chaleur.

 

 

 

Au cours des prochains jours, vous allez peut-être craquer. Clim ou ventilateur? Avant d’opter pour le luxe «à l’américaine» avec un appareil coûteux qui ne fonctionnera que quelques jours par an, considérez les arguments du ventilateur. Une solution à 30 euros, simple, légère et sans installation...

 

Comment un simple ventilateur peut-il concurrencer les appareils sophistiqués? En exploitant certaines caractéristiques thermiques du corps humain à la place du travail mécanique effectué par le climatiseur (le principe est que la clim transfère la chaleur dans les deux sens, soit vers l’intérieur pour le chauffage, soit vers l’extérieur pour la réfrigération).

 

Un ventilateur se borne à faire circuler l’air. Son hélice aspire l’air à l’arrière et le propulse à l’avant. Pour en profiter, le corps humain doit se trouver à l’intérieur du flux ainsi créé. Que se passe-t-il alors? Deux phénomènes simples.

 

L’intérieur du corps humain se trouvant à la température de 37°C, la peau se trouve soumise à une température comprise entre 37°C et la température ambiante. L’air étant un mauvais conducteur thermique, le refroidissement de la peau s’effectue d’autant plus mal que l’air ambiant est chaud. La couche d’air chauffée directement par la peau reste donc à une température d’autant plus élevée que l’air ambiant est chaud.

 

 

Le ventilateur agit alors comme le vent. Ce vent qui, l'été, nous apporte une douce fraîcheur malgré un soleil de plomb. Mais l’air du ventilateur, lui, vient... de la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Pourtant, il souffle la couche d’air chauffée par la peau qui se retrouve ainsi en permanence à la température de l’air ambiant. De quoi gagner la différence avec 37°C. Ce qui n’est pas négligeable. Lorsqu’il fait 30°C dans une pièce, comme au moment où j’écris ces lignes, la chaleur, insupportable sans ventilateur, l’est nettement moins grâce à ce souffle permanent, même à 30°C.

 

Le second effet de la ventilation est lié, comme dans les appareils de réfrigération, au phénomène d’évaporation. Lorsqu’il fait chaud, les pores de la peau du corps humain secrètent un liquide, la sueur, composée essentiellement d’eau, de minéraux (sodium, potassium, calcium, magnésium...), de lactate et d’urée.

 

La fonction de la transpiration est de réguler la température du corps humain afin qu’elle ne s’élève pas trop au dessus de 37°C. C’est pour cette raison que l’on ne transpire que lorsqu’il fait chaud ou que certains sentiments, comme la peur ou l’anxiété, font monter la température interne.

 

Contrairement à ce que certains pensent (si, si...), la sueur ne transporte pas la chaleur de l’intérieur du corps vers l’extérieur. La nature est plus astucieuse et nous permet de nous refroidir sans nous vider de notre eau.

 

C’est le phénomène d’évaporation de la sueur qui assure la réfrigération du corps humain. En effet, lorsque l’eau passe de l’état liquide à l’état gazeux, elle consomme de l’énergie calorifique. Cela signifie qu’elle absorbe de la chaleur suivant la loi de variation d’enthalpie. On parle également de chaleur latente de vaporisation. C’est pour cela que nous ressentons une fraîcheur parfois très forte sur la peau lorsque nous transpirons. Nous évacuons en effet 580 Kcal par litre de sueur.

 

L’air du ventilateur assure une évaporation permanente de la sueur, au point que l’on cesse de transpirer de façon visible. Inconvénient: une déshydratation qui peut ne pas être perceptible mais qu’il faut pallier en buvant régulièrement de l’eau.

 

C’est ainsi qu’un simple ventilateur devient une machine à réfrigérer le corps humain grâce à la participation active de ce dernier. Il coûte moins cher à l’achat et consomme moins d’électricité. C’est donc une solution écologique.

 

Choisissez de préférence un modèle qui se pose sur le sol. Mieux vaut, en effet, un courant d’air ascendant qui touche la plus grande partie du corps. Si vous transpirez peu, humidifiez votre peau à l’aide d’un gant de toilette mouillé. Mais pas trop, car attention au coup de froid...

 

Michel Alberganti

 

 

Comment (bien) dormir quand il fait chaud

 

 

FRACTIONNEMENT. Quand il fait chaud, difficile de dormir, de s'endormir, de se réveiller... Bref, le sommeil est très instable. En fait, la chaleur le fractionne énormément. Quand l'organisme passe dans le sommeil paradoxal (dernière phase d'un cycle du sommeil), la régulation de la température est moins bonne et cette dernière augmente. Résultat, notre cerveau, qui lui reste toujours aussi alerte, se met en garde et commande... le réveil ! Pour éviter ce cycle infernal (et donc bien dormir), l'objectif est de faire baisser la température corporelle au maximum.

Le Dr Sylvie Royant-Parola, médecin psychiatre et présidente du Réseau Morphée, réseau de santé consacré aux troubles du sommeil, livre à Sciences et Avenir quelques astuces pour mieux dormir en cas de fortes hausses de températures.

• Ce n'est pas une surprise mais le premier conseil est, bien sûr, de toujours boire beaucoup d'eau. Le mieux est de prévoir une bouteille à côté de son lit.

• Consommer un repas léger le soir car la digestion augmente la température corporelle. Choisir plutôt des aliments frais de type légumes, fruits, poissons, viandes blanches, jambon...

• Prendre une douche tiède juste avant de dormir est une bonne idée car elle permet d'humidifier la peau. S'il fait vraiment très chaud, il faudrait même mieux ne pas se sécher complètement et garder son corps légèrement humide.

• Le sommeil est meilleur dans une atmosphère humide, il faut donc favoriser tout ce qui peut être source d'humidité : mettre un récipient plein d'eau dans la pièce, suspendre du linge humide ou bien, si cela est possible, humecter les rideaux. Cela est encore plus important pour les bébés qui transpirent beaucoup la nuit.

Éviter l'alcool le soir car il augmente énormément la température. Le sommeil est déjà instable avec la chaleur, mais l'effet de l'alcool est démultiplicateur sur le fractionnement du sommeil.

Ne pas se coucher tôt. Contrairement à ce que l'on peut penser, quand l'endormissement est difficile, mieux vaut se coucher plus tard que d'habitude. Un sommeil plus court et efficace est préférable à un sommeil long et fractionné, moins réparateur. Si vous avez besoin de dormir davantage, faites une sieste à l'heure du déjeuner, de 15-20 minutes.

• Enfin, il est possible d'utiliser un ventilateur ou la climatisation mais, dans ce cas, il faut veiller à ce que le vent ne vous arrive pas directement dessus. Sinon vous risqueriez bien, alors que vous avez déjà très chaud, d'attraper froid !

 

Stéphane Desmichelle

Rédactrice en chef adjointe du pôle digital de Sciences et Avenir

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